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Europe et Union européenne - Page 757

  • La Commission européenne commence à craquer

    Louis Anders, journaliste

    ♦ « L’Union ne se trouve pas dans un bon état », a déclaré le 15 janvier le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, devant un parterre de journalistes accrédités, n’hésitant pas à évoquer « le début de la fin ».

    La Commission européenne, davantage prompte à la dénégation, a laissé échapper un premier signe d’essoufflement dans sa volonté de créer un État centralisé sur le continent. Relatant l’année 2015, qui a vu en Europe l’arrivée d’un gouvernement eurosceptique en Grèce puis sa mise sous tutelle, l’entrée massive d’immigrés illégaux accueillis à bras ouverts par l’Allemagne, et deux massacres islamistes inédits en plein Paris, le président de la Commission s’est dit « impressionné par le nombre de fragilités » et les « ruptures » apparues au sein de l’Union européenne.

    Inquiet sur l’euro, entre autres…

    La récente arrivée d’un pouvoir souverainiste en Pologne a avivé davantage les craintes de Jean-Claude Juncker, dont la Commission a entamé en ce mois de janvier une procédure de surveillance pour éviter qu’un second pays d’Europe centrale n’échappe à son emprise (après la Hongrie).

    « Ma génération n’est pas une ‘génération de géants », est allé jusqu’à se plaindre le président de la Commission européenne dans un étrange élan de faiblesse.

    Concernant l’euro, l’homme a montré son inquiétude. « A quoi bon avoir une monnaie unique si nous ne pouvons pas voyager librement ? Schengen [les clauses qui permettent un rétablissement aux frontières nationales] risque de mettre fin » à la monnaie unique.

    2016, année-charnière pour l’UE ?

    L’ancien premier ministre du Luxembourg, où nombre de multinationales cotées ont déplacé leurs sièges pour des raisons fiscales et où est logée l’une des plus grandes chambres mondiales de compensation entre comptes (la très opaque Clearstream), possède-t-il des informations sur l’état financier de l’Union ?

    Comme pour faire écho à ses craintes, les 18 et 19 janvier ont vu un début de panique sur plusieurs banques italiennes, dont les obligations et les actions ont été massivement vendues, provoquant des suspensions de cotation. Un événement propre à intensifier les risques de fracturation financière dans la zone euro.

    2016 : année du début de la fin pour la Commission européenne ?

