Tribune libre de Claude Picard
La plupart des partis politiques se prétendent républicains et les élites médiatiques leur accordent volontiers ce qualificatif. Mais sont-ils vraiment républicains ?
C’est quoi, être républicain ? Selon la définition des dictionnaires en usage, c’est être « partisan d’un régime politique dans lequel le peuple exerce la souveraineté directement ou par l’intermédiaire de délégués élus. ». Donc, être républicain pour un élu de la Nation, c’est logiquement respecter le mandat que lui a conféré le peuple. Bien !… Mais alors, cette définition n’est plus légitime pour nos partis se déclarant républicains puisque nos politiciens, UMP et PS en tête, suivis de peu par l’UDI et les Verts, n’ont-ils pas passé outre la décision du peuple qui avait voté « NON » au projet de Constitution européenne en 2005, pour ensuite ratifier, sans référendum et sans mandat du peuple, le Traité de Lisbonne en 2007 ? Traité, qui n’est que la copie conforme du projet rejeté par les Français…
Rappelons que le parlement européen exerce trois pouvoirs fondamentaux : le pouvoir législatif, le pouvoir budgétaire et le contrôle politique des institutions européennes. Cette entité supranationale, fédéraliste et centralisatrice, résulte d’une association de nations qui lui a délégué tous les pouvoirs de décisions. Une sorte de république européenne. Enfin, pas encore. Mais nos « républicains » ont déjà légalisé l’effacement de notre Nation et la perte de sa souveraineté. Dans cette situation, il ne reste plus qu’un petit pas à franchir.
Et ces partis, UMP, PS et consorts, continuent bassement à nous prendre pour des benêts en déclarant à tous vents, la main sur le cœur : « Nous sommes républicains, nous ! ». Jusqu’à l’essoufflement, ils déclinent cette formule magique dans tous les styles et les modalités. Selon les circonstances, nous avons droit au : « Pacte républicain », une autre fois aux : « Valeurs républicaines » ou encore à la : « République sociale » … La République Française est sociale ! C’est rédigé dans l’article 1 de notre Constitution : « La France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale ».
Ces « Tartuffes du patriotisme », ces donneurs de leçons, osent s’accaparer la République alors qu’ils la foulent aux pieds sans relâche. Pour eux, les valeurs de la République ne s’inscrivent plus que dans un catalogue d’idées calibrées sans significations réelles. La Laïcité ? Ils la contournent lâchement selon leurs besoins électoraux. La Liberté ? Ils ne savent même plus ce que cela veut dire : elle est détournée au profit de minorités subventionnées ne représentant qu’elles-mêmes et qui revendiquent, toujours et avant tout, la liberté individuelle d’exercer les vices les plus tordus et les plus confus. La Fraternité ? Elle doit être « positive », vague expression en référence à leur fameuse « discrimination positive » envers les « minorités visibles ». Comme si une discrimination pouvait être positive… on nous prend vraiment pour des naïfs. Leur fraternité n’a qu’un seul but : nous imposer une population de remplacement moins aguerrie et plus perméable à leur idéologie. L’Egalité, des droits et des devoirs ? Que nenni ! On néglige les devoirs en les adaptant aux besoins des petits copains coquins et aux besoins des petits caïds de banlieue ou des remarquables « minorités visibles ». Par contre, les précités ont tous les droits (logements, aides sociales multiples, retraites sans avoir travaillé dans le pays d’origine, etc.) qui, normalement, ne devraient être accordés en priorité qu’aux nationaux (la majorité des pays applique le principe de la priorité nationale) et aux citoyens dignes, respectueux des valeurs républicaines – surtout pas aux délinquants ! Mais non, nos « républicains » prônent avec une compassion imbécile défiant tout entendement, la préférence des autres, tous les autres. S’ils pouvaient accueillir tous les misérables et tous les dévoyés du monde …
Ils en oublient la Nation, cette Nation dont les données objectives (le territoire, l’ethnie, la langue, la religion, la culture, l’Etat) supposent l’existence d’une volonté durable de vivre au sein d’un même ensemble, en inventant – ça vient de sortir et c’est du dernier chic – « l’inclusion » ! Autrement dit, le multiculturalisme officialisé. Le contraire de l’assimilation ou de l’intégration. Cette assimilation à la française qui a tellement bien prouvé son efficacité et qui a fait, depuis longtemps déjà, le ciment de notre République.
Ce fameux rapport sur l’intégration – qui préconise « l’inclusion » – commandé par le gouvernement devrait s’appeler « Rapport sur la désintégration ». Ce serait plus juste.
Ils en oublient la Patrie sous prétexte que ce symbole incarne le repli sur soi. Etre patriote, foncièrement et profondément, dans sa chair et dans son cœur, c’est être rabougri ? Etre fier de son identité, de sa culture, de ses valeurs, de son histoire et de ses racines, c’est être étriqué ?
C’est sûr que ce concept, Nation-Patrie, doit paraître un peu étroit à nos idéologues et politiciens européistes, internationalistes et mondialistes. Pourtant ils se rendent bien compte que de plus en plus de Français veulent à nouveau s’approprier leur nation et leur patrie. Ces symboles indissociables qui définissent si parfaitement, un peuple.
