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Europe et Union européenne - Page 885

  • Horreur ! La Suisse est un pays… démocratique !

    L’Union européenne n’en croit pas ses yeux et les menaces sont prêtes à partir. Déjà Bruxelles s’échauffe contre Berne, coupable d’un délit qu’on ne saurait nommer.

    Mais qu’ont donc fait les Suisses pour provoquer le courroux des fonctionnaires qui nous gouvernent ? Quel plan machiavélique concocté par les descendants de Calvin, entre Vaud et fromage, est assez grave pour provoquer un conflit entre la Suisse et l’Union européenne ?

    Le Conseil fédéral, c’est-à-dire l’organe exécutif de la Confédération helvétique, a fait vendredi 20 juin une annonce tout à fait incroyable : il va appliquer strictement l’initiative sur l’immigration votée par les Suisses le 9 février 2014.

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  • Ukraine: la "paix" armée

    Vendredi soir, le président ukrainien Piotr Porochenko a décrété un cessez-le-feud'une semaine à toutes ses unités participant à l'opération militaire dans l'est du pays. Il a aussi présenté un plan en 15 points, qui prévoit notamment des garanties de sécurité pour tous les participants des négociations (amnistie pour ceux qui accepteront de déposer les armes et qui n'ont pas commis de crimes graves, ainsi que la libération des otages). En effet, les autorités de Kiev menaient depuis le 15 avril

    " [...] une opération militaire d'envergure, visant à réprimer la révolte populaire qui a éclaté dans le sud-est de l'Ukraine suite au renversement du régime du président Ianoukovitch le 22 février. La Russie qualifie cette opération de "punitive" et appelle les dirigeants ukrainiens à y mettre fin immédiatement."

    Mais les Russes ne sont pas satisfaits du "plan de paix" du président Porochenko, dénonçant le fait que ce plan ne prévoit pas de négociations, contrairement, d'après les Russes, à ce qu'avait prévu la Déclaration de Genève du 17 avril. Moscou accuse en outre Kiev d'intensifier son action militaire dans l'est de l'Ukraine, et ce après la publication officielle du plan Porochenko. Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en visite en Arabie Saoudite, s'inquiète du double langage de Kiev:

    "Ce qui inquiète le plus, c'est que parallèlement à la présentation du plan de paix, on voit s'intensifier l'opération militaire qualifiée de contreterroriste", a affirmé M. Lavrov. Le ministre a fait remarquer à cette occasion que le territoire russe avait également été pilonné. Ces tirs "ont occasionné des destructions et fait des blessés du côté russe", a constaté M. Lavrov. " 

    De son côté, l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe),saluant la déclaration de Porochenko, a appelé les belligérants à s'y conformer, et se déclare prête à aider le président ukrainien à mettre en oeuvre son "plan de paix".

    Marie Bethanie

  • UE : Finalement la gauche soutient Juncker

    N'ayant pas peur de donner du crédit au slogan "UMPS" lancé par les patriotes, François Hollande vient d’annoncer que les chefs des gouvernements sociaux-démocrates de l’UE sont unanimes pour soutenir la candidature de Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne. Ainsi les gouvernements de gauche sont unanimes pour soutenir le candidat de droite.

    Et après ils s'étonnent de la montée de l'euroscepticisme et de l'abstention.

    Michel Janva

  • QUESTIONS D’INFO : FLORIAN PHILIPPOT, DÉPUTÉ EUROPÉEN, VICE-PRÉSIDENT DU FRONT NATIONAL

    Du bon Florian Philippot !

    Invité de Questions d’Info, le député européen estime que l’UMP doit se dissoudre… Et son parti est prêt à accueillir … Henri Guaino ! Interrogé sur Nicolas Sarkozy, il considère que ce dernier est "discrédité", qu’il a "tellement menti aux Français" que les Français "n’en veulent plus." La candidature de l’ex président en 2017 ? "Ce sera très bien pour nous !" 

