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entretiens et videos - Page 823

  • Entretien avec Renaud Camus: La préoccupation numéro un des français, c’est le Grand Remplacement

    Votre liste a obtenu 0,05 % aux élections européennes. Quel bilan en tirez-vous ?
    Ah ah ! Le bilan que je suis nul, un homme politique de vingt-cinquième ordre et que je ferais mieux de m’en tenir à mes chères études… Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été prévenu…
    D’un autre côté, à défaite politique indubitable, victoire idéologique incontestable : le Grand Remplacement, le « concept », gagne tous les jours du terrain, presque aussi vite que la chose elle-même, l’horrible chose. L’expression est maintenant dans toutes les bouches, y compris celle de Jean-Marie Le Pen, c’est-à-dire dans le sanctuaire du Front national, le grand vainqueur. Et tous les sondages sont d’accord pour dire que la préoccupation numéro un des Français, et leur principal motif pour apporter leur suffrage à Marine Le Pen, c’est l’immigration, autrement dit la sécurité, l’économie, l’emploi, mais d’abord et avant tout l’identité, la substitution ethnique et culturelle, le changement de peuple et de civilisation : bref, le Grand Remplacement.
    Vous remarquerez d’ailleurs que pour la caste médiatique unanime, c’est là, précisément, ce dont il ne doit être question à aucun prix. Même le soir des élections, si notre cher Zemmour n’avait pas mis son grain de sel in fine, immigration et identité – les principales raisons du vote Front national – auraient été passées sous silence. Dans le Sud-Ouest, les grands journaux et les chaînes de télévision locales n’ont pas pipé mot de notre liste, la seule qui posât ouvertement la question du changement de peuple et de la conquête coloniale en cours. Les médias sont tellement abîmés dans les vieux dogmes antiracistes, qui pourtant n’ont plus aucune prise sur le réel, que pour eux tout souci de l’indépendance et de l’identité nationales sont une monstruosité à laquelle, d’accord avec le pouvoir, ils accolent aussitôt l’étiquette ravageuse et prohibitive d’extrême droite, même si personne au sein de notre liste n’a jamais eu la moindre accointance avec ces milieux-là et si notre culture est aussi éloignée que possible de la leur.
    Silence total de la presse, dissuasive étiquette d’extrême droite, cinq ou six mille euros de budget, presque pas d’affiches, presque pas de bulletins de vote : c’est merveille, dans ces conditions, que nous ayons frisé les quinze cents voix. Nous en aurions eu cent, je n’aurais pas été autrement surpris. Et pourtant notre ligne générale — refus de l’immigration de masse, hostilité égale pour les politiques menées en France et en Europe mais attachement égal à la France et à l’Europe —, cette ligne-là est majoritaire dans le pays, au moins relativement. C’est là qu’on revient à ma nullité. Nous aurions dû avoir trois millions de voix…
    Parlez-vous à propos de la victoire du FN, comme beaucoup de commentateurs politiques, d’un « séisme » pour la France ?

    Oui, mais d’un bon séisme. Disons : un choc salutaire. Le paradoxe c’est que mes amis et moi, qui sommes cinq cents fois moins forts que le FN, sommes aussi plus ambitieux : nous voudrions que les mouvements antiremplacistes arrivent au pouvoir en France, certes, mais aussi en Europe, et changent radicalement les politiques de l’Union comme celles de la nation.
    Que devrait faire François Hollande, selon vous, qui parle de « continuer » dans la même direction ?

    Vous souvenez-vous de l’amiral d’Ascoyne, dans Noblesse oblige, saluant au garde-à-vous à la proue de son navire qui sombre parce qu’il a refusé de changer des ordres manifestement imbéciles ? Mais il était plus chic que notre Président.
    Que pensez-vous de la tribune de BHL publiée dans Le Monde, qui explique que « la France est en péril. Un quart de nos compatriotes ont voté pour le pire. Ils ont choisi le parti, non seulement de l’anti-Europe, mais de l’anti-France » et qui propose la mise en place d’un gouvernement d’union nationale ?

    Que c’est un bon exemple de discours mort, de vieille mécanique rouillée, sans prise sur ce qui survient, et qui ne touche plus du tout à la réalité des choses.

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EupEFuyEuyeyoovcsZ.shtml

  • Entretien avec Renaud Camus: La préoccupation numéro un des français, c’est le Grand Remplacement

    Votre liste a obtenu 0,05 % aux élections européennes. Quel bilan en tirez-vous ?
    Ah ah ! Le bilan que je suis nul, un homme politique de vingt-cinquième ordre et que je ferais mieux de m’en tenir à mes chères études… Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été prévenu…
    D’un autre côté, à défaite politique indubitable, victoire idéologique incontestable : le Grand Remplacement, le « concept », gagne tous les jours du terrain, presque aussi vite que la chose elle-même, l’horrible chose. L’expression est maintenant dans toutes les bouches, y compris celle de Jean-Marie Le Pen, c’est-à-dire dans le sanctuaire du Front national, le grand vainqueur. Et tous les sondages sont d’accord pour dire que la préoccupation numéro un des Français, et leur principal motif pour apporter leur suffrage à Marine Le Pen, c’est l’immigration, autrement dit la sécurité, l’économie, l’emploi, mais d’abord et avant tout l’identité, la substitution ethnique et culturelle, le changement de peuple et de civilisation : bref, le Grand Remplacement.
    Vous remarquerez d’ailleurs que pour la caste médiatique unanime, c’est là, précisément, ce dont il ne doit être question à aucun prix. Même le soir des élections, si notre cher Zemmour n’avait pas mis son grain de sel in fine, immigration et identité – les principales raisons du vote Front national – auraient été passées sous silence. Dans le Sud-Ouest, les grands journaux et les chaînes de télévision locales n’ont pas pipé mot de notre liste, la seule qui posât ouvertement la question du changement de peuple et de la conquête coloniale en cours. Les médias sont tellement abîmés dans les vieux dogmes antiracistes, qui pourtant n’ont plus aucune prise sur le réel, que pour eux tout souci de l’indépendance et de l’identité nationales sont une monstruosité à laquelle, d’accord avec le pouvoir, ils accolent aussitôt l’étiquette ravageuse et prohibitive d’extrême droite, même si personne au sein de notre liste n’a jamais eu la moindre accointance avec ces milieux-là et si notre culture est aussi éloignée que possible de la leur.
    Silence total de la presse, dissuasive étiquette d’extrême droite, cinq ou six mille euros de budget, presque pas d’affiches, presque pas de bulletins de vote : c’est merveille, dans ces conditions, que nous ayons frisé les quinze cents voix. Nous en aurions eu cent, je n’aurais pas été autrement surpris. Et pourtant notre ligne générale — refus de l’immigration de masse, hostilité égale pour les politiques menées en France et en Europe mais attachement égal à la France et à l’Europe —, cette ligne-là est majoritaire dans le pays, au moins relativement. C’est là qu’on revient à ma nullité. Nous aurions dû avoir trois millions de voix…
    Parlez-vous à propos de la victoire du FN, comme beaucoup de commentateurs politiques, d’un « séisme » pour la France ?

    Oui, mais d’un bon séisme. Disons : un choc salutaire. Le paradoxe c’est que mes amis et moi, qui sommes cinq cents fois moins forts que le FN, sommes aussi plus ambitieux : nous voudrions que les mouvements antiremplacistes arrivent au pouvoir en France, certes, mais aussi en Europe, et changent radicalement les politiques de l’Union comme celles de la nation.
    Que devrait faire François Hollande, selon vous, qui parle de « continuer » dans la même direction ?

    Vous souvenez-vous de l’amiral d’Ascoyne, dans Noblesse oblige, saluant au garde-à-vous à la proue de son navire qui sombre parce qu’il a refusé de changer des ordres manifestement imbéciles ? Mais il était plus chic que notre Président.
    Que pensez-vous de la tribune de BHL publiée dans Le Monde, qui explique que « la France est en péril. Un quart de nos compatriotes ont voté pour le pire. Ils ont choisi le parti, non seulement de l’anti-Europe, mais de l’anti-France » et qui propose la mise en place d’un gouvernement d’union nationale ?

    Que c’est un bon exemple de discours mort, de vieille mécanique rouillée, sans prise sur ce qui survient, et qui ne touche plus du tout à la réalité des choses.

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EupEFuyEuyeyoovcsZ.shtml

  • Rencontre exclusive avec les « lapins crétins », ces opposants (très remontés) à Christine Boutin

    Samedi 17 mai dernier, le meeting organisé par Christine Boutin et les têtes de liste « Force Vie » a été perturbé par plusieurs individus affublés d’un masque de « lapin crétin », en référence au célèbre jeu vidéo d’Ubisoft, provoquant l’incompréhension ou les moqueries sur les réseaux sociaux. Comme beaucoup, Nouvelles de France a été choqué par cette initiative, pour le moins étrange. Pour tenter de comprendre, nous avons rencontré le chef de ces activistes, qui se fait appeler « Lapin crétin ». 

    Pourquoi avoir perturbé ce meeting de Christine Boutin alors qu’elle est en pointe contre la dénaturation du mariage ? 

    Il n’y a rien d’extraordinaire à être opposé à la parodie de mariage de deux personnes de même sexe… Les raisons ne manquent pas. En fait, une seule raison sérieuse suffit à cela.

