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élections - Page 399

  • François Fillon, l'espoir invertébré

    À l’inverse de ce qu’écrivait mon ami Bruno Larebière dans le précédent numéro de monde&vie, il ne m’est pas possible de voir en Fillon le candidat de la « droite hors les murs »...

    « Je suis gaulliste et de surcroît je suis chrétien, cela veut dire que je ne prendrai jamais une décision qui sera contraire au respect de la dignité humaine, au respect de la personne, de la solidarité », a déclaré François Fillon, le 3 janvier sur TF1. Reste que les gaullistes sont loin d'avoir toujours respecté la dignité humaine, et quant à celle de la personne, elle n'a pas empêché le chrétien Fillon d'avoir voté toutes les lois socialistes favorables à l'avortement.

    Je ne lui reproche certes pas d'avoir fait état de sa foi chrétienne, ce dont s'indignent un Guaino ou un Bayrou (ce dernier avait déjà été l'un des seuls politiciens à protester contre la décision de Jacques Chirac de mettre les drapeaux en berne après la mort du pape Jean-Paul II...) Mais quel espoir placer en lui, dans l'éventualité où il serait élu président de «la République en 2017 ? Établi au cœur du système, il appartient pleinement à la droite « dans les murs », qui a avalé tous les crapauds que la gauche lui présentait, en en redemandant. Depuis le début de sa carrière voilà plus de 36 ans, cinq fois ministre, dans le gouvernement de Balladur, puis dans ceux de Juppé et de Raffarin sous la présidence dé Chirac, enfin premier ministre pendant tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy, François Fillon a soutenu et été associé à la politique de cette pseudo-droite conservatrice de tous les abandons, qui a conduit le pays (en alternance complice avec les socialistes) à la situation dans laquelle il se trouve. La juge-t-on si bonne qu'il faille le remercier ?

    Pendant toutes ces années, le principal acte de courage de Fillon aura consisté à réformer le régime de retraites des fonctionnaires, lorsqu'il était ministre des Affaires sociales, en 2003. Mais il avait alors suffi d'une visite de François Chérèque, le secrétaire général « réformiste » de la CFDT, pour que le ministre consentit aux syndicalistes du public toutes les compensations qu'ils souhaitaient, sans souci de leur financement. Chirac le voulait comment l'eût-il refusé ?

    « Courage Fillon » !

    L'anecdote est révélatrice. Devenu premier ministre de Sarkozy, Fillon, de même, a tout consenti et tout signé l'ouverture à gauche, le traité de Lisbonne, la constitution du conseil français du culte musulman, le maintien de l'immigration au niveau de 200 000 entrées par an, le pouvoir de flicage conféré à la Halde, la discrimination prétendument « positive », la catastrophique réforme des collèges inspirée par Richard Descoings, l'introduction par son ministre Chatel de l'idéologie du genre dans les programmes scolaires, l'explosion de la fiscalité et de la dette publique. Sur ce dernier chapitre, il avait, il est vrai, annoncé la faillite financière de la France, mais sur le reste, a-t-il jamais protesté ? Il se préoccupe aujourd'hui du sort des chrétiens d'Orient, ce qui est à son honneur, mais s'en souciait-il lorsque Sarkozy et Juppé contribuaient avant Hollande et Fabius à déstabiliser cette région par leur politique en Libye et en Syrie ?

    Il est vrai que l'ancien premier ministre s'est plaint de la manière de gouverner « clanique » de Nicolas Sarkozy, qui l'aurait mal traité. À en croire Patrick Buisson, le roquet des Hauts-de-Seine l'avait même surnommé « courage Fillon ! » Mais s'il était si malheureux, que n'a-t-il démissionné ? Son influence auprès de Sarkozy se réduisit paraît-il au maintien au gouvernement de son amie Roselyne Bachelot, qui attendit comme lui que la gamelle fût vide pour trouver la pâtée saumâtre. « Le pauvre homme ! », aurait dit Orgon.

    Parce que sa réussite à la primaire a permis d'éviter le retour de Sarkozy ou la candidature de Juppé, il nous est présenté comme le candidat naturel des catholique et de La Manif Pour Tous, réduite aux acquêts du du groupe « Sens commun ». Cette espérance répond à la soif de victoire d'une fraction de l'électorat conservateur accoutumée à élire la droite « dans les murs », qui s'essuie pourtant les pieds sur elle depuis des décennies. Mais Fillon n'est jamais qu'un moindre mal. Comment oublier qu’il fut le ministre de Juppé lorsque celui-ci était chef du gouvernement, et vice-versa ? Entre les programmes des deux hommes, il n'existe (sauf en politique étrangère) qu'une différence de degré, pas de nature, encore cette différence de degré est-elle faible. Et il est à la fois symbolique et révélateur qu'au lendemain de sa victoire, Fillon ait « récupéré » comme porte-parole celui du maire de Bordeaux, le calamiteux Benoist Apparu, type du politicien « dans les murs ». Il eût été très étonnant qu’il fit appel à une personnalité « hors les murs », comme Robert Ménard, par exemple.

    Est-ce sur cet invertébré qu'il faudra compter désormais pour restaurer le prestige et la parole de la France dans le monde ? À cinq mois de l'élection, Fillon accuse déjà physiquement les effets et les ravages des premiers bombardements médiatiques; il était déjà gai comme un pinson déplumé, le voici lugubre comme une dinde à la veille de Noël. À le voir si déprimé, me viendrait presque l'envie de lui taper dans le dos pour lui faire cracher ses humeurs noires, et de dire à ce droopy de la Sarthe « Allez, quoi, mon petit vieux, fais rillette aux électeurs ! »

    Eric Letty monde&vie  12 janvier 2017

  • La déroute annoncée de François Fillon (2/2)

    Suite de Le faux succès des primaires et la déroute annoncée de François Fillon (1/2)

    La bien-pensance médiatique – celle qui ne jure que par le duopole libéral-libertaire des « Républicains », du P « «S » et de leurs affidés – a tôt fait de présenter François Fillon comme un futur président de la République en puissance étant donné l’état de déliquescence plus qu’avancé de sa (pseudo) alternative (faussement) de gauche que représente le P « S », et ce quel que soit le candidat qui sortira des primaires de ce dernier.

    François Fillon a effectivement réalisé une excellente campagne des primaires « de la droite et du centre » :

    •  en attirant à lui la droite catholique traditionnelle clairement méprisée par Alain Juppé, plus que lassée par les tours de girouette de Nicolas Sarkozy, consciente des chances infiniment maigres de son propre candidat (JeanFrédéric Poisson) et lassées d’être perpétuellement non représentée dans les appareils de partis ;
    • en se présentant comme la réelle et seule alternative crédible au centrisme bobo, relativiste et multiculturaliste d’Alain Juppé d’une part, aux outrances vides de réel contenu de Nicolas Sarkozy d’autre part (ce que n’est pas parvenu à réaliser Bruno Le Maire) ;
    • et surtout en ouvrant grand son programme aux intérêts du grand patronat, de la finance et des multinationales qui l’ont de ce fait abondamment subventionné et soutenu[i].