Que nos chers « républicains » arrêtent de nous échauffer les oreilles avec leurs cris d’orfraies devant l’inévitable montée du patriotisme en France et en Europe, mais qu’ils nomment pour faire peur, « populisme » ou « fascisme », selon leurs aigreurs du moment.
Nous ne sommes plus dupes. Et qu’ils arrêtent leurs leçons de républicanisme : c’est indécent.
Ça suffit !
Claude PICARD, 7/01/2014
http://www.polemia.com/republicains-vous-avez-dit-republicains/
élections - Page 691
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Républicains, vous avez dit républicains ?
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Pas de « lien éternel » avec les catholiques français ?
Gagner des mairies, obtenir un millier de conseillers municipaux en mars, se hisser en tête aux élections européennes de juin et provoquer ainsi un tremblement de terre politique, obligeant le Système à une dissolution d’une assemblée UMPS communiant dans la même idéologie euromondialiste…Les objectifs du FN en 2014 sont ambitieux, mais à la hauteur d’un mouvement politique désireux d’arriver par étapes au pouvoir. Marine Le Pen présentait hier ses vœux à la presse, au cours desquels elle a rappelé la franche différence de nature entre le FN et les partis de la majorité antinationale qui ont très largement délégué à Bruxelles le destin de la France, qui se vautrent dans le «virtuel», dans «l’enfumage», dans «l’abrutissement organisé du débat public». A contrario a affirmé Marine, le Front National, sera (prendra) le «parti de la vraie vie». «Nous soulèverons les vraies questions, les vraies préoccupations de nos compatriotes. Nous parlerons du pouvoir d’achat, du chômage, de la sécurité, d’immigration, du communautarisme, des petites retraites.»
Trois combats prioritaires seront menés cette année à précisé Marine: contre le totalitarisme bruxellois, contre l’insécurité («Nous mènerons une grande offensive contre le laxisme d’Etat, notamment face à la délinquance nomade étrangère»), a-t-elle déclaré, souhaitant renvoyer les Roms « chez eux », et enfin un combat pour «la liberté d’expression».
A ce sujet, expliquant qu’il lui «arrive d’être choquée et heurtée par des propos de Dieudonné», la présidente du FN a souligné qu’elle ne soutenait pas la circulaire Valls, pointant la «sorte de vendetta personnelle » à laquelle se livrait le ministre de l’Intérieur. «Je ne voudrais pas que M. Dieudonné serve d’excuses pour mettre en place une censure, notamment sur Internet.» «Sur cette question, je suis même d’accord avec la très gauchiste Ligue des droits de l’Homme », a-t-elle ajouté.
Avec la duplicité coutumière dont fait preuve cette caricature de parti de l’étranger qu’est le PS, sa candidate à Paris, Anne Hidalgo, en a donc déduit sur iTELE que «Marine Le Pen montre sa proximité avec les idées d’un antisémite notoire» !
Favorable, comme sa sœur jumelle NKM, à l’interdiction des spectacles parisiens de l’humoriste, la délicate citoyenne Hidalgo affirmait a contrario, dans une émission diffusée samedi 4 janvier sur Paris Première, sa «bienveillance» et son «respect» à l’égard des touchantes Femen. Ces dernières mènent principalement une guerre contre les lieux de culte de la religion catholique et les valeurs helléno-chrétiennes.
Mme Hidalgo expliquait ainsi: «J’ai de la bienveillance pour elles mais en même temps c’est dur comme mouvement. Pour elles, c’est dur. Ce qu’elles ont du vivre est dur aussi. (…). C’est une méthode d’action que moi je n’aurais pas emprunté mais j’ai du respect pour elles.»
Avec l’accord de Manuel Valls et de la municipalité, les Femen ont établi à Paris en septembre 2012, «le premier centre d’entraînement » au « nouveau féminisme ». Situé d’abord au 206, quai de Valmy ( 10e arrondissement) , siège de la Maison des Associations de Paris, un local leur a été financé ultérieurement dans un théâtre par la mairie, le Lavoir Moderne Parisien (18e arrondissement).
L’ukrainienne Inna Shevchenko, dirigeante des Femen en France, hébergée l’année dernière au domicile de l’incontournable Caroline Fourest, a reçu de l’Etat socialiste un passeport français. Ce même gouvernement qui mort de trouille et soumis à ses maîtres, a refusé d’accorder l’asile politique à Edward Snowden et Julian Assange…
Inna Shevchenko s’est félicitée par un tweet fort éclairant de l’obtention de la nationalité française : «Marianne a récupéré ses papiers ! Bonne indigestion, les fachos ! ». En effet Inna Shevchenko a été choisi cet été pour incarner sur nos timbres-poste, avec le blanc-seing de François Hollande, le visage de Marianne. Jusqu’où va-t-on descendre ?
Les Femen, nous l’avions relevé, est un groupuscule financé par le milliardaire allemand Helmut Geier, sa compatriote femme d’affaires Beat Schober, et le businessman américain Jed Sunden. Ses membres ont multiplié les provocations lors des rassemblements en faveur du mariage hétérosexuel et de la famille et ont aussi perturbé un déplacement de Marine Le Pen en Bretagne.
