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Municipales : la bataille de Paris a commencé - Journal du Mardi 21 Novembre 2017
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Wauquiez: un sous-Chirac, un allié de revers du macronisme?
Hier soir Vladimir Poutine rencontrait sur les bords de la mer Noire à Sotchi (Caucase russe), le président de la République Arabe syrienne, Bachar el-Assad, avant que ne débute le sommet Russie-Iran-Turquie. M. Poutine a félicité son homologue syrien pour les succès remportés dans la lutte contre un terrorisme islamiste proche dans ce pays d’une défaite « inévitable et définitive », appelant à la mise en place rapide d’un «processus politique » pour stabiliser rapidement la Syrie et la région. Félicitations que les Allemands ne sont pas prêts de décerner à Angela Merkel qui, après les élections législatives du 24 septembre dernier, assez catastrophiques pour elle et son parti, se voit aujourd’hui dans l’impossibilité de former un gouvernement de coalition majoritaire que ce soit avec la gauche, les libéraux ou les conservateurs. La chancelière paye là aussi au prix fort sa délirante politique migratoire qui lui aliène durablement une large frange du peuple allemand. Quant à la solution consistant à convoquer de nouvelles élections pour dénouer la crise, elle fait craindre à son entourage un vote encore plus massif pour le parti anti immigration AfD.
Comme souvent en politique la roche tarpéienne est proche du capitole. Le quotidien suisse Le Tempsévoque déjà «la fin sans éclat de l’ère Merkel. A force d’habitude, l’Europe a fini par croire que la Mutti était indispensable. Il va lui falloir rapidement se trouver un leader de rechange. » Même jugement dans les médias français qui l’encensait pour son humanisme cosmopolite il y a encore quelques mois, époque à laquelle rapporte La Libre Belgique, « la chancelière Angela Merkel était perçue comme la femme la plus puissante du monde. Aujourd’hui, elle serait prête à jeter l’éponge et appeler à de nouvelles élections en Allemagne, un meilleur chemin qu’un gouvernement minoritaire, a-t-elle estimé lundi après-midi, en pleine crise politique. »
Une crise politique qui secoue aussi le parti Les Républicains, déchiré en son sein par des orientations idéologiques antinomiques que la victoire d’Emmanuel Macron, et les ralliements massifs de la droite à son panache supranational, ont révélé au grand jour. Il est difficile désormais de cacher aux Français les forces centrifuges qui menacent de faire imploser ce parti sans véritable colonne vertébrale. Laurent Wauquiez, candidat sans concurrents sérieux à la tête de LR, a décidé de lui redonner une identité autour de valeurs droitières qui font hurler plus ou moins fort la grande majorité des apparatchiks euro-libéraux de son camp. Mais M. Wauquiez estime que ce positionnement tactique (le mot sincère ne vient pas spontanément à l’esprit le concernant…) est la seule voie qui permettra de sauver les meubles, d’agréger le noyau dur de l’électorat de droite, tout en espérant plumer la volaille frontiste comme avait réussi à la faire le temps d’une élection Nicolas Sarkozy en 2007.
A l’heure ou Laurent Wauquiez plagie grandement les discours frontistes sur les sujets centraux que sont l’immigration, l’Europe, la délinquance, les insécurités, la paupérisation de la France périphérique, le multiculturalisme, etc., Marine Le Pen l’a pris au mot. Invitée dimanche du Grand Jury-RTL- Le Figaro-LCI, la présidente du FN a ainsi déclaré: « quand j’entends le discours de M. Wauquiez aujourd’hui je me dis : après tout, s’il est sincère, compte tenu des propos qu’il tient, il devrait aller jusqu’à proposer une alliance politique. M. Wauquiez ne peut pas dire sincèrement la même chose que nous, et parfois avec des mots plus crus que les nôtres, et en même temps expliquer que nous devrions être au ban de la vie politique française – il faut être cohérent, il faut être logique. »
Laurent Wauquiez est-il prêt à «sortir de l’ambiguïté » ? A sa façon c’est ce qu’il a fait hier à Paris lors d’une réunion publique: « je le dis une bonne fois pour toutes, tant que je m’occuperai de notre famille Les Républicains, il n’y aura jamais d’alliance avec Marine le Pen. » Comment expliquer cette position invariante vis-à-vis de l’opposition nationale depuis les calamiteuses années Chirac ? Lâcheté? Conviction personnelle? Engagements secrets? Crainte de précipiter la disparition d’ un parti qui serait alors déserté par la très grande majorité de ses hauts responsables qui n’ont pas les mêmes convictions que leur base électorale?
