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Europe et Union européenne - Page 884

  • Pegida Vlaanderen a bien l’intention de manifester ce lundi à Anvers malgré l’interdiction de Bart De Wever

     

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    Pour la troisième fois consécutive, Bart De Wever, bourgmestre (maire) d’Anvers et président de la NVA, a interdit la manifestation de PEGIDA Vlaanderen, la branche flamande de Pegida. Mais, cette fois-ci, les organisateurs de la manifestation ont bien l’intention de se rassembler malgré l’annonce d’interdiction.
    « M. De Wever a eu bien assez de temps pour organiser la sécurité d’une telle manifestation », répond Rudy Van Nespen, le porte-parole de Pegida Vlaanderen. 

    De son côté, le bourgmestre d’Anvers a déjà déclaré aux médias qu’il ferait intervenir la police pour disperser les manifestants et empêcher la manifestation.

    Ce qui n’impressionne pas les dirigeants de Pegida Vlaanderen qui, sur Facebook, donnent des conseils et des avis juridiques en cas d’arrestation par la police.

    http://www.medias-presse.info/pegida-vlaanderen-a-bien-lintention-de-manifester-ce-lundi-a-anvers-malgre-linterdiction-de-bart-de-wever/26798

  • Vladimir Poutine : « l'ours de la Taïga russe se dresse face aux Etats-Unis » (2/2) – VOSTFR

  • Ukraine : Entretien avec Guillaume Lenormand, un Français volontaire dans le Donbass

    Loin des décisions prises en haut lieu, il se trouve de jeunes Européens, qui par idéalisme, par conviction politique, par idéal, ont décidé d’aller se battre en Ukraine et en Novorossia dans un camp ou dans un autre. Ce fût le cas de ces volontaires partis soutenir la révolution de Maïdan, par conviction nationalistes-révolutionnaires. C’est également le cas de cette poignée de Français, partis aux côtés d’autres Européens dans le Donbass défendre les partisans de Novorussia contre les forces armées ukrainiennes et les milices .

    Rencontre avec Guillaume Lenormand, qui s’est engagé il y a plusieurs mois déjà dans le Donbass, au nom d’un idéal Européen et anti-impérialiste. Pour connaitre les raisons de son engagement, mais pour avoir également son avis sur la situation, son ressenti, loin des interprétations de salon que peuvent en faire les médias occidentaux trop souvent cantonnés à reprendre des dépêches AFP.

    Pouvez-vous expliquer les raisons de votre engagement en Ukraine et en Novorossia ?

    Guillaume Lenormand : Pour faire vite, je suis un militant nationaliste français, licencié en histoire, ayant fait un peu de tout (dont du dessin de presse sous le pseudonyme de Krampon).

    La politique en France me semblant une impasse, j’avais envie d’aller défendre mes idées sur le terrain, de la manière la plus simple et la plus radicale. La Novorossia représentant pour moi l’exemple-type d’une « révolte contre le monde moderne », il m’a semblé assez naturel de m’engager pour elle. Ou alors peut-être que, comme mes camarades, j’avais trop lu Corto Maltese, Dimitri et Jean Mabire.

    Quelle est la situation, à l’heure actuelle, en Novorossia ? Les accords de paix ont ils changé quelque chose ? Comment ont ils été perçu par la population ?

    Notre armée est en voie de régularisation, le commandement fait chaque jour de nouveaux progrès dans la coordination et l’organisation.

    Le moral est très haut (victoire de Debaltsevo) et nous pouvons compter sur l’expérience croissante de nos soldats. Malheureusement, toujours des carences en matériel et un manque de formation, avec parfois des conceptions militaires dépassées qui nous provoquent des pertes inutiles.

    Les accords de paix n’empêchent pas l’artillerie de faire trembler nos vitres chaque nuit et les blessés d’arriver chaque jours plus nombreux à l’hôpital…

    Ces accords sont du vent, comme d’habitude.

    La seule paix possible s’achètera par notre victoire finale ou notre écrasement total.

    Pouvez-vous nous décrire votre quotidien, depuis votre arrivée, et les différentes étapes de votre parcours ?

    Il faut prendre conscience que nous menons une guerre dans des conditions très différentes de celles de l’OTAN.