     
  • Lobbying américain à Berlin pour l’accord de commerce transatlantique

    Pour défendre et promouvoir l’accord transatlantique de libre échange entre l’Europe et les États-Unis (TTIP), l’ambassade américaine à Berlin a lancé un concours d’idées, rémunérées entre 5 000 et 20 000 euros. Une initiative maladroite qui a renforcé, à l’inverse, les réactions de défiance.
    Une bourse de 5 000 à 20 000 euros pour participer à un concours qui parle positivement de l’Accord transatlantique de libre échange entre l’Europe et les États-Unis, dénommé plus officiellement Partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement (TTIP, pour Transatlantic Trade and Investment Partnership) vient d’être lancée.
    En battant le rappel par tweet et sur son site Internet (http://germany.usembassy.gov/), l’ambassade des États-Unis à Berlin a lancé un appel à propositions pour vendre l’accord transatlantique en cours de discussion afin de rassurer les consommateurs allemands.
    “Vous souhaitez ouvrir un débat éclairé sur # TTIP? Nous aussi ! Nous soutenons des projets jusqu’à un maximum de $ 20,000 http://bit.do/T-TIP”, a assuré l’ambassade américaine à Berlin à travers un tweet le 17 juin. Une proposition relayée par le site Internet de l’ambassade : “La section des affaires publiques de l’ambassade des États-Unis en Allemagne sollicite des organisations à but non lucratif ou non gouvernementales, les think tanks et les institutions universitaires pour mettre l’accent sur l’Accord de partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement (TTIP). L’objectif est d’informer le public sur les négociations… Nous avons hâte de travailler avec des institutions partenaires pour développer un produit final qui informe sur l’Accord et qui lutte contre la désinformation.”
    38 % d’Allemands pour la suppression des droits de douane
    Une initiative moyennement appréciée en Allemagne. Car ce n’est pas qu’en France que la perspective, vraie ou fausse, de se nourrir bientôt avec du poulet lavé au chlore ou du bœuf aux hormones made in USA suscite de l’inquiétude. Une étude du cabinet américain Pew Research Center du 9 avril dernier (http://www.pewglobal.org/2014/04/09/support-in-principle-for-u-s-eu-trade-pact/) a indiqué que 96 % des Allemands faisaient confiance au cadre européen de protection de l’environnement et que seulement 38 % d’entre eux étaient favorables à la suppression des droits de douane entre les deux côtés de l’Atlantique.
    Par sa maladresse, le projet a fait un flop et les réactions en retour ont plutôt renforcé les doutes allemands. “Ce serait une initiative acceptable si elle venait de l’industrie. En tant qu’administration publique, vous avez une responsabilité d’une autre nature. Le gouvernement américain a toutefois le devoir de négocier au nom de tous ses citoyens et non juste pour la grande industrie”, a expliqué au site EurActiv, Pia Eberhardt, porte-parole de l’Observatiore de l’Europe industrielle (CEO), un centre de recherche basé à Bruxelles qui lutte contre le lobby des multinationales.
    “Beaucoup de débats sur le TTIP manquent vraiment de nuances. Nous cherchions des moyens pour encourager les gens à confronter différents points de vue en leur ouvrant un espace et en leur posant la question suivante : « Le monde entier est-il contre le projet ou existe-t-il certaines personnes qui ont un point de vue différent sur la question ? » Nous voulions ouvrir le dialogue”, s’est défendu sur le même site Peter Claussen, un diplomate américain en poste à Berlin.

    Jean-Michel Meyer

    http://www.acteurspublics.com/2014/06/19/lobbying-americain-a-berlin-pour-l-accord-de-commerce-transatlantique