    En rassemblant derrière lui une large base du socle électoral de la droite classique et tout en parvenant à taire – pendant la durée de la campagne[ii] – les contradictions de ce rassemblement (son programme économique très favorable au patronat sera très lourd pour les classes moyennes dont est pourtant très largement issu le milieu catholique traditionnel), François Fillon est parvenu a remporté haut la main ces primaires. Le bilan du quinquennat de François Hollande étant un boulet pour quiconque portera les couleurs PS, les habitués du bipartisme à la vue courte[iii] - et qui sont aussi, fort logiquement, des thuriféraires aveugles du principe des primaires – ont donc immédiatement discerné en François Fillon le futur chef de l’Etat. Pourtant le socle que qu’il a su mobiliser est extrêmement faible (voir également la premier partie de l’article). Si François Fillon devait, au jour J du 1er tour des présidentielles, se contenter des 1,9 millions d’électeurs qui ont porté leur choix sur lui au 1er tour des primaires (2,9 millions au 2nd tour), il ne réaliserait qu’environ ….  5,2% des voix (7,9% sur la base des électeurs du 2nd tour des primaires)[iv] !

    Dans cette perspective, il lui est donc impératif d’élargir très grandement sa base électorale, sans pour autant perdre ce qu’il a conquis lors de ces primaires. Or, tant dans la forme (puisqu’il n’a cessé de scander qu’il était homme à se tenir à son programme) que dans le fond, son programme économique[v] lui interdit tout élargissement d’importance. François Fillon s’est d’ores et déjà mis à dos une très large majorité de la fonction publique (soit de l’ordre de 6 millions d’électeurs ...), non seulement parce que sa proposition est une aberration dans la situation économique que connaît notre pays (supprimer 500 000 emplois – dussent-ils être publics – alors que près de 6 millions de Français sont en souffrance sur le marché de l’emploi) mais aussi parce qu’une large part de cette fonction publique (hôpitaux, douanes, police, armées, enseignants) a déjà beaucoup souffert des réductions d’effectifs des deux précédents quinquennat[vi] et que les modalités de mise en œuvre sont demeurées très floues … si ce n’est en annonçant que les fonctionnaires restant devront travailler davantage alors même qu’une grande partie d’entre eux n’a en pratique jamais connu les 35 heures ! Conforme aux préconisations de l’Union européenne[vii], son projet de privatisation[viii]en masse de la sécurité sociale, tout aussi aberrant économiquement puisque le système de notre sécurité sociale est l’un des plus performants – sinon le plus performant –  de la planète en rapport coût-efficacité[ix], lui aliène d’emblée les classes populaires, la plus grande majorité des classes moyennes ainsi que, probablement, les personnes âgées, segment pourtant traditionnellement assez proche de la droite. L’ancien premier ministre et son équipe peuvent tenter de bien oiseux retournements sur ce sujet[x], il est plus que probable que le mal est fait et que cet électorat, le plus important numériquement et potentiellement le plus décisif[xi], lui a pour une grande part définitivement tourné le dos (et que ces retournements retourneront aussi une part de l’électorat qui a construit sa victoire aux primaires !). Rajoutons à tout cela que François Fillon peinera à regrouper derrière lui une frange grandissante (et sans doute majoritaire aujourd’hui) de Français plus que lassés par les travers de l’européisme bureaucrate et des politiques austéritaires qui y sont liées si l'ancien disciple de Philippe Séguin – mais qui en a totalement renié l’héritage en assumant ouvertement tous les « Munich sociaux » – continue à prôner les vertus de la souveraineté (ce qui s’entend bien) tout en demandant une intégration accrue dans la « gouvernance » de la zone euro (ce qui est totalement incompatible avec tout discours sur la souveraineté !). Enfin, les « Républicains » ne pouvant se permettre de tirer à contre-camps, le passif du quinquennat Sarkozy a été peu évoqué pendant la campagne des primaires. Nul doute que le premier ministre de tout ce piteux quinquennat ne pourra très longtemps s’exempter d’un devoir d’inventaire sur ces cinq années qui n’ont été guère glorieuse pour la France[xii].

    C’est donc une longue et pénible campagne qui s’annonce pour François Fillon jusqu’aux jours d’avril 2017 et rien ne garantit son accession au 2nd tour des présidentielles. Celles-ci seront probablement, comme c’est de plus en plus le cas dans toutes les démocraties frappées par le discrédit de plus de trente années de néolibéralisme, d’une très grande indécision et l'on peut s'attendre à voir nos éditocrates sondagiers s'émouvoir qu'un candidat plébiscité aux primaires se fasse piteusement disqualifié quelques mois plus tard au cours d'une élection pour le coup bien plus démocratique que ne le sont ces primaires.

    [i] Lire François Fillon : le candidat des banquiers et des grands patrons, c'est lui, Etienne Girard, Marianne, 23/11/2016.

    [ii] Ces contradictions se retrouvant dans les programmes d’à peu près tous les candidats de la primaire.

    [iii] Ce bipartisme n’a paru comme une évidence sous la Ve République que pour les élections de 1974, 2007 et 2012. Toutes les autres se sont jouées au moins à trois candidats en mesure de franchir le premier tour.

    [iv] Sur la base des 36,6 millions de suffrages exprimés au 1er tour des présidentielles de 2012.

    [v] Impôts, travail, sécurité sociale… le programme économique de Fifi mains d'acier, T homas Vampouille, Marianne, 28-nov-16.

    Santé et sécurité sociale : les incohérences du programme Fillon, Elie Arié, Marianne, 30-nov-16.

    [vi] La RGPP, révision générale des politiques publiques, initiée sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy qui consistait – entre autres – à ne pas remplacer arbitrairement un poste de fonctionnaire sur deux lors des départs à la retraire, poursuivie, dans une à peine moindre mesure par la MAP, modernisation de l’action publique, par M. Hollande.

    [vii] Quand l’Europe veut s’attaquer à la Sécurité Sociale, Laurent Herblay, Gaulliste libre, 23-oct-12.

    [viii] Privatisation que François Fillon avait déjà, plus ou moins discrètement, largement initiée lors de son passage à Matignon :

    Coût de la santé : le mensonge par omission du gouvernement, Laetitia Clavreul, Le Monde, 13-oct-10.

    Le gouvernement baisse de 35% à 15% le remboursement de 150 médicaments, Laetitia Clavreul, Le Monde, 17-avr-10.