En février, les Femen ont «fêté» «le départ du pape Benoit XVI et la légalisation du mariage homosexuel en France ». Dépoitraillées, couvertes de slogans orduriers et beuglant comme à l’accoutumée leur haine de la religion catholique, elles s’étaient livrées à leurs provocations dans la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Un tweet émanant des Femen, nous l’évoquions aussi, s’est félicité du vandalisme commis la semaine dernière dans l’église Sainte-Odile à Paris et quelques jours auparavant, en pleine messe dominicale, dans le cadre de la campagne Christmas is cancelled (« Noël est annulé »), une membre de ce groupuscule a mimé un avortement, seins à l’air, dans l’église de la Madeleine, à Paris en déposant un morceau de viande de veau sur l’autel…et en urinant selon certains témoins.
Devant l’énormité monstrueuse de cet acte, Mme Hidalgo et Bertrand Delanoë ont condamné cette action. La preuve de l’indécrottable boboïsme de Nathalie Kosciusko-Morizet a été une nouvelle fois apportée par cette dernière qui a certes déclaré que si elle était élue (sic), elle ne « maintiendrait pas le financement des Femen par la Ville ». Avant d’ajouter: «J’ai d’ailleurs condamné leur happening à la Madeleine ».
Or, comme le fait remarquer très justement L’observatoire de la christianophobie, « le dictionnaire Larousse donne deux définitions du happening : 1. Forme de spectacle qui suppose la participation des spectateurs et qui cherche à faire atteindre à ceux-ci un moment d’entière liberté et de création artistique spontanée » et 2. « Apparition spontanée et désordonnée, dans un groupe, de mouvements divers, d’opinions inattendues, etc. ». Rien de ce qui s’est passé en l’église de la Madeleine à Paris, ne répond aux définitions, même prises extensivement, du dictionnaire. Ce qui s’est passé a un nom en français: c’est une profanation ! NKM serait fort avisée de prendre des cours de français ».
Certes, mais bon, «profanation» c’est une définition moins branchée que « happening», les pauvres ploucs de cathos attachés aux traditions, tous les has been de droite n’ont vraiment rien compris, n’est-ce pas Nathalie?
Notons encore que de Yves Thréard à Philippe Bilger, nombreux ont été ceux qui se sont étonnés, comme Bruno Gollnisch, de la mansuétude du ministre de l’Intérieur vis-à-vis des Femen, eu égard à son déchaînement contre Dieudonné. Serait-ce que Manuel Valls ne se sent pas relié avec la communauté catholique et française par « un lien éternel »? Allez savoir…
http://gollnisch.com/2014/01/08/pas-de-lien-eternel-avec-les-catholiques-francais/
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MUNICIPALES : Un royaliste d’Action française se porte candidat à Paris
L’avocat Élie Hatem, collaborateur régulier de notre journal, annonce briguer la mairie du IVe arrondissement de Paris.
LES FRANÇAIS expriment de plus en plus un sentiment de répugnance à l’égard du système politique accaparé par les partis. Ces derniers, dans leur course au pouvoir, font des promesses démagogiques qu’ils n’arrivent pas à tenir. En effet, les politiciens sont otages de l’appareil de leur parti et font prévaloir l’intérêt de leur groupe sur l’intérêt national et collectif. C’est la raison pour laquelle le fossé s’élargit entre le pays légal et le pays réel.
Noyauter le système
Peut-on laisser la France et les Français entre les mains de dirigeants qui détruisent la nation et qui mettent en cause nos intérêts nationaux et collectifs ? Il est certain que la République est en déclin, en raison de ce sentiment qui s’ex- prime par une non-participation à la vie de la cité. Néanmoins, cette attitude semble suicidaire. Elle conduit notre nation à la dérive. Il convient donc de noyauter le système en rendant l’espoir aux Français, en s’occupant de leur vie quotidienne, en assurant une proxi- mité et une gestion efficace de leurs problèmes, loin des promesses démagogiques. L’Action française n’étant pas un parti politique aspirant à la prise ou à la participation au pouvoir, elle cherche en toute sincérité à assurer l’intérêt des Français. C’est au nom du civisme défendu par Charles Maurras lorsqu’il établit le principe des « républiques françaises », convaincu que les élections locales répondaient à la formule de « l’autorité en haut, les libertés en bas », que je me suis porté candidat aux élections municipales, à la tête de la mairie du IVe arrondissement de Paris.
Cœur vital
Dans l’esprit de l’école de l’Action française, je m’engage à assurer aux habitants du cœur vital, politique et culturel de notre capitale, une action efficace, en restant à leur écoute, leur assurant une présence permanente et gérant objectivement leur arrondissement, faisant de lui une exception nationale, rompant ainsi avec la tradition des partis politiques traditionnels. Je compte sur le soutien de tous ceux qui veulent permettre à notre pays de cheminer vers l’espérance et relever le défi.
http://www.actionfrancaise.net/craf/?MUNICIPALES-Un-royaliste-d-Action
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Les Deux Cartes
L’INSEE vient de publier une carte de la répartition du chômage en France, par bassins d’emploi. Même si elle ne recoupe que très imparfaitement les cartes des votes aux précédentes élections, cartes qui sont réalisées sur la base des départements, la comparaison entre ces cartes est intéressante.
