Voici encore un phénomène bien français dont il faut parler et dont l'analyse va réserver bien des surprises. Ce sont les contre-coups de la campagne électorale de 2 012 que nous payons douloureusement à présent. Il ne va pas être question du coût financier qui est pourtant incalculable et repose sur de l'argent volé aux citoyens par la force fiscale. Ce coût financier s'envolera de plus en plus car il s'auto-alimente tout seul. L'élection comme le plus souvent s'est jouée à la marge et la course à l'argent s'est accélérée. Les diverses affaires en cours vont peut-être réservé des surprises.
Nous allons analyser les promesses de campagne. Ce fut de part et d'autres un feu d'artifice verbal faisant le pendant du feu d'artifice financier.
Un inventaire impossible
Limitons-nous au candidat Hollande puisque c'est lui qui a gagné le gros lot, mais les remarques seraient les mêmes concernant Sarko son challenger.
Au compteur François Hollande a fait 500 promesses. Voici un rappel très court de quelques-unes
d'entre elles.
Suppression des cumuls intolérables et scandaleux, mariage pour tous, arrêt du matraquage fiscal, manipulations pour sauver à n'importe quel prix la retraite par répartition jugée à tort comme seule valable, renforcement de l'Europe avec une gouvernance économique bien affirmée, équilibre du budget, inversion rapide et programmée de la courbe du chômage, loi de type Florange pour maintenir de la sidérurgie en Lorraine, équilibre des comptes de la sécu qui par nature n'est pas gérée ni gérable depuis ses origines lointaines, retour de la croissance que pourtant l'idéologie socialiste détruit, salut à la compétitivité alors que l'idéologie socialiste la détruit aussi, etc.
La grande calamité des promesses
Bien que moins visibles que les coûts financiers de l'élection déjà signalés, ces promesses forment en tant que telles de vraies calamités. D'abord, le comptage lui-même. Personne ne cache qu'à l'Elysée, voire ailleurs, des fonctionnaires font le comptage à nos frais. Ils les classent en catégories : promesses tenues, en voie de l'être, abandonnées, etc. Le tout alimente les discours du Président et, le cas échéant, les papiers de la grosse presse si solidaire. Il s'ajoute un déluge de lois. Ce n'est pas nouveau, mais la farce ruineuse de ce déluge se trouve renforcée. Bien évidemment, chaque promesse est un engagement de créer une usine à gaz, s'ajoutant aux véritables galaxie que nous connaissons déjà.
Comment expliquer cette calamité
Le feu d'artifice verbal est rempli de contradictions. Une promesse lancée à la légère annule l'autre : dire que l'on va stimuler la croissance alors que le matraquage fiscal continue est un non-sens. S'engager sur le chômage en faisant l'apologie des emplois d'avenir est une gentille farce.
Le nombre des ministres est largement en cause. Chacun pur justifier son statut et sa richesse voudra légiférer écrabouillant l'économie au passage. Que dire de la règle absurde de la parité vraie verrue dans le paysage ?
Les innombrables députés et sénateurs s'agitent aussi pour leur part. La république sondagère n'est pas non plus étrangère à ce mic-mac. Nous sommes en quelque sorte dans un monarchie républicaine et ceux qui la détiennent sont de faux démocrates bien qu'ils s'en défendraient hautement.
