Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Europe et Union européenne - Page 1020

  • L’Europe vient d’interdire les pesticides tueurs d’abeilles !

    Si le déclin des abeilles menace la vie, certains arrivent à en faire leur miel”.

    Les grandes firmes telles que Bayer ont joué tous leurs atouts, mais le pouvoir citoyen, la science et l’éthique politique ont pris le dessus ! Vanessa Amaral-Rogers, de l’association pour la préservation des insectes Buglife, a déclaré: “Le vote a été serré, mais grâce à l’immense mobilisation des apiculteurs et d’autres défenseurs des abeilles, nous avons gagné. Je suis certaine que nos milliers d’appels, nos e-mails aux ministres, nos actions à Londres, à Bruxelles ou à Cologne et l’immense pétition ayant rassemblé plus de 2,6 millions de signatures ont été décisifs. Merci à toutes celles et ceux qui ont travaillé dur pour sauver les abeilles !

    Comment a été remportée cette victoire ?

    Pression sur la France : En janvier 2011, 1 million de personnes signent un appel à la France afin qu’elle maintienne son interdiction des pesticides néonicotinoïdes. Des membres d’Avaaz et les apiculteurs rencontrent le ministre de l’Agriculture et envahissent les ondes pour l’obliger à tenir tête au lobbying des grandes multinationales en maintenant l’interdiction des néonicotinoïdes, envoyant ainsi un message fort aux autres pays européens

    Résister contre les multinationales toutes puissantes : Bayer a affronté Avaaz et ses alliés, qui ont manifesté lors de ses 3 dernières réunions annuelles. Les cadres dirigeants et les actionnaires du géant des pesticides ont été accueillis dans leurs locaux par des apiculteurs, un bourdonnement sonore et d’immenses banderoles avec notre appel, signé par plus d’1 million de personnes les invitant à suspendre l’utilisation des néonicotinoides tant que les scientifiques n’auront pas évalué leur effet sur les abeilles.

    La science avant tout : En janvier, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) estime que trois pesticides posent des risques inacceptables pour les abeilles. Cette occasion est saisie pour amener les responsables politiques européens à écouter les experts. La pétition rassemble rapidement 2 millions de signatures. Après de nombreux entretiens avec les décisionnaires européens, Avaaz remet l’ appel au QG de l’UE à Bruxelles. Ce même jour, la Commission propose une interdiction d’une durée de 2 ans!

    Saisir les opportunités

    En février et mars, la bataille pour les abeilles s’intensifie. Lorsque les poids-lourds que sont le Royaume-Uni et l’Allemagne annoncent qu’ils s’y opposeront, Avaaz publie des sondages d’opinion montrant que l’immense majorité des Britanniques et des Allemands sont en faveur de l’interdiction. Près d’un demi-million d’e-mails sont envoyés aux ministres de l’Agriculture européens. Apparemment plus effrayé par la voix de ses propres citoyens que par les pressions des lobbyistes de l’industrie chimique, le ministre britannique Owen Paterson dénonce une “cyberattaque”; mais les journalistes ne sont pas dupes et soutiennent cette campagne!

    Entre alors en scène Bernie, abeille gonflable de 6 mètres de haut, qui remet la pétition à Bruxelles lors d’une mise en scène médiatique avant la dernière phase de négociations. Cette mobilisation aurait suscité l’intérêt du ministre espagnol, qui regarde de plus près les rapports d’experts et revient sur sa position. Las, nous n’obtenons pas encore la majorité nécessaire pour obtenir une interdiction des pesticides.

    Enfin le feu vert !

    En avril, la proposition de loi est renvoyée en comité d’appel. Il s’agit d’une vraie lueur d’espoir. Dans cette dernière ligne droite, Avaaz s’associe à différents groupes tels que la Environmental Justice Foundation, les Amis de la Terre ou le Pesticides Action Network, des apiculteurs et de célèbres stylistes amoureux des abeilles pour organiser une action devant le Parlement britannique.

    En Allemagne, des apiculteurs lancent leur propre pétition adressée à leurs ministres. En à peine 2 jours, elle rassemble plus de 150 000 signatures. Elle est remise à Cologne quelques jours plus tard. Les appels téléphoniques continuent de submerger les ministères européens et Avaaz contrecarre un amendement délétère proposé par la Hongrie en renvoyant Bernie à Bruxelles. Les fabricants de pesticides achètent des espaces publicitaires dans l’aéroport par lequel arrivent les responsables politiques et envahissent les ondes pour proposer des solutions telles que le recours aux plantes sauvages. Mais leur plan de communication tombe à l’eau: d’abord la Bulgarie, puis le pays décisif, l’Allemagne changent de position. Plus de la moitié des pays européens votent pour l’interdiction !

    Cette victoire est le fruit d’une longue bataille, qui n’aurait pas été remportée sans les scientifiques, les experts, les responsables politiques et les apiculteurs.

    L’un des grands défenseurs des abeilles, Paul de Zylva, responsable de la section pesticides et pollinisateurs des Amis de la Terre, a déclaré: “Merci aux millions de membres d’Avaaz qui se sont mobilisés en ligne et dans la rue. La pétition d’Avaaz et ses campagnes créatives ont sans aucun doute fait pencher la balance avec notre concours et celui d’autres ONG.

    Il est temps de célébrer cette victoire en faveur de l’une des créatures les plus précieuses de la Terre. Mais l’interdiction de l’UE est pour l’instant limitée à 2 ans, en attendant d’autres évaluations. Et dans le monde entier, la survie des abeilles reste menacée par les pesticides qui les affaiblissent et les désorientent, ainsi que par la disparition de leur habitat naturel, détruit par l’industrialisation des espaces agricoles. En Europe et sur toute la planète, il reste encore beaucoup de travail pour que seule la science guide nos politiques agricoles et environnementales. Et c’est notre communauté qui parviendra à relever ce défi.

