Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

élections - Page 400

  • Le sabotage de l’élection officielle de Trump : c’est raté

    Trump-2-600x428.jpg

    A trois reprises, ils auront avidement cherché à barrer la route de la présidence à Donald Trump en démonétisant le personnage, en torpillant sa campagne. Ce fut d’abord durant les semaines précédant la convention républicaine, en juillet, dans l’Ohio, pour l’empêcher de monter sur le podium en vainqueur des primaires. Ce fut ensuite lors de l’ultime ligne droite avant l’élection du 8 novembre, en lâchant à ses trousses une presse haineuse qui dépassa toutes les bornes de la désinformation et de l’intoxication. Ce fut enfin, lundi 19 décembre, pendant la dernière opération de ce long processus électoral qui consista à permettre à chacun des « grands électeurs » de se prononcer en son âme et conscience pour le candidat républicain, la candidate démocrate ou pour tout autre individu. Trois tentatives de sabotage : trois échecs. L’establishment gaucho-libéral, les spadassins patentés du globalisme et les apatrides de Wall Street ont cette fois définitivement perdu la partie. Elle aura duré un an, presque jour pour jour.

    8761-20161222.jpgLundi dernier, le Collège électoral, une création qui remonte à 1787, s’est réuni au grand complet à travers tout le pays. Il y eut, répartis et mobilisés dans les enceintes législatives des cinquante Etats – ainsi que dans le District of Columbia qui recouvre la capitale, Washington – 538 notables que l’on appelle en la circonstance des grands électeurs et qui appartiennent aux deux principales formations politiques. Chaque Etat et le District furent très précisément dotés du nombre de ces grands électeurs correspondant à leur poids spécifique dans l’Union fixé une bonne fois pour toutes : à titre d’exemple, Washington en a trois, le Maine quatre et la Floride vingt-six. Mais pourquoi 538 grands électeurs ? C’est le nombre total des représentants (435) et des sénateurs (100) au Congrès, auquel on ajoute trois de plus pour Washington. Lundi, ils ont voté. En temps normal, ce vote n’aurait été qu’une formalité. Mais, l’exceptionnalisme couronnant cette année électorale 2016, le suspense dura jusqu’au soir.

    En principe, les grands électeurs se doivent de voter pour le candidat ayant remporté l’Etat auquel ils sont liés. Logique : ces notables n’apparaissent après tout que comme les hérauts de l’expression populaire. En théorie, on ne les crédite d’aucun état d’âme, d’aucun choix personnel. En théorie seulement, et c’est bien là le problème. Ni la Constitution, ni la loi fédérale ne les obligent à se soumettre aux résultats, Etat par Etat, de l’élection présidentielle. Devant ces urnes typiques du fédéralisme américain, ils sont libres de redistribuer les cartes et de faire d’un vainqueur un vaincu.

    C’est dans cette originalité, voulue par les Pères fondateurs, que se sont engouffrés les ennemis de Trump. Celui-ci a obtenu, le 8 novembre, 306 grands électeurs alors que 270 lui auraient suffi pour entrer à la Maison Blanche. La tentative de sabotage dont il fut victime consista à convaincre 37 grands électeurs républicains de voter pour toute personne autre que lui. Dans cette opération indigne d’un grand pays mais très adaptée à « leur » démocratie, la plus infecte panoplie fut déployée : intimidations, menaces de mort, corruption, manifestations… Tout parut bon pour délégitimer Trump. Durant cette épreuve, la confiance du New-yorkais resta de bronze. Il perdit deux grands électeurs seulement dans cette misérable offensive. Comble d’ironie : Hillary Clinton en perdit deux fois plus.

    Christian Daisug

    Article paru dans Présent daté du 22 décembre 2016

    http://fr.novopress.info/

  • "Dans le Grand-Est, on doit beaucoup sa place à Florian Philippot, certains devraient y réfléchir"

    Ce que Florian Philippot a désigné comme une "crisounette" pourrait bien se transformer en une purge dans le Grand-Est :

    "Toi tu la ferme jusqu’à la fin de la mandature !". La formule, directe et sans ambiguïtés, lancée par Eric Vilain  et Thomas Laval, tous deux proches de M. Philippot, à l’élu vosgien Jordan Grosse-Cruciani a jeté un froid dans l’hémicycle régional.

    "Ces deux élus ont été agacé du soutien affiché par Jordan à Marion Maréchal Le Pen sur Facebook en aimant une photo" de la députée du Vaucluse assure une source interne au FN. "C’est la chasse aux sorcières au FN, à Paris, dans les régions et ici. Philippot veut écarter tous ceux qui ne sont pas de sa ligne" souffle un élu. L’homme fort du Grand-Est qui sera de nouveau candidat aux législatives à Forbach (Moselle) en juin veut en effet s’assurer que la voie est libre: "si on n’est pas sur sa ligne et qu’on peut le contredire en se rapprochant de Marion, on est rapidement mis de côté" assure un autre sous couvert d’anonymat. Pas question de contredire le "chef" qui conseille toujours autant la candidate à la présidentielle, dit-on dans les rangs frontistes (...)

    "En l’absence du chef les divisions risquent de se durcir" assure un cadre du FN en Moselle. "Florian Philippot est bien plus présent à Paris sur les plateaux de télévision. Depuis la rentrée, je ne l’ai jamais autant vu à la télévision. Pendant ce temps-là, les troupes ne sont pas tenues ici" assure-t-il. "Il pourrait être chroniqueur sur BFMTV" raille un autre cadre de la ligne Marion-Jean-Marie Le Pen. "Pendant la présidentielle, le travail de la région Grand-Est ne va pas s’arrêter mais on sera tous en mode terrain loin des dossiers" assure un autre qui craint "une implosion en cas de faible score du FN au premier tour".

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • L’actualité nous l’indique, le FN est le plus cohérent!