    Louis Anders, 20/1/2016

    Source : Politique magazine

    http://www.polemia.com/la-commission-europeenne-commence-a-craquer/

  • Après Cologne, les conséquences d’une insécurité culturelle devenue réalité

    La gravité des événements survenus au soir du 31 décembre dans la ville allemande sonne peut-être pour la gauche l'heure de la fin des illusions du multiculturalisme normatif
    L’affaire de Cologne –ce qui s’est passé en fait dans plusieurs villes allemandes et européennes au soir du 31 décembre– est d’une gravité exceptionnelle. Si ces faits n’ont bien évidemment pas la même portée qu’un attentat terroriste, tels ceux que la France a, comme d’autres pays, connus l’an dernier, ils pourraient en revanche jouer un rôle similaire voire plus profond encore dans la conscience collective des sociétés européennes au regard de l’immigration et de l’islam.
    Le terrorisme reste en effet un passage à l’acte fort heureusement exceptionnel, une violence ultime, alors qu’on est là, dans les événements du 31 décembre en présence d’actes quotidiens même s’ils ont été perpétrés d’une manière et à une échelle inédites en Europe. Le harcèlement sexuel collectif et massif de femmes dans le même lieu, public, est en effet une pratique qui rappelle ce qui a pu avoir lieu dans certains pays arabes, on pense immédiatement à la place Tahrir au Caire.
    Insécurité physique et insécurité culturelle
    L’onde de choc de ces actes n’est même pas encore absorbée –on notera ici qu’elle a d’ailleurs mis un certain temps avant de se diffuser dans les médias, signe de la sidération et de l’embarras qu’elle a occasionnée– que leurs conséquences en matière de débat public sur l’entrée des migrants et les conditions de leur intégration ont déjà été bouleversées en Allemagne comme ailleurs en Europe. Et ce alors même que les enquêtes sur les origines de ces faits n’ont pas livré leurs conclusions.
    Ce sont les moeurs et le mode de vie au quotidien des sociétés européennes qui sont cette fois très directement concernés: le fait pour les femmes de pouvoir sortir et se déplacer librement dans l’espace public. L’insécurité physique rejoignant ici, donnant corps si l’on peut dire, matériellement, à l’insécurité culturelle ressentie vis-à-vis de l’arrivée de migrants; le harcèlement des femmes incarnant la crainte d’une remise en cause de certains modes de vie, spécialement pour les femmes, en raison de l’arrivée d’étrangers, de religion et de culture musulmane notamment, dans les sociétés européennes.
    De tels faits peuvent dès lors conduire non seulement au renforcement de l’hostilité aux migrants au sein de l’opinion publique européenne mais encore, plus profondément, à une remise en question, au sein de la gauche notamment, de l’idéal diversitaire du multiculturalisme normatif qui a de longue date été adopté comme élément-clef de son programme politique voire de sa stratégie électorale.
    Une hostilité croissante aux migrants
    L’affaire de Cologne témoigne en effet de la réalisation d’un certain nombre de craintes énoncées à l’égard de l’entrée de migrants en Europe depuis la crise de l'été 2015. Comme si les représentations qui étaient à l’époque construites sur des préjugés ou des fantasmes étaient validées aujourd’hui par le comportement de certains de ces migrants. Ainsi, par exemple, le présupposé suivant lequel dans la masse de migrants, il pourrait y avoir non seulement des terroristes potentiels mais encore des délinquants potentiels et, en l’espèce, des jeunes gens dont l’éducation ou la culture ne leur permettent pas de s’intégrer immédiatement dans les sociétés d’accueil, eu égard notamment à leur compréhension des rapports hommes-femmes, a-t-il été confirmé par l’attitude des groupes d’agresseurs du 31 décembre.
    Comme le résumait parfaitement l’écrivain Thierry Jonquet: «Ne pas dire la vérité, c’est laisser à ses ennemis politiques le privilège de la dire à votre place»
    La confirmation de telles craintes invalidant de facto nombre des discours tenus à l’époque sur la distinction entre les réfugiés et les migrants économiques par exemple ou encore sur le fait que le niveau de diplôme et plus largement le niveau socio-culturel des migrants, syriens notamment, serait en moyenne élevé et permettrait donc une intégration plus rapide aux sociétés d’accueil.
    D’autant plus que les attentats terroristes en France notamment, et les différents réseaux mis à jour à l’occasion des enquêtes qui les ont suivis, apportent eux aussi de l’eau au moulin aux critiques de l’ouverture des frontières européennes puisque certains activistes islamistes voire directement des terroristes ont pu se servir des portes d’entrée des migrants pour aller et venir entre la Syrie ou l’Irak et l’Europe. Un continuum délétère entre le risque «culturel» et le risque terroriste que représenterait l’accueil des migrants pouvant ainsi très vite être établi aux yeux de l’opinion.
    La confirmation par les faits de ces craintes et de ces peurs évoquées depuis des mois venant, une fois de plus, renforcer le discours de ceux qui s’en servent le mieux dans le débat public, à savoir les partis populistes d’extrême-droite. Comme le résumait parfaitement l’écrivain Thierry Jonquet: «Ne pas dire la vérité, c’est laisser à ses ennemis politiques le privilège de la dire à votre place».
    La fin de l’illusion multiculturaliste à gauche