    [ix] Une autre histoire de la Sécurité sociale, Bernard Friot & Christine Jakse, Le Monde diplomatique, dec-15.

    Sécurité Sociale: le risque de la privatisation, Elie Arié, Le Monde, 20-sept-10.

    Santé : c’est la privatisation qui coûte cher,                 Noam Ambrourousi, Marianne, 12-déc-14.

    Rajoutons que le programme de privatisation de François Fillon fera la part belle aux lobbies de la santé … ceux-là même qui plombent notre système de santé :

    Labos-professions de santé : 236 millions d’euros de cadeaux !, Clotilde Cadu, Marianne, 18-mars-15.

    Médecins : leurs liaisons dangereuses bientôt mises à nu, Clotilde Cadu, Marianne, 16-mars-15.

    Lobbies pharmaceutiques et Commission européenne : l'amour fou, Roger Lenglet, Figarovox, 06-sept-15.

    [x] Rembourser ou non le rhume : le camp Fillon se mouche, Etienne Girard, Marianne, 12-déc-16.

    Sécurité sociale : cette "clarification" de Fillon qui a tout d'un reniement, Etienne Girard, Marianne, 13-déc-16.

    [xi] Les mesures-chocs de François Fillon rejetées par les Français, Jean-Christophe Chanut, La Tribune, 09-déc-16.

    [xii] Lire :

    Réponse au tract bilan de Nicolas Sarkozy, l’œil de Brutus, 24/01/2012.

    Petit bilan des petites réformes de M. Sarkozy, l’œil de Brutus, 23/08/2011.

    http://loeildebrutus.over-blog.com/2017/01/la-deroute-annoncee-de-francois-fillon-2/2.html

  • Le faux succès des primaires et la déroute annoncée de François Fillon (1/2)

    Comme lors de primaires socialistes de 2007 et 2012, médias et partis politiques y sont allés de cœur pour célébrer le succès des primaires de la « droite et du centre ».

    Bien peu ont dénoncé la pensée simpliste qui consiste à croire que le  vote suffit à fonder la démocratie (quels grands démocrates alors que tous ces potentats élus à coup de 90% des suffrages !) alors que c’est le citoyen qui fonde la démocratie. Et qu’en conséquence, le vote ne peut être démocratique si le corps électoral n’est pas clairement défini (avec donc un « dedans » et un « dehors », ceux qui en font partie et ceux qui n’en font pas), ce que l’on a clairement vu avec ces primaires de novembre et le jeu trouble, ou pour le moins suspect, joué par les « sympathisants » de gauche et du Front national qui se sont rendus aux urnes des « Républicains » et affidés. Autre élément également peu relevé : la formidable machine à éliminer les voix dissidentes qu’est le processus des primaires, que ces voix soient à l’intérieur du parti (M. Guaino pour Les « Républicains », M. Filoche pour le parti « socialiste »), ou à l’extérieur (tout élément extérieur au parti mais sur une ligne politique supposée proche étant, au nom de « l’unité » - voire du « Front républicain » -, sommé de se taire ou de se rallier au principe des primaires, desquelles il peut très bien finalement se faire éjecter comme ce fut le cas pour M. Larrouturou). Enfin, le système des primaires suppose qu’il existerait un ensemble, plus ou moins figé, d’électeurs qui seraient irrémédiablement de « la droite et du centre ». En gros, un « peuple de droite », comme il existerait un « peuple de gauche » (personne ne semblant encore avoir l’audace de mentionner l’existence d’un « peuple du FN »). Et donc, de fait plus de « peuple français », soit une négation complète de la République (qui suppose l’unité et l’unicité des membres de la Cité) d’une part et de la démocratie d’autre part (puisque les citoyens seraient cantonnés à une posture idéologique déterminée par des apparatchiks de partis, sans y changer). Ajoutons en outre que le principe même des primaires à l’intérieur d’une même « famille » politique consiste bien davantage à désigner un individu-candidat qu’à former un programme politique collectif (sur ce point la convergence idéologique des candidats à la primaire « de la droite et du centre » était flagrante), autre déni de démocratie qui vise à interdire au citoyen la participation effective à la politique qui sera conduite pourtant en son nom.

    La deuxième escroquerie consiste à présenter les primaires comme une source de légitimité et de rassemblement dès lors qu’elles déplacent quelques millions de votants. Or, avec ses 4,3 millions de votants, la primaire de « la droite et du centre » n’a déplacé même pas 10% du corps électoral (9,3% pour être précis[i]). Et si l’on prend en compte les électeurs de la « droite et du centre » - ou supposés tels – ceux-ci regroupaient au premier tour des présidentielles de 2012 (Nicolas Sarkozy, François Bayrou, Nicolas Dupont-Aignan) 13,7 millions d’électeurs. Ce qui signifie donc que la primaire de la « droite et du centre » n’a réussi à déplacer même pas un électeur « de droite et du centre » sur trois (et même pas un sur deux si l’on ne prend en compte que les suffrages recueillis par Nicolas Sarkozy). Vraiment pas de quoi pavoiser !

    A suivre : la déroute annoncée de François Fillon.

    [i] En prenant comme base le nombre d’inscrits à la présidentielle de 2012, ce qui ne représente pas la totalité d’un corps électoral qui en outre a cru numériquement depuis 2012.

    http://loeildebrutus.over-blog.com/2017/01/le-faux-succes-des-primaires-et-la-deroute-annoncee-de-francois-fillon-1/2.html

  • Les salariés boudent les élections professionnelles : la faute aux syndicats !

    La place qu’accorderont à ce sujet les futurs candidats à l’élection présidentielle attestera de leur volonté de faire évoluer et de moderniser notre pays.

    Depuis le 30 décembre, les 4,6 millions de salariés des entreprises de moins de 11 personnes (TPE), ainsi que les employés à domicile, sont appelés à choisir un syndicat pour les conseiller et les défendre pour les quatre prochaines années.

    En 2012, première année de la mise en place de cette consultation, seulement 10,38 % des salariés avaient voté. La campagne 2016 pourrait être encore pire puisque, à ce jour, uniquement 5 % du corps électoral concerné s’est prononcé.

    Pourtant, faire mieux qu’en 2012 était l’objectif affiché du ministre du Travail Myriam El Khomri. Il est vrai qu’avec trois millions d’euros investis dans la campagne de communication et 20 millions d’euros dépensés au total pour l’impression des documents, les subventions aux syndicats et la mise en place du système d’information, le gouvernement et les organisations syndicales pouvaient espérer mieux. Aujourd’hui, nous assistons donc à une surenchère de ces mêmes organisations afin que soit repoussée jusqu’au 30 janvier, voire jusqu’au 3 février, une consultation qui devait normalement s’achever le 16 janvier.

