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élections - Page 400

  • Programmes présidentiels et Pères Noël improbables

    Tout en avouant une faculté d'enthousiasme, qui a toujours confiné à la naïveté, votre chroniqueur ne pousse pas celle-ci jusqu'à croire au Père Noël. Ou pour être plus précis nous savons tous que les bienfaits de ce généreux Finlandais dépendent de deux facteurs.

    Le premier facteur correspond à ce qu'on appelle le principe de réalité : le Père Noël ne donne en général pas au-delà de facultés contributives familiales, elles-mêmes indexées sur la propension à consommer, laquelle varie selon les [in]cultures.

    Le second facteur reflète une dimension, que l'on pourrait qualifier de contractuelle. Cette fête, autrefois chrétienne, s'est vue largement récupérée par la consommatique. On tient compte d'une liste, plus ou moins contraignante, appelée Lettre au Père Noël par laquelle les enfants que nous sommes tous expriment une part de rêve, éventuellement consternante.

    C'est dans la catégorie du genre littéraire ci-dessus évoqué que naviguent les programmes électoraux, d'autant plus apparentés à la correspondance du Père Noël que l'élection se rapproche du sommet de l'ordre constitutionnel hexagonal, sommet occupé par le président « de tous les Français ».

    Il est vrai que le pire peut advenir. Depuis quelques jours une étrange rumeur circule selon laquelle Hollande regretterait de ne pas être candidat.

    Sans prendre au sérieux cette hypothèse, ne perdons pas de vue la capacité éventuelle de la gauche à empêcher en mai-juin 2017 l'alternance politique ou, plus, à sa portée encore, à en freiner les conséquences, en bloquant toute réforme de ce qui sera présenté comme le modèle social français. Laurent Fabius à la manœuvre comme président du conseil constitutionnel, ne se contentera pas des honneurs et des lambris d'un palais national.

    Se basant sur les sondages actuels, avant même le résultat des primaires de la gauche, à la question "croyez-vous qu'un candidat de gauche puisse être présent au second tour ?", en date du 29 décembre, 14 % seulement des lecteurs du Figaro répondent, fort logiquement : Oui et 86 % Non. De même, le camp Fillon peut raisonnablement aborder avec confiance une campagne portée par de bons sondages, avec 30 % d'intentions de vote au premier tour. Mais même en conservant une telle audience, et, a fortiori s'il perd un peu de terrain… par suite de maladresses dans sa campagne, du fait de candidats de division, etc., … même victorieux sans trop de difficulté, d'une candidate qui s'ingénie depuis des mois à gauchir sa plateforme et à brouiller les pistes, … au-dessous d'un certain pourcentage au premier tour le candidat de la droite, s'il est élu président, ne pourra pas cependant appliquer son programme. On retrouverait dès lors la situation de 2002.

    Tous ceux pour qui la défaite de Juppé avait sonné comme un clairon victorieux, et beaucoup d'autres, ont compris la reculade du camp Fillon sur la sécurité sociale comme un avertissement, comme l'annonce funeste d'une réinterprétation possible du contrat entre le peuple de droite et son candidat.

    Les points faibles du programme Fillon vont ainsi apparaître successivement.

    Jusqu'ici d'ailleurs, le point le plus critiquable, celui de la politique étrangère, lui a été largement épargné. Il est vrai que diverses additions de platitudes (1)⇓ et pétitions de principe ont permis de contourner l'écueil de sa poutinolâtrie.

    Son porte-plume préféré, Igor Mitrofanoff, "aux côtés de Fillon depuis un quart de siècle" (2)⇓ lui a sans doute suggéré cette considération conventionnelle selon laquelle la Russie est un grand pays, ou cette autre : les pays doivent se parler. Ce dernier point s'appelle relations diplomatiques. Quant à nier l'immensité de la Sibérie et de ses 13,1 millions de km2 pas plus que celle du Sahara qui n'en compte que 9,2 millions km2 on notera que cet argument est très généralement prisé par des gens se réclamant du gaullisme, qui, si ma mémoire est bonne, a considérablement contribué à la diminution du territoire français entre 1958 et 1962.

    Sur ce genre de points de politique étrangère il ne faut pas s'attendre, a priori, à trop de pressions médiatiques. La nomination de Bruno Le Maire comme responsable de la politique internationale est, à tort ou à raison, de nature à les désamorcer. En 2014 il avait déclaré que : "Poutine n'est pas le bienvenu en France"(3)⇓ En 2015, le même Bruno Le Maire s'opposait à l'orientation pro Kremlin d'un Sarkozy, et il considérait que "si Moscou est un partenaire incontournable, on ne peut pas tout accepter en fermant les yeux(4)⇓.

    Ne perdons pas de vue que, même si Fillon est le plus proche des positions russes, 71 % des sympathisants LR [sans parler de ceux du Centre] se méfient de la Russie. (5)⇓

    Ce n'est probablement pas sur ce terrain que se développeront les campagnes de dénigrement inspirées par la gauche et par les officines présidentielles. Mais il est tout à fait clair que celles-ci, venant des gauches même désunies, pendant comme après les primaires, chercheront à amener d'autres atermoiements, d'autres modérations ruineuses, d'autres concessions inutiles à un adversaire qui, de son côté risque de décevoir plus d'un parmi ses électeurs qui, souhaitant la victoire de la droite, ne souhaitent en aucun cas le retour de l'immobilisme.

