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Europe et Union européenne - Page 845

  • Union des droites : c'est fait en Finlande

    Lu dans le Monde :

    "Sauf surprise, le parti populiste d’extrême droite des Vrais Finlandais va entrer pour la première fois de son histoire au pouvoir en Finlande. Le probable futur premier ministre, le centriste Juha Sipilä, a confirmé, jeudi 7 mai, qu’il allait entamer des négociations sur un programme de coalition avec ce parti, arrivé deuxième lors des élections législatives du 19 avril. Le leader charismatique du parti, Timo Soini, devrait dès lors réaliser son rêve et devenir ministre, probablement des finances ou des affaires étrangères.

    « C’est la meilleure solution. La situation économique constitue le plus grand défi. Nous avons besoin d’une coalition forte, capable d’élaborer des réformes et de les mettre en œuvre », a expliqué Juha Sipilä lors d’une conférence de presse. Les deux partis devraient également s’associer avec les conservateurs menés par le premier ministre sortant, Alexander Stubb. Ceux-ci étaient arrivés en troisième position lors des élections législatives. Alliés, ces trois partis devraient bénéficier d’une majorité confortable de 123 sièges sur 200 et entamer dès vendredi les négociations sur le programme précis de coalition. Les sociaux-démocrates, qui faisaient partie du gouvernement sortant, resteront dans l’opposition, après avoir connu une défaite historique aux élections."

    Et en France, c'est pour quand cette union ?

    Michel Janva

  • Françoise Bonardel : L'Europe sauvée par sa culture ?

    Le temps n'est donc plus où l'on pouvait, comme le fit Husserl en 1935, pronostiquer que l’expansion de la rationalité occidentale allait subvertir les cultures nationales : « Ou bien les valeurs traditionnelles sont totalement rejetées, ou bien leur contenu est repris à un niveau philosophique, et ainsi reçoit une forme nouvelle, dans l'esprit d'idéalité de la philosophie. » Ne prenant pas à l'évidence la mesure de ce que signifie l'Europe et pour le monde l'avancée du nihilisme, qu'il préfère continuer à penser en termes de « crise » (krisis) appelant à son tour la mobilisation du discernement critique, Husserl n'a pas non plus envisagé que ce mouvement, cette force irrésistible puisse prospérer hors de l'Europe grâce à l'apport de la rationalité, fraîchement exportée sur d'autres continents : « Les forces brutes s'élancent dans le greffon », constatera en 1950 Ernst Jünger. Ne renonçant en effet ni à l'une (la modernisation) ni aux autres (leurs traditions), les « héritiers » de l'Europe pourraient donc cumuler les héritages tandis qu'elle devrait se contenter de voir fructifier une partie du sien au loin. Exprime-t-elle le besoin, le désir de se retrouver sur elle-même et sur l'héritage culturel qui a fait sa grandeur passée, que l'on ne manque pas de la rappeler à l'ordre, inscrit dans la rationalité à quoi l'on réduit alors sa culture, mise au défi de survivre contre ce qu'elle a elle-même engendré et qui la poursuit désormais comme un esprit vengeur : pourvoyeuse d'universalité, l'Europe a-t-elle encore le droit à une sorte d'intimité sacrée avec ce qui, dans son héritage, lui appartient en propre et qu'elle ne peut partager qu'en raison de la complicité, de la connivence unissant de par le monde tous les hommes de culture ? Il y aurait là tous les ingrédients d'une tragédie moderne si ne s'était imposé l'idée que ce soit là le juste retour des ambitions européennes passées, expansionnistes et colonisatrices ; et si les Européens, ces chevaliers de l'universel, ne s'étaient habitués à l'idée que ce qui est bon pour les autres ne l'est plus pour eux, et qu'ils doivent à tout prix se défendre d'être eux aussi modernes et « traditionnels » en protégeant, valorisant ce qui, dans leurs traditions culturelles, n'a pas forcément vocation à être exporté en raison de son universalité : leur manière par exemple d'habiter l'espace et de s'inscrire dans le temps, qui a modelé les paysages européens et leur a donné cette « urbanité » si particulière qui ne concerne plus seulement les villes mais les villages, et les rapports humains qu'on y entretient. Les étrangers par contre le savent et ne manquent pas de s'en délecter alors que les Européens tendent à s'en détourner, obsédés qu'ils sont par la crainte de démériter de l'universel.