    Jean Pierinot http://fr.novopress.info

    Source : Metamag.

  • Pensée unique, monnaie unique…le début de la fin ?

    Sur le site de l’hebdomadaire Marianne, a été mis en ligne le 10 juillet un excellent article de Eric Conan, « Comment la gauche a livré le peuple au FN », qui n’est pas fait pour remonter le moral du parti de l’étranger socialiste… Et qui éclaire implicitement les raisons de la rage haineuse antinationale d’un «Jean-Luc Mélenchon» rejeté par la France d’en bas puisque son « robespierrisme ne masque pas une apologie de l’immigration non régulée qui rejoint celle du Medef pour presser les salaires à la baisse. »

     M. Conan retrace parfaitement les raisons du basculement des classes populaires qui jusqu’en 1981 votaient majoritairement PS et PC, vers le vote FN et Le Pen.

     Une gauche relève-t-il, qui a «épuisé le registre de l’injure (contre les électeurs frontistes, NDLR), version les salauds de Bernard Tapie (l’heureux bénéficiaire d’un préjudice moral de 45 millions d’euros) ou version les cons de Julien Dray (le collectionneur de montres à 20 000 €). »

     Or, si « ce qui distingue l’élite digne de ce nom de l’oligarchie, c’est son souci du peuple et de ses intérêts », les classes populaires «ont bien compris que les élus n’ont aucune prise sur les délocalisations, les fermetures d’usines et la régression des statuts professionnels. »

     « Ils ont compris aussi que la crise était surtout pour eux, et qu’il y avait des gagnants de la mondialisation sauvage: grands patrons et banquiers ne se jettent pas par la fenêtre comme en 1929; ils se payent en hypersalaires ou en retraites chapeau dignes du Loto, et l’argent public éponge les conséquences de leur cupidité. »

     Et le journaliste de Marianne de noter encore que les ouvriers, employés chômeurs, agriculteurs qui composent encore la moitié du corps électoral et votent massivement FN « voient bien » à « qui reviennent » « les bénéfices de la mondialisation, dont la Commission de Bruxelles s’est faite le chantre », « tandis qu’eux n’ont droit qu’aux discours d’énarques pensionnés à vie dissertant sur le populisme et leur expliquant sans conviction qu’il faut s’ adapter ,bouger et changer de métier plusieurs fois dans sa vie ».

     Bref, « un peuple perdu de vue par des partis de gauche prisonniers de leur sociologie de cadres et de fonctionnaires ancrés dans les métropoles bobo bordées d’une ghettoïsation urbaine multiculturelle dont les désagréments ne sont pas plus maîtrisés que ceux de la mondialisation heureuse. »

     Dans la dernière livraison des Quatre vérités hebdo, André Zuliani, responsable RPF de l’Aude, constate tout aussi justement que « Des médias et des économistes chargés de désinformer plutôt que d’informer et de véhiculer la pensée unique travaillent méticuleusement et avec la plus grande servilité à stériliser toute résistance de la part de la population. »

     «La technostructure européenne affirme encore M. Zuliani multiplie les atteintes aux fondements mêmes de notre société, notamment avec le mariage gay, le programme de dépopulation des nationaux d’origine européenne, la paupérisation des familles, ou la remise en question de la propriété… Ceci montre, à l’évidence, que cette technocratie ne reculera devant rien. »

     Faut-il le rappeler et le redire sans cesse, l’Europe de Bruxelles et de la monnaie unique à laquelle le système UMPS a livré notre peuple pieds et poings liés contribue en effet grandement à cette glissade vers l’abîme de notre pays. Ce qui n’exonère non plus en rien la responsabilité des partis dits de gouvernement dans leur conduite calamiteuse des affaires dont ils ne sont pas encore défaussées (complètement) sur « l’Europe »…

     L’acharnement des politiciens européistes à maintenir à flot l’utopie ruineuse que constitue la monnaie unique dans le cadre actuel est la marque de l’incapacité intellectuelle de « nos » « technos » à sortir de leur schéma mortifère et dépassé.

     La réalité, et il faut être pourtant aveugle pour ne pas la voir, est que la zone euro est entrée en récession du fait de la politique économique et monétaire de déflation qui crée du chômage (qui atteint 12% dans la zone euro), imposée par Bruxelles, la BCE et Berlin. Une politique ultralibérale selon laquelle il faut réduire la dépense publique, baisser les salaires et les retraites (et accessoirement allonger l’âge du départ à celle-ci) pour rétablir les comptes publics.

     Nous savons aussi que l’instauration de la monnaie unique est la source de cette crise du fait de l’impossibilité de mener une politique de change cohérente en raison de la très grande hétérogénéité des économies des pays de la zone euro.

     Le 14 juin dernier, Le Monde mettait en ligne un article de l’allemand Hans-Olaf Henkel, « ancien dirigeant d’entreprise. Professeur honoraire à l’université de Mannheim », dans lequel il confessait que «Si l’on veut sauver l’amitié franco-allemande » il s’agit de « (renoncer) maintenant à la monnaie unique », que «le temps est venu de reconnaître que l’euro faillit non seulement à sa vocation économique mais à sa vocation politique.»