Michel de poncins http://libeco.net/Libeco_806.htm
élections - Page 722
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Les promesses de campagne
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Mathieu Géniole, la caricature du bobo méprisant
Dans une tribune publiée sur le Nouvel Obs, Mathieu Géniole ne prend pas de gant pour montrer son mépris à l'égard du peuple :
"Par contre, il y aura une conséquence directe à l'élection d'un candidat FN, et là je m'adresse directement aux électeurs : savez-vous que votre parti ne dépasse pas les 8% d'intentions de vote à Paris et qu'ici on accorde pas la moindre importance aux théories frontistes dans la capitale ? Le résultat de cette complète ignorance est simple : vos villes dirigées par un maire FN seront totalement abandonnées par l'État, et vous n'aurez plus que vos larmes pour pleurer lorsqu'une catastrophe s'y abattra. Regardez bien ce qui se passe à Orange, où règne depuis des années le délicieux Jacques Bompard : le premier régiment de cavalerie, implanté dans la ville depuis 50 ans, va fermer. Une situation catastrophique pour Orange qui perd là une ressource économique fondamentale. Eh bien, chers habitants d'Orange, je suis au regret de vous annoncer qu'à Paris, personne n'est au courant de cette histoire. Tout le monde s'en fout, et vous l'avez bien cherché : démerdez-vous avec votre maire, il va surement trouver une solution miracle. Vous vouliez du FN, vous l'avez. Et maintenant, foutez-nous la paix ! Voilà ce qui vous attend avec l'élection de maires issus du Front national : l'abandon d'une commune par l'État. Dans ces conditions, je souhaite à toutes ces villes qui s'apprêtent à virer fièrement FN de ne pas rencontrer de problème dépassant le cadre des ronds points et du ramassage des ordures, parce que leurs habitants deviendront, pour le coup, de vrais laissés-pour-compte de la République."
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Europe, es-tu là ? Par Louis-Joseph Delanglade
Le tout récent sondage plaçant le Front National de Mme Le Pen en tête pour les prochaines élections européennes (24% contre 22 pour l’U.M.P. et 19 pour le P.S.) affole les rédactions et les états-majors politiciens. La France risque, selon eux, d’être le principal pourvoyeur en « eurodéputés eurosceptiques ». Beau paradoxe, en effet. Mais, outre que le contexte national explique en grande partie la poussée du F.N., l’« euroscepticisme » fleurit un peu partout sur le vieux continent, de la Grèce au Danemark et de la Hongrie à la Grande-Bretagne. Au vrai, on se demande même comment il pourrait en être autrement.
Sur le papier, l’« Europe » est la première puissance mondiale dans les domaines économique et intellectuel. Dans la réalité, ce n’est qu’une association hétéroclite et cacophonique de boutiquiers. Cornaquée par une commission, à raison d’un commissaire par Etat membre, les mesures qu’« elle » prend le sont toujours (en tout cas, paraissent toujours l’être) au détriment de tel(s) ou tel(s) et sont très mal perçues par les opinions publiques.
D’aucuns – avec M. Guetta comme porte-parole militant sur France Inter - considèrent que, pour se sauver, cette « Europe » doit s’affirmer davantage dans tous les domaines en harmonisant les diverses politiques fiscale, militaire, industrielle…; et que, surtout, la zone euro doit se transformer en union politique avec un « vrai » parlement, un « vrai » gouvernement et un chef de l’Etat. Bref, il faudrait abolir les actuelles entités nationales (devenues, dès lors « provinciales » - avec même des regroupements transfrontaliers) au profit d’une impossible Europe supranationale.
Là où les choses coincent en effet, c’est que le politique viendrait couronner un ensemble de démarches qui lui seraient antérieures. On ne voit donc pas très bien qui pourrait initier lesdites démarches, tant les intérêts nationaux restent divergents. Ne serait-ce pas le contraire qu’il faudrait envisager, c’est-à-dire commencer par une « union » politique ? Mais, nouveau problème, cette « union » peut-elle se décréter ? Qui ou qu’est-ce qui va « faire » l’Europe. Il paraît de toute façon peu probable que les grands pays moteurs (Allemagne et France au premier chef) acceptent de se fondre dans la masse.
On se rappelle comment De Gaulle se gaussait en 1965 des « cabris » européistes. On se souvient moins que, dès 1953, il donnait à sa pensée politique la forme d’un véritable syllogisme : la politique n’est rien d’autre que l’art des réalités ; la réalité c’est que l’Europe se compose de nations ; c’est donc à partir de ces nations qu’il faut organiser l’Europe.
Rien à objecter, sauf à être un « cabri » ou à cultiver le phantasme d’un empire au bois dormant.