    http://www.voxnr.com/cc/dep_mondialisme/EupFkkykpypPDGDBIt.shtml

  • Nigel Farage forme un groupe europhobe au Parlement européen

    Le leader de l’Ukip y est parvenu grâce au ralliement d’une dissidente du Front National. 
    L’europhobe britannique Nigel Farage a annoncé mercredi la formation d’un groupe au Parlement européen à la suite du ralliement d’une dissidente du Front national français.
    Pour sa part, la présidente du FN, Marine Le Pen, devrait être en mesure d’annoncer rapidement la formation de son propre groupe grâce au ralliement des élus polonais du KNP et d’un élu bulgare du VMRO, une formation ultranationaliste, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.
    « Je suis très fier d’avoir formé ce groupe avec d’autres députés et nous nous engageons à être la voix du peuple », a annoncé le chef de l’Ukip, Nigel Farage, dans un communiqué. « Nous serons à l’avant-garde pour le rétablissement de la liberté, de la démocratie nationale et de la prospérité en Europe », a-t-il ajouté.
    Le groupe EFD (Europe, liberté, démocratie) comptera 48 députés, dont Joëlle Bergeron, élue en France sur les listes du FN mais qui a refusé de céder son siège malgré les injonctions de la direction du parti.
    Il rassemble des élus de sept pays, le minimum requis pour former un groupe politique au Parlement européen. Les 24 députés de l’Ukip en forment l’ossature et s’y retrouvent également les 17 élus italiens du Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo.
    Le Pen dans la dernière ligne droite
    Mme Le Pen a de son côté déjà passé une alliance avec le Parti pour la liberté (PVV) du Néerlandais Geert Wilders, le Parti de la liberté autrichien (FPÖ), le Vlams Belang et la Ligue du Nord italienne. Ils devraient être rejoints par les élus du KNP polonais et du VMRO bulgare. Si ces ralliements sont confirmés, elle pourra former le 8e groupe du Parlement européen qui comptera 43 élus.
    Outre une plus grande visibilité, d’éventuelles présidences de commissions ou de sous-commissions, un groupe donne l’assurance de recevoir entre 20 et 30 millions d’euros de subventions au cours des cinq prochaines années, hors salaires et avantages des députés.
    M. Farage a toujours refusé de s’allier avec le Front national, qu’il juge antisémite. Cette image antisémite lui a fait perdre d’autres alliés potentiels. Les Démocrates suédois (SD), avec lesquels il siège au sein du parti paneuropéen Alliance européenne pour la liberté (AEF), ont pris leurs distances et ses deux élus ont rejoint l’EFD.
    La date limite pour la constitution des groupes a été fixée au 23 juin.

    source : http://www.lesoir.be/576116/article/actualite/union-europeenne/2014-06-18/nigel-farage-forme-un-groupe-europhobe-au-parlement-europeen

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EupFEZlZEuGOMnRSsh.shtml

  • Désastres à l’américaine

    Après la chute de Fallouja en janvier, la prise de Mossoul et Tikrit à la mi-juin reporte tout à coup l’attention sur l’Irak. Il ne s’agit pas seulement d’une succession d’opérations djihadistes bien menées mais d’un soulèvement général des tribus sunnites marginalisées par les autorités de la capitale.

    Plus que le gouvernement irakien, ce sont les Américains qu’il faut accuser : ce sont eux qui ont fabriqué le système des communautés ethniques et confessionnelles aujourd’hui effondré. Ce nouvel échec de la guerre à l’américaine et de la diplomatie des Etats-Unis devrait faire réfléchir les Etats nationaux qui s’abritent derrière l’Otan et les peuples ou les partis qui regardent avec sympathie les envoyés de Washington. Je sais que les mises en garde ne pèsent guère face à des agents qui utilisent sans le moindre scrupule l’intimidation et la corruption. Mais il faut tout de même rappeler aux jeunes générations, en Europe et ailleurs, les causes et les conséquences des échecs américains car il n’est pas impossible que de nouvelles élites décident, un jour ou l’autre, de refuser les voies prescrites par les Etats-Unis. [...]

    Bertrand Renouvin - La suite ici

  • La division au Parlement européen nuit au combat commun

    D'Yves Daoudal :

    "Le député européen néerlandais du Parti politique réformé Bastiaan Belder a décidé de quitter le groupe Ukip pour rejoindre le groupe ECR des conservateurs britanniques.

    De ce fait, il manque à Nigel Farage non plus deux, mais trois pays représentés dans son groupe. Et la constitution des groupes doit être terminée dans une semaine.

    On n’entend pas dire non plus que Marine Le Pen ait réussi à constituer son groupe.