    La raison la plus fondamentale a été fort peu entendue si ce n’est dans les secteurs de réflexion et d’action de la Révolution conservatrice : l’État ne peut pas légiférer sur une matière qui lui échappe – la nature – entendue au sens d’Aristote et non pas de Rousseau – ni sur ce qui le précède – l’institution de la vie, qui a pour autre nom la famille.

    Les leaders autoproclamés de la MPT ont choisi une ligne de défense perdue d’avance, en discutant sur le terrain choisi par nos ennemis – ennemis qu’ils n’ont d’ailleurs jamais identifiés, ni désignés, ni combattu comme l’a lucidement affirmé Frigide Barjot sur les antennes de radiodiffusion.

    Malgré cela, et comme souvent, les pauvres c…s que nous sommes se sont rendus à toutes les promenades dominicales coproduites par Manuel Gaz et Albéric Dumont.

    La fatwa Taubira a été l’occasion d’un indéniable réveil sur les dernières conséquences du système capitaliste. Au train où vont les choses, on en arrive inéluctablement à la mise en vente et à la location des capacités reproductives humaines avant leur industrialisation généralisée. Cela va très au-delà du seul « mariage homo ». Tout cela s’inscrit dans le cadre du transhumanisme qui est désormais notre horizon. Ils feront tout ce qui leur sera techniquement possible de faire… Mais qui s’en préoccupe, sinon nous ?

    C’est dans le cadre de cette guerre à mort déclarée par les segments les plus subversifs de l’oligarchie que nous avons intégré la première ligne de la Manif pour Tous. Nous y avons apporté notre sens tactique et stratégique, notre savoir-faire opérationnel, notre inventivité en matière d’agitation-propagande. Ainsi, le 24 mars 2013, nous n’étions pas avenue de la Grande Armée, nous étions en haut des Champs-Elysées, où nous avons initié le mouvement de levée des barrages de police… nous avons lancé des slogans qui ont connu quelques succès, jusqu’à être repris par les bureaucrates de la MPT - comme « Nous sommes le peuple ! » - …nous avons initié les accueils de ministres dans certaines facultés… Nous étions en tête au Sénat…

    La Manif pour tous n’appartient à personne et certainement pas à ceux qui essayent aujourd’hui de la monnayer alors qu’ils l’ont échoué sur les bancs de sable de leur pusillanimité. Nous avertissons les loutres qui essayent de prospérer sur le dos de la mobilisation que nous ne nous laisserons pas faire sans en rire… Attendez donc qu’on s’intéresse à la comptabilité de la Manif pour Tous ! 

    C’est donc bien en tant que militants de base de la Manif pour Tous que nous refusons de voir l’élan auquel nous avons beaucoup sacrifié honteusement détourné par des carnes de retour comme Christine Boutin. Ce détournement s’opère avec la faveur des merdias qui ont compris l’avantage qu’il y avait à « boutiniser » le mouvement… Nous étions innombrables dans les rues de France ! Or, Boutin propose à la mobilisation de se ranger derrière elle et de se compter… Son score dimanche 25 mai 2014 sera plus proche du zéro absolu que de un pour cent… En matière de comptage, elle va réussir à faire plus fort que la Préfecture de Police !

    L’inaction de la mère Boutin et ses « prises de position » comme on dit aujourd’hui, au sujet de l’homosexualité nous navrent, soit par leurs excès soit par leur opportunisme. Le plus souvent, elle dessert son « camp » par des propos immédiatement employés par nos adversaires, qu’elle retire aussi vite, jetant le discrédit sur tout, jusqu’à la Parole de Dieu. J’en veux pour preuve  sa dernière reculade.

    Avec des alliés comme ça, on n’a pas besoin d’ennemis… Elle nous discrédite tous également. C’est elle qui fait de nous des lapins crétins ! 

    Plus grave, si c’était possible, elle égare des gens de bonne foi et de bonne volonté en leur faisant avaler son brouet indigeste, mêlant politique et religion contre toutes les leçons de la philosophie politique.  

    Elle leur propose de la suivre dans une impasse. Demandez à d’ancien collaborateurs de Titine ce qu’ils pensent d’elle ! Les seuls à profiter de ses manoeuvres sont ses compères de l’UMP, pour le compte de qui elle stérilise quelques milliers de voix. En échange de ce service, elle a été grassement rémunérée. Souvenez-vous de ses missions pour Sarko… et de sa « bombe atomique »…  on attends toujours. !  

    Enfin, elle retournera dans le giron de l’UMP comme elle l’a fait chaque fois.

    « Boutin propose à la mobilisation de se ranger derrière elle et de se compter… Son score dimanche 25 mai 2014 sera plus proche du zéro absolu que de un pour cent… En matière de comptage, elle va réussir à faire plus fort que la Préfecture de Police ! » 

    Contrairement à ce qu’on prétendu certaines journalopes, nous ne sommes pas intervenus dans ce meeting sur la question du pseudo-mariage homo mais principalement sur la question européenne.

    Nous refusons de voir l’énergie déployée par les militants de base de la Manif pour Tous servir pour Boutin, qui est une européiste échevelée et, en conséquence, un ennemi politique de tous les patriotes. Elle a toujours été et reste une propagandiste dévouée de la déconstruction européenne qui nous impose le pseudo-mariage pour tous et le gender. Mais aussi, les lasagnes au cheval, l’immigration de masse, la désindustrialisation, la tyrannie bancaire…

    Sur les réseaux sociaux, beaucoup ont ironisé sur le fait qu’il était plus facile de s’en prendre à Christine Boutin qu’à des candidats socialistes, par exemple… 

    Il est plus difficile d’expliquer à des gens supposés dans « notre » camp leurs errements que de les voir s’extasier sur une action contre nos ennemis. C’est pourtant très nécessaire. 

    Contrairement à ce que disent les imbéciles, ça n’a pas été plus simple à mettre en œuvre… Nous y reviendrons. De plus, nous ne nous sommes pas moqués du monde, nous avions préparé une banderole très artistique, des tracts, des masques, nous avions prémédité notre intervention, nous l’avions réfléchie…

    À ceux qui proposent d’intervenir face aux socialistes, nous répondons deux choses. D‘abord, beaucoup d’entre nous sont déjà intervenus contre la gauche du Capital, sans épargner les canailles de l’UMP d’ailleurs… Ensuite, nous nous tenons à la disposition de ceux qui voudront organiser des interventions de ce genre face aux socialistes. Je le dis sérieusement, que ceux qui se proposent de nous guider vers la lumière se mettent en marche, nous leur emboîterons le pas… Écrire à la rédaction qui transmettra.

    Quelles ont été les suites de l’action ? 

    Tout d’abord, il faut rappeler qu’il s’agissait d’une intervention humoristique. Nous étions affublés de masques de « lapins crétins »… Nous n’avons exercé aucune violence lors de notre montée sur la tribune – entre deux tables rondes, je le précise parce que certains ont dit que nous avions interrompu les échanges… Il s’agissait plutôt d’un intermède ludique et politique.

    Après une demi-heure de bla-bla sur « l’Europe de la Paix », nous avons été accueillis par un déploiement de violence inouïe, même pour ceux d’entre nous accoutumés à la brutalité de certains groupes ou de la police.

    Les organisateurs et une partie de l’assistance ont dérouté les journalistes par la sauvagerie dont ils se sont rendus coupables, plaquant inutilement au sol plusieurs d’entre nous jusqu’en bas de la tribune !  

    Boutin « 0% » a parlé d’ »attaque », d’autres « d’invasion de lapins crétins ». Nous, on en rigole encore…

    Nous n’avons pas plus fait preuve de violence par la suite, lors de notre dégagement manu militari par un service d’ordre visiblement recruté dans les banlieues de l’immigration qui nous injuriait et nous promettait de faire « descendre la cité ».

    Certains d’entre nous se sont défendus – sans porter le moindre coup - face à des gens qui, visiblement, n’ont pas pris assez de gifles étant enfants… Je pense à un certain directeur de campagne opportuniste et prétentieux mêlé aux violences en réunions qui ont fini par blesser un lapin crétin, qui a une épaule déboîtée avec 10 jours d’ITT… Les lapins crétins ne sont pas des plumeaux avaleurs de sabres, ils n’ont pas porté plainte… alors qu’ils le pourraient.

    Un communiqué de presse hilarant de sérieux a évoqué l’éventualité d’une plainte… Rions encore avec Christine et son équipe de professionnels : pour quelle infraction ? Soyez sûr que si nous avions porté le moindre coup, nous serions déjà en prison !  

    Les lapins crétins interviendront-ils à d’autres occasions ? 

    Nous avons voulu lancer une réflexion collective sur la toxicité de Boutin et des leurres de son espèce, mission accomplie. Nous attendons les arguments de ses partisans – quand ils auront fini d’injurier.  

    Nous voulons imposer dans le débat public la rime riche « Lapins Crétins – Votez Boutin » et nous renouvellerons notre soutien indéfectible à Christine Boutin chaque fois que nécessaire…

    Source : http://www.ndf.fr/poing-de-vue/23-05-2014/rencontre-exclusive-avec-les-lapins-cretins-opposants-tres-remontes-de-boutin#.U4Mtz47TuJm

    http://www.oragesdacier.info/2014/05/rencontre-exclusive-avec-les-lapins.html

  • Faux et truquages historiques : 200 photographies et documents commentés

    « C’est le faux dans ses applications quotidiennes, ban­caires, artisti­ques, commerciales, historiques, diplomatiques, qui est étalé et démontré dans ce livre, à l’aide de docu­ments photographiques » 

    (par Fabrice Dutilleul)

    Qui est l’auteur ?

