Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

élections - Page 273

  • Une droite vraiment à droite

    Selon Jean-Louis Harouel :

    6a00d83451619c69e201bb09d65685970d-800wi.jpg"[...] Une droite vraiment à droite ne se laisse pas manipuler par ceux qui dénoncent la tentation du repli identitaire et agitent le chiffon rouge du Front national en prétendant que c'est lui - et lui seul - le danger.

    Une droite vraiment à droite a conscience que le seul vrai danger pour la France, c'est la gauche qui tue notre pays à petit feu. Une droite vraiment à droite n'a pas d'ennemi à droite.

    Quant à ma définition de la droite, elle est simple: la droite est la postérité sécularisée du christianisme, dont elle a gardé le refus de l'utopie et les valeurs qui font durer les sociétés humaines.

    Cela oppose radicalement la droite à la gauche, dont les racines renvoient à une double trahison du christianisme: d'une part le millénarisme et sa promesse sur la terre d'un paradis égalitaire de bonheur absolu, qui est la matrice des socialismes et du communisme ; et d'autre part la gnose avec son mépris de la matière, de la procréation, du mariage et de toutes les règles de la vie sociale, sur fond de sacralisation de l'individu du fait de la croyance à divinité de son âme qui fait de lui un homme-Dieu dégagé de toute autorité, de toute règle. La gauche, c'est d'un côté l'utopie sociale, de l'autre l'utopie sociétale.

    La droite est l'héritière des précieuses valeurs de durée que le christianisme tire pour l'essentiel de son substrat biblique: valorisation de la famille, de la patrie, exigence morale et par-dessus tout transmission de la vie: bref, tout ce que travaille à détruire la gauche, imprégnée consciemment ou non de la vieille haine de la gnose pour tout cela.

    Dans des pays forgés par un millénaire et demi de chrétienté, être de droite constitue la manière normale de penser, de sentir et d'agir. Être de droite offre aux Européens - à ceux qui croient au ciel, à ceux qui n'y croient pas - le moyen de continuer à vivre sur la lancée de leur civilisation millénaire d'origine chrétienne. La droite est le parti des braves gens et du bon sens, du sens commun qui garantit à un groupe humain son existence sur le long terme.

    Vous écrivez que parmi les cadres et dans l'électorat de la droite de gouvernement, tous ceux qui sont des «libéraux modernes, qui croient à l'État de droit, au libre échange et à l'héritage moral des années 70» ne sont tout simplement pas de droite. Pourquoi? Qu'entendez-vous plus précisément par «libéraux modernes»?

    La frontière entre droite et gauche passe à l'intérieur du libéralisme. Le libéralisme est de droite quand il insiste sur la responsabilité de l'individu quant aux conséquences de ses actes, dans la tradition du Décalogue. Il est de gauche quand il refuse cette responsabilité au nom de la souveraineté absolue du moi, laquelle renvoie à l'homme-Dieu de la gnose, à qui est permis l'immoralisme.

    À cela s'ajoute l'antithèse entre l'individu inséré dans une société particulière et l'individu pareil à un électron libre, sans attache ni identité. À l'état pur, quand il ne veut connaître que l'individu et l'humanité, le libéralisme est une religion séculière, une utopie, un système total, comme le communisme.

    Face au libéralisme de droite - héritier du christianisme, gardant la notion de bien et de mal -, les libéraux modernes poursuivent une utopie de la liberté illimitée, par-delà le bien et le mal, par-delà les spécificités des peuples, des civilisations, des sexes même. Pour ce libéralisme total œuvrant à l'uniformisation du monde, il n'y a que des individus interchangeables selon le modèle de l'homo œconomicus et festivus d'un marché mondialisé hédoniste. [...]