    Née sur le sol européen, la « vieille controverse » paraît ainsi l'avoir définitivement quitter pour se retrouver dramatisée en « choc des civilisations » tandis que l'Europe, qui n'a à l'évidence pas évalué l'importance de ce changement d'échelle et de plan, continue à prôner le consensus voulant que, pour coexister pacifiquement, les cultures aient à dialoguer. Or, le choc ne sera-t-il pas d'autant plus inévitable que l'on refusera de voir l'ampleur du fossé qui est en train de se creuser entre ceux qui croient aux vertus du dialogue et ceux qui n'y croient pas ? Fossé que l'on comble artificiellement en faisant dialoguer celles des cultures... qui s'entendent à peu près déjà. Une entente consensuelle à vrai dire – surtout éviter le pire ! – plus qu'un accord de fond quant à l'essentiel : comment préserver l'équilibre ou restaurer la mesure entre expansion des savoirs et « formation » de l'être humain selon un « type » qui pourrait être commun aux différentes cultures, à défaut de l'être d'emblée à l'humanité en fonction de l'a priori rationnel qu'affectionne la philosophie ? Aucune réponse n'est à ce jour en vue hormis de façon parodique à travers la figure du crétin planétaire, déculturé non plus par l'abus des études historiques comme temps encore héroïques où Nietzsche voyait venir le danger, mais par l'idéal consumériste et le sport qui en est l'avatar ludique.
    L'Europe peut-elle donc sauver l'unicité de son héritage sans s'être posé cette question ? Se l'être posée en ne prenant pas seulement en compte les contre-performances des dispositifs éducatifs et culturels qui sont les siens, mais en pensant au type d'humanité dont ils ambitionnent de favoriser l'émergence : « Dans les sciences de l'esprit, dans les sciences  de l'homme et de la société, l'importance de la "formation" correspond à l'importance de l'expérimentation dans les sciences de la nature », disait Gadamer, constatant combien la philosophie se révélait de plus en plus impuissante à réguler les tensions intervenues entre les multiples émanations de la « force créatrice de l'esprit » (science, art, religion), et a fortiori entre les cultures dont elle ne peut plus ignorer l'existence mais dont elle délègue l'étude à l'anthropologie. Comment le pourrait-elle encore d'ailleurs, quand c'est la conception grecque de l'homme comme animal rationale qui est depuis plus d'un siècle en crise ? Comment l'oserait-elle encore depuis que l'ambition totalitaire de façonner un homme nouveau sur un modèle unique a jeté l'opprobre sur toute régulation autoritaire de ce type ? Prise en tenaille entre sa méfiance à l'endroit de tout élitisme supposé porteur de « philistinisme culturel », et son alignement implicite sur le néo-totalitarisme technologique issu de la rationalité scientifique, la philosophie semble avoir bel et bien renoncé à piloter une nouvelle « formation » de l'humanité : « Aucun professeur moderne ne montrerait en chaire avec la prétention de faire de ses auditeurs des hommes de bien – il se ferait rire au nez », constatait non sans nostalgie Jan Patočka.
    La réflexion conduite par le philosophe tchèque dans les années 1970 est à cet égard un relais important car la prise en compte de certains enjeux mondiaux contemporains s'inscrit chez lui dans une tradition de pensée résolument fidèle à l'héritage européen dont l'unicité pourrait se trouver par là même mieux comprise et renforcée. La lucidité étant l'une des qualités éminentes cultivés par cet héritage, Patočka n'a pas manqué de pronostiquer, bien avant Huntington, que « les nations émergentes feront entrer la révolution dans leur traditions et lui imprimeront leur propre style ». Un style qui pourrait bien contrarier, dénaturer les raisons pour lesquelles fut exportée ladite révolution. Mais la lucidité se révèle souvent moins tranchante lorsqu'elle s'exerce sur la sphère de vie et de pensée à laquelle on appartient soi-même. La position des philosophes à l'endroit du « déclin de l'Occident » étant pour une large part déterminée par leur vision du devenir de la rationalité occidentale, Patočka ne fait pas exception à la règle et se pose à la fois en continuateur de Husserl et en herméneute interrogeant inlassablement la tradition platonicienne. Méditant en 1936 sur le télos auquel doit demeurer fidèle l'Europe pour « sauver l'honneur » du rationalisme, Husserl fut parfaitement conscient du danger menaçant de l'intérieur la ratio. Pas au point toutefois d'envisager que la rationalité occidentale puisse être instrumentalisée par certaines traditions culturelles préparant ainsi avec son aide de dangereux cocktails dont personne ne sait quand ils vont exploser. Avertie des ravages causés sur son propre sol par l'instrumentalisation de la raison, l'Europe aurait pu il est vrai se douter qu'il puisse en être de même ailleurs, et avec d'autant plus de violence que la rationalité y serait considérée comme un appareillage purement technique, sans ancrage émotionnel et affectif dans les traditions culturelles soigneusement préservées qui l'auraient annexée. Bien qu'elle s'en défende par crainte d'en corrompre la pureté, l'Europe continue à avoir pour la rationalité née sur son sol un véritable attachement ; et si celui-ci l'égare quand il se mue en croyance aveugle, c'est aussi lui qui, comme tout sentiment véritable, peut la retenir d'en faire un jour un pire usage que ce ne fut déjà le cas dans son passé récent.
    Connaissant tous ces risques pour les avoir approchés à travers le communisme, Patočka repousse fermement le spectre d'un irréversible déclin européen par un acte de foi, par une sorte de nouvelle alliance avec la ratio en vue d'une Europe d'« après l'Europe », renaissant de cette catastrophe spirituelle : « La raison européenne traverse ces péripéties en changeant plutôt ses masques que son essence. » En un sens donc, Patočka continue bien à penser que l'Europe a pour destin d'offrir à l'humanité un sens de l'universel qui, né en Grèce, ne lui appartient pourtant pas en propre. Mais il est tout aussi conscient qu'elle ne le pourra que si elle parvient à retrouver foi en elle-même, faute de quoi cette nouvelle alliance sera tôt ou tard elle aussi instrumentalisée. Le rôle d'un philosophe n'étant pas de se transformer en géopoliticien, l'apport de Patočka se révèle plutôt décisif lorsqu'il aborde de front la question qui traverse et nourrit toute son œuvre: que pouvons-nous encore, nous autre Européens, nous réapproprier pour que l'héritage de l'Europe demeure aussi le nôtre ? Si l'universalisme abstrait que l'Europe a si longtemps exporté est désormais rejeté par les puissances qui entendent fabriquer elles-mêmes l'alliage qui leur permettra de dominer comme elles l'espèrent la scène mondiale, un « retour sur soi » s'impose par contre à l'Europe, une trêve « civilisationnelle » en somme, qui lui permette de récupérer ses propres forces avant de pouvoir être éventuellement le fer de lance d'une « nouvelle formation de l'humanité » en proposant au monde une universalité lavée des soupçons pesant sur son passé.
    L'Europe se doit de d'autres termes de repenser sa propre « formation » en interrogeant patiemment son héritage ; et ce que Patočka dit y avoir découvert fait figure de perle rare dont les Européens retrouveront l'usage dès qu'ils seront parvenus à s'en réapproprier le sens et à le faire à nouveau en eux et à eux-mêmes fructifier : « Le souci de l'âme signifie : la vérité n'est pas donnée une fois pour toutes, elle n'est pas non plus l'affaire d'un simple acte d'intelligence et de prise de conscience, mais une praxis continue l'examen, de contrôle et d'unification de soi-même, qui engage et la vie et la pensée. »Si l'âme est bien « ce qui en l'homme est capable de vérité », la grandeur de Platon, et avec lui tout le monde grec, fut de n'avoir jamais dissocié découverte du vrai – Patočka parle à maintes reprises du « regard dans ce qui est » – et formation de soi par une paideia dont l'âme est l'infatigable instigatrice. La trouvaille est bien mince, penseront sans doute certains, au regard des grandes questions contemporaines, tandis que d'autres craindront de découvrir dans ce souci l'appel à un réveil d'ordre « spiritualiste », au sens où l'entendit par exemple Hermann von Keyserling voyant dans la culture « une forme de la vie, en tant d'expression immédiate de l'esprit » ; et dans l'esprit « le "principe du Sens" dans l'homme, l'origine de toute création, de toute forme, de toute initiative, de toute transmission et, subjectivement, de toute compréhension ». La force de l'intuition visionnaire de Patočka est pourtant là : dans la certitude que Platon a bien encore quelque chose à enseigner aux Européens, invités par lui à reprendre soin de leur âme, trop longtemps délaissée au profit des grands travaux spéculatifs accomplis pour le bien supposé de l'humanité. vient un moment où c'est l'humanité qui a besoin d'être soignée en chacune des âmes européennes qu'elle a désertée : « Retour amont », comme disait René Char.
    C'est aussi l'âme, telle que la conçut la tradition philosophique issue de Platon, est moins une substance extrêmement ténue dotée d'immortalité qu'une force de dégagement inlassable et continue dont se prévaut toute tradition. Elle seule peut donc redonner aux Européens un sens de la continuité fracturé par la modernité. Elle seule peut faire que cet héritage retrouvé se déploie à nouveau en universalité : quel homme sur terre n'aspire pas à conserver ou retrouver son âme ? Ce nouveau parti universaliste proposé par Patočka n'est pas pour autant gagné car, si l'âme est bien en chaque homme une force d'insoumission aux contingences temporelles, le soin qu'on lui doit reste dans es formes marqué par le paysage culturel au sein duquel il a été ou non décidé de faire de ce souci un objectif premier. Peut-on réhabiliter le soin porté à l'âme sans devoir aussi s'interroger sur les formes sous lesquelles cet idéal pourrait être en Europe remis en chantier ? Or, quel philosophe oserait aujourd'hui encore affirmer face au monde que la Grèce a été la « paideia de l'humanité » (Jaeger) s'il est avéré que le type d'homme qu'elle a contribué à façonner ne peut plus servir de modèle au reste de l'humanité ? Tout philosophe est aujourd'hui tiraillé – et cela se ressent chez Patočka – entre sa fidélité aux Grecs dont il sait avoir hérité les raisons qu'il a de philosopher, et la certitude acquise au contact du monde qu'il ne peut plus proposer à l'humanité un idéal-type par lequel elle ne se sent pas ou plus totalement concernée : « Le chef-d’œuvre des Grecs fut l'Homme ; les premiers, ils comprirent qu'éducation signifie modelage du caractère humain selon un idéal déterminé. (...) Mais qu'est-ce que l'homme idéal ? C'est le type universellement valable d'humanité auquel tous les êtres humains sont tenus de ressembler. » Quelle autre issue à ce dilemme que de prendre acte de ce qu'enseigne l'empiricité, au risque d'y perdre son titre de philosophe, ou de devoir comme Heidegger repenser le fondement même de l'humanisme européen hérité des Grecs ? Ce que ne fait pas Patočka, demeuré sur ce point plus fidèle à Husserl et à Platon qu'à l'écoute de Heidegger vers lequel auraient pourtant dû le porter ses intuitions premières.

