Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

élections - Page 694

  • Le problème en France, c’est la droite !

    Churchill avait coutume de dire que les Anglais n’avaient pas de problème avec les faits, mais beaucoup de difficultés avec les idées. En France, par contre, on a l’impression que nous n’avons aucun problème avec les idées, mais beaucoup de difficultés à intégrer les faits…
    Nous en avons eu un exemple presque parfait lors de la dernière conférence de presse de notre président, où pendant quatre heures (!), il nous a expliqué qu’il avait eu raison d’avoir tort, et qu’il avait toujours été un social-démocrate.

    Apparemment, il est tombé de son cheval et a entendu une grande voix qui lui disait : « Francois, Francois, pourquoi me persécutes-tu ? ». C’est déjà quelque chose.
    Pendant que notre président, tout à son mal être, se tortillait sur sa chaise, je me disais qu’il fallait que je mette à jour mes travaux sur la Grande-Bretagne.
    La Grande-Bretagne, comme le disait Churchill, est un pays de gens à l’esprit simple. Et donc au moment des élections, le citoyen a le choix entre deux philosophies politiques, représentées par deux équipes.
    La première équipe est formée par de brillants sujets (mes oints du Seigneur), ayant été dans les meilleures universités (Cambridge, Edinburg, LSE), et en général cette troupe est financée par les syndicats de la fonction publique. Les joueurs dans cette équipe ont tous une conviction profonde : le « marché libre » ne fonctionne pas et il leur appartient en tant qu’esprits supérieurs de corriger ses dysfonctionnements. En termes simples, pour ces gens-là, l’Etat est la solution.
    De l’autre côté nous trouvons des personnes à l’esprit très limité (un Anglais bien élevé fera tout pour cacher qu’il est intelligent), qui le savent et qui s’en font gloire (parfois ils ont été à Oxford, où ils ont beaucoup fait la fête). Ils sont en en général issus de la petite bourgeoisie campagnarde ou commerciale et sont fanatiquement attachés à leur liberté individuelle. Depuis toujours ils se méfient profondément de l’Etat qui pour eux, en bon « burkiens », est un mal nécessaire, mais un mal. Une nation de boutiquiers, disait Napoléon, mais ce sont ces boutiquiers qui l’ont défait.
    Au moment des élections, l’électeur anglais a donc le choix entre deux propositions : Si vous pensez que l’Etat est la solution, votez Labor. Si vous pensez que l’Etat est le problème, votez Conservateur.
    Et le plus admirable est que ceux qui sont élus font ce pour quoi ils ont été élus, une fois élus. On croit rêver. En France, il est de bon ton de faire campagne sur des promesses qui ne seront jamais tenues. Comme l’a dit de façon immortelle M. Chirac, « mes promesses électorales n’engagent que ceux qui y ont cru ». Et donc, quand le parti travailliste est au pouvoir, le poids de l’Etat dans l’économie augmente, et quand le parti conservateur est au pouvoir, le poids de l’Etat dans l’économie diminue
    Quand les conservateurs arrivent au pouvoir, ils ne font pas dans la dentelle, ils taillent à la hache. Depuis son élection, M. Cameron a viré 600 000 fonctionnaires, ce qui a permis l’embauche de plus de 2 millions de personnes par le secteur privé. Une fois de plus, je retrouve mon ratio habituel: la création d’un job de fonctionnaire détruit trois jobs dans le secteur privé, et la suppression d’un poste de fonctionnaire amène à trois nouveaux emplois marchands.
    Et M. Cameron l’a fait sans trembler et sans essayer de ne remplacer qu’un fonctionnaire sur deux et sans demander l’avis d’une commission bidon présidée par un économiste qui a toujours eu tort sur tout et qui a toujours pensé faux ou autres foutaises.
    Il l’a fait, c’est tout.
    Et immédiatement les multiples cours-bénéfices se sont mis à monter à Londres, comme ils le font toujours et dans tous les pays quand le poids du gouvernement recule, tandis que la croissance économique accélérait de façon notable, à la stupéfaction de tous les oints du Seigneur.

    Et la livre sterling, en moyenne pondérée, s’est mise à grimper allègrement.
    Donc faire reculer l’Etat quand son poids est devenu excessif, ca marche !
    Pourquoi raconter tout cela, va se demander le lecteur ? Pour une raison toute simple.
    Je suis très content que M. Hollande soit en train d’essayer de changer de cap pour le pédalo dont il a la charge, maintenant que le pédalo est échoué sur le sable.
    Mais où est la droite dans cet aggiornamento ? Où sont messieurs Juppé, Copé, Sarkozy, Fillon, Raffarin, et où sont les think tanks que financent ces puissants esprits.

    Silence assourdissant.
    On a presque l’impression que les caciques de l’UMP en veulent à M. Hollande de dire que le socialisme et l’étatisme ne marchent pas, et que ce sont les entrepreneurs qui créent les emplois et personne d’autre.
    Eux, à l’évidence, ils sont convaincus et ils le restent que l’étatisme, ça marche !
    Dans le fond, j’arrive toujours à la même conclusion : la France ne crève pas de sa gauche.
    La gauche française est nulle, comme à peu prés toutes les gauches depuis toujours, mais il est bon qu’un pays soit dirigé de temps en temps par des gens nuls. Cela éduque l’électorat et donne aux autres le temps de recharger leurs batteries et d’essayer de comprendre pourquoi ils ont été battus aux élections précédentes.
    Mais il n’est pas bon qu’un pays soit gouverné sans arrêt par des gens nuls, ce qui est le cas de la France depuis la mort de Pompidou.
    En fait, la France crève non pas à cause de sa gauche mais bien à cause de sa droite, étatiste, bonapartiste, interventionniste, corrompue, qui hait viscéralement la liberté individuelle et qui donc n’offre pas d’alternance au peuple.
    Rien de nouveau et aucun progrès à l’horizon de ce côté-là.
    Il y a un danger cependant: si la droite française continue à être encore plus nulle que la gauche, les Français vont finir par croire que le FN a les solutions et là nous aurons vraiment un problème.
    Et donc, une fois de plus, j’en arrive à la même conclusion : ou la gauche réforme, ce qui est l’hypothèse optimiste, ou nous sommes mal partis car la droite française dans sa structure actuelle est irréformable.
    Le problème en France, ce n’est pas la gauche, c’est la droite.
    Espérons, contre tout espoir.

