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économie et finance - Page 795

  • Bruxelles vole les Chypriotes – par Marc Noé

    Le plan dit « de sauvetage » qui vient d’être signé entre Chypre et l'Eurogroupe lundi va entrainer des sacrifices importants de la part des banques de l'île mais aussi de leurs plus gros déposants parmi lesquels figurent de « nombreux étrangers ». Comme si cette expression prenait tout à coup des allures de suspicion tout en servant d’excuse fallacieuse pour camoufler un vol planifié.
    Pour temporiser, l'Eurogroupe assure que les détenteurs de dépôts bancaires de moins de 100 000 euros (pour un total de 30 milliards d'euros) seront épargnés. Pour les eurocrates, au-delà de cette somme, un Chypriote est donc considéré comme un « riche » ! Pour travestir la manipulation, il n'est désormais plus question de « taxe sur les dépôts », mais de « perte contrainte et forcée » sur les comptes de plus de 100 000 euros. Question de vocabulaire… et d’hypocrisie ! La ponction ainsi opérée sur ces «gros comptes» dans les deux principales banques du pays devrait favoriser l’extorsion de 4,2 milliards d'euros.¢
    Dans ce montage frauduleux, la « Bank of Cyprus », première banque du pays, sera « sauvée » par la recapitalisation opérée à leur corps défendant par les détenteurs de comptes supérieur à 100 000 euros. Ceux-ci se verront alors amputés de 30 à 40% de leur épargne qu’ils seront ensuite « autorisés » à récupérer. Quelle délicatesse ! On parle bien d’argent privé ici. S’accaparer le bien d’autrui sans son consentement, c’est bien du vol… non ?
    Quant à la « Laiki Bank », la seconde de l’île, elle est maintenant purement et simplement mise en faillite. Les comptes inférieurs à 100 000 euros et les prêts de la Banque centrale européenne (pour un montant de 9 milliards d'euros) sont appelés à former la partie saine de la banque, la « good bank », qui sera, elle, intégrée à la « Bank of Cyprus ». Le reste est mis en liquidation. Les déposants n’auront plus que leurs yeux pour pleurer avec le maigre reliquat qui leur reviendra. « Que le Peuple s’amuse ! » Un Peuple qui n’est pourtant absolument pas fautif ni responsable des errements de ses « dirigeants ».
    Bruxelles joue ici sur du velours. Le Parlement de Nicosie ayant voté, vendredi dernier, une loi sur les faillites bancaires, l'accord de Bruxelles n'a plus besoin d'être approuvé… démocratiquement.
    Mais le diktat de l’Eurogroupe ne s’arrête pas là : privatisations, hausse de l'impôt sur les sociétés dans une fourchette de 10 % à 12,5 %... Tout cela sera précisé dans un « protocole » prévu pour le mois d’avril prochain. C’en est fini du caractère attractif pour les capitaux étrangers.
    Les Chypriotes n’ont pas fini d’en baver et les européistes s’en moquent. À moins que…¢
    © Marc NOÉ pour FPI-Le Gaulois
    Ancien Maire-Conseiller Général de Seine-et-Marne
    FPI-Le Gaulois