    L’extrême dispersion des « europhobes » et « eurosceptiques » est une aberration politique. Entre ceux qui reprennent sans pudeur les antiennes de la diabolisation, ou ceux qui arguent d’une incompatibilité sur la politique économique et sociale, c’est à qui trouvera le pire argument pour ne pas constituer un groupe avec le voisin.

    En dehors des imbéciles qui reprennent les insultes des médias de la pensée unique, on comprend bien qu’il s’agit d’une question d’égos, et que chacun veut être chef du groupe.

    Le résultat est qu’il n’y aura pas de groupe, ce qui empêche tous ces stupides rivaux de bénéficier de tous les privilèges accordés aux groupes, et qui ne sont pas seulement une manne financière, même si ce n’est pas négligeable. Et surtout d’apparaître comme un groupe important du Parlement européen.

    Il va de soi que l’argument qui paraît sérieux, de l’incompatibilité des doctrines économiques et sociales, par exemple entre l’Ukip et le FN, est le plus absurde de tous. Puisque les uns et les autres revendiquent la souveraineté nationale, ils n’ont rien d’autre à revendiquer à Strasbourg et à Bruxelles : chacun mènera ensuite la politique qu’il veut dans son propre pays. Un groupe anti-UE devrait regrouper simplement tous ceux qui sont contre l’UE, point final. Mais c’est trop simple, sans doute, et surtout il n’y aurait qu’un président…"

    Michel Janva

  • Europe : pourquoi Angela Merkel n'acceptera pas de modifier le calcul des déficits