    Charles Gave http://francelibre.tumblr.com/

  • Maires ou candidats de convictions

    Ils sont issus de la droite de conviction. Ils ne sont ni au FN, ni à l'UMP. Petit tour d'horizon de ces irréductibles indépendants.
    On les a souvent vus aux premiers rangs des manifs pour tous. Ils sont rétifs aux grands partis et pourtant souvent élus depuis plusieurs mandats. Loin d'être des poids-plumes de la politique, ils privilégient simplement l'action locale et leur ancrage dans les territoires aux ambitions nationales. Nous dressons ici, mouvement par mouvement, un panorama, forcement loin d'être exhaustif, de ces hommes de convictions qu'il convient d'élire ou de réélire.
    Du Sud...
    Dans le Vaucluse, la Ligue du Sud compte bien conserver Orange (29000 habitants), détenue depuis 1995 par le député maire Jacques Bompard, et Bollène (14000 habitants) détenue depuis 2008 par son épouse Marie-Claude.
    Comme le révélait notre confrère Minute il y a quelques semaines, l'UMP est en état de mort clinique dans le Nord du Vaucluse du fait du travail d'implantation de la Ligue du Sud, qui contrôle aussi la mairie de Piolenc (5 000 habitants). Rappelons que le Vaucluse est également le département où Marion Maréchal-Le Pen nourrit de grandes ambitions pour le FN.
    Du côté du Centre National des Indépendants et Paysans (CNTP), son président Gilles Bourdouleix se représente dans sa ville de Cholet (55000 habitants), dont il est maire depuis 1995, malgré la reductio ad hitlerum dont il a été victime de la part des médias locaux et nationaux suite à une simple altercation avec des gens du voyage. Parmi les autres élus du parti qui fut celui d'Antoine Pinay, signalons les candidatures d'Hugues Rondeau, très présent dans les manifestations contre le mariage homosexuel, maire depuis 1998 de Bussy-Saint-Georges, en Seine-et-Marne (26000 habitants), de Jean-Christophe Canter qui tentera de regagner la ville de Senlis (16000 habitants) qu'il a perdue lors d'une partielle en 2011 ou encore celle du conseiller général béarnais Hervé Lucbéreilh à Oloron-Sainte-Marie (11000 habitants).
    à l'ouest
    Le Mouvement Pour la France (MPF), toujours orphelin de Philippe de Villiers, qui vient pourtant de publier un Roman de Saint Louis, qui recueille un beau succès, ne détient aucune ville de plus de 10000 habitants, devant se contenter de gros bourgs vendéens comme Chantonnay, Pouzauges, Montaigu ou Les Essarts. Il devrait les conserver et faire alliance dans les grandes villes avec l'UMP.
    Debout la République, dont on ne voit guère ce qui le sépare du Front national, voit son président, le député Nicolas Dupont-Aignan se représenter dans l'Essonne à Yerres (29000 habitants). C'est la seule ville de quelque importance qu'elle détient, si l'on excepte Saint-Prix, dans le Val d'Oise (7000 habitants).
    Désormais présidé par le député des Yvelines Jean-Frédéric Poisson, le Parti Chrétien Démocrate fondé par Christine Boutin ne compte qu'un maire important, il se représente, et il s'agit bien sûr de Xavier Lemoine, ancien militaire, maire de Montfermeil (26000 habitants), une ville sensible de Seine-Saint-Denis. Si le PCD demeure proche de l'UMP et que Christine Boutin vient du CDS, Xavier Lemoine, pour sa part, est heureusement un catholique social plus qu'un démocrate-chrétien.
    À Nice, ville symbole de l'enracinement des militants Identitaires et faute d'accord avec le Front national, réticent à ce qu'ils rejoignent le Rassemblement Bleu Marine, les amis de Philippe Vardon pourraient constituer leur propre liste pour ne pas être absent d'un paysage politique où ces régionalistes pèsent plus de 5 % des suffrages. Peut-être seront-ils en mesure de faire liste commune avec l'ancien maire Jacques Peyrat ?
    Antoine Ciney monde & vie 14 janvier 2014

  • Le soutien de l’UMP à Bayrou jette le trouble et fait fuir les adhérents

    Il y a des choses qui passent vraiment mal. L’UMP a décidé de soutenir la candidature de Bayrou à la mairie de Pau. La liste UMP, emmenée par Eric Saubatte, s’est désistée pour apporter son soutien à l’ancien candidat Modem de la présidentielle. Le but est évidemment de faire perdre la gauche et Bayrou semble mieux armé pour l’emporter.