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Cantonale à Brignoles : Bruno Gollnisch réagit à la victoire de Laurent Lopez
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Le FN triomphe à Brignoles, Terra Nova à Marseille…
Il s’agit de la douzième défaite (quatre cantonales et huit législatives partielles) pour le PS depuis les législatives de 2012 mais pour le FN c’est une première victoire en duel contre l’UMP. Notre ami Laurent Lopez (voir la réaction de Bruno Gollnisch sur BFM TV), l’a en effet emporté hier au second tour de la cantonale partielle de Brignoles face à la candidate du parti de MM. Fillon et Copé, Catherine Delzers. L’UMP avait pourtant battu le rappel contre l’opposition nationale, mobilisé le ban et l’arrière ban toute cette semaine, menant notamment une vaste opération d’appels téléphoniques dans le canton pour inciter les électeurs à « faire barrage au FN ». L’UMP était aussi soutenue par le PC, l’UDI, le PS, EELV, le Modem, mais cela n’a pas empêché le candidat frontiste …de capter une bonne partie des voix des abstentionnistes du premier tour ! Il l’emporte au final avec près de 54% des voix (53,9%), et ce dans la configuration d’une hausse de 12 points de la participation (45,26%). « C’est la mort du front républicain», « unis, les Français sont invincibles», s’est félicitée Marine Le Pen.
Si à l’évidence Laurent Lopez a su rallier des voix d’électeurs de gauche, il a aussi beaucoup « mordu » sur (l’ex) électorat sarkozyste, auquel Jean-François Copé s’adressait la semaine dernière lors de son passage sur France 2 dans « Des paroles et des actes ».
Electeurs de droite qui n’ont que peu prêté attention aux fulminations de ce dernier contre le FN et son « programme absurde ». Peuple droitier qui reste sourd aux invectives de l’humaniste du Grand Orient, Xavier Bertrand, qui, empruntant ses éléments de langage au PS et au PC, affirmait dimanche au micro d’Europe 1 que « Mme Le Pen ne fait qu’exploiter les peurs» (sic).
Français qui ont soupé du baratin d’un Guillaume Peltier, vice-président de l’UMP qui, reprenant à court d’idées la formule de Laurent Fabius, ânonnait samedi dans Le Figaro que « Le FN fait parfois un bon diagnostic, mais ne prescrit jamais les bons remèdes».
Cette similitude entre l’appareil UMP et le PS apparaît aussi avec l’image catastrophique donnée hier par la primaire socialiste à Marseille pour désigner leur tête de gondole pour les municipales. Les accusations de magouilles proférées à cette occasion ne sont pas sans similitudes avec le climat délétère de la primaire ayant opposé il y a un an Jean-François Copé à François Fillon.
Humiliée, Marie-Arlette Carlotti, ministre de la Famille, est arrivée seulement troisième de cette consultation, derrière le député Patrick Menucci pour laquelle elle a finalement appelé à voter, le premier tour de cette primaire ayant été remporté par la sénatrice PS des quartiers Nord (XVe et XVIe arrondissement) Samia Ghali.
Quartiers ravagés par l’insécurité et les trafics en tous genres qui expliquent certainement un énième assassinat hier, celui du gérant d’un snack du parc Kalliste, connu des services de police et qui a été poignardé dans le « fief » de Mme Ghali…
Madame Carlotti, favorite des sondages, a réagi vivement à cette « victoire surprise » de Samia Ghali: « Nous avons assisté tout au cours de la journée à un fonctionnement à plein régime du clientélisme » a-t-elle déclaré hier en début de soirée. « Personne n’avait vu ce système fonctionner avec une telle puissance, avec un tel sentiment d’impunité, à la vue de tous, avec des dizaines de minibus qui sillonnent la ville, avec des échanges d’argent, des intimidations, le tout avec une organisation que je qualifierais de quasi militaire» !
Mme Carlotti a finalement été rappelée à l’ordre par un coup de téléphone de François Hollande, elle a renoncé à déposer un recours et fait taire ses critiques. La Haute autorité des primaires socialistes, dirigée par l’avocat Jean-Pierre Mignard, a validé cette élection sans ciller…
Le Figaro rapporte en effet, entre autres incidents de vote que « ce qui a particulièrement suscité les commentaires des candidats et affolé la twittosphère, c’est le système de covoiturage en minibus loués pour l’occasion par la sénatrice pour amener les électeurs à voter. Les abords de la Maison communale de la Calade, dans le XVe arrondissement, étaient particulièrement embouteillés et une foule bigarrée avait envahi les bureaux dans une ambiance plutôt festive »…
La justification de Samia Ghali, qui a su s’appuyer sur ses réseaux communautaires, vaut en elle même son pesant de cacahuètes et mérite d’être rapportée : « Obama a eu une campagne de proximité où il est allé chercher les gens, on n’a pas dit qu’il faisait du clientélisme » (sic). En toute simplicité…
Notons encore avec Bruno Gollnisch qu’il est assez piquant de voir les éléphants socialistes adversaires de Mme Ghali, victimes d’un clientélisme communautaire prôné notamment pas un think tank gravitant dans l’orbite du PS, Terra Nova.