  • Trafic d'organes : Israël au centre de la toile

    On apprend par une dépêche de l'AFP du 2 décembre que trois médecins ont été arrêtés en Ukraine pour trafic d'organes. L'information n'a été reprise par aucun journal français, et c'est sur le site internet suisse < romandie.com > qu'il a fallu aller la chercher. Dans un entretien au quotidien Gazeta po-Kievski, le ministre-adjoint ukrainien de l'Intérieur a déclaré que trois autres personnes ont été incarcérées. Il s'agit des gens qui « recrutaient les donneurs et les transportaient » vers Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan, où « la majeure partie des donneurs ont été opérés ». D'autres interventions chirurgicales ont eu lieu dans une clinique réputée à Kiev. « À ce jour, nous avons découvert 25 personnes qui ont été poussées à donner leurs reins. Nous en cherchons d'autres ». Les trois médecins arrêtés prélevaient les reins de ressortissants d'Ukraine, de Moldavie et d'Ouzbékistan. Quant aux bénéficiaires des greffes, apprend-on, c'était « pour la plupart » des Israéliens qui payaient entre 100 000 et 200 000 dollars.
On se souvient qu'au mois de novembre 2010, un trafic d'organes avait été découvert au Kossovo. Nancy Scheper-Hughes, professeur d'anthropologie médicale à l'Université de Californie à Berkeley et fondatrice d'Organ Watch, une association de surveillance du trafic d'organes, avait parlé de la connexion israélienne, en affirmant clairement à PressTV qu'Israël en était « à la tête ». 
Israël est bien la plaque tournante du trafic international d'organes. En vertu de la loi juive, en effet, les Israéliens estiment qu'ils ne sont pas autorisés à donner leurs organes, et il leur faut ainsi les trouver chez les goys. Israël est ainsi le seul pays dont le corps médical ne condamne pas le commerce illégal d'organes.
    En septembre, on apprenait que le PDG de Netcare, le principal groupe de santé privé en Afrique du Sud, ainsi que cinq chirurgiens, étaient inculpés pour avoir greffé à de riches Israéliens des reins prélevés sur des Brésiliens et des Roumains miséreux. L'hôpital privé Sainte Augustine de Durban, géré par le groupe Netcare, était également poursuivi pour 109 opérations pratiquées entre 2001 et 2003 (source : The Star). Des citoyens israéliens étaient venus en Afrique du Sud pour l'opération. En 2005, la police sud-africaine avait ouvert une enquête contre l'Israélien Ilan Perry, le cerveau du trafic.
    Au mois d'avril 2010, selon le quotidien israélien Haaretz, la police israélienne avait arrêté une demi-douzaine d'hommes soupçonnés d'être impliqués dans un vaste trafic d'organes dans le nord du pays. Parmi les suspects arrêtés se trouvaient notamment un général de brigade, ainsi que deux avocats. L'enquête avait débuté avec une plainte d'une femme de 50 ans originaire de la ville de Nazareth, qui avait répondu à une publicité en langue arabe offrant 100 000 dollars pour le don d'un rein. La vendeuse fut envoyée, par avion, vers un pays d'Europe orientale où se fit le prélèvement, mais la plaignante avait déclaré qu'à son retour en Israël, l'argent promis ne lui avait pas été versé. L'enquête avait permis de mettre au jour un vaste réseau de trafiquants d'organes. « Le réseau opère partout dans le pays et pas seulement au nord ; il recrute ses clients par des annonces dans les journaux et sur internet », précisait un responsable policier. En moyenne, une greffe de rein est facturée 120 000 dollars (90 000 euros) au bénéficiaire. Quant aux donneurs, qui sont des personnes en situation de précarité, ils ne reçoivent jamais plus de 10 000 dollars. Parfois moins, parfois rien du tout. Les donneurs doivent signer un contrat avec les trafiquants, comportant des déclarations mensongères, attestant notamment qu'ils ont un lien familial avec le receveur, ce qui est une exigence de la réglementation des pays (Europe de l'Est, Philippines, Equateur) dans lesquels la transplantation va avoir lieu. Ils sont ensuite renvoyés en Israël sans avoir été munis du moindre dossier médical, ce qui les met en danger en cas de complications post-chirurgicales, qui sont fréquentes.
    Début décembre 2009, on apprenait que de nombreux sites internet ukrainiens accusaient Israël d'avoir fait venir environ 25 000 enfants ukrainiens au cours des deux années passées, afin de prélever leurs organes. Le professeur Vyacheslav Gudin, lors d'une conférence à Kiev, avait fait le récit détaillé de ses recherches infructueuses de 15 enfants adoptés en Israël. Ceux-ci auraient été utilisés par des centres médicaux comme « pièces détachées » (Haaretz).
    Le 24 juillet 2009, une quarantaine d'élus locaux et cinq rabbins étaient arrêtés dans le New Jersey, à côté de New York. Les autorités soupçonnaient les prévenus de corruption, extorsion de fonds, blanchiment d'argent et... trafic d'organes. Plusieurs synagogues avaient été perquisitionnées. Le rabbin Levy Izhak Rosenbaum était accusé d'avoir persuadé des donneurs moldaves de lui vendre pour 10 000 dollars des reins qu'il revendait seize fois plus cher. « Il ciblait des personnes vulnérables » indique Mark McCarron, substitut du procureur fédéral. Rosenbaum arrangeait alors le voyage du donneur pour New York. Nancy Scheper-Hughes, de l'université de Californie, la spécialiste de la question, avait visité des villages moldaves dont, écrit-elle, « 20 % des hommes adultes avaient été recrutés pour être des vendeurs de reins. » Il s'avérait qu'Isaac, Rosenbaum était l'intermédiaire principal d'Ilan Perry ? demeurant en Israël, qui était le cerveau de l'opération.
    Début octobre 2009, on apprenait encore que le réseau du rabbin Rosenbaum opérait aussi au Maroc. Le Pr Mustapha Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche, avait révélé que le réseau y était spécialisé dans l'enlèvement d'enfants en Algérie. Les opérations s'effectuaient dans des cliniques marocaines se trouvant à Oujda. Le rabbin Rosenbaum s'occupait du financement pour acquérir les équipements nécessaires aux opérations chirurgicales et du transport des organes vers New York et Israël.
    LA FILIÈRE PALESTINIENNE
    Le trafic d'organes avait fait pour la première fois l'objet d'un scandale au cours de l'été 2009, juste après l'affaire du rabbin Rosenbaum. Le scandale avait éclaté suite à un article publié par le premier quotidien suédois, Aftonbladet, révélant que l'armée israélienne avait kidnappé de jeunes Palestiniens et que leurs corps mutilés avaient été retournés quelques jours plus tard. À la fin août 2009, le journaliste suédois Donald Bolström, après une enquête sur le terrain, avait accusé l'armée israélienne de prélever des organes sur les prisonniers palestiniens. Des jeunes hommes palestiniens avaient disparu. Sur internet, les langues se déliaient. Des docteurs israéliens de l'institut médico-légal d'Abou Kabir, étaient accusés d'avoir extrait des organes vitaux (le cœur, les reins, le foie), des corps de jeunes Palestiniens tués par l'armée israélienne à Gaza et en Cisjordanie. Les corps étaient parfois rendus aux familles, bourrés de coton et couturés de haut en bas, mais le plus souvent gardés dans des tombes numérotées.
    Fin septembre 2009, le député arabe-israélien Mohammad Barakeh avait accusé les Israéliens de vols d'organes et s'était élevé contre la pratique israélienne de garder les dépouilles de Palestiniens tués. « Nous avons le droit de connaître les raisons pour lesquelles Israël confisque les corps des martyrs et quel secret ils cherchent à préserver. »
    L'ancien chef du principal institut médico-légal israélien, le docteur Jehuda Hiss, avait d'ailleurs reconnu que des organes avaient été prélevés sur des corps de Palestiniens, au cours des années 1990 sans l'autorisation des familles des défunts. Jehuda Hiss avait fait ces déclarations dans un entretien accordé en 2000 à Nancy Scheper-Hugues, qui ne les avait rendues publiques que dix ans plus tard, à la faveur des révélations du journal suédois. Des extraits de l'entretien avaient été diffusés à la télévision israélienne. Le docteur Jehuda Hiss y précise que des cornées avaient été prélevées sur des cadavres. « Aucune autorisation n'était demandée à la famille », affirme-t-il. Dans les années 1990, les spécialistes de la morgue Abou Kabir prélevaient la peau, la cornée, les valves cardiaques et les os des cadavres de Palestiniens et d'étrangers, sans l'autorisation de leurs familles. Durant une interview sur la chaîne de TV Al-Jazira, en 2002, l'ancien dirigeant palestinien, Yasser Arafat, avait déjà accusé le régime israélien d'assassiner des nourrissons, des enfants et des jeunes Palestiniens afin de collecter leurs organes vitaux pour des greffes. « Ils assassinent nos enfants et utilisent leurs organes comme pièces de rechange. Pourquoi le monde entier reste-t-il silencieux ? Israël profite de ce silence pour intensifier son oppression et la terreur contre notre peuple », s'indignait Arafat. Au cours de cet entretien, qui eut lieu le 14 janvier 2002, Arafat montrait des photographies de corps mutilés d'enfants.
    LA FILIÈRE ROUMAINE
    En juillet 2009, on apprenait qu'à Bucarest, en Roumanie, trois personnes accusées de trafic d'ovules, cette fois-ci, étaient arrêtées. Les deux responsables de la clinique Sabyc, un père et son fils étaient israéliens. Deux autres Israéliens qui travaillaient dans cette clinique étaient également écroués. La clinique versait aux donatrices des sommes allant de 800 à 1 000 lei (environ 190 à 238 euros), alors que la loi roumaine interdit formellement de rémunérer les dons d'organes ou de cellules. Selon les médias roumains, les bénéficiaires étaient majoritairement des Israéliennes. Elles payaient entre douze et quinze mille euros pour réaliser une fécondation in vitro. Les ovules provenaient de jeunes femmes roumaines en difficulté sociale.
    En janvier 2004, déjà, un officier de l'armée israélienne en retraite nommé Geldaya Tauber Gady avait été arrêté au Brésil pour sa participation à un réseau international de trafic d'organes. Celui-ci avait alors expliqué au tribunal que le gouvernement israélien finançait l'opération.
    Mike Levinski, citoyen israélien, fut le pionnier de la filière moldave. L'hebdomadaire Le Point du 15 février 2002 livrait quelques informations sur ce trafic. On y apprenait que les Moldaves, citoyens d'un petit pays situé entre la Roumanie et l'Ukraine, étaient alors bien misérables, et certains d'entre eux en avaient été réduits à vendre un rein pour pouvoir survivre. Des rabatteurs israéliens prospectaient sur place, offrant aux donneurs 3 000 dollars pour cette « livre de chair ». La commission touchée par les rabatteurs s'élevait à environ 30 000 dollars par rein, tandis que les honoraires du chirurgien allaient de 100 à 200 000 dollars par opération. Donneurs et patients se retrouvaient en Turquie dans la clinique du docteur Sonmez, qui admettait avoir pratiqué plus de 500 greffes au cours des cinq dernières années, sans jamais avoir été inquiété par la justice turque. Le trafic était manifestement extrêmement rentable, à en juger par le nombre de petites annonces d'intermédiaires publiées dans les journaux israéliens.
    Les "donneurs" n'étaient d'ailleurs pas toujours au courant de ce qui allait leur arriver. Après des opérations bénignes, de l'appendicite, ou autre, de jeunes Moldaves, comme Serghei Thimus, se réveillaient avec des cicatrices mal placées, et on leur annonçait qu'il avait fallu leur enlever un rein qui ne fonctionnait pas bien, ou bien, comme ce fut le cas pour Serghei, une radio leur révélait par la suite que leur chirurgien leur avait tout simplement volé un rein.
    En décembre 2001, le journal israélien Haaretz rapportait que l'ambassadeur de Roumanie en Israël avait demandé à être reçu par le Ministre des Affaires sociales pour l'entretenir au sujet de ce qui commençait à faire scandale dans son pays. À cette occasion, apprenait-on, celui-ci lui avait demandé des explications et lui avait remis une liste d'enfants nés en Roumanie qui avaient été amenés en Israël pour être adoptés, et « avec tous leurs organes à l'intérieur de leurs corps. » Il semblait donc que l'adoption d'enfants roumains en Israël n'était peut-être pas seulement qu'une œuvre charitable. L'inversion accusatoire, avec laquelle les lecteurs de nos livres se sont familiarisés, se vérifie ici avec un film comme Dirty Pretty Things, du réalisateur Stephen Frears (GB, 2002) : Okwe est un pauvre noir d'origine nigérienne qui vit à Londres. Il est clandestin, en situation illégale, et sa vie n'est pas facile. Il est conducteur de taxi le jour, et réceptionniste la nuit, dans un palace londonien. Il se passe des choses bizarres dans cet hôtel, et Okwe découvre que le palace qui l'emploie sert de couverture à un trafic d'organes organisé par le responsable d'étage, qui profite des difficultés des immigrés. En échange d'un de leurs reins, des pauvres immigrés du tiers-monde peuvent ainsi obtenir un passeport ou un visa : un rein contre un passeport. L'opération s'effectue dans une des suites de l'hôtel par des médecins peu expérimentés. Persécuté par les services d'immigration (deux Anglais blancs très méchants), Okwe n'ose pas dénoncer ce qu'il vient de découvrir. C'est donc par des voies parallèles qu'il va tenter de démanteler ce trafic, aidé par une femme de ménage turque, une prostituée noire et un Chinois employé dans une morgue. Les pauvres immigrés clandestins sont ici victimes de chantages, de pressions, de viols et de crimes, tandis que les Blancs, une fois encore, jouent le rôle des salauds. Le film est réalisé par Stephen Frears, qui n'est pas un "Blanc", comme vous l'avez compris. Ils projettent sur les autres ce dont ils se sentent coupables. En juin 2008, lors de la parution de notre livre sur la Mafia juive, nous n'avions que peu d'éléments sur le trafic d'organes. Mais en ce qui concerne l'inversion accusatoire, nos lecteurs liront avec profit le Miroir du judaïsme, paru en 2009. Les deux livres de 400 pages sont chacun au prix de 26 € (+2 € de port, en tout. Hervé Lalin, 14 rue Brossolette, 92300 Levallois. Inutile de se déplacer).
    L'EXTREME-DROITE DE LA PEUR
    On voit bien cependant que notre discours ne plaît pas à tout le monde. Un courriel de l'association Renaissance catholique, par exemple, vient de nous signifier que nous ne sommes pas le bienvenu cette année à la « fête du livre ». Jean-Pierre Maugendre préfère sans doute rester avec des gens de bonne compagnie. Cela peut se concevoir, mais enfin, cette droite "respectable", il faut le dire, est tout de même bien décevante ; et ça ne date pas d'hier. Ces gens-là, si l'on regarde bien, ne savent que chialer et se répandre en lamentations. Depuis des lustres, ils plombent l'atmosphère avec leur indignation perpétuelle. La vérité est que s'ils parlent sans cesse de « terrorisme intellectuel », c'est parce qu'ils sont eux-mêmes terrorisés. Ils ont reçu trop de coups, depuis deux cents ans, si bien qu'ils sont maintenant fossilisés dans la jérémiade, incapables de mordre leurs ennemis et de réagir aux outrages qu'on leur fait. Quand par hasard, on identifie un de ces petits salauds qui pisse sur un crucifix et qu'on lui donne la leçon qu'il mérite, c'est nous qui passons pour un extrémiste, un « antisémite obsessionnel », un type infréquentable. « Quand on te crache dessus, dit le proverbe yiddish, il ne faut pas dire qu'il pleut ! » La veulerie et la lâcheté de cette "extrême-droite" de la peur nous inspirent le plus parfait mépris. Mais les lecteurs de RIVAROL connaissent sans doute le mot de Talleyrand : il faut savoir l'économiser, car en la matière, il y a beaucoup de nécessiteux !
    Hervé RYSSEN. Rivarol du 10 décembre 2010