    Paul Allard a été un soldat affecté aux service de la Censure durant la Grande Guerre. Durant l’Entre-deux-Guerres, il devient un auteur fort connu pour ses livres : Les secrets de la censure durant la guerre, Les dessous de la guerre et Les dessous du Traité de Versailles, tous écrits grâce à des documents recopiés dans les services de la censure. Il devient un publiciste des classes moyennes, opposé à l’inquisition fiscale.

    En 1941, il publie un excellent petit livre Les provocateurs à la guerre, où il dénonce pêle-mêle les Reynaud, Daladier, « Mandel »-Rothschild, Blum et Zay, les écrivains et journalistes bellicistes, juifs, marxistes et ni juifs ni marxistes (les Benda, Duhamel, « Pertinax », Kérillis, Tabouis, Bois, Buré, etc.)…

    Et que devient-il ?

    À la fin de la guerre, ce livre lui vaut d’être inscrit sur les deux listes « infâmantes » des vengeurs du Comité National des Écrivains (la liste du 19 septembre et celle du 21 octobre 1944).

    Arrêté, il meurt en prison, en 1945, avant d’avoir été jugé. Il a toujours été anti-communiste. Il est taxé « d’antisémitisme » pour avoir dénoncé, dans son livre de 1941, les politiciens, journalistes et écrivains juifs qui réclamaient depuis 1933 la guerre contre le Reich. (Il ne doit pas être confondu avec l’immigré italien Giulio Cerreti, communiste ayant fui l’Italie fasciste et devenu membre du Comité Central du PCF de 1932 à 1945 sous le pseudonyme de Paul Allard).

    De quand date la première éditon de Faux et truquages historiques et de quoi traite le livre précisément ?

    Il est paru en 1934 sous le titre Usines de faux. L’auteur y dénonceune industrie que n’atteint pas la crise : celle du faux ! Car c’est une industrie. Développée par le machinisme, elle possède ses techniciens. Favorisée par le capitalisme, par le mercantilisme, elle travaille à pleins bras, « en tous genres », rémunératrice, multiforme, et internatio­nale. Elle ne redoute pas la surproduction. Ses adeptes ne con­naissent pas le chômage, et, chaque jour, de nouveaux dé­bouchés lui sont offerts.

    C’est le faux dans ses applications quotidiennes, ban­caires, artisti­ques, commerciales, historiques, diplomatiques, qui est étalé et démontré dans ce livre, à l’aide de docu­ments photographiques. Certes, le faux est de toute éternité, et Paul Allard aurait pu remonter au déluge s’il s’était donné pour objet d’en retracer l’histoire intégrale. C’est un témoignage de son temps. La grande diffi­cul­té a été de choisir. La guerre a donné un essor considérable à l’industrie du faux. La guerre est le triomphe du mensonge.

    Sommaire : La fraude fiscale… Michel Chasles et Vrain-Lucas… La tiare de Saïtapharnès… Quelques gangsters du crédit… Retrouvons la monnaie… Truquages pour amateurs d’antiquités… Et l’affaire Stavisky ?… Le faux d’Utrecht… L’affaire Dreyfus… Les Protocoles de Sion… 200 photographies et documents sont ainsi commentés.

    Faux et truquages historiquesPaul Allard, en collaboration avec Jean loubèsÉditions Déterna, collection « Documents pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa, 230 pages, 25 euros.

    www.francephi.com

  • Les Cosaques se battront pour l’indépendance du Sud-Est de l’Ukraine

    C’est à Kramatorsk et à Slaviansk, où sont déployées les principales forces des milices cosaques, que l’on peut rencontrer l’une des figures cosaques les plus emblématiques : celle du commandant Babaï. Cosaque orthodoxe, il a su séduire les journalistes russes grâce à son aspect singulier. A sa ceinture pendent un pistolet et un couteau nu. Le commandant Babaï veut construire sur le territoire de l’Ukraine un Hetmanat cosaque placé sous la suzeraineté d’un Tsar orthodoxe. Il se vexe lorsqu’on le compare aux nationalistes ukrainiens, lui qui se dit guerrier orthodoxe. Babaï affirme que l’Ukraine est un Etat artificiel et que les Ukrainiens n’existent pas en tant que nation.

    Par Vladimir Dergatchev, Gazeta.ru

    Le commandant Babaï (à droite) se vexe lorsqu’on le compare aux nationalistes ukrainiens. Crédit : Anton Krouglov/RIA Novosti

    Gazeta.ru : Vous vous définissez comme un guerrier orthodoxe, n’est-ce pas ?

    C’est exact. Les Cosaques sont des guerriers orthodoxes.

    Qu’est-ce que vous attendez ? Comment les événements vont-ils évoluer selon vous ? La Russie fournira-t-elle une aide ou bien l’Ukraine va-t-elle commencer une guerre à grande échelle et vous envoyer les chars ?

    Non, les Ukrainiens ne choisiront pas cette voie. Les mercenaires, oui. Ces gens que l’on paie pour ça. On y trouve des bandits, des mercenaires de différentes régions et du monde entier.

    Irez-vous au combat si les autorités de Kiev lancent une guerre à l’échelle nationale ? Jusqu’où la Russie vous soutiendra-t-elle ? 

    Vous savez, officiellement, la Russie ne nous aide pas. En fait, ce sont les gens qui nous aident. Des gens de toutes les régions du pays nous viennent en aide. Ce pays, que l’on appelle Ukraine ou « extrémité de la Russie », et donc Russie en soi.

    Quoi qu’il en soit, ces gens ont tous vécu 23 ans en Ukraine. Cela ne vous attriste pas de la voir éclater en morceaux ?  D’abord la Crimée, puis la « Nouvelle Russie » (en russe, « Novorossia », désigne les territoires du Nord de la mer Noire)

    Vous savez pourquoi je ne m’en offusque pas? Parce que le plan Dulles, comme on l’appelle, est en action. Vous comprenez, actuellement, des peuples frères sont montés l’un l’autre. Nous devons aujourd’hui tuer des chrétiens orthodoxes comme nous. Nous ne le souhaitons pas, mais de leur côté, on les y oblige. Nous avons réussi à capturer un homme du « Secteur droit »(le groupe d’extrême-droite nationaliste, ndlr). Il était dans l’une des unités de « Secteur droit ». Il a été contacté par l’un d’entre eux qui lui a dit : soit tu viens avec nous, soit tu n’existes plus, et ta famille, tes proches, tes amis disparaîtront avec toi. Que pouvait-il faire ? Bien sûr qu’il les a suivis, à ses risques et périls…

    Vous pensez que l’armée ukrainienne se bat actuellement sous la menace de sescamarades, le pistolet sur la tempe ?

    Oui. Les simples soldats qui ont été appelés ne souhaitent pas se battre contre leur propre peuple qu’ils ont jurés de protéger. Mais la garde nationale, en revanche, n’a prêté aucun serment sur la défense du peuple ukrainien. Ils tuent sur commande et pour l’argent.

    Pensez-vous que la Russie va envoyer ses troupes ?

    A sa place, je le ferais.

    Y aura-t-il des élections présidentielles le 25 mai prochain ?

    Je ne pense pas. Si c’est le cas, elles ne seront pas légitimes, car il y a un encore un président vivant, actuellement hors de l’Ukraine. Je pense que ces élections ne sont pas légitimes. Et personne ne reconnaît leur légitimité. Par exemple, la Russie ne la reconnaît pas. Quant à l’avis des autres pays, des Etats occidentaux, il ne nous intéresse pas. Que l’Occident lave son linge sale en famille. Et nous, nous règlerons nos différents entre peuples orthodoxes.

    Comment voyez-vous l’avenir des « Républiques populaires » de Donetsk et Lougansk ? 

    Comment ? Radieux.

    Autonome ou faisant partie de la Russie?

    Au sein de la Russie, je pense.

    Donc, ce serait une sorte de renaissance de l’Empire russe…

    Oui. Et puis j’aimerais ressusciter l’Hetmanat cosaque. Pour qu’il n’y ait plus aucun pouvoir étatique. Un pouvoir central, sous la direction d’un ataman (chef cosaque, ndlr).

    Le gouvernement ukrainien considère qu’ici, il n’y a que des terroristes et des séparatistes, et que la moitié au moins sont soit Russes, soit du GRU (Service de renseignements de l’Etat-major des forces armées, ndlr). Quelle est la part de vérité ?

    Comme dit le proverbe, la peur a de grands yeux. Ils pensent que nous sommes du GRU, des forces d’intervention spéciales. Oui, nous sommes un détachement de forces spéciales, le détachement des cosaques à désignation spéciale, les « Cents loups ». Maintenant, les Cosaques des « Cents loups » vont nous rejoindre et je pense que nous allons rapidement éclaircir la situation.

    Les Ukrainiens disent qu’il y a beaucoup de Tchétchènes, que les hommes de Kadyrov sont à vos côtés pour combattre…

    Je ne sais pas. Pour l’instant, à Kramatosk et à Slaviansk, il n’y a pas une seule unité tchétchène. Nous n’avons pas besoin des Tchétchènes ici. Nous mêmes, peuples orthodoxes, savons résoudre nos problèmes entre nous.

    Quel message souhaiteriez-vous adresser à l’armée ukrainienne ? 

