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élections - Page 690

  • À force de nous prendre pour des imbéciles…

    De la piteuse conférence de presse tenue hier par François Hollande,  Marine Le Pen a dit  ce qu’il fallait en penser dans un communiqué consultable sur le site du FN.  La feuille de route de M.  Hollande, sa social-démocratie revendiquée n’est que le cache-sexe de la même politique,  sans âme ni souffle,  déjà menée par ses prédécesseurs, la poursuite de l’inféodation de notre pays à la ruineuse idéologie euromondialiste. Derrière les mots ronflants, une vision pantouflarde, étroite, frileuse, dépassée,  « moisie » dirait Sollers, du destin d’une France sur une pente déclinante. Entre mensonges par omissions ou délibérés, flous artistiques, diversions et énormités (son « Il n’y a pas de Système, le seul Système que je connaisse c’est celui du racisme et de l’antisémitisme » vaut son pesant de cacahuètes), cet exercice présidentiel a un gout amer pour les Français. Il  ne manquera pas comme l’a relevé Marine,  de nourrir les inquiétudes bien légitimes de nos compatriotes.

    Dans une tribune publiée il y a quelques jours  sur le site du  Nouvel Obs, des membres du  cercle de réflexion  du PS Terra Nova (Sophie Lemaire et Mehdi Thomas Allal, coresponsables du pôle anti-discriminations de cette structure, les députés Yann Galut, Alexis Bachelay,  Patricia Schillinger, Colette Capdevielle, Marie-Anne Chapdelaine) , invitaient la gaucheà  « réagir pour reconquérir l’électorat populaire. »

    Il s’agirait ainsi de  «prendre en compte (…) ce besoin de reconnaissance très fort, et de considération, ressenti par les électeurs frontistes. Il existe un sentiment récurrent : celui d’être anonyme, d’être relégué, d’être déclassé (…). Les ouvriers et les employés du secteur privé ne seraient plus représentés. Le PS se priverait ainsi de relais parmi les catégories populaires. Beaucoup de mouvements sociaux lui échappent de fait. »

    Ces socialistes s’inquiètent de ce que « le Front National gagne en respectabilité. Les trente ans du baromètre d’image du FN 2013, réalisé par TNS Sofres du 24 au 28 janvier pour France Info, ont ainsi été marqués par deux résultats : un tiers des Français adhérerait aux idées du Front National, tandis que 47 % des sondés considéreraient qu’il « ne représente pas un danger pour la démocratie » (contre 55 % en 2012).

     Autre crainte, l’adhésion grandissante des sympathisants/électeurs  de l’UMP aux idées défendues par l’opposition nationale qui conduit à la tentation d’une alliance à la base contre les  socialo-communistes.  « Selon un sondage Europe 1- Ifop-Fiducial réalisé en avril 2013, est-il rappelé,  53 % des sympathisants UMP se déclarent favorables au passage d’accords électoraux avec le (FN),  soit une augmentation de 9 % par rapport à une même étude réalisée par l’Ifop en 2012. »

    Aussi, le FN « semble remporter une bataille des idées, se présentant aujourd’hui comme un parti de gouvernement, dans un contexte où son discours est de plus en plus accepté, légitimé, colporté… ».« Il y a donc urgence pour la gauche à se réapproprier certains thèmes constitutifs de son identité, sous peine de perdre définitivement la bataille culturelle. La reconquête des catégories populaires passe par cet aggiornamento. » 

    Nous l’avons vu, n’en déplaisent aux membres de Terra Nova, fondation qui proposait il y a peu  aux dirigeants du  PS de jouer  la carte des   minorités pour contrer dans les urnes un peuple  Français qui ne veut pas abdiquer ses valeurs, son identité et sa souveraineté, le discours de M. Hollande ne porte aucune trace de cet  aggiornamento.

    La toute dernière  enquête du CEVIPOF, réalisée en partenariat avec le Conseil économique, social et environnemental (CESE), cerne d’ailleurs assez bien ce  discrédit qui touche les partis du Système.

     Dans celle-ci, 72% des sondés (+4 points en un an) estiment que « les jeunes ont aujourd’hui moins de chances de réussir dans la société que leurs parents » ;  60% affirment « n’avoir confiance ni dans la droite, ni dans la gauche pour gouverner le pays » (+8 points), 73% (63% fin 2011) affirment que « les notions de droite de gauche ne veulent plus rien dire». 87% des personnes interrogées estiment que le personnel politicien, «se préoccupent peu ou pas du tout de leur avis », (ils étaient  81% à le penser fin 2009). 69% (+ 15 points depuis 2012)  jugent que « la démocratie française ne fonctionne pas bien».