    Il me semble que le «ni droite, ni gauche» du Front national est avant tout électoraliste, répondant à une volonté de balayer le plus largement possible le champ électoral. Le Front national a tout simplement repris les positions progressivement abandonnées par la droite de gouvernement au cours de son processus de soumission toujours plus grande au politiquement correct de la religion des droits de l'homme. D'aucuns parleront d'extrême droite. Pourquoi pas? Il ne faut pas avoir peur du mot et de l'amalgame qu'il semble permettre avec le nazisme, car il est sans fondement. Ambassadeur à Berlin, André François-Poncet notait que le nazisme, «adversaire acharné du conservatisme», s'affirmait comme «d'extrême-gauche» et «farouchement révolutionnaire». Et Eichmann indique à plusieurs reprises dans ses mémoires que sa «sensibilité politique était à gauche. Comme cela est bien connu, l'utopie nationale-socialiste frappait par ses ressemblances avec l'utopie communiste. François Furet a observé que dans les deux cas, il s'agissait de réaliser le paradis sur la terre et que les mêmes mots furent employés pour décrire la société harmonieuse que l'on prétendait fonder. Comme l'a montré Frédéric Rouvillois, le nazisme a en commun avec la gauche la volonté d'instaurer une société réconciliée et le projet de faire apparaître un homme nouveau.

    Au contraire, dans ce que l'on appelle aujourd'hui extrême droite ou populisme de droite, il n'y a pas d'utopie, il n'y a pas de projet d'un monde parfait ni de rêve de changer l'homme. Il y a juste une demande d'ordre public, de sécurité des personnes et des biens, de respect des valeurs de durée du groupe humain considéré. C'est-à-dire de simples valeurs de droite. [...]"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Cette droite, incarnation des puissants, a abdiqué toute défense de la souveraineté nationale

    L'avocat Philippe Fontana raconte dans Valeurs Actuelles une anecdote qui illustre l'état d'esprit d'une droite française libérale et internationaliste déconnectée des Français et désintéressée de l'avenir de notre nation :

    "L’invitation provient conjointement des associations d’anciens élèves et parents d’élèves d’un chic, mais néanmoins très classique établissement catholique du 16ème arrondissement de Paris. Un ancien élève est invité à discourir, en sa qualité de  « dirigeant chrétien » au soir de ce 8 novembre sur « un des grands messages du Pape François : "le vrai Pouvoir est celui de Servir". »

    Il porte un de ces noms illustres qui résume, pour tout Français, l’histoire de son pays, des Croisades à Dien-Bien-Phu. Sorti de cet établissement où il a fait toutes ses classes, c’est naturellement qu’il a fréquenté HEC puis l’ENA, avant d’entrer à l’inspection des finances. Récemment retraité de sa position de PDG d’une société du CAC 40 exercée pendant seize ans, l’orateur, aux traits étonnamment jeunes, cintré dans un de ces costumes d’une belle étoffe, se livre à une fresque brillante sur l’évolution du monde d’aujourd’hui. Rappelant sa qualité d’ancien administrateur de l’université des dirigeants chinois, telle qu’il aime à la présenter, l’invité attire l’attention de son auditoire sur la fin de l’hégémonie occidentale, confrontée aux forces orientales.

    Très bon orateur, le discours prononcé sans aucune notes, est fluide, troussé de ses anecdotes qui, très naturellement contées, démontre à un auditoire captivé et subjugué, la pratique quotidienne des puissants et la connaissances des affaires mondiales. Puis, prospectif en diable, l’invité énumère les quatre grands facteurs qui risquent de troubler le cours de humanité ces prochaines années : changement du climat, évolution de la démographie, rapidité des progrès technologiques et menace des idéologies. Plus précisément sur la démographie, l’orateur attire l’attention sur un phénomène nouveau en occident qu’est la coexistence de 5 générations, illustrant ainsi le vieillissement de la population européenne, tout en rappelant que l’Afrique va connaître un nouveau milliard d’habitants, à l’orée des années 2050.

    L’orateur ne manque pas de préciser que ce monde si changeant aura besoin de dirigeants dont les valeurs, sans jamais se risquer à les définir, leur permettront de se distinguer et d’assurer sa bonne marche. Evidemment, l’invité de son ancien collège ne manque pas de préciser à plusieurs reprises qu’il n’a jamais caché sa qualité de chrétien, ce qui ne l’a aucunement nui dans sa carrière.

    De qui cette droite est-elle le serviteur ?

    Troublé par un discours brillant mais si pénétré de généralités qu’il en devient trop théorique, un ancien condisciple, plus jeune d’une génération et d’une position plus modeste, se risque à lui poser une question. 