  • Les hausses d’impôts font diminuer le pouvoir d’achat des Français

    PARIS (NOVOpress via Bulletin de réinformation) – Le ministre de l’Economie et des finances, Pierre Moscovici (photo), a lancé avant-hier la traditionnelle campagne d’impôt sur le revenu. Entendez : la campagne de déclarations des revenus par les contribuables. Or c’est ce jour‑là que l’INSEE a choisi pour publier les statistiques économiques de l’année 2012.

    Une publication qui tombe mal pour le ministre des Finances…

    L’INSEE constate en effet que le pouvoir d’achat des Français s’est détérioré, à cause des hausses d’impôts ! C’est tout d’abord la première fois depuis 1984 que le pouvoir d’achat des ménages recule : même pendant la crise, il avait continué à progresser. Or, en 2012, il a baissé de 0,4% — une baisse qui s’est révélée particulièrement forte en fin d’année.

     

    Comment les statisticiens expliquent‑ils ce recul, alors que les revenus ont continué à augmenter ?

    L’explication tient à l’augmentation des prélèvements obligatoires pesant sur les ménages. Les impôts sur le revenu et sur le patrimoine ont globalement augmenté de 10% en 2012. Les cotisations sociales ont quant à elles augmentées de plus de 3%, en particulier pour les professions indépendantes.

    Mais ces hausses ne sont‑elles pas le fait du précédent gouvernement ?

    En partie seulement : en 2012, la hausse de l’impôt sur le revenu est effectivement de la responsabilité du gouvernement Fillon. En revanche, la hausse de l’impôt sur la fortune et, surtout, la hausse des cotisations sociales est à mettre au crédit du gouvernement Ayrault : suppression des allègements de charges sur les heures supplémentaires, augmentation des cotisations retraite… Autant de mesures qui ont pénalisé les travailleurs français.

    Pierre Moscovici s’est‑il engagé à redresser la barre du pouvoir d’achat ?

    Plus ou moins : il a affirmé que la condition des Français des classes moyennes et populaires était sa priorité ! Malgré tout, beaucoup d’entre eux verront leur facture d’impôt sur le revenu augmenter en 2013 : et cette fois‑ci, Hollande ne pourra pas se défausser sur le passif de Sarkozy.

    http://fr.novopress.info

  • Énergie : Le futur à contre courant

    Puisant sans frein dans ses stocks d’énergies fossiles, le monde s’achemine-t-il vers un gigantesque black out ? Aux quatre coins de la planète, chercheurs et citoyens militent pour un autre scénario. Une passionnante enquête sur la nouvelle donne énergétique.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Chypre : les gros comptes siphonnés depuis l’annonce du plan d’aide ?

    Les non-résidents pourraient bien avoir réussi à récupérer une partie de leurs fonds depuis le 16 mars, malgré la fermeture des banques...

    Par MARC VIGNAUD

    Pendant que les Chypriotes faisaient la queue devant les distributeurs automatiques pour retirer quelques centaines d’euros,...

    ...certains non-résidents ont-ils réussi à siphonner leurs comptes bancaires de plus de 100 000 euros en toute discrétion ?

    C’est le scénario choquant qui se dessine alors que le nouveau plan de sauvetage européen, annoncé dans la nuit de dimanche à lundi, vise précisément à taxer lourdement les comptes bancaires les plus garnis des banques en difficulté, détenus, pour la plupart, par des non-résidents attirés par la faible taxation des entreprises.