    La rengaine est connue, dés que les avertissements du Front National sont confirmés par l’actualité, et que les dirigeants frontistes ont l’audace de le rappeler, ces derniers sont accusés par les bien-pensants du microcosme,  de se comporter comme des salauds, des charognards abjects. On l’a vu ces dernières heures après l’attentat commis à Berlin  . Même si le premier suspect, un jeune Pakistanais,  a été relâché par la police berlinoise, la piste du terrorisme islamique est bien évidemment la plus probable (la tuerie a été revendiquée hier soir  par l’Etat islamique), sachant que les exactions et crimes commis ces derniers mois contre des Allemands l’ont été par des migrants et autres réfugiés de fraîche date. Le site de BFM TV s’en faisait l’écho, « Malgré une menace persistante depuis quelques mois, ainsi que la multiplication des attaques sur le sol allemand, les services (de renseignements allemands) », «  en sous-effectif » , « restent mal préparés (…) face à l’arrivée massive de migrants dans le pays depuis l’été 2015. »

    Cette déferlante de l’immigration, en Allemagne comme ailleurs, à l’évidence lourde de menaces de déstabilisations  (mais qui ne nous conduit pas à affirmer bien sûr  que tous les immigrés sont des terroristes en puissance),   est occultée par les figures du lobby immigrationniste en plein déni du réel.

    On l’a vu encore dernièrement suite au reportage de France 2 diffusé le 7 décembre  (retweeté par Bruno Gollnisch et Marine Le Pen notamment) dans des cafés à Sevran ( Seine-Saint-Denis), à Rilleux-la-Pape (Rhône). Il est montré une réalité que les Français minoritaires vivant (encore) dans les communes plurielles connaissent bien. A  savoir l’interdiction faite aux femmes d’entrer dans les cafés fréquentés par une clientèle soucieuse de vivre « comme au bled ».

    Invité à réagir à cette situation sur le plateau de France 3 le 18 décembre,  Benoit Hamon , candidat à la primaire de la gauche,  avouait du bout des  lèvres « une pression faite sur certaines femmes par un certain nombre de fondamentalistes religieux » (qui jouent au PMU dans les bistrots?),  « la République, là, elle doit être forte ». Mais  il expliquait doctement qu’ « historiquement, dans les cafés ouvriers, il n’y avait pas de femmes…».  « Remettons des questions sociales avant de mettre des questions religieuses sur ces sujets-là » (???) a-t-il ajouté, avant d’inviter les Gaulois(e)s à souffrir en silence et les médias à ne pas traiter ce type de sujet : « Arrêtons de créer des guerres tout le temps. Oui, il y a des problèmes, mais ce n’est pas en jetant l’opprobre systématiquement qu’on arrivera à les résoudre ».  De quoi semer la consternation au sein même des quelques électeurs socialistes  qui ne désespèrent pas d’un PS sous logiciel Terra Nova

    Ex soutien de Benoit Hamon, le député PS Michel Pouzol, qui s’est rallié à la candidature de Manuel Valls, invité de I télé hier, a tenu des propos tout aussi surréalistes, au détour d’une question sur l’attentat de Berlin : « La plupart des actes terroristes que nous avons dû affronter en France ne venaient pas de migrants mais bien de Français, je dirais, de souche, parce que des Français de nationalité parfois depuis 2 ou 3 générations ! Donc, on voit bien que la corrélation entre (terrorisme et immigration) est un raccourci qui est complètement scandaleux et qui est extrêmement abusif, mais qui est utilisé notamment par l’extrême droite, on le sait bien ! ».

    Ce cacique socialiste peut bien prendre nos compatriotes pour des imbéciles, ceux-ci ne sont pas dupes de la réalité. A savoir que ces « Français  de nationalité » qu’il évoque ne le sont que par le biais d’un délirant Code de la nationalité fabriquant à la chaîne des Français de papier, sur fond de poursuite d’une immigration de peuplement pareillement soutenue, encouragée par la droite et la gauche dites de  gouvernement depuis quarante ans.

    Une Code de la nationalité, redisons-le ici, qui sera profondément remanié si les Français accordent leur confiance à Marine et la dote d’une majorité à l’Assemblée en 2017; de la même façon que nous mettrons fin à la principale pompe aspirante de l’immigration, c’est-à-dire le regroupement familial.  Nous le savons, notamment par toutes les enquêtes d’opinion de ces dernières années, nos compatriotes estiment  qu’il y a a trop d’immigrés en France. Et que les propositions du FN sur les questions migratoires et de nationalité sont jugées  les plus judicieuses. Un tout récent sondage (14 décembre) réalisé par  le  CEVIPOF en collaboration avec  Ipsos-Steria et Le Monde , indiquait  qu’à la question posée : « quel candidat défend le mieux votre vision de ce que c’est qu’être un citoyen français« , Marine  arrive première  avec 23 %,  devant  François Fillon (22 %) et Jean-Luc Mélenchon (13 %).

    Direct matin ironisait hier sur cet objectif d’inversion des flux migratoires,  l’estimant impossible au motif  que « l’interdiction du regroupement familial contreviendrait au Droit à mener une vie privée et familiale» reconnu par l’article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales (CEDH). Difficile d’imaginer dans ces conditions qu’en cas d’élection, le FN puisse empêcher une personne régulièrement installée en France de faire venir sa famille. Surtout que 75% des gens qui souhaitent faire venir leurs proches, sont en réalité des Français » (sic)…

    Là encore, cette remarque doit permettre de comprendre que le redressement de notre pays ne pourra passer que par le refus de l’inféodation à cette Europe bruxelloise qui nous prive de notre souveraineté,  entrave notre capacité d’action, d’agir en fonction des intérêts de la France et des Français d’abord. Une façon de rappeler que c’est en marchant sur  ses deux jambes, à savoir en articulant son programme  souverainiste et  identitaire, que le FN est le plus cohérent… et sera le plus efficace !

    https://gollnisch.com/2016/12/21/lactualite-lindique-fn-plus-coherent/

  • Le nouvel Axe Rome-Berlin

    Le hiatus, instrumentalisé par Bruxelles depuis des années, entre les peuples et leurs dirigeants est devenu tellement visible que la popularité des politiques est de plus en plus brève. L’Italien Renzi vient d’en faire l’expérience. Demain Merkel ?