    Face à un tel défi, la gauche semble manquer cruellement d’arguments, au point qu’elle donne l’impression de se réfugier dans une forme de déni du réel, en mettant en cause par exemple l’usage que fait l’extrême-droite de ces événements plutôt que les faits eux-mêmes!
    Or il ne faut pas s’y tromper, il s’agit d’un événement-clef, surtout à l’heure où les forces de gauche peinent, dans la plupart des pays d’Europe, à convaincre du bien-fondé de leur programme économique –du moins de ses différences avec celui des partis de droite. Les questions de société et identitaires étant devenues d’autant plus déterminantes pour l’ensemble des forces politiques depuis que les électeurs, tout particulièrement à gauche, ne font plus confiance à leurs dirigeants pour résoudre les difficultés économiques et sociales qu’ils connaissent (chômage, pouvoir d’achat, impôts…)– et évidemment depuis qu’une partie des électeurs privilégient nettement ces thématiques dans leur choix des partis populistes d’extrême-droite.
    Pour une majeure partie de la gauche, tout spécialement en France, ces événements pourraient bien marquer, plus encore que les attentats, la fin des illusions du multiculturalisme et, avec lui, de la possibilité même d’envisager une stratégie politique reposant sur l’alliance des minorités partie-prenantes de ce multiculturalisme –stratégie que l’on connaît depuis 2011 sous le nom du think tank «progressiste» Terra Nova.
    Pour une majeure partie de la gauche, ces événements pourraient bien marquer, plus encore que les attentats, la fin des illusions du multiculturalisme
    On avait déjà compris, à l’occasion de certaines réactions d’associations et de familles musulmanes à l’occasion du débat sur le mariage pour tous ou de la querelle autour des «ABCD de l’égalité» dans les écoles en 2012-2013, qu’une «coalition progressiste» regroupant les «dominés» ou les «discriminés» serait difficilement réalisable dès lors que cela concernait des questions dites de société ou de moeurs. Les intérêts et le rapport à l’identité étant trop éloignés d’une «minorité» à l’autre pour pouvoir constituer un projet politique commun.
    On pourrait bien finir par comprendre aujourd’hui, au sein de cette gauche multiculturaliste, que la défense de la cause des femmes (de leur émancipation, de leur liberté, et de leur égalité avec les hommes) est strictement incompatible avec certaines habitudes, conceptions ou représentations culturelles et religieuses, du moins sans un effort conséquent d’éducation et d’exigence vis-à-vis de ceux qui ne s’y conforment pas. Le fait que ces derniers soient, comme c’est le cas dans les événements du 31 décembre, issus de l’immigration et qu’ils soient de culture ou de religion musulmane, pose un gros problème à cette gauche, celui du choix entre deux «valeurs» essentielles à ses yeux: le féminisme d’une part, le respect des différences identitaires culturelles de l’autre.
    Les défis et bouleversements actuels pourraient ainsi représenter, pour cette gauche qui croit encore à la possibilité d’un multiculturalisme normatif, l’occasion historique d’une transition: de la défense d’un droit absolu à la différence identitaire comme fondement du «vivre ensemble» contemporain (au nom du respect des différences culturelles et religieuses notamment) à la promotion d’un droit à l’indifférence des individus dans l’espace public, quelle que soit leur identité. Dans le contexte français, une telle transition, un tel déplacement, permettrait assurément de faire revivre, par la gauche si l’on peut dire, un républicanisme trop souvent oublié ou fustigé en son sein. Et accessoirement, cela permettrait aussi aux forces politiques qui se réclament de la gauche de pouvoir à nouveau être audibles auprès de certains de nos concitoyens. Ceux qu’elle a, de longue date, perdus en raison de ses errements multiculturalistes. Si des drames que nous vivons pouvait sortir quelque chose de bon politiquement, une telle évolution en ferait assurément partie.

    Laurent Bouvet Slate :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EuVkAFyuAVvscjFDlo.shtml

  • Big Brother Facebook lutte contre les messages « extrémistes »

    Critiquée par le gouvernement allemand pour « négligence » dans la lutte contre « la propagation des discours de haine », qui ont suivi l’afflux de 1,1 million de clandestins en Allemagne depuis l’été, Facebook s’est engagé à agir.
    Facebook a donc lancé lundi une opération intitulée « Initiative pour le courage civil en ligne », à Berlin. Doux euphémisme pour qualifier la répression du « politiquement correct. »
    Facebook veut non seulement modérer les propos, mais aussi mobiliser la société civile. La société promet un million d’euros, pour soutenir les ONG luttant « contre le racisme et la xénophobie ». Facebook a annoncé avoir fait appel aux services d’une filiale de l’éditeur allemand Bertelsmann pour surveiller et effacer les messages « racistes » publiés sur sa plate-forme en Allemagne.
    « Big Brother » nous regarde vraiment.

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  • « Brexit » : les banques mettent le paquet pour que l’Angleterre reste dans l’UE

    La City ne voit pas du tout le Brexit d’un bon oeil. De plus en plus nerveux à mesure que la perspective du référendum britannique sur la sortie de l’Europe se rapproche, le secteur bancaire a sorti le chéquier pour militer à sa façon.

    Selon Bloomberg Business, la banque d’affaires Goldman Sachs, l’une des plus riches de Wall Street, a fait un don de plusieurs centaines de milliers de livres à Britain Stronger in Europe, un lobby qui fait campagne contre le Brexit.

    Le montant précis de la donation n’a pas été divulgué puisqu’il ne s’agit pas d’un parti politique. Mais pour Goldman Sachs, qui compte 6000 employés sur 34.000 en Grande-Bretagne, l’enjeu est de taille. Tout comme pour ses concurrentes JP Morgan et Bank of America Merril Lynch,qui doivent à leur tour signer un chèque dans les prochains jours.

    Ce n’est pas la première fois que le secteur bancaire montre des signes de fébrilité. Début 2015, la Deutsche Bank a été l’une des premières à dégainer, estimant devoir rapatrier à Francfort une partie de ses 9000 employés anglais en cas de Brexit.

    Le référendum pourrait avoir lieu dès le mois de juin

    Promis par David Cameron avant fin 2017, le référendum sur l’appartenance à l’Union européenne pourrait se tenir dès le mois de juin de cette année, croit savoir The Guardian. Le premier ministre britannique, opposée à la sortie de l’UE, estimerait que l’enlisement de la crise des réfugiés joue contre lui.