    Passer par Londres et Moscou

    Malgré la fermeture des banques chypriotes depuis le 16 mars dernier et le gel des transactions bancaires, certains détenteurs britanniques, libanais, grecs et des ressortissants des ex-Républiques soviétiques auraient en effet trouvé la parade pour récupérer leur agent jusqu’au 25 mars. Selon l’agence de presse Reuters, ils ont notamment profité du fait que les filiales londonienne et moscovite des deux principales banques du pays au coeur de la crise, la Banque populaire de Chypre (aussi appelée Laiki) et la Banque de Chypre, sont restées ouvertes. Interrogée par l’Agence France-Presse le 27 mars, Bank of Cyprus a pourtant assuré qu’il n’était pas possible de retirer dans les agences de sa filiale britannique des fonds bloqués à Chypre.

    Mais selon Jacques Sapir, spécialiste de la finance, qui dit obtenir ses informations par un réseau de "correspondants", notamment d’anciens élèves, dans les deux capitales, il existe d’autres moyens qu’un simple transfert de fonds entre la maison mère et sa filiale. "Prenons l’exemple d’un Libanais installé à Londres. Il va voir la filiale de sa banque chypriote et lui demande de lui faire un prêt du montant de son compte bancaire. Il lui suffit d’apporter en collatéral les dépôts sur son compte pour l’obtenir. Il n’a aucune intention de rembourser ce prêt, la filiale se servira directement sur le compte", explique le directeur d’études à l’EHESS.

    Une manoeuvre, selon lui, à la limite de la légalité, mais que les autorités ne peuvent pas empêcher. "La Banque centrale européenne ne peut légalement pas s’y opposer, car les mouvements effectués à l’intérieur d’un groupe bancaire ne sont pas considérés comme des transactions." Les clients des deux banques chypriotes à Londres et à Moscou auraient aussi utilisé d’autres méthodes de contournement comme les exceptions au gel des comptes instaurées pour le commerce de produits humanitaires, de médicaments ou encore d’approvisionnement de jets en carburant. Les entreprises confrontées à des demandes de remboursement pouvaient aussi se voir accorder des fonds pour honorer leurs appels de marge sur certains contrats.

    Des sommes incertaines

    Reste à savoir combien de non-résidents, particuliers comme entreprises, ont pu ainsi rapatrier leurs fonds de Chypre. Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a d’ailleurs déclaré que la fermeture des banques avait "limité la fuite", mais que la BCE restait attentive à ce problème. Selon Chris Pavlou, jusqu’à vendredi vice-président de la banque Laiki vouée à disparaître, les sommes ainsi retirées se compteraient toutefois en millions d’euros, et non en milliards.

    Une déclaration en contradiction avec les évaluations fournies à Jacques Sapir, pour lequel les retraits d’argent des gros déposants non-résidents ont été de "4,5 milliards d’euros minimum". Pour l’instant, il ne s’agit encore que "d’évaluations au doigt mouillé", souligne l’économiste, mais cela pourrait se révéler "être beaucoup plus". Les 4,5 milliards qu’il évoque font d’ores et déjà froid dans le dos quand on pense que l’Eurogroupe espère récupérer 5,8 milliards en taxant uniquement les plus gros comptes bancaires...

    Le Point via http://www.actionfrancaise.net

  • Thierry Meyssan : L’affaire chypriote sert à attirer les fonds européens vers Wall Street

    Washington a été prompt à utiliser la crise financière chypriote pour mettre en œuvre la stratégie de captation de capitaux que je décrivais il y a trois semaines dans ces colonnes [1]. Avec l’aide de la directrice du Fonds monétaire international, l’États-unienne Christine Lagarde, ils ont remis en cause l’inviolabilité de la propriété privée dans l’Union européenne et tenté de confisquer un dixième des dépôts bancaires, prétendument pour renflouer la banque nationale chypriote affectée par la crise grecque.
    Il va de soi que la finalité annoncée n’est qu’un prétexte car loin de résoudre le problème, cette confiscation si elle devait être mise en œuvre ne pourrait que l’aggraver. Menacés, les capitaux restants fuiraient l’île provoquant l’effondrement de son économie.
    La seule véritable solution serait d’annuler les dettes en anticipant les recettes d’exploitation du gaz chypriote. Ce serait d’autant plus logique que ce gaz bon marché relancerait l’économie de l’Union européenne. Mais Washington en a décidé autrement. Les Européens sont priés de continuer à se procurer leur énergie au prix fort au Proche-Orient, tandis que ce gaz à bas prix est réservé à alimenter l’économie israélienne.
    Pour masquer le rôle décisionnaire de Washington, ce hold-up bancaire n’est pas présenté comme une exigence du FMI, mais comme celle d’une troïka incluant l’UE et la BCE. Dans cette perspective, la confiscation remplacerait une dévaluation rendue impossible par l’appartenance à la zone euro. Sauf qu’ici la dévaluation ne serait pas une politique de Nicosie, mais un diktat du patron de la BCE, Mario Draghi, l’ex-directeur européen de la banque Goldman Sachs, qui est précisément le principal créancier de Chypre.
    Madame Lagarde, ex-conseillère juridique du complexe militaro-industriel US, ne cherche pas à nuire à Chypre, mais à affoler les capitaux basés en Europe et à les guider jusqu’à Wall Street pour qu’ils relancent la finance US. Pourquoi s’en prendre à cette île ? Parce que c’est un des rares paradis fiscaux restant au sein de l’Union européenne et parce que les dépôts y sont principalement russes. Pourquoi le faire maintenant ? Parce que les Chypriotes ont commis l’erreur d’élire comme nouveau président l’États-Unien Nikos Anastasiades. Ils ont ainsi marché sur les pas des Grecs qui, victimes du même mirage américain, avaient élu comme Premier ministre l’États-unien Georgios Papandreou.
    Cette petite cuisine a cependant mal tourné. Le Parlement chypriote a rejeté à l’unanimité des suffrages exprimés la taxation confiscatoire des dépôts bancaires. Il y a là un apparent paradoxe. Le gouvernement libéral veut nationaliser une dixième des capitaux tandis que le Parlement communiste défend la propriété privée. C’est que cette nationalisation ne se ferait pas au profit de la collectivité nationale, mais de la finance internationale.
    Les conseils amicaux ont donc fait place aux menaces. On parle d’exclure Chypre de la zone euro, si les représentants de son Peuple persistent dans leur refus. Ce n’est pourtant guère possible. Les traités ont été ainsi conçus que la zone euro est un voyage sans retour. Il n’est pas possible de la quitter de son propre chef, ni d’en être exclu, à moins de quitter l’Union européenne.
    Or cette option, qui n’avait pas été envisagée par les racketteurs, est redoutée par Washington. Si l’île sortait de l’Union, elle serait rachetée pour une dizaine de milliards de dollars par Moscou. Il s’agirait du plus mauvais exemple : un État de la zone d’influence occidentale rejoignant la zone d’influence russe, dans un chemin inverse à tout ce à quoi on a assisté depuis la chute de l’URSS. Il ne manquerait pas d’être suivi par les autres États des Balkans, à commencer par la Grèce.
    Pour Washington, ce scénario catastrophe doit être évité coûte que coûte. Il y a quelques mois, il avait suffit au département d’État de froncer les sourcils pour qu’Athènes renonce à vendre son secteur énergétique à Moscou. Cette fois, tous les moyens, même les plus anti-démocratiques, seront utilisés contre les Chypriotes s’ils résistent.
    La Russie feint de ne pas être intéressée. Vladimir Poutine a négligé les offres avantageuses d’investissement qui lui ont été faites par le gouvernement Anastasiades. C’est qu’il n’a pas l’intention de sauver les oligarques russes qui avaient planqué leurs capitaux dans l’île, ni l’Union européenne qui les avaient aidé à organiser leur évasion fiscale. En coulisse, il a négocié un accord secret avec Angela Merkel qui devrait permettre une solution financière à la crise, mais devrait aussi déboucher sur une vaste remise en cause de règles européennes. Au passage, le Tsar a glané des informations étonnantes sur les investissements de la Russie dans l’île durant l’ère Medvedev ; des informations qu’il pourrait utiliser comme moyen de pression supplémentaire sur son inconsistant Premier ministre. 

