Le rassemblement de l'extrême gauche à la Bastille ce 5 mai a donné lieu à des commentaires contrastés au gré des évaluations contradictoires du nombre de participants. Lui-même revendique un triomphe et 180 000 personnes.
"Pari réussi, affirme L'Humanité (1)⇓ : 180 000 personnes ont marché pour la VIe République et contre l'austérité. Militants Front de gauche, Verts, du NPA, associatifs, syndiqués et simples citoyens de gauche ont défilé en nombre ce dimanche 5 mai de la Bastille à Nation. Ils sont venus avec chacun leur mot d'ordre, et se retrouvent majoritairement autour de deux idées fortes : non à l'austérité et au pouvoir de la finance et pour une VIe république, plus sociale et plus juste."
On note toutefois que le site quotidien communiste place cette recension enthousiaste en 7e ou 8e position, bien après le soutien apportée par la CGT à la grève des éboueurs.
L'organisateur du spectacle avait fixé la barre à 100 000 participants.
Le quotidien Le Monde lui en accorde péniblement 45 000. Il se montre un peu plus généreux que la préfecture de Police dont les chiffrages ont beaucoup perdu en crédibilité ces derniers temps mais qui parle de 30 000 manifestants. Le parti communiste avait grandement mobilisé. Certes, les coups de gueule de son allié ne saurait fatiguer le personnel de la place du colonel Fabien, car les démons ne dorment jamais. Mais elles commencent à le desservir. Le vieil appareil stalinien avait cependant affrété plus de 200 cars et il annonçait la venue en Ile de France depuis les autres régions de plus de 15 000 de ses militants et permanents. (2)⇓
Laissons dès lors la bataille des chiffres. Elle est devenue lassante depuis les sous-évaluations des mobilisations contre la loi Taubira. Notons que ce dimanche encore ces dernières ont encore démontré que les Français semblent accorder plus d'importance à ce dossier qu'à ceux dont le Front de gauche cherche à tirer argument pour se défausser de l'alliance électorale avec le parti socialiste. Le rendez-vous national du 26 mai risque fort de démontrer que le vote d'assemblées politiciennes mal élues n'impressionne pas des gens qui, à tort ou à raison, se sentent de plus en plus l'émanation du pays réel.
Après tout des pancartes "on veut du boulot pas du mariage homo" sont régulièrement brandies dans les différentes "manifs pour tous", réputées droitières. Elles ne manquent pas d'un certain réalisme. À l'inverse, la mise en avant, par les démagogues et les agitateurs de gauche et d'extrême gauche, des grosses usines en difficulté passent, elles, complètement à côté du véritable problème du chômage en France.
Rappelons-le en effet, au besoin lourdement : ce que nous avons pris l'habitude d'appeler les "plans sociaux" représente moins de 5 % de la clientèle de Pôle Emploi. N'en déplaise au camarade Montebourg ce ne seront pas les subventions aux sites en déconfiture qui créeront des emplois puisque ces allocations stériles de capital seront effectués aux frais de la substance productive du pays.
L'opposition tribunicienne à la Mélenchon cherche des points de rupture, sinon avec l'alliance électorale de gauche, du moins avec l'image de marque du pouvoir actuel. Il se révèle en effet de plus embarrassant de chanter "Debout les damnés de la Terre, debout les forçats de la faim" au voisinage de la gauche caviar dont on attend finalement de partager les miettes. Cela se voit et cela irrite les plus dociles. Les questions relatives au patrimoine de nos dirigeants et ministres intègres deviennent de plus en plus gênantes et on finit par se demander si l'affaire Cahuzac n'a pas simplement servi de détonateur. Soulignons par exemple que le camarade Plenel, figurait avec des gens comme Eva Joly et quelques autres habitués du compagnonnage à la tête du rassemblement mélenchonien.
Voici en effet ce que Plenel servait, en vue de cette manif, le 4 mai aux abonnés de Mediapart :
Sous le titre "L’heure de vérité" et sous la signature du fondateur de ce site Edwy Plenel on pouvait lire : "Sous l’effet de souffle de l’affaire Cahuzac, la Cinquième République vacille. Tandis que François Hollande s’enferme et s’isole dans un présidentialisme archaïque, toujours fatal à la gauche, la droite accentue sa dérive extrémiste, appelant à « un nouveau 1958 », autrement dit à un coup d’État. Au peuple d’avoir l’audace qui manque à ses gouvernants : imposer la nécessaire refondation démocratique de la République."
Certains se demandent simplement pourquoi Plenel et ses copains s'arrêtent en si bon chemin. Méchant comme se révèlent souvent les clowns, Mélenchon met en cause la compétence du chef de l'État. La foule du 5 mai réclame même sa démission. Mais pourquoi tous ces gentlemen ne le passent-ils pas au crible du détecteur de fortune et de l'inspection des mensonges ? (3)⇓
Tout semble indiquer en effet qu'il se posent surtout désormais une question strictement politicienne. Ne préfèrent-ils pas conserver un pied dans le marigot gouvernemental, avec un Montebourg, avec quelques écolos, etc. plutôt que de lancer du dehors des imprécations sans lendemain. Ces tergiversations risquent d'abord de leur coûter cher : ceci ne me chagrine qu'à moitié. Mais elles peuvent aussi, beaucoup plus gravement, peser sur l'avenir du pays, tant que l'ambiguïté demeurera. Et elle règne depuis un an, 365 jours de trop.