    Source

    http://www.contre-info.com/

  • Parlement européen : quotas obligatoires d’immigrés dans tous les États

    Le voici enfin ! Le grand rapport sur l’immigration (en novlangue, « rapport d’initiative stratégique sur la situation en Méditerranée et la nécessité d’une approche globale de l’Union européenne vis-à-vis des migrations », destiné à définir « la position officielle du Parlement européen sur l’immigration ») confiée à Kashetu Kyenge, l’ancienne clandestine devenue politicienne de gauche en Italie, et à la maltaise Roberta Metsola (du Parti populaire européen, le groupe censément conservateur où siègent les « Républicains » — UMP) est enfin prêt. Il sera discuté dans les prochaines semaines à la commission « Libertés publiques » du Parlement européen, et en séance plénière en mars ou avril.

    « Le rapport,comme l’explique fièrement Kyenge, a une approche globale et pas seulement sécuritaire et en termes d’urgence ». Outre des dispositions tristement prévisibles, comme « un mécanisme européen permanent de recherche, de sauvetage et d’assistance des migrants en péril », pour aller chercher en mer toujours plus de clandestins, la principale nouveauté est d’introduire des quotas. Mais attention, pas des quotas pour limiter le nombre d’immigrés, mais au contraire pour l’augmenter encore.

    Kyenge a fièrement expliqué ce beau mécanisme devant les caméras. Chaque État européen se verra attribuer un quota obligatoire de « migrants ». Une fois qu’un État aura atteint son quota, on enverra les « migrants » dans les autres États. Et lorsque tous les États ont leur quota ? Eh bien, « on retourne au premier pays qui a déjà atteint son seuil » et on lui colle un nouveau quota. Et ainsi de suite, jusqu’à extinction – la nôtre, bien entendu. C’est ce que la Congolaise la plus célèbre d’Italie appelle « le principe de la solidarité et du juste partage des responsabilités ». En d’autres termes, l’organisation planifiée de l’invasion.

    http://fr.novopress.info/197259/parlement-europeen-quotas-obligatoires-dimmigres-les-etats/

  • Merkel dans l’impasse ?

    Si l’Allemagne est la locomotive de l’Europe, peut-être serait il temps de détacher les wagons...

    Est-ce que ça va durer ?

    Il n’est pas un débat politique, et plus particulièrement en période électorale, sans qu’au moins l’un des interlocuteurs ne cite l’Allemagne comme exemple économique d’une société dynamique à suivre. Il est vrai que quand la France se désindustrialisait, l’Allemagne renforçait, rénovait et renouvelait son tissu industriel. Sa croissance est plus élevée que chez nous (ce qui n’est pas difficile), son taux de chômage peu élevé et sa balance extérieure excédentaire. [...]

    Olivier Perceval - La suite sur Boulevard Voltaire

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Merkel-dans-l-impasse

  • En 2017, il y aura d'un côté les europhiles mondialistes et de l'autre les patriotes charnels

    Philippe de Villiers a répondu aux questions du Parisien :

    Croyez-vous à une recomposition politique d'ici à 2017 ?

    Le vrai clivage de la présidentielle, ce ne sera plus la droite contre la gauche. Ce sera 'en finir avec la France' ou 'recommencer avec elle'. Il y aura d'un côté les europhiles mondialistes, de l'autre les patriotes charnels, autrement dit les franchouillards, comme les élites nous appellent.

    Comment expliquer les scores du FN ?

    La droite et la gauche sont atlantistes, européistes, migrationistes et islamophiles. Les Français, eux, ressentent l'immigration comme un phénomène insupportable, ils reprochent à ceux qui les gouvernent d'avoir organisé les délocalisations et se sentent déclassés. Marine Le Pen a su capter ce malaise identitaire aux élections régionales.

    Un rassemblement plus large est-il possible ?

    Je pense que l'année 2016 va réserver beaucoup de surprises. Contre ceux que j'appelle les naufrageurs en cravate, ceux qui coulent le pays depuis quarante ans et osent se représenter sans vergogne, oui, il peut y avoir une offre politique nouvelle.

    Vous avez récemment dit tout le bien que vous pensiez de Marion Maréchal-Le Pen...

    Oui. Il faut repartir avec une jeunesse toute fraîche qui ose afficher ses convictions, sans marketing. Marion Maréchal-Le Pen pourrait un jour fédérer des gens très différents venant aussi bien du FN que de la droite classique.