    Si la colère est vive, c’est bien parce que Bayrou a voté Hollande en espérant dans un coin de sa tête qu’il aurait une place dans le gouvernement. Au lieu de ça, les centristes se sont écroulés aux législatives et ils ne pèsent guère dans le paysage politique français. Depuis Bayrou déchante et on peut dire désormais qu’il n’est guère en accord avec la politique de Hollande et qu’il peut se ranger du côté de l’opposition. Mais à l’UMP, on ne lui pardonne pas d’avoir appelé à voter pour le candidat socialiste. Guaino est un des plus remontés contre cette alliance : « Le soutien apporté à François Bayrou ! C’est moralement inadmissible. La morale en politique, ça compte. Non, je ne soutiens pas Bayrou. C’est scandaleux. Il faut prendre l’habitude qu’on ne gouverne pas l’UMP derrière le rideau par de petits arrangements entre notables. » Même écho du côté de Bruno Lemaire : « Les militants, les sympathisants de l’UMP sont comme moi : ils ne comprennent pas. C’est un accord qui ne fait honneur ni à l’UMP ni à la politique en général. Je préfère une défaite dans la clarté à une victoire dans la confusion. »

    Lire la suite

  • Quand les camarades se retrouvent

    Ce 20 janvier au matin "L'Huma" croit pouvoir rassurer ceux de ses lecteurs qui craignaient depuis plusieurs mois une rupture du front de gauche. L’alouette Mélenchon dont le vedettariat et le sectarisme indisposaient le cheval communiste ne prendra pas, ou pas tout de suite, son envol loin du nid. Une telle indépendance se révélerait suicidaire pour le petit oiseau, aussi demeurera-t-il encore quelque temps sous la protection de son grand frère. Il pataugera dans le pâté auquel il prête son nom, le temps sans doute de retrouver un siège confortable dans l’assemblée de Strasbourg.

    À noter pourtant, dans le même numéro, un entretien complaisant avec la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem à l'occasion du débat à l'Assemblée nationale sur le projet de loi sur l'égalité. Celle-ci se déclare… "très heureuse d’avoir en charge ce beau ministère, qui se bat à la fois sur des valeurs mais aussi pour offrir de vraies solutions de sortie de crise… les pouvoirs publics doivent être vigilants contre les tentations permanentes de régression."

    Autrement dit : entre la gauche caviar essentiellement tournée vers la destruction des valeurs traditionnelles et la subversion sociale, telle que les marxistes l’ont toujours conçue, les convergences existent.

    Ainsi donc la logique cuisinière électorale l’emporte. Du moins elle s’impose à gauche. Car le PCF a compris que, cette fois-ci les batailles municipales se joueront, contre la tradition si souvent invoquée, celle des "scrutins locaux", beaucoup plus entre droite et gauche, au plan de chaque ville.

    Ce choc paraît peut-être suranné, parfois même absurde, tant un grand nombre de dirigeants de la droite ont adopté des positions culturelles proches de celles de leurs adversaires, et tant la politique économique du parti socialiste tend à [faire semblant de] se rapprocher des observations du Medef.

    C’est d’ailleurs sur ce point que s’est développé plus qu’une sorte de malentendu, entre le camarade Mélenchon et l’appareil du Parti.

    Les vieux "stals", de leur côté, savent parfaitement que sans eux la logistique de l’ex candidat à la présidentielle de 2012 se trouverait fort réduite. Ils se contentent donc de reprendre ceux de ses arguments susceptibles de leur servir, en criant aussi fort que lui "contre le pacte avec le Medef et les choix sociaux-libéraux revendiqués par François Hollande."

    Ils crient mais ne font rien, pour le moment.

    La gauche, disent les communistes ce matin, "monte au Front." Mais leur critique ne va pas jusqu’à rompre, dans les faits, une alliance avec le PS, qui permet au vieil appareil stalinien et cégétiste de disposer, encore, de moyens matériels hors de proportion avec leur véritable audience dans l'opinion.

    "Le Front de gauche existe-t-il encore ?" s’interrogeait "Le Figaro" le 16 décembre. Un mois plus tard hélas la réponse demeure positive et le restera tant que cette fiction d’alliance profite au PC qui, grâce à elle, peut diposer de deux fers au feu. De la sorte, le canard donne donc des signes de vie. Le gros PCF et le mince PG, dépassant leurs désaccords pour les municipales se sont rabibochés.

    Le 16 janvier le chef du parti de gauche laissait encore planer le doute : "Je n'ai jamais cru que ce serait un dîner de gala, ni une promenade de santé de construire cette force autonome" car "ici se trouvent les gens qui ne céderont jamais et qui ne participerons jamais aucun arrangement qui n'ait été d'abord validé par le peuple lui-même et avec ça tout est dit." Tout ? Non, car "avec les dirigeants communistes (...) on est amis, on est camarades, on mène un combat commun, je le sais." Le 17, Laurent et Méluche déjeunaient ensemble aux Buttes-Chaumont.

    Le 18, ils défilaient côte à côte à Marseille. Et le chef du PC pouvait déclarer : "La crise qu'on a traversée est derrière nous"(1)⇓ Plus précisément elle est "surmontable"… aux conditions des communistes.

    Le 19, "Le Monde" prenait au sérieux une nouvelle déclaration de Méluche : "Le groupe Front de gauche votera contre la confiance"(2)⇓ Or, d’une part une telle hypothèse ne se produirait que dans le cas d’une question de confiance posée par une nouvelle combinaison ministérielle. Et, d’autre part, même dans ce cas, elle ne changerait pas grand chose, tant qu'un nombre significatif de députés PS ne se seraient pas détachés d'une majorité devenue socialo-centriste différente de l'actuelle. Pas encore à l'ordre du jour. (3)⇓

    En bref, le PCF figurera encore plus fort au sein de la municipalité de gauche à Paris, si Mme Hidalgo l’emporte, et il en ira de même dans la plupart des grandes villes.