    Si, sur le terrain de la nécessité des réformes, – face au chantage du [prétendu] "modèle social" – le programme de Fillon apparaît, à ce jour assez clairement le moins mauvais, si la possibilité de reconstruire la France s'y entrevoit à partir de diverses promesses qu'il faudra tenir, notamment celle d'un gouvernement resserré, nous ne devons pas perdre de vue que beaucoup de choses restent à préciser.

    Le président élu, quel qu'il soit, ne sera pas le Père Noël. Et pour tout dire un mouvement d'idées reste à construire et consolider.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1. cf. notamment sa tribune dans Le Monde le 24 novembre intitulée "La France doit savoir parler à tous les États", dans laquelle, développant sa vision de la diplomatie française, il appelle à "renouer une relation franche et solide" avec Poutine et Trump, ce qui ne veut pas dire grand-chose, mais où il propose à la fois de se rapprocher de l'Allemagne… et de renoncer aux sanctions contre l'annexion de la Crimée et la non-application par la Russie des accords de Minsk, qui constituent actuellement la ligne diplomatique européenne largement inspirée par Berlin et par l'implication allemande en Europe centrale.
    2. cf. "Ils ont fait la victoire de François Fillon" in Paris Match le 28 novembre 2016.
    3. cf. "Poutine n'est pas le bienvenu en France" sur BFMTV le 18 mars 2014.
    4. cf. "Sarkozy chez Poutine : la question russe divise les Républicains" in Le Figaro le 29 octobre 2015.
    5. La nostalgie de l'héritage gaullo-soviétique ne demeure présente que dans un secteur très restreint de l'opinion française. Ainsi, dès 1969, lors de l'annonce de sa candidature par Georges Pompidou, qui se proposa sans que personne ne vienne le contredire, de "continuer le rapprochement du général avec l'allié américain", il était clair que cette illusion funeste de l'ouverture à l'est n'avait plus le moindre impact auprès de l'électorat gaulliste lui-même.

    http://www.insolent.fr/2016/12/programmes-presidentiels-et-peres-noel-improbables.html

  • Gollnisch: «C’est typique des réflexes impérialistes des politiciens américains»

    Bruno Gollnisch répondait le 22 décembre à  Russia Today sur la délirante « proposition d’enquête sur les liens financiers entre le FN et la Russie» 

    RT France : Un membre de la Chambre des représentants des Etats-Unis aurait appelé, selon le Canard enchainé, à enquêter sur des liens entre le Front national et la Russie et sur les sources de financement du FN. Comment, à votre avis, s’explique un tel intérêt de la part des Etats-Unis ?

    Bruno Gollnisch  : C’est typique des réflexes impérialistes qui habitent encore un certain nombre de politiciens américains qui feraient mieux de balayer devant leur porte. En ce qui concerne les financements de la politique américaine par le grand business mondialiste, c’est une réalité qui s’affiche quotidiennement. Nous n’avons pas de liens financiers, institutionnels, avec la Russie. Nous avons, je crois, sollicité toutes les banques françaises, pas pour nous donner l’argent, mais pour nous en prêter, avec intérêts, pour la campagne, bien que nous soyons la seule formation politique française qui a toujours honoré ses engagements, remboursé ses créanciers. Nous n’en trouvons pas pour des raisons très simples : les banques françaises sont dans les mains du pouvoir politique. Alors nous sommes obligés de nous adresser à des banques étrangères.

    Les banques américaines qui veulent prêter à la campagne de Marine Le Pen sont les bienvenues, elles sont sûres d’être remboursées, parce que Marine Le Pen est déjà donnée en finale de cette compétition, elle franchira naturellement le seuil à partir duquel on peut prétendre au remboursement public. Or, ce parti bénéficie des cotisations de ses membres, de ses élus. Par conséquent, c’est le débiteur rêvé devant lequel tous les banquiers devraient se précipiter pour donner de l’argent. Mais curieusement, en France, nous n’en trouvons pas.

    RT France : Si une enquête est vraiment ouverte, cela va-t-il avoir une influence quelconque sur le FN, à votre avis ?

    Bruno Gollnisch  : Si c’est une enquête qui vient des Etats-Unis, la seule réponse qu’ils auront, c’est «Mind your own business». Le résultat de l’enquête est donc très vite connu.

    Il n’y aura aucune influence, si ce n’est peut-être contraire au sentiment d’exaspération contre les donneurs de leçons. On ne peut pas dire que la politique américaine donne le signe de la moralité, de la vertu. Tout cela est dans l’Evangile : Avant de regarder la paille dans l’œil de ton voisin, regarde plutôt la poutre qui est dans le tien.

    RT France : Y-aura-t-il une réaction de la part du Front National ?

