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élections - Page 690

  • Ne pas croire en l'alternance politique

    De Christophe Geffroy dans La Nef :

    "[...] Alors que nous sommes témoins depuis plusieurs mois de tant de magnifiques initiatives qui révèlent une large prise de conscience de l’impasse dans laquelle sont engagées nos sociétés occidentales, la tentation est grande d’espérer que le mouvement d’opposition qui se développe permettra de changer les choses à relativement brève échéance – à l’occasion d’élections, par exemple. [...]

    En effet, la grande majorité de la classe politique partage les idées qui sont la cause de nos maux, c’est pourquoi il est illusoire de croire qu’une simple alternance politique permettra un profond changement ! Sur deux aspects essentiels, l’UMP et l’UDI ne se distinguent guère du PS au pouvoir.

    Le premier est l’Union européenne (UE) et la question-clé de la nation comme cadre le mieux adapté à la démocratie. Lors d’un récent débat télévisé, Emmanuelle Cosse (EELV) a eu le mérite de la clarté en affirmant bien haut qu’elle était favorable à la fin des États-nations européens au bénéfice d’un grand État fédéral, pensée partagée par la plupart de nos politiques. C’est bien l’orientation qu’a prise la « construction » européenne, monstre bureaucratique qui a été imposé au fil des ans sans que les peuples aient leur mot à dire, pire sans tenir compte de leurs votes lorsqu’ils ont eu le rare privilège de s’exprimer par référendum, comme en France, aux Pays-Bas ou en Irlande, et qui nous entraîne inéluctablement vers un système de plus en plus éloigné des peuples et de la démocratie. Changer l’orientation européenne et transformer l’euro de monnaie unique en monnaie commune sont des préalables, des mesures nécessaires mais bien évidemment non suffisantes pour redonner une marge de manœuvre au politique et réaffirmer, conformément au principe de subsidiarité, que la nation est le cadre naturel de l’exercice d’une démocratie à refonder.
    Le second est plus fondamental et tient finalement à la croyance que toute vérité est inaccessible – d’où le refus d’une loi naturelle transcendante au profit du relativisme – et qu’il revient donc au politique – en l’occurrence à la majorité parlementaire – d’établir les normes morales. Cette situation inédite dans l’histoire des hommes donne, dans nos démocraties purement procédurales, un pouvoir sans limite à la majorité, c’est là que se situe la pente totalitaire de notre système.

    N’y a-t-il donc rien à faire contre cela ? Si, bien sûr, mais il serait bon que le mouvement qui s’est levé en France contre « le mariage pour tous » prenne conscience de l’ampleur du défi, et ainsi contribue à former les consciences pour qu’une force suffisamment éclairée et influente puisse, un jour prochain, convaincre une majorité de nos concitoyens du bien-fondé de cette analyse. C’est un changement au niveau des idées qui est nécessaire, et cela s’opère bien en amont du combat électoral. [...]"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • SOUS LE SIGNE DE LA BANALITÉ, OU QUAND « CAUSEUR » CAUSE À TORT ET À TRAVERS....

    C’est donc Marc Cohen qui s’y est collé ! Dame Lévy, dans son ego transcendantal, n’a pas condescendu à répondre elle-même. Elle aurait pu effectuer un simple démenti, puisque le malentendu n’avait rien d’outrageant. Elle aurait même pu se contenter d’évoquer un malentendu puisque malentendu il y a eu.

    Non, il lui a fallu un billet officiel et se voulant humoristique du rédacteur en chef de Causeur, adressé aux Inrocks, qui avaient eu le malheur de relayer la rumeur infamante. Malheureusement, comme il n’est pas très finaud, le rédac’ chef en a profité pour répandre sur les royalistes les vannes les plus éculées, que même un pigiste de TF1 n’ose plus faire, ce qui donne un billet un peu lourdeau et surtout ringard, car tout est ringard, chez notre homo festivus, ex-pilier du Groupe d’Intervention Culturelle Jalons, ex-rédacteur en chef de L’Idiot International, jusqu’à cette « surboum » que l’AF organiserait le 18 janvier prochain, " terme vieilli " (dixit Le Robert) qui sent son pré-ado des années 1970, voire 1960...