    Après le compliment d’usage, mais sincère, il lui demande, sur le sujet de la démographie, quelles sont ses propositions pour rétablir la natalité en France et limiter la vague migratoire. Passé un moment de surprise et un bon mot invitant son jeune camarade à procéder au repeuplement du pays dès cette nuit, le catéchisme de la mondialisation heureuse va alors être récité pour conjurer le réel malheur à nos portes : une chute drastique de la natalité française, compensée par un afflux croissant d’immigration. La palme de sa réponse fut de donner comme exemple la réussite de Madame Merkel en Allemagne où le million d’immigrants serait, selon l’invité, en train de s’intégrer.

    Au delà de l’anecdote, que retenir de cette soirée ? Que le discours de l’invité est celui du parfait représentant d’une droite libérale et internationaliste à l’insolente réussite, mais dont on peine à distinguer l’âme.

    Cette droite n’est plus au service de la Nation.

    Preuve en est le désintérêt montré par l’orateur pour l’évolution catastrophique de la politique familiale française, dont déjà Michel Debré se faisait le Cassandre. Ce point, capital pour la survie du pays, ne semble mérité ni d’être évoqué ni bien sûr résolu. Alors, de qui est-elle le serviteur, sinon des puissants, à l’image de l’orateur évoqué, s’accommodant indifféremment d’une classe politique qu’il inspire intellectuellement et qu’il réconforte matériellement ?

    Dans son discours, l’invité de son ancien collège assure un ralliement présenté comme inéluctable à Emmanuel Macron, après avoir rappelé son actif soutien à François Fillon. Ralliement justifié par une « vraie vision de l’Europe » de l’actuel président de la République dont l’incantation dispense de toute définition. Effectivement, il incarne le « vrai pouvoir » thème de la réunion. Mais au service de qui ? Son discours laisse à penser que ce n’est pas au service de l’intérêt national, ni des plus démunis.

    Cette droite, incarnation des puissants, a abdiqué toute défense de la souveraineté nationale ayant choisi de se situer exclusivement sur une échelle européenne et transnationale.  Pour preuve de son indifférence, elle laisse ce combat à Mélenchon ou Philippot. En ce jour anniversaire de la disparition du Général de Gaulle, c’est ce dernier qui fleurit désormais sa tombe.

    En tout cas, loin du discours évangélique, elle n’apparaît pas comme le serviteur des plus démunis. Les souffrances du pays, la précarité de millions de nos concitoyens, ne sont jamais évoquées, abstention d’autant plus coupable que son auguste représentant connaît parfaitement les rouages de la réussite, qu’il incarne si bien."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • RÉPONSE À THOMAS VALMENIER : MARION MARÉCHAL-LE PEN REVIENDRA TÔT OU TARD !

    e2a5ca5bb91b79910da83aa7167612fa1d198274.jpg

    Le titre de l’article de Thomas Valmenier « Marion Maréchal n’est pas Jeanne d’Arc, et après ? » m’a attirée et le début a confirmé ma bonne opinion. Eh oui, Marion Maréchal-Le Pen n’a pas entendu les voix de l’archange saint Michel et des saintes l’appelant à sauver la France, elle n’avait aucune mission divine et en était parfaitement consciente.

    En revanche, je ne suis pas d’accord sur la suite : Thomas Valmenier répète ce que le microcosme politico-médiatique, afin de faire du comportement de Marion un élément de la crise du Front national, veut faire croire.

    Or, ce n’est pas le cas : Marion Maréchal n’a nullement pensé qu’elle avait assez donné en cinq ans et, en conséquence, décidé d’abandonner définitivement la vie politique. Et, d’ailleurs, son retour à la vie privée pour un certain temps n’a rien à voir avec la crise du Front national.

    Il y a déjà plus de deux ans qu’elle a annoncé ce qu’elle comptait faire, et qu’elle a très exactement fait : participer à la campagne présidentielle de sa tante Marine et lancer la candidature de celui qu’elle espérait voir lui succéder comme député, puis retourner, pour un certain temps, à la vie privée pour des raisons qu’elle exposait très clairement :
    – la première étant qu’elle s’estimait insuffisamment formée intellectuellement pour le rôle politique qui pouvait être le sien : il lui fallait du temps pour reprendre des études sans négliger les devoirs que lui auraient imposés un mandat politique ;
    – la deuxième était effectivement le besoin de consacrer plus de temps à sa petite fille qu’elle avait eu le sentiment de négliger ;
    – la troisième étant le besoin de connaître la vie de ceux qui ne sont pas entrés en politique dès leur jeunesse pour ne plus en sortir, et donc de travailler dans le secteur privé ;
    – la quatrième, enfin, étant la nécessité de montrer, par l’exemple, que l’on pouvait ne pas faire de la vie politique la totalité de son existence, et que l’on n’était pas propriétaire, à vie, de mandats et fonctions politiques. 