    Bruno Gollnisch : Nous sommes sujets à des attaques quotidiennes venant d’à peu près partout. Nous réagissons une fois sur dix.

    https://gollnisch.com/2016/12/29/gollnisch-cest-typique-reflexes-imperialistes-politiciens-americains/

  • 2016 : la vie politique a été marquée par la révolte des peuples et la crise de confiance envers le monde politique et médiatique

    Ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, haut-fonctionnaire, Maxime Tandonnet écrit dans Le Figarovox :

    "2016 a commencé dans la peur, après une année 2015 ensanglantée par le terrorisme, en particulier les attentats de Paris des 7 et 9 janvier puis du 13 novembre qui ont fait 130 morts. C'est peu de le dire: la réponse des dirigeants politiques ne fut pas à la hauteur du drame épouvantable qui a frappé la France. Le thème de la déchéance de la nationalité, comme mesure emblématique destinée à répondre à la menace terroriste, annoncé lors du discours de Versailles du chef de l'Etat à l'issue du massacre du 13 novembre, a dominé le premier trimestre politique de 2016. Il a déchiré la gauche comme la droite. Fin mars, après trois mois de guerre idéologique incompréhensible, le pouvoir politique, face à une opinion abasourdie par tant de remue-ménage, renonçait à son projet de révision constitutionnelle en faveur de cette mesure.

    Autre trimestre, autre psychodrame: la réforme du droit du travail dès la fin de la polémique sur la déchéance de la nationalité, mobilisait l'attention médiatique. Un mouvement de grèves et de manifestations s'enclenchait dans le pays, provoquant un mécontentement général. Confronté au déchirures de sa majorité le gouvernement faisait acte d'autorité en utilisant le fameux article 49-3 de la Constitution qui permet l'adoption d'un texte de loi sans vote. Mais cette réforme, après des semaines d'agitation, vidée de sa substance, ne trouvait même pas grâce auprès des représentants du patronat qui le jugeaient inutile voire nocive sur certains points pour la compétitivité.

    Et puis, dans ce tumulte général, le sang a recommencé de couler en Europe, subissant les conséquences directes de la guerre qui ravage le Moyen-Orient. Le 22 mars, l'aéroport de Bruxelles était frappé par un attentat qui faisait 30 morts. En France, la tragédie se poursuivait: le terrorisme frappait à Nice pendant la fête du 14 juillet où un camion fou provoquait la mort de plus de 80 personnes dont une dizaine d'enfants, sur la promenade des Anglais. La France touchée ne nouvelle fois au cœur ne donnait cette fois-ci, contrairement aux massacres précédents, aucun signe de solidarité autour de ses dirigeants politiques. Bien au contraire, la tragédie de Nice entraînait, pour la première fois, une polémique sur le dispositif de sécurité. Deux semaines plus tard, le djihadisme frappait une cible emblématique de la France profonde avec le meurtre d'un prêtre âgé, pendant la messe, dans la commune normande de Saint-Etienne de Rouvray.

    Dans ce contexte tragique qui a sidéré l'ensemble de l'Europe, voire du monde occidental, la vie politique a été marquée par la révolte des peuples et la crise de confiance envers le monde politique et médiatique, les élites en général. 2016 signe le paroxysme d'une profonde rupture entre la sensibilité d'en haut, des milieux d'influence et de pouvoir, ceux qui détiennent les leviers de l'expression médiatiques, et les majorités silencieuses, les peuples dits «d'en bas». Les premiers cultivent une vision axée sur l'ouverture des frontières, la mobilité planétaire, la valorisation des minorité et de la société multiculturelle. Les seconds s'accrochent à la nation, aux frontières, à leurs traditions et modes de vie, comme repères dans un monde en ébullition. 2016 a été dominée par cet affrontement entre «mondialisation» et «populisme» selon les termes qu'il est convenu d'utiliser. Dans cette lutte de plus en plus tranchée, les «peuples d'en bas» ont pris l'ascendant pour la première fois. Le Brexit, en a été le premier signe: contre les sondages et les prédictions alarmistes de la plupart des éditorialistes, commentateurs, responsables politiques et économiques, en juin, les Britanniques se sont prononcés pour la sortie d'une Union européenne accusée d'impuissance dans la régulation des flux migratoire. La seconde secousse est survenue en Allemagne, aux élections régionales de septembre marquée par un vote de défiance envers la chancelière Merkel, à qui une partie de l'opinion reproche une politique migratoire laxiste, jugée responsable de l'arrivée en Allemagne d'un million de migrants. 

  • Dans les territoires occupés

    C’est toujours une question extrêmement passionnelle, et donc politiquement très délicate,  que celle du destin d’Israël et de ses limites territoriales. Contrairement à ce qui s’était passé en 2011, l’absence de veto  des Etats-Unis a permis au  Conseil de  sécurité de l’ONU, avec  la voix de la France donc, d’adopter vendredi, et c’est une première depuis 1979, une résolution condamnant Israël pour sa politique de colonisation en Cisjordanie. Malgré  le  soutien militaire sans précédent, de 38 milliards de dollars pour la décennie 2019-2028,  octroyé  à  l’État hébreu par l’administration Obama en octobre dernier, beaucoup de politiciens israéliens ont accusé le président sortant d’abandonner son allié privilégié. Et ce, juste avant de passer la main à Donald Trump qui a réagi à cette résolution  en promettant d’ores et déjà d’en limiter les effets. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a indiqué officiellement, et ce n’est  pas une surprise,  qu’«Israël rejette cette résolution anti-israélienne honteuse des Nations unies et ne s’y conformera pas.».  Pareillement et comme à son habitude, la réaction de la municipalité de Jérusalem  a été toute aussi virulente avec l’annonce de son intention de délivrer aux colons, en guise de représailles,  des centaines de nouveaux permis de construire. Une politique de colonisation qui est aussi concrètement, dans la ville sainte de Jérusalem notamment, une politique d’expulsion de leurs maisons de musulmans ou de chrétiens palestiniens.