    Cet artifice procédural, qui table sur le temps pour faire venir des électeurs supplémentaires aux urnes, n’occultera cependant pas l’échec que représentent ces élections professionnelles. Une fois de plus, le désintérêt des salariés envers l’action des syndicats est manifeste et ne pouvait se traduire de façon plus nette et définitive.

    Plus que des manœuvres visant à « limiter les dégâts », c’est bien à une interrogation de fond que sont confrontés, une nouvelle fois, les syndicats.

    En effet, l’actualité de ces derniers mois, avec, pour le secteur privé, les manifestations violentes contre la loi Travail, cautionnées par la CGT, ou encore, pour le secteur public, les manifestations, hors contrôle syndical, de policiers, prouve que le système représentatif actuel des personnels du public ou du privé a atteint ses limites. 

    Ces éléments sont également attestés par le fait que la France est, parmi les pays de l’OCDE, celui dont le taux de syndicalisation est le plus faible – autour de 8 %. Ceci est en grande partie dû au fait que les relations syndicales entre « patrons et travailleurs » empruntent encore grandement à la lutte des classes. Alors que, dans de nombreux pays, le monde du travail a su pacifier ses relations internes, la France connaît encore des périodes où l’action syndicale se traduit par un véritable terrorisme. Chantage sur la presse, blocages en tous genres induisant une paralysie totale du pays, stratégie du chaos : certaines méthodes utilisées par certaines organisations syndicales, tout en se trouvant aux marges de la loi, sont encore utilisées dans le cadre d’un rapport de force qui n’a plus sa place au sein des sociétés modernes.

    À n’en pas douter, ce sont ces attitudes, improductives et délétères, que condamnent aujourd’hui les salariés en boudant les urnes. De la même façon qu’ils souhaitent une profonde transformation de la classe politique et de la façon dont est dirigée la France du XXIe siècle, les Français souhaitent aussi voir l’émergence d’un syndicalisme progressiste, réformateur et responsable. Ils attendent, en particulier, que dirigeants politiques et syndicaux, qui ont partie liée, soient plus à l’écoute de celles et ceux qu’ils prétendent représenter.

    La place qu’accorderont à ce sujet les futurs candidats à l’élection présidentielle attestera de leur réelle volonté de faire évoluer et de moderniser notre pays.

    http://www.bvoltaire.fr/olivierdamien/salaries-boudent-elections-professionnelles-faute-aux-syndicats,306060

  • Jean-Lin Lacapelle : « Il se prépare un printemps des patriotes de France »

    Jean-Lin Lacapelle, 49 ans, secrétaire FN aux fédérations, vient de boucler un Tour de France de 96 départements. Son physique d’acteur de cinéma et son surnom de « nettoyeur » en font une forte personnalité dont on attend parfois la visite avec inquiétude. Sa mission : professionnaliser le mouvement de Marine Le Pen et en faire un parti prêt à l’exercice du pouvoir qui est toujours beaucoup plus difficile que sa conquête.

    8778-20170114.jpg— Vous êtes un ancien haut cadre de L’Oréal. Comment passe-t-on du n° 1 de la beauté à la bête immonde ?

    — Je suis en effet un ancien cadre de L’Oréal mais je suis avant tout un militant de toujours du Front national et de la cause nationale. Je suis arrivé en 1984 au FN. J’ai occupé différentes fonctions. J’ai été conseiller régional de 1998 à 2010 dans le Centre, candidat une vingtaine de fois à différentes élections. Je me considère avant tout comme un militant patriote avant d’être un cadre d’entreprise privée. Maintenant il est vrai que cette double expérience, à la fois politique et à la fois professionnelle dans le privé, a laissé penser à Marine Le Pen que je pouvais peut-être apporter une valeur ajoutée dans la mission qu’elle m’a confiée, celle du secrétariat national aux fédérations au sein de l’appareil du Front national et celle de responsable de la mobilisation militante dans le cadre de son équipe de campagne.

    — Quel était le but de votre Tour de France des fédérations FN ?

    — Lorsque Marine Le Pen nous a hissés à la hauteur du premier parti de France en recueillant 30 % des suffrages aux dernières régionales, elle a exprimé clairement l’objectif de professionnaliser le mouvement. Ça ne veut pas dire casser le mouvement ni le changer bien évidemment, mais améliorer le fonctionnement du Front national et hausser notre niveau d’exigence. Cela signifie aussi renouveler un certain nombre de cadres sans les écarter, je tiens à cette précision. Si nous sommes contre le cumul des mandats, nous sommes aussi contre le cumul des responsabilités et il est bon de mettre un peu de sang neuf dans les rouages.

    — Vous dites que l’on ne peut plus diriger le Front national comme il y a 15 ans. Concrètement, comment procédez-vous pour améliorer l’appareil frontiste ?

    — Très rapidement, au fil de mes déplacements, je me suis rendu compte qu’il y avait un besoin d’écoute et de proximité entre le siège et les fédérations et il m’a paru nécessaire et important de faire le tour des départements. J’en suis à 85 fédérations visitées sur 96. Sous la forme de conférences de presse, réunions de bureaux qui me donnent l’occasion de rencontrer personnellement les cadres, les élus et les candidats et moments de convivialité lors d’un dîner, car c’est important aussi d’allier l’utile à l’agréable.

    Les choses avancent très vite. Je me suis fixé quatre objectifs. Premièrement : les bonnes personnes aux bons postes. Il faut avoir les bons secrétaires départementaux. Avec le secrétaire général Nicolas Bay, nous avons proposé au Bureau politique 35 nouveaux secrétaires départementaux qui ont été nommés depuis. C’est un gros renouvellement. Secondement : les bonnes structures. Il est important que chaque secrétaire départemental ait une équipe étoffée autour de lui. Plus on a de talents, plus on a de compétences, plus on est efficace. L’objectif était aussi de professionnaliser les structures fédérales. Troisièmement : les bons outils.Etre actifs sur les réseaux sociaux, avoir une permanence. Pour l’image du Front national, nous avons souhaité moderniser nos structures et faire en sorte que chaque département ait sa permanence. Nous avons ouvert des permanences dans des départements qui n’en avaient jamais eu. La Charente par exemple, l’Ain, la Meuse.

    Le quatrième point enfin et pas le moindre, ce sont les bons candidats. Cela veut dire hausser notre niveau d’exigence sur le choix des pré-investitures pour les élections législatives. Nous partons du postulat que Marine Le Pen sera élue présidente de la République et qu’il y aura un raz de marée bleu marine à l’Assemblée nationale. Il lui faut donc un groupe constitué de députés capables de défendre son projet politique. Nous sommes d’autant plus exigeants dans le choix et la désignation de nos candidats et dans le niveau de qualité requis.

    — En allant à la rencontre de ces nombreux Français, quelle préoccupation ou quelle inquiétude vous ont paru les concerner en priorité ?