     «Le fossé entre les pays de la zone euro et les autres est de plus en plus alarmant. Seuls les Roumains sont encore désireux d’adopter la monnaie unique. L’éventualité d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne n’est sans doute pas étrangère aux décisions prises au sein de la zone euro en vue de centraliser, d’égaliser et d’harmoniser… »

     Au regard de l’histoire, dont les enseignements doivent être toujours étudiés par un homme ou une femme politique digne de ce nom, il apparaît que les tentatives passées d’unions monétaires se sont systématiquement soldées par des échecs quand celles-ci ont tenté de fédérer des pays ayant entre eux de trop grands écarts économiques, sociaux, fiscaux et culturels.

     Ce fut le cas de l’Union monétaire entre l’empire austro-hongrois et l’Allemagne qui perdura dix ans (de 1857 à 1867), de l’Union monétaire latine, qui vit le jour en 1865 entre la France, la Belgique, la Suisse et l’ Italie, et qui fut dissoute en 1925 et même de l‘Union scandinave en 1872 (Danemark, Norvège, Suède) mise sur pied en 1872, certainement la plus cohérente sur le plan économique et culturel, mais qui périclita également…

     Pour parler vrai constate Bruno Gollnisch, l’union monétaire ne peut aboutir que si elle s’appuie sur une union politique préalable : ce fut le cas notamment des Etats-Unis, de l’unité politique allemande et italienne, de la Confédération helvétique…

     Et nous touchons d’ailleurs là à une des raisons essentielles de l’entêtement suicidaire des oligarques euromondialistes à maintenir coûte que coûte l’euroland à flot, lesquels militent activement, plus ou moins en plein jour, en faveur d’une intégration-dissolution des pays européens encore plus poussée.

     La solution finale, le but ultime politico-messianique qui est le leur constate encore le président de l’AEMN, consiste bien en la suppression des Etats-nations au profit d’une entité bruxelloise qui a vocation à s’élargir aux pays non européens périphériques, première étape sur le chemin d’une gouvernance mondiale.

     Nous continuerons de nous y opposer de toutes nos forces au nom de la défense des identités, des libertés et des souverainetés de nos peuples européens.

    http://aemn.eu/fr/2013/07/15/pensee-unique-monnaie-unique-le-debut-de-la-fin/

  • Erdogan, la Turquie et le néo-ottomanisme face à une Europe déboussolée (arch 2011)

    Nous avions déjà maintes fois abordé le problème turc, dans de multiples allocutions antérieures : pour souligner le conflit millénaire qui oppose l’Europe, héritière des « Romaniae » romaine et byzantine, à la Turquie, héritière et de tous les mouvements vers l’ouest amorcés dans l’histoire par les peuples ouralo-altaïques de la steppe centre-asiatique et du califat islamique ; ensuite ppour analyser les ingrédients de la mosaïque turque actuelle et les conflictualités qui en découlent (47 groupes ethniques et religieux, dans toutes les combinatoires possibles !).  Aujourd’hui, nous analyserons plus en détail l’émergence d’un nouvel islamisme « démocratique » ou « modéré » selon le langage des médias favorables à l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne. D’Erbakan à Erdogan, cet islamisme particulier a des racines, que nous évoquerons parce qu’elles nous expliquent bien des positions prises récemment par le gouvernement turc, et qu’elles se combinent habilement avec le néo-ottomanisme du nouveau ministre des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu. Cette diplomatie néo-ottomane se déploie tous azimuts : vers le Croissant fertile, vers les Balkans, l’Egypte et la Libye, le Caucase, etc., suscitant en bout de course plus d’inimitiés que d’alliances durables. Le glissement vers l’islamisme erdoganien et le néo-ottomanisme davutoglien implique une liquidation de l’héritage kémaliste et laïque et du nationalisme turco-centré ou panturquiste. Cette liquidation s’est manifestée lors de la fameuse affaire de l’Ergenekon, ce groupe de militaires fidèles au double héritage kémaliste et panturquiste (ou pantouranien). Autre avatar inquiétant de cette mutation importante dans les idéologies dominantes qui structurent la machine étatique turque :la politique d’immixtion dans les affaires intérieures des Etats-hôtes, qui accueillent une forte immigration turque, suite aux deux discours d’Erdogan tenus en Allemagne, à Cologne et à Düsseldorf, en 2008 et en 2011. La nouvelle idéologie dominante à Ankara rompt avec la retenue traditionnelle des cercles diplomatiques, exactement comme les néoconservateurs américains avaient fustigé la diplomatie des Etats européens et de la Russie lors de l’intervention de 2003 en Irak. Le « mobbing » contre la Suisse s’inscrit également dans cet abandon, par les Etats marqués par l’un ou l’autre fondamentalisme idéologique ou religieux, des critères de comportement habituels de la diplomatie. La politique d’immixtion , inacceptable pour ceux qui entendent préserver la souveraineté pleine et entière des Etats, conduit à des phénomènes inquiétants de désagrégation sociale dans les Etats qui ont jadis accepté des migrants d’origine turque. Nous analyserons ces phénomènes de désagrégation. Nous bénéficierons, pour étayer nos arguments, d’un dossier exceptionnel, composé par  Jürgen P. Fuss, ancien éditeur du seul hebdomadaire turc en langue allemande (Aktuelle Türkische Rundschau), revenu dans son pays natal, après que le système Erdogan se soit bétonné en Turquie, ne permettant plus une réelle liberté d’expression et de ton. Ce livre sera présenté à un public non germanophone pour la première fois depuis sa parution, au printemps 2011.
    Robert Steuckers

