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élections - Page 746

  • Les bras cassés du président

    Tel président, tels ministres. Les « bras cassés » ne manquent pas dans l'entourage de François Hollande. Petits portraits des plus remarquables.
    Jean-Marc Ayrault : quelle autorité !
    Le 27 août 2012, répondant sur France 2 à ceux qui doutaient - déjà - de son autorité, le premier ministre Jean-Marc Ayrault déclarait qu'il faudrait « s'habituer » à ce qu'il était : « un homme à la fois d'autorité mais de dialogue... » Aux journalistes peut-être un peu dubitatifs - allez savoir pourquoi -, qui lui demandaient si, vraiment, il possédait bien cette autorité nécessaire à sa fonction, il précisait même : « parfois, on me reproche d'en avoir trop. » Baste ! Qui l'eût cru?
    Eh bien, personne apparemment. Très rapidement, l'ancien prof d'allemand Ayrault a dû faire la police dans son gouvernement comme jadis dans sa classe, pour rappeler à l'ordre tel ou tel cancre chahuteur : Peillon par-ci, Montebourg par-là... Ce dernier ne doit pas être très impressionné par l'autorité naturelle du chef du gouvernement, puisque, comme le reconnaît le premier ministre lui-même dans le Journal du Dimanche, il lui a adressé, en décembre 2012, ces paroles fleuries : « Tu fais ch... la terre entière avec ton aéroport de Notre-Dame-des-Landes dont tout le monde se fout. Tu gères la France comme le conseil municipal de Nantes. » Grand seigneur, Ayrault affecte la magnanimité : ce qui compte pour lui, dit-il, « c'est l'action de [son] gouvernement pour le redressement du pays, sous l’autorité du chef de l’État. » Et d'ajouter : « Nous sommes une équipe, nous devons jouer collectif. » Malheureusement, son ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, n'a pas la même conception de l'autorité : répondant le 4 avril à Jean-Jacques Bourdin sur RMC-BFMTV, il avoue qu'à la place d'Ayrault, il aurait « sans doute » viré Montebourg. Le jeu « collectif » du gouvernement ressemble de plus en plus à celui de l'équipe de France lors de la coupe du monde en Afrique du Sud, qui se termina par une grève des joueurs. Il est vrai que Jean-Marc Ayrault a autant de charisme et d'autorité que l'entraîneur Raymond Domenech.
    H.B.
    Vincent Peillon : a fumé !
    « Comme ministre de l'Education nationale, c 'est un sujet qui concerne directement notre jeunesse », affirmait en octobre 2012 Vincent Peillon, en demandant l'ouverture d'un débat sur la dépénalisation du cannabis. Évoquant à ce propos les trafics illicites dans les banlieues françaises, il en profitait pour critiquer « les millions de bobos qui, paraît-il, sont les mêmes qui font les commentaires, mais vont se servir dans ces proches banlieues ». Le ministre de l’Éducation a-t-il fumé ? On pourrait parfois se poser la question. Deux appels téléphoniques, l'un de Matignon, l'autre de l'Elysée, l'aidèrent en tout cas à reprendre ses esprits : faisant publiquement repentance, il expliqua qu'il n'avait formulé qu'une « réflexion personnelle », qui ne contrevenait pas « à sa solidarité totale et entière à la position du président de la République et du gouvernement sur le sujet. »
    J-P.N.
    Christiane Taubira, faut-il apprendre a lire une loi ?
    Les premiers pas de Christiane Taubira, farouche indépendantiste guyanaise, au ministère de la Justice, ont été marqué par un de ces incidents qui suffisent à symboliser une politique : lors de la finale d'un tournoi de basket opposant, à Bercy, une équipe de gardiens à une équipe de prisonniers, rencontre à laquelle elle assistait personnellement, l'un des détenus-joueurs parvint à se faire la belle, montrant ainsi que l'évasion par le sport, c'est possible ! Le ministre inaugurait ainsi, sans l'avoir voulu, sa ligne politique, visant à « désengorger » les prisons.
    Elle a récemment donné une nouvelle preuve de sa mansuétude à l'égard des délinquants, en défendant devant les parlementaires le projet de loi déposé au Sénat et censé amnistier les syndicalistes auteurs de délits commis dans le cadre de mouvements sociaux, projet qu'elle qualifiait d'« œuvre de justice ». Hélas ! Un juriste de l'association Sauvegarde Retraites, Pierre-Edouard du Cray, ayant eu la curiosité de lire le texte de loi, s'est rendu compte qu'à la faveur d'un amendement déposé (par hasard ?) par une élue socialiste, l'amnistie englobait aussi l'ensemble des délits financiers commis ces dernières années par les syndicalistes. Boulette ou tentative de blanchir les responsables de ces malversations en trompant à la fois les parlementaires et l'opinion ? Dans le dernier cas, le garde des Sceaux se moque du peuple ; dans le premier, elle devrait apprendre à lire un texte de loi.
    H.B
    Laurent Fabius : Pinocchio accusateur
    Adversaire déclaré, au PS, de François Hollande, qu'il compara à une fraise tagada, Laurent Fabius a néanmoins accepté le maroquin des Affaires étrangères dans le gouvernement Hollande, et n'y fait guère de bruit, sauf lorsqu'il voudrait armer en Syrie les petits frères des djihadistes qui combattent nos soldats au Mali. Sans doute par souci d'être à la mode, il a reproché à Jérôme Cahuzac, le 3 avril sur BFMTV, de s'être « enfermé dans une spirale absolument dévastatrice du mensonge », en déplorant « l’effet que cela fait auprès des Français, qui vont se dire "tous pourris" », et en concluant : « C'est dévastateur pour la vie civique. » L'ancien premier ministre du Rainbow-Warrior et du sang contaminé parle en expert.
    H.B.
    Valérie Tierweiler, concubine : tout l'art du tweet
    Cette idée ne consolera sans doute pas François Hollande : la popularité de sa concubine a plongé encore plus vite et presque aussi bas que la sienne. Il a suffi pour cela d'un tweet vindicatif adressé au rival politique de Ségolène Royal, Olivier Falorni, lors des dernières élections législatives à La Rochelle. Une icône lui est consacrée sur le site Internet de la Présidence de la République, assez curieusement puisqu'elle n'a aucun lien matrimonial avec François Hollande. Ce dernier emmène néanmoins sa bonne amie dans les bagages lors de ses voyages officiels. Au dernier jour de la visite du président au Maroc, le 5 avril, elle portait le voile islamique. Si elle accompagne un jour son concubin en Arabie Saoudite, gare aux caillasses ! J-P.N
    monde & vie 9 avril 2013

  • Le clientélisme électoral

    Colloque de l’Institut de géopolitique des populations – 13 avril 2013 – Immigration et élections : la droite pourra-t-elle encore gagner ?

    Intervention de Françoise Monestier

    Chaque année, le gouvernement et les différentes collectivités territoriales (régions, départements, communes) arrosent les associations antiracistes et communautaristes afin d’acheter la paix sociale, la paix raciale, la paix civile ou, plus prosaïquement, les voix de ces nouveaux citoyens, devenus français pour inverser le cours de notre histoire millénaire.
    Le clientélisme électoral, ou comment caresser certains dans le sens du poil, a atteint des sommets le 19 août dernier, à l’occasion de la rupture du jeûne du ramadan. François Hollande, élu, il est vrai, grâce aux banlieues de l’islam (plus de 86% des Français d’origine musulmane ont voté Hollande au deuxième tour), a tenu à assurer les 8 millions de musulmans vivant en France de tous ses vœux de bonheur : « Je souhaite que cette fête du pardon, du partage et du souci de l’autre contribue à la concorde dont notre nation a tant besoin. » En revanche, les catholiques de France ont vainement attendu un tel message après la rupture du Carême chrétien pour les récentes fêtes de Pâques.
    Quelle meilleure définition du clientélisme donner que celle d’un élu socialiste de Marseille, Philippe San Marco, invité d’un colloque qui se tenait à Aix-en-Provence en 2003 ? « Le système clientéliste se développe lorsque des communautés fragiles ont besoin d’aides pour s’insérer. » Et de poursuivre, je cite toujours : « Une communauté d’origine étrangère, citoyens français de fraîche date, là c’est parfait. »
    « On voit bien comment, aujourd’hui, des Maghrébins ont été et font partie intégrante du système clientéliste. Il a fallu attendre que la jeune génération maghrébine se retrouve sur les listes électorales pour que, brutalement, des élus ouvertement racistes découvrent tout à coup que des noms à consonance maghrébine devenaient un électorat intéressant. » Tout est dit.