    Il n’y a pas le confort et la logistique que l’on peut trouver dans les armées de l’Occident. La nourriture est frugale, les soldats sont exposés au manque d’hygiène, au froid, aux privations diverses, dans des conditions qui nous rappellent parfois d’autres temps.

    Tenir une position, une tranchée, un bunker boueux ou un block-post n’a rien d’exaltant, quand aux missions d’infiltration ou de combat, elles se font avec très peu de moyens, les munitions sont insuffisantes.

    Si vous êtes blessé, vous ne disposez que rarement d’une évacuation rapide. Il faut composer avec tout cela, s’endurcir et devenir rustique. L’entraînement et le travail « sur le terrain » ont été pour moi simultanés, et j’ai eu l’occasion de faire une grande variété de choses différentes.

    Comment votre famille , vos amis perçoivent-ils cet engagement « la peau au bout du fusil » ?

    Ils sont inquiets, c’est normal. Ils voudraient me revoir entier. Mais ils sont également fiers et soutiennent ma cause. C’est l’essentiel. Certains sont plutôt pro-ukrainiens, mais leur amitié transcende ces barrières idéologiques et ils me soutiennent moralement.

    Vous êtes plusieurs volontaires français actuellement, regroupés derrière l’unité continentale . Qu’est ce que c’est ? Comment cela évolue sur le terrain ?

    Unité Continentale disposait d’un groupe français de taille variable (environ 8 soldats, en plus d’un groupe serbe et d’un groupe espagnol) et d’une unité médicale française.

    Il y a eu récemment des développements. Des désaccords avec le commandement d’Unité Continentale ont mené la plupart des derniers volontaires français à la quitter. Ils sont actuellement une petite dizaine à se redéployer dans différents secteurs, selon leurs préférence.

    Avez vous vous même été sur le Front ? Vous avez été blessé il me semble ?

    Lorsque l’on parle de front, la plupart des gens s’imaginent un spectacle hollywoodien, des combats intenses et constants, du spectacle…

    Ils ne réalisent pas que dans 99% des secteurs, le front n’est constitué que par une chaîne de block-posts et de positions enterrées.

    Le contact avec l’ennemi a souvent été rompu et celui-ci, dans bien des cas, se situe à des kilomètres. Il faut donc aller le « chercher ».

    Le front, c’est une longue attente, un quotidien triste, gris, bien peu glorieux, entrecoupé de très brefs moments de chaos et d’adrénaline. J’ai connu plusieurs fronts, de Donetsk à Debaltsevo et Marioupol.

    J’ai participé (en désobéissant à mes commandants) à quelques actions « agressives ».

    Enfin, j’ai été blessé, mais seulement légèrement. Ce jour là, plusieurs de mes camarades ont été tués et d’autres blessés gravement, je m’estime donc très chanceux.

    En France, les médias mainstream ont une vision particulière de l’Ukraine et ne comprennent pas le séparatisme. La Russie a t-elle l’influence que les médias occidentaux décrivent ?

    A vous de l’expliquer. Au Donbass, nous sommes géographiquement, culturellement et linguistiquement en Russie. Dissocier le Donbass et son peuple de la Russie, serait aussi bête que s’offusquer que la France soutienne une rébellion séparatiste au Québec ou en Wallonie, par exemple.

    Pour autant que je puisse en juger, c’est le peuple russe qui aide directement le Donbass, par l’envoi de volontaires et de matériel acheté dans des surplus ou des magasins de sport.

    L’État russe, lui, agit sur un plan diplomatique, il ne faut donc pas tout confondre. On ne passe pas la frontière impunément, la légalité est respectée.

    Pour vous, comment sortir de cette crise, qui ressemble fort à une nouvelle guerre civile entre Européens ? Comment expliquez-vous ce déchirement qui parcourt une partie de la droite et de la gauche radicale en France ?

    Ce déchirement illustre la frontière qu’il y a entre ceux qui, d’une part, se perdent dans la défense d’une « forteresse occidentale » (aux valeurs progressistes, démocratiques et cosmopolites) et d’autre part, ceux qui ont entrepris la reconquête de notre continent.

    Cette reconquête, contre les banquiers et la mafia mondialiste, ne pourra débuter qu’à l’Est.

    Toute révolution nationaliste ne pourra être réalisée que par des hommes qui ont hérité d’une expérience militaire, qui ont laissé tomber les sempiternels débats inutiles ou les mollesses intellectuelles et renoué avec le feu de l’action et de la guerre.