    Le vice-chancelier allemand (SPD) Sigmar Gabriel a défendu l'idée d'un changement de calcul des déficits publics en Europe. Une proposition qui devrait rester lettre morte. 
    Pour certains, c'était le message que toute l'Europe attendait. Le vice-chancelier allemand, ministre de l'Economie, Sigmar Gabriel s'est ouvertement, lundi, déclaré favorable à un changement de mode de calcul des déficits publics dans le cadre du pacte de stabilité, en excluant « le coût des réformes structurelles » afin d'accorder plus de temps aux pays qui, précisément, mettent en œuvre ces réformes. Le numéro deux du gouvernement allemand vient donc à l'aide de la France et promeut des règles qui permettraient à l'Europe d'échapper au phénomène de japonisation dans laquelle elle s'enfonce inexorablement. Mais il faut se garder de tirer trop hâtivement des conclusions et y voir une inflexion à venir de la politique allemande.
    Les Sociaux-démocrates très discrets jusqu'ici sur l'Europe
    Jusqu'ici, les Sociaux-démocrates allemands s'étaient montrés particulièrement discrets sur la politique européenne de l'Allemagne. Depuis la constitution du nouveau gouvernement de « grande coalition », ils s'étaient concentrés principalement sur les questions de politique intérieure, particulièrement sur le salaire minimum. Dans le « contrat de coalition » signé avec la CDU et la CSU, la SPD avait, du reste, abandonné ouvertement la plupart de ses positions européennes défendues durant la campagne électorale. C'était le prix des concessions obtenus par ailleurs. Pourquoi alors cette proposition qui, comme le rappelle l'éditorial passablement agacé de la Frankfurter Allgemeine Zeitung de ce mardi, « ruinerait ce que la chancelière avait péniblement bâti durant la crise de la zone euro, autrement dit un durcissement du pacte de stabilité » ?
    Une SPD qui se sent plus fort
    La réponse est encore sans doute à chercher dans la politique intérieure allemande. La SPD a plutôt le vent en poupe ces temps-ci, même si c'est une brise modérée. Certes, les sondages fédéraux sont peu favorables (23 % des intentions de vote pour le dernier d'entre eux), mais plusieurs faits sont plus positifs. Le résultat de la SPD aux européennes (27,5 %), sans doute dopé par la présence de Martin Schulz comme candidat à la présidence de la commission et par l'abstention, a été ressenti comme une victoire, car même s'il est loin des scores historiques du parti, c'est une progression par rapport aux dernières européennes (où les 20 % obtenus représentaient un niveau historiquement faible) et par rapport aux élections fédérales de septembre (25 %). Surtout, les Sociaux-démocrates ont transformé l'essai ce dimanche en remportant quelques succès notables lors des élections municipales en Rhénanie du Nord Westphalie. La mairie de Düsseldorf, notamment, un bastion CDU, est tombée dans leur escarcelle. La SPD se sent donc en position de force.
    L'abandon partiel et progressif du « schrödérisme »
    Sigmar Gabriel considère que ce qui permet à la SPD de progresser, c'est précisément l'abandon progressif du « schrödérisme. » Sous son impulsion, le parti a clairement rompu avec certaines « réformes » de l'ancien chancelier. Le salaire minimum est une réponse à la précarisation et à la modération salariale introduite par l'agenda 2010. De même, la SPD a défendu une réforme du système des retraites qui permet à certains salariés de toucher leur pension dès 63 ans, ce qui est un accroc direct dans la réforme de 2007 mise en place par la SPD et qui repoussait l'âge de départ à la retraite jusqu'à 67 ans à partir de 2030. Et tout ceci n'a pas nuit, loin de là, aux scores de la SPD : c'est un élément important pour Sigmar Gabriel qui a toujours défendu cette politique de distanciation vis-à-vis de Gerhard Schröder, mais qui devait compter avec des résistances internes. Mais le vice-chancelier sait que les mauvais scores de la SPD depuis 2002 s'expliquent d'abord par un rejet par une partie de sa base des réformes de l'ancien chancelier.
    Le « nein » de la chancelière
    On comprend alors mieux la volonté de Sigmar Gabriel de pousser davantage son avantage en lançant ce débat sur les déficits. Mais la SPD peut-elle pour autant infléchir la politique européenne du gouvernement allemand ? Pour le moment, Angela Merkel et son très orthodoxe ministre fédéral des Finances Wolfgang Schäuble ont toujours rejeté toute modification des règles de calcul du déficit. Il est peu probable qu'ils évoluent sur ce point.
    La pression d'AfD
    Car la chancelière est soumise à la pression importante qu'exerce le parti eurosceptique Alternative für Deutschland sur la CDU. Avec ses 7 % aux européennes, ce parti est devenu l'obsession de l'aile droite du parti d'Angela Merkel. La très influente députée CDU Erika Steinbach s'est prononcée pour une coopération avec AfD et un responsable local du Brandebourg a annoncé avoir passé un accord avec les Eurosceptiques. L'idée qui se cache derrière cette coopération est simple : la disparition du parti libéral FDP de la scène politique allemande condamne la CDU à gouverner avec la SPD ou les Verts, autrement dit avec la gauche. Il faut donc trouver un nouvel allié à droite. Et AfD est la seule possibilité.
    Angela Merkel ne peut assouplir sa position européenne
    Angela Merkel ne veut évidemment pas de cette alliance qui devrait l'amener à compromettre toute sa politique européenne fondée sur la sauvegarde de la zone euro. Elle doit donc apaiser cette grogne et briser toute tentative de débat sur ce point au sein de la CDU. Pour cette raison, il ne lui est pas possible de donner l'impression de baisser la garde sur la question des déficits en zone euro. Accepter la proposition de Sigmar Gabriel reviendrait à créer un appel d'air en faveur d'AfD non seulement au sein des cadres de la CDU, mais aussi au sein d'une certaine partie de l'électorat CDU. L'éditorial assez violent de la FAZ de ce lundi accusant la SPD de ne connaître que « les dettes comme moyen de créer la croissance » montre que l'heure n'est pas encore à l'apaisement sur ce front outre-Rhin.
    Or, AfD, malgré ses difficultés internes, dispose désormais, grâce à son alliance au niveau européen avec les Tories, d'une image beaucoup moins sulfureuse. Il n'est plus possible de jeter l'anathème sur ce parti en le qualifiant « d'extrême-droite. » Il devient donc une option pour l'électorat conservateur allemand. Et dans les sondages, il est désormais donné au-delà des 5 % dans les sondages sur une future élection fédérale. Le dernier, réalisé le 11 juin par l'institut Forsa, lui attribue même 8 % des intentions de vote, ce qui poserait un vrai problème à la CDU.
    La polémique autour de la question du droit de vote de la Bundesbank au sein du conseil des gouverneurs de la BCE qui enflamme la presse allemande montre combien la question européenne est encore sensible outre-Rhin. Angela Merkel, qui ne veut pas ouvrir la boîte de Pandore d'une renégociation du statut de la BCE, ne peut encore se permettre de jeter de l'huile sur le feu en acceptant un assouplissement des règles de déficit en Europe, alors même qu'elle a fondé tout son discours depuis 2011 sur leur renforcement comme garantie de la « stabilité » de l'euro et de « l'argent des contribuables allemands. » Elle aurait alors bien du mal à justifier sa position devant son électorat conservateur.
    Wolfgang Schäuble, plus puissant que Sigmar Gabriel
    Aussi ne doit-on pas oublier que face à Sigmar Gabriel se trouve Wolfgang Schäuble qui, lui, ne cesse de pester contre la politique de la BCE et réclame même une rapide remontée de ses taux. Or, ce dernier est le vrai numéro deux du gouvernement. Dans la constitution fédérale, le ministre des Finances dispose d'une puissance inédite ailleurs : lui seul peut ainsi autoriser des dépenses exceptionnelles, même contre l'accord du chancelier (article 108). Plus concrètement, c'est lui qui dirige l'essentiel de la politique européenne par sa participation à l'Eurogroupe. Sans l'accord de Wolfgang Schäuble, le plus fidèle soutien à la politique européenne d'Angela Merkel, la proposition de Sigmar Gabriel restera lettre morte. Or, on voit mal Wolfgang Schäuble, qui est obsédé par la question de « l'aléa moral » autrement dit de cette idée selon laquelle tout adoucissement des règles provoque des excès chez les « mauvais élèves », accepter l'idée de son collègue.
    Faire sentir la pression de la SPD à Angela Merkel
    Sigmar Gabriel joue donc son jeu politique. Sa position n'est pas aisée. En charge d'un dossier brûlant et difficile (la transition énergétique), il sait aussi que la SPD n'est pas en position de force au sein du gouvernement et n'est que le partenaire « junior » d'Angela Merkel. Il doit donc utiliser tous les moyens possibles pour maintenir la pression sur la chancelière et lui montrer que, lui aussi, dispose d'un « pouvoir de nuisance. » Mais son influence sur la politique européenne demeure très limitée. Angela Merkel ne peut se permettre politiquement de donner à la SPD trop de gages sur ce dossier. François Hollande ne doit donc pas trop compter sur un assouplissement des règles de déficits.