    Chère Garde nationale, « Secteur droit », junte et tous les autres, mercenaires ou non, voici ma requête : renoncez et rentrez chez vous. Posez vos armes à la maison, prenez vos bêches et allez travailler vos terres. Parce que vous pensez que vous gagnerez ici de l’argent, mais en allant à la mort, comment le dépenserez-vous ? Plutôt difficile. Et qui dépensera ? Vos familles ne recevront sans doute jamais rien. C’est la première chose.

    Ensuite, parce que vous êtes venus ici et que vous avez commencé à tuer des gens, des civils, je pense qu’après cela, vos propres familles souffriront. Alors renoncez, déposez les armes et ne venez plus fourrer votre nez dans cette politique crasseuse. Voilà tout.

    fr.rbth.com

  • Histoire du mal : l’intégralité de l’entretien de l’abbé de Tanoüarn à L’Action Française

    L’abbé de Tanoüarn a fait l’amitié d’accorder un entretien approfondi sur son Histoire du Mal, publié récemment aux Editions , que nous n’avons pas été en mesure de publier intégralement dans la version papier du journal. Voici donc, comme promis, l’intégralité de cet entretien. Un grand moment d’intelligence.

     

    Pourquoi avoir écrit une Histoire du mal ?

    Abbé Guillaume de Tanoüarn - J’ai écrit cette histoire du mal à force de prêcher. Lorsque l’on parle aux gens chaque dimanche, on finit par deviner ce qui les intéresse à la qualité du silence qui accueille vos paroles. Je me suis rendu compte assez vite qu’une assistance dominicale n’est jamais plus silencieuse, plus attentive que lorsque on lui parle du péché. Pourquoi ? Parce que le péché, nous en avons tous l’expérience. Mais que signifie notre expérience du mal ? Cela veut-il dire que le monde n’a pas de sens et que la question de l’Absolu et de notre participation à l’Absolu (c’est-à-dire la question de notre salut) ne se pose pas ? C’est ce que l’on entend souvent. S’il y a du mal, Dieu n’existe pas. C’était au fond la grande objection de Maurras, qui se heurte au problème du mal à travers le drame de sa propre surdité, drame qui, lorsqu’il vient d’avoir 14 ans, semble l’éloigner du monde des vivants.

    Cette Histoire du mal est une sorte d’enquête dans le texte biblique, ancien et nouveau Testament. Je suis parti de l’idée simple que la Bible ne nous offrait pas une philosophie, pour nous expliquer ce qui est, mais qu’elle résonnait de toutes les réponses éplorées que l’homme fait à l’Invitation divine, réponses qui se modulent selon la manière dont l’homme comprend le mal dont il est affecté, le mal de sa mortalité, la souffrance de cet être sentant qu’il est, enfin la faiblesse et la fragilité de son vouloir, l’incapacité où il se trouve d’apporter à Dieu une réponse claire et stable. C’est de tout cela que parle la Bible, et dans la Bible des figures aussi connues qu’Adam et Eve, Caïn et Abel, Noé ou Job.

    Les réponses de l’homme à ce grand drame de l’existence ont leur intérêt… Mais ce qui est vraiment passionnant, c’est de discerner la réponse divine à ce mal qui est dans l’homme. Cette réponse est une personne : Jésus-Christ, lumière à travers laquelle toute la Bible s’éclaire. Et Jésus-Christ est venu sur la terre pour son heure, il est venu pour souffrir et mourir, pour assumer et partager le mystère du mal, pour nous montrer comment transformer le mal en amour. Jésus-Christ, Dieu fait homme, est la seule réponse au problème du mal. Je ne dis pas cela parce que je serais animé par je ne sais quel dogmatisme. Je dis cela parce que les philosophes n’ont pas de réponses. Platon qui pense que le mal vient de l’ignorance est faible sur ce point. Spinoza qui explique que le mal a la même nécessité rationnelle que le bien est non seulement faible mais inquiétant avec sa façon de confondre le bien et le mal dans le même absolutisme rationnel. Je pourrais parler des calculs de Leibniz, de la foi athée de Nietzsche ou de la folle idée sartrienne d’une rédemption de l’homme par l’homme avec le même scepticisme. Il n’y a qu’une seule réponse au problème du mal, c’est cette débauche de souffrance qu’est la crucifixion du Fils de Dieu, prenant le mal sur lui parce qu’il est seul capable, par son sacrifice, de le transformer en amour.

    On dit que le mal est la principale objection à l’existence de Dieu. Je prétends au contraire que le mal est l’explication la plus profonde du mystère de l’Incarnation. Il n’y a pas de religion chrétienne sans le mystère du mal.

    Comment ce livre s’inscrit-il dans vos précédents travaux, sur Cajétan et Pascal ?

    Cajétan est un grand optimiste, il n’est pas scolastique et rationnel pour rien, mais j’avais remarqué, dans ses commentaires sur le péché, qu’il ne pouvait pas supporter l’idée – courante dans nos catéchèses et dans nos cercles apologétiques – que le mal soit juste une absence. Dans un Sermon prononcé devant le pape Alexandre VI Borgia sur la puissance du mal, il a le courage de souligner que le mal est une création divine – ce que les scolastiques appelleront le « mal de nature »… Au fond, Dieu a pris le risque de nous créer dans un monde en proie à la souffrance et à la mort. L’un des objectifs de ce livre était de rompre avec cette espèce de gêne et cette culture de l’excuse qui devrait résoudre le problème du mal. A quoi sert de dire que Dieu ne veut pas mais permet le mal ? Cela signifierait soit qu’il n’est pas tout puissant comme l’imagine l’apologétique juive d’aujourd’hui soit qu’il a un petit côté permissif qui confine au sadisme. J’emprunte à Pascal, à une méditation du texte de Pascal l’idée que Dieu est joueur et que c’est pour lui la seule manière de respecter notre liberté. Il a pris un double risque en nous créant : le risque que nous lui disions « non », car il nous a fait à son image, comme les dieux du monde ; et le risque que nous ne puissions pas nous sortir du monde matériel dans lequel nous nous trouvons immergés par notre nature. L’histoire d’Adam et Eve montre bien, sur un mode imagé, que l’homme et la femme ne parviennent pas à se sauver par eux-mêmes. Dieu alors, dans cette situation extrême où pourrait se dessiner un échec universel de son dessein créateur, joue son va tout : il vient en personne. C’est ce que Pascal appelle « le mystère de Jésus » qui est le mystère de l’histoire humaine, de son sens et du salut pour l’homme qui peut émerger en elle.

    N’y allez-vous pas un peu fort en déclarant d’emblée qu’ « il fallait le péché » pour que l’homme « quitte » sa nature « et se laisse diviniser » ?

    Mais qu’est-ce qui aurait pu faire que l’homme se laisse diviniser, sinon le dégoût qu’il éprouve pour sa propre nature ? « Heureuse faute qui nous a valu un tel et un si grand rédempteur » chante l’Eglise depuis la nuit des temps dans l’Exsultet pascal. Qu’est-ce que signifie cette « heureuse faute », comment pouvons nous déclarer que la faute est heureuse ? C’est la faute qui permet le salut, c’est-à-dire la divinisation de l’homme.

    L’incarnation de Dieu et la divinisation de l’homme dépendaient-elles du péché originel ?

    Je crois vraiment que le thème de Duns Scot expliquant que l’incarnation ce mystère si beau ne saurait dépendre du péché de l’homme ce fait si laid, ce thème, cette thèse n’est pas tenable du point de vue d’une métaphysique critique. Il n’y a pas de reprise du plan divin. Il n’y a qu’une seule idée divine qui contient et manifeste l’histoire de l’homme et cette idée comporte en elle bien évidemment le péché. Comment imaginer que Dieu ne l’ait pas prévu ? Certains théologiens font de Dieu une sorte de dindon de la farce à force de le déclarer innocent du mal. Mais la réalité est une et Dieu n’a certainement pas été mis devant le fait accompli du péché comme le cocu de l’histoire. De ce point de vue, je suis étroitement thomiste.

    Quelle est la place de la femme dans l’histoire du mal et donc du salut ?

    Une place capitale comme le montre le récit de notre scène primitive à tous, cette histoire d’arbre de la connaissance du bien et du mal. Pour Philon d’Alexandrie et pour les gnostiques, la distinction du masculin et du féminin est une conséquence du péché, comme notre être charnel. Au commencement l’homme est spirituel et unisexe et c’est sa révolte contre Dieu qui l’enferme dans un corps. Ces gens sont incapables de penser le féminin comme une donnée fondamentale de l’anthropologie. En revanche, beaucoup plus près de nous, les naturalistes envisagent le masculin et le féminin comme deux natures inégales entre elles, mais ordonnées l’une à l’autre. Julius Evola me paraît très représentatif de cette conception totalement machiste d’une masculinité apollinienne et d’une féminité sélénienne, juste capable (c’est la lune) de refléter les rayons du soleil. Triste perspective ! J’ai essayé de montrer que le récit de la Genèse – contrairement à une idée reçue – n’avait absolument rien de misogyne et qu’au contraire, c’est peut-être une femme qui s’est subrepticement glissée dans la peau de l’Auteur sacré. La femme semble avoir constamment l’avantage sur ce gros benêt d’Adam : elle est plus active que lui (n’en déplaise à Evola), elle porte en elle quelque chose de sa propre rédemption : c’est sa maternité, qui explique l’inimitié durable entre elle et ce grand agent de la culture de mort qu’est le Serpent.