    Les affaires de Marseille et d’ailleurs
    Cet élu décrit mieux que quiconque les affaires de Marseille et ce clientélisme qui sévit en particulier dans les quartiers nord de la ville, devenus le sinistre laboratoire d’une diversité désormais ingérable, même si le préfet délégué à la sécurité de la ville, Alain Gardère, a le toupet de dire que « Marseille est une ville plutôt paisible ».
    Sylvie Andrieux, députée socialiste de Marseille, a été la seule à comparaître devant le tribunal correctionnel local pour complicité de détournement de fonds publics vers des associations fictives. Près de 750.000 € auraient ainsi été versés à des fins électoralistes à ces associations lorsque l’élue était vice-présidente de la Région, chargée de la politique de la ville. Des petits caïds des cités sensibles rongées par les trafics de drogue et les règlements de compte à répétition ont reconnu les faits et raconté comment l’institution régionale socialiste, dirigée par Michel Vauzelle, finançait leurs associations créées de toutes pièces, souvent sous des noms d’emprunt.
    La prévenue nie en bloc, bien que les enquêteurs aient retrouvé un tableau, annoté de sa main, indiquant les noms des associations à subventionner et mentionnant même, notez bien : « Très important. 80% à ce bureau de vote. » Le parquet a requis deux ans de prison avec sursis, sans compter une forte amende et cinq ans d’inéligibilité. Comme l’a dit son attaché parlementaire au juge Landau : « Le fait d’aider abondamment les associations est le résultat d’une stratégie politique ; les vannes sont ouvertes en grand dans un but que l’on peut qualifier d’électoraliste et de clientéliste. » En contrepartie des subventions, les petits caïds s’engageaient à faire voter socialiste et à remplir les salles de meeting.
    Que se passera-t-il d’ici le 22 mai, date du jugement ? Rien, sinon des morts dans les cités sous perfusion socialo-affairiste et des querelles entre les différents protagonistes des affaires phocéennes, tous complices dans ce soutien aux caïds arabo-musulmans.
    Marseille n’est pas la seule ville touchée par le phénomène : Lille, Paris, pour ne parler que des plus emblématiques, ne sont pas en reste. Bertrand Delanoë a, lui aussi, ses amitiés particulières avec ses potes pour lesquels il organise une fête du ramadan richement dotée. Quant à Martine Aubry, elle a récemment dansé à Alger sur des chants patriotiques du FLN, sachant très bien que pour être réélue maire en 2014, elle se doit d’avoir le concours des nombreux électeurs d’origine maghrébine inscrits à Lille. Quant à Claude Bartolone, il n’a pas manqué, lors d’un récent déplacement à Alger, de se recueillir au sanctuaire du Martyr, un geste que ne manqueront pas d’honorer ses électeurs afro-maghrébins, en passe de devenir majoritaires dans le « 9-3 ». Et n’oublions pas l’arrosage des caïds locaux imputé à Serge Dassault, le très droitier propriétaire du Figaro.

    Les départements sous assistance respiratoire
    Avant d’avoir tiré sa révérence dans les conditions que l’on sait, Jérôme Cahuzac a donné un petit coup de pouce à ses camarades socialistes du Conseil général de Seine-Saint-Denis devenus les pompes à finances sociales de la République. Ainsi, par un arrêté paru le 26 février 2013 au Journal officiel, celui qui était alors ministre du Budget a autorisé une avance de trésorerie au département qui a assuré une élection de maréchal soviétique à François Hollande. Comme le reconnaît le président du département, le socialiste Stéphane Troussel : « Le nombre d’allocataires du RSA a augmenté de 5% en 2012 et coûtera 335 millions en 2013, soit 20% du budget de fonctionnement. » Quant aux dépenses sociales de ce département, emblématique du nouveau visage de notre pays, elles seront en progression de 30 millions cette année.
    Une telle dérive illustre le dernier rapport de la Cour des comptes soulignant la fragilisation croissante des budgets départementaux, véritablement plombés par les dépenses sociales. L’exemple du 9-3 est patent et montre que ses allocataires du RSA, issus en majorité de l’immigration afro-maghrébine, se complaisent dans l’assistanat et ne veulent surtout pas perdre leurs avantages sociaux, souvent agrémentés par les profits de l’économie souterraine et illicite découlant de divers trafics, de cigarettes, de drogue ou de puissantes voitures volées, de la contrefaçon ou de la prostitution.

    Citons le géographe Christophe Guilluy qui rappelle dans les chiffres suivants : « Entre 1968 et 2005, la part des jeunes d’origine étrangère est passée de 22% à 76% à Clichy-sous-Bois, de 23% à 75% à Aubervilliers, de 22% à 74% à La Courneuve… »

    Les millions engloutis des banlieues
    Les six jours de grève de la faim entamés en novembre dernier par le maire de Sevran, l’écolo-communiste Stéphane Gatignon, donneront sûrement des idées aux copains, puisque l’édile a fait céder le gouvernement et obtenu cinq millions d’euros de subventions, alors qu’il n’avait plus un sou en caisse.
    Rappelons d’ailleurs que le ministre de la Ville, François Lamy, a obtenu une hausse historique de la dotation de développement urbain (DDU) bénéficiant aux 100 communes les plus nécessiteuses.
    Ces communes ne méritent cependant pas le terme de pauvres si l’on en juge par les équipements (stades, piscines ou autres médiathèques) dont elles bénéficient mais elles peuvent très bien partir en fumée comme lors des émeutes du ramadan en 2005… si l’on en juge également par les cylindrées de luxe circulant dans ces banlieues. Mais le phénomène est le même à Roubaix, à Vaulx-en-Velin ou au Mirail à Toulouse…

    Le scandale des subventions
    Chaque année, la foire aux subventions et la distribution de la manne publique s’organise au niveau de l’Etat, des régions, des départements et des communes. C’est à qui sera le plus généreux avec les lobbies antiracistes et/ou immigrationnistes et toutes les associations qui, de près ou de loin, ont un lien avec l’islam.
    Près de 34 milliards d’euros sont ainsi distribués. Le Jaune des Associations (trois gros volumes de plusieurs milliers de pages) récapitule toutes les largesses accordées par les ministères et autres secrétariats d’Etat. SOS-Racisme, France Terre d’Asile ou Act-Up sont largement servis mais les associations de défense des immigrés touchent le Jackpot et notamment l’AFTAM (Association pour les foyers de travailleurs immigrés) créée par feu Stéphane Hessel, qui a reçu près de 3 millions d’euros en 2010.
    Plus de 18.000 associations sont ainsi arrosées et surtout de nombreuses structures étrangères depuis la loi Mauroy du 9 octobre 1981 qui a exonéré la constitution d’associations étrangères de l’autorisation du ministère de l’Intérieur.
    Chaque année, la part réservée aux associations antiracistes augmente de manière significative. Ainsi, les fonds alloués à ces organisations sont en effet passé de 1,2 milliard d’euros en 2009 à un minimum de 1,5 milliard en 2010. Notons qu’il est difficile d’établir un chiffrage exact, tant les « faux nez » de ces associations sont légion.
    Du côté des bénéficiaires, citons l’association Ni Putes Ni Soumises, véritable place-forte du pouvoir socialiste en milieu allogène, qui vit de fonds publics à plus de 95% et joue souvent les agents électoraux dans les cités…
    1,2 million d’euros de subventions, qui dit mieux ? C’est le joli pactole touché par une mystérieuse Fondation « Femmes pour la Méditerranée » qui prétend mener des actions à l’intention des femmes du monde arabe, mais l’Annuaire de l’association de la loi de 1901 note que cette fondation n’a publié aucune annonce de quelque activité que ce soit. Bref, du vent. A moins que le fameux Printemps arabe n’ait suscité des vocations !

