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économie et finance - Page 792

  • France : « Il faut baisser le SMIC de 300 euros ! »

    La semaine dernière, The Economist a consacré un papier au salaire minimum, se demandant s’il en fallait un et si oui, à quel niveau il fallait le mettre. Une plongée glaçante dans la pensée néolibérale.

    Les penseurs néolibéraux ont au moins un mérite. Ils osent tout. L’économie n’est qu’une science abstraite faite de chiffres, totalement désincarnée et déshumanisée. C’est bien ce qui ressort de ce papier de la bible des élites mondialisées sur le salaire minimal. The Economist cite Milton Friedman, pour qui il est « une forme de discrimination contre les travailleurs sans qualification ». Qualifier de « discrimination » le fait d’empêcher de payer un salaire de misère en dit déjà long…

    Mais l’hebdomadaire souligne que d’autres économistes affirment que quand les employeurs ont un fort pouvoir, ils peuvent fixer les salaires à un niveau trop faible, ce qui a poussé les gouvernements à instaurer un salaire minimal dans un nombre grandissant de pays.

    La Nouvelle-Zélande a été la première en 1894, suivie par les États-Unis de Roosevelt en 1938, la Grande-Bretagne patientant jusqu’en 1999. Le SMIC étasunien, très bas, a été relevé de 40% depuis 2007.

    Les économistes ont mené des études divergentes sur le niveau du salaire minimum aux États-Unis, du fait des différences entre États. Deux économistes ont démontré que les différences de niveau du salaire minimum n’ont pas d’impact sur le niveau de l’emploi dans la restauration entre 1990 et 2006 mais deux autres ont démontré l’inverse. En Grande-Bretagne, les études sont plutôt positives et soulignent un effet d’entraînement pour les salaires supérieurs au SMIC.

    L’oubli de l’homme

    Ce qu’il y a de terrifiant dans ce papier, c’est son aspect clinique, froid et finalement inhumain. Aucune question n’est posée sur le niveau du seuil de pauvreté, ou même de l’évolution du salaire médian (qui baisse), base contre laquelle il faudrait fixer le SMIC. Réfléchir à l’impact que tout cela a sur les travailleurs pauvres ne semble pas effleurer une seconde l’auteur du papier. La conclusion est glaçante : « Quels que soient leurs défauts, les salaires minimums vont persister ».

    Il est difficile de ne pas y voir un regret de la part de The Economist, comme s’il indiquait qu’il n’était malheureusement pas possible politiquement de les supprimer… Mais le pire est à venir au sujet du niveau souhaitable du SMIC. L’hebdomadaire néolibéral indique que pour l’OCDE et le FMI, « un salaire minimum modéré fait probablement plus de bien que de mal », avant de préciser que la définition d’un salaire minimum modéré signifie entre 30 et 40% du salaire médian.

    The Economist reconnaît que le cas britannique (à 46% du salaire médian) démontre que l’on peut aller un peu plus haut. Les États-Unis et le Japon restent sous le cap des 40% alors que la France se distingue avec le niveau le plus élevé de la sélection avec un SMIC à 60% du salaire médian.

    Bizarrement, pas d’information sur les pays scandinaves. En clair, pour The Economist, en France notre SMIC est trop élevé de 25 à 30% ! Cela veut dire qu’avec un SMIC à 1118 euros nets par mois, ils recommandent une baisse d’environ 300 euros. Voilà le fond de la pensée néolibérale…

    Voilà sans doute pourquoi Pierre Moscovici valorise la miniscule hausse du SMIC de juin, pourtant trois fois moins importante que celle de Jacques Chirac en 1995. On aimerait que les donneurs de leçon néolibéraux essaient de vivre ne serait-ce que quelques semaines avec le SMIC qu’ils recommandent…

    Marianne  http://fortune.fdesouche.com

  • Alain Prost : la France est “dans un état catastrophique”

    Fatigué d’être pointé du doigt comme un évadé fiscal, il n’est “pas certain que le gouvernement ni même François Hollande tiennent jusqu’en 2017″.

     Alain Prost, qui réside depuis trente ans en Suisse, s’insurge toujours quand on le cite en tête de liste des évadés fiscaux français et

    porte un regard extrêmement critique sur “l’état catastrophique de la France“.

    “Ça me fait bondir. Je suis parti de France pour des raisons qui n’étaient absolument pas fiscales. J’ai toujours voulu habiter ailleurs qu’en France parce que j’étais incompris et pas respecté”, affirme le quadruple champion du monde de F1 dans un entretien avec le magazine économique suisse Bilan.