Le Figaro relate que le macronien-juppéiste Maël de Calan, lui aussi candidat à la présidence de LR pour obtenir quelques passages dans les médias, a prévenu M. Wauquiez: «Il y a une tentative de déstabilisation des Républicains par le Front National, dont il ne faut pas être les dupes. Marine Le Pen peut garder son alliance. Sa culture populiste qui consiste à dire à chacun ce qu’il a envie d’entendre n’est pas celle d’une culture d’un parti de gouvernement, comme le sont Les Républicains (sic). Ses idées: sortie de l’Europe, sortie de l’euro, antilibérales, xénophobes, identitaires, ne sont pas les nôtres. » Même son de cloche du maire de Meaux, l’inénarrable Jean-François Copé(monsieur 0,3% lors des primaires de LR) qui a averti M. Wauquiez dans Libération: « Je ne tolère aucune dérive vers le Front National (…). Je ne veux pas que mon parti sombre dans un anti-européisme grotesque et devienne une sorte de Tea Party rabougri. » Tea party rabougri qui a puissamment contribué à la mobilisation des esprits, au réarmement intellectuel et moral de la droite populiste-populaire aux Etats-Unis, soit dit au passage, et au final à l’élection de Donald Trump, mais c’est un autre sujet …
Bien sûr, le directeur de campagne de Laurent Wauquiez, Geoffroy Didier, a lui aussi rejeté toute idée de rapprochement avec le FN : « Marine Le Pen a perdu toute crédibilité. Elle en est à son baroud d’honneur, ou plutôt de déshonneur ». Une saillie qui ne manque pas de sel quand on se souvient d’un parcours particulièrement tortueux, riche en revirements de M. Didier (il fut membre du club de sarkozystes de gauche, La Diagonale, favorable au mariage homosexuel et au droit de vote des immigrés), qui sur ce point n’a rien à envier à la girouette Wauquiez, son nouveau mentor.
Le dilemme est, on le sait, on ne peut plus simple et a été énoncé par Bruno Gollnisch, mais il est loin d’être le seul à le dire, depuis fort longtemps. C’est l’alliance, au moins à la base, dans les urnes, de la France conservatrice qui a plutôt voté Fillon et de la France des catégories populaires qui a plutôt voté Marine ou s’est réfugiée massivement dans l’abstention. Deux France pareillement matraquées, mais à des niveaux différents, par l’idéologie hors-sol libérale-libertaire et mondialiste. Deux France qui, structurées, alliées autour de valeurs communes (identité, tradition, souveraineté, libertés…) pourraient porter demain au pouvoir une véritable alternative nationale et patriotique.
Il serait criminel de ne pas faire en sorte que ces deux France-là se parlent, de ne pas tenter de les rapprocher, à commencer au niveau local, de ne pas envoyer de signaux aux électeurs qui partagent avec ceux du FN de très nombreuses aspirations. Marine est à la hauteur des responsabilités qui sont les siennes, parfaitement dans son rôle en interpellant sur ce sujet M. Wauquiez ; celui-ci et ses amis ont dévoilé une nouvelle fois le leur en y répondant comme il l’ont fait…
https://gollnisch.com/2017/11/21/wauquiez-chirac-allie-de-revers-macronisme/
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Politique & Eco n°149 : Droite- Gauche ce n’est pas fini !
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La secousse d’Ostie
Georges Feltin-Tracol
Le 5 novembre dernier, des élections administratives se déroulaient en Italie. Outre l’élection du gouverneur et de l’assemblée régionale autonome en Sicile, les électeurs étaient conviés à plusieurs scrutins municipaux.
En Sicile, le candidat des droites unies (Forza Italia de Berlusconi, Frères d’Italie issu de l’éclatement de l’Alliance nationale post-fasciste, Ligue du Nord), Nello Musumeci, lui-même néo-fasciste dans sa jeunesse, remporte le mandat avec 39,8 % devant le candidat du Mouvement 5 Étoiles de Beppe Grillo (34,7 %). À 18,7 %, le centre-gauche au pouvoir à Rome subit un vrai revers électoral. Mais le coup de tonnerre politique est venu de la banlieue de Rome, d’Ostie plus précisément.