    Certes, dans les officines à la dévotion de Bruxelles, on se réjouit, depuis l'élection présidentielle autrichienne, de la défaite de l'« extrémiste » Norbert Hofer. Comme si l'écologiste Alexander Van der Bellen n'était pas, en réalité, le tenant d'un extrémisme beaucoup plus dangereux où la vie humaine ne pèse plus rien.

    Il convient pourtant de lire cette défaite sous l'angle européen qui est le sien. Car, si Norbert Hofer a fait campagne à peu près seul, son adversaire a bénéficié, lui, du soutien de la quasi-totalité de la classe politico-médiatique européiste. Et cela, même si le vainqueur avait profité de ce second scrutin pour « autrichianiser » son discours, autrement dit pour appâter un électorat qui, jusqu'ici, l'avait boudé...

    C'est Bruxelles le véritable monstre

    Mais l'Autriche n'aura fait oublier que le temps d'une soirée la tension très vive qui traverse désormais l'Union européenne. Et encore... puisque, ce même 4 décembre, les Italiens ont renvoyé leur président du Conseil (c'est-à-dire leur premier ministre) aux oubliettes. Par 59 % en effet, ils ont refusé la réforme constitutionnelle présentée par Matteo Renzi, et transformée par un peuple excédé en une sorte de référendum sur l'avenir d'icelui.

    Qu'importe si, en proposant aux Italiens d'intervenir dans la vie politique, le premier ministre désormais démissionnaire leur proposait de revoir l'actuel régime bicaméral afin, en réduisant la représentation sénatoriale, d'apporter à son pays un peu de stabilité, quand l'actuelle Constitution a permis de voir passer 63 gouvernements en 70 ans...

    Ce que le Rottamatore (le « démolisseur », comme l'appellent ses compatriotes) n'avait manifestement pas vu, c'est l'abattement démocratique de ses compatriotes. On ne peut multiplier les gouvernements et les réformes, les convoquer à tout bout de champ aux urnes, quand, en définitive, c'est Bruxelles qui tire les ficelles, nimbant d'une sauce indigeste les politiques menées, notamment sur les questions économique et migratoire, et malgré quelques récriminations plus oratoires qu'efficaces, par cette sarabande effrénée de responsables (?) politiques.

    « Basta ! », se sont donc écriés les Italiens. À quoi Matteo Renzi a rétorqué, au soir-même de sa défaite : « Je n'imaginais pas qu'ils me haïssaient autant ! »

    Triste aveu de ce fossé qui va s'agrandissant entre l'idéologie qui tient désormais lieu de politique universelle en Europe et les Européens.

    Il ne suffira sans doute pas à son successeur de se contenter, comme l'homme qui vient de démissionner, de quelques jérémiades contre la ligne imposée par Bruxelles, tout en en appliquant, pour la plus large part, la politique. Après le Brexit, après l'élection de Donald Trump, après même l'élection présidentielle autrichienne, les Italiens ont compris, comme un certain nombre d'autres européens, que la prison de verre qu'on leur affirmait nécessaire pouvait se fissurer...

    En France, il est sans doute trop tôt pour que cela se produise. Les Français se veulent adultes, et acceptent donc, tels les moutons de Panurge, toutes les billevesées du monstre bruxellois. Et l'élection d'une Marine Le Pen n'y changerait,

    malgré ses rodomontades, pas grand chose, tant elle a abdiqué, dans sa purge dédiabolisante, la plupart des idées de droite qui faisaient la force intellectuelle du parti reçu en héritage...

    Les doutes d'Angela Merkel

    À Berlin, en revanche, Angela Merkel semble s'inquiéter de voir le boulet contestataire se diriger vers elle. Au-delà de l'opposition marquée de l'AfD, une majorité grandissante d'Allemands manifeste qu'ils ne supportent plus sa politique. Que l'on songe que, dès janvier dernier, ils étaient 40 % à souhaiter sa démission !

    Il est vrai que l'on ne peut demander impunément à ses compatriotes d'admettre une politique qui détruit les frontières pour laisser entrer, quelque triste que soit son histoire, une faune qui viole leurs femmes et leurs filles. Du Nouvel an de Cologne au viol et au meurtre de Maria Ladenburger, fille d'un haut dignitaire européiste, par un Afghan, il n'y a plus place chez eux pour quelque commisération que ce soit. Charité bien ordonnée...

    Angela Merkel l'a bien compris, qui cherche à recouvrer sa réputation d'énergie, en dénonçant il y a quelques jours l'immigration et le multiculturalisme, et en proposant en pratique de faire interdire le voile intégral.

    En s'exprimant ainsi, elle espère bien persuader ses compatriotes de lui renouveler leur confiance l'année prochaine.

    Saura-t-elle leur faire oublier, ce disant, que la politique qu'elle dénonce verbalement aujourd'hui est celle qu'elle a menée depuis des années ?

    Mieux : saura-t-elle leur faire admettre que cela n'a rien à voir avec la mondialisation dont elle se veut l'un des principaux chantres, allant jusqu'à déclarer, sur le site officiel de la chancellerie, qu'il est hors de question de revenir à l'époque du monde « pré-mondialisé » ?

    Avant de voter, Berlin devrait méditer l'exemple de Rome...

    Hugues Dalric monde&vie 15 décembre 2016

  • Ragots, contrevérités, médiamensonges, etc. ! Obama tire ses dernières cartouches…

    Plus on approchait de la passation du relais, plus les attaques Vs Donald J. Trump ont fait florès. Du glauque à tous les étages & Une ambiance de fin de règne qui ne grandit guère le locataire sortant de l’Oval Room, Obama; qui, pourtant, n’en avait pas besoin…

     Quid, ce jour, du vote des Grands électeurs ?

    Jacques Borde. Eh, oui, nous y sommes ! Effectivement, Donald J. Trump va faire face à la décision des 538 Grands électeurs, chargés de confirmer son élection à la tête du pays.