    De même se demande-t-on souvent, lisant cette fois-ci Jean-François Mattéi, si le vide qui est aujourd'hui celui du regard européen, aveugle à son identité propre comme à la culture qu'il a contribué à édifier, tient vraiment à la perte de sa dimension « transcendantale » – perte de l'héritage platonicien et kantien donc – ou à ce que ce type de regard, porteur d'une espérance quasi messianique, comportait aussi en lui une menace de déréliction, de perversion qu'il n'a pas su à temps conjurer : comment, sans cela, se serait-il vidé de son acuité, de sa perspicacité ? N'était-ce pas un leurre de supposer que l'inquiétude caractérisant ce regard puisse être indéfiniment calmée par le franchissement des limites et l'exploration des lointains ? N'est-ce pas pour avoir privilégier un aspect plutôt que l'autre de l'activité théorique – l'abstraction spéculative au détriment de la contemplation sereine – que l'âme a cessé d'être en souci d'elle-même ? N'était-il pas dès lors inévitable, l'épuisement de ce regard dont la percée, devenant chaque jour plus incisive, plus tranchante, plus indiscrète aussi, se poursuivait à l'infini sans se donner les moyens d'un retour vers le plus familier, le plus humain ? De cette capacité de retour naissent pourtant les œuvres de culture, livrées à la contemplation des humains. N'est-ce pas enfin ce regard qui, s'abandonnant à sa propre démesure, a contribué à façonner un type d'homme, moderne et européen, devenu incapable de se situer entre le proche et le lointain ?