Arrondissement portuaire de la capitale italienne, Ostie était depuis le printemps 2015 sous la tutelle directe de l’État afin d’éradiquer toute emprise mafieuse sur la municipalité. Le second tour, très ouvert, qui va élire au suffrage universel direct le maire opposera la grilliniste Giuliana Di Pillo à Monica Picca de l’« union des droites ». Là encore, le centre-gauche gouvernemental ne réalise que 14,09 % des suffrages. Alors que la participation ne s’élève qu’à 36,15 %, 5 944 électeurs, soit 9,08 %, ont apporté leur voix à Luca Marsella de CasaPound. Stupeur et consternation des journalistes ! Le candidat « fasciste du IIIe millénaire » franchit les 20 % dans certains quartiers.
Mouvement politique, associatif et culturel, CasaPound a choisi de se présenter aux élections à partir des législatives de 2013 où il obtint moins de 50 000 voix. En juin dernier, lors des précédentes élections municipales, ses candidats ont réuni 0,33 % à Padoue, 0,68 % à Lecce, 0,96 % à L’Aquila, 1,02 % à Vérone, 1,15 % à Cumeo et à La Spezia, 1,34 % à Pistoia, 1,72 % à Lazio et 1,79 % à Padoue. On observe néanmoins que le débat sur l’adoption du droit du sol et l’arrivée massive d’immigrés clandestins radicalisent une partie de l’opinion italienne. À Todi, CasaPound atteint 5 %, à Bolzane 6,70 % et même 7 % à Luca !
Partant de très bas, la tortue, symbole du mouvement de Gianluca Iannone, engrange peu à peu quelques succès électoraux. Pour la première fois, deux élus locaux, le maire de Trenzano et le vice-maire de Montelibretti, viennent d’adhérer à CasaPound. Les législatives du printemps 2018 lui assureront-elles une modeste représentation parlementaire ? En attendant, Avanti CasaPound !
Bonjour chez vous !
• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 53, diffusée sur Radio-Libertés, le 17 novembre 2017.
http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2017/11/20/la-secousse-d-ostie-6000936.html
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Patrick Buisson : "La droite paie le mépris dans lequel elle a toujours tenu la bataille des idées et le combat culturel."
Patrick Buisson a été interrogé dans Valeurs Actuelles. Extraits :
Pourquoi la droite et le Front national se montrent-ils aujourd’hui incapables de faire émerger une véritable opposition ?
Parce que l’un et l’autre se dérobent au bon diagnostic. L’élection de 2017 aura mis à bas leurs vieux schémas. La droite et le FN ont fait la démonstration, chacun à leur tour, de leur incapacité à reconquérir ou à conquérir le pouvoir sur la base de leurs seules forces. Faute d’avoir su opérer la nécessaire clarification idéologique, la droite ne peut plus se prévaloir du bénéfice automatique de l’alternance. Elle a perdu l’élection imperdable et à moins qu’elle ne sache se réinventer, on ne voit pas pourquoi elle ne perdrait pas les élections qui viennent. Le FN, de son côté, faute d’avoir su construire une offre politique crédible, est resté ce qu’il a toujours été : le meilleur allié du système, son assurance vie. Englués dans des logiques d’appareils, Les Républicains comme le FN sont aujourd’hui dans une triple impasse : idéologique, stratégique, sociologique. Mais, pour rien au monde, ils ne voudront l’admettre. Je crains que cela ne débouche sur des désillusions encore plus cruelles.
Les Républicains ont entamé un véritable chantier de refondation. Par quoi doivent-ils commencer ?
Par tordre le cou aux incantations rituelles autour du “rassemblement”, mot-valise qui la leste comme un impedimentum. Le rassemblement appartient à l’ordre des moyens, ce n’est pas une fin en soi. Or, voici des lustres que, pour la droite, le rassemblement n’a pas pour objet de défendre des idées ou de promouvoir un projet, mais de servir ce désir du pouvoir pour le pouvoir que manifestent tous ceux — et ils sont, aujourd’hui, légion — qu’habite l’idée d’un destin personnel…
C’est la création de l’UMP et son principe que vous remettez en cause ?
C’est là l’erreur originelle, la faute inaugurale que continuent de payer Les Républicains. À vouloir marier les contraires sous couvert de rassemblement, l’UMP n’a jamais produit autre chose que des ambiguïtés et de l’incohérence. La droite plurielle d’Alain Juppé c’est, quinze ans après, la droite plus rien. Il est logique qu’il veuille maintenant la faire définitivement s’évaporer dans le trou noir d’« un grand mouvement central ». [...]