     

    “Je suis arrivé ici avec l’équivalent de 40 000 euros sur mon compte en banque. Par la suite j’ai vécu ici dix ans dans ce pays sans forfait (fiscal) avant que mon avocat ne me parle de cette option”, ajoute Alain Prost, précisant qu’il avait d’abord pensé s’installer en Grande-Bretagne ou en Italie avant de choisir la Suisse. Le forfait fiscal, une formule proposée aux riches étrangers résidant en Suisse, établit un impôt à un taux favorable sur la dépense, notamment pour le logement, et non sur le revenu. Il concerne plus de 5 000 étrangers.

    “Je n’aime pas rouler vite”

    Alain Prost évoque aussi ses conversations avec les sportifs ou artistes français installés dans la région de Genève et avec qui il joue au tennis.

    “Nous parlons souvent de l’état catastrophique de la France et de l’image caricaturale des Français qui quittent le pays, considérés, la plupart, comme des lâches ou des escrocs.”

    Parlant “d’hérésie” à propos du taux de 75 % d’impôts pour les hauts revenus”, il “tire son chapeau aux patrons de PME qui vivent encore en France. Les 75 %, c’est la goutte d’eau (…) Ce qui est grave c’est de ne jamais prendre de mesure positive. Le système politique basé sur l’assistance n’arrive pas à être réformé alors que la France est un pays qui a tout pour fonctionner : la compétitivité, les richesses, les industries, le tourisme”.

    “Je ne vois pas comment on peut sortir du gouffre actuel. Je ne suis pas certain que le gouvernement ni même François Hollande tiennent jusqu’en 2017″,

    la prochaine échéance présidentielle, poursuit le champion, aujourd’hui ambassadeur pour Renault et consultant pour la télévision Canal+, moyennant des “revenus minimes”. Le pilote se déplace aujourd’hui en scooter à Genève et il a une Renault et une vieille Mustang. “Je n’apprécie pas du tout les voitures de sport et je n’aime pas rouler vite. Je privilégie, dit-il, la sécurité et les voitures confortables avec un grand coffre qui peut contenir un sac de golf ou un vélo.”

