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géopolitique - Page 450

  • Iran. Beaucoup de bruit pour rien ?

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    Par Thomas Flichy de La Neuville, spécialiste de l’Iran et professeur à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr 

    Le retrait du Président américain de l’accord sur le nucléaire iranien a été immédiatement exploité par trois appareils médiatiques antagonistes à leurs propres fins : la Russie s’en est servie pour aiguiser les désaccords entre les Etats-Unis et l’Europe Occidentale, les libéraux américains pour condamner la politique étrangère jugée absurde de Donald Trump, les néo-conservateurs enfin pour vouer l’Iran aux gémonies. Ce retrait se présente en réalité comme un non-événement, le bruit médiatique généré étant inversement proportionnel à sa portée réelle. En voici les deux raisons principales.

    En premier lieu, la décision du président américain était prévue de longue date. Dans les débats opposant les deux candidats à l’élection présidentielle, Donald Trump avait une position plutôt isolationniste par rapport à son opposante Hillary Clinton. Un pays faisait pourtant exception : l’Iran.
    Si Donald Trump critiqua avec violence le rapprochement effectué par Obama avec l’Iran, c’était pour donner un gage aux néo-conservateurs et ainsi se donner une plus grande marge de manœuvre à l’intérieur. L’enjeu pour lui, n’était absolument pas cette puissance lointaine et parfaitement confinée qu’était l’Iran, mais bien sa propre réélection. Trump vient donc de remplir une promesse octroyée il y a longtemps.

    En second lieu, les effets du retrait seront nuls dans la mesure où la question nucléaire n’est qu’un prétexte efficace pour confiner un pays géopolitiquement lié à deux puissances continentales majeures : la Chine et la Russie. A tel point que si l’Iran renonçait brusquement et définitivement au nucléaire, l’administration américaine enclencherait immédiatement un plan B, soigneusement préparé à l’avance où l’Iran serait accusé de mettre au point des armes biologiques d’une extrême létalité. N’oublions pas que la manipulation des masses repose – comme nous l’expliquent ses théoriciens depuis plus d’un siècle – sur l’utilisation d’une idée-image effrayante, dont le danger n’est jamais démontré, mais présenté de façon répétée comme une menace majeure.
    Le retrait américain, initié par Donald Trump afin de donner des gages à ses opposants est donc parfaitement cohérent avec ses propres objectifs politiques. Les Iraniens, qui perçoivent l’accord sur le nucléaire comme un jeu de dupes bridant leur souveraineté sans pour autant dégeler leurs avoirs bancaires seront donc les derniers à s’en étonner. Après, tout, en Iran, tout accord est promis à renégociation.

    Thomas Flichy de La Neuville 10/05/2018

    Crédit photo : Maison blanche

    https://www.polemia.com/iran-beaucoup-de-bruit-pour-rien/

  • DONALD TRUMP VEUT-IL DONC EMBRASER L’ORIENT ?

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    Trump ose tout, et c’est à ça qu’on le reconnaît. Sept pays ont signé, en 2015, un accord empêchant l’Iran de poursuivre ses recherches nucléaires, en échange d’une levée des sanctions économiques. Le monde entier, excepté Israël, s’en est réjoui. En Iran, le clan des durs était furieux et Rohani, qui veut ouvrir son pays, en était sorti conforté.

    Mais tout cela a été balayé par le président américain qui a donc annoncé, le 8 mai, avec quatre jours d’avance sur la date prévue, que les États-Unis se retiraient de l’accord. Israël a bruyamment applaudi, le reste du monde est consterné.

    Que va-t-il se passer maintenant ?

    L’Iran a réagi avec modération, indiquant qu’il allait consulter les autres signataires afin de savoir si l’accord tenait toujours ou s’il était caduc. Mais il est certain que la position de Rohani est fragilisée. Coincé entre une partie de la population qui ne supporte plus le régime des mollahs et une autre partie, plus religieuse, qui lui reproche d’avoir fait confiance à l’Amérique, il va connaître des heures difficiles.