Le départ des Constructifs ne va-t-il pas dans le sens de la clarification que vous appelez de vos voeux ?
Si la refondation se fait au nom du rassemblement de toutes les sensibilités et donc au prix de la cohérence idéologique, il n’y a rien à en attendre. Remettre à flot le radeau de la Méduse avec l’ancien équipage du Titanic ne saurait garantir une arrivée à bon port en 2022.
Quelle stratégie pour la droite ?
Elle découle du rapport de force électoral. Il y a un antagonisme irréductible entre l’électorat libéral des grandes villes et les classes populaires, les insiders et les outsiders. Ces deux électorats ne sont pas miscibles, car leurs intérêts sont inconciliables. En revanche, la tension idéologique et sociologique entre l’électorat conservateur et l’électorat populaire est bien moindre. Il y a une propension, chez certains dirigeants des Républicains, à s’abuser volontairement sur la nature de leur électorat pour ne pas avoir à faire la politique de leurs électeurs. La base qui a plébiscité Fillon lors de la primaire n’est pas réformatrice mais conservatrice : c’est la France provinciale des villes moyennes, qui s’est déterminée non pas sur son programme économique mais sur la vision sociétale qu’elle lui prêtait. Si bien qu’exclure ou marginaliser Sens commun équivaudrait pour ce qui reste de la droite à s’autodissoudre.À cet égard, la démission contrainte de son président n’est pas de bon augure.Parfois, Les Républicains font penser au catoblépas, cet animal mythique, tellement stupide qu’il se dévore lui-même.
Une synthèse est-elle possible entre cet électorat conservateur et l’électorat populaire ?
Non seulement elle est possible, mais c’est la seule configuration susceptible de rouvrir à la droite les portes du pouvoir. Sans ce désenclavement de la droite par l’adjonction du vote populaire, Les Républicains sont promis à un avenir groupusculaire et crépusculaire. C’est cette alliance qui a fait le succès du RPF, en 1947, le triomphe de l’UNR, en 1958, et la victoire de Sarkozy, en 2007. La jonction entre la France conservatrice et la France périphérique peut s’opérer naturellement à travers la défense du patrimoine immatériel que constituent l’identité nationale, l’enracinement et la transmission, le localisme et les circuits courts, le coutumier et les moeurs. Bref, tout ce que menacent la finance mondialisée et l’islam radicalisé.
L’effet Macron peut-il être un handicap durable pour la droite ?
Je ne m’illusionne en rien sur le projet global du chef de l’État, mais j’ai trop vu à quel point la droite s’empressait, une fois au pouvoir, de trahir ses engagements pour penser que son discrédit n’est que passager. La droite paie, aujourd’hui, le mépris dans lequel elle a toujours tenu la bataille des idées et le combat culturel. Pensez-vous qu’un ministre de droite aurait eu le courage d’agir comme le fait aujourd’hui le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, en contraignant par sa politique le président du Conseil supérieur des programmes à la démission ? Lorsqu’elle est aux affaires, la droite n’a de cesse que de donner des gages au gauchisme culturel. Il suffit de se remémorer le bilan de Luc Chatel, le ministre de Sarkozy, Rue de Grenelle : suppression de l’enseignement de l’histoire en terminale scientifique et introduction de la théorie du genre dans les manuels scolaires. Tant qu’il y aura des dirigeants chez Les Républicains pour s’inquiéter d’une « dérive de la droite à la polonaise », Emmanuel Macron pourra nourrir les plus grandes espérances pour 2022.
À vous entendre, la présidence de Macron n’aurait que des effets désastreux pour la droite…
Pas du tout. Le phénomène Macron, qui opère la réunification politique des libéraux des deux rives, est en passe de dissiper un long malentendu historique. Il se peut qu’il mette fin à la domination de l’orléanisme, c’est-à-dire du libéralisme, sur la droite française. Du passage du capitalisme entrepreneurial au capitalisme financier, on peut attendre une fracturation irréversible entre le conservatisme et le libéralisme, entre la droite originelle et la droite situationnelle, autrement dit un centre qui a été classé à droite sans jamais pour autant être ontologiquement de droite. Le clivage entre progressistes et conservateurs que revendique Macron est une aubaine pour une droite qui saurait redevenir elle-même au moment où il apparaît de plus en plus que le progrès est une idée du XIXe siècle frappée d’obsolescence, une idée de jeune vieux. Où il est devenu évident que la religion du progrès a échoué sur sa promesse fondatrice, qui était celle du bonheur. [...]"