Il était dans l’ordre des choses que les communautés votent au final pour la tête d’affiche qui leur ressemble le plus. Et si Samia Ghali effectuait un parallèle entre cette primaire et la victoire d’Obama, rappelons que ce dernier a été effectivement élu par deux fois à la Maison Blanche grâce à sa capacité à engranger une écrasante proportion des voix issues des minorités. Minorités qui à Marseille constitueront dans un futur très proche la majorité des habitants…
Minorités qui restent donc encore (mais pour combien de temps ?) une bouée de secours pour un PS lâché chaque jour davantage par les « gaulois ».Une évolution actée depuis longtemps par le PS. Faouzi Lamdaoui, actuel « Conseiller à l’égalité et à la diversité » de François Hollande, en faisait déjà l’aveu en 2008.
Alors secrétaire national du PS à l’égalité, la diversité et promotion sociale, M. Lamdaoui avait déclaré que le PS « ne gagnera pas les élections nationales sans un soutien franc et massif des habitants des quartiers populaires », c’est-à-dire dans les quartiers où les votes des communautés d’origine immigrées sont déterminants. Il est curieux que les médias ne traitent pas de ce phénomène, préférant plus commodément traquer de manière fantasmatique les résurgences d’une bête immonde qui n’existe pas.
http://www.gollnisch.com/2013/10/14/fn-triomphe-brignoles-terra-nova-marseille/
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Manuel Valls, le « Scud anti-Marine » du système
PARIS (NOVOpress/Kiosque Courtois) – Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls s’est rendu mardi à Forbach où Florian Philippot, vice-président du Front national, est candidat aux élections municipales de 2014. Si l’on en croit le dernier sondage du Figaro magazine sur les personnalités politiques que les Français souhaitent voir exercer des responsabilités au sommet de l’Etat, Valls apparaît comme « l’arme anti‑FN du système ».
Il faut dire que ce système a bien besoin d’un Scud (photo) anti-Marine, après en particulier un autre sondage, celui-ci Ifop pour le Nouvel Observateur, publié mercredi, dans lequel le parti de Marine Le Pen recueille 24 % d’intentions de vote pour les européennes, contre 22 % pour l’UMP et 19 % pour le PS.
Fort heureusement pour le système le ministre de l’Intérieur caracole en tête du sondage du Figaro magazine sur les personnalités politiques que les Français souhaitent voir exercer des responsabilités au sommet de l’Etat avec 43% d’opinions positives, à dix points de la présidente du Front national, 33%. Encore faut-il remarquer que Valls ne doit sa popularité qu’en singeant le discours de fermeté du Front sur une question qui préoccupe massivement l’opinion publique depuis quelques mois, celle des Roms, mais en trompant délibérément les Français. Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne, n’a pas manqué de rappeler à Valls les engagements qui lient la France à Bruxelles en matière de libre circulation des personnes dans l’espace européen. Des engagements que Valls-le-cosmopolite n’entend évidemment pas dénoncer, contrairement au Front national.