    Autres jugements qui recoupent pleinement  les critiques, avertissements  et analyses du FN, à peine plus d’un   Français sur  trois (35%)  pensent que l’appartenance de la France à l’Union européenne est « une bonne chose » tandis que  67% affirment  qu’ «il y a trop d’immigrés en France » (+ 18 points de plus par rapport à 2009).  par ailleurs,   50% (+18 points  là aussi) affirment qu’ « il faudrait rétablir la peine de mort ».

    Et si François Hollande ne recueille la confiance que d’une Français sur cinq (20% contre  27% il y a un an), la cote de confiance de Marine Le Pen gagne deux points dans la même période  pour s’établir à 34%. Quant au  Front National,  il  fait  désormais jeu égal avec l’UMP: 36% des sondés jugent que le FN   représente le mieux l’opposition de droite.

    Un mot encore pour évoquer la dernière saillie en date de Vincent Peillon, ministre de l’Education (de la rééducation),  agrégé de philosophie  et prosélyte extrémiste  d’une très radicale idéologie maçonnique,  comme nous le constations et comme  il l’avouait dans son livre  « Une religion pour la République… ». M. Peillon a ainsi affirmé ces derniers jours que le FN est un « parti fasciste , car il utilise « les mêmes ingrédients (que  dans les années 30). Quand elle (Marine Le Pen) fait sa mue sur les thématiques sociales, elle fait la même chose qu’à cette époque-là. »

    Propos   grotesques qui montrent au mieux l’inculture de ce ministre (mais croit-il vraiment  aux énormités qu’il professe ?),  au pire sa conception de la politique ramenée à une succession de mauvais slogans éculés. Ce qui est vrai pour le coup et ne souffre pas la contestation,  c’est le mépris des électeurs qui est celui de Vincent Peillon, tête de liste du PS pour les élections européennes dans le Sud-Est pour en découdre avec  Jean-Marie Le Pen et  Bruno Gollnisch.

    En effet,  seul ministre à avoir obtenu cette autorisation, il n’entend pas pour autant  respecter les sympathisants de gauche qui  voteraient  pour lui puisqu’il démissionnera, sitôt élu, pour garder son portefeuille (dans tous  les sens du terme)  ministériel.

     Et dire que ce sont ces mêmes socialistes  qui à l’instar d’un Juppé ou d’un Copé, s’étonnent douloureusement, se frappent la poitrine à la lecture  des sondages évoqués plus haut. A force de prendre les Français pour des veaux, des imbéciles manipulables et de s’essuyer les pieds sur la démocratie…

    http://gollnisch.com/2014/01/15/force-de-nous-prendre-pour-des-imbeciles/

  • Manuel Valls connaît-il son modèle, Clemenceau ?

    Minute lui rappelle quelques réalités historiques :

    "Dans un coin de son bureau ministériel, un portrait du Tigre a été accroché. L’a-t-il lu ? Non, sans doute, ou quelques pages sélectionnées par un secrétaire. Car sinon l’impeccable républicain de la place Beauvau aurait pris soin de préciser à quel Clemenceau il réserve son admiration. Il y en a tant, des Clemenceau, que M. le Ministre, s’il les connaissait, les aurait volontiers envoyés en garde à vue…

    Cherchons donc quel Clemenceau admire Valls. S’agit-il du Clemenceau qui a lancé la carrière politique du général Boulanger, ce « factieux populiste » honni par l’histoire? Non, sans doute. C’est un peu comme si Valls faisait nommer Marion Le Pen ministre. Impossible. S’agit-il du Clemenceau qui apostrophait en 1893 un ministre de l’Intérieur en raison de ses origines juives ? Nauséabond ! Non, ce ne peut pas être non plus ce Clemenceau-là. Alors, peut-être, le Clemenceau écrivain, voyageur ? Eh bien, pas davantage. Dans Au Pied du Sinaï, paru en 1898, Clemenceau s’écoeure du juif traditionnel « crasseux », palpitant de « fanatisme talmudique ». Exit ce Clemenceau-ci. Voyons, cherchons encore… Il doit bien y avoir un Clemenceau acceptable en l’an 2014 ? Ah oui! Le dreyfusard. Ce doit être lui. Splendide modèle à l’oeil fulminant. Hélas… Ce Clemenceau n’hésitait pas à attaquer un député juif, anti-dreyfusard, en ces termes: « Il serait bon que les juifs cessent d’insulter ceux qui les défendent! » Bon, alors, pas ce Clemenceau là non plus. Mais à qui se fier ? [...]"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/01/manuel-valls-conna%C3%AEt-il-son-mod%C3%A8le-cl%C3%A9menceau-.html

  • Catholiques réveillez-vous ! Le Jour de Colère est arrivé…

    JDC-26janvier-MPILa Douma ou chambre des députés de la Russie vient de donner son accord à une loi qui pénalise jusqu’à trois ans de prison celui qui offense les croyants dans leurs convictions religieuses. Le manque de respect vis-à-vis de la religion est condamné à un an de prison, l’équivalent de 7.000 euros d’amende ou un travail obligatoire de 240 heures. Les trois ans de prison (en plus de l’équivalent de 10.000 euros d’amendes ou 480 heures de travaux obligatoires) sont réservés à ceux qui profanent des églises durant les services religieux.