     

    Françoise Bonardel – Des héritiers sans passé, 2010
    Chapitre 7. – Vers une mutation typologique
    L'Europe sauvée par sa culture ?
    Les Éditions de la transparence, p. 165-171.

    http://frontdelacontre-subversion.hautetfort.com/archive/2015/04/07/francoise-bonardel-l-europe-sauvee-par-sa-culture-5599101.html#more

  • Immigration : l’Europe inconséquente (article paru dans L’Action Française 2000, 07 mai 2015)

    L’arrivée massive de migrants pose la question des possibilités matérielles de l’accueil, mais aussi celle de la civilisation.

     

    Le mirage d’un Occident riche et généreux, entretenu par une paix effective et des systèmes sociaux aberrants car en faillite et injustes (un paysan français à la retraite ne touche pas, en revenus sociaux, ce que peut toucher un étranger n’ayant jamais cotisé), aboutit à transformer l’Italie, la France, l’Espagne, l’Angleterre en pays producteurs de bidonvilles, de maladies et de délinquance : est-ce le propre de nations civilisées que de permettre que des scandales à ciel ouvert comme celui de Calais, entre cent autres exemples, puissent exister ? Est-il concevable que le respect de la dignité humaine dont se prévalent nos dirigeants, rentrant en collision, avec la réalité économique et l’absurdité des règles administratives, laissent des centaines et des milliers d’abandonnés retrouver en France et en Europe la misère qu’ils fuyaient ?L’humanisme confortable perd son sens

    Et en même temps, est-il concevable que toute l’Afrique subsaharienne se déverse par la Libye et les côtes méditerranéennes, profitant des conflits que nous avons intelligemment déclenchés et attisés, alors que la seule pauvreté ne suffit pas à justifier ces exodes ? Tous les migrants sont loin de fuir une vie impossible – quand bien même leur sort là-bas et ici doit nous émouvoir. Mais face à cette immigration humanitaire, l’humanisme confortable de l’Europe perd son sens : nous ne pouvons pas à la fois souhaiter recoloniser l’Afrique, livrée à tous les appétits capitalistes sous prétexte d’aide au développement et d’exploitation des "opportunités de croissance", prétendre y intervenir diplomatiquement et militairement (et à quel point !) , et accepter que ces nations se vident de leurs occupants uniquement parce que nous refusons d’établir clairement des pouvoirs forts, avec des règles précises, en transcendant les intérêts commerciaux.

    L’humanisme larmoyant de l’Europe, qui déclenche des catastrophes humanitaires, est une farce : une fois encore, les élites financiarisées sont promptes à s’émouvoir mais très lentes à se réformer, promptes à condamner ceux qui s’inquiètent à juste titre d’un exode mais très lentes à financer la réception des migrants, promptes à accueillir une population qui appauvrit les nations mais très lentes à donner les mandats nécessaires à une intervention qui permettrait de mettre fin au trafic d’êtres humains. C’est tout Frontex qui doit être réformé, c’est l’espace Schengen qui doit être repensé, c’est la politique libyenne qui doit radicalement changer et, par dessus tout, c’est une question de civilisation qui doit être posée : où est le véritable bien commun ? Où est la juste charité, puisque les autorités spirituelles interviennent dans le débat ? Quel sens y a-t-il à laisser prospérer une sinistre économie de la migration, à laisser l’Afrique dans son dénuement ? L’Europe, la France, n’a pas actuellement les capacités d’accueillir réellement. C’est là-bas qu’il faut bâtir de justes conditions de vie.

    Philippe Mesnard

    Action Française 2000

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Immigration-l-Europe-inconsequente

  • Un comble : à Londres l’immigration inquiète les immigrés

    Maintenant que beaucoup d’immigrés vivent confortablement dans la capitale londonienne, ils ne souhaitent pas être dérangés par leurs congénères. Mais puisque ce sont des immigrés qu’ils le disent… Ils ne sont pas taxés de raciste !
    Reportage d’Euronews sur le sujet :

    http://www.contre-info.com/

  • La Russie présente son nouveau char, le Armata T14

    Le char ArmataT-14 était dans les rues de Moscou le 5 mai 2015, lors des répétitions du défilé de la « Victoire » du 9 mai.

    Il sera officiellement dévoilé ce samedi à l’occasion des célébrations du 70 ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, et devrait être produit en série à partir de 2016, à raison d’environ 500 exemplaires par an.

    L’apparition de ce nouveau char russe peut être significative parce qu’il est le premier à voir le jour depuis la fin de l’Union soviétique (URSS). Cela montrerait les capacités militaro-industrielles de la Russie dans le contexte tendu du conflit dans l’Est ukrainien.

    La particularité de ce char est que sa tourelle est inhabitée.
    Les membres d‘équipage se trouvent dans une capsule blindée à couches multiples séparée des munitions. Ils seraient donc mieux protégés que dans n’importe quel autre char au monde.