JG Malliarakis http://www.insolent.fr/
Apostilles
1 cf. L'Humanité du 6 mai ⇑
2 cf. Le Monde en ligne le 03.05.2013 à 10h10 ⇑
3 Il faut recommander à cet égard tant qu'elle est accessible sur Youtube, l'intéressante vidéo de "Borowic" qui semble situer assez correctement le problème : "Hollande a-t-il menti sur son patrimoine"..⇑
élections - Page 750
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Mélenchon son spectacle et la ligne du parti
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UBU PRÉSIDENT !!
Individus libres, mes chers Concitoyens, Compatriotes et Consommateurs,
Vous savez tous combien l’actuel Président de notre attachante République traîne scandaleusement dans la mise sur les rails d’une Humanité nouvelle. C’est un peu, si j’ose cette métaphore, comme s’il était englué dans un nappage de caramel. Vous avez même remarqué la lenteur avec laquelle sa Garde des Sots avance sur la route pourtant ensoleillée du dynamitage méthodique des structures anciennes qui entravent encore la libre liberté libérale-libertaire de chacun de nous. Il faut accélérer. Il faut faire plus vite et mieux. Il n’est pas trop tôt, Bira !
Alors, c’est d’une même voix et d’un même cœur que vous vous lèverez de vos fauteuils pour acclamer et porter maintenant au sommet du pouvoir le candidat unique de l’Organisation Ultra-Individualiste et Libérale-Libertaire (OUILL) : le providentiel Ubu, c’est-à-dire moi-même.
Seul Ubu (moi-même) peut aujourd’hui vous proposer un programme pur de toute scorie d’affligeant réalisme et de passéisme. Seul Ubu va d’un pas décidé, les yeux hermétiquement clos et l’esprit grand ouvert, dans le sens de l’histoire. Seul Ubu est un plus redoutable apprenti-sorcier que l’actuel Président.
C’est pourquoi Ubu est fier (oui, je suis fier) de vous proposer, en avant-première, en exclusivité et sous bénéfice d’inventaire (en cas d’arrivée au pouvoir), son programme :
● Un nouvel élan pour la démocratie :
• Tolérance universelle et liberté de conscience illimitée pour tous ceux qui pensent comme l’OUILL.
• Par respect pour les opposants (s’il y en a), une pleine liberté de manifester sans autorisation préfectorale pour tout cortège de moins de cinq individus (chaque enfant de plus de dix-huit mois comptant pour un individu).
• Utilisation par nos policiers de gaz lacrymogènes aux arômes de fruits, avec une gamme adulte et une gamme mouflet, afin de convaincre les opposants (s’il y en a) de notre bonne volonté et de notre douceur.
• Gain de temps considérable grâce au vote à main levée, sans aucun quorum, pour les députés et sénateurs (avec autorisation pour les manchots de faire voter leur voisin).
• Remplacement de la pelouse des Invalides par une dalle de béton coloré, nettement plus esthétique pour les touristes, beaucoup plus solide face aux intempéries, et moins confortable pour les fesses factieuses des ennemis (silencieux et insidieux) de notre démocratie.
● Une politique financière et économique d’un genre nouveau :
• Réduction drastique du déficit budgétaire par la création d’une taxe d’1 € sur chaque emploi, écrit ou oral, d’un certain nombre de termes prohibés, comme homme, femme, garçon, fille, père, mère, sexe, maternité, etc.
• Suppression totale des allocations familiales pour tous les individus qui souhaiteraient narcissiquement porter leur enfant dans leur propre ventre au lieu d’aider la société à créer des emplois neufs en ce domaine.
• Fondation d’usines d’État de sex-toys vendus à des prix attractifs, afin de lutter contre les répugnants et obsolètes rapports corporels.
• Coup de pouce décisif à la production nationale de papier recyclé par la mise au pilon de tous les dictionnaires définissant encore le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme.
● Une audacieuse refondation de l’éducation républicaine :
• Passage au régime de l’internat pour l’ensemble des écoles et collèges publics, afin de mieux garantir l’arrachage des marmots et des ados aux déterminismes familiaux, sociaux, culturels, psychologiques, religieux, biologiques et autres. Au passage, notons l’heureux impact d’une telle mesure sur le secteur du bâtiment et l’industrie des instruments de torture.
• Triplement, étalé sur environ six mois, des effectifs de gardiens des jardins publics, afin de lutter plus efficacement contre les stéréotypes de genre parmi les bambins en situation ludique. Ici encore, l’exaltant projet d’une Humanité nouvelle montre son potentiel en matière de création d’emplois stables et épanouissants.
● Des initiatives culturelles résolument tournées vers le futur de notre passé :
• Une judicieuse révision des paroles de la Marseillaise, comme dans cet échantillon : Entendez-vous sur notre terre / Mugir ces féroces soldats / Qui viennent jusque dans nos bras / Saigner nos enfants, nos partenaires.
• Un vaste programme de littérature potentielle pour la réécriture de nos classiques, afin d’en exclure toute trace d’hétérosexisme : à l’horizon, des chefs d’œuvre nouveaux comme Roméo et Julien, Antoinette et Cléopâtre, Les Princes de Clèves, Titine et Bérénice, Paulette et Virginie, L’Énième Sexe, Le Château de mon Parent 2, etc.
• Promotion cinématographique de la GPA par la projection gratuite, dans toutes nos bonnes villes, du chef d’œuvre de Carole Fourrée, Autant en porte le ventre.
● Des réformes civilisationnelles à couper le souffle (et pas seulement le souffle) :
• Abrogation systématique des lois de la nature (pesanteur, différence des sexes, température d’ébullition de l’eau, etc.), lesquelles se sont toujours avérées fort gênantes pour la liberté individuelle et pour les chiffres de la consommation.