    Pendant ce temps que se passe-t-il en France ? Le gouvernement et les médias font tout pour détruire le sentiment religieux se référant à 2000 ans de christianisme. Le festival Hellfest n’en est qu’un des aspects. Mais presque tous les jours un cimetière ou une église en France sont profanés. Que fait M. Valls ? Rien. Il y a une semaine, dans ma ville de Boulogne-sur-Mer, cinq plaintes ont été déposées le même jour parce que les troncs de cinq lieux de culte ont été vidés le dimanche. Les présomptions concernant les voleurs existent… La police a autre chose à faire que d’enquêter… alors qu’il ya a des présomptions sur les coupables.

    A-t-on déjà oublié le gazage d’enfants et de femmes qui manifestaient contre le mariage des homosexuels ? Plus de mille arrestations arbitraires y compris pour le simple port d’un teeshirt défendant la famille ou d’un drapeau français. Les femen dépoitraillées gazant les manifestants rassemblés par Civitas ont été présentées par les médias comme des victimes alors que des dizaines de photos montrent qu’elles étaient bien les agresseurs. Que fait madame Taubira, ministre de la justice ?

    Les Femen s’en sont pris à des églises, les profanant, y compris durant des offices. Laissées bien sûr en libertés voire encouragées par l’un ou l’autre des ministres. Condamnées du bout des lèvres par « des paroles verbales » par l’un ou l’autre des caciques socialistes.

    Les Français – ceux qui n’ont pas la mémoire courte – se souviendront certainement de la pièce de théâtre intitulée Golgota Picnic qui comportait une parodie blasphématoire du Calvaire du Christ en Croix. Un musicien complètement nu accompagnait cette scène. Les catholiques, tous les soirs, sont venus prier devant le théâtre des Champs Elysées. M. Valls se fit un plaisir de se rendre à une de ces représentations « pour défendre la culture, la liberté d’expression » a-t-il déclaré et répété devant les caméras. En réalité sa seule motivation est l’antichristianisme. En effet dans l’affaire Dieudonné, la liberté d’expression n’existe plus pour lui actuellement. Quand ce dernier s’en prenait aux catholiques, il n’a rien dit. Mais comme disait Coluche en son temps : « Les Juifs…euh…Non pas les Juifs. » Quant aux catholiques ?

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  • Aveux croisés de François Hollande et de l’UMP sur l’existence d’un parti unique

    Communiqué de Marine Le Pen, Présidente du Front National

    Si François Hollande a clairement hier assumé une politique eurolibérale, sa conférence de presse a permis un autre aveu de taille, qui va bouleverser le débat politique français : l’existence dans notre pays d’un parti unique qui regroupe le PS et l’UMP.
    Cet aveu était d’une grande clarté dans la bouche même du chef de l’État, qui a assumé vouloir réussir ce que Nicolas Sarkozy aurait voulu continuer à faire, ajoutant que le débat politique français devait se faire entre « un centre-droit » et un « centre-gauche », tous deux européistes, ultralibéraux et antinationaux.

    Les réactions de l’UMP à cette conférence de presse ont confirmé sans ambiguïté l’aveu du parti unique. Jean-François Copé a revendiqué la paternité du projet de François Hollande. Des personnalités aussi éminentes de ce parti que Jean-Pierre Raffarin ou Bruno Lemaire ont fait publiquement savoir leur grande satisfaction.
    Côté PS, le sénateur André Vallini a eu hier soir cette formule très explicite : « L’UMP en rêvait, le PS va le faire »…

    Après de telles effusions, qui traduisent une identité totale d’analyses et de convictions entre PS et UMP, il ne sera plus possible à ces deux partis de jouer, de mettre en scène une opposition factice entre eux.

    Face au parti unique UMPS, enfin assumé et auquel Jean-Louis Borloo et son UDI demandent déjà à se greffer, les Français n’ont qu’une seule alternative : celle des patriotes du Front National et du Rassemblement Bleu Marine.
    Puisque la politique du parti unique est la parfaite continuité de la politique déjà menée depuis des années sous Sarkozy puis Hollande, son échec est certain.
    Le parti unique c’est la dictature de moins en moins douce dans laquelle la caste veut enfermer le pays. Les Français s’en libéreront en le dévoilant au grand jour et en lui tournant le dos

    Source: Nationspresse

    http://www.altermedia.info/france-belgique/nationspresse/aveux-croises-de-francois-hollande-et-de-lump-sur-lexistence-dun-parti-unique_96589.html

  • La guerre civile froide ?