Prétendre réguler l’immigration, c’est bien, mais lorsqu’il s’agit de passer aux actes, Manuel Valls éprouve subitement quelques difficultés. De cent étrangers en situation irrégulière éloignés par jour, nous sommes ainsi passés à soixante sous le pouvoir socialiste. Le total est donc de près de 14.800 éloignements en métropole, ce qui fait pâle figure par rapport aux 37.000 éloignements de 2012. Que M. Valls n’hésite surtout pas à prendre des leçons de fermeté auprès de Vladimir Poutine. Un porte-parole du Service fédéral russe des migrations vient en effet de déclarer « Qu’au cours des neuf premiers mois de 2013, plus de 30.000 ressortissants étrangers ont été expulsés de Russie ». Parallèlement, plus de 250.000 étrangers se sont vus interdire l’entrée du territoire russe. C’est sans doute toute la différence entre une simple posture tauromachique et une véritable stature d’homme d’Etat…
Mais comme les choses sont curieuses… A la suite des virils propos de M. Valls sur les Roms, une plainte va être déposée à son encontre par le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (le MRAP) devant la Cour de justice de la République, pour incitation à la haine raciale. En marge d’un déplacement jeudi à Lyon, le ministre a critiqué ce dépôt de plainte. « Tout le monde connaît mes convictions républicaines, mes engagements et je n’ai pas envie de rentrer dans ces débats », a-t-il plaidé. Reste naturellement à savoir si cette plainte, venant de la part d’une association passablement discréditée dans l’opinion publique, n’est pas destinée à servir la soupe au ministre, en accroissant artificiellement son capital de sympathie auprès des Français…
http://fr.novopress.info/142145/manuel-valls-le-scud-anti-marine-du-systeme/#more-142145
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Brignoles : victoire du candidat national
Brignoles : Marine Le Pen annonce la victoire du candidat FN
Les électeurs du canton de Brignoles dans le Var ont fait leur choix. Au second tour de l’élection cantonale partielle, ils ont élu le candidat du Front national Laurent Lopez.
Il recueille 53,9% des suffrages, selon les résultats communiqués par la préfecture. En terme de voix, le candidat FN a obtenu 5301 voix contre 4301 pour la candidate UMP, Catherine Delzers. « Je pense à mes électeurs, à tous ces bannis, à ce peuple modeste », a réagi le nouvel élu. « Je suis très heureux, c’est un score sans ambigüité », a-t-il encore dit, ajoutant que son objectif désormais « c’est de conquérir la mairie » de Brignoles. [...]
La suite sur Le Figaro
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Brignoles-victoire-du-candidat
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HD: 1 an après son élection: la vidéo qui fait mal à Hollande
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FN élu : Tempête dans un dé à coudre ou Tsunami en préparation ?
L’arrivée nettement en tête du candidat du FN au 1er tour de l’élection cantonale de Brignoles dans le Var a déclenché une vague de commentaires. Mais comme le disait une électrice, son élection au second tour ne serait pas la fin du monde.
Le bon sens, en effet, doit nous rappeler qu’il s’agit d’une élection locale partielle, que le candidat n’a réuni que 2717 voix soit des chiffres comparables aux résultats précédents, et notamment lorsque le candidat FN avait été élu, avant invalidation, l’année dernière. S’il y avait un Conseiller Général représentant un parti qui obtient entre 15% et 20% des voix dans le pays, cela ne serait que justice. Comme rien dans les déclarations et le comportement du candidat ou des responsables de ce mouvement ne suggère la moindre envie de remettre en cause les institutions républicaines, le prétendu « front républicain » qu’appelle la gauche et que s’empresse d’accueillir l’UMP, alors même que ses chefs y renoncent, risque d’agacer les électeurs. Je doute de l’empressement de ceux de gauche d’obéir à des consignes de partis dont l’inefficacité au service du pays et les rivalités au sommet ont depuis un an douché l’enthousiasme. La mobilisation de la droite modérée et du centre dont les états-majors sont ravagés par le choc des ambitions et le calcul des carrières ne me paraît pas non plus très probable.
L’abstention, considérable, à 67,6% dit assez combien les Français sont las, fatigués d’une « droite » qui pendant 10 ans n’a pas eu le courage de procéder aux réformes nécessaires et d’une gauche, qui, comme d’habitude, les envoie dans le mur. L’alliance consternante de la gauche et de la prétendue droite, alors qu’elles n’ont aucune idée en commun, sauf celle de garder ou de conquérir le pouvoir, accrédite le slogan du Front National de » l’UMPS ».