    Pour la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, c’est une déconvenue. Jusqu’au bout, les trois puissances se sont relayées pour faire fléchir Trump. En pure perte. Emmanuel Macron connaît là son premier échec diplomatique, qui est d’autant plus cuisant que ce qu’il croyait être « d’excellentes relations personnelles »avec Trump ne pesaient finalement pas lourd face à la réalité. Les démonstratives embrassades et accolades n’ont servi à rien : c’est comme ça qu’on apprend le métier. Diplomatie et sentiments ne font pas bon ménage et Macron va devoir comprendre que le charme ne sert à rien lorsqu’on parle à la première puissance mondiale.

    Mais que veut Trump finalement ?

    C’est simple : un changement de régime en Iran. En sortant de l’accord et en annonçant de probables nouvelles sanctions contre l’État chiite, Trump espère aggraver la situation économique et susciter l’exaspération de sa population contre le régime. Au-delà du cynisme, vieille marque de fabrique américaine, ce calcul semble bien aléatoire. Rien ne dit que la population se soulèvera et, si c’était le cas, les dizaines de milliers de Gardiens de la révolution ne se laisseront pas faire. Cela risque de tourner à un bain de sang stérile, permettant aux durs de renforcer leur pouvoir.

    Les Américains ont l’habitude d’embraser l’Orient, mais avec des succès très relatifs. Ils ont détruit l’Irak en renversant un dictateur sunnite mais laïque pour donner le pouvoir à des chiites alliés aujourd’hui à l’Iran… Ils ont soutenu des islamistes syriens, accélérant l’intervention russe qui a sauvé le régime alaouite, allié de l’Iran. Ils entretiennent une armée kurde en Syrie, se fâchant de ce fait avec la Turquie, qui s’est alors rapprochée de Moscou.
    Tout cela n’est guère brillant.

    En attendant, la tension est montée d’un cran dans toute la région et il faudrait peu de choses pour un embrasement général.

    Poutine, lui, ne dit rien et, comme toujours, prendra son temps pour agir… ou pas.

    http://www.bvoltaire.fr/donald-trump-veut-embraser-lorient/

  • ACCORD NUCLÉAIRE IRANIEN : POURQUOI LA FRANCE ET L’EUROPE SE COUCHENT DEVANT LES AMÉRICAINS !

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    Avec Donald Trump qui se retire de l’accord sur le nucléaire iranien, est-ce la fin de nombre d’illusions trop longtemps entretenues ? En quelque sorte, oui.

    Fin de l’illusion d’un droit international – il vaut ce qu’il vaut, mais au moins a-t-il le mérite d’exister –, au profit de la primeur du seul droit américain. L’accord en question a pourtant été signé en 2015, par Barack Obama, prédécesseur de Donald Trump : cela signifie donc que les États-Unis sont incapables de tenir leur parole. On remarquera que, pour le savoir, il suffisait de faire appel aux souvenirs des descendants des chefs indiens de jadis, déjà victimes d’une immigration de masse et d’un Grand Remplacement pas tout à fait pacifique.

    Fin, encore, de l’illusion de la « guerre sainte » contre le terrorisme islamiste, du choc des civilisations censé opposer Orient musulman et Occident chrétien. Ceux qui se félicitent du retrait américain de cet accord ? L’Arabie saoudite et Israël. Riyad, capitale assez musulmane (ses états de service en témoignent), demeure le principal sponsor financier, diplomatique et religieux du terrorisme islamiste, tandis que Tel Aviv passe plus de temps et d’énergie à bombarder les nations (Iran et Syrie) qui combattent l’État islamique plutôt qu’à lutter contre ce même État islamique.

    Une fois l’effervescence anti-islamiste passée, c’est donc le retour du réel, de la bataille du leadership musulman entre sunnites et chiites, Arabes et Perses, avec un État hébreu jouant une mi-temps dans chaque camp au gré de ses seuls intérêts à court terme.

