Europe et Union européenne - Page 1021
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La famille s'agrandit... par Alain de Charente
La smala européenne vient donc de « s'enrichir » d'un nouveau membre avec l'arrivée officielle de la Croatie qui apporte à titre de dot une étoile supplémentaire, une vingt huitième, au drapeau de la communauté......Bienvenue donc au petit dernier, et souhaitons-lui tous les bonheurs du monde au sein de notre grande famille qui l'accueille à bras ouverts.....Il va donc falloir dès maintenant mémoriser une date anniversaire supplémentaire et sans doute apporter les modifications administratives nécessaires pour que cette nouvelle recrue soit parfaitement intégrée et légitimée, avec pour première conséquence le remplacement des nombreux drapeaux de l'UE qui flottent un peu partout et la réimpression des imprimés, des formulaires nombreux et variés qui depuis peu ne sont plus à jour.....Nous sommes donc désormais 28 états à cohabiter dans une relative harmonie, mais pas avec harmonisation car nous sommes loin d'avoir aligné nos modes de fonctionnement pour ne parler que d'une seule voix, celle de l'Europe, sur de nombreux sujets.......Aujourd'hui, et nous venons de l'apprendre, une des priorités des instances Européennes est d'harmoniser et réduire la puissance des aspirateurs afin qu'à l'horizon 2020, cette puissance soit divisée par deux, ce qui serait paraît-il bon pour la planète....., projet particulièrement ambitieux, stratégique et sans aucun doute d'une priorité absolue.....Alors que dans de nombreux secteurs que nous avons en commun règne l'anarchie la plus totale, aucune harmonisation ne régissant les salaires, les prélèvements sociaux, les contributions fiscales, les régimes de retraite, les taux d'imposition, les prestations sociales entre les pays membres, l'Union Européenne déploie de l'énergie et des moyens financiers pour que dans quelques années les aspirateurs n'aspirent plus, tout comme nous avons fait en sorte avec l'élimination des ampoules à incandescence et leur remplacement par celles à économie d'énergie que nous y voyons moins clair aujourd'hui qu'hier......Il est donc légitime de se poser la question de savoir si l'Europe que nous avons voulue (en tout cas ceux qui ont dit "OUI" à Maastricht...) est une avancée ou une reculade, si cette usine à gaz technocratique n'a pour objectif et seule finalité que de nous ramener à une période depuis longtemps révolue où le mot « progrès » n'existait pas encore, et si cette aventure Européenne est bien celle attendue et espérée par les populations des États qui la composent et à qui elle est imposée......Mais il est vrai qu'il est sans doute plus simple et moins risqué de demander aux industriels de brider leurs moteurs d'aspirateurs que de convaincre les syndicats de faire preuve d'ouverture d'esprit et de solidarité pour que nous soyons tous logés à la même enseigne....... -
Une colonisation à rebours
L’un des principaux stratèges militaires britanniques, Le contre amiral Parry vient de lancer un avertissement solennel : la civilisation occidentale est confrontée à une menace du même degré que les invasions barbares qui ont détruit l’Empire Romain.
Dans une vision apocalyptique des menaces, Chris Parry déclare que les migrations à venir seraient comparables aux Goths et aux Vandales tandis que des pirates "barbaresques" nord-africains attaqueraient des yachts et des plages dans la Méditerranée d’ici 10 ans.
L’Europe, y compris la Grande-Bretagne, pourrait être sapée par des groupes importants d’immigrés avec peu d’allégeance envers leur pays hôte - une "colonisation à l’envers", selon les termes de Parry. Ces groupes resteraient liés à leur pays d’origine par l’Internet et les vols à bas coût. Selon l’expert en stratégie, le concept d’ "assimilation" est en train de devenir périmé.
"Un de mes principaux soucis actuels est la question des diasporas", a révélé Parry qui estime à plus de soixante dix le nombre des diasporas en Grande-Bretagne.
Le contre-amiral pense qu’à l’avenir, des groupes importants qui s’établiront en Grande-Bretagne et en Europe après des migrations de masse causées par l’instabilité politique, les déséquilibres démographiques, voire le dérèglement climatique pourraient développer des communautés d’intérêt avec les régions instables ou anti-occidentales.