    Les dernières péripéties, pour ne pas dire les galipettes, de François Hollande ont eu tendance à masquer un instant le sérieux de la situation dans le pays en ce début d’année. Il est vrai que notre Président casqué se rendant à la nuit dans le lit de sa blonde rejoue, mais sur le mode dérisoire et un peu ridicule, les grands mythes de l’Antiquité. Le fait que ce lit soit dans un appartement d’une personne liée au gang de la Brise de Mer ajoute ici ce qu’il faut de sordide à la parodie. L’important n’est cependant pas là ; mais l’important existe bien.

    On peut se demander si, en France, nous ne vivons pas actuellement les prémices d’une guerre civile. Cette question, en apparence absurde, mérite cependant d’être posée à la vue des événements que l’on a connus ces dernières années. Dans une note datant de l’automne 2012, j’évoquais la possibilité de la crise de légitimité du pouvoir. Nous y sommes désormais. L’année 2014 risque fort d’être marquée par une accumulation de mouvement sociaux dont la convergence mettrait directement en cause le pouvoir. Or, la crise de légitimité a ceci de particulier qu’elle pose directement la question non pas de la politique suivie, que l’on peut en fonction de ces opinions considérer comme bonne ou mauvaise, mais du fait que le pouvoir soit habilité à mener une politique. C’est pourquoi il faut s’attendre à ce que la contestation du pouvoir puisse prendre un tour violent dans le cours de cette année.

    En fait, l’exercice du pouvoir, la Potestas, dépend de sa légitimité que lui confère l’Auctoritas. Ces notions, habituelles sous la plume des juristes d’inspiration chrétienne, ne sont pourtant nullement liées obligatoirement à cette sphère. On comprend bien, même intuitivement, la nécessité de séparer la capacité à exercer un pouvoir politique de la légitimité, ou de la justesse, qu’il y a à le faire. Il n’est donc pas nécessaire d’être chrétien, ni même de croire en Dieu, pour remarquer la pertinence de la distinction entre Auctoritas et Potestas.

    Cette question est d’habitude passée sous silence, parce que nul ne conteste la légitimité du pouvoir, surtout d’un pouvoir issu d’institutions qui sont en théorie démocratiques. Mais, force et de constater que l’opposition au pouvoir, qu’elle vienne de la droite ou de la gauche, est désormais moins une opposition à ce que fait ce pouvoir qu’un opposition à sa capacité même à faire.

    La violence politique, fille de l’illégitimité

    La vie politique française est en effet marquée depuis quelques années par une incontestable montée du niveau des affrontements, qu’ils soient verbaux, symboliques, et parfois même physiques. Nous vivons, en réalité, l’équivalent des prémices d’une guerre civile « froide », qui menace à chaque instant de se réchauffer. L’ex-Président, Nicolas Sarkozy, en a fait l’expérience durant son mandat, et en particulier à partir de 2009-2010. Il fut l’objet d’attaques dont le caractère haineux ne fait aucun doute, et qui provenaient – ce fait est à noter – tant de la gauche, ce qui peut être compréhensible, que de la droite. On a mis ces attaques sur le compte du « style » imposé par ce Président, dont les dérapages verbaux et les outrances étaient légions, et qui tendait à ramener toute action, et donc tout mécontentement, à lui seul. Ce n’était pas pour rien que l’on parlait d’un « hyper-président », rejetant – au mépris de la constitution – son Premier ministre dans l’ombre. Cependant, l’élection de son successeur, François Hollande, se présentant comme un Président « normal », n’a rien changé à cette situation. On peut, par ailleurs, s’interroger sur le qualificatif de « normal » accolé à Président. La fonction présidentielle est tout sauf « normale ». Que le style de l’homme puisse se vouloir « modeste » est plausible, surtout après les outrances, et les Fouquet’s et Rolex de son prédécesseur. Mais il faut bien constater que rien n’y fit. L’opinion, jamais charmée par l’homme qui dès son élection n’a pas eu « d’état de grâce » comme les autres Présidents, s’en est rapidement détournée. Le voici au plus bas des sondages, voué aux gémonies sans avoir jamais été encensé. Tout est prétexte, à tort ou à raison, à reproches et critiques. Il se voit désormais contester par certains la possibilité même de gouverner. Comme son prédécesseur, il fait l’objet de critiques dévastatrices parfois même dans son propre camp politique qui vont bien au-delà de sa simple personne. Les mouvements sociaux, qui sont naturels dans un pays et dans une société qui sont naturellement divisés, prennent désormais des dimensions de plus en plus violentes et radicales. Après la « manif pour tous », voici les « bonnets rouges ».