    Car, sous prétexte de faire la leçon aux Inrocks, tout y est.. sauf le fond : allusion à la « peste brune », à une « collusion nauséabonde », aux « Bourbons hors d’âge », Dame Lévy « enrôlé[e] dans les galères de Sa Majesté », « la camelote du Roy » — « Roy » avec un y, bien sûr, Marc Cohen prenant sa propre ringardise pour l’actualité du royalisme français. Quelle finesse ! Au fond, le naturel revient au galop, car ce que traduit cette prose désespérante, c’est ce ringard mépris républicain de la France millénaire dont on pensait Causeur indemne, qu’on croyait réservé à ces autres ringards que sont Jean-Luc Mélenchon ou Manuel Valls, pour lesquels c’est la gauche qui a inventé la nation ou ce sont les événements du 10 août 1792 qui ont porté la France sur les fonts baptismaux. D’ailleurs, de la part du rédacteur en chef d’un magazine qui a l’honneur de compter parmi ses collaborateurs un nombre certain de royalistes assumés et ...passés à un moment ou à une autre par l’école d’Action française, c’est décidément peu finaud...

    Un peu plus, Cohen accusait les Inrocks de complicité active avec l’Action française dans la divulgation de cette rumeur : Dame Lévy participant à une journée de réflexion sur la nation et l’Europe organisée par l’AF. Malheureusement, Marc Cohen ne dit pas le profit qu’aurait retiré l’AF à lancer ce bobard ni les Inrocks à le relayer : pensait-elle que l’intéressée ne démentirait pas ? Ou Marc Cohen feint-il de penser que l’AF voyait en Dame Lévy son invitée la plus prestigieuse dont le seul nom lui ferait refuser du monde ? Qu’il y ait eu malentendu sur la participation de la dame, c’est certain. Que Son Ego transcendantal délègue Marc Cohen pour accuser l’AF d’un bobard gratuit afin de nier jusqu’à la possibilité de tout contact, c’est pitoyable.

    Oui, nous avons bien invité Elisabeth Lévy, oui nous avons été fondés à penser qu’elle avait accepté cette invitation, oui, il y a bien eu malentendu. D’où notre annonce, relayée par les Inrocks, d’où notre rectification dès que nous avons su que la dame ne viendrait pas. Mais pourquoi accuser les Inrocks d’avoir failli à leur mission d’information ? Au fond, cette annonce faisait honneur à l’intéressée, elle qui cherche à passer pour une femme libre : n’était-ce pas la meilleure preuve de son refus de toute tyrannie de la bien-pensance, n’était-ce pas pour elle l’occasion, indépendamment de toute « collusion nauséabonde », de faire un vrai pied-de-nez aux tenants de l’Empire du Bien ? Les Inrocks, comme nous, croyaient à la vérité du personnage Elisabeth Lévy. Doit-on les en accuser ? Devons-nous nous en repentir ?

    Car notre erreur, au fond, comme la leur, a peut-être été de croire qu’Elisabeth Lévy existait. Ou plutôt que ses incessantes citations de Philippe Muray avaient fini par la faire exister, que l’auteur des Maîtres Censeurs qui, en leur temps, avaient réjoui toutes les intelligences libres, ne pratiquerait pas l’autocensure, que ses insolences médiatiques étaient tout sauf ...médiatiques, mais l’expression d’un caractère trempé et indépendant. Et c’est à ce titre que nous l’avions invitée. C’est à ce titre que nous avons cru, benoîtement, qu’elle avait accepté, et que nous avons annoncé, à tort mais en toute bonne foi, sa venue, au milieu des autres invités.