Le département que dirige le contre-amiral Parry compte cinquante personnes.
Jean Raspail, lui, avait abouti aux mêmes conclusions tout seul, et trente-cinq ans plus tôt dans son célèbre roman d’anticipation : "le Camp des saints".
Le Libre Journal de la France Courtoise - n° 381 du 22 juin 2006 -
David Duke - L'immigration et le Droit de Sauver l'Europe et l'Occident
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Pierre Hillard - le parlement européen et la tour de babel
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Boursier de Carbon : « DES FRONTIERES POUR PROTEGER L'EMPLOI » (arch 1994)
Alain Madelin, le ministre des entreprises, vient de faire dans Le Monde un plaidoyer pour le libre-échange intégral, en s'attaquant à l'illusion que constitue selon lui le protectionnisme.
❏ Philippe Boursier de Carbon, polytechnicien et économiste éminent, ami personnel de Maurice Allais, prix Nobel d'économie, lui répond point par point. Le libre-échange intégral nuit à la prospérité et à l'équilibre social.
❍ Le ministre affirme que le protectionnisme repose sur une illusion d'optique et donne l'exemple d'une paire de chaussures importée et payée 100 francs en France au lieu des 250 F que propose un producteur autochtone pour ce même produit.
❐ Les pays développés importent aujourd'hui des produits à faible valeur ajoutée et fabriqués avec une main-d'œuvre non qualifiée et ils exportent au contraire des produits de haute technicité, requérant un personnel moins nombreux mais bien formé. Équilibré en francs, un tel échange est déséquilibré en termes d'emplois.
Affirmer que les 100 francs reçus par le producteur étranger de chaussures constituent une créance sur la production française car elle reviendra inévitablement sous forme d'achat de biens ou de services est une affirmation insuffisante en termes d'effets sur l'emploi national : la demande extérieure procure bien moins d'emplois en France que la demande nationale en raison de la forte productivité des entreprises exportatrices.
Ce peut être un marché de dupes car le TGV vendu à la Corée du Sud ne donnera jamais autant de travail que les millions de paires de chaussures qui auront servi à le payer.
❍ Alain Madelin estime que rien ne justifie la peur des délocalisations, en premier lieu parce qu'elles sont une manifestation de l'Internationalisation croissante de l'économie et des entreprises. Que vous en semble ?
❐ Problème gravissime en effet. Actuellement, il existe entre les pays développés et les pays moins développés des taux de change qui compensent les effets des différences moyennes des productivités locales en égalisant les niveaux moyens des prix. Si l'équilibre entre deux pays s'est établi avec une différence de charges salariales de 1 à 4 ou 5 au cours du change, différence égale à celle des productivités, la délocalisation d'une industrie de pays développé permet la même productivité que dans son cadre national. Mais dans ce cas, la production nationale périclite fatalement !
Le développement des délocalisations a pour résultat d'aggraver le chômage en même temps qu'elle accroît les inégalités dans nos pays.
Si vous voulez un exemple de la malfaisance des délocalisations, je citerai le rapport du sénateur Arthuis à propos de l'histoire des survêtements de l'armée de terre.
Un marché de 90 000 d'entre eux fut passé par l'armée à une société domiciliée en France qui fit fabriquer ces survêtements à l'île Maurice pour 9,6 millions de francs.
Le ministère de la Défense a réalisé une économie de 540 000 francs sur ce marché mais cette délocalisation de production implique pour la France un coût de chômage évalué à 6 millions de francs, soit une perte nette de 5,7 millions pour la collectivité nationale. Le marché a en fait été adjugé à la société MPH pour un prix unitaire de 107 francs contre 113 francs pour deux sociétés françaises concurrentes, soit une différence qui ne se monte qu'à 6 francs par survêtement. Aux taux de change actuel les salaires de l'île Maurice sont 8 fois moins élevés qu'en France. Ainsi le prix d'adjudication de 107 francs aura permis à cette société de réaliser un magnifique sur-profit.
❍ Estimez-vous que le libre-échange est aussi néfaste à l'Intérieur de l'Union européenne ?
❐ Non. L'Union européenne peut et doit pratiquer un libre-échange total. Elle doit se fonder sur le principe de la préférence communautaire ce qui entraîne une protection contre les importations génératrices de chômage.