    lepoint.fr   http://fortune.fdesouche.com

  • Les fonctionnaires du syndicalisme

    L’État, les syndicats et les organisations patronales sont un peu les trois petits singes du système social français. Mais par son interventionnisme, l’État est parvenu à « fonctionnariser » les organisations de salariés.
    Rien n'est plus révélateur de la place que les organisations professionnelles, tant syndicales que patronales, occupent au sein du système politique français, que la tentative de l’État d'enterrer le rapport du député Nicolas Perruchot sur le financement desdites organisations - avec le concours empressé de Bernard Accoyer, alors président de l'Assemblée nationale, qui menaça de lourdes sanctions quiconque aurait le mauvais goût de rendre public ce document officiellement voué à l'oubli.
    À quelque temps de là, l'hebdomadaire Le Point n'en a pas moins mis en ligne le document sur son site Internet. Il en ressort ce qui n'était un secret pour personne, à savoir que les syndicats français sont très peu financés par leurs propres adhérents et vivent très largement, au contraire, des subventions de l’État, notamment en ce qui concerne les syndicats de salariés, et du paritarisme, toujours avec la bénédiction de la puissance publique. De quoi douter de leur réelle indépendance, surtout quand on sait que le taux de syndicalisation ne dépasse pas 7,5 % de la population active française et que ce taux est trois fois plus élevé dans le secteur public que dans le secteur privé.
    L’État a tout fait pour encourager cette sur-syndicalisation du secteur public (ou para-public), notamment après 1981 : « Les socialistes s'appliquèrent alors à institutionnaliser le syndicalisme, en donnant aux syndicats de nombreuses prérogatives consultatives, dans toutes sortes de secteurs de la vie publique, nous explique un expert des affaires sociales(1), de sorte qu'aujourd'hui, une union départementale de syndicats, par exemple, a des mandats de représentation dans tant de commissions publiques - comité de développement économique, comité consultatif des personnes âgées, commission départementale de l'eau, commission municipale des taxis, etc. -, qu'elle ne peut fonctionner qu'avec des permanents. Les organisations professionnelles ont vite compris qu'en jouant ce jeu de l'institutionnalisation, elles avaient donc moins besoin de militants que de permanents. Où les trouver ces permanents ? Précisément dans la fonction publique, par le jeu des mises à disposition et des dispenses d'activité, comme l'a justement souligné le rapport Perruchot. »
    Le même rapport Perruchot expose une autre raison qui conduit les syndicats à recruter en priorité au sein de la fonction publique : les différents ministères subventionnent très largement les organisations syndicales, à des titres divers, mais notamment au titre de la contribution des organisations syndicales au dialogue social dans la fonction publique. À cette fin, chaque ministère dispose d'une enveloppe attribuée aux organisations syndicales, qui ont donc tout intérêt à être bien représentées dans le secteur publique...
    Une chasse gardée de la Fonction publique
    On en arrive ainsi à une situation de quasi-fonctionnarisation d'un syndicalisme institutionnel, dont les permanents sont des fonctionnaires détachés, soit payés sur des subventions de l’État, soit directement rémunérés par leur ministère d'origine ! Le syndicalisme lui-même devient une sorte de chasse gardée de la fonction publique, à tel point que l'on trouve des fonctionnaires jusqu'au sein des conseils d'administration des caisses de retraites du secteur privé, à commencer par la Cnav...
    Il en résulte plusieurs effets pervers : en premier heu, les syndicats défendent en priorité leur principale clientèle, c'est-à-dire les fonctionnaires et assimilés. C'est ainsi qu'en 2008, on a vu le président de l’Arrco (régime de retraite complémentaire du privé), Bernard Devy, se battre à Matignon pour sauver les très généreux régimes spéciaux de retraite du secteur public, avec une fougue qui n'avait pas été déployée à l'époque où les retraites du privé avaient fait les frais des réformes. Parallèlement, les salariés du secteur privé se détournent toujours davantage des syndicats.
    Autre effet pervers : en raison de la puissance des syndicats de la fonction publique, les ministres ont tenté d'acheter la paix sociale au sein de leurs ministères en promouvant des syndicalistes, ce qui entraîne une confusion des genres : ainsi le père de l'ex-secrétaire général de la CFDT François Chérèque, Jacques Chérèque, fut dirigeant syndical (secrétaire général adjoint de la CFDT) puis ministre de François Mitterrand... « Tout cela contribue à créer dans les ministères une espèce d'endogamie : on ne sait plus très bien au fond, qui dirige qui... », commente notre expert des affaires sociales.
    Enfin, la première mission qui incombe à un syndicat devrait plutôt consister à représenter les salariés auprès de la direction d'une entreprise, qu'à siéger au sein de la commission départementale de l'eau...
    À cet égard, l'interventionnisme permanent de l’État fausse aussi les négociations entre syndicats et patronat. « Les syndicats savent qu'in fine, c'est le législateur qui décidera, ils ont donc intérêt à faire du lobbying politique plutôt que de négocier avec le patronat. Et du côté du patronat, les chefs d'entreprise n'ont pas intérêt à être mieux-disants sur le sujet social, ni trop imaginatifs, puisque l’État ou le législateur peuvent intervenir à tout moment, en leur dictant leur conduite. L'interventionnisme n'encourage donc pas la culture de la négociation », observe encore notre expert.
    Mais ce que le syndicalisme y a perdu, l'administration l'a gagné...
    Hervé Bizien monde & vie
    1. Notre correspondant a souhaité garder l'anonymat.

  • Après Chypre, au tour de la Slovénie…, par François Reloujac*

     

    (La suite économique de François Reloujac)

    Il ne fait pas bon être un petit pays en Europe. Après Chypre, la Slovénie est dans l’œil du cyclone des financiers internationaux et des autorités européennes : exemple frappant qui illustre les dangers de l’euro pour la souveraineté des nations. 

    Début avril, alors que l’on commençait à peine à entrevoir la solution à mettre en œuvre pour « sauver » l’économie chypriote, les opérateurs financiers ont montré des signes d’inquiétude sur la situation des banques slovènes. Depuis l’entrée de la Slovénie dans l’Union européenne, ses entreprises industrielles se sont considérablement endettées afin d’investir dans de nouvelles chaînes de production pour alimenter les nombreux marchés qui s’ouvraient à elles (italien et allemand en priorité). Ces investissements ont encore augmenté lorsque le pays est entré dans l’euro en 2007. Mais la crise économique qui frappe l’Europe a rendu ces investissements démesurés et fragilisé les entreprises industrielles qui les avaient réalisés. 

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     Alenka Bratusek, président du gouvernement slovène, et José Manuel Barroso, président de la Commission européenne. Les discussions sont engagées...

    Vers la faillite ?