    Mélenchon amuse la galerie. Les chiens trotskistes aboient, la caravane stalinienne passe…

    La suite probablement après les européennes…

    JG Malliarakis
    http://www.insolent.fr/2014/01/quand-les-camarades-se-retrouvent.html

    Apostilles

    1) sur BFM TV
    2) sur France 3 émission "12-13 Dimanche".
    3) Rappelons au besoin que Mitterrand a toujours promis une ouverture au centre, en catimini, de 1983 à 1993, mais ne l'a jamais réalisée.
  • L’ancien imam Nassurdine Haidari tente de s’imposer sur les listes PS de Marseille

    Marseille est-elle une enclave des Comores ? C’est la question que l’on pourrait se poser, à entendre que les Comoriens de Marseille « exigent » une place dans la vie politique locale et s’organisent en ce sens.

    Le 12 janvier, le Dock des Suds accueillait une grande réunion politique organisée par les indignés de la cité phocéenne.  Ce meeting a réuni des centaines de Comoriens en présence d’élus de différents partis. Le mot d’ordre : réclamer une représentation des minorités visibles sur les listes électorales. Les Comoriens sont environ 70.000 à Marseille et entendent se mobiliser.

    Parmi les meneurs de ce collectif des indignés de la cité phocéenne, on trouve Nassurdine Haidari, déjà adjoint au maire. En veston cravate et flanqué de son écharpe tricolore, il tranche au milieu des costumes traditionnels africains. Il clame que la communauté comorienne représente 10% de la population marseillaise et qu’elle mérite son conseiller régional, son conseiller général et plusieurs conseillers municipaux. Aujourd’hui, la communauté comorienne compte tout de même déjà deux adjoints au maire et une conseillère municipale mais c’est insuffisant à leurs yeux !

    http://medias-presse.info/lancien-imam-nassurdine-haidari-tente-de-simposer-sur-les-listes-ps-de-marseille/5439

  • Nouvelles règles aux municipales : encore un recul pour la démocratie !

    Il est à craindre que seuls les puissants, politiquement ou économiquement, ou leurs clients aient la possibilité de se présenter.

    S’il est une collectivité dans laquelle la démocratie a un sens, c’est bien la commune, particulièrement quand elle est petite.

    Dans celle-ci, tout le monde peut se connaître, les problèmes qui s’y posent sont tangibles et compréhensibles pour tous. De vraies discussions quant aux solutions peuvent avoir lieu. C’est pourquoi les listes qui se présentent aux suffrages lors des élections municipales sont rarement partisanes et s’opposent, le plus souvent, sur des questions concrètes. [...]

    Pierre Van Ommeslaeghe - La suite sur Boulevard Voltaire

  • UMPS : une réalité sur toute la ligne M. Muhammad !

    En pleine campagne électorale il n’y  a bien  sûr pas de hasard : une vidéo mettant en scène  l’altercation à  laquelle a pris part  le député PS de Seine-Saint-Denis, Razzy Hammadi, le 27 décembre  dans les rues de Montreuil (où il est candidat), a été mis en ligne sur Youtube. Ancien président  du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), M. Hammadi avait été pressenti  pour affronter le ticket Steeve Briois-Marine Le Pen aux municipales à Hénin-Beaumont en 2007…avant de jeter l’éponge. Très réservé dernièrement  sur le  bien  fondé de  la circulaire Valls pour empêcher les spectacles de Dieudonné, Razzy Hamadi confiait encore au Monde en juin dernier le désarroi du PS devant la montée du FN, illustrée par la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot. «Il est temps disait-il, que la direction (du PS, NDLR)  se saisisse au plus vite du sujet. La psychanalyse nous apprend qu’il n’y a rien de bon à refouler une réalité douloureuse ». Pour le coup  est-ce le vrai moi, non refoulé, de M. Hammadi qui s’exprime réellement et douloureusement  dans la vidéo en question ? M.  Hammadi n’y apparait pas  dans son état normal ( ?), hurlant à l’adresse de ses contradicteurs dans  les rues de Montreuil : « L’affaire elle est terminée, enculé de ta race ! », ou encore « Je vais faire descendre toutes les cités de Montreuil ! ». Un tel stéréotype sur la violence des cités dans une bouche autre que celle de M. Hammadi aurait peut être valu à un autre l’accusation de racisme… Ce dernier explique que c’est la peur, pour lui et sa compagne, qui explique sa réaction ordurière et violente. Des explications qui n’ont pas convaincu le FN  qui a  demandé que  les si moralisatrices et hypocrites  instances du PS  prononcent  l’exclusion  de  Razzy Hammadi.

     Le porte-parole du PS, David Assouline a jugé «  absolument détestable de mettre ça (la vidéo, NDLR)  en exergue pour qualifier ou disqualifier un candidat au moment d’une élection. Que ces méthodes cessent vite parce que ce n’est pas comme cela que la campagne pourra intéresser les Français ».  Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale a pour sa part qualifié de « salopards » les personnes diffusant la vidéo.

     A l’UMP, les condamnations des propos et de l’attitude de Razzi Hammadi se sont multipliées à l’image de la   candidate UMP à la mairie de Montreuil,  Manon Laporte, dénonçant, ce qui est vrai, u «une  attitude en pleine rue  indigne d’un député de la Nation.»