  • L’Europe au tribunal des multinationales

    Washington et Bruxelles négocient un traité qui autoriserait les investisseurs à attaquer les États. Une évolution majeure peu médiatisée pour le moment.
    Après des années de discussions entre hauts fonctionnaires, industriels et financiers, les États-Unis et la Commission européenne ont donc officialisé des négociations sur un nouveau traité, portant à la fois sur le commerce et sur les investissements. Un texte de très grande portée qui devrait façonner le monde des années à venir. Barack Obama a donné le coup d’envoi en février 2013 dans son discours sur l’état de l’Union. Aussitôt, José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, l’organe qui négocie pour les 28 États de l’Union européenne (UE) a dit son « intention de progresser rapidement. Le contexte économique actuel nous oblige à unir nos forces (…). » Dans la foulée, le Parlement européen a voté en faveur de l’ouverture de ces négociations, et son président, Martin Schulz, a même prévu qu’« une heureuse conclusion aurait, pour les deux côtés, des avantages faramineux ».
    Faramineux ? La Commission européenne attend un gain de 0,5 % de croissance pour l’UE. Et encore, il faudra attendre 15 ans… si, d’ici là, les hypothèses de José Manuel Barroso ne sont pas une nouvelle fois prises en défaut. C’est ce qu’ont relevé quelques voix socialistes, le Front de gauche et les écologistes. Ces critiques anticipent surtout le détricotage probable des normes européennes en matière écologique, sanitaire et sociale. Ils redoutent aussi les ravages d’une agriculture américaine hypersubventionnée sur les paysans européens.
    Ces risques sont réels, mais le projet de Traité trans­atlantique comporte en plus une véritable bombe, qui, elle, est passée inaperçue du grand public : Américains et Européens veulent donner aux entreprises le droit de traduire les États en justice. Ainsi, trois arbitres trancheraient souverainement les « différends entre les États et les investisseurs », dans le jargon bruxellois.« Les entreprises pourront obtenir une compensation si un État prive l’une d’entre elles d’un investissement qu’il avait préalablement autorisé. Rien de plus », tempère Pascal Kerneis, le président du Forum européen des services (Fes), réseau de grandes entreprises (Veolia, Deutsche Bank, Ernst & Young…) et d’organisations patronales (Medef…) qui revendique 50 % du PIB européen. Tout dépend, bien sûr, de ce qui se cachera derrière le mot « investissement ». Sur ce point, Susan George, présidente honoraire de l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (Attac), est inquiète. « Il y a tout à parier que la définition la plus large sera retenue : l’investissement classique, mais aussi les actions, les obligations et tous les instruments spéculatifs ; sans oublier la propriété intellectuelle, foncière, et les ressources naturelles. Comme pour l’Accord multilatéral sur l’investissement, qui a heureusement été abandonné. »
    Ce nouveau mécanisme juridique serait à même de « rassurer les marchés financiers ». Ce qui, justement, n’est pas forcément rassurant. Les procès se multiplient aux États-Unis, au Canada et au Mexique depuis l’adoption, en 1994, de l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna). Ainsi, par exemple, la société Metalclad a obtenu des millions de dollars d’indemnités à la suite du refus par des autorités mexicaines d’autoriser ses activités d’enfouissement de déchets toxiques sur un site qu’elle avait acquis. De même, la compagnie américaine Lone Pine Resources réclame 250 millions de dollars au Québec, qui a interdit l’exploitation du gaz de schiste par fracturation hydraulique. « Les États-Unis pourraient chercher à imposer ce modèle durant les négociations avec l’UE », reconnaît Pascal Kerneis.
    Basé à Bruxelles, ce dernier a participé à la préparation des négociations transatlantiques aux côtés d’autres organismes, comme Business Europe, qui regroupe les organisations patronales de toute l’UE. Que se dit-il dans ces conciliabules ? L’information est confidentielle. Deux associations qui scrutent l’activité des lobbyistes à Bruxelles – l’Observatoire de l’Europe des entreprises (Corporate Europe Observatory, CEO) et l’Institut transnational (Transnational Institute, TNI) – ont utilisé une procédure administrative qui leur a permis de recevoir les documents internes des services de la Commission européenne qui préparent ce traité. Ils sont édifiants (le rapport en anglais du CEO et du TNI : A Transatlantic Corporate Bill of Rights est disponible sur www.corporateeurope.org ou www.tni.org). Ainsi, dans un e-mail que La Vie a consulté, un haut fonctionnaire rapporte à ses collègues des propos qu’aurait tenus le même Pascal ­Kerneis, le 8 juillet 2011, lors d’une réunion avec la délégation de la Chambre américaine du commerce auprès de l’UE : « La protection de l’investissement ne devrait pas être sacrifiée pour des objectifs de politique publique, y compris les droits humains et du travail. »
    Interrogé, Pascal Kerneis ne se souvient pas, sur le moment, de cette réunion mais il assure n’avoir « jamais dit cela. D’autant que mes attributions n’ont rien à voir avec les droits relatifs au travail… » Pour lui, la position du Fes est claire : le traité n’aurait pas d’intérêt si des secteurs d’activité comme le transport aérien ou maritime, par exemple, étaient exclus de la protection des investissements au cours des traditionnels marchandages qui ponctueront l’élaboration du texte.
    Certes, mais le rapport du CEO et du TNI comprend d’autres propos similaires. Ainsi, Peter H. Chase, vice-président de la Chambre américaine du commerce en Europe estime que, dans les négociations, « la partie américaine devrait être capable d’expliquer clairement pourquoi une définition large de l’investissement est nécessaire ; ainsi que les dangers des exemptions superflues que souhaite le Parlement européen en matières sociale, environnementale et de régulation ». C’est donc bien de la vie de tout un chacun qu’il est question finalement sous le vernis technique de ce traité. Comme le remarque Pia Eberhardt, chercheuse au CEO : « Pourquoi faudrait-il que les législateurs attribuent au monde des affaires un outil capable de peser autant sur ­l’intérêt général ? ».
    Un traité similaire refusé par la France en 1998
    Il y a 15 ans, en octobre 1998, Lionel Jospin annonçait le retrait de la France des négociations menées par les pays riches en vue de la mise en place de l’Accord multilatéral sur l’investissement (Ami). Ce texte prévoyait déjà la libéralisation accrue des échanges et, surtout, la possibilité pour les multinationales de traduire en justice des États qui auraient lésé leurs « investissements ». Par ce geste politique, celui qui était alors le Premier ministre de Jacques Chirac a donné le coup de grâce à un texte qui était négocié en secret depuis des années et qui, par bien des aspects, sert aujourd’hui de moule au futur Traité transatlantique. L’Ami avait coalisé contre lui des députés européens, les milieux de la culture, des syndicats, des associations écologistes, de solidarité entre le Nord et Sud, de défense des droits de l’homme, etc.
    http://www.lavie.fr/hebdo/2013/3547/l-europe-au-tribunal-des-multinationales-21-08-2013-43319_527.php