❍ Vous vous séparez donc de l'assertion du ministre selon laquelle le libre-échange n'exige pas l'égalité des conditions de concurrence.
❐ Oui. Si l'on mène une politique sans limite de libre-échange mondial, le fossé des inégalités sociales ne fera que s'élargir chez nous et le taux de chômage s'élèvera encore.
La seule solution ou au moins e palliatif à appliquer dans le cas d'un libre-échangisme illimité consisterait à créer des taxes compensatoires sur les produits importés ou bien à contingenter les marchandises. .
Pourquoi ne pas adopter pour l'Union européenne un système comparable à celui de la « clause de la nation la plus favorisée » actuellement en vigueur aux USA ? Ce type de protection n'est pas un isolement de la Communauté européenne mais on ne voit tout de même pas comment on pourrait fonder une politique raisonnable à l'égard de pays peu développés en appauvrissant des pays développés.
❍ Alain Madelin admet volontiers qu'il ne peut y avoir de fonctionnement normal du libre échange que si les États s'abstiennent de manipuler les monnaies. Qu'en pensez-vous ?
❐ En ce qui concerne l'Union européenne, c'est tout à fait exact. Pour que la théorie du libre-échange puisse s'appliquer, il faut impérativement que les monnaies reflètent correctement les niveaux des productivités moyennes réelles. Pour remplacer les monnaies nationales par une monnaie unique, il est nécessaire que tous les ajustements économiques correspondant à la fixité des taux de change en son sein aient pu être réalisés. Cependant, l'instauration à marche forcée d'une monnaie unique et non commune prévue par le Traité de l'Union risque fort d'aggraver la crise européenne.
✍ Propos recueillis par Raphaël TRIGAL National hebdo du 11 au 17 août 1994Lien permanent Catégories : actualité, Europe et Union européenne, international, l'emploi, social 0 commentaire -
Euramérique, Eurorussie ou Eurasie ?
Récemment, le site Atlantico a publié un échange de réflexions fort intéressant entre Alexandre Del Valle et Alexandre Melnik sur les perspectives viables pour l’Occident. Les deux Alexandre, qui n’ont de commun que leurs prénoms, prônent deux voies différentes et opposées pour la réaffirmation de l’Occident puissance: l’Alliance continentale Europe-Russie ou l’alliance transatlantique Europe-Amérique.
Cette thématique semble prendre une importance croissante au fur et à mesure que les relations Russie-USA se détériorent, que l’Europe s’enfonce dans la crise et que la Russie regagne stratégiquement des positions, réaffirmant ainsi peu à peu sa position de grande puissance. La même semaine, le site Europe-Israël publiait lui un article intitulé: La morale change de camp, article très élogieux envers Vladimir Poutine et envers la politique russe dans le monde musulman, présentant une Russie devenue la protectrice des minorités, notamment chrétiennes. Le site prenait en exemple les manifestants de la place Tahrir qui dénonçaient l’alliance entre Etats-Unis et Frères musulmans et appelaient la Russie à s’impliquer dans la révolution égyptienne.
L’occident a été historiquement lié à l’Europe, la Méditerranée puis l’Europe du nord et de l’ouest, avant de ne se juxtaposer sur le monde anglo-saxon dès le 17ième siècle via l’empire colonial de l’Angleterre et sa puissance maritime. Ce règne de la rose n’a réellement pris fin qu’après la première guerre mondiale, qui a historiquement marqué la fin des empires européens, y compris l’empire britannique, supplantés par la puissance la plus occidentale et la plus maritime d’Occident: les Etats-Unis d’Amérique.
Ceux-ci achèveront la déseuropéanisation de l’Occident en confirmant leur leadership planétaire en 1991, lors de la mort de l’Union Soviétique. La fin de l’Union Soviétique scellera aussi le destin eurasien de la Russie et donc le déplacement du centre d’attraction du continent vers l’Est et l’Eurasie. La disparition de cet empire permettra donc paradoxalement à l’Europe réelle d’entamer une tentative historique de raccord entre son Ouest et son Est et ainsi de tenter d’affirmer son unité territoriale, continentale et politique. Cela entrainera une rupture sans doute désormais totale et fondamentale entre le monde continental et le monde occidental.