    Fin, encore et toujours, de l’illusion d’objectivité de nos médias dominants. En effet, c’est le très respectable Figaro, pas vraiment un organe complotiste, on en conviendra, qui dévoile le pot aux roses en révélant que le président américain « a engagé une agence israélienne pour discréditer l’accord sur le nucléaire iranien ». Cité par le même quotidien, Jack Straw, ancien ministre britannique des Affaires étrangères, assure quant à lui que ces méthodes « extraordinaires et consternantes montrent le niveau de désespoir de Trump et de Netanyahou pour discréditer l’accord ». Il est un fait que…

    La fin de ces illusions ne présente pourtant pas que des inconvénients, sachant que l’Europe en général et la France en particulier sont désormais au pied du mur. Ali Larijani, président du Parlement iranien, parle d’or en estimant que la situation nous offrira au moins l’occasion de savoir si nous avons « le poids nécessaire pour régler les problèmes internationaux ». Une fois traduit du langage diplomatique en langue vernaculaire, cela pose la véritable question : avons-nous encore les moyens de nos objectifs, en admettant toutefois que nos objectifs stratégiques ne se limitent pas à complaire à la Maison-Blanche ou à la Knesset ?

    Plus prosaïquement, et ce, au-delà des nobles considérations de politique étrangère, il y a aussi la trouille des représailles économiques américaines, élément à prendre en compte, surtout depuis ces amendes de plusieurs milliards de dollars infligées aux entreprises françaises sous les motifs les plus divers, punitions n’ayant entraîné que des protestations de pure forme de la part de nos autorités.

    Et c’est François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France à Téhéran, qui lâche le morceau dans un entretien accordé au Pointce mardi dernier : « Les Européens ont toujours été assez peureux et se sont alignés sur les Américains. […] Si Donald Trump tape trop fort au portefeuille européen, il pourrait y avoir un vent de révolte. Mais une chose est sûre, les Européens ne se brouilleront pas avec les États-Unis, uniquement pour les beaux yeux des Iraniens. »

    On ne leur en demande pas tant et les « beaux yeux » en question n’ont pas grand-chose à voir à l’affaire, s’agissant seulement de savoir si cette Europe, quelle que soit la forme qu’elle prendra à l’avenir, pense avoir encore un rôle politique à jouer ou si elle se considère juste comme une succursale de pays tiers. Là encore, une autre illusion pourrait bien s’effondrer. Et ce ne serait finalement qu’œuvre de salubrité publique.

    PS : quant à une certaine droite ayant si longtemps vu en Donald Trump l’horizon indépassable de la civilisation chrétienne, on préfère la laisser à ses illusions.

    http://www.bvoltaire.fr/accord-nucleaire-iranien-france-leurope-se-couchent-devant-americains/

  • Accord sur le nucléaire iranien : 10 conséquences de la (folle) décision de Trump

    Le monde a basculé le 8 mai 2018, avec la sortie des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien. Voici ce qui risque de se passer maintenant.

    Le monde a basculé ce 8 mai 2018.

    Rien n’y a fait. Ni les câlins d’Emmanuel Macron. Ni les menaces du président iranien. Ni les assurances des patrons de la CIA et de l’AIEA. Donald Trump a tranché : sous le prétexte non prouvé que l’Iran ne le respecte pas, il retire les Etats-Unis de l’accord nucléaire signé le 14 juillet 2015. Une folle décision aux conséquences considérables.

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  • Trump piétine l’accord sur le nucléaire iranien - Journal du Mercredi 09 Mai 2018

  • Bruit de bottes, encore et toujours…

    durer.pngEmmanuel Macron espérait bien faire changer d’avis son homologue américain, peine perdue : Donald Trump a annoncé hier  «que les Etats-Unis vont se retirer de l’accord nucléaire iranien » et de lourdes sanctions contre Téhéran. Le  Plan d’action global commun, pour lequel Barack Obama avait beaucoup œuvré, avait été signé en juillet 2015 entre l’Iran d’un côté, et la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Allemagne de  l’autre. Il stipulait que  le gouvernement iranien s’engageait à réduire son enrichissement d’uranium et à limiter son programme nucléaire.  Les contrôles effectués sur place par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA)  indiquent que Téhéran respecte les termes de cet accord. Le président américain l’avait dit au cours de se campagne  présidentielle et n’a cessé de le répéter depuis, il estime, comme le Premier ministre Benjamin Netanhayu a tenté d’en apporter la preuve sans convaincre les spécialistes, que l’Iran réchauffe en son sein l’arme atomique et développerait un programme de missiles balistiques qui menaceraient directement Israël et l’Arabie saoudite. Ou à tout le moins, l’arme nucléaire étant une arme de non - emploi, de dissuasion, Téhéran n’aurait pas renoncé à sanctuariser son territoire  en se dotant d’un arsenal-assurance-vie de ce type.