  • FEU VERT POUR LES OGM (arch 2003)

    Une fois de plus, l'Europe cède à la pression américaine. En effet, le Parlement européen a adopté le 2 juillet dernier deux nouveaux règlements sur les organismes génétiquement modifiés, ouvrant la voie à la levée du moratoire demandé il y quatre ans par sept États, dont la France, pour répondre aux inquiétudes croissantes des consommateurs. Avec cette législation, toute présence de plus de 0,9 % d'OGM autorisés par l'UE dans l'alimentation humaine ou animale devra être signalée par une étiquette appropriée et sa traçabilité assurée. De même qu'un seuil de 0,5 % a été toléré pour les OGM non autorisés.
    Même si elle fait l'unanimité, cette législation ne règle pas le problème technique du dépistage des OGM (non identifiables dès que les produits sont chauffés). Elle n'oblige pas à indiquer que les animaux ont été nourris aux OGM et pose le problème de la survie de l'agriculture biologique.
    C'est une victoire à la Pyrrhus car :
    - d'une part, l'Europe cède face à la menace d'une sanction de l'OMC. En voulant préserver l'essentiel (encadrement de la production d'OGM), elle cède sur le principe : elle reconnaît l'OMC comme législateur suprême du commerce mondial et remet en des mains étrangères et non démocratiques le soin de déterminer ses intérêts vitaux et son destin. L'OMC devra juger si cette nouvelle législation levant le moratoire de 1999 n'entrave pas la liberté du commerce, ce que s'efforcerons de démontrer à coup de milliards les États-Unis ;
    - d'autre part, c'est l'aboutissement et le dépassement du projet cartésien de « devenir maître et possesseur de la nature » en s'érigeant créateur d'une « contre-nature » conforme aux intérêts idéologiques et marchands des élites qui nous gouvernent. C'est la réalisation pratique par la technique de tous les projets totalitaires du XXe siècle : bâtir un homme nouveau.
    Sylvie Goddyn FDA août 2003

  • Quand l’Allemagne envisage sereinement de quitter l’euro

    « Il faudrait que l’Allemagne fasse pour la 3e fois exploser l’Europe. Aucun gouvernement allemand ne s’y résoudra jamais  ».
    L’attitude de Berlin depuis le début de la crise de la zone euro est ambiguë  : elle fait juste assez pour maintenir cette construction baroque et artificielle en vie, mais sans jamais aller au-delà. Une interview récente semble indiquer que le pays est de moins en moins attaché à la monnaie unique.
    Une interview explosive
    C’est un conseiller du ministre allemand des finances qui a donné une interview sur la monnaie unique dans Die Welt il y a 10 jours, traduite par le Comité Valmy. Après avoir qualifié la Grèce de « puits sans fond  », quand on lui demande si elle devrait quitter la monnaie unique, il répond : « si l’on veut en finir avec l’union monétaire, c’est par les pays du nord de la zone euro qu’il faut commencer. Et si l’on en arrive là, alors l’Allemagne doit quitter l’euro  ». Quand le journaliste lui réplique  : « il faudrait que l’Allemagne fasse pour la 3e fois exploser l’Europe. Aucun gouvernement allemand ne s’y résoudra jamais  », il répond que « l’euro n’est pas l’Europe. C’est l’Europe, et non l’euro, qu’il s’agit de sauver ».
    Il poursuit  : « il est vrai que pour des raisons politiques, l’Allemagne n’est pas en position de sortir la 1ère. Mais les autres pays membres pourraient l’y contraindre. Ce vers quoi nous allons, c’est cela. (…) Et si l’Allemagne et quelques autres économies fortes quittaient la zone euro, la valeur de cette monnaie baisserait, permettant aux économies du Sud de recouvrer la santé  ». Mieux, il soutient que l’Allemagne pourrait supporter l’appréciation du mark, comme « lors des décennies passées  », ce que confirme l’évolution de son commerce extérieur, puisqu’elle réalise ses excédents à 90% hors zone euro. Il dit que « l’Allemagne ne peut pas sauver la zone euro  » et dénonce l’évolution vers une situation à l’italienne avec un Nord qui produit et un Sud « dans la situation du Mezzogiorno  ».
    Le sens de cette interview
    Joël Halpern a fait un commentaire très intéressant et complet de cette interview sur son blog, auquel je n’ai pas grand chose à ajouter et que je vous invite à lire [L’agonie de l’euro – l’analyse de Kal A.Konrad – 24/08/2013]. Plutôt que de dire la même chose, je préfère apporter un complément plus politique. Il me semble assez extraordinaire qu’un des principaux conseillers du ministre allemand des finances tienne un tel discours, détaché, affirmant de facto qu’une sortie de l’euro est sans doute préférable et probable pour son pays, mais que des raisons politiques internes à l’Allemagne, mais aussi à l’Europe, font que cela n’a pas encore été fait.
    En effet comment imaginer qu’il ait pu donner une telle interview à Die Welt, sans avoir demandé l’accord du ministre ? Certes, contrairement à la France, il semble que l’Allemagne accepte davantage le débat sur la monnaie unique, mais de telles déclarations n’en restent pas moins assez incroyables. De deux choses l’une, soit l’Allemagne passe ainsi le message à ses partenaires qu’elle a toujours l’option de partir et qu’elle n’hésitera pas si on ne fait pas ce qu’elle souhaite, même si elle a admis qu’il faudra un nouveau plan en Grèce. Soit le gouvernement prépare le pays à la fin de la monnaie unique…
    Si la majorité des Allemands préfèreraient quitter la monnaie unique, Angela Merkel a, pour l’instant, pris un chemin étroit entre sauvetage de la monnaie unique et minimisation du coût pour les contribuables de son pays. Mais il semble qu’en très haut lieu, l’hypothèse d’une sortie soit de plus en plus étudiée.
    Laurent Pinsolle
    http://www.gaullistelibre.com
    27/08/2013
    Repris par Agoravox
    http://www.polemia.com/quand-lallemagne-envisage-sereinement-de-quitter-leuro/