Evènement microscopique que les médias, toujours très mobilisés par la montée d’une « extrême-droite » qui a obtenu avec ses deux candidats près de 50% des voix, surexposent de façon outrancière ? Premier souffle d’un vent capable d’abattre le système actuel des partis ? Cela dépend pour une grande part du parti de Marine Le Pen. Manifestement, il fait moins peur, devient plus fréquentable comme l’a avoué ce pauvre François Fillon qui donne l’impression de ne plus trop savoir où il en est. Mais l’a-t-il jamais su ? Intelligemment, la Présidente du FN récuse l’étiquette d’extrémisme, et certaines de ses propositions ne sont d’ailleurs plus de « droite ». « Ni gauche, ni droite, la France »rappelle même le discours gaulliste, et les références historiques ou les soupçons de duplicité manquent de plus en plus leur cible. Pour le moment, les électeurs restent attachés à leur famille et se contentent de déserter les urnes pour exprimer leur insatisfaction. Ce processus peut mécaniquement favoriser l’un des deux grands partis sans que la démocratie y trouve son compte. En revanche, si le FN après avoir été dédiabolisé, parvient à construire une crédibilité, à susciter chez les électeurs, le sentiment d’une aptitude à exercer le pouvoir, alors le paysage politique français pourrait être bouleversé.
Les Français connaissent majoritairement un double sentiment : celui du déclin de leur pays et de l’impuissance des politiciens à y remédier. De toutes parts montent les difficultés et les menaces : le ras-le-bol fiscal, l’emploi en berne, la baisse inédite du pouvoir d’achat, les problèmes de logement, la montée de la délinquance, l’absence de maîtrise de l’immigration. L’alternance a aggravé une situation déjà mauvaise auparavant : 30 Milliards d’impôts en plus, avant, 30, après ! Un chômage qui monte encore, à peine masqué par la création d’emplois artificiels financés par l’argent public. Les Français doivent attendre la fin du mois de Juillet pour être libérés fiscalement : un record ! Et l’Etat qui coûte si cher est incapable de les protéger : qu’un commando de « Moldaves et de Roumains » puisse attaquer en plein jour une bijouterie de la rue de la Paix est hallucinant. Les faits se déroulent à deux pas du Ministère de la Justice : quel symbole ! Ce n’est pas très loin ni de l’Elysée, ni du Ministère de l’Intérieur. Si Pasqua voulait terroriser les terroristes, le locataire actuel, en haut des sondages pour quelques vérités, ne fait vraiment pas peur aux voleurs et n’empêche guère les délinquants originaires de l’Est de l’Europe d’être présents sur le territoire ! Certes, le vol de montres de luxe touche peu les Français, mais on imagine facilement le degré de protection dont ils jouissent dans les quartiers sensibles lorsque l’Etat ne parvient pas à faire respecter sa loi au centre de la capitale. L’alternance inutile, le remplacement d’un discours nuisible par un discours fallacieux, d’une action désastreuse par une action à peine meilleure peuvent-ils susciter un élan chez les Français ? Chirac et Sarkozy les ont déçus. Hollande les désespère. Il faut aujourd’hui qu’il y ait un sursaut : Mme Le Pen peut-elle l’incarner ou tout au moins y contribuer ? C’est toute la question et c’est à elle d’y répondre.Christian Vanneste
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Il tiendra 6 mois, pas plus – Un budget 2014 en trompe-l’œil
Dans sa conception, le budget 2014 présente quelque analogie avec une coupe de cristal. Finement ciselé, il rend un son agréable mais résiste assez mal au choc. « Cap sur la croissance et l’emploi », annonce-t- il sans rire. Au moins ne promet-il rien sur le pouvoir d’achat.
Le projet de budget pour 2014 est finement ciselé car tout semble être dans la mesure: pas de prévisions fantaisistes, hausse apparemment minime de la fiscalité, maîtrise des dépenses. Juste ce qu’il faut pour que Bruxelles avalise le projet: pas de danger imminent sur le financement de la dette française et donc pas de risque d’aggravation de la crise de l’euro à quelques mois des élections au Parlement européen – elles sont pour le 25 mai 2014 –, ce qui aurait fait désordre.