• Mise entre parenthèses (rigides) de la (dégoûtante) dimension corporelle de chaque individu.
• Abolition complète de la notion même de réalité et du principe qui allait avec, l’une et l’autre d’un caractère réactionnaire déjà assez souvent dénoncé par l’élite intellectuelle et médiatique des régimes précédents.
• Inscription dans la Constitution de la priorité absolue de la culture sur la nature (si tant est, d’ailleurs, que celle-ci existe vraiment).
Individus libres, mes chers Concitoyens, Compatriotes et Consommateurs,
La lumière qui rayonne de ce programme ne saurait aveugler vos yeux éblouis. Vous aspirez tous à une Humanité d’un type inédit, où l’émancipation des individus sortira enfin des limites qui jusqu’à maintenant lui imposaient des bornes (et inversement). Alors, c’est avec enthousiasme que vous porterez au pouvoir le candidat de l’OUILL, le très faible fiable Ubu.
La rupture avec le passé ne vous laissera jamais comme avant. Ubu vous conduit vers un avenir que vous ne regretterez pas. Prouvez votre lucidité en lui faisant confiance aveuglément. Vous êtes un peu moins d’un Français sur quatre à aimer l’actuel Président. Vous adorerez Ubu. Aujourd’hui, c’est maintenant.
Vive l’OUILL ! Vive le libre individualisme ! Vive l’Humanité d’un nouveau genre ! Vive Ubu ! Vive moi !
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Retour sur la manif de Mélenchon et ses contradictions
Dimanche, plusieurs milliers de personnes se sont retrouvées place de la Bastille, à Paris, pour le rassemblement « contre l’austérité, contre la finance et pour la VIe République » à l’appel du Front de gauche et du NPA, et pour réclamer, avec Jean-Luc Mélenchon un « coup de balai » sur le système politique actuel après l’affaire Cahuzac.
Le discours se termine au son de l’Internationale, poing levé pour la moitié de la foule. Suivie de La Marseillaise, sous les sifflets et les huées d’une partie de l’assemblée.
Curieux quand on sait que 1789 est la référence idéologique principale de Jean-Luc Mélenchon. Ce chant républicain ne semble même plus à la hauteur des aspirations de ses militants. Car à la vérité, la notion même de patrie leur est devenue insupportable. A l’heure de la mondialisation, les structures d’enracinement sont dépassées. Selon le logiciel de gauche, il faut s’ »émanciper », seule l’émancipation étant facteur de progrès. Reste que curieusement ce sont les mêmes qui pleurent la fuite des capitaux…tout en vantant la suppression des frontières.
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Manif pour tous: l’avertissement solennel de Bruno Gollnisch
Hier, la veille du premier anniversaire de l’élection de François Hollande, et confirmant les sondages catastrophiques pour le chef de l’Etat et le gouvernement, les Français de droite, de gauche et d’ailleurs, étaient dans la rue. Les uns pour poursuivre la mobilisation pour la défense des familles, des enfants et du mariage ; les autres pour dénoncer l’austérité et les promesses trahies du candidat pour lequel les dirigeants des petits partis membres du Front de gauche avaient appelé à voter. Concernant le rassemblement parisien de l’ extrême gauche hier, nous croyons bien volontiers Jean-Luc Mélenchon quand il dénonce un trucage de Manuel Valls. En l’espèce l’estimation mensongèrement très basse de cette mobilisation fournie par le ministère de l’Intérieur, soit 30 000 manifestants, six fois moins que le chiffre annoncé par le FG. Au même moment, dans le cadre de la Manif pour tous, plus de 125 000 personnes manifestaient à Amiens, Dijon, Lille, Lyon, Montpellier, Paris, Rennes, Toulouse…
Le Figaro y a vu « un joli tour de chauffe avant la grande démonstration de force du 26 mai » et l’avis du conseil d’Etat sur la constitutionnalité de la loi Taubira. « Sur le podium, barré d’une banderole Non à la marchandisation des femmes, spécialistes de l’enfance, juristes et parents adoptifs se succèdent ». Vincent Rouyer, « pédopsychiatre qui dit avoir recueilli de nombreux témoignages d’adultes élevés par deux parents du même sexe, profondément perturbés dans leur identité sexuelle, » dénonce «une lente intoxication de la pensée a abouti à une sacralisation du désir.»
Des manifestants « qui non seulement ne lâchent rien, mais s’engagent encore davantage. » Et cet article de rapporter le cas emblématique de « Pascal et Carole ». «La famille, lâche ce couple de quinquagénaires venus de l’Oise, il ne nous reste plus que ça! Bac + 5 comme son épouse, Pascal, après trois reconversions, est aujourd’hui ambulancier. On n’arrive plus à payer notre loyer, raconte-t-il. Qu’ils s’occupent de l’économie, au lieu de nous chambouler la famille d’un revers de main! L’homoparentalité, ça ne va pas de soi(…) !
C’est à Lyon, ville où elle a passé son enfance, que Virginie Merle alias Frigide Barjot, était présente dimanche pour s’exprimer devant environ 20 000 participants, dont la plupart des élus frontistes Rhône-alpins (notamment Christophe Boudot, tête de liste FN à Lyon en 2014,) et de nombreux militants nationaux.
Drapeau arc-en-ciel à la main ( !), symbole des associations dites LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuel et Transsexuel), la porte-parole de la Manif pour tous a été mal accueillie par les manifestants quand elle a vanté à la tribune le Contrat d’union civile (CUC) préconisé par une très large partie de l’UMP, Jean-François Copé et François Fillon. Nous doutons que ce soit pour voir et entendre cela que les adhérents de l’Association familiale catholique (AFC), par exemple, se sont mobilisés !