    Et du côté des clandestins ?
    Dans une de ses récentes monographies, Jean-Paul Gourévitch traite des surcoûts de l’immigration irrégulière, en clair des clandestins que le conseiller d’Etat Thierry Tuot, poisson-pilote du premier ministre, presse de régulariser en masse, selon l’adage bien connu que le clandestin d’aujourd’hui est notre concitoyen de demain et un électeur socialiste après-demain !
    Les chiffres cités par Jean-Paul Gourévitch font froid dans le dos. Les soins de santé pour les migrants irréguliers représentent 622 millions d’euros (sans parler des fraudes), auxquels on ajoutera la scolarisation de leur progéniture (122 millions d’euros), le coût des centres de rétention (79 millions d’euros), les reconduites à la frontière (675 millions d’euros) et d’autres babioles qui font grimper l’addition à 1,666 milliard d’euros.
    En 2002, la Cour des comptes, qui chiffrait déjà à 50 milliards la politique dite de la ville, dénonçait le scandale des subventions attribuées dans « une totale opacité » et préconisait l’arrêt de cette « machine sans compteur ». Arrêter d’urgence cette machine de plus en plus folle, voici une piste à creuser pour le gouvernement qui prétend vouloir réduire de 10 milliards d’euros notre déficit.
    Françoise Monestier 13/04/2013 http://www.polemia.com

  • Un excellent papier de Guillaume de Thieulloy : La victoire est à portée de main mais à certaines conditions

    La loi Taubira a donc été votée. Ce vote me laisse sur un double sentiment et une certitude : un sentiment d’amertume et de détermination et la certitude que la victoire est, malgré tout, à portée de la main… à la condition d’en prendre les moyens.

    Un sentiment d’amertume, tout d’abord. Amertume, naturellement, devant le mépris du gouvernement pour le mouvement populaire le plus massif des dernières décennies. Amertume de voir toute cette fabuleuse énergie militante dépensée en pure perte – en apparence, du moins (car, comme disait le grand Charette : « Rien ne perd, jamais »). Amertume aussi de voir toutes les victoires sémantiques et politiques engrangées par le lobby LGBT, très largement par notre faute. C’est ainsi, par exemple, que tout notre mouvement a été conduit dans l’impasse du « contrat d’union civile ». Désormais, nous faisons (ou d’autres font en notre nom, peu importe) campagne pour ce « CUC », dont la majeure partie d’entre nous ne voulait pas, voici à peine 6 mois. Je sais bien que, dans la loi Taubira, le plus grave réside dans le droit des enfants qui sera violé avant même leur conception. Mais je ne comprends pas pourquoi nous nous sommes fourvoyés dans cette voie de proposition. Un mouvement populaire est là pour dénoncer, pas pour proposer. Que les parlementaires proposent des solutions, c’est leur rôle. Le nôtre était de dire que nous refusions la loi Taubira, pas d’avaliser sans combattre une nouvelle étape de la déstructuration de la famille. Presque seule, Christine Boutin a eu le courage de dénoncer cette impasse, mais je suis intimement persuadé que son avertissement rejoint les préoccupations de nombreux [...]

    La suite sur Nouvelles de France
    http://www.actionfrancaise.net

  • François Hollande peut-il encore éviter un «1789» bis ?

    A la Une du Point cette semaine, « Sommes-nous en 1789 ? ». L’hebdomadaire évoque les dernières heures de la monarchie et révèle les troublantes similtudes entre la chute de Louis XVI et l’abandon complet des rênes du pouvoir par François Hollande. Un historien explique que nous sommes sans aucun doute en 1788 : les marges de manoeuvre sont réduites pour le pouvoir (si mal) en place, afin d’éviter d’entrer de plain-pied en 1789, bis.

    Ce n’est pas Frigide Barjot qui a appelé le 5 mai à une grande manifestation nationale afin de donner un « coup de balai » : c’est Jean-Luc Mélenchon, candidat à l’élection présidentielle il y a 10 mois, qui a attiré sur lui 11,1 % des suffrages. Les sondages lui en accordaient souvent 15 ou 18 %. C’est Marine Le Pen, (particuliérement discrète en ce moment, pour des raisons stratégiques évidentes), qui a atteint les 18 % promis à Mélenchon. A eux deux, ils ont rassemblé 39 % de l’électorat français. Que réclame Mélenchon ? Ni plus ni moins qu’une sixième République. Que réclame Marine Le Pen ? Une dissolution, et la proportionnelle. La démission du gouvernement et du Président au passage.

    Qui doit payer ? Le Tiers-Etat, les classes moyennes

    Mais qui défile dans la rue tous les soirs depuis des semaines, non seulement à Paris, mais un peu partout en France ? Des hommes et des femmes, leurs fils et leurs filles, de tous âges. La plupart n’ont jamais manifesté de leur vie, ou alors pour les plus vieux, en 1984 pour l’Ecole Libre, et en 1997 contre le PACS. Qui sont-ils ? Des petits bourgeois, la classe moyenne. Les cheveux peignés. Les filles en ballerines. Tous mains nues.

    Retournons un instant en 1789. Qui, excédé par le mépris dans lequel le Roi les enferme, se proclame Assemblée nationale constituante ? Les députés du Tiers-Etat. Qui sont-ils ? Des petits bourgeois, la classe moyenne.

    Qui, en 2013, retourne dans la rue tous les soirs, quasiment tous les week-ends (les prochaines manifestations massives sont programmées pour le 5 mai, le 26 mai). Des petits bourgeois, la classe moyenne.

    Autres traits communs entre les deux époques, 1789 et 2013 :

    En 1789, la France croûle sous le poids de sa dette extérieure, notamment contractée pour financer la Révolution américaine mais aussi le train de vie du royaume, ubuesque. Le Roi convoque les Etats-Généraux pour les convaincre de l’autoriser à lever de nouveaux impôts. Qui doit payer ? Pas le Clergé ni la Noblesse, exonérés, mais le Tiers-Etat. La bourgeoisie.

    En 2013, la France croule sous le poids de sa dette extérieure, notamment contractée pour financer une guerre économique qui ne dit pas son nom, celle de l’utopie d’une monnaie unique inadaptée à la moitié des pays qui l’utilisent, et nourrir un Etat ventripotent qui ne veut pas faire de régime, malgré le lent coma dans lequel plonge son corps, le pays. Le gouvernement, dont le ministre du Budget a menti pendant des mois sur ses comptes à l’étranger et sur sa probité, tente de convaincre qu’il n’y a pas d’autre moyen que de lever encore plus d’impôts, et de couper dans les allocations familiales. Qui doit payer ? Le Tiers-Etat, les classes moyennes.

    La chute de la RDA doit servir de miroir (déformant) à ce qui se passe en ce moment en France

    En écrivant ces mots, père de famille (nombreuse), entrepreneur, journaliste, écrivain, expérimenté puisque désormais à plus de la moitié de ma vie, j’ai pleinement conscience de ce que cette analyse froide et subjective implique. Je pense en particulier à tout ceux de mon entourage, de mes amis, parfois chers, qui me disent ou m’écrivent : « Non, ce n’est pas possible, nous ne pouvons pas nous le permettre. C’est trop dangereux ». « Toi qui est responsable, raisonnable, calme les chose “.

    Je ne souffle sur aucune braise. Je suis d’abord un reporter. Le journaliste reporter est celui qui rapporte ce qu’il voit. Forcément, ce qu’il rapporte est subjectif. Les premiers comptes-rendus de guerre, en Crimée, à la fin du XIXe siècle (avant les journaux reproduisaient les communiqués militaires), étaient rédigés par des journalistes postés sur une butte à des kilomètres du champ de bataille, munis d’une longue vue. Lors du Débarquement, plus d’un journaliste a péri sur la plage caméra en main. Idem en Afghanistan, en Libye, en Syrie.