Carte 1
Chômage par bassin d’emploi
La seconde carte qui servira à notre comparaison est celle du vote pour Marine le Pen lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2012. On voit que cette deuxième carte reprend et étend les zones ou la proportion des chômeurs est plus importante que la moyenne.
Carte 2
Vote pour Marine le Pen au 1er tour des élections présidentielles de 2012
(Les zones les plus sombres sont celles où le pourcentage des voix pour Marine le Pen a été plus élevé que la moyenne nationale)
Le fait que la seconde carte montre des zones nettement plus importantes que la première se comprend aisément. Une partie des chômeurs n’habite pas à côté de l’entreprise ou du bureau de Pôle Emploi où ils sont recensés. Pour certaines entreprises PSA Aulnay) on sait que le bassin d’emploi « réel » couvrait un demi-cercle de plus de 80 km de rayon au nord d’Aulnay. Une deuxième raison est que le chômage n’affecte pas seulement les chômeurs proprement dits (en fait les « demandeurs d’emplois » dans la nomenclature DARES-INSEE) mais leur famille. Faut donc multiplier par un coefficient compris entre 2 et 3 ce nombre pour avoir la population directement affectée. Si l’on ne prend que la catégorie « A », cela nous donne entre 6 et 9 millions de personnes, et si l’on considère l’agrégat « A+B+D » on arrive à un chiffre compris entre 8 et 12 millions. Ceci peut expliquer l’élargissement, tant géographique que démographique du vote pour Marine le Pen. Enfin, il faut considérer que TOUS les chômeurs ne votent pas pour Marine le Pen mais que des non-chômeurs peuvent aussi voter pour le Front National, pour des raisons qui ne sont pas du tout liées au problème du chômage. Néanmoins, il est assez clair que les poches de grand chômage peuvent être considérées comme l’épicentre d’un vote Marine le Pen.
En mai 2012, dans un billet publié par RIA-Novosti, et que j’ai repris sur RussEurope[1], j’écrivais que l’électorat de Marine le Pen était double, avec d’une part un électorat qui est majoritairement un électorat populaire et ouvrier, provenant de petites communes où la misère ouvrière rencontre la misère rurale. Ce milieu mi-rural / mi-urbain correspond à un tissu de PME/PMI spécialisées dans la sous-traitance et qui sont aujourd’hui directement touchées par les délocalisations mais aussi par la contraction du crédit bancaire. Les résultats au premier tour dans le Nord, le Pas-de-calais, mais aussi la Somme et l’Oise, puis les régions de vieille industrie de l’Est de la France et ce jusqu’à l’Alsace et au Doubs et au Territoire de Belfort (Peugeot, Alsthom), le montraient. Dans le Nord/Nord-Est, si l’on exclut le département du Nord (21,3%), les résultats de Marine le Pen sont dans une fourchette de 24% à 26%. D’autre part, il y a un autre électorat, correspondant à l’arc Méditerranéen et qui est bien plus traditionnel (rapatriés et familles de ces derniers, commerçants aisés, retraités). C’était d’ailleurs sur cet électorat que s’était replié JMLP en 2007 quand le score du FN était tombé à 10%. Or, ce que montre la première carte est la poussée très forte du chômage sur l’arc Méditerranéen, ce que j’avais eu tendance à sous-estimer dans ma note de mai 2012. Cela ne veut pas dire que ce second électorat ait disparu. Mais, il tend à se dissoudre dans le premier. De même, on note une extension du vote Marine le Pen vers des zones qui, historiquement, lui étaient hostiles (Ouest et Sud-Ouest). Ce phénomène ne date pas de 2012, car un article trop peu cité y faisait référence en 2003[2], mais il est clair qu’il s’accentue et s’approfondit. En fait, ce vote correspond à la géographie industrielle de la France.
Si tel est le cas, et il faudra attendre pour cela le résultat des élections européennes du printemps 2014 pour le savoir, cela montrerait un processus de basculement tant dans la sociologie du Front national, que dans son idéologie. Il est clair que les avancées récentes depuis ces dernières années, ne sont pas le produit de l’idéologie « ancienne » du front national, mais du discours qui est tenu depuis ces dernières années.
J’écrivais aussi dans ma note de mai 2012 : « [ceci] marque aussi la capacité du discours de Marine le Pen à toucher des couches nouvelles et différentes de celles auxquelles son père s’adressait : petits fonctionnaires supportant de plein fouet l’impact de la dégradation des services publics, petits employés qui ont conscience que leur sort est en partie lié à celui des ouvriers (on sait que quand une ville perd un emploi ouvrier il y a indirectement, une destruction indirecte de 1 à 1,5 emplois en plus dans le commerce et les services). Les résultats sont par contre bien plus mauvais sur la façade atlantique, de la Bretagne à la côte Basque. Mais ils montrent une forte progression (+ 100%) par rapport à 2007, en particulier dans les petits bourgs en Bretagne et en Vendée. Ceci traduit aussi un changement de population de ces petits bourgs (phénomène connu sous le nom de rurbanisation). De nombreux petits fonctionnaires (cadre B et C) et employés viennent s’installer dans ces bourgs, étant chassés par la montée des prix des grandes villes où se trouve leur emploi. Ils transportent ainsi dans ces bourgs leur angoisse du lendemain (chômage), leurs problèmes de crédit, qui viennent s’ajouter aux problèmes des populations traditionnellement rurales ».