    — La France est à genoux. On sent les Français extrêmement inquiets. Mais on les sent lucides. Je ressens pour la première fois une fenêtre de tir historique dans la candidature de Marine Le Pen. Elle est la seule capable d’apporter une lueur d’espoir, un projet politique clivant et rupturiste, le seul projet sur le territoire du patriotisme. Quand on voit les exemples du Brexit, des référendums en Italie, en Hongrie, de l’élection en Autriche qui aurait dû être gagnée s’il n’y avait pas eu de fraude lors du premier scrutin, mais aussi de l’élection de Trump aux Etats-Unis, on sent qu’il se prépare un printemps des patriotes en France. Le clivage droite-gauche est depuis longtemps pour moi révolu, je fais partie de cette école-là. Je crois que tout va se jouer maintenant sur la candidature de Marine Le Pen candidate des Français, candidate du peuple et des patriotes français. Face aux candidats du système, à ceux qui ne veulent pas changer l’Union européenne et veulent poursuivre la politique catastrophique qui nous a menés là où nous sommes.

    — Notre famille d’idées reproche à Marine Le Pen une gauchisation de ses idées. N’est-ce pas plutôt son électorat qui se modifie, avec l’arrivée d’anciens électeurs de gauche séduits par les idées qu’elle défend ? Comme 30 % des fonctionnaires par exemple qui disent avoir une bonne opinion d’elle.

    — Pour la première fois, nous concourons pour gagner. Marine Le Pen doit recueillir 50 % et une voix pour gagner au second tour. Ça veut dire qu’elle ne doit pas être la candidate exclusive du Front national. Elle est au-dessus des partis. Elle est soutenue par le Front national mais elle est la candidate du rassemblement national, du rassemblement patriote et comme elle l’a elle-même formulé, la candidate du rassemblement présidentiel. C’est ce qu’elle incarne aujourd’hui. Si nous voulons gagner l’élection présidentielle au scrutin majoritaire et conquérir les plus hautes fonctions de l’Etat, nous devons rassembler la majorité des Français et sortir des clivages. Marine a cette capacité d’ouverture et de rassemblement.

    propos recueillis par Caroline Parmentier

    Entretien paru dans Présent daté du 14 janvier 2017

    http://fr.novopress.info/202752/jean-lin-lacapelle-il-se-prepare-un-printemps-des-patriotes-de-france/

  • Contrat d’armement « Donas » : des rétro-commissions pour payer les campagnes présidentielles de 2017 -

    C’est un véritable scandale politique, et pourtant, l’information est complétement passée inaperçue. L’excellent livre « Nos Très Chers Émirs » des journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot est un ouvrage référence concernant les relations diplomatiques entre la France et le Qatar, l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis. Alors que sa sortie avait provoqué quelques remous suite aux révélations du comportement de certains politiques français (JM Leguen, JV Placé, Nicolas Bays etc…) vis à vis du Qatar, le plus gros scandale du livre n’a pourtant pas fait de bruit…

    Alors que les auteurs détaillent les aléas qui entourent ce contrat d’armement de près de 3 milliards signé en 2013 entre la France et l’Arabie Saoudite au profit du Liban, ils écrivent page 75-76 : Mais ce contrat Donas cacherait aussi une sombre affaire de rétro-commissions. Des rétro-commissions partagées entre la gauche et la droite, avant l’élection présidentielle de 2017.

    Un industriel, qui s’est retiré des négociations lorsque sa société a découvert le pot aux roses, nous a mis sur la voie. Dans le Donas, selon lui « les rétro-commissions se cachent dans un contrat de maintenance d’une valeur initiale d’environ 700 millions d’euros. Elles sont dissimulées dans ce qu’on appelle dans notre jargon un contrat de maintien en conditions opérationnelles (mco). C’est en général dans la partie maintenance que les commissions sont dissimulées, car on peut toujours être flexible sur le nombre d’heures soi-disant nécessaire à la maintenance d’un équipement. Ce contrat mco est géré par une petite société, Ineo Défense. Nous en sommes sûrs à 100%. Pourquoi Ineo Défense est-elle impliquée dans un contrat de ce montant-là ? Ça nous a paru immédiatement suspect. On a cherché un peu. On a trouvé. Mais à partir de là, nos dirigeants n’ont plus voulu être associés à la partie maintenance du Donas. »

    Deux intermédiaires sont aux avant-postes : un dirigeant d’Ineo Défense et un ancien cadre de Thalès qui dispose de sa propre société de conseils. L’un deux, lié au puissant lobby franc-maçon au ministère de la Défense, est proche de l’actuel directeur général de l’Armement, Laurent Collet-Billon.

    Quant à l’autre, son nom a été cité par la presse libanaise dans les négociations sur le Donas pour sa proximité avec les milieux de la sécurité israélienne. La personne qui supervise le contrat est l’amiral Jean-Louis Guillaud, ancien chef d’état-major sous Nicolas Sarkozy.

    Un négociateur du Donas révèle : « le général Kahwaji, commandant en chef de l’armée libanaise, m’a affirmé qu’il avait appelé l’amiral Guillaud pour lui dire qu’il avait appris par les services de renseignements saoudiens qu’un de ses intermédiaires faisait partie du contrat Donas et qu’il avait servi dans l’armée isarélienne. « Ah bon ! a répondu Guillaud. Je vais enquêter » , a-t-il ajouté. Une semaine plus tard, il faisait répondre à Kahwajoi que ce n’était pas vrai. »

    On soupçonne Ineo Défense d’absorber la rétro-commission pour le compte d’un candidat socialiste à l’élection présidentielle et l’ancien cadre de Thalès pour celui d’un candidat de l’opposition. On ignore le montant des rétro-commissions, mais la norme pour ce type de contrat varie généralement en 5 à 10%   A ce jour, il n’y a eu aucune réaction officielle à ce sujet…
    http://www.contre-info.com/contrat-darmement-donas-des-retro-commissions-pour-payer-les-campagnes-presidentielles-de-2017#more-43323 |

  • Pourquoi Fillon se moque de la France et de la Russie

    Le piège Fillon-Macron va-t-il se refermer sur une France plus couillonne et tatillonne que jamais ? Le changement dans la continuité. C’est cela, hein, citoyens petits-bourgeois ?

    Il valait mieux Fillon que Juppé, c’est entendu. Juppé était le clone d’Obama-Clinton-Hollande. Mais pour autant il ne faut pas Fillon. Fillon c’est l’éternel problème français : la fascination de la médiocrité petite-bourgeoise. Hollande aussi a une gueule de notaire (ou du clerc Léon de Mme Bovary ?), avec des mœurs de bourgeois sauvage (cf. Sarkozy). Alors c’est ou Hollande ou Fillon, ou Fillon ou Macron ? Pitié, tournez la page.