    En France, des soutiens très marqués à l’Etat hébreu ont dénoncé cette résolution de l’ONU  fustigeant la colonisation israélienne,  sur fond de compétition démographique, de guerre des ventres entre Juifs et Arabes.  Le député LR Claude Goasguen a jugé le vote des nations unies  «dangereux» en ce qu’il « (met) l’accent sur Israël seule démocratie de la région, à un moment où la majeure partie du Moyen-Orient est en feu, (et) peut créer un nouvel abcès de fixation. » Même élément de langage dans la bouche du  président de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Christian Estrosi ,  qui a annoncé son  «départ pour Israël où il (va) témoigner (son) soutien à Benjamin Netanyahou après  une décision de l’ ONU dangereuse qui attaque la seule démocratie de la région».

    Membre au Parlement européen du groupe Europe des Nations et des Libertés (ENL),  le néerlandais Geert Wilders, dirigeant  du PVV (Parti pour la liberté), soutien lui aussi inconditionnel de l’Etat hébreu, à déclaré sur son compte tweeter  : « Obama a trahi Israël. (…) Mon conseil à mes amis israéliens : ignorez l’ONU et continuez à construire de plus en plus de localités juives ».

    La diplomatie française défend de longue date une solution à deux Etats, le droit  pour les Israéliens comme pour les Palestiniens, de vivre en paix, chacun  dans un pays viable, aux frontières sûres et reconnues, position  qui est classiquement  celle  du Front National. La France organisera d’ailleurs le 15 janvier à Paris, une énième conférence, en l’absence des Israéliens comme des Palestiniens,  pour « réitérer le soutien de la communauté internationale à une solution au conflit israélo-palestinien sur la base de deux États. »

    Bruno Gollnisch l’a souvent rappelé, y compris dans l’hémicycle du Parlement européen, les colonies juives sont illégales au regard du droit international. L’UE ne reconnait pas comme faisant partie intégrante de l’Etat hébreu  les territoires occupés depuis 1967 par les colons juifs,  à Jérusalem-est comme en  Cisjordanie, sur laquelle le royaume Hachémite de Jordanie a abandonné ses droits depuis longtemps.

    La situation est formidablement complexe  et le député européen frontiste le soulignait en novembre  2014, lors du débat sur le statut de la Palestine, «la reconnaissance de l’État palestinien ne suffira pas à restaurer la paix. C’est évident, mais le maintien du statu quo suffira-t-il à restaurer la paix? (…). Le terrorisme (est) tout à fait condamnable, mais il est évident que le terrorisme se nourrit du désespoir (…). Je crains, surtout pour Israël, qu’il ne soit trop tard. Si Israël ne négocie pas maintenant, si on n’a pas voulu négocier avec le gouvernement palestinien, on a le Hamas. Si on ne négocie pas avec le Hamas, on aura les djihadistes. »

    Une crise insoluble ? Nous rapportions les  propos du « père d’Israël » dont il fut en 1948 le premier chef de gouvernement, David Ben-Gourion,  cités par Nahum Goldmann dans « Le Paradoxe Juif » :  « Si j’étais un leader arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël. C’est normal ; nous avons pris leur pays. Il est vrai que Dieu nous l’a promise, mais comment cela pourrait-il les concerner ? Notre dieu n’est pas le leur. Il y a eu l’antisémitisme, les Nazis, Hitler, Auschwitz, mais était-ce leur faute ? Ils ne voient qu’une seule chose : nous sommes venus et nous avons volé leurs terres. Pourquoi devraient-ils accepter cela ? ».

    Les extrémistes juifs –mais là aussi n’est-ce pas de leur point de vue assez cohérent ? – dénoncent l’ingérence, l’absence de légitimité des conférences internationales qui entendent parler de l’avenir d’Israël. Le dirigeant du parti d’extrême droite Israël Beiteinou, et actuel ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a  affirmé que cette conférence de Paris n’est pas  « une conférence de paix mais un tribunal contre l’État d’Israël ». « C’est une version moderne du procès (d’Alfred) Dreyfus avec l’État d’Israël et le peuple juif sur le banc des accusés (…).» Avant d’ajouter à l’adresse des Juifs de France: « Si vous voulez rester juifs et que vos enfants et petits enfants restent juifs, vous devez quitter la France et venir vous installer en Israël ». « Ce n’est pas votre pays, ce n’est pas votre terre, quittez la France et venez en Israël ».

    Le très droitier  site américain  pro israélien Dreuz-info  a  lui aussi  fustigé cette résolution de l’Onu, non sans faire référence, assez curieusement au FN,  sous la plume de Jean-Patrick Grumberg . « J’ai beau ne pas avoir de sympathie pour le Front National «  écrit-il , «  il ne s’est pas rendu coupable (comme l’ONU, NDLR) de ce degré de malignité envers les juifs. Il n’a certes pas encore le pouvoir me répondrez-vous, et vous aurez raison.»