    Mais, ayant expliqué cela, Marion Maréchal ne dissimulait pas qu’il était plus que probable qu’elle reviendrait tôt ou tard à la vie politique, mieux armée par ce qu’elle aurait fait pendant ce congé sabbatique prolongé qu’elle ne l’aurait été en restant dans la vie politique sans interruption.

    Il est possible et même probable qu’elle a vécu difficilement l’époque où Florian Philippot, bien que considérablement moins populaire qu’elle au FN, l’accablait de son mépris et tentait de lui savonner toutes les planches possibles, assuré qu’il se croyait du soutien indéfectible de Mme Le Pen, même si sa politique conduisait à l’échec, comme on pouvait s’en douter des mois avant le fameux « débat », en voyant les sondages réduire régulièrement le pourcentage de voix prévu pour Mme Le Pen au premier tour de la présidentielle (à l’automne 2016, on lui attribuait jusqu’à 34-35 % des voix, mais ce pourcentage n’a cessé de baisser jusqu’aux 21 % du vote réel).

    Mais si ces désagréments ont pu ajouter au soulagement qu’elle a pu ressentir après son départ, ils n’en ont pas été la cause ni l’occasion.

    Et, quoi qu’en pense Thomas Valmenier, il me semble probable qu’elle s’en tiendra à son projet initial et qu’ayant suffisamment complété sa formation et ses expériences, sa fille étant d’ailleurs scolarisée et ayant moins besoin de sa présence, elle mettra à nouveau ses extraordinaires capacités au service du Front national.

    Bien que n’appartenant pas à ce parti (et n’en étant même pas « sympathisante »), c’est ce que je souhaite. Il serait trop dommage que notre pays ne puisse pas bénéficier, dans l’avenir, des dons exceptionnels de Marion Maréchal et de son extraordinaire capacité de travail.

    http://www.bvoltaire.fr/reponse-a-thomas-valmenier-marion-marechal-pen-reviendra-tot-tard/

  • Zoom - Robert Giraud :"Poutine sera réélu en mars 2018 !"

  • ÊTRE DE DROITE : L’ASSUMER ET SE DÉBARRASSER DU CENTRE

    648x415_francois-rene-chateaubriand-1768-1848.jpg

    On peut rêver au réveil de la droite. On peut aussi cesser de rêver et se réveiller tout à fait.

    « Qu’est-ce qu’être de droite, en 2017 ? », s’interroge, à la suite d’Emmanuel Galiero du Figaro, Sylvain Chazot du « Lab politique » d’Europe 1 (7 novembre), commentant ainsi un rapport émis par le parti Les Républicains qui consigne, sur quelque 80 pages, les réflexions des militants encartés ainsi que les contributions de personnalités plus ou moins dextero-conservateurs telles que Denis Tillinac, Agnès Verdier-Molinié, Robin Rivaton, Mathieu Bock-Côté, Dominique Schnapper ou François-Xavier Bellamy.

    Sur 450 contributions, 300 sont consacrées aux questions identitaires et islamiques. « Oubliés le chômage, l’évasion fiscale ou le réchauffement climatique », se désole notre plumitif. Mais, précisément, est-ce que la droite doit systématiquement se mettre à la remorque des partis existants et surenchérir dans de fumeuses et intenables promesses programmatiques déjà entendues et jamais appliquées ? Mais, d’autre part, la droite doit-elle non moins systématiquement se positionner sur un segment (en l’occurrence identitaire) qui la ferait regarder comme son dépositaire attitré et exclusif ?

    On peut douter, d’ores et déjà, sinon de la méthodologie suivie par le parti, à tout le moins de sa stratégie à court et moyen terme. Laurent Wauquiez, candidat à la présidence des Républicains, l’emportera assurément face aux juppéo-sarkozystes Florence Portelli et Maël de Calan. Au lendemain de cette victoire annoncée, les choses sérieuses commenceront alors pour son nouveau chef. La rupture ou demeurer captif d’un centre marécageux qui s’attachera à l’embourber, lui et ses idées, pour le rendre politiquement correct et euro-compatible, la stratégie à courte vue de ces crapauds du Marais consistant à tourner définitivement la page du Waterloo filloniste et assurer la reconduction des places.