Ce leadership américain qui a été baptisé par le président Bush «le nouvel ordre mondial» s’est développé et affirmé grâce à une formidable domination militaire et économique. Ce dispositif hyperpuissant a mis l’Europe sous contrôle, logiquement étendu sa zone d’influence vers l’Eurasie et l’Asie centrale tout en multipliant les interventions militaires dans le monde musulman. Pourtant, cette domination américaine sera aussi brève, d’un point de vue historique, que ne seront rapides le redressement russe et l’émergence de la Chine, dont on voit mal aujourd’hui ce qui pourrait l’empêcher de devenir la première puissance mondiale dans la décennie qui vient. Si le monde se désoccidentalise rapidement, le centre de gravité des puissances se déplace inexorablement vers l’Asie.
L’Europe de Bruxelles n’a pas transformé l’essai et il est peu probable qu’elle le fasse. L’Union s’est transformée en un «machin» que le Général de Gaulle n’aurait pas pu imaginer même dans ses pires cauchemars: Une entité sans aucune souveraineté politique, comme le souhaitent les donneurs d’ordres de Washington, et gouvernée par une bureaucratie de petits fonctionnaires sans horizons politiques qui espèrent tout en la craignant l’adhésion à l’UE d’une Turquie conquérante et par ailleurs seconde puissance de l’Otan. Pour les plus pessimistes, la crise économique, l’absence de souveraineté, l’échec du modèle multiculturel dans tous les pays d’Europe et l’absence d’élites ne devraient vraisemblablement laisser à Bruxelles que quelques années avant un démembrement volontaire et une sortie de l’histoire par la petite porte. Les nations européennes pourraient-elles y survivre ? Sauront-elles le cas échéant renouer avec un nouveau destin continental ?
Dans ces conditions, un rapprochement UE-Russie est-il imaginable? La puissance russe n’est pas d’origine maritime, la Russie n’a pas connu la renaissance après le moyen âge, et sa révolution industrielle a été tardive. En outre la démocratie à l’occidentale est encore au banc d’essai en Russie et il semble de plus en plus évident que ce modèle ne soit pas adapté pour gouverner le plus grand territoire de la planète ni de maintenir unis un si grand nombre de peuples si divers. Fait remarquable également, la Russie est le seul empire continental qui ait survécu en maintenant relativement en vie sa sphère d’influence linguistique, culturelle et politique au cœur de l’Eurasie: en Asie centrale et dans le Caucase.
Peut-être à cause de ce parcours historique bien spécifique, la Russie ne fait aujourd’hui encore que peu confiance à un «Ouest» (Zapad en russe désigne l’Occident, ce qui inclut encore aujourd’hui tant l’Amérique que l’Europe de Bruxelles) contre lequel elle a historiquement presque toujours été en guerre ouverte ou larvée. En outre, les modèles de sociétés proposés par l’Occident ne sont pas perçus comme viables ni compatibles avec les souhaits et aspirations de la population russe et encore moins avec le projet global des élites russes pour leur pays. On peut facilement comprendre, au vu des difficultés qu’à connu la Russie pour se redresser et créer un embryon de modèle propre de société (l’État-Civilisation), son souhait de ne pas s’associer ni essayer de s’assimiler à des ensembles politiques et civilisationnels visiblement en crise profonde.
En outre, le basculement lourd et historique du monde vers l’Asie, dans laquelle se trouve 75% du territoire russe ne devrait pas particulièrement inciter Moscou à se tourner à l’Ouest vers la zone euro-atlantique mais plutôt à l’Est, vers la zone Asie-Pacifique pour tenter de profiter du formidable potentiel de la Chine, avec lequel la Russie est d’ailleurs en train de nouer un partenariat historique.
Le 21ème siècle verra-t-il l’émergence d’un tandem gagnant composé des deux ex-géants communistes et de leurs sphères respectives d’influence ?