    Si M. Grumberg accrédite encore  implicitement l’idée folle que nos compatriotes d’origine ou de confession juive pourraient pâtir d’une victoire de Marine Le Pen en 2017, terminons cet article avec ce témoignage du journaliste  Michel Feltin, publié aujourd’hui sur le site de  France Inter. De retour d’Hénin-Beaumont, il a assisté aux réjouissances à l’occasion de la fête et de la procession, très populaire dans la bassin minier, de la Sainte Barbe, en présence du maire Steeve Briois et de Marine.  M. Feltin a pu  jauger de la dédiabolisation réussie du FN dans cette municipalité frontiste.

    Si les discours des Torquemada  de l’antifrontisme n’impriment plus c’est parce que dans les territoires occupés depuis trop longtemps par une crise économique, sociale, identitaire, les partis du Système sont renvoyés à leurs mensonges, à leur déni du réel. « Les habitants de la France périphérique, comme on l’appelle, sont excédés par les échecs successifs des gouvernements de droite et de gauche contre le chômage. Ils doutent des bienfaits supposés de l’Union européenne et de la mondialisation. Ils n’acceptent plus d’être moralement condamnés quand ils se tournent vers un parti qui leur donne, à tort ou à raison, l’impression d’être le seul à comprendre leurs difficultés. Surtout quand ces condamnations sont émises par un Parti socialiste dont les derniers représentants locaux ont été impliqués dans des affaires de corruption et de détournement de fonds publics.»

    «Alors, il faut rester prudent quant aux prévisions électorales les derniers mois l’ont montré, mais ce que je crois profondément, c’est qu’une scène comme la fête de la Sainte Barbe à Hénin-Beaumont, par son caractère ordinaire, peut nous aider à comprendre ce qu’il va se passer lors de la présidentielle de 2017.» Nous en acceptons l’augure!

    https://gollnisch.com/2016/12/27/dans-les-territoires-occupes/

  • L'UDI marchande 80 circonscriptions à LR

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    Selon Le Canard enchaîné :

    Yves Jégo, premier vice-président de l'UDI, et soutien de François Fillon, a dit mercredi espérer "enrichir" le programme de François Fillon pour la présidentielle.

    "Le projet politique de François Fillon, candidat à la présidentielle devant les Français, sera un peu différent de celui du projet politique de François Fillon candidat à la primaire devant les électeurs de droite". "L'UDI a intégré son comité stratégique pour être pleinement dans cette majorité, pour travailler avec lui, pour définir le périmètre de notre présence dans la future Assemblée nationale mais aussi le projet politique".

    L'élu centriste a une position divergente avec François Fillon sur la loi Taubira, n'étant "pas favorable à ce qu'on y touche", alors que François Fillon veut l'amender sur son volet adoption.

    Yves Jégo se déclare aussi favorable à ce que l'avortement devienne "un droit fondamental inscrit dans la Constitution".

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Le gaullisme de François Fillon

    De quelle droite Fillon est-il le nom ? Orléaniste, légitimiste, bonapartiste ? Ou aimable synthèse de ces trois pentes naturelles à l’homme de droite, toujours balançant entre État fort, libertés individuelles et subsidiarité ?

    La question est peut-être prématurée, car il nous faut faire un peu abstraction du Fillon qu'on a connu (serviteur partisan des maîtres du moment, bradant la France sur leur ordre) et de celui qu'on verra peut-être apparaître à la faveur de la campagne présidentielle, au moment où son programme se précisera et où il essaiera de rassembler au-delà de son camp.

    Certains le voient bonapartiste, légitimé par le plébiscite de la primaire « de la droite et du centre » et bientôt porté en triomphe par l'élection présidentielle.sa légitimité numérique l'autorisant à gouverner par décrets et référendums il en annonçait cinq, déjà réduites à deux réforme des institutions et des retraites (immigration, équilibre budgétaire et organisation ne font plus partie - pour le moment - des référendums prévus). Démocratie directe, moins de représentants et moins d'échelon territoriaux ce sont autant de contre-pouvoirs qui seraient affaiblis et l'autorité de l'État qui serait renforcée-y compris vis-à-vis de l'Europe, puisque Fillon insiste sur la nécessaire souveraineté de la France.

    Pourquoi pas orléaniste, aussi, puisqu'il est censé être ultra-libéral, voulant dégraisser l'État et la dette du pays, donner le pouvoir aux patrons dans les négociations (avec un référendum d'initiative patronale si les négociations collectives avec tes partenaires sociaux échouent, au niveau des entreprises), il annonce aussi vouloir réformer une Santé trop généreuse, payer les fonctionnaires au mérite... au point que les pauvres sont les absents de son programme, ce qui en fait la grande fragilité populaire. « Le conservatisme sera social ou ne sera pas », comme le remarque François Huguenin (Le Figaro, 2 décembre). Le catholicisme du candidat ne semble pas trop le freiner quand il s'agit de lois sociétales, ce qui est assez orléaniste - et tellement en accord avec les déclarations de la Conférence des évêques de France, très orléanistes eux-mêmes en matière de relations entre l'Église et la société !.