Le Salon Beige rapporte ce témoignage : « Huée, elle (Frigide Barjot, NDLR) a quitté le podium, furieuse, s’est réfugiée au Mac Do de la place Bellecour et réclame la presse… ».
« Hervé Mariton (député UMP, NDLR) ramène Frigide Barjot sur le podium de la manif pour tous. Mais les sifllets redoublent dès que celle-ci aborde la question de l’union civile ou revient sur la défense intégrale du mariage. Le courant semble ne plus passer du tout.»
A l’évidence, l’exaspération monte, devant les compromissions tant doctrinales que politiciennes. Mais n’était-ce pas prévisible ? Avant son déroulement, Bruno Gollnisch a souligné que « cette manifestation est une manifestation contre la défiguration du mariage que constitue le prétendu mariage homosexuel. Elle ne saurait être une manifestation en faveur d’un mariage gay repeint aux couleurs de je ne sais quel Contrat d’Union Civile. Tout autre objectif relèverait de l’arnaque pure et simple. »
Certes, le dernier sondage Ifop pour Valeurs actuelles, indique qu’au moins 54 % des Français sont opposés à l’adoption pour les couples homos puisqu’ils disent préférer une union civile pour les couples de même sexe, en ce qu’elle offrirait les mêmes droits que le mariage mais sans l’adoption.
Pour autant, Bruno Gollnisch réaffirme que ce passage à la trappe de la filiation et de l’adoption pour les couples de même sexe dans ce CUC défendu par l’UMP, participe aussi de l’effacement des repères. C’est une attaque directe contre l’institution du mariage qui perdrait ainsi son caractère unique, exclusif comme fondement légal de la vie commune.
Plus largement d’ailleurs, cette promotion du CUC par Mme Barjot-Merle est assez significative des atermoiements de cette dernière dans son souci apparent d’éviter le conflit, de flatter les minorités progressistes, de viser le consensus, de dépolitiser le débat, pour tenter de rassembler autour du plus petit dénominateur commun, le moins clivant possible.
Cela est bien évidemment impossible et ne peut être tenté que par l’utilisation de beaucoup de faux-semblants.
Entendons nous bien : ce vœu de ratisser large contre la loi Taubira, sans agressivité excessive et dans le respect des convictions de tous, est tout à fait légitime. Et Bruno Gollnisch réitère tous ses souhaits de réussite pour les futures mobilisations, avec les réserves exprimées plus haut, comme il l’a répété avec constance depuis les tous premiers rassemblements.
Pour autant, Bruno Gollnisch n’est pas un naïf, il sait notamment que quand on veut chasser par la porte la « politique », elle entre par la fenêtre car le principe de réalité reprend toujours ses droits.
Il faudrait être aveugle et sourd pour ne pas constater que ce mariage pour tous est une question éminemment politique. Et qu’à de notables exceptions prés, mais qui restent assez marginales, il est surtout combattu par le peuple de la droite des valeurs, au sens large, par les électeurs et sympathisants du Mouvement national et de l’UMP.
De plus, la nature apolitique de cette mobilisation vantée par Frigide Barjot-Valérie Merle ne résiste pas à l’examen puisque les manifestations sont cornaquées par l’UMP de manière de plus en plus évidente et visible.
Certes à Lyon, sous la pression du FN, les organisateurs, et à la grande fureur des caciques locaux de l’UMP, n’ont pas donné la parole à cette formation comme à aucune autre d’ailleurs.
A dire vrai, en lieu et place de cette apparente stricte neutralité, Bruno Gollnisch aurait préféré que chaque élu représentant une sensibilité politique puisse s’exprimer. Ce n’est pas l’option qui a été retenue, ce qui est regrettable car «cela aurait pu créer une dynamique politique » dépassant le strict cadre du parti de MM. Copé et Fillon.
Or, le député européen frontiste a été systématiquement écarté des micros, notamment lors de la manifestation à l’Etoile le 21 avril dernier, tandis que les dirigeants de l’UMP et autres probes amis de l’amateur de peinture Claude Guéant, alors plein de morgue, monopolisaient la parole.
Pourtant, rappelle Bruno Gollnisch, « au cours de mes 25 années de combat comme parlementaire et élu régional contre les politiques de désagrégation morale, qu’elles viennent de la vraie gauche ou de la fausse droite – théorie du Gender, promotion du LGBT, euthanasie, etc.- je n’ai pas le souvenir d’avoir vu les pontes de l’UMP à mes côtés dans ces combats. Et cela continue chaque mois à Strasbourg et à Bruxelles. En revanche, j’ai des souvenirs très précis et très nombreux de l’action délétère des élus et ministres RPR/UDF, ou, aujourd’hui, UMP… ».
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La France en mode low cost
Conséquence de la crise européenne, le low cost se développe partout.
Cette expression anglo-saxonne pour « bas prix » signifie que les Européens, ayant de moins en moins de ressources, du moins les autochtones d’en bas, se trouvent réduits à consommer des produits de moindre qualité, mais aux prix plus abordables. Les entreprises pratiquent de leur côté depuis longtemps le low cost, consistant à rogner sur la qualité pour réduire leurs coûts de production.
Mais les Français, toujours à la pointe de l’innovation, expérimentent au surplus la politique low cost depuis un certain temps. M.G.