     Pour autant, la décence voudrait que l’UMP fasse preuve d’un peu plus de discrétion au regard du pédigrée de certains de ses candidats. Exemple    emblématique aussi d’une certaine « nonchalance » des électeurs de droite qui le plébiscite,  il est flagrant  que le parcours de Patrick Balkany ne choque pas ses amis politiques .Cofondateur du RPR,  membre de l’UMP, maire de Levallois-Perret de 1983 à 1995 et depuis 2001, M Balkany  est aussi  député de la 5e circonscription des Hauts-de-Seine (de 1988 à 1997 et depuis 2002) et  candidat UMP à sa succession dans  « sa» ville.

     Si une information judiciaire vient d’être ouverte contre lui,   soupçonné d’avoir utilisé un chauffeur de la mairie à des fins personnelles, notamment lors de vacances aux Antilles, Patrick Balkany est depuis longtemps dans le viseur de la justice. L’Express le rapportait en 2012, tout comme France Info en 2013.

     En 1996, M. Balkany fut  accusé «d’avoir rémunéré aux frais du contribuable, entre 1985 et 1995, trois personnes présentées comme des employés municipaux, mais qui ne s’occupaient que de son appartement de Levallois-Perret et de sa résidence secondaire près de Giverny. Il écope alors de 15 mois de prison avec sursis, 200 000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité. Et ce n’est qu’un début. » 

     «En 1997, Patrick Balkany s’exile à Saint-Martin, dans les Caraïbes, pour chercher la paix et se faire oublier selon ses dires. Manque de chance, il est rattrapé par ses mensonges. Lors de son séjour sur l’île, il s’est fait passer pour le directeur de la radio locale RCI2. Cette dernière portera plainte ». 

     A son retour «en 1999, la chambre des comptes d’Ile-de-France (…) condamne  Patrick Balkany à rembourser à Levallois-Perret les salaires des faux employés municipaux, soit 523 898 euros. Ce qui ne l’empêche pas de reconquérir sa mairie en 2001 et d’y reprendre un train de vie qui inquiète la cour régionale des comptes (CRC). Il y a des pots sans arrêt à la mairie, dénonce une élue socialiste. Les frais de réception explosent, de 239 951 euros à un million d’euros, entre 2000 et 2005, raconte 20 Minutes. La CRC rappelle Isabelle Balkany (son épouse, NDLR) à l’ordre, qui proteste, mais suit finalement ses recommandations.»

     « En 2003, Patrick Balkany est alors condamné à 1500 euros d’amende pour images vexatoires et empreintes de mépris visant à abaisser et ridiculiser[...] de façon publique. » Connu pour son absentéisme légendaire sur les bancs de l’assemblée nationale, «des accusations d’harcèlement et de viol ont (aussi)  terni l’image de cet homme politique ». « En 2010, une de ses anciennes suppléantes évoque publiquement les paroles déplacées qu’il lui aurait adressées. Marie-Claire Restoux, candidate sur la liste de Balkany en 2001 est devenue sa suppléante en 2007. Cette ancienne championne internationale de judo, victime du harcèlement de Balkany, démissionnera de son poste en 2010. »  

     « Mais l’épisode le plus affligeant remonte une fois de plus à 1996. Il aurait menacé sa maîtresse de l’époque, une conseillère municipale à Boulogne-Billancourt, avec une arme de poing afin qu’elle lui fasse une fellation. La jeune femme avait porté plainte contre lui pour viol et menaces avec armes avant de finalement se rétracter. » 

     N’en doutons  pas l’étalage des turpitudes d’un  Guérini ou d’un Balkany, sont  un puissant facteur de rejet de la classe politicienne. Mais le vote FN ne peut se réduire à un vote protestataire de Français ne  manifestant pas  leur colère ou leur dégout  dans l’abstention. Il  est aussi,  et de plus en plus, un vote d’adhésion quoi qu’en disent les  feignants incapables de changer de grille de lecture dans leur appréhension du « phénomène »FN.  

     Le site communautaire Al kanz a ainsi publié hier  une vidéo du franco-égyptien Marwan Muhammad expliquant  poussivement « pourquoi le FN n’est pas un parti comme les autres ».  Né en 1978 à Paris, M. Muhammad,  ingénieur en mathématiques financières et statistiques,  est porte-parole depuis 2010 du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) . Créé en 2003, ce CCIF, coquille vide médiatique, est en cheville avec le lobby immigrationniste européiste, l’European Network Against Racism (ENAR), « réseau d’associations européennes contre le racisme ».

     M. Muhammad qui a dernièrement attaqué M. Valls pour son «  double discours face à l’islam de France et son attachement particulier à la communauté juive plus qu’aux autres groupes de la population » (Wikipedia), a d’ailleurs   publié il y a  deux ans un rapport sur le  racisme en France pour  le compte de l’ENAR.  

     L’ENAR est dirigé par Michaël Privot,  Belge converti à l’islam, devenu membre des Frères Musulmans. Notons encore que l’on retrouve  sur le site de l’ENAR la bannière d’une officine  tristement célèbre,  l’Open institute du  militant antinational et activiste mondialiste  George Soros,  que l’on ne présente plus…

     Dans sa vidéo, Marwan Muhammad explique,  avec justesse,  que seules « les questions périphériques » permettent de différencier l’UMP et le PS qui sont en réalité «d’accord sur l’essentiel», mais il s’essaye aussi avec simplisme et au terme d’une analyse d’une grande indigence, de pointer ce qu’il appelle  les « incohérences » de l’opposition nationale.