Il semble par conséquent que l’existence d’un Occident-puissance qui, il faut le rappeler reste à ce jour son adversaire stratégique principal, ne soit sans doute pas l’intérêt primordial d’une Russie qui, si elle encore majoritairement slave et chrétienne, n’en reste pas moins aujourd’hui une puissance eurasiatique et orthodoxe d’abord et européenne ensuite. Le renouveau de la Russie semble du reste à ce jour être inspiré par deux idées ou directions stratégique essentielles, l’une post-byzantine et l’autre postsoviétique (vers l’Eurasie) traduisant sans doute très clairement que la Russie ne se destine pas du tout à devenir un membre du club occidental.
La Russie n’est-elle pas, après tout, l’héritière historique, religieuse et spirituelle de Byzance et donc de l’empire romain d’Orient, et non de l’empire romain d’Occident ?Alexandre Latsa -
Europe : un traité au mépris des peuples (arc 2007)
Vox populi vox dei ? Mais la voix du peuple est étouffée. Le 29 mai 2005, les Français avaient rejeté par un non franc et massif, près de 55 % des suffrages, la constitution privant quasiment d'autonomie les membres de l'Union européenne - un exemple vite suivi par les Néerlandais. On ne leur donnera donc plus la parole. Le 4 février, ce sont les députés et sénateurs issus de scrutins illégitimes puisque éliminant tous les partis dissonants qui, réunis en Congrès à Versailles, seront chargés de ratifier le traité dit simplifié signé le 13 décembre à Lisbonne pour remplacer la constitution refusée. Dont il n'est qu'un servile démarquage même si la présidence portugaise de l'UE a jugé bon de donner la plus grande solennité à cet « acte fondateur » par une cérémonie à laquelle assistèrent tous les chefs d’État ou de gouvernement des Vingt-Sept à l'exception très notable du Premier ministre travailliste Gordon Brown, ce qui n'a pas empêché notre petit Nicolas de bredouiller en anglais : « We need Gordon », nous avons besoin de Gordon ... Ce qui est pour le moins surprenant puisque le Royaume-Uni a su obtenir toute une série de dérogations lui rendant le traité peu contraignant.
Mais s'il s'agit d'un tournant "historique" pour notre continent, pourquoi ne pas alors convier les peuples à l'approuver dans l'enthousiasme ? Nicolas Sarkozy avait vendu la mèche à Bruxelles le 13 novembre dernier devant le gratin de l'eurotechnocratie, où il se croyait à l'abri des oreilles indiscrètes : « Des référendums sur le nouveau traité seraient perdants et dangereux » car « il y a un gouffre entre les peuples et les gouvernements ... La France n'était qu'en avance sur les autres pays dans son vote pour le non. La même chose arriverait dans tous les États membres si un référendum y était organisé. »
Le recours à la ratification parlementaire dans tous les pays de l'Union sauf l'Irlande ne réduira évidemment pas le "gouffre", bien au contraire puisque le mouvement pro-référendum se propage de Manchester à Cracovie en même temps que la révolte contre les pouvoirs d'« en haut », mais il empêchera les gouvernements en place d'être désavoués, et les partis politiques, presque tous parcourus de clivages, d'être déchirés. Récemment invité de France Inter, l'ancien ministre socialiste des Affaires européennes Pierre Moscovici exprimait ainsi son lâche soulagement de voir une telle épreuve évitée à son parti qui, déjà bien malade, n'aurait pas survécu, avouait-il, aux accrocs d'une campagne référendaire. Le PS, qui serait en mesure le 4 février d'infliger une défaite cinglante à l'ennemi Sarkozy en refusant le traité de Lisbonne (qui doit être approuvé par les trois-cinquièmes du Parlement), se place donc ouvertement en allié objectif de l'ennemi désigné, aussi bien par européisme que par calcul politicien. Et dire que José Manuel Barroso, le président de la Commission de Bruxelles, a osé célébrer le "courage politique" des dirigeants européens !
En tout cas, si, après l'éviction de Christoph Blocher du gouvernement helvétique alors même que sa formation, l'UDC, avait réussi le plus gros score jamais réalisé dans la Confédération depuis 1919, on avait encore des illusions sur la démocratie en Europe, intégrée ou pas, les conditions dans lesquelles sera promulgué le traité de Lisbonne devraient les dissiper définitivement.