    « Ils ont les élus, nous avons les électeurs », observait naguère un Pasqua goguenard qui ne se faisait plus d’illusions sur une droite déjà en voie de décomposition. Trente ans plus tard, nihil novi sub sole ! Le centre fera le parti, le programme et le futur candidat à la présidentielle de 2022. Que le chiraquien historique, Bernard Accoyer, actuel secrétaire général des Républicains, se complaise dans « le programme de François Fillon [qui] constituait une assez bonne synthèse des sensibilités de la droite et du centre », sans être démenti par Wauquiez, démontre que, dans quelques semaines, tout changera en apparence pour que rien ne change en profondeur.

    Si la droite veut espérer, non seulement gagner les prochaines élections, mais encore perdurer et imprimer sa marque dans le paysage politique français – et donc, sur le plan civilisationnel et sociétal, opérer une authentique contre-réforme intellectuelle et morale –, il conviendrait qu’elle fasse son aggiornamento en coupant les amarres avec ce centrisme dextero-sinistrogyre androgyne, qui est à la politique ce que le transhumanisme est à la génétique, hier juppéo-rocardien ou deloro-barriste, aujourd’hui macrono-philippard, de tout temps cosmopolite et bourgeois.

    Elle pourrait, en parallèle, envisager des alliances conjoncturelles – nationales et locales – avec l’ensemble des forces politiques composant la droite française actuelle – les gaullo-souverainistes du Front national et de Debout la France, les nationaux-identitaires du Parti de la France et du SIEL comme les nationaux catholiques du Parti chrétien-démocrate. Et ne voudrait-elle s’y résigner devrait-elle alors assumer sans fard son étiquette droitière : nationale-identitaire sur le plan culturel, conservatrice sur celui des mœurs, foncièrement attachée aux libertés réelles (abandonnant, sans regrets, le trompe-l’œil de la liberté formelle et platonicienne aux utopistes de la gauche progressiste), indépendante sur le plan diplomatique, régalienne et populaire sur le plan intérieur.

    Assurément, un tel cahier des charges apparaît comme une insurmontable gageure pour une droite qui a longtemps pris l’habitude de se prosterner devant les totems de la gauche, laquelle, profitant de cette position du soumissionnaire, ne s’est jamais privée de lui administrer les tabous les plus stérilisants.

    On peut donc rêver au réveil de la droite. On peut aussi cesser de rêver et se réveiller tout à fait.

    Dans cette alternative, quelle serait la proposition la plus droitière ?

    http://www.bvoltaire.fr/etre-de-droite-lassumer-se-debarrasser-centre/

  • Populisme : la deuxième vague européenne. Il y a une vie pour l’identité européenne après Marine Le Pen

    populisme-identite-europe-588x330.jpg

    Par Jean Ansar, journaliste, essayiste ♦

    Les commentateurs de l’idéologie dominante se sont réjouis trop vite. Pour eux, les hésitations dans les négociations du Brexit et l’échec de Marine Le Pen marquaient le reflux des populismes. Ils doivent sacrément déchanter.

    L’entrée d’identitaires européens en Allemagne puis le « à droite toute » de l’Autriche et de la Tchéquie prouvent que ceux qui veulent rester ce qu’ils sont montent toujours en puissance sur un continent menacé par l’immigration et l’islamisme.

    Certes le mouvement Catalan s’inscrit dans une vision plus à gauche d’une identité régionale rêvant d’indépendance, mais le plus d’autonomie de la Lombardie et de la Vénétie rejoint le mouvement général de ceux qui veulent assumer un destin historique européen.

    Madame Merkel par son immigrationnisme suicidaire aura eu un mérite, réveiller les Allemands et en finir avec la vitrification idéologique de la guerre mondiale. C’est partiel mais incomparable avec ces dernières années de totalitarisme anti raciste.

    L’Autriche qui avait déjà défié l’Europe est à nouveau dans une gouvernance de toutes les droites.