  • Identité européenne : un «malentendu» vieux de quarante ans

    Par Hajnalka Vincze

    En attendant le sommet « Défense » du décembre prochain, rappelons d’abord un seul petit mot traduit de travers il y a quarante ans, et qui est plus révélateur que des centaines de pages d’études et d’analyses pour expliquer l’impasse de l’Europe de la Défense (et, avec elle, l’impossible émancipation de notre continent).

    En décembre 1973, peu après l’entrée du Royaume-Uni à la CE, les versions anglaise et française de la Déclaration sur l’identité européenne comportent une différence subtile, mais lourde de sens. Notamment au sujet des rapports entre les deux rives de l’océan. Pour la France, les relations avec l’Amérique ne doivent pas influencer, en aucune manière, l’affirmation d’une politique européenne qu’elle veut voir indépendante : « Les liens étroits qui existent entre les États-Unis et l’Europe des Neuf n’affectent pas la détermination des Neuf de s’affirmer comme une entité distincte et originale ».

    Dans le même moment, les Britanniques, eux, préfèrent nier jusqu’à l’idée même d’une éventuelle contradiction entre les deux: “The close ties between the United States and Europe of the Nine do not conflict with the determination of the Nine to establish themselves as a distinct and original entity” (à savoir « Les liens étroits qui existent entre les États-Unis et l’Europe des Neuf n’entrent pas en conflit avec la détermination des Neuf de s’affirmer comme une entité distincte et originale »). Et c’en était parti pour des décennies d’ambiguïté soi-disant constructive.

    Inutile de préciser qu’avec le temps, c’est l’interprétation britannique qui recueille de plus en plus d’adhérents – du moins parmi les gouvernements. Tant et si bien que les nouveaux États membres reprennent, puis perfectionnent l’argumentaire de Londres, en y ajoutant leur touche particulière. C’est ainsi que l’on arrive à la formule souvent entendue de la bouche de dirigeants de l’Europe de l’Est, selon laquelle « choisir entre l’Amérique et l’Europe serait comme choisir entre son père et sa mère ».

    Ce n’est pas non plus un hasard s’ils avaient toujours parlé d’intégration euro-atlantique, pour désigner leur marche vers l’adhésion à l’OTAN et à l’Union européenne. Faisant ainsi écho aux responsables US qui se plaisent à évoquer « ces deux grandes institutions transatlantiques » que sont, selon eux, l’UE et l’Alliance. Le projet d’accord de libre-échange actuellement en négociation en serait à la fois la démonstration et l’aboutissement – de même que les idées de rapatriement de la PSDC (la politique de sécurité et de défense commune de l’UE), d’une manière ou d’une autre, sous l’aile protectrice de l’OTAN.

    Une certaine idée de l’Europe via Theatrum Belli

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Les bâillons et la course à l’abîme

    Les chômeurs – qu’une politique avisée pourrait remettre au travail – pèsent lourd sur divers Etats. Ainsi, selon Eurostat, l’Espagne en compte 26,2%, ou 55,5% chez les moins de 25 ans, particulièrement touchés. Suit le Portugal avec 17,6% et 38,6%. Pour la France: 10,6% et 26,9%.

    Voilà le résultat d’une politique néo-keynésienne, que Keynes eût désavouée. Une politique d’inflations "modérées" (de quelques pour-cent par année), mais qui, à la longue, rejoindront celles des années 1929 et suivantes. En fait, le chaos économique se combine avec le chaos politique, culturel et moral comme facteur de la décadence et du déclin.

    En outre, les organisateurs de ce désordre répriment férocement certaines opinions. Réclamer le retour des Africains en Afrique ou contester le point de l’histoire appelé "holocauste" mène en prison dans divers pays – jusqu’à 10 ans en Autriche. La Suisse, avec son article 261 bis du Code pénal, la France, avec les lois Gayssot et suivantes, d’autres pays avec de semblables tabous imposent le silence par la terreur, car certaines assertions ou même certains termes conduisent en prison. Par ces moyens, les forces du déclin cherchent à perdurer.