    Philippe Muray, Monsieur Cohen, car c’est à lui qu’il faut revenir, n’avait pas pour notre tradition politique le mépris des nigauds. En septembre 2005, sans penser déroger à son honneur ni à une réputation médiatique dont il se foutait, lui, il nous avait fait l’amitié d’accorder un entretien aux Epées, une revue clairement royaliste et maurrassienne, qui portait fièrement en écharpe cette sentence de Pierre Boutang : « Le droit du prince naît du besoin du peuple ». L’entretien portait sur Festivus Festivus, publié en collaboration avec une certaine ...Elisabeth Lévy. ll nous y confiait des propos dont votre billet fait ressortir toute l’actualité : « La société n’est plus agitée que par ce mouvement ininterrompu de responsabilité-irresponsabilité qui lui donne une apparence de vie. Elle en tire des séries d’émotions primaires qui sont comme des électrochocs dans lesquels chacun croit assouvir des illusions d’autonomie et d’individualité ».

    Marc Cohen, je vous rassure, le site de l’AF, pour sa part, a bien rétabli « la banale réalité  ». Car, pour le coup, l’expression est exacte : oui, nous avons rétabli « la banale réalité », la vôtre et celle d’Elisabeth Lévy.

    François Marcilhac, directeur éditorial de L’AF 2000

    PS : Cela dit, que ce léger ...malentendu ne nous interdise pas de dire tout le bien que nous pensons du dossier de Causeur de janvier 2014 : «  L’Europe, c’est fini, et si on essayait la France ? », en vente ici.

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?SOUS-LE-SIGNE-DE-LA-BANALITE-OU

  • Édouard Martin, un syndicaliste en campagne

    Une fois n’étant pas coutume, et la fin d’année étant prétexte à quelque fantaisie, nous commenterons dans cette chronique une saynète de la comédie électorale, à laquelle nous dénions par ailleurs toute légitimité. Mais le sujet est attrayant : il s’agit de l’élection au parlement européen de mars prochain dans la circonscription dite « grand Est » (en réalité Champagne-Ardenne, Lorraine, Alsace, Bourgogne et Franche-Comté).

    Le scrutin verra s’affronter, entre autres, trois candidats hauts en couleur et réputés « bons clients » des médias hexagonaux. Il s’agit, sans ordre de préférence, d’Edouard Martin pour le PS, de Nadine Morano pour l’UMP, et de Florian Philippot pour le FN. On ne présente plus Mme Morano, sarkozyste fanatique, que les tombereaux d’injures déversés sur elle finissent par rendre sympathique (on a poussé les hauts cris en faveur de Mme Taubira pour dix fois moins). Originaire du quartier populaire du Haut du Lièvre à Nancy, elle est la seule des trois native de la circonscription.

    Plus récemment arrivé sur la scène politique, Florian Philippot est le numéro deux officiel du Front National. Cet énarque qui a débuté aux côtés de Jean-Pierre Chevènement détonne par rapport aux candidats traditionnels du parti, et ne laisse pas indifférent dans l’opinion. Servi par un indéniable talent de débateur, il souffre d’un enracinement local problématique ; le décalage entre ses prises de position et l’opinion des électeurs habituels du mouvement peut le desservir mais aussi élargir sa base.

    Le troisième roi-mage de cette crèche républicaine (les rôles de l’âne et du bœuf sont réservés protocolairement aux actuels présidents et chef du gouvernement) est de loin le plus énigmatique : Edouard Martin est en effet l’ancien lidère syndical (CFDT) du combat des ouvriers de l’usine sidérurgique de Florange lors de la fermeture par le groupe Arcelor Mittal de la phase à chaud de ce site. A ce titre, il n’avait pas ménagé ses coups contre le pouvoir socialiste, accusé d’inaction face à cette restructuration (portant inéluctable et que la reprise d’Arcelor par Mittal n’a fait que retarder). Il avait même menacé les socialistes d’être leur « cauchemar », ce qui sera peut-être le cas sous une forme inattendue.