    Mais son légitimisme paraît moins marqué. Le Fillon a un petit côté réactionnaire, certes, puisqu'il a l'air d'aimer la France, et de ne pas juger cela rétrograde ni honteux. Il n'hésite pas à parler des racines chrétiennes de la France, donc à s'enraciner dans le temps long, comme tout bon contre-révolutionnaire. Mais son conservatisme moral n'apparaît tel, qu'aux yeux des libéraux forcenés, qui rêvent d'un espace social vierge de toute morale collective.

    "Faire avec" est sa devise

    En fait, il est très clair que Fillon n'est pas du tout légitimiste souverainiste, certes, mais pas au point de remettre en cause l'Europe (dont il parle peu). Point enragé de droit à la différence, certes, mais considérant que l'époque est ce qu'elle est (à défaut d'être Antigone, il ferait donc un bon Créon, ce qui est une bonne chose à la tête d'un État). Mais surtout privilégiant l'économique, pas tellement à son corps défendant, mais parce que la chose est pour lui primordiale. Il est certain que l'économie est si dégradée que commencer par elle paraît nécessaire, même pour qui voudrait, à terme, sur des bases assainies, restaurer une autre France. On ne sent pas Fillon sur cette pente son goût pour l'histoire, c'est une manière d'être proche de toutes les générations, et son goût pour l'éducation n'est que naturel et rationnel dans un pays où maitriser l'école signifie gouverner tes consciences.

    Pour le dire autrement, le bien commun paraît moins le but à atteindre que le résultat mécanique d'une série de mesures économiques assorties d'un peu de bon sens social. Là encore, on peut saluer une manière de réalisme (qu'on retrouve dans son approche de la politique étrangère et dans son traitement des revendications communautaristes musulmanes) mais déplorer un manque de vision politique. « Faire avec » est la devise de Fillon.. Fillon est donc un orléaniste bonapartiste. Alliance de la carpe et du lapin, comme le notait finement Marcel Gaucher, en anticipant les difficultés à venir. « Imposer le libéralisme est par nature une tâche difficile, puisqu'il est foncièrement hostile au volontarisme. Prendre le risque d’affaiblir l'État quand on compte sur son autorité n’est pas chose simple. » (Le Monde, 29 septembre). Non, ce n'est pas une chose simple, mais c'est un classique de la démocratie à la française, qui a toujours su ce que l'idée de liberté recelait de totalitarisme, quitte à lui rendre un culte, pour cette raison même. On est bien dans le gaullisme, c'est-à-dire un faux conservatisme, où l'illusion de la grandeur (de la France, de l'État, de la civilisation) aveugle dans un premier temps, puis elle justifiera dans un second temps qu'on accompagne le mouvement sous prétexte de le gouverner, avec une raideur de caporal. Fillon, libéral amoureux d'un État fort, paraît bien gaulliste. Ce n'est pas lui qui synthétisera les trois droites.

    Hubert Champrun monde&vie 15 décembre 2016

  • Comme le général de Villiers a pris date avec François Fillon

    Le chef d’état-major des armées souhaite que le budget de la défense atteigne 2 % du PIB, alors que le candidat de la droite est beaucoup plus prudent. 

    Pierre de Villiers prend date.© Sipa Press Le général Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées (Cema), a publié un « point de vue » dans Les Échos de mercredi pour rappeler que « le prix de la paix, c’est l’effort de guerre. » Sur le fond, rien de neuf. Depuis des mois, le Cema martèle le même thème devant tous ses auditoires  : face aux menaces, il faut augmenter le budget de la défense jusqu’à 2 % du PIB, contre 1,77 % aujourd’hui - soit une augmentation d’environ 4 milliards. Et il faut le faire, selon lui, « avant la fin du prochain quinquennat ». C’est là que le bât blesse, notamment avec François Fillon.

    Notes inquiétantes. Les deux hommes se connaissent bien et se fréquentent à titre privé. Et la semaine dernière, le Cema aurait rencontré Jean-Paul Faugère, ancien dircab de Fillon à Matignon et toujours proche de lui. Le général en est ressorti convaincu que la priorité du candidat LR serait le redressement des finances publiques… pas le budget militaire. Deux notes plaidant dans ce sens ont été transmises à François Fillon, que les milieux de la défense jugent « inquiétantes ». [....]

    La suite sur Secret Défense

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Comme-le-general-de-Villiers-a

  • [Point de vue] Après le séisme Donald Trump, Hillary Clinton mord la poussière

    «Make America Great Again»

    Ce slogan a-t-il été l’atout maître pour Donald Trump ? Les résultats des présidentielles américaines remettent totalement en question les analystes, les sondeurs, les universitaires et les média. Qui n’aurait pas misé son cheval, sa propriété,  sur Hillary, elle si professionnelle, si intelligente, si assurée de son succès, si confiante dans son avenir ? Alors que l’extravagant, grossier, vulgaire personnage qu’est Donald Trump, ignorant tout de la politique et de ses intransigeances, avait annoncé dès le début qu’il partait pour gagner en assurant à ses électeurs et électrices (si souvent humiliées parfois par ses propos orduriers) qu’il prendrait d’assaut ce fauteuil de 45ème Président des States.