    Sur Fillon on dira ce que Houellebecq dit cruellement de Bayrou :

    « Ça en fait l’homme politique idéal pour incarner la notion d’humanisme, d’autant qu’il se prend pour Henri IV, et pour un grand pacificateur du dialogue interreligieux; il jouit d’ailleurs d’une excellente cote auprès de l’électorat catholique, que sa bêtise rassure. »

    Tout national-révolutionnaire boit du petit lait là.

    Et sur la question islamique que ce drôle de catho se flatte de combattre, Guillaume Faye rappelle :

    « Son livre Vaincre le totalitarisme islamique l’a aidé et installé dans le public droitier comme plus dur qu’un FN qui recule sur ce sujet capital. Cela dit, quand il était Premier ministre de Sarkozy, ce brave Fillon n’a rigoureusement rien fait contre l’islamisation de la société française, contre l’immigration de colonisation. Pourquoi voulez-vous qu’il change ? »

    Il changera d’autant moins qu’il a l’électorat des modérés, de la droite molle, des cathos bourgeois, des fonctionnaires retraités (encore, encore !) et des amateurs de Bergoglio. Je sais de quoi je parle.

    Ensuite, Fillon ? Mais lisez son programme, bon Dieu ! Seulement trente-six pages !

    Il se fout de la Russie et de la France. Pour lui il faut être un bon gestionnaire, un idolâtre du couple franco-allemand et un simple kapo de l’Europe. Pour le reste on dirait du Jack Lang :

    « L’avenir d’un pays réside dans sa jeunesse. La politique familiale a permis à la France d’avoir une démographie plus dynamique que d’autres pays comme l’Allemagne. C’est une force. Encore faut-il offrir à tous nos jeunes des perspectives… »

    La politique familiale a surtout permis à la France d’avoir des problèmes de banlieue et 30% de chômeurs. Après il fait référence à la locomotive allemande, qui est plutôt un vampire pour l’Europe – dont elle détruit depuis l’euro les usines et ruine les finances :

    « Ainsi, l’Allemagne compte 1,5 millions d’apprentis, soit trois fois plus que la France et un taux de chômage des jeunes d’à peine 8 %, contre 20 % en France. »

    Fillon ignore la diplomatie et la politique étrangère. Comment la Russie pourrait lui faire confiance ? A l’heure où Washington prépara sa guerre en Europe, il se contente d’exiger plus de coopération avec une Allemagne soumise comme jamais à la CIA et au pentagone :

    « Renforcer les coopérations militaires entre Etats membres et créer un fonds européen qui permette de financer les opérations extérieures que notre pays assume trop souvent seul. Il faut mener un dialogue avec l’Allemagne sur l’effort de guerre pour qu’elle s’engage militairement ou financièrement. »

    Après évidemment il donne sa vision usuraire d’une France forte, à la pointe.

    « Qui peut impulser un tel chantier ? La France agissant de concert avec l’Allemagne. Mais pas une France à genoux qui demande un nouveau report de ses engagements sur les déficits budgétaires. Car, quelle image renvoie la France aujourd’hui ? Celle d’une puissance moyenne sur le déclin. Nous Français pourrons insuffler cette nouvelle dynamique européenne avec nos partenaires Allemands lorsque nous aurons regagné notre crédibilité sur la scène européenne et mondiale, c’est à dire lorsque que nous aurons engagé de façon décisive la rénovation de notre modèle économique et social. »

    La rénovation on la connait : privatisation de ce qui reste, baisse des retraites, de la sécu, le SMIG à 600 comme en Espagne, sans oublier les 40 heures (et donc la fin des heures sup’).

    Fillon est un fils de notable, un simple troufion giscardien. Il est de ceux dont se moquait pour rien Marc Bloch dans son Etrange défaite ; ils semblent indélogeables ces notables. Je relisais la Condition postmoderne de Lyotard. Au chapitre 5, ce dernier écrit que le projet Giscard de rattraper l’Allemagne sur le plan économique n’est pas vraiment un projet excitant. CQFD. En 1979 !

    Un autre politicien allemand, auquel on compare tout le monde nos jours (Poutine, Trump et même Fillon) écrivait lui au début de son Combat :

    « En toute hâte, on rajoute encore des pièces jusqu’à ce que l’on puisse à bon droit espérer que l’on a de nouveau calmé et pleinement contenté l’armée des petits bourgeois « moyens » et de leurs épouses. Ainsi réconforté, on peut commencer, confiant en Dieu et en l’inébranlable sottise du citoyen électeur, la lutte pour la « réforme » de l’État, comme on dit. »

    Augustin Courteille

    http://www.voxnr.com/7658/pourquoi-fillon-se-moque-de-la-france-et-de-la-russie

  • La priorité : former un front patriotique contre le front mondialiste

    Prétendre appliquer un projet de reconstruction nationale sans Marine Le Pen et le FN est une imposture.

    « Il n’y aura plus de France sans identité, et il n’y aura pas d’identité sans souveraineté. » Par cette formule 1, Marine Le Pen intègre les deux versants essentiels et fondamentaux de toute politique nationale. Identité et souveraineté sont inextricables.

    Un pays est avant tout un peuple et une identité forgée au cours des siècles, une histoire, une âme. Notre pays n’est pas un « pays d’immigration », sous-entendu une zone sur laquelle tout étranger aurait le droit de s’installer. C’est un pays européen, et nos lois (laïcité comprise) et traditions dérivent du christianisme. L’islam ne peut être accueilli que dans un cadre d’exception – les harkis, par exemple.

    Tout n’est pas que matériel… Et une autre phrase de Marine Le Pen résonne au cœur de tant de Français qui se sentent dépossédés de leur essence même : « La France est un pays de culture gréco-latine et de civilisation chrétienne, et cela détermine notre mode de vie. » 2 Elle se bat pour rétablir la France libre, sa culture, son histoire et notre héritage commun. Elle qui définissait et dénonçait déjà, il y a plus de 10 ans, les deux totalitarismes du XXIe siècle : le mondialisme et l’islamisme.

    De plus en plus, on observe ce mondialisme qui avance avec l’islamisme à sa suite : directement en Libye et en Syrie, ou après chaque tuerie islamiste, les mondialistes matraquant sur leurs médias de masse que le plus grand danger est la montée des « extrémistes populistes » !

    Le mondialisme germe dans la culture de mépris et de haine de notre civilisation, qui a été répandue par le socialo-gauchisme après 1968 et par « l’antiracisme » après 1981, voulant fragmenter la nation pour produire des « communautés » victimisées, des « minorités » culpabilisantes, agressant des majorités « tyranniques » et contrôler psychologiquement ces groupes par les sentiments d’injustice et de culpabilité. L’État-nation est alors ciblé comme un élément opprimant l’individu-roi, rejoignant l’idéologie libérale.