    Certes, Martin, recruté par Harlem Désir, se défend d’avoir adhéré au PS, se contentant de conduire sa liste. Certes, les porosités entre la centrale cédétiste et la rue de Solférino sont un secret de polichinelle, même si elles sont moins visibles que les liens presque ombilicaux qui unissent la centrale de Montreuil et la place du colonel Fabien. [...]

    Jean-Marc Ferrand - La suite dans L’AF 2877

  • Avis de tangage au sein de la classe politique française

    À l'approche des élections municipales et européennes, les partis politiques s'organisent pour ratisser le plus large possible dans un contexte aussi éclaté et compliqué pour la majorité (PS, Verts, Front de gauche) que pour l'opposition (UMP, FN, centristes), tant les tensions internes à chaque camp sont fortes. Nous nous limiterons ici à une revue de la situation de l'opposition, parfois dure à suivre.
    Les municipales parisiennes apportent chaque jour leur lot de surprises politiciennes et semblent échapper en partie au contrôle de l'entourage de Nathalie Kosciusko-Morizet. 30 % des sièges ont été en principe dévolus aux centristes de Marielle de Sarnez (MoDem) et Yves Pozzo di Borgo (UDI), grands vainqueurs des négociations. François Lebel, maire CNIP du VIIIe arrondissement opposant au mariage pour tous, figurera bien sur la liste de sa dauphine Martine Mérigot de Treigny, malgré les réticences de NKM. Dans le Ve arrondissement, Dominique Tiberi, parti en dissidence, est susceptible de succéder à son père et a attiré sur sa liste des personnalités de la société civile comme l'ancien président de l'Université Paris-Sorbonne, Jacques Soppelsa. Rejeté du Xe puis du VIIIe arrondissement, le chef d'entreprise catholique Charles Beigbeder, désormais membre de la Droite forte de l'UMP, n'a pu trouver un nouveau terrain d'atterrissage. L'impuissance persistance de NKM risque de gâcher une chance historique pour l'opposition de reprendre Paris à la gauche, que la personnalité falote et sectaire d'Anne Hidalgo (issue d'une famille de républicains espagnols) alliée aux restrictions budgétaires qui s'annoncent dans la capitale devrait rapidement conduire néanmoins au naufrage.
    Les prises Bleu Marine
    Pour sa part, le Rassemblement Bleu Marine (RBM) a fait quelques belles mais encore rares prises pour épauler les forces vives du Front National : les gaullistes Paul-Marie Couteaux et Philippe Martel à Paris, l'UDF Jean-Luc Schaffhauser (ancien CDS, proche de l'Opus Dei) à Strasbourg et le parfumeur Bernard Marionnaud, encarté au CNIP, à Clamart (ville PS). Sans oublier la campagne très médiatique du journaliste Robert Menard à Béziers. Pour les européennes, le RBM devrait investir le géopoliticien Aymeric Chauprade en Ile-de-France. L'utilisation de la croix de Lorraine, environnée par la flamme du FN par Florian Philippot a déclenché une polémique tant en interne (les passions de l'Algérie française ne sont pas apaisées) et surtout en externe avec une protestation solennelle des jeunes gaullistes de l'UJP (composante de l'UMP) qui souhaite faire interdire l'utilisation de ce symbole par le parti de Marine Le Pen.
    Quant aux formations centristes, elles s'emboitent de façon pyramidale : le Nouveau Centre, l'Alliance centriste, la Fédération Européenne Démocrate (FED) et le Parti Radical composent l'Union des démocrates et indépendants UDI, qui a rapidement expulsé les Indépendants du CNIP et écarte désormais les libéraux du PLD. L'UDI forme désormais avec le MoDem de François Bayrou, « L'Alternative », dont le programme pourrait être confié à l'ancien député-maire UDF de Rouen, Pierre Albertini. François Bayrou a choisi de se présenter à Pau, une ville qu'il convoite sans succès depuis 35 ans.
    Dans le Vaucluse, Jacques Bompard, député-maire d'Orange, recrute large : les derniers débris d'une UMP devenue groupusculaire dans le nord du département comme le révélait récemment nos confrères de Minute, et même une opposante socialiste dont il vient de faire son adjointe... Dans d'autres villes du département c'est le FN à la sauce Marion Maréchal qui récupère d'anciens élus et militants UMP.
    Le député-maire souverainiste d'Yerres, Nicolas Dupont-Aignan, dont on voit mal ce qui le distingue désormais du FN, refuse d'adjoindre Debout la République au RBM. Il présentera, sans grand espoir, des listes aux européennes. En Ile-de-France, il a investi à cet effet comme tête de liste l'écrivain Dominique Jamet proche de Robert Ménard. Dominique Jamet vice-président de DLR n'est autre que le frère cadet d'Alain Jamet premier vice-président du FN.
    Politisation de LMPT
    Un certain nombre de cadres de la « Manif pour tous » (apparemment plusieurs centaines) ont décidé d'intégrer l'UMP via un courant reconnu officiellement par Jean-François Copé et dénommé « sens commun ». D'autres militants impliqués dans les manifestations du printemps dernier ont lancé dans plusieurs villes des Cercles Charles Péguy, patronnés par Charles Millon et qui invitent sans exclusives des parlementaires de l’UDI, de l'UMP et du FN à s'exprimer alternativement avec des intellectuels.
    Enfin, de nouvelles formations voient le jour face à l'incurie des grands partis politiques. Denis Payre, entrepreneur lyonnais de 50 ans, ancien élève de l'ESSEC, a lancé le rassemblement réformateur et libéral « Nous Citoyens », qui part du constat de l'incompréhension des réalités économiques et sociales françaises par les grands partis.
    La droite française est donc en pleine reconstruction sans que l'on sache très bien où tout cela va la mener en terme d'alliances et de propositions. Sans doute y verra-t-on plus clair après le 30 mars, date du second tour des élections municipales. Les diverses stratégies actuellement à l'œuvre auront ou non été validées dans les urnes. Le second test très différent aura lieu à la fin du printemps, avec le scrutin européen.
    Antoine Ciney monde & vie 27 décembre 2013