    Critiquant les deux voies du féminisme que sont l’enfermement dans le genre ou au contraire la volonté de détruire les genres, vous rejoignez l’actualité brûlante en évoquant « l’unidualité du couple » : « le masculin et le féminin » n’ont de sens que dans la perspective « du couple et de la famille ». Serait-ce là le « mystère de la femme » et, conjointement, de l’homme ?

    L’enfermement dans le genre, c’est bien le programme de Julius Evola, qui va jusqu’à penser une nature masculine et une nature féminine. Je trouve à ce monsieur bien peu d’expérience de la biodiversité humaine. Depuis des années je répète en préparation au mariage qu’il y a des couples modèles mais qu’il n’y a pas de modèle de couple. Chaque couple est une histoire, avec deux tempéraments qui ont trouvé une modulation sur laquelle ils s’entendent et se répondent. Chacun a ses qualités et ses défauts et, contrairement à une idée trop répandue, les époux se choisissent autant sur leurs défauts que sur leurs qualités. L’unidualité de « l’une seule chair » c’est cela : chacun accepte non seulement les défauts de l’autre, mais les siens propres dans un jeu de compensation où l’amour devra avoir toujours le dernier mot. Et dans cette harmonie duelle pourquoi faudrait-il que les rôles soient fixés à l’avance, que l’homme fassent les comptes et la femme la cuisine ? C’est absurde. Il y a sans doute un mystère de la femme, c’est celui de sa maternité. Mais il y a aussi un mystère du couple, mystère inaccessible à la raison et qui défie toutes les prévisions. De ce point de vue, je dirais volontiers qu’il y a deux sortes de divorce, le divorce qui n’est qu’un constat d’immaturité persistante et le divorce qui exprime un refus de ce mystère du couple, de cette alchimie du couple, une volonté de tout rationaliser qui se transforme en instinct de destruction et d’autodestruction…

    Ecrire une Histoire du mal fondée principalement sur la lecture de la Genèse pourrait sembler une provocation pour la modernité, dont toute la vocation semble être de résoudre la question du mal avec des moyens humains, trop humains. Puisque l’enfer c’est les autres, selon la célèbre formule de Sartre, le faux universalisme de l’Empire du bien ne vise-t-il pas à éradiquer le mal en promouvant paradoxalement une diversité passée sous les fourches caudines de la standardisation démocratique ?

    L’échec des métaphysiques affrontant le problème du mal n’a pas découragé l’homme. Au XVIIIème siècle, il a simplement remplacé ces métaphysique peu convaincantes (pensez à Voltaire et à son Candide) par une Métapolitique dont le premier inventeur est Jean-Jacques Rousseau. L’auteur du Contrat social imagine que le mal, puisqu’il n’a pas de cause métaphysique puisque les explications théologiques ne sont plus à la mode, doit avoir une justification sociologique. Il s’agissait pour lui d’excuser l’homme du mal, en imaginant que tout venait de la société. Au fond, il a démarqué l’histoire chrétienne du mal en distinguant l’état de nature et l’état social et en imaginant une rédemption qui aurait consisté à ramener l’individu à l’état de nature. Pendant un siècle, la science politique nous a raconté à nouveaux frais l’histoire du salut, qui devait se terminer aussi bien chez les socialistes français comme Charles Fourier que chez les marxistes dans une sorte de société idéale d’où le mal aurait miraculeusement disparu. Cette fable mystico-politique a duré longtemps. Mais néanmoins très vite la métaphysique a repris le dessus (chez un Victor Hugo par exemple) et là Philippe Muray a raison de dire que le résumé du XIXème siècle tient en trois mots : « Tout est bien ». Je ne pense pas que l’universalisme de l’empire du bie n vise à éradiquer le mal…

    Je crois qu’il n’y a d’empire du bien que lorsque l’on a nié la nature théologique du péché originel, en imaginant un monde où ce péché ne serait pas, où le mal ne serait pas, où l’homme serait roi sans partage. C’est ce que le même Muray a appelé la post-histoire, l’impossible histoire sans le mal. Il s’agit évidemment d’un fantasme. La post-histoire, cette standardisation démocratique que vous évoquez, n’existe pas, comme tous les fantasmes, et c’est quand on commence à essayer d’en réaliser l’épure que l’on s’en rend compte. La post-histoire ? C’est l’humanité mourant tyrannisée de la démocratie, ce dont parle Platon aux livres 8 et 9 de la République. C’est ce que Maurras appelait « le triomphe du pire et des pires » : le mal et la mort, couple infernal.

    On sait que la question du mal a taraudé toute sa vie Maurras, que la lecture précoce de Pascal — cher à vous-même comme à Boutang — a éloigné de la foi. S’il est impossible de « rendre raison » du mal, comment une Histoire du mal peut-elle répondre à un cœur qui a « besoin de comprendre pour croire » ?

    Je crois vraiment que Maurras a été victime du rationalisme théologique qui sévissait sous pavillon néo-thomiste en son temps (de cela il s’est souvent plaint) et qui imposait, à l’égard du mal, une culture de l’excuse totalement inefficace. Le Père de Tonquédec, si bon technicien de la métaphysique soit-il, n’a pas su ébranler le doute de Maurras. Mais je crois vraiment que Maurras a fait semblant de ne pas comprendre ce que Pascal appelle le cœur. Dans La Musique intérieure, il parle pourtant « des faims muettes du cœur » ; c’est sa poésie qui les satisfait le moins mal.

    Propos recueillis par Axel Tisserand

    Abbé Guillaume de Tanoüarn, Une Histoire du mal, Via Romana, 274 pages, 24 euros.

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Histoire-du-mal-l-integralite-de-l

  • Budget de la Défense : le tour de passe-passe socialiste

    Nos Armées sont de plus en plus engagées en Afrique et elles vont donc devoir disposer de moyens supplémentaires. Comme je l’ai expliqué et cartographié dans le numéro du mois de mai de l’Afrique Réelle, elles vont devoir impérativement tenir quatre verrous (Iforas, zone de la passe Salvador, appendice Cameroun-Tchad et région de Birao) pour tenter d’éviter la coagulation entre les conflits,...

    ...pour le moment éclatés, qui se déroulent à la fois dans la zone sahélo-saharienne et dans l’arc de crise de l’Afrique centrale. Il va donc falloir repositionner des forces et leur fournir le matériel adapté.

    Or, et contrairement à ce qu’affirme le gouvernement et à ce qu’a encore déclaré le vendredi 16 mai le Premier ministre sur les ondes d’Europe 1, le budget de l’armée va encore être amputé. Mais sans toucher à l’enveloppe globale !!!. Le tour de passe-passe qui serait en préparation est expliqué dans l’entretien qui suit par Philippe Meunier, Député du Rhône et secrétaire de la Commission de la Défense Nationale et des Forces Armées :

    Afrique Réelle : Le gouvernement dément les « bruits » concernant de nouvelles coupes du budget de la Défense. De quelles informations disposez-vous, vous qui êtes Secrétaire de la Commission de la Défense ?

    Philippe Meunier : Le gouvernement a laissé "fuiter" dans un premier temps une économie supplémentaire demandée à nos armées de 2 milliards puis quelques jours plus tard de 1,5 milliard. En fait, le gouvernement nous refait le coût de la loi de programmation militaire.

    Afrique Réelle : C’est à dire ? [...]

    La suite sur Afrique Réelle

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Budget-de-la-Defense-le-tour-de

  • Waleed Al-Husseini : le problème c’est l’islam

    Question 1 : pouvez-vous, s’il vous plait, raconter votre expérience avec le blasphème, la prison et puis votre libération ?
     
    Waleed Al-Husseini : c’est au lycée que la phase de questionnement avait commencé chez moi. Bien des sujets me tourmentaient et je me suis fait un devoir de chercher des réponses. J’ai posé ces questions à mes professeurs qui ne m’ont pas donné de réponses acceptables par ma raison. Une de ces questions était la fameuse liberté de choix des êtres humains et pourquoi Allah les punirait-il s’il les avait choisis tels qu’ils sont et peut être même déterminé ce qu’ils sont. C’est là que s’est constitué le doute en mon for intérieur.
    Et lorsque les réponses des professeurs et des anciens (autorités religieuses) ne m’ont plus satisfait, j’ai décidé de chercher par moi-même; dans les livres qui étaient disponibles et puis sur la toile, sur internet. A chaque fois que j’approfondissais la question, à chaque fois je découvrais un peu plus de contradictions et que le cœur-même de l’islam était incompatible avec mes principes humanistes, qui n’ont pas recours à la discrimination entre les êtres, n’ont pas l’équivalent de l’appel à tuer celui qui n’est pas musulman. Cette abjection est à même de rebuter toute personne ayant quelque sentiment de tolérance et d’amour. Puis il y a sa façon [celle de l'islam] de traiter la femme. J’ai une mère, une sœur, un amour, une fille et je refuse de les traiter suivant la logique tordue de l’islam.
    Partant de là, j’ai écrit quelques articles sur mon blog personnel et j’ai continué cette activité sur Facebook pendant quatre ans, jusqu’à ce que l’Autorité palestinienne m’emprisonne. Mon activité fut surveillée quatre mois durant. On m’a accusé de trois choses : offense au sentiment religieux, atteinte aux Dieux des religions (des Lois : charâi’) et puis excitation et incitation à l’animosité entre religions, écoles et communautés.