Et ceux qui, en votant Sarkozy le 6 mai dernier, croyaient fermer définitivement la porte du « club chrétien » au nez de l'Ottoman, devraient aussi déchanter. Certes, le président français a obtenu de ses partenaires que soient supprimés les mots adhésion et accession dans le communiqué européen sur les négociations avec Ankara, mais ces afféteries sémantiques ne trompent personne, et surtout pas le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui a aussitôt déclaré que Paris ne pourrait exercer aucun blocage « parce que la Turquie reste et continuera de rester décidée à avancer sur la voie de l'Union européenne » et que sa détermination est bien supérieure à la nôtre.
Le Turc aurait-il fait preuve d'une telle insolence sans le « cirque Kadhafi » qui a fait rire à nos dépens tout le monde arabo-musulman, ravi de voir l'un des siens traiter la France « comme un paillasson » ? Au demeurant, on voit mal comment notre pays, favorable à l'indépendance du Kossovo - à l'encontre de l'Espagne, de la Slovaquie et de Chypre, qui redoutent d'être à leur tour victimes d'une partition-, pourrait longtemps s'insurger contre l'adhésion à l'Union d'un pays mahométan alors qu'elle encourage la candidature de la Bosnie islamique et milite pour la naissance au sein même de l'Europe d'un troisième État musulman, le Kossovo, embryon de la Grande Albanie, sur le berceau duquel s'abattront aussitôt les bienfaits et subventions communautaires refusés depuis 1999 à la Serbie orthodoxe.
Délicate attention des francs-macs lusitaniens ou mauvais présage ? C'est dans le cloître du monastère des Hiéronymites qu'a été solennellement signé jeudi dernier le traité de Lisbonne. Monastère superbe, mais désaffecté. Tout un symbole pour cette Europe invertébrée, tiers-mondisée et réduite à un tiroir-caisse au service du Nouvel Ordre mondial (voir les 7,4 milliards de dollars débloqués le 17 décembre à Paris par la Conférence des donateurs pour favoriser l'émergence d'un État palestinien de toute manière refusé par Israël), cette Europe qui, de constitution en traité simplifié, refuse obstinément toute référence à son identité et notamment à ses racines chrétiennes.
RIVAROL. Camille Galic -
L'Europe : une idée de la bourgeoisie française (arch 2010)
La construction européenne voulue à tout prix par la droite libérale a comme conséquence immédiate de l'anéantir politiquement.
Les analyses en termes de classes sont devenues peu à la mode, le marxisme semblant mort depuis la chute du communisme. Mais maintenant que ce dernier ne présente plus grand danger nous n'aurons pas l'hypocrisie d'appeler catégorie sociale ce qu'on peut de façon plus triviale appeler classe.
Depuis le XXème siècle la bourgeoisie française n'a jamais été cocardière. Elle envoie ses enfants pendant les vacances en Angleterre ou aux États-Unis apprendre l'anglais et les manières anglo-saxonnes.
Quant à ses intellectuels de gauche, issus de son milieu, ils ont toujours fantasmé sur l'URSS, la Chine, Cuba ou le tiers-monde. La fierté nationale n'a jamais été le propre de la bourgeoisie française qu'elle soit de droite ou de gauche (qu'elle se nomme Giscard ou Fabius). Elle a de plus toujours éprouvé le besoin d'être protégée, par Hitler contre le Front Populaire, par les États-Unis contre le communisme, maintenant par la construction européenne contre la France elle-même. Il faut se rappeler le slogan de toute une partie importante de la droite pendant la campagne pro-Maastricht « plutôt Maastricht que la gauche » qui nous «protège» des velléités populacières toujours prêtes à renaître de la gauche en France. Ce slogan qui avait un semblant de raison d'être lorsque Kohl et les conservateurs anglais étaient au pouvoir est devenu ridicule avec un SPD allemand qui n'a jamais été autant à gauche avec des ministres d'extrême gauche et Tony Blair en Angleterre. La rhétorique de la protection sous fond de trouille a été reprise par Dominique Strauss-Khan lorsqu'il déclarait : « l'Euro nous protège ».