    Ce que j’ai observé ces derniers jours est sans commune mesure avec tout ce qu’il m’a été donné de voir ou de lire sur la France dans ma carrière. Ou plutôt, ne me rappelle que trop bien ce que j’ai lu et sait des précédentes révolutions. Le Point « fait bien le job », rappelant succinctement les événements qui ont provoqué 1830, 1848, la Commune. Bravo FOG.

    Personnellement, je pense que François Hollande et Manuel Valls sont trop bien informés, trop intelligents, pour ne pas mesurer le danger qui se profile à l’horizon. Seulement, le petit manuel anti-Révolution pour chefs d’Etat est bourré de pages blanches. Et sur les autres, on retient surtout les conneries à ne pas faire. Mais tout ce qui n’a pas été tenté, n’a pas encore été contré. Et la manif pour tous, le Printemps français, les veilleurs, tout cela est inédit, ou en tout cas, différent d’autres modèles importés.

    Pour ma part, (faisant écho au personnellement du paragraphe plus haut), je pense que c’est la chute de la RDA qui doit servir de miroir (déformant) à ce qui se passe en ce moment en France. Bien sûr, nous ne sommes pas dans une dictature communiste. Mais dans un État social-iste, qui dirige tout, contrôle tout, brime tout, ponctionne tout, oui, c’est une certitude. Entrepreneur depuis onze ans, je sais tout le mal que l’on peut avoir dans ce pays à vouloir créer. Les entrepreneurs français, en France, ont en commun d’être fous, ou inconscients, ou les deux.

    Coups de matraque et boucliers

    Quand on voit dans quel mépris les administrations les tiennent, et les obstacles qui se dressent en permanence contre eux ! Le premier, et non des moindres, étant que bien souvent, une entreprise publique, semi-publique, soutenue par des fonds ou subventions publics, une collectivité, fait déjà une partie du job à votre place. Ou vient le faire à votre place, bien entendu à moindre coût, puisque dopé aux subventions et aux couts cachés pris en charge par la collectivité. Sans qu’aucun conseil de la concurrence n’intervienne. Ni qu’aucun élu ne perçoive l’impossibilité de la chose qu’il a bien souvent suscitée voire décidée.

    Voilà ce que nous avons en commun avec la RDA dirigiste de Honnecker. Nos performances économiques n’en sont plus si éloignées ! Nous sommes trois fois moins performants que l’Allemagne, comme la RDA en son temps l’était par rapport à la RFA, proportionnellement parlant.

    Et les manifestants de ces derniers jours, les veilleurs en particulier, qu’ont ils en commun avec les manifestants qui firont tomber sans un coup de feu la RDA ? Les bougies. Les chants. la non-violence. En 1989, les vopos et leurs officiers, ne sachant pas que faire fasse à une foule compacte de camarades citoyens bougies à la main, laissèrent leurs barrages percer. Une fois, deux fois, dix fois. Tous les soirs. Pendant un mois. C’était ca, ou utiliser les fusils. Mielke, le ministre de l’Intérieur, a refusé de donner l’ordre. Moscou lâchait Honnecker.

    Que s’est il passé le 24 mars à Paris ? Un barrage, deux barrages, vingt barrages, ont percé. Ce n’était jamais arrivé en maintien de l’ordre en France, à ce point, si “simplement”.

    Mais en 1989, à Leipzig comme à Berlin et ailleurs en RDA, les vopos n’avaient PAS de gaz lacrymogène. Ni non plus de matraques. Pas besoin ! Dans un état policé comme la RDA, la seule injonction du vopo suffisait à vous glacer le sang, ou à vous envoyer à l’interrogatoire pour une durée indeterminée. Le 24 mars, policiers (surtout) et gendarmes (rarement) ont utilisé les gazeuses pour intimider (souvent), ou pour se dégager, pris de panique (parfois). Avec quelques coups de matraque ou de boucliers pour intimider.

    La France a une réputation mondiale (à tenir) en matière de maintien de l’ordre. A Saint-Astier (Périgord), une ville fantôme reconstituée sert à entraîner les gendarmes mobiles mais aussi les forces de police et de gendarmerie du monde entier. Souvenez-vous l’offre de service de Michel Alliot Marie au gouvernement tunisien, aux prémices de sa révolution ! La France proposait au pouvoir tunisien de lui prêter des unités de mobiles… Et les caisses de grenades lacrymogènes bloquées par les douaniers à Roissy… Celles-là même qui sont utilisées aujourd’hui contre le petit peuple français.

    Mais tout cela ne peut rien contre une foule déterminée, pacifiste, les mains nues. Si un rang tombe sous les coups de matraque, sous les jets de gaz, un autre rang sortira de l’ombre. Puis un autre. Vous connaissez, vous, sur ces cinquante dernières années, beaucoup de manifestations qui ont remplacé les slogans par le poème de Charles Péguy “Heureux ceux qui sont morts“, ”l’Espérance“, ou “le chant des Partisans” ? Moi pas.

    Car pour la première fois depuis des décennies, ceux qui connaissent par coeur Péguy, “l’Espérance” ou “le chant des Partisans”, sont dans la rue.

    Et ça, c’est un signe.

    JOL http://fortune.fdesouche.com

  • Déconnectée du réel, la gauche s’est marginalisée

    Cyril Brun constate que de gauche, l'épicentre de la vie politique est en train de virer de bord :

    "[...] Depuis des mois, des hommes de gauche et de droite se rendent comptent qu’ils ont les mêmes intérêts, la même vision de la société et de l’essentiel. C’est autour de cet essentiel que se fixe désormais le nouvel épicentre de la vie politique pulvérisant le traditionnel « droite/gauche socio-économique ». Comme en 1792, c’est bien autour  d’une vision différente de la civilisation que se rassemblent ou se déchirent les Français. Nos politiques, toutes mouvances confondues, ne semblent pas avoir pris la mesure de ce changement. Les primaires UMP à la mairie de Paris, la valse des candidats autour de la question du mariage pour tous, le montrent bien.

    Mais en face, dans le peuple, c’est bien là que se trouve le clivage et c’est bien pour cela que des gens jusque-ici de droite feront tomber Nathalie Kosciusko-Morizet et d’autres déçus d’une fausse gauche, réclament la démission de François Hollande. Le personnel politique en place actuellement, s’il veut rester dans la course, devrait prendre acte d’un tel changement. Le peuple de France, quant à lui, s’il veut se faire entendre et trouver des représentants qui se battent pour leurs convictions profondes devrait lui aussi prendre conscience de ce revirement, car au fond, s’il descend si massivement dans la rue c’est bien pour cela ! A lui peut-être de trouver dans ses rangs ceux qui, d’un côté comme de l’autre, se battront pour eux et en leur nom. Une nouvelle donne, un nouvel échiquier, avec des couleurs plus tranchées, du rouge vif au bleu foncé, appellent un nouveau personnel politique de part et d’autre de ce nouvel épicentre qui n’est autre que l’Homme lui-même, vu à gauche comme un jouet irréel et à droite comme une valeur en prise sur le réel. Autour de ce clivage peuvent très bien se retrouver une droite sociale, une droite libérale, une droite nationale, une droite européenne. Mais toutes ces droites ne franchiront désormais plus la ligne la plus essentielle, celle qui protège l’Homme réel. Du reste, les récents sondages recensés dans le Valeurs Actuelles du 18 avril 2013 montrent que le peuple de France est majoritairement  de cette droite-là. Déconnectée du réel, la gauche (ancienne et nouvelle donne) s’est marginalisée, tandis que la droite, nouvelle version, celle du respect de l’Homme réel rassemblerait selon les thèmes 53 à 92 % des Français. Ce qui signifie qu’un programme politique fondé sur les valeurs traditionnelles respectant la dignité de l’Homme réel, et donc aussi sa fragilité, pourrait se traduire par un plébiscite du peuple."

    Michel Janva   http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Les stratégies possibles des droites (ou des populistes ?) : comment reconquérir durablement le pouvoir politique ?