La démocratie low cost
Il y a déjà l’alimentation low cost, où l’on se procure des produits sans choix de marque. On connaît aussi les médicaments low cost (pour la Sécurité sociale, s’entend) qu’on appelle des « génériques ». Il y a aussi les voitures low cost comme la Logan : elles roulent encore sur quatre roues. On trouve aussi des avions low cost, où les passagers doivent s’estimer heureux de ne pas voyager debout à bord. Certaines compagnies envisagent même de faire payer l’accès aux toilettes en vol, pour réduire leurs coûts.
À l’heure du low cost politique, nous devons donc nous habituer à ce que les politiques fassent le minimum d’efforts pour répondre à nos attentes : uniquement lors des campagnes électorales pour obtenir nos voix. Ensuite, ils font tout le contraire, quand ils font quelque chose. C’est cela la démocratie low cost !
Les génériques politiques
Comme chez Lidl, la politique low cost nous vend des produits génériques.
Finies la gauche et la droite : voici le générique UMPS, l’équivalent politique des boîtes de « pâtes » ou de « sardines à l’huile ». Ce générique applique en effet le même programme, avec les mêmes résultats : atlantisme, défense de l’euro coûte que coûte, immigration de peuplement, lutte contre l’islamophobie, baisse du coût du travail, aide aux grandes entreprises, augmentation des impôts, etc.
Et la droite conduit une opposition low cost, tout comme la gauche combat « l’argent qui corrompt » – comme disait François Mitterrand – en mode low cost comme nous l’a rappelé M. Cahuzac. Evidemment, la qualité n’est pas tout à fait au rendez-vous mais c’est quand même beaucoup plus simple pour l’électeur qui n’a plus le souci de choisir entre les étiquettes !
Le Parlement low cost
Nous avons aussi, comme chez Leader Price, le Parlement low cost : les législateurs n’ont qu’à « transposer » les directives de Bruxelles et de toute façon les juges légifèrent à leur place. En outre, comme nous n’élisons pas ces derniers, cela coûte moins cher en frais électoraux.
Le même Parlement vient aussi, après le PACS, de nous faire entrer, avec la loi Taubira, dans le monde du mariage low cost : un mariage unisexe, le même pour tous. Et avec un peu de chance, bientôt nous aurons la citoyenneté low cost : celle où les étrangers ont les mêmes droits politiques que les nationaux.
L’Etat en Leader Price
Nous bénéficions aussi de plus en plus de services publics low cost, du moins ceux qui n’ont pas encore fermé.
L’Education nationale et l’Université produisent, par exemple, depuis longtemps un savoir low cost, selon un menu à base de calories intellectuelles : avec culture et orthographe basiques, diplôme pour tous et panne d’ascenseur social garantie.
On connaît, bien sûr, aussi les administrations low cost : les armées sans troupes, comme les services sans fonctionnaires – et les administrations sans formulaires (merci à l’usager de les télécharger à ses frais) et que l’on ne peut joindre que par téléphone, à condition de s’armer de patience et de savoir pianoter sur son clavier (personnes âgées s’abstenir).
Nous avons de même une excellente médecine low cost, où il est recommandé de ne pas tomber malade ni de vouloir accoucher la nuit, les week-ends et jours fériés, pendant les mois d’été ni, bien sûr, ailleurs que dans les villes.
Un président low cost
Bref, la France autochtone d’en bas – pas l’oligarchie, je vous rassure – est fortement priée de s’habituer à vivre dans un monde low cost : un monde où la sécurité, l’emploi, la protection sociale, la promotion sociale, l’accès à la culture ou la liberté sont de plus en plus « génériques », c’est-à-dire remplacés par des ersatz, mais qui leur coûtent néanmoins de plus en plus cher en tarifs, taxes, cotisations et impôts divers, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes.
Pour bien nous y préparer on nous a certes doté d’un président de la République à faible empreinte carbone également : un chef d’Etat low cost qui « s’engage pour l’emploi » en attendant, telle sœur Anne, que la croissance revienne. Un petit gros qui ne fait pas le poids.
C’est ce que pensent en tout cas 73% de nos concitoyens selon le sondage TNS Sofres du 24 au 27 avril. Manifestement, ce Système low cost séduit de moins en moins les consommateurs qui attendent plus de qualité pour le même prix.
Michel Geoffroy 3/05/2013 http://www.polemia.comLien permanent Catégories : actualité, élections, France et politique française, lobby 0 commentaire -
Un œil sur le "hollandisme révolutionnaire"
« Une démocratie fonctionne quand une partie des élites prend le parti du peuple. C’est ce qui pourrait se produire. D’où l’espoir que je place dans le “hollandisme révolutionnaire”... »
Emmanuel Todd, mars 2012
Disparition progressive de La Poste !
Un « nouveau contrat de service public » a été présenté par le conseil d’administration de La Poste. Celui-ci est clairement un programme de réduction du financement de l’État, compensée par une réduction des missions qui incombent à ce service public : service postal, accessibilité bancaire, distribution de la presse, maillage territorial des agences.
Les objectifs pour la tranche 2013-2017 prévoient notamment :
la baisse du nombre de boîtes aux lettres, déjà passé de 149 200 à 144 600 entre 2009 et 2011.
la « mise en avant » de la « lettre verte » au détriment de l’envoi « classique » de lettres aux « timbres rouges’ », sous un prétexte « écologique » ; en fait, moins contraignante pour La Poste en termes de délais de traitement et de distribution...
le désengagement de la présence de La Poste sur l’ensemble du territoire avec la poursuite de la transformation de ses bureaux en simple « relais » implantés chez les petits commerçants ou au sein des mairies des communes rurales.