    Les tribunaux suisses poursuivent non seulement la négation de ce que les médias appellent "l’holocauste", mais jusqu’à la mise en doute, ce qui conduit à quelques conséquences curieuses. Aujourd’hui, faute de pouvoir demander le rapatriement des Africains, divers politiciens réclament l’interdiction des minarets qui, non seulement n’en peuvent rien, mais prennent beaucoup moins de place que les envahisseurs… Notons ici que les deux groupes parlementaires UDC (parti de Blocher) et Démocrates suisses voient parfois tel de leurs membres se permettre des propos hérétiques au sens de la loi; mais, ces derniers temps, les tribunaux n’ont pas bougé; en revanche, il y a eu des contrecoups professionnels pour certains imprudents (on semble en revenir à la bonne vieille méthode: le fautif perd miraculeusement son emploi, l’Etat n’y étant pour rien…).

    Ce procédé ne se limite pas à la Suisse. Il existe partout en Europe, à moins de faire place à la répression judiciaire. Les démocraties modernes ont pu se permettre de supprimer l’esclavage: elles avaient le salariat. Un  père de famille réfléchira et s’abstiendra de propos imprudents… En Suisse, les délais de résiliation d’un emploi sont probablement les plus courts d’Europe occidentale; d’où les perspectives accrues de perdre son poste. Ainsi, une répression masquée permet de proclamer que le pays est une terre de liberté. Vous êtes libre de chercher du travail ailleurs, puisque votre employeur était libre de se passer de vos services!

    Notre dernier numéro, en page 9, rendait compte d’un texte posthume du Divisionnaire Hans Bachofner, mort en 2012, un des auteurs de la doctrine militaire suisse. A l’heure où, pour la plupart, les médias s’alignent sur les Etats-Unis, Bachofner constate que la principale puissance mondiale a perdu ses dernières guerres et se trouve sur le déclin, tandis que l’Europe s’affaiblit; or il pose une bonne question: qui aura le dernier mot dans l’Etat? Oser discuter la suprématie américaine, peu de responsables auraient pu se le permettre. Mais les morts ont sur les vivants l’avantage de la libre parole. Bachofner nous le prouve.

    Les puissances éphémères pratiquent volontiers l’arbitraire, la répression, la terreur. Elles semblent l’emporter: les rebelles deviennent des inexistants – d’autant plus dangereux qu’ils échappent au contrôle. Parfois même, l’opposition semble disparaître: même invisible, elle restera redoutable. Certes, on fera taire un homme; mais l’idée juste circulera toute seule pour resurgir aux endroits les plus surprenants; et elle puisera sa force dans les problèmes non résolus. Les hommes passent, le problème reste et, non résolu, s’aggrave.

    Ici, Ernst Indlekofer nous rejoint: "La liberté de parole est un droit qui inclut aussi la liberté d’expression. Celle-ci est foulée aux pieds dans notre pays depuis la promulgation de l’article pénal 261 bis en 1995; et il en va de même dans presque tous les pays d’Europe. Or, dans sa 102e séance en juillet 2011, le Comité des droits de l’homme de l’ONU a clairement précisé que des lois limitant la liberté d’opinion et d’expression sont contraires à la convention et contreviennent aux droits de l’homme."

    Illusionnistes, les responsables du désordre mondial croient résoudre les problèmes par l’inflation néo-keynésienne. La réalité, qui exige le respect des lois naturelles et, en économie, la stabilité des prix pour les produits de première nécessité, l’emportera sur les rêves mondialistes actuels. Leur recours à la terreur hâtera leur perte, car il les empêchera de résoudre les problèmes en voie d’aggravation: chaos des forces aux prises à l’intérieur des Etats, chaos par le brassage mondial des populations, lequel, en outre, débouche sur le chaos racial: Etats toujours plus ingouvernables, individus toujours plus désorientés et dé­sespérés.

    En ce moment, à la veille de catastrophes possibles, même probables, il incombe à chacun d’agir d’abord sur le plan local, puis d’augmenter son audience. Ce modeste travail de base est la condition première de salut pour l’humanité. 

    G.-A. Amaudruz

    http://www.europaeische-aktion.org/Artikel/fr/Les-baillons-et-la-course-a-labime_50.html
    Sources:  tiré du Courrier du Continent N°548 (mars 2013), p. 12 (éditoriale).

  • Allemagne : La police recrute dans les mosquées

    Ernst Marx, « responsable du groupe de travail publicité » de la police de Rhénanie-Palatinat, appelle cela « poser des jalons pour l’évolution démographique ». Dans cette région aussi, le grand remplacement de population va bon train du fait de l’immigration et de la dénatalité des Allemands.

    La solution ? Augmenter la proportion des immigrés parmi les policiers, et d’autant plus que « les connaissances linguistiques et culturelles des candidats avec des racines étrangères constituent un enrichissement pour la police »

    « Dans la police aussi, souligne Herr Marx (par ailleurs professeur à l’école régionale d’administration), nous devons avoir la même composition que la société ».

    En Rhénanie-Palatinat, la part des policiers de nationalité étrangère ou issus de l’immigration est actuellement évaluée à entre 9 et 12%. « Nous voulons arriver le plus vite possible à 20% », explique Marx.

    Des contacts ont donc été pris avec toutes les organisations immigrées afin de faire de la publicité pour une carrière dans la police. Des réunions d’information sont prévues dans les nombreuses mosquées de la région, en commençant par les villes de Bad Kreuznach (trois mosquées selon le site « Trouver une mosquée en Allemagne ») et de Wittlich.

    http://fr.novopress.info/141039/allemagne-la-police-recrute-dans-les-mosquees/#more-141039

  • Chaos ou ordre provisoire ?