    Obama et Hollande : deux élus des minorités ethniques

    1- François Mitterrand a su bénéficier en son temps du vote immigré. Il a clientélisé le vote des communautés étrangères en promouvant le discours prétendument antiraciste, en se prononçant (sans le réaliser) pour le droit de vote des étrangers aux élections locales, en maillant le territoire d’un réseau d’associations subventionnées au titre de la politique de la ville.
    2- La fondation Terra Nova dont François Chérèque, ancien patron de la CFDT, vient de prendre la tête est allée encore plus loin : elle a théorisé le remplacement dans l’électorat socialiste de l’électorat populaire français par l’électorat bobo des centres villes et l’électorat issu de l’immigration ou des territoires d’outre-mer. C’est cette recette électorale qui a permis le succès de François Hollande en mai 2012. 1.139.316 voix d’écart avec Nicolas Sarkozy, dont 600.000 en provenance des territoires d’outre-mer et alors que les électeurs musulmans fortement mobilisés ont voté, selon les instituts de sondages, entre 86% et 93% pour François Hollande : un président élu minoritaire en voix chez les Français de souche.
    3- Il est vrai que les stratèges socialistes avaient pris exemple sur la campagne présidentielle d’Obama lui assurant dès 2008 l’accès à la Maison-Blanche grâce aux votes des minorités ethniques. Une stratégie de mobilisation raciale de l’électorat noir et de mobilisation culturelle de l’électorat hispanique lui a permis de renouer avec la victoire en 2012 bien que 61% des hommes blancs aient voté pour son adversaire.
    4- Dans la foulée de ces résultats les médias ont mis en cause la stratégie des Républicains qui s’opposaient jusqu’ici à la régularisation de millions d’immigrés clandestins. La pression médiatique a porté ses fruits : les Républicains viennent de s’entendre avec les Démocrates pour régulariser des millions de clandestins, accélérant ainsi le processus d’hispanisation des Etats-Unis tant redouté par Samuel Huntington, auteur de Qui sommes-nous ? et du Choc des civilisations.
    Pour les droites trouver des électeurs chez les immigrés : la grande illusion !
    5- N’en doutons pas, les organes de propagande français – je veux parler ici des médias de l’oligarchie – ne vont pas manquer de citer en exemple ce qu’ils présenteront comme la « sagesse » des Républicains et d’inciter l’UMP à se tourner vers l’électorat immigré et de multiplier les démarches clientélistes à l’égard des minorités. Cette tentation existera d’autant plus que ceux qui la porteront, les Le Maire, les Jouanno, les NKM seront chouchoutés par les médias. Normal, ce sont des médiagogues, des hommes et des femmes dont la prospérité politique est liée à leur flatterie permanente des médias.
    6- Attaché à la souveraineté française comme à l’identité française, en particulier dans sa composante culturelle et civilisationnelle, je ne peux pour ma part que condamner une telle attitude. Mais ce n’est pas mon sentiment qui compte ici, ce sont les faits. La question est la suivante : indépendamment des principes, courtiser l’électorat immigré est-il électoralement pertinent ou non pour les forces des droites. Expérimentalement parlant, la réponse est non. Ce serait inefficace : d’ailleurs cela a déjà été tenté, et cela a été inefficace !
    7- Contrairement à ce qui est médiatiquement affirmé, ni Jean-Marie Le Pen ni sa fille Marine ne sont le moins du monde racistes, ni même racialistes. Jean-Marie Le Pen a même une vraie affection pour ceux qui viennent de la France d’outre-mer et des anciens territoires français. Élection après élection, il a rêvé de conquérir une part du vote immigré. Il a été le premier à faire élire sur ses listes des « minorités visibles » : Soraya Djebbour dès 1986 en Ile-de-France, puis Sid-Ahmed Yayaoui, puis Farid Smahi, sans oublier Stéphane Durbec ou Huguette Fatna. Ces gestes forts et les discours qui les accompagnaient n’ont jamais apporté le moindre filet d’eau électoral. En 2007, Jean-Marie Le Pen alla encore plus loin : l’affiche-clé de sa campagne présidentielle représentait une Beurette libérée. Et sur le conseil d’Alain Soral, brillant intellectuel transcourant, le dernier « coup » de la campagne se passa sur la dalle d’Argenteuil où Jean-Marie Le Pen expliqua devant un parterre de femmes voilées que les Beurs et les Africains étaient « des branches de l’arbre France ». Avec 10,44% des suffrages la catastrophe électorale fut au rendez-vous : les électeurs traditionnels avaient fui sans être remplacés le moins du monde par les électeurs immigrés !
    8- L’UMP a, bien sûr, eu les mêmes tentations. Dans son premier gouvernement Nicolas Sarkozy promut à des postes clés la Franco-Sénégalaise Rama Yade et la Franco-Marocaine Rachida Dati. Ces icônes médiatiques de la « diversité » n’ont pas eu d’effet d’entraînement électoral sur leur communauté. Pas plus que l’hallucinant discours tenu, le 17 décembre 2008, par Nicolas Sarkozy dans ce temple du mérite républicain qu’est Polytechnique. Je cite : « L’objectif, c’est relever le défi du métissage. (…) Ce n’est pas un choix, c’est une obligation. (…) On ne peut pas faire autrement. Au risque de nous trouver confrontés à des problèmes considérables. Nous devons changer (…) partout en même temps, dans l’entreprise, dans les administrations, à l’éducation, dans les partis politiques. Et on va se mettre des obligations de résultat. Si ce volontarisme républicain ne fonctionnait pas, il faudra (sic) alors que la République passe à des méthodes plus contraignantes encore. » Cette frénésie en faveur de la « discrimination positive » n’a pas apporté le moindre électeur en mai 2012. Elle n’est pas étrangère, en revanche, au comportement de beaucoup des 11.196.503 inscrits qui se sont abstenus et des 2.146.408 électeurs qui ont voté blanc ou nul.
    9- Que, lors d’élections nationales, l’UMP et le FN soient allés de déboires en déboires dans leurs tentatives de séduction de l’électorat immigré s’explique assez bien :
        - beaucoup de Franco-immigrés restent principalement attachés à leurs origines ; il est donc normal que leurs préférences aillent vers un Parti socialiste aux accents ouvertement cosmopolites plutôt qu’en faveur de partis aux intonations nationales ; les tonalités républicaines du discours Front national ne peuvent qu’ajouter au malaise de beaucoup de musulmans ;
        - beaucoup de Franco-immigrés bénéficient largement de l’Etat-providence, domaine pour lequel la gauche passe pour mieux disante ;
        - enfin, une très large majorité des Franco-immigrés vivent dans des communes où ils sont clientélisés par des municipalités de gauche ou extrême gauche ; c’est aussi la gauche et l’extrême gauche qui encadrent les associations subventionnées.
    10- Bref, pour l’UMP comme pour le FN, conquérir une fraction significative de l’électorat que notre ami Laulan appelle TAM – Turquie/Afrique/Maghreb – relève de la gageure. Seule la minorité de ces minorités, la mieux intégrée, voire la mieux assimilée, est susceptible de voter pour des partis portant, ou affichant, un message patriotique. Mais dans ce cas c’est le discours traditionnel de l’UMP ou du FN qui peut plaire plus que des contorsions clientélistes. Le même raisonnement vaut pour la minorité asiatique dont le comportement est à la fois différencié et mal connu mais aussi moins hostile aux partis des droites. Quant aux immigrés d’origine européenne – Espagnols, Italiens, Portugais ou Polonais –, ces Européens de souche ont le même comportement électoral que les Français de souche.

    L’armée de réserve des abstentionnistes

    11- Faisons un peu d’arithmétique si vous le voulez bien : aux Etats-Unis, les minorités ethniques représentent d’ores et déjà plus de 20% de l’électorat. En France les « TAM » n’atteignent pas encore les 10%. Or, au deuxième tour de la dernière élection présidentielle de mai 2012, 29% des électeurs se sont abstenus ou ont voté blanc ou nul. L’abstention s’est élevée à 47% aux élections législatives et à plus de 50% chez les classes jeunes et actives. Plus de 50% chez les moins de quarante-quatre ans, plus de 50% chez les employés et les ouvriers. Il s’agit d’électeurs insuffisamment conscientisés ou déçus par l’offre politique. C’est l’armée de réserve des droites de demain ou peut-être plus probablement des populistes… à condition d’adopter un changement radical de stratégie pour construire une majorité sociologique, une majorité idéologique, une majorité stratégique et une majorité numérique.