    Les autorités européennes ont ainsi constaté que les créances fragiles des banques slovènes représentaient près de 20 % du total des crédits qu’elles avaient accordés. Si ces créances ne sont pas remboursées à leur échéance, celles-ci perdront plus de 7 milliards d’euros. La faillite assurée ! Le FMI, l’agence de notation Fitch, la Bank of America ou encore Merrill Lynch, s’accordent à penser que, pour sécuriser le système bancaire, il convient d’augmenter le capital des trois principaux établissements publics slovènes.

    Le problème est que, selon ces observateurs internationaux, le gouvernement slovène n’a pas les moyens de faire face à cette obligation. Le secrétaire général de l’OCDE, Yves Leterme, a cependant une solution : il suffirait de « privatiser » – c’est-à-dire de placer sous contrôle étranger – les établissements viables et de démanteler les autres.  

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    Les raisons d’un échec

    Comment la Slovénie s’est-elle trouvée dans une telle situation ? A-t-elle, comme Chypre, un système bancaire surdéveloppé ? Non ! Ses actifs bancaires ne représentent qu’à peine plus que son PIB contre huit fois pour Chypre et trois fois pour la moyenne des pays européens (plus de vingt fois pour le Luxembourg). Par ailleurs, les trois principales banques, dont le capital est détenu par l’état, ont essentiellement prêté aux entreprises industrielles slovènes. Son taux de chômage est-il, comme celui de l’Espagne, très élevé ? Non ! Il n’était même que d’un peu plus de 5,8 % au moment où la crise a commencé à atteindre le pays, en 2009. Son endettement public est-il, comme celui de la France ou de l’Italie, proche de la valeur de son PIB annuel ? Non ! Avec moins de 60 % d’endettement (moins de 40 % en 2010), la Slovénie est même encore l’un des rares pays de la zone euro à respecter les critères de Maastricht. Sa politique économique est-elle aventureuse ? Non ! Depuis plus de trois ans, le gouvernement a adopté la politique de rigueur imposée par l’Europe. Alors de quels maux souffre donc l’économie slovène ?

    Anne Cheyvialle a donné une première réponse dans Le Figaro, daté du 11 avril 2013 : « économie très ouverte, la Slovénie souffre d’une trop forte dépendance aux exportations (véhicules, pièces détachées, machines…) dont l’essentiel est destiné à la zone euro avec l’Italie comme deuxième partenaire commercial derrière l’Allemagne. » La bonne santé de l’économie slovène provenait donc de ses exportations vers l’Europe, notamment vers l’Italie et l’Allemagne. Mais ses clients – y compris ses clients allemands – sont aujourd’hui touchés par la crise. Facteur aggravant : le plan d’austérité adopté dès février 2012 – qui a entraîné la suppression du 13e mois de salaire de tous les fonctionnaires avant d’être déclaré illégal par le tribunal de Ljubljana le 8 avril 2013 – a cassé la demande intérieure. En a résulté une triple conséquence : baisse du PIB qui pourrait atteindre aux alentours de 2 % en 2013, augmentation rapide du taux de chômage qui pourrait grimper jusqu’à plus de 9,5 % et déficit budgétaire qui, dans ces conditions, devrait atteindre au moins 3,5 % du PIB. Sans compter un changement de gouvernement et un mécontentement social loin d’être apaisé.

    La priorité du nouveau gouvernement est de faire face à la dégradation de la situation des banques qui ne peuvent plus répondre aux demandes d’investissement des entreprises, lesquelles ont pourtant un urgent besoin de nouveaux débouchés. D’où la pression des opérateurs financiers qui refusent désormais de prêter aux banques et à l’état à un taux supportable. Et, compte tenu de la situation générale, faire porter sur les contribuables de nouvelles charges est inenvisageable.

    Depuis son entrée dans la zone euro en 2007, la Slovénie a pourtant mis en œuvre toutes les réformes prônées par l’Union européenne, notamment en ce qui concerne les retraites et le fonctionnement du marché du travail. Mais l’état n’ayant pas les moyens de relancer seul la machine économique et ses banques n’ayant plus véritablement accès aux marchés financiers internationaux, la « sortie de crise » dépend en fait du seul bon vouloir de la BCE.