    En dehors de l’allié israélien - une annonce  «historique» et «courageuse» a déclaré Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu -  et des amis  saoudiens – « le royaume soutient et salue les démarches annoncées par le président américain en vue d’un retrait de l’accord nucléaire », ont déclaré   les autorités saoudiennes-, cette décision du président des Etats-Unis a été très sévèrement jugée.  La France,  la Grande-Bretagne et l’Allemagne ont  déclaré dans un  communiqué commun qu’ils entendaient poursuivre  «la mise en oeuvre de l’accord (sur le nucléaire iranien)  avec les autres parties qui resteront engagées», en phase avec  le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui s’est dit « profondément préoccupé par l’annonce du retrait des Etats-Unis de l’accord et de la reprise de sanctions américaines». Il  a demandé aux  signataires de l’accord de 2015 de «respecter pleinement leurs engagements ».

    Sans surprise,  le ministère russe des Affaires étrangères a réagi:  «Nous sommes profondément déçus par la décision du président américain de sortir unilatéralement (de l’accord et de) rétablir les sanctions américaines envers l’Iran. » « Nous sommes extrêmement inquiets que les Etats-Unis agissent contre l’avis de la plupart des Etats (…) en violant grossièrement les normes du droit international. »

    Damas et Ankara ont jugé eux aussi que ce retrait américain fragilisait  la cause de la paix. De son côté, rapporte RT,   le président iranien Hassan Rohani a déclaré  « que l’Iran avait toujours respecté ses engagements dans le cadre de l’accord, sous la supervision de l’AIEA : Nous disons et répétons depuis quarante ans (…) que l’Iran respecte ses engagements et que les Etats-Unis ne respectent jamais leurs engagements. L’histoire de ces quarante dernières années et même avant montre que les Etats-Unis ont toujours eu un comportement hostile à l’égard de l’Iran et des autres peuples de la région».« Il a par ailleurs affirmé que son pays resterait pour l’instant dans l’accord, sans les Etats-Unis, afin de laisser le temps à de nouvelles discussions avec les pays européens, la Chine et la RussieSi à la fin de cette courte période, nous concluons, avec la coopération (de ces pays), que les intérêts du peuple iranien sont assurés malgré les Etats-Unis et le régime sioniste (…)  l‘accord sera maintenu (…). »

    Bruno Gollnisch l’a  rappelé   et nous nous  en étions fait l’écho il y a tout juste un an, c’est «l’Europe qui a vendu cette technologie nucléaire à l’Iran » et si  « la communauté internationale doit être vigilante,  son désir de ne pas voir s’étendre les capacités nucléaires dans le monde, devrait pour le moins s’accompagner d’une réduction des armements nucléaires des pays qui en disposent. Mais il y a des principes qu’on ne peut pas transgresser,  l’indépendance des pays membres des Nations Unies en est un. Au nom de quels principes justement peut-on interdire à certains Etats de faire des recherches nucléaires, même en les supposant à vocation militaire, alors qu’on n’interdit pas à d’autres de les faire ? C’est le cas d’autres nations asiatiques  que l’Iran comme Israël, l’Inde, le Pakistan ou la Chine… »

    Nous le notions aussi en octobre 2011, peut-on pareillement reprocher à Téhéran  d’utiliser les moyens que la science met à sa disposition  pour éventuellement pallier à ces besoins,  pour rester « dans le coup » de la science mondiale ?  On sait que le nucléaire est un des leviers de la recherche scientifique dans le monde. Pourquoi ce grand pays scientifique, historique  serait, lui, condamné à ne pas pouvoir accéder à cette recherche ? Il y a peut être aussi dans le sentiment de l’hostilité musulmane à l’égard de l’Occident,  ce sentiment de frustration d’être   mis en état de subordination dans  un  certain nombre de domaine.