    Le pire a été dit sur ce milliardaire, qui ne l’est devenu que par l’appui de son père, et qui a poursuivi sa carrière dans l’immobilier et sur son nom, étalé partout pour en devenir une obsession, tout en connaissant quelques sales affaires juteuses, dont il est ressorti, assurant que si les States permettaient ses entourloupes, pourquoi s’en priverait-il ? 

    C’est un homme puissant,  étrange et dérangeant, qui secoue les arbres avec une telle force qu’il finit par les déraciner. Habitué des plateaux de télévision, pour avoir exercé entre autres des rôles d’animateur, pendant plus de 10 ans, il joue sur scène à faire peur et à tenter de ridiculiser tout adversaire. Il se sait invincible sur ce terrain-là. Sa voix, sa gestuelle, sa coiffure, ses doigts pointés, ont été étudiés pour impressionner le public. Et il y est parvenu.

    La première cible a été le berceau de l’industrie américaine, autour de la région des Grands Lacs et  en s’imposant dans le Nord-est (en Pennsylvanie, dans l’Ohio, dans le Wisconsin), il avait fait le plein des voix conservatrices dans le Sud en raflant la Floride, ne laissant que la Virginie à Hillary Clinton. C’est grâce pourtant à la Pennsylvanie, retournée dans le giron républicain pour la première fois depuis 1988, que Donald Trump s’est assuré de recueillir au moins 279 grands électeurs. Un échec, personnel et politique pour Hillary Clinton.

    Car d’enjambées de chat botté, tout en vociférant sur Hillary,  allant même jusqu’à dire qu’il faut l’enfermer en prison, ce qui n’a jamais fait vaciller Hillary Clinton, il a réussi à franchir le cap fatidique  des 270 électeurs lui donnant accès au Bureau ovale.

    Hillary Clinton, ex-secrétaire d’État, ex-Sénatrice, largement favorite, qui avait très mal commencé la campagne en étant quelque peu souffrante, malgré ses hautes qualités professionnelles reconnues par  tous, a été écrasée par ce rouleau compresseur qu’est Donald Trump, mise à mal par les révélations du  FBI et par Wikileaks. Elle n’était pas vraiment blanche dans toutes les affaires qu’elle a menées et surtout, elle n’avait rien de sympathique, malgré cet éternel sourire. En bref, elle n’était pas aimée et dans certains cas, il vaut mieux susciter de la colère plutôt que de l’indifférence.

    Donald Trump a défié plusieurs règles considérées comme des classiques de l’analyse politique aux États-Unis. Sa stratégie et sa mise en œuvre seront certainement étudiées demain en cours de sciences politiques dans les universités du pays.

    Son calendrier pour accéder à la Maison-Blanche :

    Le futur locataire de la Maison-Blanche va devoir patienter jusqu’au 20 janvier prochain pour être officiellement investi et prêter serment sur la Bible. Ce mercredi 9 novembre, il a rencontré Barack Obama qui l’a invité à la Maison-Blanche« pour faire le point sur le planning de transition sur lequel son équipe travaille depuis presque un an. » Une période de transition de deux mois s’ouvre, pendant laquelle le pays va avoir deux chefs d’État à la fois. Donald Trump n’aura cependant aucun pouvoir, notamment sur la Constitution. Durant cette période, Donald Trump va devoir annoncer ses ministres et les 4 000 hauts fonctionnaires qui l’entoureront. Parmi eux, 1 000 devront être confirmés par une décision du Sénat. Le 12 décembre, les grands électeurs voteront dans la capitale de leurs États respectifs pour désigner le président et son vice-président.

    En s'installant à la Maison-Blanche, Donald Trump a désormais les mains libres pour mener son programme, à commencer :

    - par la lutte contre l'immigration

    - la construction d'un mur de 1600 km le long de la frontière avec le Mexique pour remplacer des barrières.

    - l’expulsion des millions d'immigrés clandestins dont la plupart travaillent aux Etats-Unis avec un coût exorbitant de ces mesures  à 166 milliards de dollars.

    Mais ne sait-il pas que certaines besognes (ou du moins non gratifiantes comme dans le bâtiment, le nettoiement des rues et autres) ont besoin d’une main d’œuvre sans col blanc, allouée généralement à une certaine catégorie de personnes.

    Sur le plan économique, l'Amérique de Trump sera encore plus libérale et protectionniste : le nouveau président mise tout sur le made in USA et veut renforcer les barrières douanières sur les produits étrangers, à commencer par la Chine. Vers la fin de l'ObamaCare ? Les entreprises américaines qui délocalisent seront surtaxées, c'est le cas de Ford, par exemple. Enfin, Donald Trump pourrait bien supprimer la réforme de santé de son prédécesseur. Il l'a clamé haut et fort : il veut abroger l'ObamaCare, l'accès aux soins pour les plus bas revenus. Cette réforme-là, si difficilement mise en place, assurait aux pauvres la possibilité d’être soignés et la supprimer nous semble à nous en Europe d’une telle injustice qu’elle nous lève le cœur.

    Quand on sait que Donald Trump est un être imprévisible, qu’il accorde à toute question 2 minutes 30, pas plus, qu’il n’a jamais eu la plus petite expérience politique et qu’il ne fait rien d’autre que ce qu’il veut, on peut être inquiets.