    Trouver de nouveaux investisseurs

    La marge de manœuvre du gouvernement est faible. C’est pourquoi le Président de la République socialiste slovène, Borut Pahor, a confirmé que le capital de l’une des trois grandes banques nationales allait être ouvert aux investisseurs étrangers : « Entre garder une mauvaise banque nationale ou avoir une banque solide appartenant à l’étranger, je préfère la seconde solution », s’est-il justifié. Cela ne suffira cependant pas à relancer l’économie des principaux clients de la Slovénie qui, au-delà de l’Italie et de l’Allemagne, sont actuellement la Croatie, la Hongrie et la Serbie. Vivant d’exportations industrielles mais n’ayant pas la puissance de frappe de l’Allemagne, la Slovénie doit avant tout diversifier ses partenaires économiques, au risque que les investisseurs étrangers qui auront consolidé temporairement une de ses banques nationales la liquident.

    L’exemple slovène, après l’exemple chypriote, montre combien il est devenu impossible à un petit pays membre de la zone euro de mener une politique économique indépendante. Et, pour autant, la solidarité des grands ne leur est pas automatiquement assurée ! 

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    * Analyse économique parue dans le n° 118 de Politique magazine, Mai 2013.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com

  • Affaire Cahuzac : L’arbre qui cache la forêt

    François Hollande a du souci à se faire : Pierre Condamin-Gerbier explique n’avoir pas supporté constater que ceux qui critiquaient Jérôme Cahuzac avaient eux-mêmes de l’argent caché dans les coffres-forts suisses.

    Ils seraient une dizaine à avoir un compte dans la banque suisse Reyl parmi les personnalités politiques françaises actuelles. C’est ce qu’affirme un ancien salarié, aujourd’hui libéré du secret bancaire. S’il dit vrai, une bombe s’apprête à exploser.

    On peut aboutir à un vrai scandale républicain. Il y a des Cahuzac à droite et d’autres Cahuzac à gauche. Au sommet de la pyramide, il y a des motivations du secret qui sont tout à fait détestables. C’est le mensonge d’un système politique.”

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Allocations familiales françaises : maintenant c’est priorité aux Algériens !

    PARIS (NOVOpress) – Tous les médias s’accordent à le dire, la loi sur le mariage homo passée, la réforme des allocations familiales sera pour le gouvernement le prochain gros dossier chaud à traiter.

    Pour soi-disant rétablir l’équilibre financier de la branche famille, et trouver un milliard d’euros dès 2014, le gouvernement a plusieurs scénarios en main.

    Scénario envisagé : toujours plus à gauche
    Il a promis que ces décisions seront prises au nom d’une « justice sociale » accrue dans les prestations versées et seront complétées par des mesures «sur la petite enfance et l’accueil dans les crèches».

    Mais pour faire des économies, le gouvernement devrait adhérer au scénario préconisé par le rapport que lui a remis le président du HCF, Bertrand Fragonard, qui propose de mettre à contribution les ménages les plus aisés, en diminuant par exemple les allocations pour les ménages de deux enfants gagnant environ 5.000 euros par mois et à les diviser par quatre au-delà de 7.100 euros. En bref, la solution de facilité et la plus politiquement correcte, comme à l’accoutumée .

    Rééquilibrer les comptes par des économies, en taxant les foyers français « aisés », en temps de crise et de récession, cela peut toujours se discuter, mais ce que l’on sait moins c’est qu’une décision de la Cour de cassation en séance plénière du 5 avril dernier étend l’accès à ces aides pour les enfants algériens, y compris ceux nés à l’étranger !

    On nous aurait menti ?En effet, depuis cette date, tout parent algérien peut toucher des allocations familiales en France, au titre de ses enfants, nés en Algérie, et qui décideraient de rejoindre la France. Une information qui fait désormais le « buzz » au sein de la classe politique française, depuis sa révélation par l’hebdomadaire Valeurs actuelles.

    Selon le magazine, “l’Europe impose à la France d’étendre le bénéfice de sa politique familiale à tous les enfants d’immigrés, mêmes nés à l’étranger.” Nous pouvons à nouveau remercier l’Union européenne, car sa circulaire en question précise qu’un “ressortissant algérien résidant légalement dans un État membre doit être traité de la même manière que les nationaux de l’État membre d’accueil” et particulièrement en ce qui concerne “l’octroi d’une prestation sociale”.

    Que ce ressortissant ait cotisé ou non, quelle différence ? D’autant que dans une logique d’« égalité » sociale, on ne voit pas pourquoi cette mesure ne serait pas étendue aux autres nationalités.

    Une véritable reconnaissance de la polygamie
    En effet, cette décision enterre la loi Pasqua de 1993, qui stipulait qu’”un ressortissant étranger qui vit en état de polygamie” ne pouvait alors pas obtenir de carte de résident de 10 ans ainsi que de faire bénéficier plus d’un conjoint du regroupement familial.