    Ce qui est certain, c’est que la  déclaration de Donald Trump  coïncide avec létat d’alerte élevé des forces armées israéliennes qui occupent le plateau du Golan appartenant à la Syrie  et qui disent avoir relevé des « activités inhabituelles » iraniennes sur le territoire syrien.  Mardi, de nouveaux tirs de missiles israéliens ont visé,  près de Damas, un dépôt d’arme appartenant aux Gardiens de la Révolution iraniens qui combattent aux côtés de la République arabe syrienne contre les  milices islamistes.  Une  unité distincte de l’armée régulière iranienne qui entend défendre partout où elles sont menacées les populations chiites et dont les membres obéissent au Guide Khamenei,  dont le poids politique est aussi important que celui du président Rohani. Une nervosité (agressivité) du gouvernement de M Netanyahu renforcée encore ce début de semaine par le résultat des élections législatives au Liban, pays particulièrement cher au cœur des Français (et de l’opposition nationale);  scrutin entaché d’ailleurs  par une forte abstention (un électeur sur deux) alors même que pour la première fois les Libanais vivant à l’étranger étaient autorisés à voter.

    France 24 l’indique, « le Hezbollah et ses alliés ont conforté leur influence sur la scène politique libanaise (…) , le Hezbollah et l’autre parti chiite Amal, présidé par le président du Parlement Nabih Berri, ont remporté la quasi-totalité des 27 sièges réservés à leur communauté, selon le système politique confessionnel libanais, grâce à la mobilisation et à la discipline de vote de leurs partisans respectifs (…).  Des figures pro-syriennes font également leur entrée au Parlement. Avec l’ensemble de ses alliés, en premier lieu Amal, le Hezbollah dispose déjà d’une minorité de blocage au Parlement et devrait pouvoir se forger plus facilement une majorité dans les jours à venir.»

    Du côté chrétien  nous retrouvons comme les années précédentes des personnalités, des partis qui ont apporté officiellement leur soutien à la structure politico-militaire chiite Hezbollah dirigée par Hassan Nasrallah et d’autres formations maronites  qui  y sont résolument  hostiles. France 24 souligne que  « le Courant patriotique libre (CPL) fondé par le président Michel Aoun, reste le parti le plus fourni en députés issu de cette communauté  (…),  allié à la fois au Hezbollah chiite et au Courant du Futur du Premier ministre sunnite Saad Hariri » -grand perdant de ce scrutin, son parti  a perdu un tiers de ses sièges au sein du Parlement. «  Le président libanais pourra jouer les arbitres (…).L’autre parti chrétien des Forces libanaises (FL), dirigé par l’ancien chef de la milice éponyme  Samir Geagea – proche ami  de notre camarade Thibaut de La Tocnaye, membre du Bureau Politique du FN, NDLR -  farouchement anti-Hezbollah et rival du CPL, a pratiquement doublé le nombre de ses députés, qui passent de 8 à 15. Les FL ont notamment remporté un siège dans le bastion électoral du Hezbollah dans la circonscription de Baalbek-Hermel.»

    Sur le site droitier et pro-israélien dreuz info,  a été publié peu avant ce scrutin un article (logiquement)  très hostile au Hezbollah. Il   reprend  les analyses du Washington Institute for Near East Policy(WINEP),  un cercle de réflexion proche de l’extrême droite israélienne,   fondé par  des proches du groupe de pression   pro-israélien aux États-Unis, l’Aipac. « Bien qu’il soit trop tard pour empêcher la victoire définitive du Hezbollah aux élections législatives, indique l’analyse du WINEP,  la communauté internationale aura, elle, néanmoins, le temps, après ces élections, pour entreprendre des mesures susceptibles de restreindre les activités de ce mouvement (…). Il ne faudrait pas baisser la pression sur le Hezbollah pour la seule raison qu’il a obtenu la majorité au sein du Parlement libanais.»