     

    Le T-14 pourrait atteindre 75 km/h sur route. Sa puissance de feu est grande, car il disposerait d’un canon de 125 mm à chargement automatique, capable d’abattre des avions ou des hélicoptères à basse altitude selon les médias russes.

    Le fabricant, la société russe Uralvagonzavod, n’a rien dévoilé du T-14 sur son site internet, le char est toujours absent du catalogue de blindés. Mais selon certains experts des questions de défense, l’automatisation de la tourelle pourrait ouvrir la voie à la conception d’un char sans équipage, robotisé, entièrement contrôlé à distance.

    Source

    http://www.contre-info.com/la-russie-presente-son-nouveau-char-le-armata-t14#more-37817

  • Viktor Orbán dit m… à l’Europe

    Je trouve inadmissible qu’un organisme supranational se mêle de définir ce qui est bien ou mal pour un pays. Seul le Conseil constitutionnel d’une nation doit avoir le dernier mot et aucune cour ou autorité internationale ne doit se prononcer sur la légalité d’une loi.

    Le charismatique (ou sulfureux, barrez la mention inutile suivant vos affinités politiques) Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, a évoqué le rétablissement de la peine de mort. Aussitôt, M. Juncker l’a sèchement rappelé à l’ordre. Mais le président de la Commission européenne a outrepassé ses droits car rien, dans la Constitution de l’Union européenne, n’interdit à un pays membre d’exécuter ses criminels. Par contre, le Conseil de l’Europe, organisation parallèle, plus contraignante (et surtout inutile, à mon sens), dont dépend la Cour européenne de justice, interdit, dans ses protocoles additionnels, la peine de mort. La France ne pourrait donc pas la rétablir même si le peuple le demandait à 99 % lors d’un référendum, sauf, bien sûr, à rompre les traités qui nous lient à la CEDH.

    M. Orbán ne s’est pas laissé démonter. Dans un deuxième discours, prononcé deux jours après le premier, il a indiqué que puisque la Hongrie était, après la Suède, le pays de l’Union européenne qui accueille le plus de réfugiés proportionnellement à sa population, il n’accepterait désormais plus aucun immigré sur son sol, la Hongrie n’ayant pas vocation à devenir le réceptacle de la misère du monde. Il a souligné que quels que soient les ordres, les règlements, lois et traités européens, les Magyars s’asseyaient dessus et resteraient maîtres chez eux.

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  • L’entretien de George Friedman par « Kommersant » | Sur Dedefensa.org

    Ce document fait suite aux déclarations de George Friedman, le fondateur et PDG du Think tank US « Stratfor »...

    Le site Dedefensa.org a publié l’entièreté du texte de l’interview de George Friedman par le quotidien russe Kommersant du 21 décembre 2014 (dont ils avaient parlés lors de sa parution initiale le 22 décembre 2014). Ce travail a été fait à partir de la traduction anglaise que vient d’en donner Russia Insider. Ils écrivaient hier à ce propos :

    «“Russia Insider” a eu l’excellente idée de reprendre l’entièreté de l’interview de Friedman à “Kommersant” et de le traduire en anglais. (Voir RI, le 20 janvier 2015, traduction en anglais de Paul R. Grenier, de “US-Russia.org”.) Nous-mêmes avons décidé de traduire cette version anglaise en français, car elle nous a paru particulièrement importante:
    1) d’abord par les vérités indubitables qu’elle établit sur les responsabilités fondamentales de la crise ukrainienne; ensuite, 
    2) parce qu’elle développe une conception géostratégique qui est celle de l’“establishment” US, et du Système lui-même à la lumière de l’idéal de puissance, avec son impeccable logique interne mais aussi et surtout avec ses distorsions fondamentales de conception et de vision du monde (y compris celle qui est attribuée à la Russie). 
    Tout cela explique la marche des événements vers l’inéluctabilité d’une crise majeure, sinon finale, dont la responsabilité sera tout entièrecelle des USA, c’est-à-dire celle du Système. Pas de surprise, certes, mais il est bon d’en avoir la documentation quasi-officielle et abondante.»

    Voici donc la traduction intégrale de l’interview, avec bien entendu la reprise de la première partie déjà présente dans le texte du 21 janvier 2015...

    Kommersant : «Dans vos analyses, vous vous référez à la fragmentation de l’Europe. Comment se manifeste cette fragmentation ?»

    George Friedman : «Durant la Guerre froide, les frontières en Europe ont été préservées. Il était entendu que, si l’on changeait quelque chose, une déstabilisation s’ensuivait. Une fois la Guerre froide terminée, le bouleversement des frontières a commencé avec la Yougoslavie. Ensuite, il y a eu les changements de facto dans les frontières des pays du Caucase. Très récemment, 45% des Écossais ont voté pour l’indépendance. Les Catalans veulent aussi leur indépendance.

    »Dans le contexte de ce mouvement de fond, je ne pense pas que la situation ukrainienne (où une partie du pays est attirée par un rapprochement avec l’UE tandis que l’autre veut être proche de la Russie) est unique. La situation ukrainienne prend parfaitement sa place dans les tendances centrifuges que nous avons observées en Europe depuis un certain temps. Bien entendu et jusqu’à récemment, personne ne pensait à la question des rapports entre l’Angleterre et l’Écosse, qui semblait être réglée depuis 300 ans, et qui est réapparue de façon si soudaine et urgente. En d’autres mots, la crise ukrainienne, si elle est connectées avec la situation russe, est aussi une partie d’un processus qui marque la crise européenne elle-même.»