    http://www.voltairenet.org

  • Marchandisation libérale de l'embryon

    Marchandisation libérale de l'embryon
    Cardinal André Vingt-Trois : Je pense que c’est une erreur grave par rapport à l’équilibre de notre société. Car quand on donne libre cours à toutes sortes de recherches sur l’embryon cela veut dire que l’on considère que l’embryon n’est rien et que c’est un matériau de laboratoire. Je sais bien qu’il y a des chercheurs qui sont beaucoup plus conscients de l’importance de l’acte qu’ils font et qu’ils ne sont pas tous irresponsables, mais la loi de bioéthique votée en 2011 prévoyait qu’il y ait une autorisation préalable à la dérogation de l’interdit. Ce n’était pas parfait, mais cela avait l’avantage d’une part de maintenir l’interdit de principe, qui rappelle la dignité particulière de l’embryon humain ; et, d’autre part, d’obliger les chercheurs à étayer leur demande sur un certain nombre d’arguments. Et on sait qu’un certain nombre de demandes ont été soit récusées, soit contestées en raison de la faiblesse des arguments qui étaient présentés pour obtenir la dérogation. Le fait que l’on supprime l’interdit a priori, cela veut dire qu’on laisse le champ libre à tous ceux qui voudront essayer quelque chose.

    Radio Notre-Dame : Donc cela veut dire que le statut humain de l’embryon est quasiment nié ?

    Cardinal André Vingt-Trois : Le statut humain de l’embryon est en tout cas gravement compromis, et en plus c’est, à mon avis, une double erreur. C’est une erreur d’investissement, puisque depuis un certain nombre d’années on nous annonce que les cellules embryonnaires vont être la source de traitement régénératif des maladies nerveuses, et à ce jour il n’y a même pas, dans ce domaine, de protocole d’essai : on est toujours dans la promesse que cela va venir incessamment sous peu, mais cela n’arrive jamais. Et d’autre part, on a d’autres pistes de recherche beaucoup plus prometteuses qui ont été d’ailleurs couronnées par un prix Nobel.

    Radio Notre-Dame : Vous pensez aux cellules IPS du Prof. Yamanaka ?

    Cardinal André Vingt-Trois : Bien sûr. Et donc cela veut dire que ce combat est un combat d’arrière-garde, qui ne se livre que pour contester la valeur intrinsèque de l’embryon. Il n’y a pas de justification scientifique avérée : donc c’est une tromperie à l’égard des gens que de leur faire croire que, grâce à cela, ils vont avoir des traitements pour Alzheimer, Parkinson, etc. Cela n’aboutira pas. On le dit, on l’a dit, on l’a répété, et maintenant dans d’autres pays, et même en France dans certains laboratoires de recherche, d’autres pistes sont explorées. Alors évidemment, la deuxième question qu’il faut bien se poser quand même, c’est : qui a intérêt ? C’est-à-dire : qui a intérêt à drainer les financements et les subventions à la recherche sur tel ou tel laboratoire plutôt que sur tel autre ? Et là-dessus on a aucune information claire ni transparente... Il faudra donc bien un jour que l’on sache pourquoi ce pouvoir économique des laboratoires pharmaceutiques ou des laboratoires de recherche reste obstinément dans l’ombre - quand il n’utilise pas les fonds de collecte publique qui sont recueillis avec des procédés de mobilisation affective considérable, mais dont finalement l’investissement n’est pas toujours absolument contrôlable.

    Radio Notre-Dame : Gare à l’arnaque idéologique et l’arnaque financière ?

    Cardinal André Vingt-Trois : Oui.

    Radio Notre-Dame : Plusieurs associations ont lancé des dispositifs : la campagne "Vous trouvez cela normal ?", également une autre campagne à l’échelle européenne. La Conférence des évêques de France soutient ces opérations ?

    Cardinal André Vingt-Trois : Bien sûr, j’aurai l’occasion de le rappeler au cours de la prochaine assemblée plénière qui se tiendra au mois d’avril.

    Radio Notre-Dame : Concrètement, là, l’heure est grave, le 2 avril vote solennel. Que faire ?

    Cardinal André Vingt-Trois : On ne peut que protester et rappeler incidemment quand même que dans le vote des lois dites de bioéthique en 2011, il était inclus que les amendements à ces lois seraient soumis au même processus d’états généraux que l’avait été l’établissement de la loi. Or là, non seulement on n’a pas procédé aux consultations minimales, mais on l’a logé, en tout cas dans le calendrier du Sénat et le calendrier de l’Assemblée nationale, dans ce qu’on appelle une « niche parlementaire », c’est-à-dire un tiroir où on recueille un certain nombre de projets de loi sans importance que l’on fait passer à 2 heures du matin, quand la séance arrive à sa fin.

    Radio Notre-Dame : Comment ne pas tomber dans la colère et dans le découragement ?

    Cardinal André Vingt-Trois : Il n’y a pas objet de colère ou ni de découragement c’est l’objet d’indignation et de protestation. Mais encore une fois, si je puis dire, les Français doivent être conséquents avec leur droit de vote. Quand ils élisent des gens, ils doivent savoir qu’il y a un certain nombre de projets qui sont inscrits dans les programmes ou dans les entours des candidats. S’ils ne prennent pas conscience de cela et s’ils estiment plus important de croire qu’ils auront des rabais d’impôt fût-ce au prix de lois qui détruisent la dignité humaine c’est un problème qui dépasse largement le cadre du débat parlementaire.

  • Effondrement du dollar et cycles de Kondratiev

    L’économiste russe Alexandre Aïvazov se fonde sur la théorie des cycles de Kondratiev pour prévoir l’effondrement de l’économie américaine aux alentours de 2014 et le transfert du leadership mondial vers la Chine. Le texte étudie également les perspectives de la Russie dans le monde “post-dollar”. Une synthèse du livre non traduit en français « Quand le dollar s’effondrera » (articles écrits entre 2008 et 2012).

    L’économiste russe Nikolai Kondratiev a émis une théorie des cycles longs, indiquant que l’économie pouvait se décomposer en périodes de croissance et de déclin, qui durent chacune entre 30 et 60 ans.

    À travers ses travaux, Kondratieff tente de démontrer la corrélation entre les cycles économico-boursiers et les excès de création monétaire basés sur la dette.

    Un cycle de Kondratiev est un cycle économique de l’ordre de 30 à 60 ans aussi appelé cycle de longue durée. Mis en évidence dès 1926 dans son ouvrage Les vagues longues de la conjoncture, il présente deux phases distinctes : une phase ascendante (phase A) et une phase descendante (phase B).

    Graphe retraçant le cycle de Kondratieff et les actifs à privilégier en ces différentes saisons. L’or et le cash sont les valeurs clé du moment. (Cliquer sur l’image pour l’agrandir)

    I. Grandes étapes des bouleversements à venir

     

    La récession qui a éclaté en 2008 dans les pays développés s’est diffusée à toute l’économie mondiale: le monde est entré dans la phase baissière du Cinquième grand cycle de Kondratiev, qui durera jusqu’en 2020-2025. La récession  durera jusqu’à la fin 2009, après quoi surviendra un léger soubresaut de l’économie mondiale dû aux mesures anticrise menées par les gouvernements occidentaux.

    Mais en 2012-2013 commencera une dépression bien plus profonde et grave que la dépression des années 1930. Elle va toucher de plein fouet le secteur réel de l’économie et les pays se protègeront en introduisant des mesures protectionnistes. Parallèlement, ils commenceront à se débarrasser d’un dollar déclinant.