  • Charles Beigbeder veut "libérer Paris"

    Lu ici :

    "Annemie Turtelboom abandonne son avant-projet de loi concernant la filiation pour les couples homosexuels. La ministre de la justice souhaitait permettre aux couples de personnes du même sexe de bénéficier de la filiation automatique. Voilà plus d'un an que cet avant projet de loi est discuté. Mais à présent le texte est enterré. En cause: le blocage persistant au sein du gouvernement fédéral à son sujet."

    Louise Tudy

  • Une classe politique devenue parasitaire

     

    140103La campagne des municipales le confirmera peut-être en partie. On le sentira dans les non-dits éclatants, plus éloquents que les grandes déclarations de principe. On commence déjà à le mesurer dans les rivalités de personnes pour la composition des listes. (1)⇓ Bref la classe politique se résume de plus en plus à des profitariats de fonctions.

    Certes, après avoir été monopolisée entre les différentes nuances et variantes du marxisme et de la technocratie, l’idéologie était devenue suspecte. La faillite honteuse de l’Union Soviétique n’a pas seulement dévalorisé son utopie manifestement criminelle. On a aussi considéré comme frappé d’obsolescence tout ce qui tirait sa vocation de la critique du système stalinien. Qui va lire aujourd’hui les excellents livres d’Alain Besançon ou d’Arthur Koestler ? Ne parlons même pas de ceux de Soljenitsyne. "La Ferme des Animaux" d’Orwell ne servira donc plus que comme fable de La Fontaine ou comme exercice de version. Plus aucun jeune lecteur ne sera invité à en mesurer le contexte, celui des accords de Yalta.