    Kommersant : «Les politiciens européens disent que ce qui a causé la déstabilisation de l’Europe c’est l’action de la Russie en Ukraine.»

    George Friedman : «Les Européens sont très fiers de ce qu’ils nomment leur “exceptionnalité”. Cela implique qu’ils se sont débarrassés de toute menace de guerre interne, depuis au moins un demi-siècle, et qu’ils ont vécu dans un monde de stabilité et de prospérité. Mais jusqu’aux années 1990, l’Europe a vécu, en fait, sous l’occupation conjointe des USA et de l’URSS. Et puis, il y a eu la Yougoslavie, et puis le Caucase. Le continent européen n’a jamais été complètement pacifié.»

    Kommersant : «Mais les officiels US, aussi bien que les directions des États-membres de l’UE, ont justifié leur politique très dure contre la Russie par le fait que, avec l’annexion de la Crimée, la Russie a “redessiné des frontières par la force” depuis la Seconde Guerre mondiale.»

    George Friedman : «Les Américains savent que c’est un non-sens. Le premier exemple de changement des frontières par la force a été la Yougoslavie. Et le Kosovo fut seulement l’achèvement du processus. Et les USA sont directement impliqués dans ce processus.»

    Kommersant : «Quel est le but de la politique US pour ce qui concerne l’Ukraine ?»

    George Friedman : «Durant les cent dernières années, les Américains ont poursuivi avec constance une politique étrangère très consistante: empêcher quelque nation que ce soit de constituer une trop grande puissance en Europe. D’abord, les USA ont cherché à empêcher l’Allemagne de dominer l’Europe, ensuite ils ont cherché à limiter l’influence de l’URSS.

    «L’essence de cette politique est ceci: maintenir aussi longtemps que possible un certain rapport de forces en Europe [qui les avantage], en aidant les partis les plus faibles, et lorsque le rapport de forces existant était [ou est] sur le point d’être modifiée, – en intervenant au dernier moment. Ce fut le cas durant la Première Guerre mondiale, lorsque les USA intervinrent seulement après l’abdication du tsar Nicolas II en 1917 pour éviter que l’Allemagne s’affirmât d’une façon prééminente. Durant la Deuxième Guerre mondiale, les USA ouvrirent un second front très tardivement (en juin 1944), après qu’il fût devenu évident que les Russes allaient l’emporter sur les Allemands.

    »Par-dessus tout, l’alliance potentiellement la plus dangereuse, selon le point de vue des USA, a toujours été une alliance entre la Russie et l’Allemagne. Cela serait une alliance entre la technologie et le capital allemands avec les ressources naturelles et humaines de la Russie.»

    Kommersant : «Aujourd’hui, que croyez-vous que les USA tentent de contenir ?»

    George Friedman : «Aujourd’hui, les USA cherchent à bloquer l’émergence d’un ensemble d’hégémonies régionales potentielles : la Serbie, l’Iran, l’Irak. En même temps, les USA utilisent des attaques de diversion. Par exemple, dans une bataille, quand l’ennemi est sur le point de parvenir à une victoire, vous le frappez de façon à déstabiliser son avantage. Les USA ne cherchent pas à “vaincre” la Serbie, l’Iran ou l’Irak, mais ils cherchent à créer le chaos dans ces zones pour empêcher ces pays de devenir trop forts.»

    Kommersant : «Et pour ce qui est de la Russie, quelle tactique utilisent-ils ?»

    George Friedman : «La fragmentation de l’Europe est accompagnée par l’affaiblissement de l’OTAN. Les pays européens n’ont pratiquement par de réelles armées qui leur soient propres. Dans l’alliance, seuls les USA sont puissants en termes militaires. Dans le cadre de l’affaiblissement de l’Europe, la puissance relative de la Russie a considérablement grandi.

    »L’impératif stratégique de la Russie est d’établir une zone de sécurité la plus profonde possible sur ses frontières occidentales. Par conséquent, la Russie a toujours été particulièrement sensibles à ses relations avec la Biélorussie, l’Ukraine, les pays baltes et les autres pays d’Europe de l’Est. Ils sont d’une très grande importance pour la sécurité nationale de la Russie.

    »Au début de cette année [2014], il existait en Ukraine un gouvernement assez pro-russe mais très faible. Cette situation convenait parfaitement à la Russie: après tout, la Russie ne voulait pas contrôler complètement l’Ukraine ni l’occuper; il était suffisant pour elle que l’Ukraine ne rejoignît ni l’OTAN ni l’UE. Les autorités russes ne peuvent tolérer une situation où des forces militaires occidentales seraient stationnées à une centaine de kilomètres de Koursk ou de Voronezh.

    »Les USA, pour leur part, étaient intéressés par la formation d’un gouvernement pro-occidental en Ukraine. Ils voyaient que la puissance russe augmentait et ils cherchaient à empêcher la Russie de consolider cette position dans l’espace post-soviétique. Le succès des forces pro-occidentales en Ukraine devait permettre de contenir la Russie.

    »La Russie définit l’événement qui a eu lieu au début de cette année [en février 2014] comme un coup d’Etat organisé par les USA. Et en vérité, ce fut le coup [d’État] le plus flagrant dans l’histoire.»

    Kommersant : «Vous parlez bien de la liquidation de l’accord du 21 février [2014], c’est-à-dire du processus Maidan ?