    Quand ces mesures prendront un caractère massif, le troisième défaut du dollar aura lieu (le premier remontant à 1933, le second à 1971), et la pyramide constituée par l’ensemble des dettes accumulées par les USA s’effondrera. Les États-Unis déclareront alors au monde: « la liberté du commerce et la libre-circulation des capitaux sont la principale valeur des USA (à qui elle a permis de consommer 40% du PIB mondial en n’en produisant que 20%). Et comme le reste du monde viole la pierre angulaire de l’économie de marché spéculative et néolibérale avec ses mesures protectionnistes, nous renonçons au dollar en tant que monnaie de réserve. Nos dettes sont effacées« .

    Ce défaut sur sa dette s’accompagnera de la transition vers une nouvelle devise (probablement l’Amero avec le Canada, le Mexique, et peut-être la Grande-Bretagne). Les États-Unis décideront alors librement d’échanger les dollars contre les Amero au taux qui les arrange en fonction des affinités. Certains pays se verront refuser la conversion.

    Suite à cela, jusqu’en 2016, l’économie mondiale s’adaptera à cette nouvelle situation. Le monde entier verra émerger des groupements régionaux de type Union européenne autour de gros pays comme la Chine, l’Inde, la Russie etc. ou de blocs d’États (pays islamiques, Amérique latine). Ces unions se doteront de devises régionales, qui pourraient être adossées à l’étalon or. De nouvelles organisations, formées sous les auspices de l’ONU et libérées des dictats américain, prendront la relève de l’OMC et du FMI, ces instruments de régulation visant en réalité à imposer partout la doctrine néolibérale.

    Pendant la gestation de ces unions régionales on verra apparaître les bases des nouvelles innovations qui constitueront la 6e BASE TECHNIQUE industrielle de la période haussière du VIe cycle de Kondratiev. Il s’agira probablement des nano- et biotechnologies, de l’ingénierie génétique, des technologies de l’information, des télécommunications spatiales et digitales, de l’énergie verte etc. On assistera ensuite à la phase haussière du 6e cycle de Kondratiev. Toutefois, avant cela, on traversera en 2017-2019 à une crise d’adaptation moins profonde que la précédente (2015).

    La phase actuelle, la vague baissière du 5CK (5e cycle de Kondratiev) s’achèvera aux alentours de 2020, puis l’économie entrera dans une phase haussière qui durera environ 20-25 ans. Avant cela, nous devrons donc faire face à une série de crises liées à la gestation de la nouvelle base technique et d’une architecture globale de marché dotée de nouveaux organismes de régulation. Tout ceci se fera sur la base du néo-keynésianisme, qui détrônera l’idéologie libérale qui dominait depuis les années 1980.

    II. La chute inéluctable du dollar

    Après la Deuxième Guerre mondiale, le système financier international fonctionnait selon les règles instaurées à Bretton Woods. Ce système considérait comme unique monnaie de réserve internationale le dollar fermement indexé sur l’équivalent or (1 once d’or = 35 dollars). Différents pays ont d’ailleurs recouru au droit d’effectuer la conversion de leurs dollars en or, comme la France de De Gaulle. Ceci a nettement amenuisé les réserves des USA, qui détenaient 70% de l’or mondial au lendemain de la guerre. Bretton Woods a été remplacé par les accords de Jamaïque, qui déliaient le dollar de l’étalon or. Ce fut le début d’une vaste dégringolade.

    Actuellement, les USA, produisant environ 20% du PIB mondial, consomment près de 40% de la production mondiale avec moins de 5% de la population planétaire. 

    Comment le pays couvre-t-il cette différence? En imprimant des dollars et en émettant des bons du trésor et d’autres titres sans plus de valeur que le morceau de papier sur lequel elles sont imprimées. Le prix de ces obligations ne cesse de baisser, ce dont témoigne notamment la hausse de l’or. Actuellement, la dette américaine atteint 60 milliards d’euros, soit quatre fois le PIB américain et près de la totalité du PIB mondial.

    Si les USA décidaient de rembourser leur dette, ils devraient pendant quatre ans s’abstenir de consommer quoi que ce soit et verser la totalité de leurs revenus. Mais qu’il soit clair que les États-Unis n’ont aucune intention de rembourser leur dette, ce qui causerait une chute des dépenses publiques et une baisse du niveau de vie des Américains. C’est pourquoi ils ont transformé leur système financier en une énorme pyramide financière afin de prolonger sa durée de vie. Le tout appuyé par des agences de notation chargées de « confirmer » la solidité de la pyramide américaine.

    Car l’économie américaine fonctionne en fin de compte comme n’importe quelle pyramide financière. Le principe d’une pyramide? L’afflux de nouvelles entrées financières sert à honorer les engagements envers les investisseurs précédents et à réaliser différentes opérations (publicité, manipulation des taux, etc) visant à attirer encore et toujours de ressources. Mais les entrées d’argent doivent toujours être supérieures aux investissements précédents. C’est pourquoi toute pyramide possède une limite de croissance.

    Le système financier américain arrive actuellement aux limites de sa croissance. Quelle que soit la politique menée à l’avenir, l’effondrement du dollar est inévitable. Des processus de stagflation se dessinent, comme dans les années 1970. Les déficits budgétaire, extérieur et des paiements des USA s’approfondissent. Le niveau d’épargne est devenu négatif pour la première fois de toute l’histoire des États-Unis, et la valeur du dollar a été divisée par 1,5 ces cinq dernières années. L’or et les matières premières, de leur côté, augmentent. La méfiance envers le dollar et le système financier fondé sur cette devise s’intensifie dans de nombreux pays. La fuite hors du dollar vers l’euro a commencé (la Chine ayant déjà annoncé le transfert d’une partie de ses réserves en euros).

    III. Les cycles de Kondratiev

    Il y a plus de 80 ans, l’éminent économiste russe N. Kondratiev a formulé et théorisé l’existence de vastes cycles économiques (45-60 ans) durant lesquels se produit le renouvellement de la « réserve des principaux biens matériels ». Cela signifie que les forces productives mondiales évoluent vers un niveau plus élevé de développement. Ces cycles sont divisés en phase haussière et phase baissière. Le passage d’un cycle à l’autre est basé sur les processus d’accumulation, de concentration, de pulvérisation et de dévalorisation du capital en tant que facteur clé de développement de l’économie capitaliste.

    Pendant la révolution russe de février 1917, Kondratiev fut adjoint au ministre du Ravitaillement des gouvernements Lvov et Kerensky. Dans les années 1920, il est le brillant directeur de l’Institut des Conjonctures Économiques au Commissariat du Peuple aux Finances. Son passé, mais aussi ses théories gênantes démontrant que le capitalisme reprendrait son expansion après chaque crise, lui valut les foudres de Staline.

    « Chaque étape suivante du cycle est la conséquence des conditions accumulées au cours de la période précédente, et les cycles, dans un contexte d’économie capitaliste, se succèdent naturellement, tout comme les phases viennent l’une après l’autre. Il convient cependant de se rappeler que chaque nouveau cycle évolue dans de nouvelles conditions historiques concrètes, à un nouveau niveau de développement des forces productives, c’est pourquoi on n’est jamais en présence de la répétition pure et simple d’un nouveau cycle« .

    Voici la succession des cycles projetée par Kondratiev:

    Ier cycle: – Phase haussière: fin des années 1780-début des années 1790 – 1810-1817

    - Phase baissière: 1810-1817 à 1844-1851

    IIe cycle: – Phase haussière: de 1844-1851 à 1870-1875

    - Phase baissière: de 1870-1875 à 1890-1896

    IIIe cycle: – Phase haussière de 1890-1896 à 1914-1920

    - Phase baissière de 1914-1920 à 1936-1940.