    Après 1989, le libre-échangisme total a étendu l’attaque contre l’État-nation et contre toute volonté de respect d’équilibres économiques (public/privé, liberté/protection, production/consommation, importations/exportations) pour favoriser les intérêts des corporats et financiers globaux (avec, ici, leurs pions LRPS, Valls, Macron, Fillon, etc.). Ces autres mondialistes veulent des transhumains, sans identité ni racines, interchangeables, et voient les nations comme des barrières non tarifaires s’opposant à leur dogme de libre circulation. D’où leur volonté de les fragmenter pour ne plus avoir que des segments de marché directement adressables et partout similaires.

    L’immigration de masse, mise en place par les précédents pour leurs profits, pour renouveler et faire grossir leurs « marchés », a eu pour conséquence la propagation de l’islamisme. Ce fléau a été amplifié par la démographie, et par la finance infinie des pétromonarchies islamiques, qui a agi ici via l’électoralisme irresponsable et corrompu des « dirigeants » LRPS, par le vide spirituel et la déchéance culturelle.

    La priorité est donc de former un front patriotique qui comprend les différentes sensibilités, des nationaux libéraux aux gaullistes sociaux, pour enfin contrer le front mondialiste. Sans alliance, les discours sur l’identité ou sur le combat contre l’islamisme resteront vains. Et prétendre appliquer un projet de reconstruction nationale sans Marine Le Pen et le FN est une imposture qui a déjà duré beaucoup trop longtemps !

    Notes:

    1. Estivales MLP, 18 septembre 2016.
    2. Interview à Al Jazeera, 28 décembre 2012.
    http://www.bvoltaire.fr/stefanversac/priorite-former-front-patriotique-contre-front-mondialiste,305570
  • Une affaire qui nous concerne

    Aux Etats-Unis les gros médias suscitent au moins autant qu’en France la défiance, les critiques, voire l’animosité d’une très large partie de la population qui doute (très souvent) légitimement de leur partialité, de leur honnêteté, de leur indépendance. Donald Trump le sait bien sûr, lui qui a eu contre lui au cours de sa campagne la quasi totalité du quatrième pouvoir...ce qui n’a pas manqué d’ailleurs d’asseoir sa légitimité auprès de très nombreux électeurs. Hier, à moins de  dix jours de sa cérémonie d’investiture, pour sa première conférence de presse depuis son élection à la présidence, il  n’a pas ménagé les journalistes  assimilés dans l’esprit des Américains à unSystème dont Obama est un pur produit. Même les opposants les plus radicaux à Trump l’admettent. Dans le journal britannique The Guardian, l’essayiste et militant  afro-américain d’extrême gauche  Cornel West,   affirmait que dans une Amérique ou les fractures, les  écarts entre riches et pauvres n’ont jamais été aussi importants, ou les inégalités se sont  creusées,  Obama a préféré « Wall Street »  aux citoyens de base; « le règne d’Obama n’a pas produit ce cauchemar de Donald Trump, mais il y a contribué ».

    Ces deniers temps, Barack Obama et son administration n’ont pas ménagé leurs efforts pour savonner la planche au futur  président des Etats-Unis notamment en avivant  les tensions avec la Russie de Vladimir Poutine, avec laquelle M. Trump entend nouer des relations plus apaisées. Sur son blogue, Jacques Borde note d’ailleurs que  « des voix de plus en plus nombreuses, et non des moindres surtout, se font entendre pour reprocher à Obama sa conduite aux limites du supportable. L’ex-maire de New York, Rudolph Giuliani a affirmé que  Ce que fait Barack Obama, je le trouve sans précédent (…). Je n’ai jamais vu de président au pouvoir créer tant d’obstacles pour le futur. Le très francophone et très écouté Charles Krauthammer, célèbre pour ses chroniques politiques dans le Washington Post, Time Magazine et Fox News, a écrit un édito cinglant où il s’interroge sur la possibilité qu’Obama ait un jour des comptes à rendre à la justice sur ses deux mandats successifs. »

    Washington  Post  qui est au nombre des médias que Donald Trump a sévèrement étrillé hier  pour avoir relaté,  relayé sans recul estime-t-il,  ce qu’il appelle des mensonges, à savoir ses liens présumés depuis des années avec la Russie. Il  a même  été affirmé  dans un dossier publié notamment  par  CNN, le  New York Times, Buzzfeed, que  le gouvernement russe le ferait chanter ayant  en sa possession  une  vidéo  d « actes sexuels pervers organisés / supervisés par le FSB (les services secrets russes, NDLR)»  entre lui et  une prostituée  russe en 2013 à Moscou.

    Selon le site d’information  russe francophone sputnik,  «Le hic, c’est que toute cette histoire, incroyablement détaillée et sensationnelle, n’est en fait qu’un… canular et un immense fake ! Selon le forum anonyme anglophone 4Chan (…) ces documents  (mis en forme de manière à faire croire qu’elles émanent des services secrets, NDLR), ont été créés par un utilisateur et envoyés à Rick Wilson, que CNN décrit comme  le plus hardcore des haters (ennemis, NDLR) de Trump (…). Et les médias libéraux, dont CNN, BuzzFeed, Cosmopolitan, sont tombés dans le panneau !»

    Sur Dreuz info, Magali Marc souligne que «le  site d’information BuzzFeed a mis en ligne un faux dossier de 35 pages de notes rédigées par un  ancien officier du renseignement britannique  (Christopher Steele), sur commande d’opposants politiques de Donald TrumpBuzzfeed a décidé de publier la totalité du rapport tout en reconnaissant tout à la fin que les allégations qu’il contient n’ont fait l’objet d’aucune enquête.» Et de citer (traduire) un  texte publié le 10 janvier dans le New York Post, du célèbre  journaliste néo-con, John Podhoretz, ex soutien de George W. Bush, favorable  à la guerre en Irak, hostile à toute politique de restriction de  immigration,  et  qui tient à préciser qu’il «(ne fait)  aucunement partie des partisans de Trump.»

    M. Podhoretz n’en note pas moins avec honnêteté constate Bruno Gollnisch,  que « le caractère diffamatoire et calomnieux de ce que Buzzfeed a publié est tellement au-delà des limites de ce qui pourrait être considéré comme étant un tant soit peu acceptable, que même ceux qui sont les plus offensés par les excès politiques de Trump n’ont pas le choix que de se porter à sa défense et à la défense de quelques autres personnes mentionnées dans les journaux et dont les noms sont également traînés dans la boue. Il n’y a véritablement aucune preuve offerte dans ces notes ou de la part de BuzzFeed à l’effet qu’une seule phrase contenue dans ces documents soit factuelle ou vraie. De plus, nous savons que la plupart des principales organisations d’information américaines ont vu ces notes et qu’en dépit de leur hostilité foncière bien connue envers Trump, ont choisi de ne pas les publier ou même d’y faire référence après avoir échoué dans leurs efforts visant à authentifier ces accusations.»