    George Friedman : «Tout le processus. Après tout, les USA ont soutenu ouvertement les groupes des droits de l’homme en Ukraine, y compris par des soutiens financiers. Pendant ce temps, les services de renseignement russes rataient complètement l’identification de cette tendance et sa signification. Ils n’ont pas compris ce qui était en train de se passer, et quand ils ont enfin réalisé ils se trouvèrent incapables de stabiliser la situation, et ils firent une mauvaise évaluation de l’état d’esprit dans l’Est de l’Ukraine.»

    Kommersant : «En d’autres mots, la crise ukrainienne est le résultat de la confrontation entre la Russie et les USA ?»

    »Vous avez là deux puissances: l’une veut une Ukraine neutre, l’autre une Ukraine qui forme un élément d’une ligne de restriction de l’expansion russe. On ne peut dire que l’une des deux parties se trompent: tous les deux agissent selon leurs intérêts nationaux. Il y a juste le fait que leurs intérêts nationaux sont antagonistes.

    »Pour les Américains, comme je l’ai dit, il est important d’empêcher l’émergence d’une hégémonie en Europe. Récemment, les USA ont commencé à s’inquiéter des intentions et du potentiel de la Russie. La Russie est en train d’évoluer de la position défensive qu’elle avait depuis 1992 vers une restauration de son influence. Il s’agit d’une divergence des intérêts nationaux de deux grandes puissances»

    Kommersant : «Quels actes du côté russe pourraient avoir causé la préoccupation des USA ?»

    George Friedman : «La Russie a commencé à entreprendre certaines initiatives que les USA considéraient comme inacceptables. D’abord en Syrie. C’est là que les Russes démontrèrent aux Américains qu’ils étaient capables d’influer sur les processus en cours au Moyen-Orient. Les USA ont assez de problèmes au Moyen-Orient sans y ajouter la concurrence des Russes.

    »Les Russes sont intervenus dans les processus du Moyen-Orient parce que, entre autres raisons, ils espéraient acquérir une capacité de levier pour influencer la politique étrangère des USA dans d’autres domaines. Mais ils ont fait une erreur de calcul. Les USA ont pensé qu’ils cherchaient à s’opposer à eux.

    »C’est dans ce contexte que l’on doit évaluer les événements en Ukraine. Apparemment, les Russes n’ont pas bien mesuré avec quelle hostilité les USA percevraient leur action [en Syrie] , ou bien ils n’ont pas vu la capacité des USA à trouver aisément des contre-mesures. C’est dans cette situation que les USA ont observé la Russie et en sont arrivés à conclure qu’ils pouvaient au moins prendre cette mesure de riposte : l’instabilité en Ukraine.»

    Kommersant : «Donc, vous pensez que l’Ukraine est une sorte de revanche sur la Syrie ?»

    George Friedman : «Non non, pas une revanche. Mais l’intervention des Russes dans le processus syrien, alors que les USA étaient encore en train de traiter les problèmes d’Irak, et qu’ils négociaient avec l’Iran ... A Washington, beaucoup de gens ont eu l’impression que les Russes voulaient déstabiliser la position US déjà bien fragilisée au Moyen-Orient, – Une région d’une importance capitale pour les USA.

    »A propos de cette question, il y avait deux points de vue différents à Washington : celle selon laquelle les Russes essayaient maladroitement de jouer un rôle [pour faire les importants], et celle selon laquelle ils avaient trouvé un point faible dans la position des USA et qu’ils essayaient d’en tirer avantage. Je ne suis pas en train de dire que l’intervention en Syrie de la Russie est la cause de la crise ukrainienne, cela serait simplifier et caricaturer. Mais cette intervention a achever de faire pencher la balance de l’opinion prédominante à Washington vers l’idée que la Russie était un problème. Et alors, que fallait-il faire? Il valait mieux ne pas les affronter directement au Moyen-Orient, il fallait orienter leur attention vers un problème nouveau dans une autre région.

    »Bien sûr, tout cela est très simplifié, c’est beaucoup plus complexe dans la pratique mais la cause et l’effet sur les relations sont exactement comme je le dis. Le point central, l’argument fondamental, c’est que l’intérêt stratégique des USA est d’empêcher la Russie de devenir hégémonique. Et il est dans l’intérêt stratégique de la Russie de ne pas permettre aux USA de venir jusque sur ses frontières...»

    Kommersant : «Selon vous, quelle est l’idée qui se trouve derrière les sanctions US ? Les autorités russes disent que les USA veulent parvenir à un changement de régime en Russie.»

    George Friedman : «Le but des sanctions, c’est, – avec un minimum de dommages pour les USA et des dommages un peu plus conséquents pour l’Europe, – de faire pression sur la Russie de façon à ce qu’elle capitule et remplisse les conditions exigées par les USA.

    »Les sanctions démontrent la puissance des USA. Et les USA sont très heureux d’en faire usage contre les pays qui n’ont pas les moyens de répondre et de riposter d’une façon adéquate. C’est aussi une opportunité pour “réaligner” les Européens. Je ne pense pas que le but principal des USA soit le changement de régime en Russie. Le but principal, c’était de limiter le plus possible les capacités de manœuvre des autorités russes, ce qui est effectivement en train de survenir. Mais il y a bien sûr d’autres facteurs qui jouent un rôle, comme par exemple le ralentissement de l’économie russe et la chute du prix du pétrole.»

    Kommersant : «En Russie, beaucoup disent que les prix du pétrole ont été manipulés par une conspiration entre les USA et les pays du Golfe.»