    IVe cycle: -  Phase haussière: de 1936-1940 à 1966-1971

    - Phase baissière: de 1966-1971 à 1980-1985

    Ve cycle: -  Phase haussière: de 1980-1985 à 2000-2007

    - Phase baissière: de 2000-2007 à 2015-2025

    VIe cycle: – Phase haussière: de 2015-2025 à 2035-2045

    Kondratiev a été emprisonné en 1930 et fusillé en 1938, sa théorie ayant été mal perçue des autorités soviétiques (il était notamment hostile à une planification rigoureuse sans prise en compte de la réaction du marché). Son travail est passé aux oubliettes pendant près de 60 ans avant d’être redécouvert dans les années 1985 et affiné par différents économistes. Kondratiev était tout de même parvenu à prédire avec précision la phase baissière de la fin des années 1920 (grande dépression).

    Chaque cycle repose sur un agrégat de technologies de base, vecteur de développement qui va donner naissance à différents secteurs économiques et générer de nouveaux investissements. Il est à noter que cette base technologique est créée pendant la période baissière de la phase précédente, chaque crise contenant les germes de la croissance future. L’évolution du nouveau cycle se caractérise de la sorte: étape pionnière (implantation des nouvelles technologies), expansion (utilisation de masse), saturation, et disparition complète de toute perspective d’expansion future.

    Dès l’étape de saturation, on note une baisse du rythme de croissance, on observe çà et là des phénomènes de surinvestissement et des capacités excédentaires. Le profit devient si faible dans le secteur réel que ce processus n’est plus attrayant. L’argent se dirige alors vers les spéculations financières, où ils dégagent des profits phénoménaux. Des bulles se forment dans l’immobilier, les finances etc., provoquant en fin de compte la disparition du capital qui y est investi.

    Les périodes de crise (phase baissière) exigent objectivement un renforcement du rôle dirigiste et des fonctions de l’État dans l’économie avec une forte restriction de l’utilisation des schémas libéraux. A l’inverse, les périodes de hausse exigent au contraire plus de liberté pour les entrepreneurs et la prise de décisions en matière d’investissement, la levée des obstacles aux flux de capitaux, et une plus grande flexibilité du marché du travail.

    Cette libéralisation est nécessaire afin de permettre l’assimilation des innovations de base, la réorganisation structurelle et l’expansion économique. Cependant, en phase de saturation, cette libéralisation mènera à la surchauffe de l’économie et à la formation de différentes bulles et pyramides, accélérant l’arrivée de la crise et une nouvelle vague d’ »étatisation » de l’économie.

    6CK

    Graphique permettant de visualiser la crise actuelle (phase baissière du Ve CK) et le début de la phase haussière du VIe CK. Verticale: PIB mondial, horizontale: années.

    IV. Consensus de Washington vs. Consensus de Pékin

    Actuellement, la Russie est dominée par le modèle de développement économique néolibéral. Ce modèle est qualifié par Aïvazov de « spéculatif », car son essence est de détruire tout obstacle à l’accumulation incontrôlée de capitaux par le biais de la spéculation. C’est l’économie dite « casino ».

    Ce modèle s’est imposé dans les années 1980 avec l’arrivée au pouvoir de Reagan et de Thatcher. Les vecteurs de cette idéologie étaient les grandes compagnies transnationales qui ont alors accumulé une immense puissance financière et économique. Leur capitale officieuse est la City de Londres, les grandes compagnies ayant auparavant, selon Aïvazov, cherché à s’implanter à Paris en demandant le transfert de la capitale française à Lyon.

    Les grands axes du « consensus de Washington » sont:

    - Politique du pays visant en premier lieu à le rendre attrayant aux yeux des investisseurs.

    - Réduction au strict minimum des programmes d’aide sociale. Monétisation de ces derniers.

    - Politique monétaire restrictive profitant aux riches.

    - Totale liberté de déplacement des capitaux

    - Privatisation et transformation de toute ressource en bien de consommation.

    - Réformes fiscales visant à imposer le gros du fardeau aux couches les plus pauvres de la société.

    Le « consensus de Washington » a été à la base des réformes menées en Russie, en Amérique latine, en Europe de l’Est et en Asie, à l’exception de la Chine, par le biais du FMI et de la Banque mondiale.  Le principe était de forcer ces pays à ne pas créer leur propre système financier, mais à s’arrimer à des devises étrangères, principalement le dollar.

    Face au consensus de Washington a peu émergé une alternative parfois qualifiée de « consensus de Shanghai », qui a permis d’assurer une forte croissance, d’éviter l’instabilité politique, et malgré la pression du FMI/BM, de mettre en place un système financier sous contrôle souverain.

    C’est précisément la Chine qui montre que la croissance économique n’est pas uniquement possible sous la bannière américaine, mais aussi sous le contrôle d’un État souverain. Un État qui soutient l’innovation, renforce la politique industrielle, et soutient l’expansion des entreprises nationales sur la scène internationale.

    Ses principes de base sont:

    - Assurer la croissance en maintenant une indépendance vis-à-vis du capital international.

    - Efforts d’innovation et recherche.

    - Protection des frontières nationales et des intérêts nationaux.

    - Accumulation d’instruments de force asymétrique (par exemple des milliards de dollars de réserves de change).

    La Chine a obtenu une stabilité monétaire, et cherche à renforcer la justice sociale en augmentant la part du PIB redistribuée par l’État et en intensifiant le contrôle sur le gros capital privé. Pékin ne vit pas la mondialisation comme une libéralisation totale, l’État conservant une importante mainmise sur l’économie (de l’ordre de 65%). Le géant asiatique s’impose en outre comme le moteur de processus de régionalisation à différents niveaux (BRICS, ASEAN, OCS, etc).

    V. Trois modèles pour demain

    Nous entrons actuellement dans une phase de grands bouleversements. Le monde, tel les trois preux russes, se demande: par où aller? Actuellement, on voit émerger trois grands modèles, qui se dessineront de façon précise après la phase baissière du cycle de Kondratiev (d’ici 2015).

    a) Le modèle des néoconservateurs américains. Ce modèle est fondé sur la manipulation de la conscience collective à l’aide des médias transfrontaliers, des drogues, et de la culture pop. Son but final: l’implantation de cartes à puce dans tous les domaines de la société, et même l’être humain afin de le contrôler. Les néocons prévoient l’utilisation d’armées de mercenaires privées pour régler les questions sensibles en contournant les organisations internationales. Ses instigateurs cachent leurs fonds dans différents paradis fiscaux. L’utilisation du « terrorisme » à des fins de manipulation collective devrait s’intensifier dans le cadre de ce modèle.

    b) Le modèle néokeynésien ou modèle chinois est pratiquement l’incarnation de l’idée de Kondratiev selon laquelle un plan étatique doit exister, mais qu’il est vérifié et confirmé par le marché. Kondratiev était opposé à une planification dirigiste stricte, mais considérait que les objectifs devaient être combinés à de fines adaptations et réglages de marché, définis par le consommateur final. Un modèle éprouvé lors de la dernière crise, lorsque la Chine a compensé la chute de ses exportations en investissant dans la hausse de son marché intérieur et dans des projets d’investissement. La Chine a réduit ses pertes et aidé d’autres pays à surmonter la crise.

    c) Modèle islamique. Ce modèle acquiert dernièrement un rayonnement croissant. Les investissements réalisés conformément à la loi islamique constituent une sorte de placement éthique. Les investissements dans certains activités telles que la vente d’alcool, la promotion des jeux de hasard etc sont interdits. Les banques islamiques refusent l’usure. Les banques possédées par des actionnaires et les établissements de dépôt y sont séparés. En outre, les établissements islamiques ne prennent pas part aux activités spéculatives et à l’économie dite « casino ».

