Par Nikolay STARIKOV ORIENTAL REVIEW
Au moment où le commandement russe avait commencé à se heurter à des difficultés pendant l’offensive allemande de 1915, ils avaient vainement essayé d’obtenir au moins une aide réelle de la part des Alliés. Cependant, à la différence de leurs adversaires, les actions des pays de l’Entente continuaient à manquer de coordination, ce qui explique la passivité et la répugnance des Anglais et des Français à attirer une partie des forces allemandes sur eux. Mais ne recevant absolument aucun soutien, la Russie insista pour résoudre les problèmes de coordination des actions. Sous la pression de Saint-Pétersbourg, une conférence militaire interalliée eut lieu à Chantilly le 7 juillet 1915. Après presque une année d’actions militaires des pays de l’Entente, c’était la première fois (!) qu’ils tentaient de coordonner plus étroitement les plans stratégiques pour obtenir la victoire finale dans la guerre. Lors de la toute première session, le général français Joffre déclara que «le manque de coordination des actions des alliés» pourrait conduire les «Austro-Allemands» à concentrer leurs principales attaques sur chacune des armées alliées et à les retirer de la bataille l’une après l’autre”. La solution qui s’offrait à elle était simple et logique: l’armée alliée à laquelle l’attaque principale de l’ennemi était dirigée devait recevoir l’aide des autres membres de l’Entente. Le chef virtuel du renseignement militaire russe, le colonel Ignatiev, dont le frère représentait la Russie à la conférence, a écrit: “Malgré les belles déclarations, il n’a pas été possible de créer un organe central interallié de coordination, en grande partie par la faute de l’Angleterre, les contradictions entre les participants s’étant avérées trop grandes”.