    Romaric Godin La Tribune :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EupFpEkpplfFDUnUGL.shtml

  • Pologne : manifestations nationalistes et répression

    Depuis deux jours d’importantes manifestations nationalistes ont lieu en Pologne, en protestation face à la corruption du gouvernement.
    Ce lundi, entre 1000 et 2000 personnes ont manifesté à Varsovie pour exiger la démission du gouvernement, avant d’être brutalement dispersés par la police. Krzysztof Bosak et Robert Winnicki, dirigeants du mouvement Ruch Narodowy ont été arrêtés.

    Quelle est l’étincelle qui a déclenché ces événements ?

    Le magazine Wprost a publié ce samedi 14 juin 2014 un enregistrement réalisé dans un restaurant, au sein duquel le dirigeant de la Banque centrale Marek Belka a déclaré au Ministre de l’intérieur Bartlomiej Sienkiewicz en juillet 2013 qu’il aidera le gouvernement à sortir des problèmes financiers, si ce dernier licencie le Ministre des finances de l’époque Jacek Rostowski. Celui-ci a été remplacé quatre mois plus tard. Le Premier ministre Donald Tusk nie le fait que cette décision a été la conséquence de la conversation. La Banque centrale est supposée être indépendante du gouvernement et ce genre de comportement est interdit.
    Notons que le Ministre de l’intérieur Bartlomiej Sienkiewicz est en charge des services secrets et n’arrive pas lui-même à se protéger d’enregistrements réalisés à son insu.

    Source L. Baland

    http://www.contre-info.com/