    On a dit, et ce n’est point faux, que la présence de la crise, la plus significative que le capitalisme ait connu depuis les années 1930, expliquait cette tension. Mais, même si cette crise est exemplaire, le pays en a connu d’autres depuis les années 1980. Il faudrait, pour retrouver ce même état de tension, revenir à la fin des années 1950 et à la guerre d’Algérie. Mais l’on sait, aussi, que la IVème République était devenue largement illégitime. De même, on explique souvent, et pas à tort, qu’Internet est devenu un lieu ambigu, entre espace privé et espace publique, qui est particulièrement propice à la libération d’une parole autrement et autrefois réprimée. Cette explication, même si elle contient sa part de vérité, ne tient pourtant pas face à la spécificité de la crise française. En effet, les effets d’Internet sont les mêmes dans tous les pays développés. Or, du point de vue de la violence politique, pour l’instant essentiellement symbolique, mais dont on pressent qu’elle pourrait se développer en une violence réelle, il y a bien une différence entre la France et ses voisins. Il faut donc aller chercher plus en amont les sources de cette radicalisation et surtout voir qu’au-delà de l’homme (ou des hommes) – aussi ridicule voire haïssable qu’il puisse être – elle touche à la fonction et au système politique dans son entier. Nous vivons, en réalité, une crise de légitimité.

    Cette crise se manifeste dans le fait que l’on conteste non plus la politique menée, ce qui est normal en démocratie, mais l’exercice même de la politique tant par l’UMP que par le PS. Désormais la distinction, largement factice la plupart du temps, entre le pouvoir et le pays réel, devient une réalité. Cette opposition n’est pas sans rappeler celle entre « eux » et « nous » (Oni et Nachi) qui était de mise dans les régimes soviétiques lorsque le système a commencé à se bloquer. Toute personne qui a travaillé sur les dernières années du système soviétique, tant en URSS que dans les pays européens, ne peut qu’être sensible à cette comparaison. La perte de légitimité était, là, liée à la combinaison de problèmes économiques (la « stagnation ») et politiques, dont l’origine vient de l’écrasement du réformisme soviétique à Prague en août 1968.

     

    En France, cette perte de légitimité du système politique et du pouvoir, dont nous voyons les effets se déployer de manière toujours plus désastreuse devant nos yeux, a une cause et un nom : le référendum de 2005 sur le projet de constitution européenne. Les référendums sur l’Europe ont toujours été des moments forts. Contrairement à celui sur le traité de Maastricht, où le « oui » ne l’avait emporté que d’une courte tête, le « non » fut largement majoritaire en 2005 avec 55% des suffrages. Pourtant, ce vote fut immédiatement bafoué lors du Traité de Lisbonne, signé en décembre 2007 et ratifié par le Congrès (l’union de l’Assemblée nationale et du Sénat) en février 2008. De ce déni de démocratie, qui ouvre symboliquement la Présidence de Nicolas Sarkozy, date le début de la dérive politique dont nous constatons maintenant la plénitude des effets. La démocratie dite « apaisée », dont Jacques Chirac et Lionel Jospin se voulaient être les hérauts, est morte. Nous sommes entrés, que nous en ayons conscience ou pas, dans une guerre civile « froide ».

    La souveraineté, la légitimité et la légalité

    Ce déni a réactivé un débat fondamental : celui qui porte sur les empiètements constants à la souveraineté de la Nation et par là à la réalité de l’État. Ces empiètements ne datent pas de 2005 ou de 2007 ; ils ont commencé dès le traité de Maastricht. Mais, le déni de démocratie qui a suivi le referendum de 2005 a rendu la population française plus réceptive à ces questions. Ceci est aussi dû à l’histoire politique particulière de notre pays. La construction de la France en État-Nation est un processus qui remonte en fait au tout début du XIIIème siècle, voire plus loin. On peut prendre comme événement fondateur la bataille de Bouvines (27 juillet 1214), qui a marqué le triomphe d’un roi « empereur en son royaume » face à ces ennemis, les  trois plus puissants princes d’Europe (Othon IV de Brunswick, Jean Sans Terre et Ferrand de Portugal). La culture politique française a intégré ce fait, et identifie le peuple et son État. Plus précisément, le processus historique de construction de la souveraineté de la Nation française n’a été que l’autre face du processus de construction de la communauté politique (et non ethnique ou religieuse) qu’est le peuple français1 . À cet égard, il faut comprendre à la fois la nécessité d’une Histoire Nationale, fondatrice de légitimité pour tous les pays, et le glissement, voire la « trahison » de cette histoire en un roman national. Suivant les cas, et les auteurs, ce « roman », qui toujours trahit peu ou prou l’histoire, peut prendre la forme d’un mensonge (du fait des libertés prises par ignorance ou en connaissance de cause avec la réalité historique). Mais ce mensonge est nécessaire et parfois il est même salvateur en ceci qu’il construit des mythes qui sont eux-mêmes nécessaires au fonctionnement de la communauté politique. Toute communauté politique a besoin de mythes, mais la nature de ces derniers nous renseigne sur celle de cette communauté.