    Une pression, idéalement, qui doit aussi être maintenue sur les faucons qui, après avoir déclenché le chaos sanglant (et mal contrôlé)  que l’on sait  en Syrie ces dernières années, souhaite entrer en  conflit  armé  avec Téhéran et partant,  avec l’ensemble de  l’arc chiite. Une  guerre dont les conséquences pourraient être proprement  apocalyptiques  du fait des réactions en chaîne qu’elle induirait.

    https://gollnisch.com/2018/05/09/bruit-de-bottes-encore-et-toujours/

  • La guerre entre la Russie et Israël en Syrie a été évitée de justesse grâce à cette simple technologie

    Moshe Yaalon, ex-ministre israélien de la Défense, a confié à Sputnik que l’établissement d’une ligne directe entre les militaires israéliens et leurs homologues russes en Syrie servait à éviter les affrontements non souhaités lors des opérations dans ce pays.

    Dans une interview accordée à Sputnik Moshe Yaalon, ex-ministre israélien de la Défense, a raconté que la ligne directe établie entre les militaires israéliens et russes depuis près de trois ans avait dès le début permis d’éviter un grave incident quand un avion des forces aérospatiales russes avait failli entrer dans l’espace aérien de l’État hébreu.

    «Elle (la ligne directe, ndlr) sauve des vies parce qu’elle permet d’éviter les malentendus. Au début de la présence russe, il y a eu une situation dans laquelle un pilote russe était à deux doigts de franchir notre frontière dans le Golan. L’avion aurait été abattu s’il avait été syrien. Mais nous avons compris que c’était un avion russe et nous avons recouru à la ligne directe pour contacter Hmeimim (une base militaire russe en Syrie, ndlr): « Votre avion va pénétrer dans notre espace aérien. Faites attention! »», a raconté M.Yaalon, un des créateurs de cette ligne directe à l’automne 2015. 

    «Le problème a été réglé en un clin d’œil. Si un avion syrien avait été à sa place, il aurait été évidemment abattu», a-t-il ajouté.

    Environ un an avant et dans des circonstances similaires, les militaires israéliens avaient abattu un bombardier syrien Su-24 au-dessus de la zone du Golan sous leur contrôle.

    Une ligne directe entre la base de Hmeimim et le centre de commandement de l’armée israélienne à Tel Aviv a été établie aussitôt après le déploiement en Syrie du groupe aérien russe. Les deux parties sont très satisfaites de l’efficacité de ce «mécanisme de « déconfliction »» et sont intéressées par son fonctionnement continu. 

    https://fr.sputniknews.com/international/201805051036228836-syrie-ligne-directe-israel-russie/

  • Israël fait pression pour que Trump dénonce l'accord sur le nucléaire iranien

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    D'Antoine de Lacoste sur Boulevard Voltaire :

    "C’est le grand feuilleton que Donald Trump savoure depuis longtemps. Déjà, pendant sa campagne électorale, le futur président n’avait pas de mots assez durs pour dénoncer cet accord, « le pire » que l’Amérique ait signé. Il est vrai qu’avec lui, le pire est souvent atteint. Depuis son élection, le discours a certes connu des variations, mais la tendance générale est à la dénonciation et donc au retrait américain de ce traité qui fut signé par les cinq membres du Conseil de sécurité de l’ONU, plus l’Allemagne et l’Iran.

    Appelé JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action), il avait été très complexe à mettre en œuvre. La France y était opposée malgré les pressions des milieux d’affaires qui rêvaient de s’implanter en Iran. Laurent Fabius, fit tout pour faire capoter les négociations. Israël également. Mais l’habileté de Lavrov, la détermination d’Obama et les concessions iraniennes aboutirent à une signature en juillet 2015.

    Les fréquentes envolées de Trump sur le sujet laissaient penser que l’affaire était entendue et que le retrait américain était certain, comme pour le traité sur le climat. Mais la détermination européenne (on croit rêver en accolant ces mots) a fini par peser sur l’obstination de Trump. La France et l’Allemagne lui ont rappelé qu’un accord, même imparfait, était préférable à l’absence d’accord. Macron a donc proposé de le renégocier pour y inclure des discussions sur les missiles balistiques et sur la présence iranienne en Syrie.