    Dans son article, Valeurs actuelles nous rappelle l’affaire tout à fait significative de Lies Hebbadj, un islamiste poursuivi en 2012 pour polygamie et escroquerie aux aides sociales et qui aujourd’hui ne devrait plus connaître de problèmes… On estime d’ailleurs à 80.000 le nombre de pères dans le cas de ce cher M. Hebbadj, d’après le ministère de l’Intérieur.

    Pour les Algériens polygames vivant en France, mais dont l’une des compagnes réside en Algérie, il suffira de faire venir celle-ci et de la déclarer comme parent célibataire pour que tous les enfants de cette « famille » aient droit à leur part du gâteau financé financé par vos impôts.

    Cette nouvelle risque de faire tâche, alors que Flan-Flan déclarait, il y a deux semaines encore, que les allocations familiales baisseraient bien, et à partir de 5.000 euros de revenus. Elle devrait surtout créer un véritable appel d’air pour inciter une nouvelle forme d’immigration massive.

    Voilà donc où seront réinvesties ces économies sur le pouvoir d’achat des familles françaises : poursuivre plus que jamais la logique du Grand Remplacement.

    Julien Lemaire http://fr.novopress.info

  • Scandale du fisc américain : les racines du mal

    La “malédiction du second mandat”, dont plusieurs présidents américains ont été victimes, menacerait-elle Barack Obama ? Le scandale de l’Internal Revenue Service (IRS ; le fisc américain) sera-t-il un jour comparé par les politologues à l’affaire Lewinsky pour Bill Clinton, à l’ouragan Katrina pour George W. Bush, voire au Watergate pour Richard Nixon ?

    Cette fois, l’affaire de l’IRS menace le président américain parce qu’elle met en cause deux idées-forces de sa campagne électorale victorieuse de 2012 : la confiance en l’Etat et l’honnêteté politique.

    En ciblant les groupes locaux du Tea Party désireux d’obtenir une exemption fiscale, l’IRS a fait montre, en 2011 et 2012, d’une volonté d’intrusion dans les milieux les plus conservateurs du Parti républicain, les plus hostiles à la réélection du président. Une discrimination politique dans un domaine – l’impôt – qui est un marqueur historique de l’histoire politique américaine. Le nom du mouvement Tea Party ne fait-il pas référence à la révolte de 1773 à Boston contre la taxation imposée par le colonisateur anglais ? L’affaire évoque en outre celle du Watergate, lorsque, dans les années 1970, Richard Nixon avait utilisé le même IRS pour abattre financièrement ses adversaires démocrates.

    Mais les retombées politiques potentiellement ravageuses de cette affaire masquent ses véritables racines : le déferlement sans précédent de “cash” dans la vie politique américaine depuis l’arrêt “Citizen United” de la Cour suprême. Une décision qui, en 2010, a supprimé toute limitation au financement par les entreprises des “Super Political Action Committees” (“comités d’action politique”, Super-PAC).

    La seule obligation de ces Super-PAC consiste à publier l’identité des donateurs. Leur succès a transformé ces entités en grosses cagnottes de la présidentielle 2012 qui, avec plus de 6 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros), a battu tous les records, notamment en matière de publicité politique télévisée. Barack Obama, qui avait tempêté contre la décision de la Cour suprême, allant jusqu’à défendre l’idée d’un amendement à la Constitution pour l’infirmer, s’y est rallié de fait en acceptant que sa campagne 2012 soit financée par le Super-PAC créé par ses amis, “Priorities USA Action“.

    Le déferlement de fonds a été si massif qu’il ne s’est pas arrêté aux Super-PAC. D’autres supports, comparables aux “associations loi 1901″ françaises et baptisés “501 (c) (4)”, en référence à l’alinéa du code fiscal qui les exempte d’impôts, ont proliféré. Leur attractivité est double : exonérés d’impôts, ils sont aussi dispensés de publicité sur les noms de leurs donateurs. Et les avantages des deux formules se combinent ! Les associations “501 (c) (4)”, théoriquement consacrées au “bien-être général” (“social welfare“), peuvent financer… un Super-PAC qui, lui, soutient un candidat. Ce qui permet un financement à la fois illimité et anonyme, car seule l’appellation sibylline du “501 (c) (4)” apparaît alors au titre de donateur. Les deux candidats à la présidentielle 2012, Mitt Romney et Barack Obama, ont ainsi disposé de la combinaison de ces deux formules juridiques, chacun de leurs Super-PAC étant doublé par une association jumelle “501 (c) (4)” au nom presque semblable.