Hollande, bricoleur du dimanche
Alors que François Hollande met en avant sa « boîte à outils » destiné à « inverser la courbe du chômage d’ici la fin de l’année 2013 », on remarque que les programmes « emplois d’avenir » peinent à trouver des candidats. À la fin du mois de mars, à peine 10 000 emplois d’avenir ont été signés... L’objectif étant d’en mettre en place 100 000 d’ici la fin de l’année...
17 % des jeunes de 15 à 29 ans ne sont ni scolarisés, ni salariés, ni en formation. Pire : la moitié d’entre eux ne cherche même pas d’emploi. Difficile pour cette fantomatique jeunesse de bénéficier de ces programmes... puisqu’au regard des structures étatiques, ils « n’existent pas »...
Principalement destinés à fournir du personnel dans des structures publiques ou associatives, on peut douter que les compétences qui seront acquises (vider les corbeilles à papier en mairie, servir des frites dans les cantines ou passer la serpillière dans les écoles...) puissent étoffer des CV inexistants ou maigrichons et faciliter le retour à l’emploi dans le secteur privé.
Visiblement, la formation de ces jeunes dans des secteurs « en tension » ne semble pas être l’objectif du gouvernement Ayrault, qui préfère laisser ces emplois à la disposition de travailleurs des pays du sud ou de l’est d’une l’Europe ravagée par la crise économique.
L’éléctricité, toujours plus chère :
D’après une enquête récente, une personne sur dix ont des difficultés à payer leur facture d’électricité . Depuis 2008, le prix de l’électricité a augmenté de 20 %. Ça n’est qu’un début puisque la Commission de régulation de l’énergie prévoit 30 % d’augmentation d’ici 2016...
Une loi dite « loi Brottes » (du nom de son concepteur, le député socialiste de l’Isère François Brottes) augmente peu à peu le nombre des bénéficiaires des tarifs sociaux. Une mesurette typiquement « socialiste » (donc sociale, mais pas trop...) : moins de 10 € par mois de réduction pour ceux qui y sont éligibles.
À mettre en relation avec la privatisation d’EDF (l’État restant, pour le moment, l’actionnaire principal), entreprise qui voit son bénéfice en hausse continuelle (3,3 milliards d’euros en 2012, en progrès de 5,3 % par rapport à 2011, pour une augmentation du chiffre d’affaire de 11,4 % à 72,7 milliards d’euros).
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23 % ! Le score historique de l’UKIP, le FN britannique
L’UKIP (Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni) vient de réaliser un score historique de 23 % aux élections locales partielles du 2 mai. Le jeu politique est bouleversé !
Au programme du parti, arrêt de l’immigration, sortie de l’Union européenne, politique référendaire, ou encore retour à la sélection scolaire.
À l’annonce des résultats, le charismatique leader du parti, Nigel Farage, pouvait savourer sa pinte de bière dans un pub en fusion. Avec ce score jamais vu, ceux que Marine Le Pen appelle « ses amis » donnent un sacré coup de boule dans la porte de l’establishment british. Les deux grands partis sentent le vent tourner, comme si leur petit jeu d’alternance depuis la nuit des temps allait peut-être prendre fin. Devançant les centristes Libdem bloqués à 14 %, l’UKIP talonne les Tories (droite) à 25 %, tandis que le Labour (gauche) est en tête avec 29 %. [...]
Joris Karl - La suite sur Boulevard Voltaire
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La bonne adresse
Quelle attitude tenir vis-à-vis du FN, afin de réduire son audience dans les urnes ? Cette question n’est pas neuve. Elle taraude les partis du Système depuis trente ans qui ne se sont pas contentés de manier l’excommunication républicaine mais aussi arrangés entre eux pour conforter des modes de scrutin qui ont pour but premier d’handicaper le Mouvement national. Mais l’élection au scrutin majoritaire de Marion Maréchal et Gilbert Collard, la dernière législative partielle de l’Oise qui a vu la candidate frontiste frôler les 49% laissent pressentir que ce type de bricolage ne sera bientôt peut être plus totalement efficient.
A droite la question affole d’autant plus qu’un sympathisant sur deux de l’UMP, si l’on en croit les sondages, grandement confirmés par les échos que nous avons du « terrain », est partisan d’alliances avec le FN, notamment aux prochaines municipales. Certes, l’autre moitié y serait farouchement opposée…
Cela explique que Jean-François Copé multiplie les annonces et les consignes de refus de tout rapprochement conjoncturel et à la base avec le FN autour de quelques engagements municipaux.
Le patron contesté de l’UMP préférerait de beaucoup faciliter demain la victoire de listes soutenues par la gauche socialo-communiste plutôt que de contribuer, par un non ostracisme systématique, à enraciner localement l’opposition nationale ; sans même parler des risques d’implosion de l’UMP.
Ne nous y trompons pas, la vision du monde, les codes, les valeurs, l’ idéologie libérale-libertaire, le progressisme qui imprègnent des figures fillonistes, copéistes, sarkozystes de l’UMP, contrairement à leur base électorale, sont très proches de ceux de leurs petits copains de promotion faisant carrière au PS. Leur position dominante est elle aussi menacée par une crise qui révèle toutes les tares mortifères du Système actuel.
En ce sens l’avertissement formulé par Denis Tillinac dans son dernier éditorial sur le site de Valeurs Actuelles concerne aussi les Pécresse, Wauquiez, NKM, Bertrand, Apparu, Chatel…
« Une France des profondeurs s’éveille, déroutant la France officielle qui se rétracte dans le mépris».« L’approche gauchisante des réalités prévaut encore dans l’appareil d’État, ses relais pédagogiques, culturels et médiatiques » note l’essayiste.