     Et si ça n’était pas le cas ?

    Jacques Borde. Cela semble difficile comme gageure pour ses adversaires. Trump,a obtenu le vote de 306 Grands électeurs contre 232 pour Hillary R. Clinton. La barrière minimum à atteindre pour être élu étant de 270…

    Donc comme l’a noté Valérie de Graffenried, du Temps, « Il faudrait non seulement que 37 délégués pro-Trump s’abstiennent, mais en plus que leur vote se reportent sur Hillary Clinton, avec une voix de plus, pour changer le résultat et la faire élire »1. Et, encore, cela ne suffirait pas, car « … il faudrait que 37 grands électeurs s’abstiennent pour que le milliardaire ne puisse pas devenir président des États-Unis. Hautement improbable »2.

    Et, aucun ne peut changer d’avis ?

    Jacques Borde. Si. D’ailleurs, le Texan Chris Suprun a officiellement annoncé qu’il ne voterait pas pour Trump.

    Mais, en l’espèce, retourner leur veste n’est pas évident pour les Grands électeurs. « Car », rappelle encore Valérie de Graffenried, « leur mission première, outre élire le président des États-Unis, est bien de représenter le vote des électeurs de leur État. Changer d’avis reviendrait en quelque sorte à les trahir. Ils sont donc tenus de respecter leur mandat »3. Certains États ne permettent même pas de changer de vote.

    En plus, cela leur collerait pas mal à la peau, d’où leur faible nombre dans l’histoire politique du pays : 82 depuis 1787 et seulement 9 depuis la 2ème Guerre mondiale.

    Et les dernières attaques d’Obama visant la Russie et Poutine ?

    Jacques Borde. (Sourire). Quelque part, tout ça ressemble un peu aux ultimes pitreries d’un vieux clown triste ne faisant plus rire personne et venant de se faire licencier par le patron du Cirque ! Je hasarderai quelques remarques en vrac :

    1- C’est plutôt l’hôpital qui se fout de la charité. En effet, comme l’a relevé Eber Addad : « Pendant que la Secrétaire d’État Hillary Clinton signait personnellement une transaction permettant au conglomérat russe Uranium One de prendre une participation dans 20% du stock d’uranium US… juste quelques temps plus tard Uranium One faisait une donation de 2 M$US à la Fondation Clinton et Bill donnait une conférence à Moscou payée 500.000 $US et c’est Donald Trump qui serait le « complice » des Russes ! ».

    2- C’est, aussi, à peu près n’importe quoi. Obama affirme que ses entretiens avec Poutine en septembre dernier ont poussé Moscou à arrêter son hacking ! Donc, à prendre Barack H. au pied de la la lettre, les Russes ne sont pas intervenus dans les élections. Obama devrait se lancer dans une carrière d’auteur de science-fiction. En effet, il semble avoir un don assuré pour un domaine précis de ce genre littéraire : l’uchronie4 !

    3- Plus gênant, en revanche : le président sortant, Barack H. Obama, avant de passer la main au président montant, Donald J. Trump, tente bien de lui glisser un maximum de peaux de banane pour plomber la normalisation que la nouvelle administration entend entamer avec la Russie.

    Et c’est possible ?

    Jacques Borde. En géopolitique, rien n’est jamais acquis d’avance. Ni dans un sens ni dans l’autre ! Mais le challenge du président sortant n’est guère aisé. Il n’a plus beaucoup de traits dans son carquois. Et, surtout, il suffit au Kremlin de ne pas répondre à ses ultimes provocations. Ou, mieux, à y répondre en ridiculisant Obama. Ce que, pour l’instant, les Russes réussissent assez bien. Comme quoi tout arrive !

    De plus n’oublions pas que le successeur du désastreux John F. Kerry au poste de US Secretary of State, va être Rex W. Tillerson5 qui est un familier du président russe, Vladimir V. Poutine.

     Donc les relations russo-américaines ne devraient pas pâtir du combat retardateur d’Obama et son équipe ?

    Jacques Borde. Non, sérieusement, je ne pense pas. Comme l’a fait remarquer, sur BFM.TV, l’ambassadeur russe à äris, Alexandre C. Orlov, « Barack Obama n’est plus président des États-Unis. Enfin si, mais seulement officiellement. Il peut dire tout ce qu’il veut (…). Dans nos relations avec les États-Unis, on se dirige vers une normalisation grâce à Donald Trump ».

    Il y a même fort à parier que l’une des premières destinations du nouveau US Secretary of State sera la Russie. Pour y éteindre les dernière fumerolles des incendies allumés par l’administration Obama.

    Finalement, cette nouvelle donne semble vous plaire ?

    Jacques Borde. Tout à fait. Je partage là l’analyse de Caroline Galactéros, lorsqu’elle nous dit que « Trump a dit qu’il souhaitait s’entendre avec Moscou pour combattre un péril commun. C’est une véritable révolution, extraordinairement positive, que nous devrions prendre en compte au lieu de nous en indigner ! Il a choisi un secrétaire d’État de grande qualité qui connaît et aime la Russie. De quoi se plaint-on ? Nos critiques, nos doutes pusillanimes sont des enfantillages. À croire que l’on préfère la bonne vieille et stérile Guerre froide qui fait le jeu des pires démons et à coup sûr de nos ennemis qui fouillent les plaies béantes de notre Occident écartelé. Alors, plutôt que d’ouvrir les yeux, au plus haut niveau – celui du président Obama et de Hillary Clinton, vaincue mais décidée à nuire –, on fait tout ce raffut à Washington sur l’ingérence russe supposée dans la présidentielle. Et il faut craindre que tout sera tenté pour faire avorter ce projet de rapprochement pragmatique avec la Russie, si salutaire pour le monde pourtant »6.

    Un rapprochement pragmatique et salutaire. Franchement, que demander de plus ?

     Bien sûr, vous ne croyez pas à la menace géostratégique de la Russie ?

    Jacques Borde. Non. Regardons simplement les chiffres ! Que nous apprend le rapport annuel Jane’s Defense Budgets qui analyse les dépenses militaires de 105 pays ?