    Majorité sociologique : France autochtone et France des périphéries

    12- La majorité sociologique est d’abord à rechercher dans la majorité ethnique de la France : les Français de souche ou, de manière plus large, les Français de souche européenne, car les Français d’origine italienne, espagnole ou portugaise votent comme les Franco-Français. C’est donc à cette France autochtone, à ces Franco-Européens qu’il faut s’adresser et manifester une claire préférence pour leurs traditions, leurs coutumes, leurs goûts, leur culture, leur religion. Ce discours, d’ailleurs, ne rebutera pas ceux qui viennent du sud de la Méditerranée lorsqu’ils sont pleinement assimilés.
    13- La majorité sociologique est aussi à rechercher dans la France des périphéries, dans la France qui souffre. Dans la France des classes populaires et moyennes. Dans la France qui travaille, qui a travaillé ou qui cherche du travail dans les bassins d’emplois en crise. Dans la France ostracisée par l’incessante propagande des médias de l’oligarchie. Il y a là un formidable réservoir électoral, en particulier chez les abstentionnistes : 47,60% des électeurs au deuxième tour des élections législatives du 17 juin 2012.

    Majorité idéologique : identité et traditions

    14- Les Français ne croient plus les mensonges qui leur sont assenés : ils ne croient plus que « la mondialisation est heureuse », ni que « l’immigration est une chance pour la France », pas davantage que « les révolutions arabes vont déboucher sur la démocratie », encore moins qu’il faille « faire une place à l’islam en France ». Le monde qui vient n’est pas attiré par les dogmes du politiquement correct. La marche du monde obéit à des valeurs contraires : identité, famille, foi, nation, protection, culture, civilisation. Malgré l’ahurissement médiatique, l’opinion des Français telle qu’elle ressort des sondages est, aux deux tiers des personnes interrogées, à l’opposé de l’idéologiquement correct.
    15- Tous les sondages montrent une radicalisation de l’opinion sur les questions d’immigration et d’identité :
         - Pour 65% des Français l’identité de la France s’affaiblit (sondage TNS Sofres, Les Echos du 8 février 2010).
        59% des personnes interrogées sont d’accord avec l’affirmation « Il y a trop d’immigrés en France » (sondage Opinion Way/CEVIPOF, Le Monde du 1er février 2011).
        - 65% des personnes interrogées estiment qu’il y a trop d’immigrés (Etude CEVIPOF du 5 au 20 décembre 2012).
        - 55% estiment que « de manière générale les immigrés ne font pas d’efforts pour s’intégrer en France » (sondage IPSOS Public Affairs/Le Monde/Fondation Jean-Jaurès/CEVIPOF du 9 au 15 janvier 2013).
    Certes, ceci se traduit encore mal dans les discours politiques. Pour une raison simple : l’étau médiatique se resserre encore. Il est pourtant assez simple de savoir ce que veut le peuple. C’est l’inverse du politiquement correct : moins d’immigration, plus de répression des délinquants, un retour au protectionnisme et moins d’impôts, une école et une université plus sélectives et le respect des valeurs familiales. Tout cela est cohérent : car plus de protectionnisme, moins d’immigration et une école plus sélective, c’est moins de dépenses et donc moins d’impôts.

    La majorité stratégique

    16- Le handicap principal de la droite – des droites – c’est la crédibilité, tant a été grand par le passé l’écart entre les paroles prononcées et les politiques conduites. C’est cet écart qui explique les deux millions de voix qui ont manqué à Sarkozy en mai 2012.
    17- Pour tenter de reconquérir la confiance des électeurs, il faudra renouer avec de vraies valeurs :
         – le courage : si des réformes socialistes, sociétales notamment, sont jugées mauvaises, elles doivent être abrogées. Il ne doit pas y avoir d’ « acquis » ou d’ «  avancées » socialistes irréversibles, ni sur le pseudo-mariage homosexualiste, ni sur les droits des étrangers ;
        – la réciprocité : c’est l’un des fondements des relations humaines, constamment bafoué à droite depuis vingt-cinq ans ; concrètement, l’UMP ne peut pas demander aux électeurs FN de se reporter sur ses candidats si elle continue d’appeler à ne pas voter pour les candidats FN : un désistement ne peut être que réciproque ;
        – la confiance dans le peuple : c’est le point essentiel. Pour reconquérir la confiance du peuple, il faut montrer qu’on a confiance en lui et qu’on en fera un vrai législateur. La première mesure à proposer c’est le référendum d’initiative populaire. Il faut rendre le référendum d’initiative populaire largement possible à partir du moment où il est sollicité par au moins 500.000 électeurs inscrits.

    La majorité numérique

    18- Il ne faut évidemment pas imaginer pouvoir faire connaître positivement un tel projet à travers les médias de l’oligarchie dont il faut dénoncer les partis pris. Les médias de l’oligarchie, voilà l’ennemi. Heureusement il est possible de les contourner, sinon de s’en passer, grâce aux médias alternatifs.
    19- La volonté de s’émanciper de la doxa médiatique est apparue à la fin de l’élection présidentielle française du printemps 2012. A l’étranger, certains hommes politiques aussi s’affranchissent de la tyrannie médiatique : en Hongrie, Victor Orban gouverne depuis 2010 malgré l’opposition des principaux médias acquis à la superclasse mondiale ; en Belgique, Bart De Wever, patron du parti nationaliste NVA, a gagné les élections municipales du 14 octobre 2012 et vient d’emporter la mairie d’Anvers après avoir refusé de participer à plusieurs débats dans les télévisions flamandes qu’il a dénoncées comme partiales ; en Italie, Beppe Grillo a recueilli 25% des suffrages sans passer par la case télévision : par les meetings de rue et les sites Internet ; en France, un gouvernement coupé du peuple découvre, médusé, que les doux agneaux de la Manifestation pour tous deviennent solidaires des jeunes loups du Printemps français.
    20- Il est donc temps pour les droites de changer de direction et de comportement, de prendre le cap du peuple et non pas celui des médias. Les nouvelles technologies le permettent. Il suffit d’en avoir le courage. Vaste programme ! Mais le temps des compromis minables et des demi-mesures est passé car il conduit à la mort lente, au Grand Remplacement (Renaud Camus). Au grand remplacement du peuple et des électeurs.
    Cela le peuple n’en veut plus. Le peuple se rebelle contre la dictature des minorités ethniques et religieuses, sexuelles et sectaires, financières ou médiatiques. C’est l’heure de la majorité. C’est l’heure de la radicalité.

    Jean-Yves Le Gallou  http://www.polemia.com/
    Président de Polémia
    13/04/2013

  • La gauche a déjà perdu

    Selon Ivan Rioufol :

     

    "Ce qui s’annonce est historique : le magistère de la gauche, qui assène ses vérités depuis des lustres, est mortellement touché par l’insoumission de citoyens qui rejettent la pensée obligée. Les socialistes paniqués hurlent au fascisme, au déferlement de haine, à la république en danger. Ils dénoncent les vociférateurs et les factieux, jettent des anathèmes, ordonnent que cesse la contestation du mariage homosexuel, adopté mardi. Mais leurs éreintements tombent à plat. Il suffisait, dimanche à Paris, d’observer la force paisible des milliers de manifestants, mobilisés in extremis, pour se convaincre du grotesque de la dramatisation. Manuel Valls, venu passer en revue ses troupes surarmées, tel un Bonaparte avant l’assaut, s’est félicité lundi d’avoir "contenu les groupuscules". Le ministre de l’Intérieur n’est plus à une désinformation près."