    La défense des libertés semble donc avoir perdu toute signification concrète aux yeux de citoyens aseptisés, technocratisés, autocensurés, mûrs pour l'asservissement.

    Dépassionnées, nos soi-disant élites d’élus se cantonnent ainsi, dès leurs années de formation, dans ce qu’on appelle d’un mot qui ne voulait rien dire autrefois en français, mais qui désigne bel et bien, désormais, leur réalité de leur insignifiance : nous vivons, ou nous survivons, sous le règne de leur "gouvernance."

    On pourrait citer les exemples, multiplier les arguments chiffrés : ce qui enrichit ordinairement le propos tendrait ici à en appauvrir la portée. Ce qui fait l’objet des statistiques officielles revêt en général moins d'importance que ce compte vraiment. En dehors d’une poignée de défenseurs des libertés, qui s’indigne vraiment de la gabegie de structures énormes et opaques comme le conseil de Paris, à la fois gestionnaires, ou pour mieux dire di-gestionnaires d’une ville et d’un département ? Qui donc, dans le grand public des cochons de payants, se tient informé du contenu des deux lois financières votées en décembre ? Probablement pas grand monde, puisqu’on accepte d’entendre parler comme si le gouvernement allait diminuer les dépenses alors qu’il ne s’apprête en 2014, et encore très mollement, qu’à en ralentir la hausse.

    Car ça commence par le nombre de ministres. Ayez la curiosité de regarder combien entouraient Louis XIV, affreux étatiste par ailleurs, au grand siècle. En 1789, à l'ouverture des États Généraux, Louis XVI en réunissait 6. Bonaparte, dix ans plus tard : 7. Combien le gouvernement du socialiste Viviani en comptait-il encore quand éclate la guerre de 1914 ? Réponse : 17.

    Depuis, pour supprimer les deux commissaires des grands États au sein de l’Union européenne, le génial Juppé lors de la préparation du traité de Nice arguait du fait qu’aujourd’hui 28+6=34 personnes pour gouverner plus de 400 millions d’Européens cela créerait un surnombre. Ainsi l’Allemagne et Malte sont-elles désormais placées sous le signe de l’égalité au sein de la commission de Bruxelles. Bravo l’artiste.

    Mais pour régenter 60 millions de Français, ou d’habitants de l’Hexagone, chaque remaniement ministériel nous apporte un illustre inconnu de plus. Amusez-vous à énumérer les noms de ceux que vous connaissez : parions que ce jeu de société pourrait faire fureur.

    Les comparaisons internationales accablent ici, une fois de plus, le système français. Suggérons à Hollande, qui se pose la double question de "quand" et "par qui" remplacer son brillant camarade Jean-Marc Ayrault, largement usagé, pour ne pas dire hors d’usage. Eh bien qu’il aille jusqu’au bout du régime présidentiel et du quinquennat, et qu’il renonce à l’existence, totalement inutile, de son Premier ministre, de ses conseillers, de leurs voitures de fonctions et chauffeurs de maîtres, et qu’il mette donc en vente l’hôtel de Matignon. Mon Dieu ! quelle réforme révolutionnaire : en serions-nous capables ?

    Chacun déplore, à très juste titre le millefeuille administratif (2)⇓ et par conséquent le nombre des élus, la multiplication constante de leurs instances, qui, d’ailleurs, ne débattent plus de rien et ne décident pas grand-chose. On expédie le vote des budgets. Mais on augmente tous ces budgets tout simplement parce que ce sont les budgétivores qui décident.

    Comment concevoir qu'ils entreprennent sérieusement la diminution des dépenses par lesquelles nos politiciens achètent, au frais des ménages contributeurs et des entreprises, le vote des électeurs assistés ?