    Les Russes ont doctement rappelé que l’accord était signé et qu’il n’y avait pas de raisons de revenir dessus. Quant aux Iraniens, furieux, ils déclarent qu’aucune nouvelle négociation n’aura lieu. Mais, en réalité, ils sont très inquiets et voient s’éloigner les levées définitives des sanctions qui empêchent le décollage économique du pays.

    Israël, est à nouveau entré en scène. Tout en rappelant, comme d’habitude, que sa sécurité était en jeu, Benjamin Netanyahu a affirmé que l’Iran violait l’accord de 2015 et qu’il avait des preuves. Mais, comme pour l’attaque chimique en Syrie, on les attend toujours. Personne ne l’a cru, et son mensonge a été finalement contre-productif.

    C’est le 12 mai que Trump annoncera sa décision. En attendant, il jubile : « Personne ne sait ce que je vais faire le 12 mai. Je pense que nous aurons une super occasion de faire un bien plus gros accord, peut-être. » Voilà qui n’est pas limpide, mais rappelons-nous que Trump a ses propres règles du jeu. En attendant le 12 mai, l’Iran ne se fait guère d’illusions et le Président Rohani s’est permis une sortie étonnante. A la télévision iranienne, il a ainsi interpellé Trump: « Vous n’avez aucune expérience en matière de traités internationaux. Comment un marchand, un constructeur de tours, peut-il émettre des jugements sur les affaires internationales ? ». Espérons que la raison l’emportera chez Trump et que l’on évitera le saut vers l’inconnu."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Les « migrations climatiques », armée de réserve de l’idéologie immigrationniste

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    Par André Posokhow, consultant ♦ En 2014 s’est tenu un colloque de l’Institut de Géopolitique des Populations sur l’immigration humanitaire au cours duquel un éclairage avait été jeté par Polémia sur une nouvelle forme de transfert de populations : les migrants ou réfugiés que l’on qualifie d’environnementaux, écologiques ou climatiques.
    Ce type de migrants constitue-t-il-il la conséquence d’un supposé accroissement des catastrophes écologiques ou naturelles ou est-il tout simplement le résultat d’une explosion démographique incontrôlée dans de nombreux pays, surtout africains ?
    En tout cas les immigrationnistes de tout poil et notamment les institutions internationales comme l’Organisation Internationale pour les Migrations, la Banque Mondiale et le secrétaire général de l’ONU, prédisent d’une manière insistante un raz-de-marée humain qui se compterait en dizaines, voire en centaines de millions de personnes et qu’ils qualifient d’inévitable, nécessaire et fortement souhaitable pour nous.
    Il s’agit d’une menace gravissime qui s’appuie sur les bons sentiments et la repentance des Occidentaux.

    Une menace annoncée comme planétaire

    Le concept

    L’Organisation internationale des migrations (OIM) retient la définition suivante des migrants climatiques :

    « On appelle migrants environnementaux les personnes ou groupes de personnes qui, essentiellement pour des raisons liées à un changement environnemental soudain ou progressif influant négativement sur leur vie ou leurs conditions de vie, sont contraintes de quitter leur foyer ou le quittent de leur propre initiative, temporairement ou définitivement, et qui, de ce fait, se déplacent à l’intérieur de leur pays ou en sortent. »

    Les causes premières

    L’OIM évoque un changement environnemental soudain. Il est vrai que notre époque semble connaitre  un accroissement  des catastrophes écologiques, que celles-ci soient soudaines et brutales ou prennent la forme d’une dégradation lente de l’environnement : inondations, désertification, érosion, tremblements de terre, éruptions volcaniques, raz de marée, sécheresses, cyclones.

    L’instrumentalisation et la grande menace du réchauffement climatique

    La question des migrants ou réfugiés environnementaux prend de l’ampleur du fait des préoccupations nées du réchauffement climatique. Le GIEC considère que les catastrophes écologiques liées au « global warming » : fonte des glaciers, désertification, montée du niveau des mers, cyclones, inondations, etc devraient se multiplier dans le futur et menacer en priorité les pays du sud. Beaucoup  de voix s’élèvent pour déclarer qu’il est urgent de réagir.

    Des chiffres impressionnants

    En 2002 la Revue européenne des migrations internationales estime  que si le niveau des mers s’élevait d’un mètre, ce serait 300 millions de personnes qui seraient affectées. Des iles comme les Maldives ou des zones deltaïques comme le Bangladesh seraient rayés de la carte.