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/01/philippe-de-villiers-en-2017-il-y-aura-dun-c%C3%B4t%C3%A9-les-europhiles-mondialistes-et-de-lautre-les-patriot.html

  • La Lettre d’Allemagne – N°2

    Notre correspondant poursuit son reportage, en attirant cette fois l’attention du lecteur sur l’état d’une Allemagne devenue bien difficile à diriger, d’autant qu’elle se situe au milieu d’une Europe elle-même secouée par cette « Invasion migratoire » non maitrisable.

    1.100.000, 160.000, 272 : ces trois nombres résument à eux seuls la situation à laquelle l’Allemagne de Frau Merkel est confrontée aujourd’hui :

    Examinons les avec leurs conséquences d’un peu plus près :

    -1.100.000, c’est à peu près le nombre de migrants arrivés sur le territoire allemand au cours de l’année 2015. Environ 450.000 ont déjà été enregistrés, le Bundesamt für Migration (l’Office fédéral pour l’immigration) assure qu’il aura résorbé la « bulle » des 650.000 restants d’ici la fin de l’année 2016… A ceci près que le rythme des arrivées ne faiblit pas – on tourne toujours à environ 3.000 par jour ;

    -160.000, c’est le nombre de migrants arrivés sur le sol européen – Italie ou Grèce – que les Etats de l’Union européenne se sont engagés à répartir sur tout le territoire de l’Union – pour l’instant ;

    -Et 272, c’est évidemment le nombre de migrants effectivement « répartis » à ce jour. Face à ces froides données, le gouvernement allemand travaillait à un 2e paquet législatif – ce paquet était déjà annoncé à l’automne dernier, alors que les partenaires de la coalition s’accordaient sur les derniers points litigieux du 1er – afin de répondre à cette crise sans précédent.

    La terrible nuit de la Saint-Sylvestre a, au grand dam de la chancelière, de la classe politique et des gardiens du Temple, réveillé une opinion publique que les discours juridico-technocratiques étaient parvenus, dans une mesure certaine, à renvoyer à un sommeil troublé. Chaque jour se creuse davantage le fossé entre une population qui prend à nouveau conscience de la menace et un agglomérat dominant qui peine à masquer son désarroi et son impuissance face à cette crise sans précédent.

    Ce 2e paquet législatif devait comporter, déjà, la création d’un « Ankunftsnachweis » (justificatif d’arrivée), document unique et infalsifiable établi à l’enregistrement, véritable « carte d’identité du réfugié », censé éviter les enregistrements multiples et les fraudes qui pourraient en résulter, aux allocations, au lieu de résidence – en Allemagne, chaque habitant est enregistré auprès de l’autorité locale. Il devait établir également le droit de l’Etat fédéral à prescrire leur lieu de résidence, non seulement aux demandeurs d’asile, mais à tous les migrants (« Wohnortprinzip »). Derrière l’argument de l’emploi – il s’agirait de ne pas saturer un bassin avec une masse de demandeurs – c’est en réalité une mesure destinée à éviter, s’il est encore possible, la formation des ghettos, particulièrement redoutés par le deutscher Michel depuis les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises, qui sont restées très présentes dans les esprits. En outre, il devait abaisser le seuil de sanction pénale au-delà duquel un réfugié délinquant pourrait être renvoyé – évidemment sous réserve de l’accord de son pays d’origine. En la matière, le compromis établi au sein de la coalition de gouvernement ce mardi retient les atteintes à l’existence, à l’intégrité physique, à l’orientation sexuelle, à la propriété ainsi que le fait de résister avec violence aux forces de l’ordre comme infractions de nature à justifier une expulsion, que la condamnation soit à la prison ferme ou avec sursis, que son auteur soit majeur ou mineur. Enfin, il devait inciter les Länder à renforcer leur police et les communes à accroître leurs moyens de surveillance (vidéo), l’Etat fédéral renforçant, quant à lui, la Bundespolizei, dont les effectifs avaient fondu avec les années. Les événements de la Saint-Sylvestre, à Cologne et ailleurs, ont évidemment conduit à accélérer la négociation des partenaires de la coalition, pour tenter d’apaiser un peuple en colère. Ils ont également conduit le législateur à renforcer l’arsenal juridique contre les agresseurs sexuels, séparant ostensiblement cette problématique de la question des Réfugiés.