    La souveraineté est indispensable à la constitution de la légitimité, et cette dernière nécessaire pour que la légalité ne soit pas le voile du droit sur l’oppression. De ce point de vue il y a un désaccord fondamental entre la vision engendrée par les institutions européennes d’une légalité se définissant par elle-même, sans référence avec la légitimité, et la vision traditionnelle qui fait de la légalité la fille de la légitimité. Cette vision des institutions européennes aboutit à la neutralisation de la question de la souveraineté. On comprend le mécanisme. Si le légal peut se dire juste par lui-même, sans qu’il y ait besoin d’une instance capable de produire le juste avant le légal, alors on peut se débarrasser de la souveraineté2. Mais, sauf à proclamer que le législateur est omniscient et parfaitement informé, comment prétendre que la loi sera toujours « juste » et adaptée ? Ceci est, par ailleurs le strict symétrique de la pensée néoclassique en économie qui a besoin, pour fonctionner et produire le néo-libéralisme, de la double hypothèse de l’omniscience et de la parfaite information3. La tentative de négation si ce n’est de la souveraineté du moins de sa possibilité d’exercice est un point constant des juristes de l’Union Européenne. Mais ceci produit des effets ravageurs dans le cas français.

    La question de l’identité

    Dès lors, une remise en cause de la souveraineté française prend la dimension d’une crise identitaire profonde mais largement implicite, pour une majorité de français. Dans cette crise, les agissements des groupuscules « identitaires » ne sont que l’écume des flots. Les radicalisations, qu’elles soient religieuses ou racistes, qui peuvent être le fait de certains de ces groupuscules, restent largement minoritaires. Les Français ne sont pas plus racistes (et plutôt moins en fait…) que leurs voisins, et nous restons un peuple très éloigné des dérives sectaires religieuses que l’on connaît, par exemple aux États-Unis.

    Mais, le sentiment d’être attaqué dans l’identité politique de ce qui fait de nous des « Français » est un sentiment désormais largement partagé. La perte de légitimité de ceux qui exercent le pouvoir, qu’ils soient de droite ou de gauche, peut se lire comme un effet direct de l’affaiblissement de l’État qui découle de la perte d’une partie de sa souveraineté. On mesure alors très bien ce que la légitimité doit à la souveraineté. Non que l’illégitimité soit toujours liée à la perte de souveraineté. Des pouvoirs souverains peuvent s’avérer illégitimes. Mais parce qu’un pouvoir ayant perdu sa souveraineté est toujours illégitime. Or, la légitimité commande la légalité. On voit ici précisément l’impasse du légalisme comme doctrine. Pour que toute mesure prise, dans le cadre des lois et des décrets, puisse être considérée comme « juste » à priori, il faudrait supposer que les législateurs sont à la fois parfaits (ils ne commettent pas d’erreurs) et omniscients (ils ont une connaissance qui est parfaite du futur). On mesure immédiatement l’impossibilité de ces hypothèses.

    Pourtant, considérer que le « juste » fonde le « légal » impose que ce « légal » ne puisse se définir de manière autoréférentielle. Tel a d’ailleurs été le jugement de la cour constitutionnelle allemande, qui a été très clair dans son arrêt du 30 juin 2009. Dans ce dernier, constatant l’inexistence d’un « peuple européen », la cour arrêtait que le droit national primait, en dernière instance, sur le droit communautaire sur les questions budgétaires. Il est important de comprendre que, pour la cour de Karlsruhe, l’UE reste une organisation internationale dont l’ordre est dérivé, car les États demeurent les maîtres des traités4, étant les seuls à avoir un réel fondement démocratique. Or, les États sont aujourd’hui, et pour longtemps encore, des États-Nations. C’est la souveraineté qu’ils ont acquise qui leur donne ce pouvoir de « dire le juste ». Bien sûr, un État souverain peut être « injuste », ou en d’autres termes illégitime. Mais un État qui ne serait plus pleinement souverain ne peut produire le « juste ». De ce point de vue, la souveraineté fonde la légitimité même si cette dernière ne s’y réduit pas.