    Comment imaginer de faire voter la fin de leurs prébendes, sinon par l’affirmation d’abord, par l’organisation ensuite, de la société civile, en lutte contre les prébendiers en tant que classe parasitaire ? La survie de ce que nous appelons encore, formellement, démocratie libérale suppose ce changement de cap.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/2014/01/une-classe-politique-devenue-parasitaire.html

    Apostilles

    1) Un seul exemple suffira : au hasard, celui de la nomination comme candidate puis de la composition de ses listes par Mme Kosciusko-Morizet.
    2) la jolie illustration de notre chronique d'aujourd'hui a été empruntée au blog "Je suis stupide, j'ai voté Hollande" article : "Qui mettra fin au scandale français du mille-feuille administratif ?"
  • L'opinion publique aspire à un renouvellement politique

    A l'approche des élections municipales et européennes, Guillaume Bernard livre à JOL son analyse sur la fracture entre les élus et les électeurs. Extraits :

    "[...] Plus globalement, l’opinion publique (il suffit de constater les taux d’abstention) aspire à un renouvellement de la classe politique, non dans le seul but de changer le personnel élu mais afin que la politique, elle-même, cesse d’être confuse. Ce qui détourne les citoyens de leurs élus (et des institutions), c’est le sentiment que les promesses électorales ne sont pas tenues et que les mesures sont prises de manière désordonnée, sans plan ni vision d’ensemble, parfois même pour répondre à des intérêts particuliers. Dans l’ensemble, les Français sont prêts à des réformes, mais à la condition que les enjeux soient loyalement présentés et que les efforts soient équitablement répartis. [...]

    La logique voudrait que la perte de confiance envers l’exécutif national se traduise par une progression de l’opposition et ce d’autant plus que l’effet de balancier (victoire au niveau local de l’opposition au niveau national) devrait jouer en sa faveur. Cela dit, l’exaspération des électeurs est, pour l’instant, plus susceptible de se manifester par de l’abstention et une progression du FN. [...]"

    Michel Janva

  • Les idées jacobines de l'UMP

    D'Yves de Kerdrel dans Valeurs actuelles :

    A"Bonne nouvelle : la droite a des idées. Mauvaise nouvelle : ce sont des idées d’un autre siècle. Une semaine avant Noël, l’UMP a publié une série de mesures d’urgence pour redresser la France. [...] Sauf que ces idées ne sont que des “mesurettes” déjà promises en 2007, voire en 2012. Là où beaucoup attendaient un projet de société, ils ont vu arriver un catalogue La Redoute de propositions susceptibles de ne fâcher personne.

    C’est à croire que Rue de Vaugirard, au siège de l’UMP, qui est une des composantes de la droite, on pense que le “sursaut” dont il est tant question peut se résumer à des mesures consistant à préserver le fameux modèle social français issu du Conseil national de la Résistance. [...]

    Les rédacteurs de ce projet restent dans une démarche étrangement jacobine où l’État décide de tout et l’individu continue de subir, comme il subit depuis dix-huit mois une insupportable déconstruction des valeurs qui font notre société.

    Quand il est arrivé au pouvoir, dans une période difficile pour les États-Unis, John Kennedy, lors de son premier discours de président, a déclaré : « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays ! » Que la droite serait enfin forte si elle s’efforçait de porter des valeurs au lieu de s’enfermer dans des mesures de directeur de cabinet ! Que la droite serait enfin convaincante si elle nous disait comment effectuer le rassemblement de tous les Français, sans lequel un redressement du pays ne sera pas possible ! Que la droite nous parle enfin de ce qui fait vibrer chacun de nous : la restauration des valeurs fondamentales que sont la famille, le travail, la propriété, la responsabilité individuelle, le respect du droit, celui de la patrie, des frontières et le fait que n’est pas français qui veut. [...]"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Bilan d’une année épouvantable ! Pendant ces douze mois, nos dirigeants ont tout raté

    Nous devons être quelques dizaines de millions de Français heureux que cette année 2013 se termine enfin. Elle a été épouvantable. La France a continué à s’enfoncer dans ce qu’« ils » appellent « la crise » mais qui n’est rien d’autre que la pire des déliquescences, et les Français ont vu non seulement leurs revenus s’effondrer au-delà du supportable mais leur avenir disparaître.