    Comme cela était prévisible, il faut déjà évoquer le 3e paquet, dont la discussion va bientôt commencer. La CSU, toujours très offensive en paroles, demande l’expulsion des migrants délinquants avant même le procès, sur simple constatation du crime ou du délit. Elle demande aussi que soient refoulés les migrants qui se présentent sans papiers ou avec des documents invalides. Derrière cette proposition apparaissent une nouvelle fois en filigrane la question lancinante du contrôle des frontières – trois anciens juges constitutionnels se sont exprimés publiquement sur le sujet (voir revue de presse ci-après) – et celle de la limitation du nombre de réfugiés, dont la chancelière a tenté, sans succès, de faire un tabou. D’ores et déjà, des députés de l’Union s’emploient activement à réunir les signatures pour présenter à la session du groupe parlementaire du 26 janvier prochain une proposition d’interdiction du territoire aux migrants sans papiers.

    En réalité, ce que perçoit bien le deutscher Michel, c’est que si l’on parle beaucoup d’expulsion – en prenant tout le soin nécessaire pour distinguer le bon grain de l’ivraie – c’est que l’on ne veut toujours pas interdire l’entrée. Il se pourrait même que lui vienne à l’esprit la pensée, inquiétante et dissidente, que ses gouvernants n’en sont pas capables. Ceci expliquerait la déclaration fantasque de Peter Tauber, secrétaire général de la CDU, appelant les Bundesländer à expulser 1.000 migrants par jour. Ceci expliquerait les secousses qui parcourent la CDU, le durcissement des élus de terrain, et peut-être même la déclaration de Sahra Wagenknecht (voir revue de presse) vite corrigée par ses camarades. Quelque chose se dessine, qui affole la scène politique : le 13 mars prochain auront lieu des élections aux Landtage du Bade-Wurtemberg, de Rhénanie-Palatinat et de Saxe-Anhalt. L’Alternative für Deutschland (AfD) pointe à un niveau encore jamais vu dans les sondages, jusqu’à 15% en Saxe-Anhalt. L’Union semble avoir enrayé sa chute – on verra, dans les semaines qui viennent, comment la Saint-Sylvestre influencera les intentions de vote en sa faveur. Son électorat, au moins hors de Bavière, croit encore possible de surmonter la crise par le Droit et la Loi. Mais c’est bien le SPD, aujourd’hui, qui risque d’essuyer, dans les urnes, une cuisante défaite, selon un schéma bien connu. Tant il est vrai que ce sont les petits, les humbles et les sans grade qui ont à souffrir les premiers des décisions irresponsables de leurs dirigeants.

    François Stecher, 15/01/2016

    Revue de presse

    Violences dans la nuit de la Saint-Sylvestre

    FAZ – 13.01.16 – Nuit de la Saint-Sylvestre à Cologne
    « La messe a été délibérément perturbée »
    Entretien : L’ex-conservatrice de la cathédrale de Cologne, Barbara Schock- Werner, à propos du tir délibéré de fusées et de pétards sur le Dom de Cologne pendant la messe de la Saint-Sylvestre.

    Citation : « Un aspect de la nuit de terreur, à Cologne, a été jusqu’à maintenant à peine souligné : en début de soirée, déjà, la cathédrale a été la cible d’un tir nourri de pétards et fusées, depuis l’esplanade de la gare. Frau Schock-Werner, vous avez été témoin, oculaire et auditif de cela. Comment avez-vous vécu la situation ? »
    http://www.faz.net/aktuell/im-gespraech-koelner-dombaumeisterin-14012317.html

    Berliner Zeitung – 11.01.16 – Une contribution au débat après les agressions de Cologne
    Les tourments de l‘intégration
    Depuis la nuit de la Saint-Sylvestre de Cologne, tout est différent. Une tolérance mal comprise ne nous mènera nulle part. Nous devons apprendre à prendre nos propres valeurs au sérieux.

    http://www.berliner-zeitung.de/meinung/kommentar-zur-debatte-nach-den-koelner-uebergriffen-die-qual-der-integration,10808020,33499938.html

    Berliner Zeitung – 12.01.16 – Un commentaire sur Henriette Reker
    Une « longueur de bras » d’absurdité
    Avec la phrase d‘Henriette Reker, selon laquelle les femmes devraient toujours tenir à une longueur de bras leurs agresseurs potentiels, ce sont des décennies de politique d’égalité Homme/Femme et de féminisme qui sont partis en fumée.

    http://www.berliner-zeitung.de/meinung/kommentar-zu-henriette-reker-eine–armlaenge–unsinn,10808020,33463580.html

    FAZ – 13.01.16 – Des migrants s’expriment sur les événements de Cologne
    « C’était comme sur le marché aux bestiaux »
    Ils sont venus de différentes directions, de différents pays. Ils ont été parties prenantes des événements choquants de Cologne. Sur FAZ.NET <http://faz.net>, quatre migrants parlent de cette nuit de la Saint-Sylvestre, qui polarise l’Allemagne.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/fluechtlinge-sprechen-ueber-koeln-es-war-wie-auf-dem-viehmarkt-14012173.html