    Ceci permet de comprendre pourquoi il faudra revenir sur ces trois notions, Souveraineté, Légitimité et Légalité, à la fois du point de vue de leurs conséquences sur la société mais aussi de leur hiérarchisation. Ces trois notions permettent de penser un Ordre Démocratique, qui s’oppose à la fois à l’ordre centralisé des sociétés autoritaires et à l’ordre spontané de la société de marché. Il peut d’ailleurs y avoir une hybridation entre des deux ordres, quand l’ordre planifié vient organiser de manière coercitive et non démocratique le cadre dans lequel l’ordre spontané va ensuite jouer. C’est d’ailleurs très souvent le cas dans la construction de l’Union européenne dont la légalité est de plus en plus autoréférentielle. La notion d’Ordre Démocratique assise sur la hiérarchisation des Souveraineté, Légitimité et Légalité aboutit à une critique profonde et radicale des institutions européennes. Mais le problème ne s’arrête pas là. En effet, il nous faut aussi penser ces trois notions hors de toute transcendance et de toute aporie religieuse, car la société française, comme toutes les sociétés modernes, est une société hétérogène du point de vue des croyances religieuses et des valeurs. C’est pourquoi, d’ailleurs, la « chose commune », la Res Publica, est profondément liée à l’idée de laïcité, comprise non comme persécution du fait religieux mais comme cantonnement de ce dernier à la sphère privée. Voici qui permet de remettre à sa juste place le débat sur la laïcité. Cela veut aussi dire que la séparation entre sphère privée et sphère publique doit être perçue comme constitutive de la démocratie, et indique tous les dangers qu’il y a à vouloir faire disparaître cette séparation. Mais, parce qu’il a renié les principes de cette dernière, parce qu’il vit en réalité dans l’idéologie du post-démocratique, notre Président est bien le dernier qui ait le droit de s’en offusquer.

    Jacques Sapir

    Notes
    1. On se reportera ici au livre de Claude Gauvart, Histoire Personnelle de la France – Volume 2 Le temps des Capétiens, PUF, Paris, 2013. []
    2. Maccormick, Neil, Questioning Sovereignty, Oxford, Oxford University Press, 1999 []
    3. Sapir, Jacques, Les trous noirs de la science économique, Paris, Albin Michel, 2000. []
    4. M-L Basilien-Gainche, L’Allemagne et l’Europe. Remarques sur la décision de la Cour Constitutionnelle fédérale relative au Traité de Lisbonne, CERI-CNRS, novembre 2009, http://www.sciencespo.fr/ceri/sites/sciencespo.fr.ceri/files/art_mbg.pdf []

    http://francelibre.tumblr.com/

  • Comité de soutien à Anne Hidalgo : le cartel des opportunistes…

    Durant l’Occupation, ils ont joué devant les Allemands. Demain, si Jean-Marie Le Pen était à l’Élysée, ils deviendraient lepénistes.

    Show-biz et politique, l’étrange attelage que voilà. Dont on ne sait pas toujours très bien si ce sont les bœufs qui tirent la charrette ou le contraire. Ainsi Anne Hidalgo vient-elle d’officialiser la liste de ses soutiens du grand ou du demi-monde (c’est à laisser à l’appréciation de chacun).

    À la tête de ce comité de salut public, un mathématicien – Cédric Villani –, l’homme capable de résoudre en même temps une équation à cinq inconnues et de se nouer une lavallière à triple nœud ; c’est un métier et ça force le respect. Après, les incontournables. Jacques Higelin, Lio, Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui, Gérald Dahan, Serge et Beate Klarsfeld – dont le fils, Arno, naguère candidat UMP dans la capitale, trouvait finaud de venir plaider pour crimes contre l’humanité en patins à roulettes –, Alexandre Adler. Plus incongru et un poil décevant : Jean-Pierre Marielle. Enfin… Chacun soutient bien qui il veut.

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  • Droitisation et pessimisme : l'étude-choc de Sciences Po

    Les Français n'auraient plus confiance ni dans la droite, ni dans la gauche, trouvent qu'il y a "trop d'immigrés" et pensent qu'il est devenu plus dur de réussir.
    Les Français boudent toujours plus la politique et renvoient dos à dos gauche et droite traditionnelle, avec toutefois un penchant toujours plus marqué pour les thèses europhobes et anti-immigrés, révèle une enquête approfondie publiée lundi. L'étude annuelle d'OpinionWay pour le Centre de recherches de Sciences Po (Cevipof) dresse un tableau encore plus sombre de l'état de la société française que ceux des quatre-cinq dernières années, déjà alarmistes. Le "dégoût" pour la politique habiterait désormais 31 % des Français (23 % en décembre 2010), 36 % éprouvent de la "méfiance" et 1 % seulement "du respect". Invitées à décrire leur état d'esprit, les 1 800 personnes interrogées parlent de "morosité" (34 %), de "lassitude" (31 %). D'ailleurs, 72 % estiment que les jeunes ont aujourd'hui moins de chances de réussir dans la société que leurs parents.