    George Friedman : «Il est toujours plus facile d’expliquer une difficulté par une référence à des actions délibérées d’autres personnes. Il est un fait qu’un certain nombre de pays, dont la Chine, l’Inde et le Brésil, ont réduit leurs prévisions pour ce qui concerne leur rythme d’expansion économique. Et, par ailleurs, l’Europe est au niveau zéro pour sa croissance. Et là-dessus, une révolution se développe dans le secteur pétrolier, et le volume de pétrole disponible grandit.

    »La chute des prix du pétrole était inévitable. Qu’est-ce que vous pouviez attendre d’autre ? Mais vous [vous, Russes] avez construit toute votre stratégie économique non seulement sur un prix levé du pétrole, mais aussi sur l’exportation des ressources d’énergie en tant que telles. Cela vous rend si vulnérables ! Vous auriez dû employer les 10 ou 15 dernières années de rentrées importantes de la vente des ressources d’énergie à la diversification de l’économie, mais votre gouvernement n’a pas fait cela.»

    Kommersant : «Peut-on attendre une amélioration des relations entre les USA et la Russie après les prochaines élections présidentielles US ?»

    George Friedman : «En Russie, vous personnalisez trop la politique américaine. Aux USA, le président est seulement une des institutions du pouvoir, il n’est pas tout-puissant. Obama est aussi pieds et poings liés que ses prédécesseurs. Si au Moyen-Orient des groupes comme l’“État Islamique” se développent à un rythme très rapide, peu importe que le président soit démocrate ou républicain, – il devra intervenir avec force contre eux.

    »Aucun président américain ne peut se permettre de rester assis sans rien faire si la Russie devient de plus en plus influente. Les actions de la Russie au Moyen-Orient ou, disons, dans le cas de l’asile politique accordée à Edward Snowden, ont été perçues aux USA comme des attaques directes contre les intérêts US. N’importe quel président doit réagir contre cela. Il y a trois ans, dans un de mes livres, je prédisais que dès que la Russie commencerait à accroître sa puissance et à montrer cet accroissement, une crise éclaterait en Ukraine. C’était évident.»

    Kommersant : «Que croyez-vous qu’on puisse dire du rapprochement entre la Russie et la Chine ?»

    George Friedman : «La Chine a beaucoup de problèmes qui lui sont propres, – freinage de la croissance, inflation élevée, chômage. Il n’y a aucun cadeau à espérer de Pékin. Et la construction du pipeline vers la Chine, où les autorités russes vont devoir dépenser beaucoup d’argent, n’aura probablement aucun impact tangible sur l’économie russe.»

    Kommersant : «Comment croyez-vous que la situation en Ukraine va se développer?»

    George Friedman : «La Russie ne fera aucune concession sur la Crimée, c’est évident. Mais je pense qu’elle aura de sérieux problèmes pour assurer le ravitaillement et la subsistance de la péninsule. D’autre part, elle ne peut pas reculer sur certaines de ses positions vis-à-vis de l’Ukraine. Elle ne peut pas permettre à des forces militaires occidentales de stationner sur le territoire ukrainien. C’est un cauchemar pour la Russie, avec fort peu de possibilités de manœuvres.

    »Les USA vont devoir prendre une décision stratégique, pas maintenant mais dans le futur, soit pour intervenir plus activement en Ukraine, ce qui présente beaucoup de difficultés, soit pour construire une nouvelle alliance, – au sein de l’OTAN ou hors de l’OTAN, – avec la Pologne, la Roumanie, les pays baltes et, par exemple, la Turquie. Cela a déjà commencé à se former, doucement mais cela a commencé. Et c’est quelque chose que les Russes n’accepteront pas, – un “cordon sanitaire”. Pour les USA, l’essentiel n’est pas de contrôler l’Ukraine; l’essentiel est que les Russes ne la contrôlent pas.

    »Beaucoup dépendra de Kiev. Le gouvernement de Kiev est le maillon faible. S’il se fragmente, – ce qui, de façon assez surprenante, n’est pas encore arrivé, – alors les Russes essaieront de faire tourner les choses en leur faveur.

    »Mais la question principale est bien de savoir si la Russie peut évoluer dans tout cela en n’éclatant pas. Elle fait face désormais à tous les facteurs qui ont conduit à l’effondrement de l’Union Soviétique: l’absence d’un système de transport efficace; une attitude de scepticisme dans beaucoup de régions du pays pour la capitale, du Caucase à l’Extrême-Orient; mais la chose principale est une économie qui ne fonctionne que dans certaines circonstances, – essentiellement, le prix de l’énergie élevé. Vous n’avez qu’un seul produit, et il est aujourd’hui en offre excessive sur le marché global. »

    http://www.scriptoblog.com/index.php/archives/le-meilleur-du-web/60-geopolitique/1698-l-entretien-de-george-friedman-par-kommersant-sur-dedefensa-org

  • TVL : Adriano Scianca : la Casapound ou la reconquête culturelle et sociale en Italie.

  • Face à la submersion migratoire de l’Europe, Nigel Farage veut s’inspirer de l’exemple australien

     

    Il bat la campagne, à la pêche aux voix. Celui qui mène un combat contre l’immigration sait la tâche ardue, mode de scrutin oblige. Pourtant, Nigel Farage, 51 ans, leader du UKIP, UK independance party depuis 2006 a fait passer son parti de perturbateur anecdotique à une force politique qui compte et qui fait de plus en plus d’adeptes.

    face à la submersion migratoire de l’Europe, le message de Nigel Farage est clair :

    Nous ferons campagne pour que ce pays ait un système de points, à la façon australienne, afin de décider de qui peut s’installer dans notre pays

    http://fr.novopress.info/