  • L'école St Dominique au Pecq, premier établissement hors-contrat de France

    L'école St Dominique au Pecq est le premier établissement privé hors-contrat de France par la taille. Fondé par une équipe de parents en 1992 avec 35 enfants, il compte aujourd’hui 747 élèves, répartis en 28 classes, de la maternelle à la terminale. Et devra s’agrandir encore avec l’ouverture du lycée féminin, à la rentrée 2014, grâce à la construction d’un troisième bâtiment. Frédérique Borne, directrice du primaire, répond à Présent :

    "Nous accueillons actuellement 320 élèves répartis en 13 classes toutes mixtes. Pour répondre à une importante demande en cours moyen, nous ouvrirons à la rentrée une nouvelle classe de CM1/CM2 à effectif volontairement réduit. [...]

    Nous recrutons nos enseignants par le bouche à oreille et avec l’aide précieuse de la Fondation pour l’Ecole, qui nous envoie aussi des stagiaires. La formation dispensée à l’Institut libre de formation des maîtres [l’ILFM, fondé par Anne Coffinier] est d’excellente qualité, elle demande à ses étudiants un bon niveau académique doublé d’un dynamisme et d’une forte motivation, indispensables à la pratique du métier d’instituteur. [...]

    Quelle est, pour vous, la qualité première d’une institutrice ?

    La capacité de transmettre des connaissances dans la bonne humeur et la douceur, et celle de susciter l’émerveillement et l’enthousiasme.

    Question inévitable : sans aide aucune de l’Etat et avec votre succès, comment réussissez-vous à faire fonctionner le financement de l’école? J’imagine que c’est par l’engagement des parents, des familles ? Parlez-nous un peu de ce fantastique réseau d’entraide générale.

    A Saint-Dominique, toutes les dépenses sont très rigoureusement étudiées à tous les niveaux, mais 15 % sont couvertes par les dons que nous recevons grâce à nos manifestations comme la vente de Noël, le premier week-end de l’Avent, la kermesse, les 14 et 15 juin cette année, le théâtre de la Troupe Hélène et Tatiana formée de professeurs et de parents de l’école, mais aussi grâce au dynamisme des membres du conseil d’administration et de tous les amis de l’école, qui participent à la vie de Saint-Dominique, soit financièrement, soit en apportant leur aide ponctuelle ou régulière. Nous recevons aussi le soutien de la Fondation pour l’Ecole. [...]

    L’école entretient d’excellentes relations avec la mairie du Pecq et nous y avons été bien accueillis dès le début. En effet, dès notre installation dans cette commune, le sénateur maire de l’époque, Alain Gournac, a accordé sa confiance à notre directeur général, M. Michel Valadier, et à nos projets pédagogiques et éducatifs : sens du travail bien fait, courage, courtoisie, sens des autres… Nous participons aux activités scolaires, comme l’annuel et traditionnel « cross des écoles de la ville du Pecq », nous sommes conviés à toutes les cérémonies et événements organisés par la ville."

    Michel Janva

  • L’union européenne contre nos salaires

    Ex: http://www.terreetpeuple.com

    L’Europe libérale qui s’est construite à Bruxelles n’avait pas de prérogatives particulières pour agir directement sur les questions salariales, qui restaient du ressort de chaque pays, et de ses partenaires sociaux. Pourtant grâce aux différentes politiques économiques dictées aux gouvernements, qui ont accepté d’abandonner leurs prérogatives économiques, elle n’a cessé d’attaquer l’emploi et les salaires pour installer le libéralisme économique et ensuite permettre à l’euro de d’exister.

    Le projet européen, portait, sur ses fonds baptismaux (avec le traité de Rome), l’idée d’amélioration des conditions de vie. Il est temps de faire un bilan de ces promesses, et de voir quelle a été l’action réelle de cette Europe des marchands et des financiers, qui a sacralisé le règne de la mondialisation et des systèmes économiques ouverts, au détriment de la qualité de vie des peuples.

    Consciente des coups portés aux salaires et au pouvoir d’achat, l’UE n’ambitionne plus d’améliorer nos conditions de vie ; sa stratégie « UE 2020 » (* 1 p 99) envisage seulement de réduire la pauvreté ! Que de promesses trahies, que d’ambitions remisées ! Nous allons le détailler, par de nombreux moyens l’UE n’a cessé d’attaquer les salaires et de limiter leur progression.

    Ambitions de nivellement de la construction

    A la sortie de la guerre cette idée d’amélioration du niveau de vie fut martelée aux peuples européens, notamment dans l’article 2 du traité de Rome : « … conduire à un relèvement accéléré du niveau de vie ». Pour y parvenir sont notamment engagées des politiques visant à tenter de réduire les déséquilibres entre les différentes régions d’Europe. L’objectif sous jacent était d’éviter de laisser des zones pauvres, ou le chômage augmenterait, car on savait que si le chômage augmentait, certaines entreprises seraient tentées de délocaliser au sein du marché unique sans frontières (encore à naitre). Les économistes savaient aussi que les salariés seraient prêts à accepter des salaires plus bas… s’ils étaient confrontés durablement au chômage. Au début, ils ont tenté de lutter contre cela.

    La crise de 1973 avait fait de la lutte contre l’inflation une priorité absolue. La cible désignée est alors le salaire qui sera qualifié d’ennemi de l’inflation et de l’emploi (* 1 p 101), rien d e moins ! 1973 c’est aussi l’entrée dans l’UE de l’Angleterre convertie au néo libéralisme :  le monétarisme sera la nouvelle religion économique à laquelle tous vont se convertir, notamment Giscard et Pompidou qui priveront la France de son droit à battre monnaie, endettant ainsi durablement la France !

    L’Acte Unique de 1986 qui instituera le marché unique et la libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux aura des conséquences lourdes ; car de fait l’harmonisation sociale voulue à travers le rééquilibrage des régions étant un échec, on va voir des entreprises se déplacer pour aller là où les coûts de production pourront être optimisés : certains cibleront des salaires plus bas, d’autres iront là où la fiscalité est plus favorable pour moins payer d’impôts. On constate ici un des échecs majeurs de l’objectif d’intégration économique et fiscale à l’intérieur de l’UE : les pays ne veulent pas que l’on touche à leurs avantages économiques. Les perdants ? Les salariés qui sont mis en compétition entre eux, mais l’euro n’était pas encore né ; les nations pouvaient encore jouer avec leurs monnaies et dévaluer pour compenser les chocs…

    De la fin du partage des gains de productivité…

    Naitra dans cette période l’idée centrale d’abandonner l’indexation des salaires sur les prix et l’inflation. C’est à partir de cette période (1983 en France, avec la désinflation compétitive = arrêt de l’évolution des salaires au même rythme que les prix) que les revenus du capital vont grossir au détriment des revenus du travail. C’est sous gouvernance socialiste que les revenus affectés au travail vont perdre 11 % et que les revenus affectés au capital vont regagner ces 11 % dans la répartition de la richesse produite (valeur ajoutée). La stratégie sera européenne, et nous avons tous été plumés de la même manière:

    … à la modération salariale

    L’autre conséquence du marché unique, c’est que désormais, on ne peut plus redistribuer les surplus en salaires, étant donné la concurrence salariale ; alors nait la politique de modération salariale, impulsée par l’UE. Avant on se battait pour se répartir les gains de productivité ; désormais les gains de productivité ne peuvent plus être redistribués aussi généreusement face à la rivalité apportée par l’ouverture des frontières, et on commence à se serrer la ceinture. Tout a été rendu possible par la « mauvaise fée » mondialisation.

    Des profits qui augmentent donc de 11 % et qui ne seront pas réinvestis dans la création d’entreprises, car ils iront directement dans la poche des actionnaires « spéculateurs ». Augmentant ainsi structurellement le chômage, avec une population qui augmente, et des investissements non réinvestis pour créer de l’emploi « productif ».

    Culpabilisation des salariés disposant d’un emploi…

    L’UE a ouvert les frontières et imposé la compétition avec des pays moins disants, et il faut alors il faudra s’estimer heureux d’avoir un emploi, apprendre à ne plus réclamer, et s’habituer à perdre ce qui avait été gagné.

    La stratégie née hier porte ses fruits aujourd’hui : désormais avoir un cdi est un problème et il faut flexibiliser le travail, pour permettre à ceux qui en ont un, de le partager avec ceux qui n’en ont pas. En 1994 (* 1 p 104) l’OCDE publiait sa stratégie pour l’emploi, centrée sur «l’accroissement de la flexibilité des coûts salariaux, la réduction de la sécurité de l’emploi (sic !), et la réforme des systèmes d’indemnisations du chômage ». Tout un programme repris par l’UE avec zèle.

    L’OCDE en 1996 incitait à suivre l’Angleterre où « la réduction des rigidités du marché du travail a permis une réduction du chômage structurel ». Bonne application des principes précédents.

    Alors on a commencé à fragiliser le statut du salarié, et à remettre en cause les contrats fixes. Se sont alors développés les contrats à temps partiels, les cdd, l’intérim…

    Au lieu d’harmoniser le niveau de vie par le haut, l’UE, meilleure élève de la mondialisation, précarise, flexibilise, et appauvrit ! Tel est son bilan, depuis bien trop longtemps.