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Le début de l'union des droites ?
Invitée du Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI ce dimanche 19 novembre, la présidente du Front national a fait remarquer que le discours de Laurent Wauquiez n'était pas éloigné de celui du FN :
"Quand j'entends le discours de monsieur Wauquiez aujourd'hui, je me dis, s'il est sincère, compte-tenu des propos qu'il tient, il devrait aller jusqu'à proposer une alliance politique, tout cela se discute". "Je lui demande de sortir de cette ambiguïté. Il faut qu'il aille au bout de cette logique. Ou alors il démontre que ce ne sont que des propos électoraux qu'il envisage de ne pas mettre en oeuvre s'il est élu à la tête des Républicains. (...) Je demande juste de la cohérence. Ça changera de tous les dirigeants des Républicains jusqu'à présent".
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JEAN-YVES LE GALLOU : « LE MOULE DE RÉSISTANCE EUROPÉENNE SE TROUVE DANS LES PAYS DE L’EST, QUI ONT SOUFFERT ! »
Source : Boulevard Voltaire cliquez ici
Les médias ont beaucoup glosé sur la foule du 11 novembre en Pologne. Jean-Yves Le Gallou pointe du doigt une montée en puissance du dénigrement de toute la presse internationale pour ce qui n’était rien d’autre qu’une grosse manifestation populaire dans un pays ayant, comme ses voisins de l’Est, une culture de résistance.
Le 11 novembre dernier, de grandes manifestations se sont déroulées en Pologne à l’occasion de la fête de l’Indépendance. Cela a généré un emballement médiatique sur le thème de « fierté patriotique et d’extrême droite néonazie ». Que s’est-il passé en Pologne le 11 novembre ?
Depuis un certain nombre d’années, un traditionnel défilé patriotique est organisé le 11 novembre en Pologne. Il y a une dizaine d’années, il attirait quelques centaines ou quelques milliers de personnes. Depuis quelques années, il touche un assez grand nombre de Polonais.
Les organisateurs parlent de 120 000 personnes, la police parle de 60 000 personnes. C’est donc une très grande manifestation patriotique polonaise.
Cette manifestation de l’identité polonaise peut-elle s’inscrire dans la montée de l’extrême droite dans les pays européens ?Non, je crois que cette manifestation est polonaise tout simplement.
L’identité polonaise est européenne, chrétienne et catholique. C’est normal que cela se retrouve dans les slogans et dans les drapeaux.
En revanche, l’attitude des médias occidentaux (États-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne…) est nouvelle. Elle consiste à interdire toutes expressions identitaires et patriotiques en utilisant un vocabulaire de dénigrement et diabolisation.
Ce qui est intéressant comme ils n’hésitent pas à monter en puissance dans le dénigrement. Ils parlent de manifestations d’extrême droite. Ils qualifient l’AFD en Allemagne de néonazi, les patriotes polonais sont des néonazis. Tout cela relève du délire médiatique.
La Pologne a une histoire assez particulière. Cette histoire la place dans un contexte antinazi et anticommuniste. Où se situe la Pologne aujourd’hui sur l’échiquier européen ?
La Pologne espère rester polonaise.
Il est très significatif que les Polonais, les Hongrois et les Tchèques, qui sont encore très peu touchés par l’immigration aujourd’hui, aient compris qu’il fallait bloquer le phénomène dès son arrivée. Si jamais ils entrouvraient un petit peu la porte à l’immigration, alors, à ce moment-là, comme les autres, ils seraient submergés.
Le moule de résistance européen, le moule de résistance d’identité européenne se trouve aujourd’hui dans les pays de l’Est. Ils ont beaucoup souffert, ils ont subi les effets de la Seconde Guerre mondiale et de l’occupation soviétique.
Ils ont développé une culture de résistance qu’ils utilisent aujourd’hui contre les délires immigrationnistes de l’Union européenne.
RAPPEL :
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Éric Zemmour : “À vouloir trop rassembler, Wauquiez s’est coupé les deux bras”
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De la "révolution de soie" à la révolution royaliste ?