    Mais, alors que les Super-PAC sont placés sous le contrôle de la très discrète Commission électorale fédérale (FEC) chargée depuis l’affaire du Watergate d’éplucher les comptes de campagne, les associations “501 (c) (4)” ressortissent directement au fisc. D’où l’actuel scandale lié à ce moment de l’histoire juridico-politique qui a conduit des centaines de millions de dollars vers des entités conçues pour gérer des activités associatives. Et le fisc américain, à contrôler de facto des financements politiques, sans que personne n’en ait vraiment décidé.

    A l’origine, le statut “501 (c) (4)” et son privilège fiscal étaient réservés aux associations telles que les clubs sportifs, les groupes de pompiers volontaires ou de défenseurs de l’environnement, soit 44.000 structures au total. La célèbre National Rifle Association (NRA) ou la puissante association des retraités AARP en bénéficient.

    Les gestionnaires des campagnes électorales ont su tirer parti de l’incroyable flou qui entoure la “dose” de politique acceptée par l’IRS pour maintenir l’exonération fiscale. Aux yeux du fisc, les associations en question ne doivent pas être “principalement engagées” dans l’action électorale. L’ambiguïté de la formule est devenue un énorme problème politique depuis qu’en 2011, une débauche de “cash” a déferlé. C’est aujourd’hui le centre du scandale : tandis que l’IRS traquait les groupes locaux du Tea Party qui, sous couvert d’éducation du citoyen, faisaient campagne contre Barack Obama tout en demandant le bénéfice de l’exonération, le fisc restait coi face aux agissements des “grosses” associations politiques prétendument charitables. Celles qui, en réalité, brassaient les millions de dollars de la publicité électorale des deux candidats : non seulement “Crossroads GPS” créée par le stratège républicain Karl Rove, mais aussi “Priorities USA“, qui roulait pour le président.

    Barack Obama aura d’autant plus de mal à dénoncer les méfaits de la dérégulation dans ce domaine que “Organizing for Action“, la nouvelle entité qui gère son compte Twitter et son site Web, se présente comme l’une de ces associations vouées au “bien-être général“.

    Le Monde  http://fortune.fdesouche.com

  • Allemagne : récession imminente ?

    Berlin amorce un déclin lent, à cause d’une croissance en net recul qui met en danger l’avenir de toute la zone-euro!

    L’économie de toute la zone-euro poursuit son ressac et l’Allemagne, à son tour, devient sujet de préoccupation, car l’état de l’économie allemande empire. Ce n’est pas un hasard si l’économie allemande n’accuse qu’une très misérable croissance de 0,1% seulement au cours de ces trois derniers mois, tandis que la France, elle, a déjà basculé dans la récession, comme le signalent les données d’Eurostat. Avec un recul de 0,2% au cours des trois premiers mois de l’année 2013, l’économie de la zone-euro est bel et bien, désormais, en récession et cela, depuis un an et demi: c’est là la période de récession la plus longue depuis 1995, année à partir de laquelle Eurostat a commencé à rassembler des données. L’Etat de la zone-euro qui se trouve dans la pire des situations est bien entendu la Grèce, dont l’économie s’est réduite de 5,3%. Elle est suivie du Portugal, qui accuse une récession de –3,9% par rapport à la même période l’an passé.

    La France aussi est officiellement en récession après que son économie se soit réduite de 0,2% au cours de ces six derniers mois, avec, en fond, un taux de chômage supérieur à 10%, assorti d’une perte de confiance des entreprises et des consommateurs. Entretemps, l’Allemagne a repris une croissance, après une récession de trois mois à la fin de l’année 2012, mais cette faible reprise s’avère bien trop lente et insuffisante, atteignant seulement le chiffre de 0,1%, surtout à cause d’une augmentation des dépenses de la part des consommateurs. Ce chiffre ne suffit pas, bien entendu, pour faire redémarrer l’économie de la zone-euro en général, qui se débat encore et toujours dans une crise qui perdure.

    Les données d’Eurostat montrent que l’économie allemande s’est réduite de 0,3% par rapport à la même période l’an passé. Le bureau allemand des statistiques met ce faible rendement sur le compte d’un “climat hivernal extrême” qui a duré jusqu’en avril. A l’opposé, la Lettonie a enregistré une croissance de 5,6% et la Lituanie de 4,1% par rapport à la même période en 2012. Les deux pays espèrent adhérer à la zone-euro très bientôt: la Lettonie en janvier 2014 et la Lituanie en 2015. L’Estonie voisine, qui a adhéré à la zone-euro en 2011 a enregistré la croissance la plus élevée de la zone par rapport à l’an passé, avec +1,2%. Mais par rapport aux trois mois qui viennent de s’écouler, l’économie estonienne, à son tour, s’est réduite d’un pourcent.