     Le FN ne serait ainsi animé que par « une dynamique de rejet »: « contre l’islamisation prétendue de la société », «contre la réforme » ( ?) , «contre le patronat même si on en est souvent» (sic), «contre l’UMPS qui serait l’élite traditionnelle (sic) du pays», «contre l’Europe mais ça ne les  dérange pas (les frontistes, NDLR) d’être députés européens», «contre l’etablishment », «totalement contre l’immigration » , «contre le modèle multiculturel », « contre les racailles de banlieues et ses populations là » (sic). Et au final contre la France puisque le FN «  qui juxtapose des gens (…) en bénéficiant de leur rejet d’un  système  politique  conventionnel », est  incapable de «  proposer un programme économique et social »,  ne prospérerait que dans les temps de crise et de troubles, se nourrissant du malheur des Français…

     Une analyse navrante. Il n’est pourtant pas difficile de rétorquer à M. Muhammad que s’il y a effectivement  des sympathisants ou des membres du FN  venant  de ce qu’il appelle le «  patronat » ,du monde de l’entreprise, celui-ci n’a pas grand-chose à voir avec les mots d’ordre du Medef. Les chefs d’entreprise frontistes ont compris  notamment que le rétablissement d’un protectionnisme intelligent, de droits de douane modulables,  sont nécessaires pour lutter à armes  égales avec les pays émergents  dans la jungle de la mondialisation, et que la doxa ultra libre échangiste européiste était une aberration sociale et économique, dénoncée comme telle par de nombreux prix Nobel. Difficle de croire que cet  ingénieur en mathématiques financières et statistiques l’ignore…

      M. Muhammad feint aussi de ne pas comprendre que si le FN s’engage dans la batille des élections européennes, comme dans les autres, c’est parce que ce mandat  permet de porter la contradiction  aux idéologues bruxellois, d’informer les Français de leurs entreprises néfastes. Et le jour ou les électeurs  se décideront à voter massivement   pour des candidats souverainistes, patriotes, les mauvaises politiques  des cénacles euromondialistes pourront être enrayées, et l’Europe des patries établies. Et  le FN, se scandalise encore Marwan Muhammad   est « contre  les partis conventionnels mais  rêve de prendre  leur place au pouvoir ».

     C’est pourtant  là l’essence même et la finalité  du combat politique : faire en sorte que les idées, l’idéal qui animent sa  famille de pensée, son  mouvement, puissent être effectivement appliqués par la mise en action de son programme.

     Le FN , lui, souligne Bruno Gollnisch, n’est pas là pour faire de la figuration et pour quémander un pouvoir en y appliquant une fois celui-ci atteint les mots d’ordre de la Commission européenne. Autres  points communs entre l’UMP et le PS, Sarkozy et  Hollande,  Fillon et Juppé, Hammadi et Balkany.  M. Muhammad peut le rajouter sur sa liste.