    Les sociétés modernes de type atlanto-américain proposent aux jeunes de vagues idéaux, vite oubliés dans l’engrenage d’une vie active, trépidante, qui les propulse à la retraite, phase terminale où il convient de ne pas trop traîner: ce n’est pas encore de l’euthanasie, mais on vous prie de ne pas gêner.

     

     

    Naguère les aînés transmettaient à leurs petits-enfants le trésor des contes où fées et monstres illustraient la sagesse des temps anciens. Aujourd’hui, cette phase disparaît. Aussi va-t-on les scolariser dès quatre ans pour en faire des rouages passifs. Or cette coupure entre les vieux et les gosses rompt une tradition millénaire en isolant les individus sous prétexte de les libérer.

     

    Dès lors, coupé de ses racines, ce qu’on appelle culture tombe au rang d’un produit consommable: la culture n’exprime plus l’âme d’un peuple immortel, mais les lubies passagères d’une génération. Voilà, d’ailleurs, ce que veulent les meneurs. En Occident, la coupure entre génération finissante et montante permet à toutes sortes de forces occultes de confisquer le pouvoir "démocratique" tout en respectant les apparences.

     

    Au Néolithique, au temps des chasseurs-pêcheurs, il fallait de vastes espaces pour nourrir une tribu. L’agriculture, en concentrant les ressources naturelles, a permis, donc suscité, une explosion démographique incontrôlée, posant du même coup le problème non résolu de la civilisation et des structures politiques.

     

     

    Au cours de l’histoire connue, avec la croissance démographique notamment, le jeu des forces a gagné en complexité pour aboutir, au XXIe siècle, d’abord à une suprématie des USA, puis, dès 2007, à un monde divisé: Etats-Unis, Russie, Chine (matériellement, le potentiel militaire américain surpasse encore le russo-chinois, mais reste qualitativement problématique). En ce début de 2013, pour la première fois depuis 1945, le monde va prendre l’une de deux voies: ou bien un ordre – provisoire, boiteux – à trois centres principaux; ou bien le chaos, avec le risque d’une troisième guerre mondiale. Ces deux issues semblent s’équilibrer.

     

     

    L’Europe, qui joue un rôle de figurant et subit une immigration africaine jamais vue, devrait retrouver sa mission : imposer l’ordre, restaurer la culture, et, bien sûr, ramener les allogènes dans leurs continents d’origine. Sur ce point, l’on se heurte aux diverses lois "antiracistes" qui s’incrustent: la répression actuelle empêche de s’opposer à l’invasion; et l’invasion exige l’appui de lois répressives: deux maux dont l’un appelle l’autre et l’aggrave.

     

    L’illusion de ces "démocrates", qui veulent contrôler les pensées et interdire de s’opposer à la marée allogène, c’est de croire résoudre un problème en éliminant un opposant; or un problème non résolu tend à s’aggraver et suscite de nouveaux opposants, inattendus.

     

    En Suisse, la loi "antiraciste" (article 261 bis CP) vise, dans un rajout de dernière minute, celui qui "niera, minimisera grossièrement ou cherchera à justifier un génocide ou d’autres crimes contre l’humanité". Il s’agit en fait de prohiber la négation et même la mise en doute de l’ "holocauste" (prétendu génocide durant la deuxième guerre mondiale). En France, un arsenal de lois (Pleven, Gayssot et suivantes) interdit la mise en doute de l’ "holocauste". Rien de tel en Italie. Or l’Italie a l’une des plus faibles colonies juives d’Europe; la France, la plus forte, ce qui explique la différence.

     

     

    Où en est le problème "holocauste" ? Avec la disparition des "victimes" et des "coupables", les poursuites légales deviennent impossibles; il ne reste plus qu’un "devoir de mémoire" évanescent. Le chantage devra, par les moyens disponibles, se rabattre sur les Etats "coupables" (la culpabilité, normalement individuelle, deviendrait le fait d’entités immatérielles que beaucoup prétendent vouées à disparaître). Encore faut-il que les maîtres-chanteurs restent assez forts. Or l’Amérique, leur atout, périclite. Le Congrès juif mondial affronte de nouveaux problèmes.

     

     

    S’il faut compter avec l’inertie propre aux organes étatiques et avec l’ignorance du grand nombre, rien n’empêche, dans un premier temps, de réclamer le maintien ou le rétablissement de la libre parole. A l’heure où se précisent les revers économiques, où le chômage s’installe, lourd en Italie et en France, écrasant en Espagne, au Portugal et en Grèce, beaucoup commenceront à réfléchir; et à se poser des questions. Cela d’autant plus qu’en Europe beaucoup ignorent tout simplement l’existence des lois-bâillons et croient à la libre parole.

     

    Ce qui caractérise un Etat, c’est surtout la frontière: on ne laisse pas entrer n’importe qui ou n’importe quoi; on empêche l’invasion de peuplement, même pacifique; on écarte une concurrence souvent fondée sure l’exploitation des miséreux.

     

     

    Ainsi, le canton suisse du Valais voit ses vallées latérales, pentues, se dépeupler sous l’effet concurrentiel de pays plats comme le Danemark. Le seul remède consisterait en des frontières étanches, ce qui aujourd’hui est politiquement irréalisable.

     

     

    Chaos ou ordre provisoire ? On verra: la décision nous échappe. Seule subsiste l’action individuelle locale; c’est déjà ça. En outre, il incombe à chacun de défendre les valeurs de la vie face à une décadence voulue et organisée.
    par G-A Amaudruz http://www.europaeische-aktion.org
    Sources:

    tiré du Courrier du Continent N°549 (avril-Mai 2013), page 12 (éditoriale)