    L’ÖVP, parti conservateur chrétien, a remporté une victoire historique en raflant 31,7% des voix, suivi par le parti social-démocrate et le FPÖ (parti d’extrême droite) au coude à coude. Ainsi, le jeune Sebastien Kurz (31 ans) pourrait devenir très prochainement le plus jeune dirigeant d’Europe. Les récentes positions et déclarations de l’ÖVP laissent présager une très probable alliance avec les forces d’extrême droite. Pendant la campagne électorale, le Parti conservateur a affiché des orientations politiques très proches de celles du FPÖ, celui-ci allant même jusqu’à dénoncer un « plagiat » de son programme.

    Par ailleurs, Sébastien Kurz a promis le changement, laissant sous-entendre qu’il mettrait fin aux longues années de coalition entre les sociaux-démocrates et les conservateurs. Il faut dire que depuis les années 1990, le renouvellement de la communication du FPÖ porte ses fruits, puisque le parti d’extrême droite progresse à chaque élection nationale. Le FPÖ ne cache pas sa volonté de se rapprocher des gouvernements les plus conservateurs et xénophobes d’Europe, tels que la Hongrie et la Pologne et maintenant la Tchéquie.

    Le parti d’Andrej Babis vient, lui, de remporter les élections législatives en République tchèque. Son mouvement, l’ANO (Action des citoyens mécontents), fondé en 2013, a recueilli 1,5 million de voix, trois fois plus que le parti de droite libérale (ODS), arrivé deuxième. Et parmi les 200 députés élus, Andrej Babis a réalisé le meilleur score, en Bohême centrale où il se présentait. Juste derrière l’ODS, deux partis anti-systèmes, radicalement différents, réalisent une percée spectaculaire : les Pirates (10,8 %) et l’extrême droite du SPD (10,7 %). D’après Radio Praha, « Andrej Babis maintient le flou artistique sur le contenu concret de son programme, naviguant entre une volonté de rigueur budgétaire, une suspicion nouvelle à l’égard de la construction européenne et un rejet de plus en plus marqué de l’accueil des migrants ». Au soir de sa victoire, Babis a déclaré avoir « de toute évidence un allié en Autriche”, M. Kurz, “qui partage nos idées sur l’immigration », une référence au discours de fermeté sur l’immigration tenu par le futur chancelier à Vienne.

    L’immigration reste au cœur du mouvement protestataire et anti-élites européens. Ce thème marque la scène politique de part et d’autre du continent : Autriche, Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Finlande, Grande-Bretagne etc… En France, le succès d’Emmanuel Macron n’efface ni le niveau de l’abstention ni le score du Front national. À Varsovie et à Budapest, des partis nationalistes sont au pouvoir.

    La Tchéquie va-t-elle se rapprocher des leaders hongrois et polonais du groupe de Visegrad ? Ce n’est pas encore le retour de l’Autriche Hongrie mais ça y ressemble.

    Jean Ansar 24/10/2017

    Source : metamag.fr

    https://www.polemia.com/populisme-la-deuxieme-vague-europeenne-il-y-a-une-vie-pour-lidentite-europeenne-apres-marine-le-pen/

  • HERVÉ DE LÉPINAU : « FLORIAN PHILIPPOT A EMMENÉ MARINE LE PEN DANS UNE IMPASSE AUX PRÉSIDENTIELLES »

    La charte des Patriotes de Florian Philippot vient d’être dévoilée. Elle fait réagir Hervé de Lépinau, qui y voit une traduction de la naissance d’un nouveau courant dans le paysage politique, et une volonté farouche de revendiquer le Frexit tout en adoptant une vision très libérale-libertaire, pour ne pas dire politiquement correcte, de l’évolution de la société.

    Frexit et mariage pour tous, deux thématiques lancées par la charte des Patriotes dévoilée par Florian Philippot aujourd’hui. Hervé de Lépineau, que vous inspire cette nouvelle ?

    Elle traduit la naissance d’un nouveau courant sur l’échiquier politique.
    Il y a une volonté farouche de revendiquer ce fameux Frexit, c’est-à-dire la sortie de la France des institutions européennes tout en adoptant, par ailleurs, une vision très libérale-libertaire, pour ne pas dire politiquement correcte, de l’évolution de la société.

    Cette volonté de Florian Philippot va clairement s’opposer à la ligne du Front national.
    N’est-ce pas, en fin de compte, la poursuite de la ligne de Marine Le Pen durant sa campagne présidentielle ?