    http://gollnisch.com/2014/01/21/umps-realite-sur-toute-la-ligne-m-muhammad/

  • Les oublis de M. Hollande

    La conférence de presse de François Hollande était un retour au discours politique après une semaine d’émotions, d’indignations et de vaudeville, toutes choses qui n’étaient guère à l’honneur d’une République qui semble en avoir oublié jusqu’à la notion, faute de le pratiquer souvent… Mais il est trop vrai que M. Hollande n’est sans doute pas, en ces heures délicates, l’homme de la situation, et il me rappelait le président Albert Lebrun, celui-là même qui avait, bien malgré lui, enterré la IIIe République : pourtant sympathique et honnête, les événements l’avaient submergé sans qu’il n’y puisse rien… De Gaulle, le rencontrant après-guerre, avait jugé d’une phrase la situation : « Au fond, comme chef de l’Etat, deux choses lui avaient manqué : qu’il fût un chef ; qu’il y eût un Etat.» La formule reste terriblement actuelle…
    Bien sûr, le locataire présent du palais de l’Elysée a fait quelques annonces qui confirment sa logique qualifiée de social-démocrate ou de libéral-démocrate, selon les observateurs, et a déçu autant la Gauche qu’il a déstabilisé la Droite, pratiquant ainsi la vieille stratégie du « diviser pour mieux régner » qui reste toujours une arme redoutable pour qui sait la manier. Bien sûr, il a évoqué une possible réforme de simplification territoriale qui, en définitive, pourrait bien reprendre les grandes idées développées dans le projet Balladur, comme le redécoupage du territoire de métropole en 15 régions au lieu de 22 actuellement, et, donc, le retour de Nantes en Bretagne à cette occasion, ce qui serait, en cette année de commémoration de la duchesse Anne de Bretagne, un bel hommage à son combat de défense de l’autonomie et des libertés bretonnes. Bien sûr, il a évoqué la relance du couple franco-allemand… Mais, il donne plus, en fait, l’impression d’être le « bon gouverneur » d’une province soumise mais encore fière, que le président d’un Etat souverain et susceptible de faire des choix géopolitiques qui lui soient propres : d’ailleurs, les institutions de l’Union européenne ont souligné avec insistance qu’elles étaient satisfaites du bon élève Hollande depuis qu’il a parlé le langage que « l’Europe libérale voulait entendre… » Il n’est pas sûr que le pays de France, « ce cher et vieux pays » chanté dans l’histoire par le général de Gaulle mais aussi par les rois capétiens depuis Philippe-Auguste, en soit satisfait, lui…
    Mais il est des sujets que le président n’a pas abordés et qui, pourtant, auraient mérité quelques bonnes phrases et quelques vraies annonces et justes propositions ; des sujets qui, en définitive, sont des révélateurs (y compris a contrario quand ils sont négligés…) de la volonté de puissance, non pas au sens agressif mais fondateur du terme, et de la longue vue que l’on doit avoir pour mener une politique efficace sur le temps long au-delà des simples échéances électorales :
    Un. La question démographique, au lendemain de l’annonce d’une baisse, pour la 2ème année consécutive, du taux de fécondité en France, repassé sous la barre symbolique des 2 enfants par femme en âge de procréer, et du plus faible accroissement naturel depuis une douzaine d’années : cette tendance est sans doute la conséquence d’une politique entamée sous le gouvernement Fillon, au moment de la réforme des retraites, et qui, de plus en plus, remet en cause les avancées qui avaient été faites depuis les années 1930 en faveur des familles et en particulier des mères de famille nombreuse… Or, permettre aux familles de prospérer dans de bonnes conditions, c’est assurer une meilleure intégration de leurs enfants dans la société et pérenniser un système de retraites par répartition qui, malgré ses nombreux défauts, reste le moins inéquitable des systèmes…
    Deux. La question de l’Outre-mer français et de ses potentialités gigantesques, aujourd’hui négligées à tort : la présence de la France sur tous les continents et dans tous les océans est une chance formidable qu’il serait absurde et même criminel de laisser filer en d’autres mains. Encore faut-il rompre avec un certain repli métropolitain et européen qui domine dans notre société, et engager une véritable réflexion sur les moyens d’accorder sa juste place à l’Outre-mer dans les institutions et dans les politiques nationales ; en finir aussi avec une « économie de la rente » là où il faudrait promouvoir l’audace pour mettre en place des projets d’énergies renouvelables appropriées aux lieux considérés, qu’elles soient solaire, houlomotrice ou éolienne, et des politiques de préservation et de valorisation des richesses de la biodiversité, par exemple.
    Trois. La question des mers : grâce à ses 5.500 kilomètres de littoraux métropolitains et à ses territoires ultramarins, la France possède la 2ème Zone économique exclusive du monde, aujourd’hui sous-valorisée. Là encore, il y a une véritable politique de la Mer à développer, entre préservation environnementale, en particulier des zones de frai, et exploitation mesurée des ressources halieutiques, énergétiques et sous-marines… Or, la Marine française est aujourd’hui délaissée par l’Etat, qu’elle soit militaire ou marchande, au risque, là encore, de voir d’autres puissances s’approprier nos propres espaces maritimes, faute que nous puissions les protéger de leurs appétits. Pourtant, relancer une industrie navale digne de ce nom serait l’occasion de pérenniser l’activité de construction navale de nos ports et d’améliorer encore notre expertise en ce domaine dans lequel la France est considérée comme fort crédible, et cela à juste titre !
    En oubliant ces trois thèmes qui devraient être majeurs dans l’esprit de nos gouvernants, M. Hollande a confirmé, à ses dépens, la formule du général de Gaulle : mais il faudra bien un jour, aussi, et au-delà de la seule personne du président, poser la question de l’Etat susceptible « d’être et de durer, de décider et d’agir ». Car, accuser M. Hollande de tous les maux serait risquer de ne pas voir les responsabilités historiques et politiques d’une République qui néglige trop souvent le pays et ses citoyens quand, dans le même temps, elle n’est plus que le paravent d’une oligarchie oublieuse des devoirs politiques de l’Etat…
    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1118:les-oublis-de-m-hollande&catid=48:2014&Itemid=59

  • France Famille Avenir : un label pour les élections municipales

    FLe Collectif Famille Mariage soutient au plan logistique le lancement du label France Famille Avenir.

    Ce label sera attribué à des associations locales, totalement indépendantes les unes des autres, mais adhérant toutes à une charte que vous pouvez trouver ici, dans laquelle sont rappelés les principes non négociables.

    Dans le cadre des élections municipales à venir, ces associations peuvent, selon les situations, soutenir une liste existante, en lancer une, ou agir pour faire avancer la cause des familles dans la politique locale.

    Si vous êtes disposés à faire triompher nos idées dans le cadre local, n'hésitez pas à lancer une structure de ce type ou à rejoindre celles qui existent (d'ores et déjà, ce type de structure existe à Versailles, à Toulon ; une structure est en cours de lancement à Nantes et quelques autres s'annoncent pour les prochains jours). Vous trouverez tous les renseignements nécessaires sur le site.

    Michel Janva

  • François Hollande, libéral depuis 1985

    Les éditocrates promeuvent ces jours-ci, avec beaucoup d’insistance, l’idée selon laquelle François Hollande viendrait seulement de révéler au monde qu’il était l’ami des marchés.

    Cette théorie a peut-être des propriétés curatives: il est possible, par exemple, qu’elle apaise (un peu) les affres et tourments des électeurs qui, dupés en 2012 par les menteries du candidat socialiste, ont voté pour lui en croyant sincèrement qu’il était de gauche – et qui peuvent donc, s’y raccrochant, se consoler (un peu) d’avoir été si profondément refaits en se répétant que le «tournant libéral» du chef de l’État français date effectivement d’avant-hier matin, et qu’ils ne pouvaient par conséquent pas savoir, lorsqu’ils lui ont donné leurs suffrages, qu’ils s’apprêtaient à mettre dans l’Élysée un émule de feu Ronald Wilson Reagan.

    Mais en vérité: elle est fausse – et mensongère. Puisqu’en effet: cela fait trente ans que François Hollande tient en politique des positions – et des propos – qui témoignent d’une stricte orthodoxie capitaliste.