    Primo, que les États-Unis restent largement en tête, avec leurs 622 Md$US dépensés en 2016, soit 40% des dépenses militaires mondiales. « Depuis le 11 septembre 2001, les États-Unis ont dépensé plus de 9.350 Md$US pour leur Défense », relève le rapport. Qui dit mieux ?

    Secundo, qu’en Russie, a contrario, le budget militaire 2016 a été marqué par la première réduction des dépenses militaires depuis la fin des années 1990. Du coup, la Russie est passée au 6ème rang mondial. Une tendance qui devrait d’ailleurs se poursuivre : « Nous nous attendons à ce que le budget de la Défense russe baisse à nouveau l’an prochain et il se situera sous celui la France en septième position d’ici 2020, sur la base des plans actuels, avec un budget total de défense de 41,4 Md$US » expliquent ainsi les analystes, mandatés par Jane’s.

    Franchement étrange pour de grands méchants qui, selon nos Je Suis Partout, s’apprêteraient à se jeter à la gorge de la moitié de la planète…

    Sinon, comme l’a fait une amie sur la Toile, je finis par m’interroger sur l’intelligence – ou la mala fides, ce qui revient au même – d’Obama…

    Dans quel sens ?

    Jacques Borde. Parce que, quelque part, venir se plaindre des piratages informatiques de la Russie, sans les prouver par ailleurs, révélant les failles de sécurité dans le travail de Clinton (qui auraient influencé les électeurs), c’est stupide.

    Ce faisant, Obama révèle surtout que des dossiers sensibles ont pu être consultés et diffusés (voir le travail de Wikileaks, notamment, avant d’incriminer les SR russes) par la stupidité d’une prétendante à la Maison-Blanche, ayant occupé des fonctions importantes : celles de US Secretary of State, ce qui n’est pas rien.

    Obama, in fine, devrait remercier les Russes (et pas seulement les Russes d’ailleurs) d’avoir soulevé le problème. Eux ne s’en sont pas servis pour mener une guerre, juste pour mettre sur la table une vérité nécessaire au choix d’une des personnes les plus puissantes du monde.

    Il n’aurait pas mieux valu que l’affaire des mails ne sorte pas ?

    Jacques Borde. Ah, bon ! Et pourquoi ? Donc, si je vous suis : quand un politique fait des conneries, les électeurs doivent l’ignorer ? C’est ça l’honnêteté pour la gauche (sic) américaine ? Comme en France, finalement !

    Notes

    1 Le Temps .
    2 Le Temps .
    3 Le Temps ..
    4 Cf. Wikipédia : « genre qui repose sur le principe de la réécriture de l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé (…). On utilise également l’anglicisme  »histoire alternative » (alternate history). L’histoire contrefactuelle et l’uchronie se distinguent par la prééminence donnée soit à l’événement déclencheur (histoire contrefactuelle), soit à ses suites fictives (uchronie). Lorsqu’elle est associée à des moyens techniques qui permettent de remonter dans le temps et donc de modifier le passé, l’uchronie est directement associée au genre de la science-fiction ».
    5 Pdg du géant pétrolier ExxonMobil.
    6 Figaro.Vox .

    http://www.voxnr.com/7214/ragots-contreverites-mediamensonges-etc-obama-tire-ses-dernieres-cartouches

  • Journal du Lundi 19 décembre 2016 - Politique / La Belle Alliance prend déjà l’eau

  • Ne l’appelez plus jamais Farid… (Fillon)

    Les quelques « Farid Fillon » qui ont commencé à fleurir sur le Web effraient l’équipe du gagnant de la primaire républicaine. Le phénomène « Ali Juppé » a bien rendu service, mais les plaisanteries les meilleures sont les plus courtes, n’est-ce pas ? Il suffit, maintenant. Pour Alain, on a bien rigolé, mais ça va… On arrête !

    Campagne de caniveau, fake, photomontages… La presse politiquement correcte n’en peut plus de dénoncer ces odieuses campagnes. La petite fille voilée posant aux côtés de François Fillon à l’occasion de l’inauguration de la grande mosquée d’Argenteuil ne semblait pas déranger le Premier ministre qu’il était, venu tout spécialement couper le ruban au mépris de la loi de séparation de 1905. Il n’y a aucun photomontage, pas plus que de caniveau, zéro fake, juste une réalité insoutenable pour le journaliste bien-pensant. Rappeler cette réalité est mal. Un acte nauséabond, horrible et, bien entendu, d’extrême droite. En règle générale, tout ce qui contrarie la ligne définie par le bobo est d’extrême droite. Bientôt, le monde entier sera d’extrême droite, excepté quelques héros dont on rencontre les plus beaux spécimens dans les rédactions de BFM TV, Europe 1, France 5, etc.

    Lire la suite

  • Les Etats-Unis vers la guerre civile ?

    Nos medias psyttacistes répètent avec gourmandise les allégations que leurs homologues et modèles Outre Atlantique propagent au sujet de l’interférence supposée de la Russie dans le processus électoral US, par hackers interposés. Trump ne serait rien de moins qu’une poupée aux mains de Poutine, … L’enjeu est, ni plus ni moins, de convaincre une partie des grands électeurs de ne pas suivre la vox populi et de ne pas élire Donald Trump comme nouveau POTUS (president of the united states).

    Il n’est certes pas facile de s’y retrouver dans cet imbroglio d’accusations et de dénégations.

    Nous vous proposons trois contributions, comme antidote (partiel, relatif, comme pour la Syrie), à la confusion ambiante.

    Un article du Daily Mail (en anglais uniquement) présentant un ancien diplomate britannique comme le principal relai entre une source au parti démocrate US et le site Wikileaks,

    Une recension de l’analyse des accusations de hacking russe, faite par une association de vétérans des services de renseignements US, qui s’est illustrée dans un passé récent par une défense remarquée d’un certain nombre de vérités factuelles contraires aux intérêts et à la propagande des néo-cons (qui osent tout, et c’est d’ailleurs à ça qu’on les reconnait J !),

    Une passionnante analyse du rôle de ce qu’il est convenu d’appeler l’Etat profond (deep state) aux Etats-Unis, et notamment dans la crise actuelle dont une des suites possibles est ni plus ni moins la guerre civile.