    Quels que soient nos efforts, le futur de l’Europe passera par la violence, nécessairement. Après 6 mois de guerre ici, j’en suis d’autant plus convaincu.

    Quelles sont les besoins de la population civile dans le Donbass ? Des associations françaises travaillent-t-elles avec vous ?

    Les populations civiles manquent avant tout de médicaments. Même les produits pharmaceutiques les plus basiques font défauts. L’hôpital de Donetsk manque d’Oxygène. Un peu partout, les opiacés comme la morphine, le Tramadol, sont les premiers à faire défaut. Pour ce qui est des civils, ils continuent à tenir tête au quotidien, avec une dignité, un calme et une discipline remarquable.

    L’ordre règne, alors que dans la même situation, en France, ce serait déjà l’anarchie, avec pillages et violences…

    L’association française Novopole et les différents comités de soutien animés par exemple, par André Chanclu ou Alain Benajam, sont les principaux centre de solidarité française envers le Donbass.

    Breizh-Info

    http://fortune.fdesouche.com/375951-ukraine-entretien-avec-guillaume-lenormand-un-francais-volontaire-dans-le-donbass#more-375951

  • Le Parlement européen confie la politique d’immigration à Kyenge Kashetu

    Elle est l’emblème et la figure de proue du Grand Remplacement en Italie et en Europe. L’Italo-congolaise Cécile Kyenge Kashetu (photo), ancien ministre de l’intégration du gouvernement de gauche d’Enrico Letta, est désormais député européen.

    L’ardoise de 54.000 euros en voyages et restaurants qu’elle avait laissée en quittant le gouvernement italien, ses courses avec voiture officielle et gardes du corps dans les boutiques chic de Rome, tout cela a été recouvert d’un voile pudique. Kyenge est plus que jamais une grande autorité morale. Au Parlement européen, elle s’est immédiatement mise à militer pour « une approche prenant en compte le sauvetage des centaines de milliers de personnes tentant d’accoster aux frontières de son continent d’adoption » – car, à l’en croire, Mare nostrum et « Triton » n’allaient pas encore assez loin. Au début du mois, dans un entretien à Jeune Afrique, depuis son luxueux bureau bruxellois « égayé des couleurs mozambicaines de son canapé », elle rappelait son programme, qui est toujours le même : « Il faut ouvrir les frontières, ne pas remettre en cause l’espace Schengen et investir sur l’intégration ».

    On comprend l’émoi causé en Italie à l’annonce que le Parlement européen vient de faire de Kyenge un des deux rapporteurs (avec la Maltaise Roberta Metsola) du « rapport d’initiative stratégique sur la situation en Méditerranée et la nécessité d’une approche globale de l’Union européenne vis-à-vis des migrations ». Ce rapport « conduira dans les prochains mois à l’approbation d’une résolution qui constituera la position officielle du Parlement européen sur l’immigration ».

     

    L’intéressée s’est félicitée de cette nomination « intervenue à une large majorité des députés européens ». « Nous devons, a-t-elle précisé, dépasser l’approche en termes d’urgence selon laquelle le sujet a toujours été abordé jusqu’ici. Le flux des migrants qui traversent les frontières sud de l’Europe est un fait structurel et transnational […] qui doit être abordé en mettant au centre avant tout la défense de la vie humaine ».

    « Fait structurel », c’est-à-dire permanent ; « défense de la vie humaine », comprenez remorquage des bateaux de clandestins jusqu’aux côtes italiennes. Le quotidien Il Giornale commente avec raison : « Pendant que Kyenge étudie ses dossiers, les passeurs font déjà la fête. 2015 sera encore pour eux une année en or ».

    http://fr.novopress.info/183098/parlement-europeen-confie-politique-dimmigration-kyenge-kashetu/#more-183098

  • Marine Le Pen au Salon de l'Agriculture le 26/02 "Hollande a fait une croix sur l'agriculture"