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Gilbert Collard: Proposition de loi constitutionnelle organisant le référendum révocatoire du Président de la République

     Pour sanctionner l’incurie d’un président de la République, la proposition de Loi de Gilbert Collard a pour but de donner aux citoyens la liberté de se mobiliser en vue de le destituer légalement par voie référendaire. Si cette loi était adoptée, elle donnerait donc la possibilité au Peuple de mettre fin à un mandat présidentiel qui ne correspond pas à ses attentes. Une mesure on ne peut plus démocratique.¢

    ARTICLE UNIQUE
    Il est ajouté à la Constitution un article 6-1 ainsi rédigé :
     « Article 6-1 :
    Un référendum peut être organisé soit à l’initiative d’un cinquième des membres du Parlement soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales, soit à l’initiative d’un cinquième des électeurs inscrits sur les listes électorales, en vue de mettre un terme au mandat du Président de la république actuellement en fonction.
    Lorsque le référendum révocatoire prévu à l’alinéa 1er a conclu à la cessation du mandat du Président de la République, le Conseil Constitutionnel déclare la vacance de la Présidence de la République dans les conditions prévues par l’article 7 de la Constitution.
    Le Président de la République déchu de ses fonctions en vertu de la consultation référendaire révocatoire prévue à l’alinéa 1er du présent article est immédiatement rééligible ; nonobstant la limitation du nombre des mandats consécutifs prévue par l’article 6 alinéa 2 de la Constitution.
    Les conditions dans lesquelles le Conseil Constitutionnel contrôle le respect des dispositions des alinéas précédents sont déterminées par une loi organique. »
    Exposé des motifs
    La présente proposition ne fait que transposer en droit français la procédure du référendum révocatoire (« recall ») prévue par les Constitutions de six cantons helvétiques, d’une province canadienne, de dix-huit États américains et du Venezuela.
    Une telle possibilité, résultant d’une initiative populaire, peut en théorie viser tout élu du suffrage universel ; puisqu’elle en est le symétrique. Aux États Unis, ce parallélisme est d’ailleurs total ; puisque le recall peut viser aussi bien un gouverneur qu’un sénateur ou un juge élu.
    La présente proposition constitutionnelle n’est donc que le corollaire logique de la révision constitutionnelle du 6 novembre 1962 instituant l’élection du Chef de l’État au suffrage universel direct.
    L’historique de telles initiatives montre que la pétition trouve sa source dans deux motifs distincts : soit l’élu fait montre d’incompétence, soit il opte des politiques qui vont à l’encontre de son programme électoral.
    Il s’agit donc ici d’une procédure totalement différente de celle de « l’impeachment » ; lequel empêchement définitif peut déjà être prononcé par le Conseil constitutionnel dans le cadre de l’article 7 de notre Constitution.
    Il est à noter que la présente proposition de référendum révocatoire n’exclut aucunement la candidature nouvelle du Président de la République sortant : le suffrage universel doit pouvoir conserver la totalité de son libre arbitre. L’exemple du Wisconsin en 2012, avec la réélection du gouverneur révoqué, prouve qu’un tel cas de figure n’est pas purement virtuel.
  • François Hollande court à l’échec en désespérant le peuple qui l’a élu

    François Hollande et son gouvernement ont capitulé face à toute perspective de transformation sociale et de refondation démocratique. Tel est le constat que dresse Laurent Mauduit, journaliste et fondateur de Médiapart dans son livre L’étrange capitulation. Pire, il trace un parallèle entre les abdications d’aujourd’hui et les renoncements des élites avant-guerre, qui ont mené à l’effondrement de la République. Que reste-t-il du socialisme et de la gauche?

    Nous vivons une crise politique, sociale, économique, éthique sans qu’il n’y ait vraiment de débat, à gauche, notamment sur la réorientation de l’économie. Aucune grande voix ne s’élève pour proposer d’autres solutions.

    Votre livre a pour fil conducteur « L’étrange défaite  », rédigé par l’historien Marc Bloch pendant la seconde guerre mondiale. Il y dénonce la trahison des dirigeants français dans la débâcle. Pourquoi tracer un tel parallèle ?

    Laurent Mauduit : Dans « L’étrange défaite », Marc Bloch établit que la débâcle de juin 40 n’est pas une victoire des armées allemandes mais d’abord une défaite des Français sur eux-mêmes. C’est la nullité et l’arrogance de l’état-major. Surtout, les élites françaises et la bourgeoisie d’affaires sont idéologiquement du côté des vainqueurs avant même la défaite.

    C’est une capitulation anticipée : « Non seulement ils se sont laissé battre mais ils ont trouvé très naturel d’être battus », écrit Marc Bloch. « Le pis fut que nos ennemis y furent pour peu de choses. » Bien qu’il faille toujours se méfier des parallèles historiques, cette comparaison a une force terrible. Les années 1930 sont marquées par une crise économique aux causes assez similaires à la situation actuelle.[...]

    « Les socialistes sont-ils demeurés… des socialistes ? », interrogez-vous. Poser la question n’est-ce pas y répondre ?

    Nous arrivons à la fin d’une histoire du socialisme. Malgré ses reniements à différentes époques, le socialisme avait toujours incarné un souffle, une espérance. Le poids de la fatalité peut être renversé par la volonté des hommes : tel était son fondement.

    Où est Marceau Pivert (dirigeant socialiste avant-guerre, ndlr) et son « tout est possible » ? Marceau Pivert qui, en 1937, disait au gouvernement socialiste : « Non, je n’accepte pas de capituler devant le capitalisme et les banques. » Malgré sa gravité, la crise peut générer des outils intellectuels pour la surmonter.

    Des personnalités incarnent cela dans l’histoire : les révolutions de 1848 génèrent Marx, la crise de 1929 génère Keynes. Aujourd’hui, nous n’entendons aucune grande voix. Les socialistes ont l’apparence de notaires tristes.

    Vous revenez dans votre livre sur les grandes dates de la gauche du siècle passé : 1936 et le Front populaire, 1981 et l’élection de François Mitterrand, 1997 et le gouvernement « de la gauche plurielle ». Des conquêtes sociales (congés payés, 39h puis 35h, CMU…) ont suivi ces victoires, avant les renoncements. Quelles sont les conquêtes sociales de 2012 ?

    Aucune. C’est un rouleau compresseur de mesures réactionnaires : la politique budgétaire d’austérité, l’austérité salariale, les 20 milliards d’euros aux entreprises sans contrepartie qui vont gonfler les dividendes des actionnaires, la réforme du code du travail avec la destruction du droit du licenciement.

    Or le droit du licenciement ne protège pas du licenciement, c’est une possibilité de recours contre l’arbitraire ! On peut m’objecter un procès à charge, inéquitable. Le tableau peut paraître plus nuancé. Mais prenons le mariage pour tous : c’est une importante avancée du droit. Or, réaliser cette avancée sans, dans le même temps, s’atteler à la question sociale comporte un effet pervers terrible.

    Cela ouvre la voie à la droite et à l’extrême droite, pour dresser une partie de l’électorat avec des slogans tels que « le chômage pas le mariage ». C’est faire en sorte que cet acquis puisse devenir socialement insupportable à certains. On ruine idéologiquement l’avancée du droit en ne tenant pas compte de la question sociale.[...]

    Comment expliquer cette attitude ?

    Elle est liée aux entourages de ceux qui gouvernent, à l’imbrication avec les milieux d’affaires. C’est ce que révèle l’affaire Cahuzac : un système de consanguinité avec le monde des banquiers. Cela renvoie au système oligarchique français. L’oligarchie est une couche sociale insubmersible, qui résiste à toutes les alternances. Elle édicte les mêmes recommandations conformes à ses intérêts, quel que soit le gouvernement.

    L’imbrication entre les élites politiques et ces milieux-là est fascinante. Qui conseille aujourd’hui le ministre de l’Économie Pierre Moscovici ? Ce ne sont que des militants UMP qui sont à la direction du Trésor. Qui a rédigé le rapport Gallois sur la compétitivité ? C’est un cadre de l’UMP. Qui conseille Hollande en économie ? C’est la banque Rothschild.

    Il n’y a plus d’irrigation intellectuelle autre que cette sphère, dont les sources idéologiques sont le libéralisme, les milieux d’affaires. Que les socialistes n’aient pas eux-mêmes l’énergie de construire une vision du monde, de s’appuyer sur leurs propres experts, est très inquiétant.