La construction européenne est donc celle de la bourgeoisie française et le paradoxe c'est que la droite libérale la plus désireuse d'Europe n'a pas compris que celle-ci l'anéantit totalement. Juppé est sans doute l'homme politique qui a donné le coup de grâce à la droite classique. Le seul mythe qui restait aux yeux du peuple était que la droite classique était économiquement «meilleure», plus performante que la gauche. Juppé dans son délire européiste en voulant respecter les critères de Maastricht comme une quête absolue, a créé vingt mille chômeurs de plus tous les mois et a coupé à tout jamais le peuple français de la droite classique.
La droite en effet ne peut être au pouvoir que lorsqu'une partie importante du peuple vote pour elle. Dans le cadre de la nation ceci s'est souvent passé puisque le thème de la nation exalte, transcende les classes sociales et depuis De Gaulle jusqu'à Pompidou et Giscard de nombreux Français d'origine populaire ont voté pour celui qui leur semblait le plus incarner la France.
Bien sûr Pompidou et Giscard n'avaient plus guère la «tripe» nationale mais ils ont profité de cet état de fait. La vente du paquebot France sous Giscard était plus qu'un symbole. On a accusé la CGT, ce qui était astucieux politiquement mais c'était le triomphe de l'esprit libéral et anti-national, l'abandon d'un monument qui appartenait à tous les Français sentimentalement. L'Europe pour le peuple ne sera toujours qu'une abstraction. Depuis la révolution faite par la bourgeoisie, ses valeurs certes hypocrites (égalité, universalisme, ... ) ont triomphé. La bourgeoisie française, à la différence de l'anglaise ou de l'allemande, rêve la disparition de sa nation. L'auto-dénigrement est une spécialité de nos élites bourgeoises et libérales. La construction européenne est devenue son idéal politique. La France n'est rien pour la bourgeoisie.
La politique finit par se venger. L'Europe sans doute plus que l'immigration, autre facteur de désagrégation, détruira complètement la droite libérale si ce n'est déjà fait.
Le peuple français n'a maintenant d'autre choix que de voter soit pour la gauche, soit pour une droite nationale et sociale. La bourgeoisie française qui vote De Villiers a la particularité d'être provinciale et encore teintée de catholicisme. La droite libérale qui n'a jamais compris la perversité de sa démarche dans la construction européenne va l'apprendre avec beaucoup de dureté dans la recomposition politique qui va s'opérer à l'aube du XXIème siècle.
PATRICE GROS-SUAUDEAU STATISTICIEN-ECONOMISTE
* Drieu la Rochelle écrivait "rêveuse bourgeoisie". Depuis qu'elle s'est convertie à l'Europe de Maastricht et au libéralisme, cela fait longtemps qu'elle ne rêve plus et ne fait plus rêver personne. -
Égypte : il faut rapatrier nos ressortissants
COMMUNIQUÉ de l’Alliance pour la Souveraineté de la France
Alors que la guerre civile fait rage en Égypte, au moment où ses lignes sont écrites, aucune disposition de rapatriement de nos ressortissants n'est envisagée par nos pouvoirs publics.Pire, nos chefs, respectueux des traités européens qui nous oppriment, se cachent derrière l’Union Européenne pour ne rien entreprendre dans le but d'assurer ce rapatriement ainsi qu'on peut le constater sur les communiqués de l'Ambassade et du Consulat de France au Caire ci-joints.Cette situation démontre une fois de plus l'effroyable nocivité de la soi-disant politique de défense et de sécurité commune du scélérat traité de Lisbonne que nous a imposé Nicolas Sarkozy en 2008, qui nous condamne à l'impuissance.Elle démontre l'urgence extrême qu'il y a si nous voulons à l'avenir protéger la vie de nos ressortissants à l'étranger, comme vraisemblablement protéger les nôtres sur le territoire national, de nous libérer dans les meilleurs délais du carcan de l'UE ainsi que nous le permet désormais le droit international.Dans l’attente, compte tenu de l'urgence extrême, l'Alliance pour la Souveraineté de la France invite toutes les associations, tous les sites patriotiques et souverainistes, toutes les Françaises et tous les Français soucieux de leur sécurité et de celle de nos compatriotes se trouvant en Égypte, bref tout ce qui a de l'honneur dans notre pays, à la rejoindre massivement afin de contraindre l'État, et en premier lieu son chef, à respecter ses obligations constitutionnelles, c'est-à-dire a prendre immédiatement toute disposition propre à rapatrier nos ressortissants d'Égypte et ce quelles que soient les décisions prises au sein de l'Union Européenne.¢Bernard CHALUMEAUSecrétaire généralPour l'Alliance pour la Souveraineté de la Francefrancelibreetsouveraine@yahoo.fr -
Concurrence dans les services
Dans le prétentieux salmigondis des prospectives gouvernementales parisiennes, énoncées pour un improbable horizon 2025, une idée mérite peut-être qu'on s'y arrête : celle de la concurrence dans les services. À y regarder de plus près on lui trouvera certes une étrange ressemblance avec les orientations de la commission européenne. Les déclarations non équivoques de José-Manuel Barroso le 15 mai avaient explicitement souligné, à l'intention de François Hollande, la nécessité de dispositions et de décisions urgentes et crédibles dans trois domaines : 1° retraites, 2° droit du travail et 3° libéralisation des marchés de biens et services.