    Les journalistes Sophie Coignard et Romain Gubert rappellent, dans leur nouveau livre (1), que, «lorsqu’il écrivait des billets économiques dans Le Matin de Paris à la fin des années quatre-vingt, il avouait» déjà «préférer “la social-démocratie d’après-crise“ à “l’État-providence de la prospérité“», et proclamait, ravi, dans un vibrant hommage au thatchérisme: «Le système français ne diffère plus du modèle (2) américain ou britannique.»

    À la même époque, «en 1985», expliquent de leur côté Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot (3), François Hollande «a collaboré» à un ouvrage collectif, «aujourd’hui épuisé», qui «témoigne de l’adhésion au libéralisme d’un homme politique encore très jeune». Extrait:

    « Finis les rêves, enterrées les illusions, évanouies les chimères. Le réel envahit tout. Les comptes doivent forcément être équilibrés, les prélèvements obligatoires abaissés, les effectifs de police renforcés, la Défense nationale préservée, les entreprises modernisées, l’initiative libérée.»

    Dans le moment où elle est publiée, cette prose, où l’exaltation de la concurrence libre et non faussée est donnée – par un procédé tout orwellien – comme une saine adaptation au «réel», est tout sauf inédite : il est important de se le remémorer. Elle s’inscrit, au contraire, dans la même gigantesque campagne propagandaire où la fine fleur de l’éditocratie (dite) de gauche psalmodie, à l’unisson de Laurent Joffrin, prédicateur chez Libération, que «la vie sourd de la crise, par l’entreprise» et « par l’initiative»: le même, sédimenté dans ses manies, qualifiera vingt ans plus tard (en 2008) de «tournant réaliste» l’affichage public, par quelques personnalités socialistes, d’un «libéralisme» décomplexé (4).

    En 1992, écrivent aussi Sophie Coignard et Romain Gubert, François Hollande devient l’animateur du club Témoin. Ce discret petit «cénacle» de «jeunes technocrates» socialistes publie une revue – «aujourd’hui introuvable sauf à la Bibliothèque nationale» -, dans laquelle «Hollande mène» notamment cette véhémente «charge» contre la dépense publique, qu’il tient manifestement pour une toxicomanie lourde: «Le risque, avec la drogue, c’est l’accoutumance. Il en est de même pour l’endettement. À petites doses, c’est sinon raisonnable, du moins supportable. À grosses louches, le besoin n’est jamais satisfait. »

    Au fil des ans, les engagements du futur président de la République ne varient donc que peu, et jamais il ne dévie de son cap: en 2006 encore, il rend un vibrant hommage, «dans un ouvrage opportunément titré Devoirs de vérité» (5), à quelques hautes figures de son parti – de François Mitterrand et Pierre Bérégovoy, qui ont, lorsqu’ils étaient aux affaires, « déréglementé l’économie française» et l’ont «largement ouverte à toutes les formes de concurrence», à Lionel Jospin, qui a, du temps qu’il était Premier ministre, «engagé les regroupements industriels les plus innovants, quitte à ouvrir le capital d’entreprises publiques ». Puis de conclure: «Cessons donc de revêtir des oripeaux idéologiques qui ne trompent personne.»

    Le libéralisme, chez cet homme qui, en 2012, a lui-même (brièvement) revêtu, pour les besoins d’une campagne électorale, un déguisement d’«adversaire» de la «finance», n’est donc pas une nouveauté de la semaine – mais bien plutôt la ligne, très (à) droite, dont il ne s’est jamais détourné depuis trois décennies: cela est abondamment documenté, et les éditocrates qui présentent ses dernières annonces – dûment ovationnées par de larges pans de la droite et du patronat – comme une tardive conversion ne peuvent bien sûr pas ne pas le savoir.

    Mais en répétant – mensongèrement – qu’il s’agit d’un «tournant»: ils peuvent donner l’impression que leurs incessantes exhortations à réduire la dépense publique et le coût du travail ont été de quelque effet sur des choix où ils n’ont, en réalité, nullement pesé – puisqu’aussi bien, répétons-le, François Hollande applique désormais le programme qui était déjà le sien dans les années 1980, lorsqu’il préconisait: «Les comptes doivent forcément être équilibrés, les prélèvements obligatoires abaissés, l’initiative libérée.»

    Surtout : la reconnaissance que ce programme est de droite et que cela était de très longue date prévisible mettrait en évidence que la vraie-fausse confrontation entre le Parti socialiste et l’UMP à quoi la presse et les médias dominants réduisent depuis trente ans «la politique» est une prodigieuse escroquerie – puisqu’au fond ces deux formations sont d’accord sur tout «en matière de politique économique, financière, monétaire, commerciale, industrielle, européenne» (6).

    Elle montrerait que, dans le monde réel, ce que les éditocrates appellent «la gauche» est une deuxième droite, qu’ils le savent fort bien, et qu’ils l’ont toujours su – mais qu’ils ont obstinément œuvré à circonscrire le «débat public» dans le périmètre sécurisé d’une dispute entre libéraux, pour mieux rejeter dans ses marges les représentants de la vraie gauche – celle qui, pour de bon, menace les intérêts de leurs propriétaires.

    Notes :

    (1) La Caste cannibale. Quand le capitalisme devient fou, Albin Michel, 2014.

    (2) C’est moi qui souligne.

    (3) La Violence des riches. Chronique d’une immense casse sociale, La Découverte, 2013.

    (4) Source: http://www.seuil.com/livre-9782021057713.htm

    (5) Source: http://www.monde-diplomatique.fr/2014/01/HALIMI/49991

    (6) Source: http://www.monde-diplomatique.fr/2014/01/HALIMI/49991

    Bakchich.info

    http://fortune.fdesouche.com/325492-francois-hollande-liberal-depuis-1985#more-325492