    Nous soulignons que les deux derniers liens mènent à un site qui permettait naguère à un lecteur assidu d’envisager très sérieusement la victoire de Trump, c’est dire que ses analyses ne sont pas à considérer avec la même défiance systématique que celle à appliquer aux medias français.

    Sur la définition de l’Etat profond, pour ceux qui n’auraient pas le temps (vraiment, quel dommage !) d’aller consulter les liens, nous reproduisons volontiers cet extrait, éclairant sur la nécessité et les modalités de restauration de l’Etat régalien, partout où l’urgence s’en fait sentir, et particulièrement chez nous.

    « A partir de ce constat, il nous apparaît évident qu’un effort de définition doit être fait, pour permettre l’utilisation de l’expression, sinon apparaît un risque grave de faux sens, sinon de contresens qui peut subvertir non seulement le raisonnement mais le jugement lui-même. Le côté éminemment attirant de l’expression, – on dirait son côté dialectiquement ‘sexy’, – impose d’autant plus cette mise au point. L’“État profond” (les “Organes”) est bien ce qui a sauvé la Russie entre les années-Eltsine et les années-Poutine, comme Bhadrakumar (NDPC : contributeur du site dedefensa) le fait remarquer. C’est ce qui a fait fonctionner la IVème République, malgré un appareil politique d’une faiblesse inimaginable, et qui a permis à de Gaulle de disposer, dès 1958, des outils nécessaires pour le lancement immédiat de sa grande politique.

    Dans ce cas, l’“État profond” n’est pas mauvais en soi ; il est le complément nécessaire du régime démocratique qui a absolument montré au bout de deux siècles d’usage et d’usure ses limites catastrophiques. Selon les situations respectives qu’on a identifiées, l’“État profond” redresse à l’avantage du bien public la faiblesse fondamentale de la démocratie ou bien utilise au profit d’intérêts particuliers la faiblesse fondamentale de la démocratie, qui est l’impuissance totale de ce régime politique à assurer une continuité historique et principielle à cause de sa soumission à une ou à des puissances extérieures à lui, à leurs intérêts changeants, à leurs opinions fluctuantes.

    Lire la suite "Les Etats-Unis vers la guerre civile ?"

    Paula Corbulon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • « La Droite hors les murs s'est trouvé en Fillon un candidat tout à fait honorable »

    Entretien avec Bruno Larebière

    Bruno Larebière est un analyste politique bien connu à droite, qui envoie occasionnellement des entretiens à Minute ou au site Atlantico. Dans son analyse, le moins que l'on puisse dire est qu'il ne manie pas la langue de bois !

    Bruno Larebière, comment interprétez-vous le succès de François Fillon à la primaire de la droite ? Est-ce, pour le vainqueur, le résultat d'une opportunité qu'auraient saisie les électeurs, pressés de mettre au rencart deux vieilles gloires politiciennes, Sarkozy et Juppé ? Ou est-ce une lame de fond qui exprime la montée irrésistible de la droite dans le pays ?

    Les scores remarquables obtenus par François Fillon aux deux tours de la primaire de la droite et du centre marquent la conjonction de ces deux éléments. Au premier tour, Fillon a clairement bénéficié d'un vote de rejet de la personne de Nicolas Sarkozy, élu en 2007 sur son énergie et sa promesse de rupture avec Mai 68, battu en 2012 et éliminé de la primaire avec un score chiraquien(1) sur son agitation permanente, son inconstance, sa dévalorisation de la fonction présidentielle et son implication dans les « affaires ».

    Le second tour de la primaire, en revanche, est venu établir que si l'électorat de droite avait voulu se défaire de Nicolas Sarkozy une semaine plus tôt, François Fillon lui étant apparu, sur la base des sondages, comme le meilleur instrument pour s'en débarrasser, il ne rejetait pas l'ensemble de son œuvre, sinon son premier ministre aurait à son tour subi ses foudres. Or non seulement Fillon l'a emporté 66,5 % des suffrages face à Alain Juppé dans un climat digne de l'entre deux tours de la

    présidentielle de 2002, la reductio ad hitlerum de Jean-Marie Le Pen étant juste remplacée par une reductio ad petainum de Fillon, mais je me suis livré à un petit calcul assez éclairant.

    Si l'on retranche des résultats de ce scrutin les 15 % d'électeurs de gauche qui sont venus voter, soit 600 000 personnes dont on voit mal comment elles auraient pu apporter ne serait-ce qu'une part marginale de leurs suffrages à François Fillon, le triomphe tourne au plébiscite. Sur les seuls électeurs de droite - et même du centre -, François Fillon l'a emporté face à Alain Juppé avec près de 80 % des voix !

    Dire, en citant Paul Claudel, que François Fillon est « sorti premier d'un concours de circonstances » est fort drôle mais je pense que cette appréciation minimise grandement que ce second tour vit s'opérer un véritable choix politique en faveur de celui qui avait déclaré entre les deux tours, sous les ovations de la foule, porter un projet « qui ne cherche ni à imiter la gauche ni à lui plaire », « un projet qui assume sa radicalité ». C'est bien celui qui a été perçu comme le « candidat de droite, porté par un peuple de droite, avec un programme pour la France », qui a triomphé de celui qui, au même moment, se flattait de pouvoir « rassembler la droite et les centres », dans une méconnaissance totale de la sociologie électorale du pays.