« Elle continue d’imprégner l’inconscient collectif mais elle a cessé de le façonner. Le pouvoir socialiste peut toujours compter sur la servilité de la caste intello et la docilité de ce prolétariat de l’intellect , décrit en son temps par Barrès. Le règne des idées dites soixante-huitardes n’en est pas moins à son crépuscule. Une bonne moitié de la France vomit ses idoles et ses fantasmes ; on s’en est aperçu avec l’impact des manifs contre le mariage homo, on s’en doutait depuis que la dissidence ose s’exprimer ici et là à ciel ouvert (…). »
« La gauche balisait les termes des débats et délivrait à sa convenance des brevets de respectabilité ; la droite politique les avalisait. Si elle veut survivre, cette droite ne pourra plus se cantonner dans une critique superficielle des méfaits (avérés) du socialisme économique, car pour la première fois depuis la fin du gaullisme, c’est dans sa globalité que la doxa socialo-libertaire est récusée. »
A cette aune, il est d’ailleurs révélateur que M. Copé ait avoué, également dans Valeurs actuelles, qu’en cas de retour de l’UMP au pouvoir, la loi Taubira ne sera pas supprimée mais simplement « réécrite »…Bref, en continuant à voter pour ce parti parfois encore qualifié de conservateur (de quoi?) ,les électeurs de la droite des valeurs ne frappent pas à la bonne adresse.
Alors, cette droite sociale-démocrate qui a tout lâché, bradé, avili depuis quarante ans qu’elle exerce le pouvoir conjointement avec la gauche, est elle capable de se réformer, de mener sa révolution (au sens étymologique du terme) culturelle ? En a-t-elle les moyens, la volonté, les capacités intellectuelles ?
Le Monde a rapporté cette confession, à dire vrai, qui n’est pas une révélation, de François Fillon, qui a été enregistrée dans le cadre d’un documentaire de France 3 signé Franz-Olivier Giesbert, qui sera diffusé le 8 mai.
Evoquant ses relations avec Nicolas Sarkozy, l’ex Premier ministre souligne la différence de nature dans l’appréhension de leur lutte commune contre le FN, entre le mari de Carla Bruni et la large fraction de l’Etat-major UMP dont il est plus ou moins le chef de file.
Il s’agit là d’une «différence d’approche irréconciliable», d’une «vraie divergence» entre eux explique M. Fillon. Il explique: «Nicolas Sarkozy pense que le Front National est à combattre parce qu’il peut nous faire battre. Moi, parce que le FN est en dehors des limites du pacte républicain tel que je le considère.» Ce clivage reste plus que jamais d’actualité.
D’ailleurs, à l’heure ou les électeurs de gauche matraqués par l’euromondialisme sont séduits eux aussi de manière grandissante par le discours frontiste –si le phénomène n’est pas nouveau, il prend de l’ampleur – l’ex militant trotskyste et sénateur David Assouline, porte-parole du PS, a choisi de rompre avec le discours qui fut celui de François Hollande.
Dans l’entre deux tour de la présidentielle, fait nouveau pour une candidat socialiste, M. Hollande dans un entretien accordé à Libération, s’était aussi adressé aux électeurs marinistes sur un mode apaisé.
Marche arrière toute pour M. Assouline qui, ressortant du placard un langage outrancier cantonné en général à l’extrême gauche et guère entendu dans les rangs du PS depuis les beaux jours de SOS racisme, a expliqué le 1er mai que Marine Le Pen est «un poison pour la République et la démocratie» !
Il a ainsi, comme M Fillon, accusé Marine d’anti républicanisme, mais avec une violence dans les termes assez hors norme, fustigeant une présidente du FN « renouant de façon de plus en plus claire avec la tradition d’extrême droite d’avant guerre, sociale-nationaliste». Suivez son regard…
Un mot enfin, dans ce climat de violence anti-nationale, pour réagir à la dernière cabale médiatique lancée contre le FN. Caroline Fourest a accusé implicitement celui-ci d’avoir été complice de la divulgation de son adresse personnelle, qui aurait été apposée et collée sur le trajet du défilé du 1er mai. Après Mme Fourest et selon Le Monde, un de ses journalistes, «spécialiste du FN », Abel Mestre, aurait été victime également de la même méthode.
L’avocat et trésorier du FN, Wallerand de Saint-Just, a estimé que « ces autocollants sont scandaleux, mais c’est tout aussi scandaleux de les associer au Front National ». « Ils sont très désagréables pour ceux qu’ils visent, mais ils sont aussi faits pour pourrir les relations du FN avec la presse . »
Qualifiant d’ « inacceptables »ces intimidations, la Société des rédacteurs du Monde (SRM) a dénoncé ce qui serait à les croire, des pratiques « fréquentes à l’extrême droite », s’inquiétant « des risques qu’elles font courir aux journalistes tenus d’assister aux initiatives (sic) du Front National ».
La directrice du quotidien, Natalie Nougayrède, s’est «(élevée) solennellement contre cette pratique » et « appelle les dirigeants du FN à condamner sans réserve ces méthodes ».
Bruno Gollnisch se souvient aussi des méthodes d’intimidation proprement infâmes dont ont été victimes des militants et candidats FN.
Pendant des années, avec, dans le meilleur des cas, la complicité silencieuse des médias attachés paraît-il aux «règles de le vie démocratique » et au « pluralisme », certains frontistes , leurs proches, leurs conjoints, leurs enfants, ont été harcelés, dénoncés à leurs employeurs, leurs collègues, attaqués physiquement devant leur domicile, leur lieux de travail, leur école, assaillis de lettres de menaces par des extrémistes de gauche.