  • Une justice d’apartheid en Yougoslavie

    Dans une démocratie digne de ce nom, la loi doit être la même pour tous, c’est le principe de l’égalité devant la loi. Elle ne saurait comporter d’exception. 
         Or, l’existence même du TPIY [tribunal pénal international pour la Yougoslavie] réservé aux Yougoslaves contredit ce principe d’universalité. 
         Le TPIY, c’est l’apartheid judiciaire : on poursuit les Serbes des exactions commises au Kosovo mais pas les Américains pour faire céder le gouvernement serbe sans risquer la vie d’un seul soldat allié, ont multiplié les crimes contre l’humanité contre les civils serbes : destructions d’écoles, d’hôpitaux, de centrales électriques, d’œuvres d’art, etc. 
         Dans une interview au Herald Tribune en date du 1er février 2001, Mme Del Ponte, procureur général du TPIY ne cache pas sa priorité : « Notre priorité est de poursuivre les génocides et les crimes contre l’humanité. Karadzic, Milosevic et Mladic doivent passer en jugement. C’est ça notre priorité actuelle. 
         Bien sûr, les 16 morts [suite au bombardement du quartier général de la télévision] ne sont pas sans importance, mais ils ne sont pas ma priorité. » 
         Une autre illustration de la partialité du TPIY se trouve dans le traitement par le TPIY et par Mme Arbour, procureur général auprès du TPIY avant Mme Del Ponte, d’un rapport de 150 pages concernant les crimes de guerre commis par les forces armées croates contre les Serbes dans la province de Krajina (200 000 personnes déplacées, 150 exécutions sommaires, plusieurs centaines de disparus). 
         Ce rapport, divulgué grâce à une fuite au New York Times (à la consternation des officiels du Tribunal), estimait que les assassinats croates et autres actes inhumains étaient « nombreux et systématiques », et qu’une « matière suffisante » était disponible pour rendre trois généraux croates, nommément désignés, responsables devant la loi internationale (New York Times, 21 mars 1999). 
         Mais l’article du New York Times rapporte aussi que les États-Unis, qui soutenaient le nettoyage ethnique des Serbes de Krajina par les Croates, non seulement ont défendu les Croates devant le Tribunal, mais ont refusé de communiquer les photos satellite des régions de Krajina attaquées par les Croates ainsi que les autres documents demandés. 
         Le résultat a été que les trois généraux croates cités dans le rapport sur l’Opération Tempête n’ont jamais été inculpés, et que – bien que le nombre de Serbes exécutés et disparus ait été au moins égal au chiffre des 241 victimes des Serbes cités dans l’inculpation de Milosevic – aucune inculpation parallèle du président croate Tudjman n’a jamais été dressée par le Tribunal. 
    Jacques Vergès 
    Pierre-Marie Gallos et Jacques Vergès, L’apartheid judiciaire. Le tribunal pénal international arme de guerre

  • Donbass, Débaltsevo. Les habitants témoignent [sous-titrage français]

  • De l’Ukraine à la Grèce, une Europe ni pacifiée ni prospère

    Bureaucratique, oligarchique, ploutocratique, notre union est un empire d'un genre particulier : l'empire du mou.

    La guerre civile dans l’est de l’Ukraine est en passe de prendre une nouvelle dimension. Notre duo comique Merkel-Hollande aura tenté l’impossible, un an après que l’Ukraine a fait sa « révolution », la deuxième de l’ère post-URSS, révolution dirigée contre la Russie et les oligarques corrompus, encouragée par les Européens et les États-Uniens, et soutenue par la CIA en sous-main, en violant le principe immémoriel des zones d’influence, ou des États tampons entre puissances, et le droit de la Russie à ne pas se sentir assiégée par ses ennemis.

    De bailout en plans de sauvetage, on en est toujours au même point avec la Grèce. Voilà cinq ans que ça dure. On est surpris d’apprendre que les réformes vitales tenant à la collecte des impôts, à l’évasion fiscale ou à la corruption n’ont pas été menées. Les Grecs ont beaucoup de torts, mais pourquoi les bailleurs de fond ont préféré exiger de baisser les salaires et les retraites ou démolir le système de santé ? Il est peu probable qu’Aléxis Tsípras osera refiler le mistigri de la dette à ses créanciers et mettre le pataquès dans la zone euro en déclarant son pays en faillite. Dommage.

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  • Ukraine : Analyse économique de la crise – Entretien avec Volodymyr Vakhitov

    Pour l’économiste ukrainien V. Vakhitov, les analyses de la crise politique ukrainienne exagèrent le poids de la tutelle russe. Le pays n’est pas aussi divisé qu’on l’affirme, partagé entre l’Ouest pro-européen et l’Est pro-russe. La révolte contre les autorités aujourd’hui est une protestation de grande ampleur contre un régime corrompu, qui confisque les richesses.