    VI. D’où vient la Russie?

    La Russie a toujours eu un temps de retard sur l’évolution des autres économies, les guerres ayant au cours de l’histoire constitué la « preuve » de cette arriération.  Alors que l’Angleterre était équipée de navires à vapeur, la flotte russe était uniquement constituée de navires à voile, car l’occident était en phase de gestation d’une nouvelle Base technique. Cette Base technique, la Russie l’a laissée échapper en raison de la « stabilité » prônée par les dirigeants de l’époque de Nicolas Ier. La guerre de Crimée de 1853-56 a mis à jour ce retard pris par la Russie.

    La « stabilité » de l’époque d’Alexandre III et le début du règne de Nicolas II ont débouché sur la défaite lors de la guerre russo-japonaise. La nouvelle base technique fondée sur l’électricité, formée à l’Ouest au dernier tiers du XIXe siècle, n’a commencé à voir le jour en Russie que 40 ans plus tard, sous l’URSS.

    Une seule fois au cours des 250 dernières années, la Russie a été à l’ “avant-garde de la compétition économique”: c’est quand elle a utilisé la grande dépression (phase baissière du IVe CK) afin de posséder les dernières innovations. La façon dont une telle percée a été réalisée (goulag, Golodomor) constitue une autre question.

    Mais le fait est qu’en trois plans quinquennaux, l’URSS est parvenue à faire surmonter au pays un retard de 40 ans. Le pays est remonté dans le peloton de tête, s’assurant la victoire lors de la 2 GM et par la suite ses succès dans le domaine spatial.

    L’URSS a par la suite manqué une nouvelle étape technique durant la « stagnation » sous Brejnev, ce qui a provoqué sa défaite lors de la guerre froide.

    Concernant les perspectives de la Russie dans le futur (6e) cycle de Kondratiev: les slogans scandés par les dirigeants russes, qui appellent à mettre en place une « économie de l’innovation », resteront lettre morte tant qu’ils s’efforceront d’arrimer l’économie russe au dollar américain au lieu de financer la mise en place des infrastructures de la prochaine révolution technologique.

    VII. Où va la Russie?

    La Russie est dans une situation paradoxale: d’un côté Moscou, par la bouche de son leader national, a ébauché une doctrine (Stratégie 2020) absolument en phase avec les exigences du Sixième cycle de Kondratiev; de l’autre, ce même leader national et les personnes en charge de l’économie russe au sein du gouvernement et de la Banque de Russie affichent dans leur politique une totale soumission aux principes du Consensus de Washington et au modèle néolibéral, à l’origine de la crise.

    Les principes du Consensus de Washington ont été imposés à partir de 1992 en Russie sous la pression du FMI. Le défaut de paiement de la Russie de 1998 a été la conséquence directe des réformes libérales menées au pas de course (« thérapie de choc »).

    Si l’on observe la politique monétaire menée par la Russie jusqu’à une date récente, on constate que le principal canal d’émission du rouble est l’achat de devises étrangères. La Banque centrale de Russie imprime de l’argent, stimulant de la sorte l’inflation, non pas en fonction des besoins de l’économie nationale, mais uniquement en vue du rachat des devises étrangères.  D’énorme sommes ont en outre été allouées au Fonds de stabilisation en devise, arrimant de la sorte l’économie du pays au dollar US. Cette politique a notamment obligé les banques et entreprises russes à aller emprunter de l’argent à l’étranger pour assurer leur développement. C’est précisément ce qui a cantonné la Russie au statut d’économie de matières premières.

    Les discours appelant à mettre en place en Russie une économie de l’innovation resteront lettre morte tant que le pays restera attelé au consensus de Washington; les puissances occidentales ne tolèreront pas que la Russie passe du statut de marchand de matières premières à celui de concurrent.

    La Russie est actuellement face à un choix historique. Si notre pays continue d’évoluer dans le sillage du système financier américain, en pensant passivement que « si ça se trouve on s’en sortira », notre système sera enterré sous les décombres de la pyramide américaine.

    En effet, la Russie n’a pour le moment pas été capable de mettre en place un système financier souverain. Le ministère russe des Finances et la Banque de Russie financent en réalité le déficit du budget US, mais pas les banques et corporations russes. Ce n’est que quand le tonnerre a grondé en 2008 que nos autorités financières se sont rappelées l’existence d’un système financier russe autonome, créant en toute hâte un système de refinancement au sein du pays et insufflant de l’argent dans l’économie russe. Ceci a notamment permis  d’éponger les crédits en devises des entreprises russes.

    Les tentatives visant à sauver le système financier actuel sont vouées à l’échec. Si elle se lance dans cette voie, la Russie sera perdante.

    Mais il existe une autre voie possible. La Russie peut saisir au bond la balle de l’initiative civilisationnelle, et se poser en architecte en leader du « monde post-dollar » en promouvant les réformes nécessaires avec les BRICS et d’autres pays.

    Aucun autre Etat que la Russie n’a l’expérience nécessaire dans ce domaine. Même la Chine n’est pas encore assez mûre. Elle n’a pas l’expérience de  puissance mondiale que la Russie, héritière de l’URSS, a formée après la Seconde Guerre mondiale pendant la Guerre froide. L’Europe divisée s’est confinée au rôle de vassale des Etats-Unis.

    La Russie peut être la locomotive de l’architecture du futur système mondial, destinée à surmonter les conséquences destructrices de la phase baissière du Cinquième cycle de Kondratiev. Quand en 2012-2015 l’économie américaine s’effondrera, la Russie, riche de ses étendues immenses, de ses fantastiques réserves de matières premières, des terres les plus fertiles au monde et d’un fort potentiel scientifique, pourrait devenir le centre d’attraction des investissements du monde entier et d’utilisation des technologies de pointe.

    La Russie doit absolument intégrer l’OPEP, créer une « OPEP du gaz », mais aussi promouvoir une « OPEP alimentaire » vouée à organiser la lutte contre la spéculation effrénée sur les marchés.

    Il faut ici se rappeler comment la Russie est parvenue, lors de la phase baissière du 4e cycle de Kondratiev, à utiliser la Grande dépression de 1929 pour rattraper son retard, modernisant et industrialisant son économie, ce qui lui a permis de remporter la Seconde guerre mondiale, d’atteindre la parité militaire avec les États-Unis et, par la suite, de remporter la bataille pour la conquête de l’espace.

    Si la Russie continue durant la phase baissière du 5e cycle de Kondratiev à soutenir un système financier en ruine avec ses réserves de change et les moyens de son Fonds de stabilisation, elle périclitera. Il faut donc investir les fonds russes dans les innovations de la nouvelle (6e) Base technique, dans l’infrastructure du pays, et peut-être en dernière instance dans des corporations occidentales dépréciées qu’elle pourra racheter à bas prix. Mais surtout, elle doit éviter à tout prix d’investir dans les instruments financiers d’un système américain en faillite.

    Les choix historiques ont une importance cruciale: il y a 100 ans, la Russie réalisait une erreur stratégique en se mettant aux côtés de l’Alliance dirigée par l’empire britannique et la dynastie Rothschild. Le résultat fut la révolution, la destruction de l’Empire russe, la guerre civile. Une mer de sang et les souffrances de millions de gens: tel est le prix d’une erreur que Nicolas II paya lui aussi de sa vie.

    Actuellement, la Russie est exactement dans la même situation: choisira-t-elle de soutenir un système appartenant au passé, mais encore puissant, incarné par les pays anglo-saxons et Israël, ou s’alliera-t-elle aux nouveaux centres de l’économie mondiale (BRICS, OCS, Union eurasiatique) représentant le moteur de l’avenir? Telle est la question.

    Impressions russes   http://fortune.fdesouche.com

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