Autant dire que nous comprenons l’embarras d’un Abel Mestre, qui ne cache certes pas son hostilité idéologique au FN, mais c’est là son droit le plus naturel, ce dernier contrairement à sa consœur Mme Fourest, n’étant pas du reste, un « nanti » de la haute caste médiatique.
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« THE VOICE » 2013 a été élu ce 5 mai, par Manuel Gomez
Nicolas Canteloup et Laurent Gerra peuvent aller se rhabiller, un nouvel imitateur de classe internationale est né : Jean-Luc Mélenchon.Dans une récente émission sur France 2, « Des paroles et des actes », il imitait à la perfection Georges Marchais. Pour lui c’était facile et il nous a fait rire. Mais il a fait bien plus fort ce 5 mai en imitant d’une manière spectaculaire De Gaulle (J’ai fermé les yeux deux secondes et j’ai cru voir un képi avec deux étoiles). Même sens de la dramaturgie, mêmes intonations gaulliennes afin d’exécuter le socialisme à la Hollande.
Il est bien dommage qu’il n’ait pas tenu ce même discours aux journées de la jeunesse socialiste, à Soustons ce même jour. Il aurait pu faire la leçon au jeune leader de cette jeunesse un peu perdue, Thierry Marchel-Beck, qui affirmait avec un aplomb bien gauchiste que sortir de l’Euro, comme le proposait Marine Le Pen, conduirait la France à la faillite. Il aurait pu lui apprendre deux vérités :Que la France est depuis longtemps en faillite avec des dettes qu’elle ne pourra jamais remboursées, et qui augmentent chaque année.Que la France ne se portait pas plus mal avant 2002 alors que l’Euro ne se pratiquait pas. Et je dirai même qu’elle se portait mieux.La révolution est en marche, clame Mélenchon et 1789 n’est plus loin. La 5ème république est finie… vive la sixième sous sa poigne « stalinienne ».Fort heureusement il n’y avait pas foule à « son » défilé, 30.000 personnes d’après le ministère de l’Intérieur (et pourquoi ne le croirait-on pas puisque la gauche accepte ses chiffres pour d’autres manifestations !).Ne sont-ce pas là des slogans antidémocratiques, des appels à la révolte du peuple, à l’insurrection, à la REVOLUTION ?Si Marine Le Pen tenait le même langage et appelait à abattre la cinquième république on crierait à l’arrivée du fascisme et du national-socialisme.Méfiez-vous des imitateurs, même de talent, après Marchais et De Gaulle, Mélenchon, qui se voit premier ministre, pourrait bien imiter Kim Jong-un, président de la Corée du Nord (dixit Attali). -
Qu’est notre Etat devenu ? par Louis-Joseph Delanglade
L’actualité nous rappelle l’impérieuse nécessité d’un Etat fort, voire interventionniste si l’intérêt national est en jeu, si le « pré carré » est menacé. C’est, au-delà des différences de nature et de degré, la conclusion que l’on peut tirer de la décision de la commission de Bruxelles contre la S.N.C.M., des difficultés financières de l’actionnaire principal sud-coréen des ex-Chantiers de l’Atlantique ou encore des visées de la société américaine Yahoo! sur la française Dailymotion.
Plutôt étrangers, si ce n’est hostiles, à cette approche, les médias préfèrent, anniversaire oblige, se battre à coups de sondages, de pourcentages et de statistiques sur le bilan de la première année du quinquennat. C’est vraiment se faire, et répandre dans le pays, une piètre idée du chef de l’Etat (quel qu’il soit) que de le traiter comme le P.-D.G. d’une grande entreprise. C’est de toute façon se poser des questions bien inutiles puisque tout le monde a la réponse, M. Hollande ayant « accompli » deux tâches qui paraissent importantes : l’intervention militaire au Mali et la légalisation du « mariage pour tous ».
Quel contraste entre les deux ! D’un côté un chef de guerre, dont l’autorité institutionnelle ne souffre aucune contestation (et c’est tant mieux), de l’autre un ex-candidat prisonnier des gages à donner à certains groupes de pression (et c’est tant pis). Cette ambiguïté reste malheureusement la marque de fabrique des présidents successifs. Porté au pouvoir par quelque chose qui ressemble fort à un plébiscite, le président de la République n’est évidemment pas ce « monarque républicain » que l’on se complaît à dénoncer. Au moins – mais n’est-ce pas la moindre des choses ? -, jouit-il de quelques attributs régaliens : « irresponsabilité » sur les plans politique et judiciaire, pouvoir de nomination et de dissolution, autorité sur les armées, etc.
Or, c’est bien contre cela – contre ces dernières digues - que M. Mélenchon propose l’instauration d’une VIème République, dont on comprend bien qu’elle aurait tous les inconvénients de la Vème (le principal étant l’existence de factions luttant pour le pouvoir) et aucun de ses avantages (le principal étant la primauté de l’exécutif). Mais M. Mélenchon est un jusqu’au-boutiste enragé : ne lit-on pas dans L’Humain d’abord (programme du Front de Gauche) : « Nous voulons renforcer et amplifier la souveraineté directe du peuple » ? Verbiage délirant et mensonger dont l’Histoire a montré les conséquences funestes. On sait trop à quelles extrémités pourrait conduire un dépérissement de l’Etat.
Samedi 4, sur France 3, rediffusion de l’excellent Louis XI, avec Jacques Perrin. Une superbe leçon de réalisme politique au service de la France, mais une leçon au goût amer : si aujourd’hui, comme au quinzième siècle, les « féodaux » jouent toujours contre la France, ils n’ont plus en face d’eux un Etat « royal » mais un Etat contesté et diminué, du fait même qu’il est aux mains d’une faction.
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