C'est une sorte de « révolution de soie » qu'a accomplie M. Macron depuis un an et dont les effets se déroulent sous nos yeux, alors même que les oppositions qu'il s'est construites au sein du pays légal peinent à mobiliser et à se fonder concrètement, piégées par l'habileté d'un président-anguille qui sait incarner un État que d'autres n'avaient réussi qu'à fragiliser... Les échecs successifs de Mme Le Pen et de M. Mélenchon, les manifestations étiques d'une rentrée sociale si peu agitée, les querelles internes des grands partis de la défaite de 2017, l'apathie d'un corps social qui n'en revient pas d'avoir porté M. Macron au pouvoir... : tout cela concourt à cette ambiance étrange dans laquelle baigne le pays dont les élites francophones mondialisées font désormais leur port, sinon d'attache, du moins d'intérêt et de curiosité, comme d'un lieu sympathique à visiter le temps des vacances. Ambiance étrange et parfois inquiétante : j'entends de ci de là la rumeur sourde d'une colère qui tarde à s'exprimer mais qui est là, bien présente au cœur des conversations et au comptoir des bistrots, ce « parlement du peuple » cher à Balzac.
Car, si l'optimisme semble parfois de retour dans le pays ou chez ses voisins, si le sourire enjôleur du président peut attirer la sympathie quand ses actions peinent parfois à convaincre vraiment, il reste bien que les maladies qui minent la nation dans son être et son espace pluriel depuis si longtemps sont toujours actives, aussi malicieuses soient-elles. Le chômage de masse, structurel depuis quarante ans ; l'endettement public qui fait que la France vit à crédit à partir de ce mardi 7 novembre ; le malaise du monde agricole jadis noyé sous le glyphosate qu'on lui reproche désormais d'utiliser ; le dessèchement du monde rural et de cette France des villages qui, pourtant, fondent aussi la particularité française ; l'artificialisation des terres qui ne cesse de s'étendre, véritable cancer de goudron ; les pollutions diverses et variées qui, si l'on en croit les scientifiques, entraînent chaque année le décès prématuré de 40.000 personnes dans notre pays ; la dépendance aux énergies fossiles et à l'uranium, qui nous empêche de financer correctement le passage rapide aux énergies renouvelables, en particulier marines ; la question régionale, si mal traitée par la présidence précédente, encore empreinte d'un jacobinisme tout républicain ; etc. Autant de sujets de préoccupation et de sources d'inquiétudes, voire de colères et de contestations, qui n'ont pas encore trouvé de médecine d’État digne de ce nom.
Si la rentrée sociale « n'a pas eu lieu », comme l'exprimait un syndicaliste il y a quelques jours, il n'est pas impossible d'imaginer que le pays réel pourrait bien se livrer à quelques jacqueries catégorielleset que le monde lycéen et étudiant pourrait avoir envie de commémorer à sa façon le « joli mois de Mai 68 », mythe facile et récupérable par (presque) tous, en particulier à la gauche du paysage politique (1).
Faut-il s'en réjouir ? Si ces révoltes possibles doivent déboucher sur les impasses des extrémismes politiques ou religieux ou, a contrario, sur le renforcement de l'oligarchie européenne et du néo-féodalisme de la « gouvernance mondiale », la réponse est, irrémédiablement, non. Mais si les révoltes, quelles qu'elles soient, peuvent ouvrir de nouveaux champs de débats et de nouveaux chantiers idéologiques, il serait bien dommage que les royalistes n'y participent pas, d'une manière ou d'une autre, non par désir (vain ?) de destruction d'un système qu'ils n'aiment guère mais bien plutôt par volonté fondatrice, reprenant cette vieille maxime de « l'imagination au pouvoir » qui n'est pas l'utopie, trop souvent meurtrière ou source d'injustice, mais la nécessité de fonder une nouvelle pratique institutionnelle à la tête de l’État comme au sein de tous les corps de la nation française...
Encore faut-il que les royalistes, loin de leurs routines doctrinales et de la communication des slogans, travaillent à penser le monde qui est et celui qui vient, qu'ils définissent ce qui est souhaitable pour le pays et son avenir, sans préjugés ni facilités, et qu'ils le fassent savoir, intelligemment, par l'action et la discussion, véritables préludes à cette « révolution royaliste » qui est, d'abord et surtout, une révolution intellectuelle et éminemment politique. Cette révolution qui peut ouvrir sur l'instauration royale, tout simplement.
Notes : (1) : la rumeur a couru, un temps, que M. Macron souhaitait commémorer Mai 68 : il est vrai que le soutien affirmé et réaffirmé de Daniel Cohn-Bendit au nouveau président et à son programme européen pouvait justifier ce rappel de sa gloire passée, née sur les barricades et embellie par la « légende » urbaine...
Jean-Philippe CHAUVIN
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Bonne question de Jean-Yves Le Gallou sur le FN