    La vie des idées : Les événements actuels en Ukraine, et tout particulièrement à Kiev, donnent l’impression d’un pays profondément divisé, au niveau politique, économique, social, géographique, et même culturel. À quel point cette image correspond-elle à la réalité ?

    V. Vakhitov : Je suis d’accord sur le fait qu’il y a une division économique et politique. Si vous analysez les élections de ces vingt dernières années, vous verrez que le pays se divise en deux, plus ou moins de part et d’autre du fleuve Dniepr : pro-communistes contre « nationalistes », Iouchtchenko contre Ianoukovitch, le Parti des régions contre Patrie, Timochenko contre Ianoukovitch, etc. Tout cela peut donner l’impression d’une division politique.

    Toutefois, si vous prenez une carte de la Rzeczpospolita [1] au XVIIIe siècle et que vous la superposez à une carte de l’Ukraine contemporaine, vous verrez que cette frontière imaginaire suit à peu près le tracé de la frontière Est de la Rzeczpospolita (exception faite de la Région des Trans-Carpates et de la Crimée). Cependant, cette division n’est ni géographique, ni économique, ni sociale. C’est plutôt une division mentale, entre les zones d’influence ’pro-occidentale’ et ‘pro-russe’.

     

    L’Est de l’Ukraine a toujours été plus riche en matières premières, surtout en charbon et en minerais ; c’est pourquoi l’Empire russe, puis ensuite l’URSS ont beaucoup investi dans son développement. L’Est est devenu plus industrialisé, plus urbanisé, plus densément peuplé, et la majorité de sa population a été employée dans de grosses usines liées aux industries lourdes. Il faut se rappeler que la doctrine industrielle soviétique se basait beaucoup sur les économies d’échelle et sur des liens étroits entre différents pays. Dans de nombreuses villes en Ukraine de l’Est, une majorité de la population pouvait être employée par un seul producteur géant dans la région. Après l’effondrement de l’URSS et la désintégration des liens économiques avec les ex-républiques soviétiques et les pays du Bloc soviétique, la production de nombreuses entreprises est devenue obsolète. En même temps, le développement d’institutions clés, comme la protection des droits de propriété, s’est déroulé à un rythme bien plus lent que celui de la privatisation et de la libéralisation des prix. De ce fait, il est devenu possible de mettre en place des plans de privatisation illégaux, et du coup de redistribuer la richesse entre les mains des gens les plus téméraires, audacieux et rusés — qui, par coïncidence, se trouvaient être des cadres du Parti communiste (‘cadres rouges’), du Komsomol (jeunes communistes) et des chefs de gangs criminels.

    À la fin des années 1990, les propriétaires d’énormes usines locales les ont vendues pour des bouchées de pain, utilisées comme entrepôts, ou perdues dans des accords de fusion et d’acquisition hostiles au profit de compétiteurs issus d’autres pays (principalement de Russie), ce qui a mené à leur fermeture définitive. Au cours de cette période, le nombre d’emplois à plein temps a été réduit presque de moitié.

    Le résultat est un problème profond de chômage et de salaires impayés qui frappent la totalité de la région, la dissolution du capital humain et la création d’une dépendance envers des entreprises qui sont souvent les seuls employeurs dans une région donnée. Les revenus ont chuté, tandis que la tendance à défendre les droits des ouvriers a été inhibée par des propriétaires d’usine qui contrôlaient les ouvriers en ne leur payant qu’un salaire de subsistance. Ces mêmes propriétaires contrôlant tous les médias locaux, le lavage de cerveau n’a pas cessé.

    Des formules comme ‘la fierté de l’ouvrier’, ‘la stabilité’, ‘les liens avec nos amis russes’, ‘le cœur industriel de l’Ukraine’, n’ont cessé de fleurir, avec pour conséquence la genèse d’un type particulier de population : pauvre, dépendante de l’employeur local, peu éduquée, comprenant de nombreuses personnes avec un passé criminel, mais toutefois très loyale à ses dirigeants locaux, quelles que soient leurs caractéristiques morales, et refusant (parfois agressivement) tout point de vue alternatif.

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