    Sans pouvoir d’achat pas de consommation…

    La part des salaires dans la valeur ajoutée est revenue à des niveaux très inférieurs à ceux de 1960… (* 1 p 102). Si bien que nos ménages ne peuvent plus consommer comme avant. C’est forcément problématique dans une économie nationale ou la consommation représente 70 % de la valeur ajoutée générée chaque année.

    Là encore le germe du mal qui ronge notre économie a été semé il y a bien longtemps ! Et il ne va faire que s’amplifier dans les mois qui viennent. Car avec des salaires rabotés, la consommation trinque ; et si la consommation trinque, les entreprises trinquent aussi. Spirale infernale…

    Pourtant il faut continuer la rigueur salariale, car face à la mondialisation les libéraux nous disent que c’est le seul chemin viable. Alors pourquoi ne pas sortir du système ouvert et mondialisé, et revenir à quelque chose de moins grand, de mieux délimité et de plus protecteur ? Une Europe plus soucieuse de ses peuples et de ses propres intérêts !

    Au lieu de cela on s’enferme dans la course à la moins disance salariale… mais cela ne suffit pas à l’Europe libérale.

    Après les coûts salariaux voici arriver les coûts non salariaux !

    L’UE qui a imposé la baisse directe des coûts salariaux, agit désormais pour la réduction des coûts non salariaux qui font aussi la protection sociale et les services publics.

    Mais le libéralisme traque toutes les dépenses qu’il estime inutiles ; eh bien oui, car cet argent qui va au financement de la protection sociale ou des services publics cela pèse sur la compétitivité des entreprises, alors il faut le raboter encore ! Tant pis pour la solidarité avec ceux des nôtres qui n’ont rien : le règne de l’argent est institué.

    On l’oublie trop souvent l’instigateur de cette politique, ce fut jacques Delors avec son livre Blanc de 1993 (* 1 p 103) qui avait mis l’accent « sur la nécessaire réduction des coûts non salariaux ». En 1999 la suite logique de cette politique est d’encourager les états à réduire les cotisations sociales tout en maintenant le pouvoir d’achat immédiat, afin de lutter face aux compétiteurs américains ou asiatiques, dépourvus ou presque de protection sociale.

    Tant pis si on est malade, sans emploi, on touchera moins. C’est à cette époque qu’on a mis fin aux prés retraites, qui coutaient tant aux dépenses publiques.

    Depuis toujours l’UE sanctifie le libéralisme économique au détriment du bien être des peuples. Mais elle condamne les conséquences de ces mêmes politiques !

    Les bons élèves sur lesquels il faut prendre modèle ce sont bien sûr les Anglais, et parmi les nouveaux dans la classe, la Pologne ! Oui car ces deux pays ont des ratios de dépenses adaptées aux exigences des libéraux ! Sauf que dans ces pays là, et surtout chez les British la pauvreté des enfants se développe (600 000 de plus depuis les coupes budgétaires récentes du premier ministre Cameron) !  Et que les mêmes Anglais viennent se faire soigner en France tant leur système de soin est pourrit ! La même « Commission déplore la mauvaise qualité des infrastructures britanniques, le fort taux d’illettrisme, le faible niveau de qualification de nombreux travailleurs, le difficile accès aux gardes d’enfants, l’importance des emplois précaires, l’étendue de la pauvreté… L’Angleterre qui a les pieds dans l’eau car il fallait couper dans les dépenses d’entretien des infrastructures. En résumé, la Commission reproche aux Anglais de posséder les caractéristiques d’un pays libéral, celles-là même qu’elle recommande aux autres pays » (* 1 p 116 et 117). En Pologne, la pauvreté au travail est devenue très importante, et la difficulté pour accéder au système de chômage est tellement restrictive que la commission de l’UE (toujours elle) lui demande de l’adoucir !

    La trahison des syndicats et des élites

    En 1997 l’UE ambitionnait de promouvoir « le modèle social européen », qui nous différenciait de nos partenaires politiques, mais néanmoins rivaux économiques anglo-saxons. Mais dans le même temps on préparait l’arrivée de l’euro, qui entrera en scène en 1999.

    La BCE est la gardienne du temple ; c’est elle qui veille à ce que l’inflation ne dépasse pas les 2 % (contrairement à la FED américaine qui peut relancer l’économie, la BCE n’a pas cette mission salvatrice pour les peuples). Pour ce faire elle incite les Etats et les partenaires sociaux (syndicats de patrons et d’ouvriers) à la modération salariale, afin de garantir la stabilité des prix. On retrouve ici l’impardonnable choix des syndicats qui ont accompagné ce projet de mondialisation économique (autre forme d’internationalisation). En jouant le jeu de la mondialisation ils se sont pris dans les mailles de ce filet qui les rend quasiment inefficaces aujourd’hui, trahissant ainsi les plus modestes qu’ils devaient défendre !

    En 1998 la commission déclarait que « l’objectif de maintenir la modération salariale grâce à un renforcement du dialogue social » est à conserver !!! Les objectifs annoncés étaient de faire baisser de 20 à 30 % les salaires des activités peu qualifiées ! (* 2 P 123)

    La modération salariale sera mise en œuvre en France avec la loi sur les 35 h, puisque la contrepartie de la réduction du temps de travail ce furent pour les grosses entreprises 28 milliards annuels d’exonérations de cotisations sociales (exonérations Fillon qui sont versées aux entreprises qui versent des salaires inférieurs à 1,6 smic), et des gels de salaires sur plusieurs années. Le second volet des 35 H ce fut la généralisation de l’annualisation (modulation du temps de travail adapté aux périodes hautes et aux périodes basses, sur une année) : de fait les heures supplémentaires seront réduites dans de nombreux secteurs d’activités, et on aura ainsi permis de faire baisser le coût du travail, subtilement.

    Sans cette coalition composée des syndicats, des gouvernements nationaux et de la commission Européenne, rien n’aurait été possible (* 1 P 118). C’est cette coalition qui a rendu possible ces politiques. D’où cet affreux sentiment d’incapacité qui nait dans nombre d’organisations et de mouvements : on a l’impression qu’on ne peut rien faire ! Eh oui car en ayant accepté ces règles du jeu, effectivement on ne peut que subir… ou se révolter et exiger une révolution, pour changer l’époque et le socle qui la conditionne.

    De fait tous les gouvernements qui ont participé au pouvoir bien avant 1999, date de mise en service de l’euro, ont accepté de sacrifier les salaires. Ces derniers sont la seule variable d’ajustement avec les prix pour avoir une monnaie stable, nous le verrons un peu plus loin.

    Et le chômage alors ?

    L’OCDE indique que nos pays ne devraient pas avoir un taux de chômage inférieur à 10 %, c’est déjà le meilleur moyen d’empêcher que les salaires augmentent. Le taux de chômage n’accélérant pas l’inflation (NAIRU en anglais) est un indicateur économique surveillé depuis longtemps pour empêcher l’inflation des salaires.

    Mais leur cynisme va encore plus loin : pour les eurocrates et les libéraux, avoir un chômage élevé ne veut pas forcément dire qu’on ne trouve pas suffisamment de main d’œuvre, ou que l’on a une activité insuffisante... Eux pensent que c’est plutôt un ajustement prix/salaires qui doit se réaliser : si le chômage augmente c’est par ce que les prix et les salaires ne baissent pas assez (* 1 P 112/113). Alors ils mettent en œuvre des programmes pour moins indemniser les chômeurs, et ainsi les obliger à accepter les salaires plus bas que ne manqueront pas de leur proposer leurs futurs employeurs…

    C’est ce qu’a fait l’Allemagne avec ses célèbres lois Haartz (mini jobs et chômage indemnisé à 1 €/ heure), ce que tente de faire la France en ce moment. L’Elysée a même confirmé que Mr Haartz est venu présenter sa méthode au gouvernement Hollande fin janvier 2014…

    On voit ici se réaliser l’article 4 de la Charte sociale Européenne (* 2 p 120) : qui affirme « le droit à une rémunération suffisante pour assurer au travailleur et à sa famille un niveau de vie suffisant ». Non c’est une blague, la charte sociale est restée à l’état de projet et ni la CEE ni l’UE ne l’ont validé.

    Une Europe sociale pourtant plébiscité par la France lors du référendum de 2005, qui dira NON à plus de libéralisme. Sarko bafouera tout cela en 2008 en faisant voter le Congrès qui adoptera le traité au mépris de la volonté populaire (ce sont les mêmes qui conspuent la Suisse et ses référendums démocratiques).

    Ajuster les salaires et les prix pour sauver l’euro ?

    Avec la mise en place de l’union monétaire, d’autres problématiques sont apparues, car au sein d’un système de change fixe, il n’est plus possible de compenser les écarts de compétitivité entre pays par des dévaluations des monnaies nationales. Cela a remis au centre du débat la question de la compétitivité prix, et des salaires disparates dans la zone, qu’il faudrait donc encore raboter selon la doctrine libérale...

    Pour que la zone euro soit une Zone Monétaire Optimale (ZMO, concept développé par Robert Mundell) (* 3 p 72, 73), il faut remplir certains critères.

    Critères économiques : Intégration financière, Intégration fiscale

    Critères sociaux et politiques : Homogénéité institutionnelles, Similarités des comportements et des préférences

    Des mécanismes d’ajustement permettant de rétablir les équilibres si les critères d’harmonisation ci-dessus échouent : mobilité du travail, flexibilité des prix et des salaires.