    Die Welt – 14.01.16 – Zana Ramadani
    « Soyez en colère contre les femmes musulmanes! »
    L’ex-Femen Zana Ramadani pense que des incidents comme ceux de Cologne sont possibles partout où vivent des musulmans. La faute en revient aux valeurs de l’islam – et aux mères qui élèvent leurs enfants selon celles-ci.

    http://www.welt.de/vermischtes/article150989935/Seid-wuetend-auf-die-muslimischen-Frauen.html

    • Crise des réfugiés

    Kölner Stadt-Anzeiger – 13.01.16 – Une contribution de l’ex-juge constitutionnel Michael Bertrams

    L’autoritarisme d’Angela Merkel dans la politique des Réfugiés
    « Le cavalier seul de la chancelière a été un acte d‘autocrate »: l’ex-juge constitutionnel Michael Bertrams reproche à Angela Merkel d’avoir outrepassé ses compétences et potentiellement violé la Constitution avec sa politique des Réfugiés.

    http://www.ksta.de/debatte/-merkel-bertrams-sote-kanzlerin,15188012,33511494.html

    FAZ – 12.01.16 – Politique des Réfugiés
    « L’Etat fédéral demeure seul responsable du contrôle des frontières »
    Le gouvernement fédéral ne fait pas assez pour sécuriser ses propres frontières. C’est ce qu’écrit l’ancien juge constitutionnel fédéral Udo Di Fabio. FAZ.NET <http://faz.net> cite ses principaux arguments.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/fluechtlingspolitik-bund-bleibt-verantwortlich-fuer-einreisekontrolle-14010167.html

    Handelsblatt – 12.01.16 – Interview avec Hans-Jürgen Papier
    « L’entrée sans limite est une faute »
    Hans-Jürgen Papier, l‘ancien président du tribunal constitutionnel fédéral, critique la politique des réfugiés de la chancelière fédérale. Le juriste en appelle à une réorientation immédiate – Schengen devrait aussi être repensé.

    http://www.handelsblatt.com/my/politik/deutschland/interview-mit-hans-juergen-papier-unbegrenzte-einreise-ist-ein-fehler/12818108.html

    Handelsblatt – 12.01.16 – Migrants en Europe
    Une perplexité assourdissante
    Lieu de résidence imposé, expulsion accélérée : la classe politique tente de masquer avec des recettes insuffisamment mûries le vide sidéral de ses idées. L’Europe doit réguler de manière proactive pour freiner le flot des réfugiés.

    Un commentaire.
    http://www.handelsblatt.com/politik/deutschland/fluechtlinge-in-europa-die-droehnende-ratlosigkeit/12818874.html

    Berliner Zeitung – 12.01.16 – Réfugiés
    1400 Irakiens font établir leur passeport pour le retour
    De plus en plus de réfugiés souhaitent visiblement retourner dans leur pays : selon le ministère des Affaires étrangères, l’Ambassade d’Irak à Berlin a établi jusqu’ici 1400 passeports pour des candidats au retour.

    http://www.berliner-zeitung.de/politik/fluechtlinge-1400-iraker-lassen-sich-paesse-fuer-rueckkehr-ausstellen,10808018,33505120.html

    Die Welt – 13.01.16 – Crise des migrants
    Un conseil de canton expédie à Merkel un car plein de migrants
    Un Landrat bavarois fait les choses sérieusement : de Landshut, un car de migrants est parti pour Berlin. Il en avait déjà menacé Merkel en octobre. Une intervention de Seehofer pour l’empêcher a échoué.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article150985155/Landrat-schickt-Merkel-Bus-voller-Fluechtlinge.html

    FAZ – 13.01.16 – Migrants
    Il s’agit de l’Allemagne
    La sécurisation des frontières doit être le début d’une nouvelle politique. C’est indispensable.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlinge-es-geht-um-deutschland-14010903.html

    Berliner Zeitung – 12.01.16 – Protestation contre Pegida
    La police, sur les émeutes de Potsdam: « Une nouvelle dimension de la violence »
    Après les violentes émeutes menées par des opposants à la première manifestation de Pegida à Potsdam, la police enquête sur de graves atteintes à la paix civile. Lundi dernier, les débordements avaient assombri les protestations pacifiques contre les anti-islams.

    http://www.berliner-zeitung.de/brandenburg/protest-gegen-pegida-polizei-zu-krawallen-in-potsdam—neue-dimension-von-gewalt-,10809312,33506692.html