    Pendant ces douze mois, nos dirigeants ont tout raté. Le chômage, la précarité, les impôts, les déficits, la dette, l’insécurité ont encore augmenté. Aucune des promesses n’a été tenue, ni à propos de la croissance, du redressement productif, ni en ce qui concerne les innombrables grandes réformes qui s’imposent. Hollande et son équipe ont continué à patauger lamentablement, arc-boutés sur leur idéologie d’un autre siècle, déniant toutes les réalités et ignorant, voire méprisant les Français.

    Il faut reconnaître que ceux qui devraient faire fonction d’opposition n’ont pas été plus brillants. Dans leur bulle, à quelques années-lumière des problèmes des Français, Fillonistes et Copéistes ont continué à s’étriper comme des chiffonniers et, au centre, Borloo et Bayrou n’ont même pas réussi leur mariage… pour tous.

    En fait, la seule nouveauté de l’année a été ce qu’on pourrait considérer comme un premier réveil de la base, de la piétaille, des sans-grades. Le début d’un sursaut qui pourrait laisser espérer que la brave bête vit encore. Les Bonnets rouges, les Pigeons, les Tondus, les Etranglés, les Excédés sont descendus dans la rue, spontanément ou du moins sans suivre les mots d’ordre d’aucun syndicat officiel ou d’aucune organisation politique. Et ils ont réussi à faire reculer à plusieurs reprises le gouvernement, il est vrai chancelant au milieu de ses querelles d’égos et dans la Berezina des sondages.

    Par moments, l’atmosphère était prérévolutionnaire. Ces sans-culottes n’avaient pas de programme bien précis, n’étaient ni de droite ni de gauche, mais voulaient simplement tout faire sauter, le pouvoir, le régime, le système, quitte pour certains, les Bonnets rouges, à ne même plus vouloir du drapeau français et à arborer celui de leur province.

    Les reculades de Hollande ont un peu apaisé les choses mais il est évident que le peuple ressortira bientôt de ses chaumières avec ses fourches à la main car ces « braves gens » exigent beaucoup plus que la suspension de l’écotaxe. Ils veulent une autre France, avec une autre politique, et ne supportent plus les marionnettes au pouvoir. Ils veulent ce que Hollande leur avait promis : le changement, ce qui maintenant, vu la situation du pays, signifie faire table rase et… « tout foutre en l’air ».

    Le président de la République s’imagine, bien naïvement, qu’en sortant de son chapeau des chiffons rouges il fera oublier aux Français qu’il est incapable de faire face à la catastrophe. Reprenant les vieux « trucs » éculés de Mitterrand avec l’opération « Touche pas à mon pote » ou l’affaire de Carpentras, il fait mine de s’affoler devant la montée de l’extrême-droite qui menacerait la démocratie et fait d’un comique de banlieue un danger pour les valeurs de la République.

    Les Français ne sont plus dupes, après l’avoir été si longtemps. Le danger fasciste, la pieuvre raciste, l’hydre antisémite, l’hyène xénophobe ne font plus recette. Et d’ailleurs cette gauche, toujours adepte de la lutte des classes et du communautarisme, est sans doute la plus mal placée pour prétendre défendre les vraies valeurs de la République.

    Bref, nous sommes contents d’en avoir fini avec 2013 mais nous n’en avons pas fini avec « eux » et il n’y a aucune chance que les claques que les Français vont leur donner lors des deux élections de 2014 changent grand-chose.

    Thierry Desjardins

    http://francelibre.tumblr.com/post/71896801531/bilan-dune-annee-epouvantable-pendant-ces-douze#.UsVHy_aXVXY