    Nous avons la démonstration formelle que Florian Philippot, en tant que vice-président chargé du programme et de la communication, a de toute évidence amené la présidente du Front national dans une impasse dans le cadre de cette élection présidentielle.
    Avec certitude, cette charte aujourd’hui ressemble passablement à un programme politique.
    De toute évidence, monsieur Philippot va chercher à faire entrer son coin dans la bûche des nationaux-souverainistes.
    Existe-t-il suffisamment de place pour lui ? Je n’en suis pas certain.

    En tant qu’ancien suppléant de Marion Maréchal-Le Pen, pouvez-vous nous dire si cette ligne est celle que le Front national dit « du Sud » a toujours plus ou moins combattue ?

    Je ne suis pas sur un clivage géographique.
    Je note, par exemple, dans cette charte que la condition humaine passe après la condition animale.
    De plus – car je suis aussi très sensible au bien-être des animaux -, j’observe que, dans le chapitre consacré à cette question, on demande l’arrêt de la corrida et de la chasse à courre, mais on ne se prononce absolument pas sur la problématique de l’abattage rituel, qui est une mise à mort cruelle des animaux de boucherie.
    J’aurais aimé que cette charte ait un peu plus de verticalité, mais la vision politique de monsieur Philippot reste très horizontale et très politiquement correcte.

    Considérez-vous les Patriotes comme des adversaires politiques ou de potentiels alliés ?

    Je ne dirais pas qu’il s’agit d’adversaires politiques.
    Ils vont plutôt parasiter l’offre politique.
    N’oublions pas que monsieur Philippot a pu atteindre l’espace médiatique et les plateaux de télévision grâce à Marine Le Pen et son statut de vice-président du Front national. Il a un certain talent sur les plateaux, mais la politique, ce n’est pas uniquement la télévision. Il y a également tout un travail de terrain qui doit être fait.
    Je pense qu’assez rapidement, nous verrons les faiblesses de monsieur Philippot et de son équipe sur ce point.

    Selon-vous, le Frexit mis en avant par Florian Philippot est-il réalisable ?

    C’est difficilement réalisable.
    Nous n’avons pas le même mode de scrutin qu’en Angleterre.
    Le mode de scrutin anglais pour l’élection des membres de la Chambre des communes est un scrutin majoritaire à un tour.
    Nous avons ce couperet du second tour de l’élection qui fait que les alliances politiciennes se font pour battre celui qui est arrivé au premier tour, surtout s’il est issu du Front national.
    Par conséquent, nous ne pourrons pas plaquer les velléités de souverainisme françaises sur le modèle anglais.
    En quelque sorte, en France, il faut d’abord prendre les manettes du pouvoir au niveau de l’État pour pouvoir ensuite peser très lourdement sur les institutions européennes pour les faire évoluer.
    On peut ensuite s’en démarquer s’il y a une opposition frontale.
    Je forme beaucoup d’espoir dans le groupe de Visegrád, qui pourra certainement nous accompagner si nous étions demain en mesure de gouverner ce pays.

    Conseiller départemental Front National de Vaucluse, conseiller municipal de Carpentras
  • Charte des Patriotes : Florian Philippot révèle ses contradictions, par Marc Limeuil

    Publiée hier, la Charte des Patriotes, le parti créé par Florian Philippot, révèle au grand jour les contradictions de celui qui n’a rien de la belle mécanique intellectuelle qui manquerait au Front national. Florian Philippot fait clairement prévaloir ses idées progressistes sur la souveraineté populaire.

    Outre que, dans cette Charte qui comprend vingt-six points, la question de l’immigration, réduite aux seuls clandestins, n’arrive qu’en vingt-et-unième position – alors que le « bien-être » des animaux, ces « êtres sensibles », est le point n° 6… –, Florian Philippot affirme dans le même article 23, d’un côté que « le gouvernement doit se concentrer sur les grands problèmes de la nation et laisser à la société le soin de définir son modèle de société, par des outils comme le référendum d’initiative populaire », et de l’autre, à la ligne suivante, que « Les Patriotes respectent les derniers choix de société comme le mariage pour tous », défini comme ressortant de « l’épanouissement de chacun dans un respect scrupuleux des libertés individuelles ».