    « Si la France s’est écroulée sous elle-même, c’est parce que la démocratie y était anémiée », écrivait Marc Bloch. Les symptômes sont-ils les mêmes aujourd’hui ?

    Le présidentialisme exacerbé, ce néo-bonapartisme, est un coup d’état permanent. Hollande fait partie d’une génération particulière : conseiller de l’Élysée dès 1981, il occupe un poste où il a tout observé. Il est ensuite député sous le second septennat. Et il a tout vu, les dérives éthiques du mitterrandisme, les scandales, les affaires, les corrupteurs autour de Mitterrand.

    Comme Jospin, il a revendiqué un droit d’inventaire. Sur le débat institutionnel et l’indispensable refondation démocratique, il n’avait pas le droit d’échouer. Or, il ne se passe rien. Il y a l’austérité, mais sur le plan démocratique, rien ! Le cumul des mandats est reporté à 2017.

    La violence de la crise liée à l’affaire Cahuzac fait que d’un seul coup, ce débat redevient d’actualité. Il a fallu une crise morale, une crise éthique pour arriver à de microscopiques mesures démocratiques. C’est pathétique.

    Plutôt qu’une capitulation, n’est-ce pas davantage une duperie, une politique économique libérale maquillée pendant la campagne électorale, comme vous l’évoquez ?

    A la fin du gouvernement Jospin, et sa longue suite de renoncements avec les politiques menées par DSK puis Laurent Fabius, Hollande avait un rôle plutôt modérateur vis-à-vis de ces volontés dérégulatrices. J’ai donc été surpris qu’il tombe d’emblée dans une politique aussi clairement social-libérale. Admettons que le rapport de force économique soit compliqué.

    Si ce gouvernement se considérait sous contrainte – ce qui n’est pas mon analyse –, pourquoi François Hollande n’a-il pas immédiatement commencé son mandat par une refondation démocratique ? Pourquoi est-il retombé dans ces systèmes de consanguinité entre politiques, gouvernement et milieux d’affaires, en s’entourant de conseillers issus des grandes banques françaises ?

    C’est vrai à Élysée avec Emmanuel Macron (ancien de la banque Rothschild, ndlr), à Bercy avec Matthieu Pigasse (banque Lazard, ndlr) sur la Banque publique d’investissement, ou avec Gilles Finchelstien qui vient d’Euro RSCG (agence spécialisée dans le marketing et la communication d’entreprise, groupe Havas, ndlr) et a son bureau au même étage que Pierre Moscovici [1]. Parfois l’histoire révèle des gens. La fin n’est évidemment pas écrite.

    Vous regrettez la faiblesse du débat à gauche. La culture du consensus, que pratique Hollande avec aisance, niant les divergences d’intérêts, n’interdit-elle pas tout débat ?

    Il y a une belle formule de Marc Bloch sur la « stupidité qu’il y a à nier la lutte des classes ». Celle-ci existe. Elle est inhérente à la démocratie. La démocratie, ce n’est pas le consensus, c’est le dissensus. Son mode de règlement, c’est de trouver l’intérêt général à travers des intérêts divergents. Or, quelle est la légitimité, aujourd’hui, de politiques qui piétinent méthodiquement les électeurs qui les ont portés au pouvoir ?

    L’événement télévisuel marquant en 2012, ce sont les sanglots du syndicaliste sidérurgiste Édouard Martin. La trahison de Florange fait terriblement réfléchir : c’est une filiale rentable, le secteur de pointe de la technologie de l’acier en France. C’est pour cela que Lakshmi Mittal (PDG d’ArcelorMittal, ndlr) en avait besoin : il voulait piquer la technologie pour ensuite la délocaliser.

    Côté gouvernement, pourquoi bafouer à ce point l’engagement pris par le candidat Hollande devant les salariés, lors de la campagne présidentielle ?

    Le gouvernement conduit une politique sans rationalité économique. La pression idéologique autour des déficits publics et de la dette, je peux la comprendre – cela ne signifie pas que je la partage. Il y a une rationalité dans la construction intellectuelle qui présente la dette comme un problème. Mais pour ArcelorMittal, c’est une trahison pure et simple. Ils sont passés dans le camp d’en face, contre les ouvriers.

    Quel rôle joue la presse dans cette « capitulation » ?

    [...] Nous avons aujourd’hui une presse de connivences, une presse de bas étage y compris dans le débat public où elle ne fait pas son office.

    Elle a accompagné l’affaissement du PS. La presse des années 30, c’était la corruption et l’affairisme. L’une des premières mesures du programme du Conseil national de la résistance a été de « refonder une presse indépendante des puissances financières ».

    C’est donc une capitulation des élites actuelles face à la finance…

    Ce sont les émigrés de Coblence [2], ils sont déjà ailleurs. Depuis Jean-Marie Messier (ancien PDG de Vivendi, ndlr) qui menaçait de partir à l’étranger, cela n’a plus cessé. Les plus riches ont récupéré ce qu’il y a de pire dans le capitalisme anglo-saxon, à savoir l’enrichissement des mandataires sociaux, plus l’opacité. Nous ne sommes plus dans une relation républicaine.

    Il y a quelques années Michel Pébereau (Président de BNP Paribas jusqu’en 2011, ndlr) était banquier mais donnait dans le même temps des cours à l’université, tout en estimant normal d’être payé modérément.

    Or, nous assistons aujourd’hui à un déchirement violent de la société, à un accaparement de la richesse par le haut. Cela génère un égoïsme social radical dans les classes dominantes, et une détestation du pays. Ils ont accaparé tant de richesses que la grogne sociale « d’en bas » les insupporte.[...]

    Dans ces conditions, quelles perspectives politiques entrevoyez-vous ?

    Le danger qui menace l’Europe, et au premier chef la France, c’est le danger du populisme radical. Le danger en France est toujours venu, non pas de l’extrême droite, mais d’époques troubles où la droite a perdu le sens républicain et a siphonné les idées de l’extrême droite. Un gouvernement UMP-FN « relooké » est une menace gravissime qui se profile. L’urgence est à relancer des passerelles entre la gauche de gouvernement et celle d’opposition.

    Il y a d’autant plus d’importance à débattre des politiques économiques et sociales, des politiques démocratiques. A refuser de le faire, les socialistes préparent le terrain à cette droite de combat, à cette droite extrême. « Si le peuple ne trouve pas de solution dans l’espoir révolutionnaire, il peut être tenté de le chercher dans le désespoir contre-révolutionnaire », analysait Trotsky dans « Où va la France ? ».[...]

    Basta Mag

    Notes

    [1] Stéphane Fouks, patron d’Euro-RSCG, conseillait personnellement Jérôme Cahuzac. Lire ici.

    [2] Coblence, en Allemagne, servi de refuge pour nombre de nobles fuyant la France lors de la Révolution de 1789.

    http://fortune.fdesouche.com

  • Fidèles à leurs habitudes, des députés UMP trahissent leur combat

    Répondant au président de l’UMP, Jean-François Copé, qui la semaine dernière a appelé les militants à défiler en masse le 26 mai contre le mariage gay et la politique du gouvernement, François Baroin, député maire de Troyes, ainsi que Dominique Bussereau, président du conseil général de la Charente-Maritime, ont estimé «peu républicain» d’appeler à défiler après un vote. Surtout pour des élus.

    Comme une impression de déjà vu. Après s’être opposé au projet de loi, on s’y rallie, et demain on propose de l’améliorer. Mais au nom de quoi ces députés UMP se sont-ils opposés au projet de loi ? Au nom de l’intérêt de l’enfant ? Et cet intérêt supérieur de l’enfant ne serait-il lui-même plus digne d’intérêt depuis hier ? Ne subsisterait-t-il plus au lendemain du vote de la loi ?

    A vouloir placer la loi au dessus de l’éthique, monsieur Baroin fait de l’arbitraire du législateur le critère de discernement le plus élevé. De quoi nous rappeler les z’heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire…

    http://www.contre-info.com/