Les mouvements sociaux de ces derniers mois n’ont fait que confirmer cette analyse. Il faut le dogmatisme d’un Jean-Luc Mélenchon pour ne pas comprendre qu’il y a aujourd’hui plus de choses en commun entre un salarie de petite entreprise et son patron, confrontés l’un et l’autre au risque de fermeture, qu’entre ces personnes et les dirigeants des grandes entreprises, ou l’élite « compradores » qui désormais gouverne. S’il avait fait ses premières armes dans un autre mouvement que le Trotskysme, par exemple chez des maoistes, il aurait peut-être pu être plus sensible à cette dimension “nationale” d’un mouvement interclassiste.
Aujourd’hui, un sentiment d’exaspération monte, et il associe la classe ouvrière, une partie des salariés, mais aussi des travailleurs indépendants et des petits patrons. Ce sentiment peut prendre une forme anti-fiscale (que même aujourd’hui Mediapart adopte) mais il peut aussi prendre une forme plus directement politique de rejet du cadre global de l’économie, soit l’Union européenne et la zone Euro. de toutes les manières, c’est bien à un mouvement interclassiste que l’on est confronté, comme c’est le cas dans TOUT mouvement d’importance nationale. La question de savoir s’il prendra plutôt la forme « anti-fiscale » ou celle d’une remise en cause générale des cadres et institutions de l’économie et du néo-libéralisme n’est pas encore tranchée. Mais, l’élection européenne de ce printemps pourrait être un moment décisif du point de vue de cette orientation.
[1] Sapir J., « Marine le Pen, arbitre de la vie politique française », billet publié sur RIA-Novosti, le 5 mai 2012, http://fr.ria.ru/tribune/20120505/194552631.html et sur RussEurope http://russeurope.hypotheses.org/191
[2] P. Buléon et J. Fourquet, « Vote Front national 1984-2002. Géographie et interprétations successives : une équation politique » in Espace, Populations, Sociétés, n°3, Vol.XXI, 2003, pp. 453-467.
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Comment le web va bouleverser les municipales
Pour la première fois en France, le marketing numérique offre aux candidats une arme de militantisme massive. Je clique, donc je vote ? Les candidats y croient. Dans les QG, on se prépare...Les faits - Dans cent jours aura lieu le premier tour des élections municipales, le scrutin auquel les Français participent le plus. Les deux tours sont programmés les 23 et 30 mars. Après avoir étudié les 50 villes tentées par l'alternance (notre édition du 22 novembre), l'Opinion décrypte aujourd'hui la façon dont des candidats utilisent les données numériques et les réseaux pour mieux cibler leurs messages. -
Ne pas croire en l'alternance politique
De Christophe Geffroy dans La Nef :
"[...] Alors que nous sommes témoins depuis plusieurs mois de tant de magnifiques initiatives qui révèlent une large prise de conscience de l’impasse dans laquelle sont engagées nos sociétés occidentales, la tentation est grande d’espérer que le mouvement d’opposition qui se développe permettra de changer les choses à relativement brève échéance – à l’occasion d’élections, par exemple. [...]
En effet, la grande majorité de la classe politique partage les idées qui sont la cause de nos maux, c’est pourquoi il est illusoire de croire qu’une simple alternance politique permettra un profond changement ! Sur deux aspects essentiels, l’UMP et l’UDI ne se distinguent guère du PS au pouvoir.
Le premier est l’Union européenne (UE) et la question-clé de la nation comme cadre le mieux adapté à la démocratie. Lors d’un récent débat télévisé, Emmanuelle Cosse (EELV) a eu le mérite de la clarté en affirmant bien haut qu’elle était favorable à la fin des États-nations européens au bénéfice d’un grand État fédéral, pensée partagée par la plupart de nos politiques. C’est bien l’orientation qu’a prise la « construction » européenne, monstre bureaucratique qui a été imposé au fil des ans sans que les peuples aient leur mot à dire, pire sans tenir compte de leurs votes lorsqu’ils ont eu le rare privilège de s’exprimer par référendum, comme en France, aux Pays-Bas ou en Irlande, et qui nous entraîne inéluctablement vers un système de plus en plus éloigné des peuples et de la démocratie. Changer l’orientation européenne et transformer l’euro de monnaie unique en monnaie commune sont des préalables, des mesures nécessaires mais bien évidemment non suffisantes pour redonner une marge de manœuvre au politique et réaffirmer, conformément au principe de subsidiarité, que la nation est le cadre naturel de l’exercice d’une démocratie à refonder.
Le second est plus fondamental et tient finalement à la croyance que toute vérité est inaccessible – d’où le refus d’une loi naturelle transcendante au profit du relativisme – et qu’il revient donc au politique – en l’occurrence à la majorité parlementaire – d’établir les normes morales. Cette situation inédite dans l’histoire des hommes donne, dans nos démocraties purement procédurales, un pouvoir sans limite à la majorité, c’est là que se situe la pente totalitaire de notre système.N’y a-t-il donc rien à faire contre cela ? Si, bien sûr, mais il serait bon que le mouvement qui s’est levé en France contre « le mariage pour tous » prenne conscience de l’ampleur du défi, et ainsi contribue à former les consciences pour qu’une force suffisamment éclairée et influente puisse, un jour prochain, convaincre une majorité de nos concitoyens du bien-fondé de cette analyse. C’est un changement au niveau des idées qui est nécessaire, et cela s’opère bien en amont du combat électoral. [...]"