    Bref, une ultime manipulation qui pourrait peut-être aussi se lire à l’aune des propos du  journaliste iconoclaste  Mario Dinucci , une des plumes du quotidien communiste italien Il Manifesto: «Les stratèges néo-cons, artisans de la campagne (anti-Trump, NDLR), essaient de cette façon d’empêcher un changement de cap dans les relations des États-Unis avec la Russie, que l’administration Obama a ramenées à un niveau de guerre froide. Trump est un  trader qui, en continuant à fonder la politique étasunienne sur la force militaire, entend ouvrir une négociation avec la Russie, possiblement aussi pour affaiblir l’alliance de Moscou avec Pékin. En Europe ceux qui craignent un relâchement de la tension avec la Russie sont avant tout les dirigeants de l’OTAN, qui ont acquis de l’importance avec l’escalade militaire de la nouvelle guerre froide, et les groupes de pouvoir des pays de l’Est – en particulier Ukraine, Pologne et pays baltes – qui misent sur l’hostilité envers la Russie pour avoir un soutien militaire et économique croissant de la part de l’OTAN et de l’UE.» Une affaire, on l’aura compris,  qui nous concerne au premier chef.

    https://gollnisch.com/2017/01/12/une-affaire-qui-nous-concerne/

  • Emmanuel, roi de la Jungle : les migrants votent pour Macron

    Minute-2804-Couv-251x350.jpgFRANCE (NOVOpress) : Pour l’hebdomadaire Minute, cela ne fait aucun doute : Emmanuel Macron est le candidat des migrants et le symbole de l’alliance libérale-libertaire entre Jacques Attali et Daniel Cohn-Bendit. Avec Macron, « la gauche immigrationniste a trouvé son messie », écrit Philippe Martin, dont nous publions ci-dessous l’article.

    En hébreu, Emmanuel signifie « dieu est avec nous ». Il est l’autre nom du messie. Pour les associations qui vivent de l’immigration et des migrants, Emmanuel Macron est l’inattendu, la divine surprise. Alors que tout semblait perdu pour la gauche en avril prochain, il est celui qui redonne l’espoir, celui qui multiplie les intentions de vote. « La chancelière Merkel et la société allemande dans son ensemble ont été à la hauteur de nos valeurs communes ; elles ont sauvé notre dignité collective en accueillant des réfugiés en détresse, en les logeant, en les formant », a proclamé le prophète la semaine dernière.

    Message reçu en un temps record. Dimanche dernier, Pierre Henry lui a apporté son soutien. Dans un tweet, il a salué « l’engagement en faveur des réfugiés » d’Emmanuel Macron et sa position en faveur « d’une Europe laïque ». L’influent patron de France Terre d’Asile n’est pas n’importe qui. Il est la quintessence de cette myriade d’associations et de groupuscules qui vivent de l’immigration, via les subventions publiques, et qui, de fait, permettent l’installation, précaire ou non, de l’immigration clandestine et son flux incessant.

    Diplômé de l’Ecole des Hautes Etudes en sciences sociales, licencié de philosophie, Pierre Henry est un ancien militant et élu socialiste. Membre du comité exécutif européen pour les réfugiés et exilés, il a siégé également à l’Office français de l’immigration et à l’Office des migrations internationales. En d’autres termes, Pierre Henry est un homme du système en place, une personnalité habituée à fréquenter les décideurs européens. Si le banquier Macron œuvrait dans le secteur de la libre circulation des capitaux, lui a toujours travaillé dans celui des libres migrations humaines. D’un côté, la fortune anonyme et vagabonde, de l’autre la foule anonyme des vagabonds et autres déshérités de cinquante ans de décolonisation.

    Ce rapprochement ne surprendra que les naïfs. L’ascension subite d’Emmanuel Macron, passé de l’anonymat au gouvernement, puis du gouvernement au statut de troisième homme de la présidentielle, relève de la seule décision de ceux qui nous gouvernent vraiment, que ce soit à Bruxelles ou à la Bourse. Alors que l’Allemagne de Merkel annonce vouloir mettre fin au salaire minimum pour mieux intégrer les réfugiés, il est désormais évident que le flux migratoire est indispensable à la finance internationale pour transformer l’Europe en un magma tiers-mondisé enfin exploitable au même titre que n’importe quel pays d’Afrique. Macron ne disait pas autre chose lorsqu’au plus fort de la vague migratoire de 2015, le 7 septembre, il s’enthousiasmait ainsi : « (l’arrivée des réfugiés) est une opportunité économique car ce sont des femmes et des hommes qui ont aussi des qualifications remarquables » ! Trois mois plus tard, c’était Cologne…

    En rejoignant Emmanuel Macron, Pierre Henry se retrouve en compagnie de deux symboles : Christine Lagarde, présidente du FMI, Daniel Cohn-Bendit, le septuagénaire soixante-huitard. La liberté du fric et celle du slip. On peut y ajouter Jacques Attali, le prophète du nomadisme, Claude Perdriel, fondateur du « Nouvel Observateur », Roland Castro, grand architecte mitterrandien. Dernière recrue en date, Carla Bruni ! Celle qui évoquait avec répulsion « le vieux sang pourri des Français » s’est découvert une passion pour l’homme de Rothschild.

    Cet aréopage souligne à merveille la ligne revendiquée haut et fort par Emmanuel Macron : le libéralisme de gauche. De gauche, pour faire bien, et puisqu’il y a une case de vide sur l’échiquier, libéral, car quand même, on est là pour les affaires. Un libéralisme qui hait les frontières et méprise les peuples. Un libéralisme qui, sous des formes diverses, dirige l’Europe depuis plus de trente ans. Un libéralisme qui est le vieux monde et dont Macron n’est qu’une vergeture.

    Dans ce contexte, qu’importe la primaire socialiste opposant les paléo-ringards aux néo-ringards, qu’importe le recul de Fillon dans les sondages, et celui de Marine Le Pen, qu’importe les querelles intestines du Front national, davantage que Mélenchon, Macron est l’homme de l’Internationale, la seule qui existe, celle de l’argent. Dans cette élection, il apparaît comme l’ennemi absolu de la France, de sa souveraineté, de son identité, comme l’ennemi mortel de la véritable Europe.

    Au moment où l’Amérique s’est donnée comme chef un Trump, où Poutine commande à la Russie, le choix par les Français d’un Macron ressemblerait fort à une épitaphe sur 2 000 ans d’histoire.

    Philippe Martin

    Article paru dans Minute n° 2804 du 11 janvier 2017

    http://fr.novopress.info/