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  • Municipales 2014 : le candidat dissident Charles Beigbeder sera exclu de l’UMP mercredi

    PARIS (Bulletin de réinformation) - Une « procédure de suspension en vue d’une exclusion » a été lancée. L’entrepreneur Charles Beigbeder, candidat dissident aux municipales à Paris et chef de file de Paris libéré, ne sera plus membre de l’UMP « à partir de mercredi prochain », date à laquelle se réunira le bureau politique. C’est ce qu’a déclaré, hier, Jean‑François Copé, sur France 5. Il a ajouté avoir lancé en vain des tentatives de médiation. Interrogé sur une réintégration dans la liste de NKM en troisième position dans le VIIIe arrondissement, l’entrepreneur y a vu une « proposition assez ridicule » car, « Si je conduis une liste libre et indépendante dans le VIIIe, je suis quasiment assuré d’être conseiller de Paris. ». Le candidat a assuré qu’il irait jusqu’au bout et que le rassemblement se ferait au soir du premier tour.

    http://fr.novopress.info/

  • Querelles à l'UMP en vue des élections européennes

    Guillaume Bernard déclare sur Atlantico :

    "[L]’UMP est, aussi, confrontée à la nécessité d’avoir des candidats susceptibles de rassembler le plus d’électeurs malgré son positionnement « doctrinal » ambigu. Or, le centre de gravité de l’UMP est plus à droite qu’au centre et une partie assez importante de ses sympathisants penche vers le FN. Il apparaît donc assez cohérent que les têtes de listes (au moins) soient des personnes qui soient a priori (cela n’est nullement certain) les plus capables (parce que s’affirmant de droite décomplexée) d’empêcher l’hémorragie. [...]

    Rien n’est, naturellement, résolu puisque toutes les personnalités de l’UMP n’ont comme véritable point de mire que les prochaines présidentielle et législatives. Tous n’ont pas l’ambition d’être président de la République, mais beaucoup veulent être ministres… Encore faut-il qu’ils n’aient pas, entre temps, démérité (défaite électorale), qu’ils aient placé leurs pions et tissé les bonnes alliances. La vie interne de l’UMP ne se réduit pas à l’opposition entre Copé et Fillon (car il y a d’autres présidentiables), mais les prises de position des uns et des autres s’expliquent en grande partie pour des raisons de stratégie personnelle et de carrière. Et, ce, d’autant plus qu’il n’y a pas d’opposition idéologique très profonde parmi les ténors nationaux. Les marqueurs idéologiques sont plus réels parmi les élus (nationaux ou locaux) qui n’affichent pas (ou laissent afficher pour eux) d’ambition présidentielle. Les hommes politiques, en général, ne semblent pas encore bien conscients de la distanciation de plus en plus grande entre eux et les électeurs, entre les conditions et le niveau de vie des élites et ceux des Français moyens. C’est effarant. [...]

    Cela dit, il n’est pas certain que Nicolas Sarkozy, s’il revenait avant les européennes, soit capable de sauver le soldat UMP : une grande partie de ses électeurs n’ont pas oublié qu’il a ratifié le traité de Lisbonne de 2007 (qui a rayé d’un trait de plume le référendum de 2005) et qu’il a fait supprimer (lors de la révision constitutionnelle de 2008) l’obligation d’un référendum pour les élargissements européens (donc, par exemple, pour la Turquie). [...]

    Aux querelles de personnes s’ajoute la distorsion entre les idées des cadres du parti (qu’il est difficile d’évincer de leurs fonctions et de leurs mandats) et celles des motions soutenues par les militants. Les risques de division (même s’ils sont niés) sont réels (surtout si la parti ne gagne pas des élections que l’effet de balancier devrait lui faire gagner)."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/01/querelles-%C3%A0-lump-en-vue-des-%C3%A9lections-europ%C3%A9ennes.html

  • Le mouvement national polonais s’engage dans les élections européennes

    VARSOVIE (NOVOpress via le Bulletin de réinformation) – Le Mouvement national polonais qui regroupe plusieurs dizaines de petites organisations nationalistes, catholiques et anti‑européennes, a annoncé mardi à Varsovie qu’il se lançait dans la course au Parlement européen.

    Il s’agit de présenter des listes de dix candidats dans chacune des treize conscriptions et ensuite, selon le candidat Robert Winnicki, de “lutter ensemble contre le fédéralisme et centralisme européen de Bruxelles et militer pour une alliance des nations”. Il envisage une coalition avec le Parti de l’indépendance du Royaume‑Uni de Nigel Farage, le Front national français, ou encore Jobbik, mouvement hongrois.

    Le mouvement s’engage aussi pour la défense de la famille traditionnelle et le rétablissement de la monnaie nationale, le zloty.

    http://fr.novopress.info/151834/mouvement-national-polonais-sengage-les-elections-europeennes/