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SOUS LE SIGNE DE LA BANALITÉ, OU QUAND « CAUSEUR » CAUSE À TORT ET À TRAVERS....
C’est donc Marc Cohen qui s’y est collé ! Dame Lévy, dans son ego transcendantal, n’a pas condescendu à répondre elle-même. Elle aurait pu effectuer un simple démenti, puisque le malentendu n’avait rien d’outrageant. Elle aurait même pu se contenter d’évoquer un malentendu puisque malentendu il y a eu.
Non, il lui a fallu un billet officiel et se voulant humoristique du rédacteur en chef de Causeur, adressé aux Inrocks, qui avaient eu le malheur de relayer la rumeur infamante. Malheureusement, comme il n’est pas très finaud, le rédac’ chef en a profité pour répandre sur les royalistes les vannes les plus éculées, que même un pigiste de TF1 n’ose plus faire, ce qui donne un billet un peu lourdeau et surtout ringard, car tout est ringard, chez notre homo festivus, ex-pilier du Groupe d’Intervention Culturelle Jalons, ex-rédacteur en chef de L’Idiot International, jusqu’à cette « surboum » que l’AF organiserait le 18 janvier prochain, " terme vieilli " (dixit Le Robert) qui sent son pré-ado des années 1970, voire 1960...
Car, sous prétexte de faire la leçon aux Inrocks, tout y est.. sauf le fond : allusion à la « peste brune », à une « collusion nauséabonde », aux « Bourbons hors d’âge », Dame Lévy « enrôlé[e] dans les galères de Sa Majesté », « la camelote du Roy » — « Roy » avec un y, bien sûr, Marc Cohen prenant sa propre ringardise pour l’actualité du royalisme français. Quelle finesse ! Au fond, le naturel revient au galop, car ce que traduit cette prose désespérante, c’est ce ringard mépris républicain de la France millénaire dont on pensait Causeur indemne, qu’on croyait réservé à ces autres ringards que sont Jean-Luc Mélenchon ou Manuel Valls, pour lesquels c’est la gauche qui a inventé la nation ou ce sont les événements du 10 août 1792 qui ont porté la France sur les fonts baptismaux. D’ailleurs, de la part du rédacteur en chef d’un magazine qui a l’honneur de compter parmi ses collaborateurs un nombre certain de royalistes assumés et ...passés à un moment ou à une autre par l’école d’Action française, c’est décidément peu finaud...
Un peu plus, Cohen accusait les Inrocks de complicité active avec l’Action française dans la divulgation de cette rumeur : Dame Lévy participant à une journée de réflexion sur la nation et l’Europe organisée par l’AF. Malheureusement, Marc Cohen ne dit pas le profit qu’aurait retiré l’AF à lancer ce bobard ni les Inrocks à le relayer : pensait-elle que l’intéressée ne démentirait pas ? Ou Marc Cohen feint-il de penser que l’AF voyait en Dame Lévy son invitée la plus prestigieuse dont le seul nom lui ferait refuser du monde ? Qu’il y ait eu malentendu sur la participation de la dame, c’est certain. Que Son Ego transcendantal délègue Marc Cohen pour accuser l’AF d’un bobard gratuit afin de nier jusqu’à la possibilité de tout contact, c’est pitoyable.
Oui, nous avons bien invité Elisabeth Lévy, oui nous avons été fondés à penser qu’elle avait accepté cette invitation, oui, il y a bien eu malentendu. D’où notre annonce, relayée par les Inrocks, d’où notre rectification dès que nous avons su que la dame ne viendrait pas. Mais pourquoi accuser les Inrocks d’avoir failli à leur mission d’information ? Au fond, cette annonce faisait honneur à l’intéressée, elle qui cherche à passer pour une femme libre : n’était-ce pas la meilleure preuve de son refus de toute tyrannie de la bien-pensance, n’était-ce pas pour elle l’occasion, indépendamment de toute « collusion nauséabonde », de faire un vrai pied-de-nez aux tenants de l’Empire du Bien ? Les Inrocks, comme nous, croyaient à la vérité du personnage Elisabeth Lévy. Doit-on les en accuser ? Devons-nous nous en repentir ?
Car notre erreur, au fond, comme la leur, a peut-être été de croire qu’Elisabeth Lévy existait. Ou plutôt que ses incessantes citations de Philippe Muray avaient fini par la faire exister, que l’auteur des Maîtres Censeurs qui, en leur temps, avaient réjoui toutes les intelligences libres, ne pratiquerait pas l’autocensure, que ses insolences médiatiques étaient tout sauf ...médiatiques, mais l’expression d’un caractère trempé et indépendant. Et c’est à ce titre que nous l’avions invitée. C’est à ce titre que nous avons cru, benoîtement, qu’elle avait accepté, et que nous avons annoncé, à tort mais en toute bonne foi, sa venue, au milieu des autres invités.