    Quasiment aucun de ces critères n’ont pût être réalisés pleinement, alors on se sert des mécanismes d’ajustement, sur les prix et les salaires, pour que l’euro puisse se maintenir. Enfin pour les prix on essaye, nous y reviendront…

    Car si avant 1999, pour rétablir les déséquilibres constatés entre les pays, on pouvait jouer sur le taux de change de sa monnaie, désormais on ne peut plus dévaluer les monnaies nationales !

    Delors (toujours lui) et son livre blanc de 1993 relevait l’incohérence entre les objectifs fixés par les autorités monétaires nationales pour combattre l’inflation (et permettre l’arrivée de l’euro), et les hausses de salaires consenties (* 2 p 122).

    Le pacte pour l’euro plus signé en 2011 (* 1 p 109) par 23 gouvernements décrit les efforts que les états se demandent eux-mêmes pour préserver leurs modèles sociaux (humour ?) : suppression des mécanismes d’indexation des salaires, surveillance des coûts unitaire de main d’œuvre, ouverture à la concurrence de secteurs protégés (gaz, électricité, taxis (étonnant non, l’arrivée des VTC en concurrence aux taxis), services postaux, transports…). Il est aussi demandé de développer la fléxisécurité (= plus de flexibilité à opposer aux travailleurs et normalement plus de sécurité avec un meilleur accès à la formation (d’où la réforme récente) et des périodes de chômage mieux indemnisées (cause toujours).

    L’UE demandera aussi à « procéder à une fixation appropriée des salaires des fonctionnaires, en raison du signal que cela envoie au secteur privé ». (* 1 p 110). D’où le gel des indices depuis plusieurs années.

    L’UE engage des démarches pour déconstruire ce qui avait permis aux salaires de progresser, à savoir la négociation collective (* 1 p 111) : « la décentralisation des négociations salariales doit permettre à l’économie d’être plus flexible. Il s’agit de la colonne vertébrale des réformes européennes en matière de salaire ». Décentralisation des négociations cela veut dire quoi ?

    Cela veut dire qu’il ne devra plus y avoir de coup de pousse au SMIC par le gouvernement, par exemple, mais aussi qu’il faudra permettre de faire des entorses aux conventions collectives, ou bien même de permettre de signer des accords inférieurs au droit du travail ! Depuis 2008 un syndicat bienveillant, dans une entreprise, pourra signer des accords moins favorables que le droit du travail (sauf en ce qui concerne les salaires ou les classifications notamment).

    La Confédération Européenne des Syndicats (CES) (* 1 p 112 et 3 p 125) a bien sûr tenté de contester ce processus, mais une fois qu’on a livré le pouvoir aux eurocrates, il ne faut pas s’étonner si on est cocu ! Et pour ne pas sombrer et être balayés, ils entretiennent dans leurs troupes, le mythe du changement de l’UE par l’intérieur ; plutôt que de remettre en cause la mondialisation, ils continuent de la porter à bout de bras !

    Mais les prix ont augmenté avec l’arrivée de l’euro !

    Nous l’avons rappelé dans les conditions de contrôle de l’inflation, il fallait une stabilité des salaires et des prix. Cette condition est aussi essentielle pour maintenir le pouvoir d’achat des ménages européens. Hors le dispositif d’harmonisation et d’intégration ayant failli, la seule variable d’ajustement possible portait sur les prix et les salaires.

    Hors s’il s’avère que l’UE a bien rempli sa mission pour « défoncer » durablement les conditions d’évolutions des rémunérations, elle n’a pas mis en place les mêmes moyens pour contrôler l’évolution des prix.

    En France, on l’a vu, Fabius ministre de l’économie du moment (1999) nous avait juré que les prix étaient restés stables, et que l’arrivée de l’euro avait été neutre pour le pouvoir d’achat ! Encore une blague, décidément ! Toute cette stabilité des prix a été confirmée régulièrement, par l’institut des statistiques trafiquées, censée dire la vérité (ça ne se dit pas PRAVDA, la vérité officielle en langage soviétoïde ?), j’ai nommé l’Insee.

    Hors 60 millions de consommateurs, a régulièrement fait des études à la sortie des caisses qui démontrent que la vérité officielle en cachait une bien plus dramatique : les prix ont augmenté, et bien trop d’ailleurs. Chacune de ses publications fait trembler le pouvoir tant il est impossible de les démentir.

    Comment aurait il pût en être autrement dans une économie ou le prix des matières premières est dicté par les marchés ? Le miracle de la main qui régule tout n’a pas eu lieu : les spéculateurs spéculent sur toutes les matières premières, et les hausses sont répercutées dans le prix de revient et donc dans le prix que paye le consommateur final.

    Et le pouvoir d’achat à votre avis ???

    Contrairement à la théorie avancée en permanence par l’établissement, il semblerait « que la perte de compétitivité-prix relativement à la moyenne de la zone euro ne résulte pas d’une dérive salariale mais, pour l’essentiel, d’une augmentation des prix plus rapide » (*3 p 80).  Car si les prix ont augmenté plus vite que les salaires, alors forcément la marge de manœuvre des ménages s’est effritée. Pour la seconde fois en 2013, après 2012, l’INSEE a reconnu que le pouvoir d’achat était en baisse : parfois il devient difficile de nier le réel.

    http://france-inflation.com/pouvoir-achat.php

    Faut-il changer l’UE ? Conserver l’euro ?

    Les syndicats se sont lourdement fourvoyés en croyant pouvoir changer de l’intérieur L’UE. Ils comptaient créer un rapport de force suffisant ; ils n’y sont jamais parvenus. Leur responsabilité est immense, et en plus des 70 % des Français ne leur font plus confiance, c’est désormais à la base que cela vacille... Mais qui dit que l’objectif des dirigeants des confédérations n’était pas d’accompagner la mondialisation, cette autre internationale ?

    Nombreux sont ceux qui se sont succédés au pouvoir et qui n’ont eut de cesse de transformer l’Europe, et de la cuisiner toujours plus à la sauce libérale. Il n’y a vraiment rien à attendre du PS ni de l’UMP, ni du Centre ou du Front de gauche, qui aura permis la politique sociale libérale de Hollande. Tous entretiennent le simulacre de l’opposition démocratique, tout en continuant à organiser le transfert des richesses, d’une poche à une autre.

    L’euro est l’instrument de la paupérisation populaire, et il ne peut être maintenu en l’état, et en tout cas si la BCE ne joue pas le rôle d’outil pour relancer une économie, il est suicidaire que de vouloir maintenir la monnaie commune en l’état. Elle n’est pas adaptée à toutes les économies européennes.

    L’UE du marché unique, j’espère l’avoir mis suffisamment en évidence ici, a été un outil du libéralisme pour reprendre de la richesse aux peuples, et pour les envoyer pas forcément dans les poches des industriels et autres producteurs, mais pour la donner aux spéculateurs, profiteurs, et improductifs. Cette construction pèse tout aussi fortement sur les petites entreprises qui ne bénéficient d’aucun des avantages accordés aux multinationales.

    C’est tout ce système au visage éminemment antidémocratique, illégitime et insupportable qui se dévoile chaque jour un peu plus devant nous. Les peuples commencent à le comprendre, et présenterons un jour, il faut le croire, la facture.

    La première chose qui sera à faire sera évidemment de mettre fin à ce système économique totalement ouvert, sans plus aucune protections. Les multinationales créent leurs richesses dans nos pays, grâce aux infrastructures qu’ils refusent d’entretenir, avec des salariés qu’elles usent et qu’elles refusent de soigner décemment, puis vont les exporter dans des pays fiscalement plus avantageux ; cette prédation devra s’arrêter, car ils pillent, sans contribuer autant que le reste de la communauté, sans parler des 1000 milliards d’euro annuels d’évasion fiscale. Ceux qui contribuent localement devront être allégés, afin de favoriser le maintien des emplois chez nous. La France crève de son trop plein de charges publiques, dont une très grande partie est due au remboursement des intérêts de la dette pour près de 50 milliards d’euro par an, il ne faut jamais l’oublier et sans cesse le rappeler : si on n’avait pas ces sommes à rembourser, et que l’on faisait appel à l’épargne populaire, on n’aurait pas à raboter tous nos services publics ou nos systèmes sociaux (même s’il ne faut pas s’interdire de les amender ni de les réserver aux nôtres avant tout).

    Enfin et c’est un des points essentiels, il faudra nouer des partenariats pour s’affranchir des marchés ou l’avidité et le court terme règnent afin de se préserver au possible des hausses de prix liées à la spéculation. Enfin les salaires et le pouvoir d’achat devront être préservés, et ce devra être la préoccupation principale, comme nous le rappelle Francis Delaisi dans « La révolution Européenne »…

    Roberto Fiorini

    roby.fiorini@wanadoo.fr

    * 1 – IRES (INSTITUT DE RECHERCHES ECONOMIQUES ET SOCIALES) Revue de l’IRES n° 73/7

    * 2 – Chronique Internationale de l’IRES n° 60/13

    *3 – Revue de l’IRES n° 73/6

    Article publié dans Terre et Peuple magazine n° 59 :

    http://www.terreetpeuple.com/terre-et-peuple-magazine/terre-et-peuple-magazine-n59-printemps-2014/sommaire-tp-mag-n59.html?2d4883b0bf7db295e9826020acb22e07=0ced6156a0070428aa0ff28b5f7989dc

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/05/16/l-union-europeenne-contre-nos-salaires-5370738.html