De toute évidence c'est dans ce programme que les dirigeants socialistes français s'engagent Mais ils opèrent à reculons, en traînant des pieds tout en sachant qu'il ne s'agit pas d'une option, mais bel et bien d'une obligation.
Il ne faut sans doute guère compter sur MM. Hollande, Ayrault et leur nouveau gourou Pisani-Ferry pour des "décisions urgentes et crédibles".
Pour le dossier des transports et de la ville, sur lequel nous nous essayé on doit souhaiter qu'un maximum d'élus, au cours des prochaines mandatures municipales de refuser d'attendre 2025.
De nouveaux modes d'habitat ont fait depuis un demi-siècle leur apparition. L'urbanisme étatique a produit les "cités" de banlieues. De nombreux Français, à l'inverse ont préféré, en toute liberté, les villages "rurbains", travaillant en ville ou en zone industrielle et résidant à la campagne. Or les pouvoirs publics de l'Hexagone se sont révélés incapables de répondre aux attentes de leurs habitants quant aux services de transports.
La concurrence, particulièrement dans ce domaine, ne peut que se montrer plus intelligente que le monopole. Lorsqu'elle aura vaincu l'interdiction d'enfreindre les réglementations absurdes qui protègent celui-ci, elle proposera par exemple des bus privés plus petits et plus fréquents, des taxis collectifs etc.
Certes, elle verra se concentrer contre elle les attaques systématiques des adeptes de l'étatisme.
En effet, la formule préférée des architectes urbanistes et technocrates : le "transport en commun de site propre", – c'est-à-dire le tramway – ne dégage, par définition, que des offres fixistes, dirigistes et rigides. Combinées à des coûts d'investissement et de gestion trop lourds elles ne peuvent correspondre aux besoins mouvants des individus.
Si on quitte le registre de la ville pour s'intéresser à celui de la region, un enjeu crucial opposera ouvertement, et il oppose dès maintenant de manière sourde chaque région, même gérée par les socialistes, aux diktats de la SNCF. L'apparition d'une offre alternative privée de concurrentielle s'imposera.
En revanche la CGT développe une rhétorique mettant en avant ce qu'elle appelle de façon démagogique le caractère "social" du transport, c'est-à-dire les avantages de ses agents. N'oublions pas que le parti communiste français est né en 1920 à "Tours" : en fait à Saint-Pierre-des-Corps. "Robespierre" Hénault premier maire communiste de cette banlieue ferroviaire, élu en 1919, fut l'hébergeur du congrès. Cette force et ses amis militeront en toutes circonstances pour la conception du monopole, aux côtés des planificateurs impénitents de l'utopie collectiviste.
L'enjeu se situera à ce niveau.
Les socialistes français, quant à eux, n'échapperont pas à leur destin. Ils devront ou bien choisir franchement et radicalement la voie de la social-démocratie, adoptée en Allemagne depuis le congrès de Bad-Godesberg de 1959, ou bien demeurer dans l'ambiguïté décadente de la post-Mitterandie représentée par le gouvernement Ayrault et ses conseillers obliques.
Les partisans de la Liberté et du redressement de la France ne doivent pas s'y tromper.
JG Malliarakis http://www.insolent.fr/