Le budget sera modifié… après les européennes
Cependant, si l’hypothèse d’une croissance à 0,9 % n’est pas irréaliste, cet objectif n’est pas acquis d’avance. Le déficit annoncé est de 3,6 % du PIB pour 2014; il sera à 4,1 % pour 2013 (pour 3,7 % budgété). Seulement, cette prévision omet les dépenses du Programme d’investissements d’avenir, qui porte en fait le déficit à 3,9 % pour 2014, soit 82,2 milliards, à emprunter donc.
Le projet annonce la suppression de 13.000 postes dont 8.000 pour la seule défense, mais en fait 11.000 créations de poste sont prévues dont 10.000 dans l’Education nationale. Quel est à ce titre la sincé rité d’un budget qui promet la stabilité des dépenses salariales, sans réduction significative des effectifs et avec une revalorisation du traitement de tous les agents de la catégorie C ?
Dans les « économies », puisqu’il y a des économies dans un budget général de dépenses qui augmente de 295,2 à 305,5 milliards, la dotation aux collectivités locales diminue de 1,5 milliard. Bravo! Mais on découvre que 2,3 milliards de recettes leur sont transférés et qu’elles pourront accroître les droits de mutation de près d’un milliard. Zut… Joli tour de bonneteau.
Ce budget est fragile, sans marge de manœuvre, sans véritable maîtrise. « Sauf à modifier la loi de programmation et le calendrier de redressement des finances publiques, le mécanisme de correction sera déclenché mi-2014, appelant des efforts supplémentaires par rapport à la loi de programmation pour atteindre l’équilibre structurel en 2016 », prévient le Haut Conseil aux Finances publiques présidé par le socialiste Didier Migaud. Traduit en français : il faudra une loi de finances rectificative pour remettre les finances publiques dans la bonne trajectoire.
Tant que l’illusion de finances publiques sous contrôle pourra perdurer, la France bénéficiera de taux bon marché pour financer son déficit. Si le doute vient au marché, la position du Trésor peut rapidement devenir inconfortable. On comprend pourquoi le ministère des Finances tient à garder les apparences sauves. Au premier choc, il faudra tout remettre à plat.
Pour les assistés, il y a toujours de l’argent !
L’impression générale qui ressort de ce budget comme du précédent est que le gouvernement s’est livré à une véritable segmentation des contribuables à des fins de pur clientélisme. Pour les catégories censées « bien voter » – et qu’il s’agit d’empêcher de filer vers le Front national –, celles qui dépendent de l’Etat pour vivre, ouverture des vannes : revalorisation du RSA, extension des tarifs sociaux de l’électricité et du gaz, revalorisation des plafonds de la CMU et de l’accès à la complémentaire santé, revalorisation de 25 % de l’allocation de rentrée scolaire, redistribution de points d’indice pour la moitié des fonctionnaires.
Pour celles qui ont l’audace de dé filer dans la rue, la punition : abaissement du plafond du quotient familial, suppression de la réduction d’impôt pour frais de scolarité, suppression de l’exonération fiscale des majorations de pension pour charges de famille ou encore fiscalisation de la partie des cotisations de prévoyance complémentaire santé prise en charge par l’employeur.
Comble de l’ironie, ces mesures sont classées dans le chapitre: « Un budget orienté vers l’avenir ». Déjà, le budget précédent avait lourdement frappé les auto-entrepreneurs, les artisans et les petits patrons. Pour eux, en 2014, un recul du pouvoir d’achat de 5 % est déjà acté.
Dernière trouvaille lors de la discussion budgétaire : les députés socialistes se sont dégagé une enveloppe de 750 millions d’euros en annulant la réduction de la TVA à taux réduit de 5,5 % à 5 %. La baisse de 1 ou 2 centimes sur les produits de base n’est pas rentable d’un point de vue électoral. Les idées fourmillent pour proposer de jolies distributions avant les élections mais qui, pour l’instant, excèdent largement la « cagnotte ».
Pendant ce temps, l’UMP propose un contre-budget. « Nous avons voulu commencer une démarche humble en proposant cinq milliards d’économies supplémentaires », explique le député UMP Gilles Carrez, président de la commission des finances de l’Assemblée. Pour la révolution fiscale, on repassera. Après la faillite ?
Bertrand Riasse
Article de l’hebdomadaire “Minute” du 9 octobre 2013 reproduit avec son aimable autorisation. Minute disponible en kiosque ou sur Internet.