    Or, rappelons-le à l’auteur de cette « charte » qui ferait rigoler n’importe quel jury de son cher Sciences Po, ce n’est pas « la société » qui a décidé d’imposer le « mariage pour tous », mais le gouvernement de l’époque, et celui-ci l’a fait contre l’avis de « la société », qui avait justement réclamé un référendum sur le sujet par le dépôt, au Conseil économique social et environnemental (Cese) d’une pétition signée par près de 700 000 personnes !

    Celle-ci avait été jugée irrecevable, sans doute au grand soulagement de Florian Philippot, qui sera aimable d’indiquer, dans une prochaine mouture de sa « charte », quels sujets peuvent être soumis à référendum… et quels sujets ne doivent surtout pas l’être.

    Marc Limeuil

    https://fr.novopress.info/

  • Le Pen chez les kiwis

    NZF.png

    Georges Feltin-Tracol

    Le 23 septembre dernier, les électeurs néo-zélandais choisissaient une nouvelle Chambre des représentants. Le mode de scrutin de ce pays s’apparente au système électoral allemand auquel s’ajoutent sept circonscriptions réservées aux Maoris. En effet, contrairement à leur voisin australien où les Aborigènes subissent les affres de la misère, du chômage, de l’alcoolisme, de la toxicomanie et de la délinquance, les autochtones de Nouvelle-Zélande ont su préserver leurs traditions culturelles.

    Le Parti national conservateur-libéral du Premier ministre sortant Bill English arrive en tête avec 44,45% des suffrages et 56 sièges sans toutefois atteindre la majorité absolue. Les travaillistes obtiennent 36,89% des voix (46 sièges), ce qui est une surprise, car Jacinda Ardern, seulement âgée de 37 ans, a pris la direction de ce parti au mois d’août, suite à la démission fracassante d’Andrew Little. Après plusieurs semaines de tractations secrètes, Ardern est devenue Premier ministre grâce à un accord avec le Parti vert (6,27% et 8 sièges) et, surtout, New Zealand First (« Nouvelle-Zélande d’abord ») de Winston Peters (7,20%, 9 sièges).

    Né en 1945, cet ancien diplomate, fils d’un Maori et d’une Écossaise, a quitté en 1993 le Parti national pour fonder New Zealand First, un mouvement protectionniste hostile à l’immigration asiatique et musulmane. Propulsée troisième force politique de Nouvelle-Zélande, New Zealand First a participé à des coalitions avec la droite et avec la gauche. Considéré comme le « Le Pen des Antipodes », Winston Peters fut ainsi vice-Premier ministre entre décembre 1996 et août 1998, puis ministre des Affaires étrangères d’octobre 2005 à août 2008. S’il a maintenant choisi de gouverner avec le Parti travailliste, c’est parce qu’au cours de la campagne, Peters et Ardern ont défendu une réduction draconienne des flux migratoires, une politique économique plus protectionniste, la renégociation du Traité Transpacifique, la limitation de la spéculation immobilière et l’interdiction imposée aux étrangers d’acquérir des terrains néo-zélandais.

    La nouvelle alliance gouvernementale aurait pu être instable du fait des relations exécrables entre le Parti vertet New Zealand First. Cette difficulté a été contournée. Si Winston Peters devient vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, New Zealand First prend les ministères de la Défense, des Infrastructures et de l’Intérieur (c’est-à-dire de l’état civil). Le Parti vertobtient quatre postes hors du Cabinet et donc non soumis à la solidarité ministérielle.

    New Zealand First revient donc au pouvoir malgré des résultats décevants : 1,5% de moins et la perte de trois sièges. Les Néo-Zélandais ont saisi la complémentarité cruciale des questions sociale, identitaire et écologique. Après le cas slovaque où le Président socialiste du gouvernement Robert Fico dirige avec les nationalistes du Parti national slovaque, c’est un nouveau précédent pour les belles âmes qui savent que Jacinda Ardern présida en 2008 l’Union internationale de la jeunesse socialiste. En Autriche, le conservateur Sebastian Kurz a commencé à discuter avec les nationaux-libéraux du FPÖ. Mais, en cas d’échec, le FPÖ pourrait très bien s’entendre avec les sociaux-démocrates…

    Un certain parti politique français bien malmené cette année aurait tout intérêt à observer avec attention ces quelques exemples de dépassement des clivages politiques habituels à la plus grande fureur des stipendiés du Capital anonyme et vagabond.

    Bonjour chez vous !

    • « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°51, diffusée sur Radio-Libertés, le 3 novembre 2017.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/