    L’avenir nous dira si le soutien de la famille OBAMA, a été un « plus » ou un « moins ». S’il saura déléguer, l’Amérique, ce n’est pas une scène de théâtre si immense soit-elle. S’il est à classer parmi les populistes. Dans le slogan «Make America Great Again», Donald Trump fait également référence à sa volonté de redresser l'économie des États-Unis. Et c'est là que sa réussite professionnelle devient un argument de poids auprès de son électorat. En tant qu'homme d'affaires, sera-t-il capable d'aider à sortir le pays de l'impasse financière dans laquelle elle se trouve ? De nombreux livres vont paraître et bien des explications données. En tous cas, si on admirait le comportement si élégant d’Obama et son aisance en toutes circonstances, il faudra s’habituer à ce personnage-là, aussi à l’aise sur une scène en menant un combat de catch !

    Solange Strimon

    http://www.vexilla-galliae.fr/points-de-vue/editoriaux/2247-point-de-vue-apres-le-seisme-donald-trump-hillary-clinton-mord-la-poussiere

  • Marine Le Pen, personnalité politique préférée des Français !

    C’est un pavé dans la mare du politiquement correct qui risque de faire déborder les limites de la bien-pensance.

     

    Le classement IFOP des personnalités préférées des Français, c’est l’aristocratie médiatique qui distribue ses quartiers de noblesse pour ordonner au quidam que nous sommes devant quelles personnalités s’extasier. Le temps d’une année.

    1.000 personnes « dites « représentatives » de la population de plus de 15 ans ont été interrogées.

    Reste à savoir ce que « représentatif » veut dire. À moins que tout soit dans le « représentatif ».

    Parmi une série de 50 personnalités françaises présélectionnées selon le principe de l’autosuggestion, la personne sondée doit répondre à la question : « Quel(le)s sont, parmi les personnalités suivantes, les dix Français(es) qui comptent le plus pour vous aujourd’hui, et que vous trouvez les plus sympathiques ? »

    Yannick Noah a dominé ce classement neuf fois consécutivement de 2007 à 2012 et dix fois au total. Yannick Noah : il est cool et sympa, beau gosse et métis, et puis, en cas de victoire de Marine Le Pen, il a dit « qu’il quitterait la France ».

    Sauf qu’il a quitté le classement et que Marine Le Pen vient d’y faire une entrée fracassante.

    Ce qui fait dire à nos médias pour le reste de l’année à venir qu’Omar Sy, frère de lait de Yannick et de la France multiculturelle, reste « la personnalité préférée des Français », enfin… des 1.000 interrogés pour l’occasion.

    Seulement voilà, la vague était trop forte et Marine Le Pen se hisse direct à la 37e place du classement.

    Elle devient ainsi, selon l’équation IFOP annuelle, la personnalité politique préférée des Français.

    De là à y voir un signe à l’aube de cette grande année électorale et c’est un pavé dans la mare du politiquement correct qui risque de faire déborder les limites de la bien-pensance.

    D’autant que la présidente du Front national arrive devant François Fillon, vainqueur de la primaire à droite (42e), Emmanuel Macron, ballon de baudruche médiatique, encore jamais élu mais candidat à l’élection suprême (46e) et tout devant Jean-Luc Mélenchon.

    Ce n’est pas une révolte c’est une révolution.

    Et les médias d’être mauvais joueurs. Car Marine Le Pen progresse dans l’opinion, même sous le prisme des sondages d’opinion à crédibilité variable.

    En octobre dernier, selon le baromètre Elabe, son taux d’opinions favorables atteignait 29 %, son plus haut niveau depuis janvier 2015, ce qui la fit entrer dans le Top 5 des personnalités politiques préférées. Mais c’est la faute au « climat ambiant », dixit Yves-Marie Cann, directeur des études politiques d’Elabe. Pas de bol, la météo lui serait donc favorable.

    Et le site Internet LCI (24 décembre) tente une réassurance à l’intention des lecteurs qui pourraient s’effrayer de cette montée en puissance de Dame Le Pen et titre « La présidente du FN fait son entrée à la 37e place du traditionnel palmarès des personnalités préférées des Français. Devançant les Fillon, Macron et Mélenchon, elle reste cependant encore très décriée ».

    On apprend ainsi, en fin d’article, que la fille de Jean-Marie Le Pen – référence généalogique peu flatteuse dans le dictionnaire des médias – « repousse autant qu’elle séduit »… Formule creuse et sans consistance visant à rassurer l’auteur. Et à effrayer le lecteur.

    Le système médiatique d’autocongratulation s’enraye donc quand les sondages d’opinion donnent la parole à l’opinion. En attendant, Marine Le Pen s’installe dans le paysage politique des Français car « elle compte et qu’elle est sympathique » (dixit) au point d’en bousculer les lignes imposées de l’arroseur arrosé.

    De là à imaginer qu’en 2017 Yannick Noah, dont la colère « n’est pas un front/Elle n’est pas nationale/Ma colère a peur aussi/C’est la peur, son ennemie… », ne soit contraint de faire ses valises… Cochon qui s’en dédit !

    http://www.bvoltaire.fr/annesophiedesir/marine-le-pen-personnalite-politique-preferee-des-francais,302320