Philippe Muray, Monsieur Cohen, car c’est à lui qu’il faut revenir, n’avait pas pour notre tradition politique le mépris des nigauds. En septembre 2005, sans penser déroger à son honneur ni à une réputation médiatique dont il se foutait, lui, il nous avait fait l’amitié d’accorder un entretien aux Epées, une revue clairement royaliste et maurrassienne, qui portait fièrement en écharpe cette sentence de Pierre Boutang : « Le droit du prince naît du besoin du peuple ». L’entretien portait sur Festivus Festivus, publié en collaboration avec une certaine ...Elisabeth Lévy. ll nous y confiait des propos dont votre billet fait ressortir toute l’actualité : « La société n’est plus agitée que par ce mouvement ininterrompu de responsabilité-irresponsabilité qui lui donne une apparence de vie. Elle en tire des séries d’émotions primaires qui sont comme des électrochocs dans lesquels chacun croit assouvir des illusions d’autonomie et d’individualité ».
Marc Cohen, je vous rassure, le site de l’AF, pour sa part, a bien rétabli « la banale réalité ». Car, pour le coup, l’expression est exacte : oui, nous avons rétabli « la banale réalité », la vôtre et celle d’Elisabeth Lévy.
François Marcilhac, directeur éditorial de L’AF 2000
PS : Cela dit, que ce léger ...malentendu ne nous interdise pas de dire tout le bien que nous pensons du dossier de Causeur de janvier 2014 : « L’Europe, c’est fini, et si on essayait la France ? », en vente ici.
http://www.actionfrancaise.net/craf/?SOUS-LE-SIGNE-DE-LA-BANALITE-OU
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Édouard Martin, un syndicaliste en campagne
Une fois n’étant pas coutume, et la fin d’année étant prétexte à quelque fantaisie, nous commenterons dans cette chronique une saynète de la comédie électorale, à laquelle nous dénions par ailleurs toute légitimité. Mais le sujet est attrayant : il s’agit de l’élection au parlement européen de mars prochain dans la circonscription dite « grand Est » (en réalité Champagne-Ardenne, Lorraine, Alsace, Bourgogne et Franche-Comté).
Le scrutin verra s’affronter, entre autres, trois candidats hauts en couleur et réputés « bons clients » des médias hexagonaux. Il s’agit, sans ordre de préférence, d’Edouard Martin pour le PS, de Nadine Morano pour l’UMP, et de Florian Philippot pour le FN. On ne présente plus Mme Morano, sarkozyste fanatique, que les tombereaux d’injures déversés sur elle finissent par rendre sympathique (on a poussé les hauts cris en faveur de Mme Taubira pour dix fois moins). Originaire du quartier populaire du Haut du Lièvre à Nancy, elle est la seule des trois native de la circonscription.
Plus récemment arrivé sur la scène politique, Florian Philippot est le numéro deux officiel du Front National. Cet énarque qui a débuté aux côtés de Jean-Pierre Chevènement détonne par rapport aux candidats traditionnels du parti, et ne laisse pas indifférent dans l’opinion. Servi par un indéniable talent de débateur, il souffre d’un enracinement local problématique ; le décalage entre ses prises de position et l’opinion des électeurs habituels du mouvement peut le desservir mais aussi élargir sa base.
Le troisième roi-mage de cette crèche républicaine (les rôles de l’âne et du bœuf sont réservés protocolairement aux actuels présidents et chef du gouvernement) est de loin le plus énigmatique : Edouard Martin est en effet l’ancien lidère syndical (CFDT) du combat des ouvriers de l’usine sidérurgique de Florange lors de la fermeture par le groupe Arcelor Mittal de la phase à chaud de ce site. A ce titre, il n’avait pas ménagé ses coups contre le pouvoir socialiste, accusé d’inaction face à cette restructuration (portant inéluctable et que la reprise d’Arcelor par Mittal n’a fait que retarder). Il avait même menacé les socialistes d’être leur « cauchemar », ce qui sera peut-être le cas sous une forme inattendue.
Certes, Martin, recruté par Harlem Désir, se défend d’avoir adhéré au PS, se contentant de conduire sa liste. Certes, les porosités entre la centrale cédétiste et la rue de Solférino sont un secret de polichinelle, même si elles sont moins visibles que les liens presque ombilicaux qui unissent la centrale de Montreuil et la place du colonel Fabien. [...]
Jean-Marc Ferrand - La suite dans L’AF 2877
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Avis de tangage au sein de la classe politique française
À l'approche des élections municipales et européennes, les partis politiques s'organisent pour ratisser le plus large possible dans un contexte aussi éclaté et compliqué pour la majorité (PS, Verts, Front de gauche) que pour l'opposition (UMP, FN, centristes), tant les tensions internes à chaque camp sont fortes. Nous nous limiterons ici à une revue de la situation de l'opposition, parfois dure à suivre.