    Je rappellerai également que, des mois durant, il nous fut expliqué que plus le corps électoral de la primaire serait large - au-delà de trois millions de participants nous disait-on -, plus la victoire d'Alain Juppé serait assurée, tandis qu'un corps électoral restreint à noyau dur assurerait le succès de Nicolas Sarkozy. Or il y a eu au moins 4,4 millions d'électeurs - sans doute plus si l'on comptabilise ceux qui n'ont voté qu'à un seul des deux tours - et Alain Juppé, le candidat chéri des médias, l'homme qui donnait à la « droite » l'assurance d'accéder à la présidence de la République quel que soit le candidat, PS ou FN, qui lui serait opposé, l'homme de la pensée consensuelle, a été laminé. Traduction : le « peuple de droite » s'est mobilisé et a voté à droite. Je ne sais pas si cette poussée de la droite est « irrésistible », elle est en revanche manifeste, et massive, dans la victoire de François Fillon.

    À quelles conditions François Fillon est-il capable de rassembler la droite pour gagner non plus une primaire mais une élection au suffrage universel ? Devra-t-il faire des « concessions » et revenir à un programme de « président normal », à la Juppé ?

    En mars dernier, j'expliquais dans vos colonnes qu'il existait un « boulevard à droite » pour celui ou celle qui défendrait « une ligne nationale, conservatrice et libérale : affirmation de l'autorité de l'État français, défense des valeurs traditionnelles, restauration des libertés économiques ». Celui qui tiendrait ce langage « en ayant la stature d'un homme d'Etat, avais-je ajouté, prendra une sérieuse option sur l'électorat de droite ». Bingo !

    D'aucuns me diront que Fillon est dans la posture. Peut-être, mais ce n'est pas le sujet. Avant de critiquer, il faut comprendre. Et la clef de compréhension de la victoire de François Fillon à la primaire est que, dans la dernière ligne droite de la primaire, il est apparu comme le « représentant crédible » que je cherchais en vain en mars, époque où Fillon était crédité de moins de 10 % des intentions de vote.

    La tentation de contraindre Fillon à faire des concessions, autrement dit à édulcorer le discours qui a fait son succès, est née dès le soir du second tour de la primaire chez ceux qui, bien obligés de se ranger derrière sa candidature, n'en gardaient pas moins l'espoir de prendre une revanche sur la dérouillée qu'ils venaient de subir. Ce sont les juppéistes qui, après avoir montré comment on perd une primaire, viennent en effet expliquer comment on gagnerait une présidentielle.

    Je vais être très clair : si François Fillon fait des concessions par rapport au discours qu'il a porté durant la primaire et aux engagements qu'il a pris, il est mort. S'il affadit son discours, il est mort. S'il fait des concessions aux centristes, il est mort. Je ne parle même pas de devenir un « président normal », comme vous le dites, peut-être en allusion ironique aux années d'anormalité que nous venons de vivre.

    L'élection présidentielle se gagnera à droite pour la raison principale que la France est majoritairement de droite, bien plus encore qu'elle ne l'était lorsque Nicolas Sarkozy l'a emporté, et d'une droite encore plus demandeuse d'autorité, de valeurs, d'identité et de liberté - ce dernier point est d'ailleurs central dans le discours de François Fillon.

    La chance ou l'art de François Fillon est d'avoir su rassembler les droites autour de sa candidature, toutes tendances confondues. Elles se sont retrouvées dans tout ou partie de son projet alors qu'elles sont très diverses et souvent antagonistes. C'est en renforçant cette union des droites qu'il l'emportera, en convaincant du bien-fondé de son projet et en attirant sur ses positions l'électorat modéré, et certainement pas en partant à la quête de cette « majorité » qui n'existe pas et n'a même pas été capable d'assurer la victoire d'Alain Juppé. Le cœur de son électorat le quitterait aussitôt et c'en serait fini de la dynamique créée.

    Faut-il selon vous un programme recentré sur l'économie et qui fasse l'impasse sur les questions de société ? Ou au contraire un programme symboliquement fort dans le domaine sociétal, à faire valoir dès les premiers mois du quinquennat ?

    Les deux mon général, mais pas de manière programmatique. Je m'explique.

    Depuis les 101 propositions du candidat Mitterrand en 1981, il serait de bon ton de se présenter à l'élection présidentielle avec un programme de préférence le plus détaillé possible.

    Pour l'anecdote, mais je la crois significative, Bruno Le Maire a cru à cette fable. À la primaire - au premier tour donc de cette élection présidentielle à quatre tours -, il s'est présenté avec un programme, improprement baptisé « contrat présidentiel », qui faisait très exactement 1012 pages. Il y en avait pour tout le monde, jusqu'à la révision du « plan loup » à « coût constant » - authentique ! ça prenait même trois pages. Ça a fait 2,40 %.

    La réalité, c'est qu'on se moque bien du programme. Emmanuel Macron l'a dit en termes crus le 1er décembre sur RTL et je partage entièrement son point de vue : « On se fout des programmes ! Ce qui importe, c'est la vision, c'est le projet. »

    Les électeurs ne se prononcent pas par rapport à un programme mais par rapport : 1. à un homme (a-t-il les qualités requises pour être chef de l'État ?) ; 2. à son projet, c'est-à-dire à sa vision de la France exposée dans ses grandes orientations.

    On peut même dire qu'au fil de la campagne, ces deux aspects finissent par n'en faire qu'un. Ils se mettent à former un tout par la fusion du contenant et du contenu, jusqu'à offrir au peuple, lorsque c'est réussi, la figure du monarque républicain dans toute sa plénitude, ce à quoi François Mitterrand est le dernier à être parvenu.

    D'où l'importance de la campagne électorale, au cours de laquelle va s'opérer (ou pas) cette alchimie par la jonction entre l'image donnée par le candidat Fillon et la résonance de la globalité de son projet auprès de l'électorat.

    Diriez-vous que François Fillon est aujourd'hui le candidat de la rupture et que c'est ce qui fait son succès ?

    C'est ainsi qu'il apparaît en effet, en rupture avec l'ensemble des politiques pratiquées depuis 1981 - voire depuis l'élection de Valéry Giscard d'Estaing, qui lui a pourtant apporté son soutien.