    Die Welt – 11.01.16 – Justice personnelle
    Lorsque l’on tait les faits, on récolte aussi de la violence dans nos villes.
    La défiance vis-à-vis de la communication étatique sur la crise des demandeurs d’asile apporte de l’eau au moulin de ceux qui se proclament eux-mêmes les gardiens de l’ordre. Un signal d’alerte. De l’entraide entre voisins au lynchage en groupe, il peut n’y avoir qu’un pas.

    http://www.welt.de/debatte/kommentare/article150887441/Auch-das-Verschweigen-saet-Gewalt-in-unseren-Staedten.html

    Die Welt – 11.01.16 – Frontière allemande
    La police fédérale renvoie des migrants en Autriche
    La police fédérale applique, au moins en partie, la procédure Dublin à la frontière allemande. Des centaines de migrants souhaitant se rendre en Suède sont refoulés chaque jour vers l’Autriche.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article150877391/Bundespolizei-schickt-Fluechtlinge-zurueck-nach-Oesterreich.html

    Die Welt – 13.01.16 – Politique des Réfugiés
    Soulèvement au parti de gauche contre Sahra Wagenknecht
    La présidente du groupe parlementaire de Die Linke a déclaré que les réfugiés qui se rendraient coupables de crime perdraient de facto leur droit à l’hospitalité. Pour cela, elle est attaquée par son propre camp. Lors de la dernière session du groupe, on en est venu à une sorte de tribunal.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article150968255/Aufstand-in-der-Linken-gegen-Sahra-Wagenknecht.html

    FAZ – 14.01.16 – Monika Maron
    La politique écervelée de Merkel renforce la droite populiste
    La politique des Réfugiés du gouvernement fédéral joue en faveur des mauvais, pense l’écrivain Monika Maron. Celui qui ne veut ni de Pegida ni de l’AfD n’a personne vers qui se tourner. Il n’y a que Merkel ou bien Merkel – et les frontières restent ouvertes. Une contribution.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/monika-maron-merkels-kopflose-politik-macht-die-rechten-stark-14012515.html

    FAZ – 13.01.16 – Contrôle des frontières
    Des députés de l’Union rassemblent des voix contre la chancelière
    La pression sur la chancelière Merkel augmente : des opposants internes au groupe parlementaire de l’Union veulent visiblement provoquer un vote sur le cours de la politique des Réfugiés, et s’engagent en faveur de la fermeture des frontières.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/grenzkontrollen-unionsabgeordnete-sammeln-stimmen-gegen-die-kanzlerin-14012682.html

    Russie

    Handelsblatt – 12.01.16 – La nouvelle ligne de Vladimir Poutine
    Peuples, entendez mon appel !
    Le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, mise ostensiblement sur la relation germano-russe, sans pour autant renoncer à sa position sur la Crimée. Pourtant, il montre ainsi à l’Ouest une nouvelle disposition au compromis. Une analyse.

    http://www.handelsblatt.com/my/politik/international/die-neue-linie-von-wladimir-putin-voelker-hoert-die-signale/12818126.html

    • Retour du loup

    Die Welt – 13.01.16 – Basse-Saxe
    « Toujours plus entreprenant » – Un loup aurait blessé un joggeur
    En Basse-Saxe, un loup aurait blessé un joggeur. Selon le conseiller « Loup » local, la vie de celui-ci n’a pas été menacée d’une attaque. Cependant, l’expert demande que l’on prenne des mesures significatives.

    http://www.welt.de/vermischtes/article150966740/Immer-zudringlicher-Wolf-soll-Jogger-verletzt-haben.html

    http://www.polemia.com/la-lettre-dallemagne-n2/

     

  • Face au déni de réalité, l’Allemagne est-elle en train de disparaître ?

    L’Allemagne ne pourra plus se développer davantage, ce qui provoquera du chômage. Ajouté à la crise migratoire, la situation est une bombe à retardement.
    L’Allemagne disparaît  C’est le titre du plus grand best-seller de l’édition allemande après-guerre. Deux millions d’exemplaires vendus, uniquement dans le pays. L’auteur, Thilo Sarrazin, y décrit avec la méticulosité du banquier qu’il est les raisons de sa disparition. Les attaques de Cologne nous révèlent au quotidien que Sarrazin est, comme Jean Raspail ou, d’une autre époque, le Britannique Enoch Powell, visionnaire, tout autant d’ailleurs que le président algérien Houari Boumédiène. Voyons le quotidien du moment.
    Le célèbre site d’information américain Breitbart nous rapporte l’interview que ce salafiste de Cologne a accordée à une chaîne russe, REN TV, durant laquelle il déclare, concernant les agressions du 31 décembre dernier, que « les femmes sont responsables, puisqu’elles se promènent à moitié nues et parfumées ».

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