    Pour ce qui concerne Chypre, les chiffres montrent que l’économie de l’île a considérablement empiré pendant la période où l’on négociait son plan de sauvetage: son économie a chuté de 4,1% par rapport au trimestre de janvier-mars 2012. La situation économique de l’Italie, de l’Espagne, de la Finlande et des Pays-Bas est préoccupante car tous ces pays ont vu, eux aussi, se rétrécir leur assiette économique par rapport au trimestre précédent et à l’an passé, comme d’ailleurs toute les économies de la zone-euro. La Banque centrale européenne, au début mai 2013, a abaissé le taux de référence à son minimum historique de 0,5%, tentant ainsi de faire redémarrer l’économie de la zone-euro. Mais tout prêt avantageux demeure une chimère, surtout pour les banques des pays de l’Europe méridionale qui continuent à emprunter de l’argent à des taux d’intérêt beaucoup plus élevés que le taux de référence: même le président de la BCE, Mario Draghi, a souligné que les prêts à bon marché ne se sont jamais avéré bons pour l’économie réelle.

    Andrea PERRONE. http://euro-synergies.hautetfort.com/

    (article paru dans “Rinascita”, Rome, 17 mai 2013 – http://www.rinascita.eu/ ).

  • L'Etat doit agir contre le chômage.

    Le chômage est un véritable fléau qui ronge nos sociétés contemporaines, et la France, depuis plus de quarante ans, n’arrive pas à sortir de cette situation de chômage de masse, celui-ci touchant plus de 2 millions de personnes depuis une bonne trentaine d’années, avec une durée qui ne cesse d’augmenter au fil du temps, en particulier pour les plus de cinquante ans.

    Moins d'emplois : la pente dangereuse...

    Si la reprise d’un emploi, voire sa création, peut dépendre aussi des personnes elles-mêmes et de leur esprit d’initiative, cela n’enlève rien à la nécessité d’une politique d’Etat pour faire reculer le chômage en tant que phénomène de masse, trop souvent lié, qu’on le regrette ou non, à la pratique de la mondialisation, et pour créer des emplois dans des secteurs stratégiques pour l’avenir de notre pays : un Etat qui renoncerait à cette ambition économique et sociale n’aurait que peu de moyens pour exister sur la scène internationale et, même, nationale. De plus, si l’Etat n’a pas vocation à tout faire, et ne doit pas céder à cette tentation étatiste, il a néanmoins des devoirs sociaux autant qu’économiques, et la préservation d’une certaine sécurité sociale en fait partie, ne serait-ce que pour assurer l’équilibre et la pérennité de la société sans laquelle l’homme ne serait plus qu’un loup pour l’homme !

    Le combat contre le chômage n’est pas une tâche facile mais l’Etat ne doit pas renoncer à le mener, « par tous les moyens, même légaux »… Encore faudrait-il ne pas céder au fatalisme d’un François Mitterrand, assurant, au détour des années 1990, que « contre le chômage, on a tout essayé » : non, on n’a pas tout essayé ! Que la République et ses experts aient manqué, parfois, d’imagination, cela est certain ! Mais, justement, renoncer à combattre alors que tant de nos concitoyens connaissent la souffrance sociale, en leur propre sein, ce serait abandonner la France aux seules règles de la Finance, celle-là même que l’actuel François président prétendait combattre hier, lorsqu’il n’était que le candidat favori des sondages mais pas encore assuré du lendemain. Cela serait renoncer aux prérogatives du politique et aux devoirs de celui-ci envers les citoyens. Cela serait la pire des abdications, dans le déshonneur et la défaite sociale… Un véritable « Mai 40 » dont la France aurait bien du mal à se remettre, comme son sinistre précédent…

    Non, décidément, non : il ne faut pas accepter la fatalité du chômage. Le haut de l’Etat a le devoir de montrer l’exemple d’un esprit de combat et de décision : mais le président, s’il le veut (peut-être), le peut-il ? Les institutions mêmes de la République élective sont-elles les mieux adaptées à ce nécessaire combat qui se livre, non sur un quinquennat, mais sur une ou plusieurs décennies, comme le rappelait il y a quelques années le philosophe Michel Serres ? La question mérite d’être posée…

    Jean-Philippe Chauvin http://www.actionroyaliste.com