    Cela peut paraître paradoxal si l'on pense que Fillon obtint son premier ministère dans le gouvernement d'Edouard Balladur en 1993, qu'il fut à maintes reprises ministre de Jacques Chirac et qu'il fut l'unique premier ministre du quinquennat de Nicolas Sarkozy, sans parler de ses mandats parlementaires, mais c'est une erreur de croire que Fillon et Sarkozy d'une part, Valls et Hollande d'autre part, sont sur le même plan.

    Autant Manuel Valls est contraint de chercher à valoriser le quinquennat de François Hollande, faute de pouvoir s'en démarquer - et faute d'avoir démissionné à temps comme sut le faire Jacques Chirac en 1976 -, autant François Fillon n'est pas tenu pour coresponsable du côté obscur - et néanmoins clinquant - du quinquennat de Nicolas Sarkozy dont on a assez dit qu'il fut une hyper-présidence, donc de la seule responsabilité du président de la République.

    Avec le recul, Nicolas Sarkozy lui a même rendu service en le traitant de simple « collaborateur ». Si l'expression fut humiliante, elle l'a au final dégagé de toute obligation in solidum à l'égard des électeurs-créanciers. Et François Fillon apparaît en conséquence comme celui qui, ayant beaucoup enduré mais ayant toujours servi dignement et sans s'épancher, est un homme d'expérience bien plus qu'un homme du passé.

    Plus profondément, si François Fillon apparaît aujourd'hui comme le candidat de la rupture, c'est parce que la rupture, aujourd'hui, c'est l'ordre. Pas seulement au sens de l'ordre retrouvé par le rétablissement de la sécurité publique, mais quasiment au sens d'ordre naturel des choses tel qu'on pense l'avoir connu jusqu'à la présidence de Georges Pompidou incluse.

    Je note d'ailleurs que les analyses de deux personnalités aussi différentes qu'Eric Zemmour et Jean-Yves Camus convergent en cette direction. Le premier estime que le défi qui se présente à Fillon est d'être Pompidou sinon rien ; le second rattache Fillon à l'ordo-libéralisme, ce qui me paraît particulièrement juste. Son cocktail d'autorité, de conservatisme et de libéralisme fait en effet de lui un ordo-libéral.

    La fameuse « ligne Buisson », dans laquelle se reconnaît depuis les Journées de Béziers la « droite hors les murs », est-elle désormais orpheline ?

    Il faut arrêter de se voiler la face : elle a déjà basculé en grande partie dans le camp de Fillon, quelles que soient les déclarations de façade destinées à ménager les susceptibilités ou à se donner le temps de préparer les esprits à un ralliement ultérieur. Je ne voudrais pas désespérer Billancourt mais c'est Boulogne qui est en train de gagner le derby. À cet égard, je suis stupéfait de voir que le Front national, qui n'avait que quelques signaux à adresser pour obtenir le ralliement de représentants influents de la « droite hors les murs », prend plaisir à multiplier les prises de positions et déclarations qui en ont ruiné tout espoir. Je ne pense plus seulement à Florian Philippot, passé maître dans le sabotage de toutes les tentatives de main tendue à la droite au point qu'il faut maintenant se demander quel est son véritable but, mais aussi à Marine Le Pen elle-même.

    Quand David Rachline, son directeur de campagne, signifie on ne peut plus clairement aux cadres qui ne sont pas totalement d'accord avec les positions nouvelles de Marine Le Pen sur l'avortement que personne ne les oblige à rester, cela va bien au-delà de l'affirmation de la ligne du parti.

    Le message, tel qu'il a été reçu, est que c'est donc vers François Fillon qu'il faut se tourner si l'on veut avoir encore la possibilité de disposer non seulement d'une liberté de parole mais aussi de sa liberté de conscience. On en est là ! Chez Fillon, au moins, on peut dire que « philosophiquement et compte tenu de [sa] foi personnelle », on reste opposé à l’IVG, même si, politiquement, on ne reviendra pas dessus. Dans la mesure où l'on sait que chez Marine Le Pen, on ne reviendra pas non plus dessus, mais qu'au surplus on y serait tenu de réserver ses états d'âme à son confesseur, le choix est vite fait.

    À défaut d'un leader issu de ses rangs ou qui défende l'entièreté de ses convictions, cette « droite hors les murs », que vous semblez craindre de voir reléguée dans un orphelinat, s'est donc trouvée en Fillon un candidat somme toute tout à fait honorable, et qui, du moins, la respecte. Deux courants se dessinent : ceux qui vont se rallier ou l'ont déjà fait, et comptent veiller de près à ce qu'il ne dévie pas de sa ligne, ayant même déjà pris des dispositions pour, espèrent-ils, l'ancrer aussi à droite que possible sur les questions majeures de l'identité et de la souveraineté ; et ceux qui, doutant qu'il ait vraiment à cœur de concrétiser les espoirs qu'il suscite mais étant encore plus rebutés par la ligne souveraino-progressiste et national-étatiste du Front national, ont décidé d'inscrire la poursuite de leur action métapolitique dans son sillage.

    On peut évidemment s'étonner de ces faveurs accordées à celui qui n'a nulle intention de revenir sur le « mariage pour tous » au détriment de celle qui assure vouloir l'abroger, mais on en revient à ce que je vous disais sur l'importance de la tonalité générale du projet, qui prime sur le programme, et sur l'importance des signaux. Deux exemples de ce qui séduit cette « droite hors les murs » dans le discours de Fillon : alors que Marine Le Pen s'arc-boute sur une conception extensive de la laïcité qui en viendrait à contraindre les catholiques pour ne pas froisser les musulmans, François Fillon se refuse à durcir les règles de la laïcité au motif qu'il n'y a qu'une seule religion qui menace la France ; de même affirme-t-il que s'il faut profondément revoir la construction européenne, il n'en existe pas moins une civilisation européenne qu'il est de notre devoir de défendre, ce qui tranche là encore avec le discours de Marine Le Pen.

    Le cadre que pose Fillon permet à la « droite hors les murs » d'envisager de pouvoir, sinon s'y épanouir, du moins s'y mouvoir.

    Propos recueillis par Alain Hasso monde&vie 15 décembre 2016