Les municipales parisiennes apportent chaque jour leur lot de surprises politiciennes et semblent échapper en partie au contrôle de l'entourage de Nathalie Kosciusko-Morizet. 30 % des sièges ont été en principe dévolus aux centristes de Marielle de Sarnez (MoDem) et Yves Pozzo di Borgo (UDI), grands vainqueurs des négociations. François Lebel, maire CNIP du VIIIe arrondissement opposant au mariage pour tous, figurera bien sur la liste de sa dauphine Martine Mérigot de Treigny, malgré les réticences de NKM. Dans le Ve arrondissement, Dominique Tiberi, parti en dissidence, est susceptible de succéder à son père et a attiré sur sa liste des personnalités de la société civile comme l'ancien président de l'Université Paris-Sorbonne, Jacques Soppelsa. Rejeté du Xe puis du VIIIe arrondissement, le chef d'entreprise catholique Charles Beigbeder, désormais membre de la Droite forte de l'UMP, n'a pu trouver un nouveau terrain d'atterrissage. L'impuissance persistance de NKM risque de gâcher une chance historique pour l'opposition de reprendre Paris à la gauche, que la personnalité falote et sectaire d'Anne Hidalgo (issue d'une famille de républicains espagnols) alliée aux restrictions budgétaires qui s'annoncent dans la capitale devrait rapidement conduire néanmoins au naufrage.
Les prises Bleu Marine
Pour sa part, le Rassemblement Bleu Marine (RBM) a fait quelques belles mais encore rares prises pour épauler les forces vives du Front National : les gaullistes Paul-Marie Couteaux et Philippe Martel à Paris, l'UDF Jean-Luc Schaffhauser (ancien CDS, proche de l'Opus Dei) à Strasbourg et le parfumeur Bernard Marionnaud, encarté au CNIP, à Clamart (ville PS). Sans oublier la campagne très médiatique du journaliste Robert Menard à Béziers. Pour les européennes, le RBM devrait investir le géopoliticien Aymeric Chauprade en Ile-de-France. L'utilisation de la croix de Lorraine, environnée par la flamme du FN par Florian Philippot a déclenché une polémique tant en interne (les passions de l'Algérie française ne sont pas apaisées) et surtout en externe avec une protestation solennelle des jeunes gaullistes de l'UJP (composante de l'UMP) qui souhaite faire interdire l'utilisation de ce symbole par le parti de Marine Le Pen.
Quant aux formations centristes, elles s'emboitent de façon pyramidale : le Nouveau Centre, l'Alliance centriste, la Fédération Européenne Démocrate (FED) et le Parti Radical composent l'Union des démocrates et indépendants UDI, qui a rapidement expulsé les Indépendants du CNIP et écarte désormais les libéraux du PLD. L'UDI forme désormais avec le MoDem de François Bayrou, « L'Alternative », dont le programme pourrait être confié à l'ancien député-maire UDF de Rouen, Pierre Albertini. François Bayrou a choisi de se présenter à Pau, une ville qu'il convoite sans succès depuis 35 ans.
Dans le Vaucluse, Jacques Bompard, député-maire d'Orange, recrute large : les derniers débris d'une UMP devenue groupusculaire dans le nord du département comme le révélait récemment nos confrères de Minute, et même une opposante socialiste dont il vient de faire son adjointe... Dans d'autres villes du département c'est le FN à la sauce Marion Maréchal qui récupère d'anciens élus et militants UMP.
Le député-maire souverainiste d'Yerres, Nicolas Dupont-Aignan, dont on voit mal ce qui le distingue désormais du FN, refuse d'adjoindre Debout la République au RBM. Il présentera, sans grand espoir, des listes aux européennes. En Ile-de-France, il a investi à cet effet comme tête de liste l'écrivain Dominique Jamet proche de Robert Ménard. Dominique Jamet vice-président de DLR n'est autre que le frère cadet d'Alain Jamet premier vice-président du FN.
Politisation de LMPT
Un certain nombre de cadres de la « Manif pour tous » (apparemment plusieurs centaines) ont décidé d'intégrer l'UMP via un courant reconnu officiellement par Jean-François Copé et dénommé « sens commun ». D'autres militants impliqués dans les manifestations du printemps dernier ont lancé dans plusieurs villes des Cercles Charles Péguy, patronnés par Charles Millon et qui invitent sans exclusives des parlementaires de l’UDI, de l'UMP et du FN à s'exprimer alternativement avec des intellectuels.
Enfin, de nouvelles formations voient le jour face à l'incurie des grands partis politiques. Denis Payre, entrepreneur lyonnais de 50 ans, ancien élève de l'ESSEC, a lancé le rassemblement réformateur et libéral « Nous Citoyens », qui part du constat de l'incompréhension des réalités économiques et sociales françaises par les grands partis.
La droite française est donc en pleine reconstruction sans que l'on sache très bien où tout cela va la mener en terme d'alliances et de propositions. Sans doute y verra-t-on plus clair après le 30 mars, date du second tour des élections municipales. Les diverses stratégies actuellement à l'œuvre auront ou non été validées dans les urnes. Le second test très différent aura lieu à la fin du printemps, avec le scrutin européen.
Antoine Ciney monde & vie 27 décembre 2013 -
Charles Beigbeder veut "libérer Paris"
Lu ici :
"Annemie Turtelboom abandonne son avant-projet de loi concernant la filiation pour les couples homosexuels. La ministre de la justice souhaitait permettre aux couples de personnes du même sexe de bénéficier de la filiation automatique. Voilà plus d'un an que cet avant projet de loi est discuté. Mais à présent le texte est enterré. En cause: le blocage persistant au sein du gouvernement fédéral à son sujet."