    Il a été estimé en 2002 (Sciences humaines – les migrations internationales) que d’ici 2050 ce serait de 200 millions à 1 milliard de réfugiés environnementaux qui pourraient être contraints de migrer. Ce milliard semble évidemment excessif. Il n’en demeure pas moins que la flot humain qui déferlerait est annoncé, avec quelque complaisance d’ailleurs, comme immense.

    Gardons notre calme

    Tout d’abord, dans la mesure où le GIEC est cité, l’intention politique de la problématique apparaît clairement. Si le réchauffement climatique bénéficie d’un consensus général il est tout de même contesté dans ses causes et même dans sa réalité actuelle et il n’est pas assuré qu’il soit inéluctable. Il sert surtout à donner mauvaise conscience aux pays occidentaux et à imposer à leurs citoyens des obligations morales de taille planétaire au détriment de leurs intérêts nationaux ou continentaux.

    Les catastrophes climatiques ou sismiques ont toujours existé  mais l’explosion et  la densification démographiques mondiales, notamment celles de l’Afrique, dramatisent considérablement leurs conséquences. Quand on pense qu’un pays dénué de ressources comme le Niger a vu sa population passer de 3 millions d’habitants en 1960 à 20 millions en 2016, il est loisible de s’interroger sur les causes réelles des migrations climatiques et à qui incombent les véritables responsabilités.

    Nombre d’experts soulignent que la relation entre migration et environnement est complexe et critiquent la notion même de réfugié environnemental. En effet, les causes des migrations demeurent multiples et complexes et obligent à tenir compte de l’ensemble des causes et des déterminants des migrations internationales. C’est probablement à cette réflexion qu’il faut associer l’adverbe « essentiellement » de la définition de l’OIM.

    En réalité on peut conjecturer aisément que la question climatique pourrait servir de paravent à de nouvelles migrations de type économique, désireuses de profiter des pompes aspirantes que nous mettons stupidement à leur disposition, et à un nouvel et immense couloir de la submersion migratoire de l’Occident.

    Le prophète : Philipulus Gemenne

    Qui est François Gemenne ?

    François Gemenne (né à Liège en 1980) est professeur à l’Université de Liège. Il est chercheur et professeur à Sciences Po. Spécialiste des questions de géopolitique de l’environnement et des questions migratoires, il s’est fait une spécialité des migrations climatiques et se confectionne un avenir personnel radieux grâce à un grand sens de la communication qui le conduit à annoncer l’apocalypse de la submersion migratoire pour demain du fait du « global warming ».

    Que propose-t-il ?

    La question du statut juridique international des migrants climatiques

    Réfugiés, déplacés, migrants, il persiste un flou autour de la définition même des déplacés climatiques transnationaux ce qui explique qu’il  n’existe pas de statut juridique international qui leur ait été attribué. Mais la question est posée et suscite des dissentiments.

    Pour l’OIM, cette catégorisation a son importance. « Savoir s’il faut qualifier les personnes déplacées par les changements du climat de “réfugiés climatiques” ou de “migrants climatiques” n’est pas seulement affaire de sémantique » explique-t-elle. « Selon que l’on acceptera l’une ou l’autre définition, les implications au regard du droit international se traduiront par des obligations bien réelles pour la communauté internationale. »

    En revanche, « la création d’un statut spécifique ne saurait être considérée comme la ‘solution miracle’ », prévient Gemenne dans l’Humanité.fr en 2016. Le chercheur plaide pour une approche globale des flux migratoires sans catégoriser les réfugiés. On voit bien où il veut en venir. Une telle approche globale ferait sauter bien des obstacles  et ouvrirait toutes grandes les portes à un tsunami migratoire, tout un chacun pouvant se plaindre du temps qu’il fait.

    L’appel à la gouvernance mondiale des migrations

    Selon Gemenne, s’exprimant en 2011, il faut voir encore plus loin : « Il faut déjà réfléchir à un scénario de fort réchauffement, qui impliquerait une nouvelle distribution des populations à la surface du globe. Certaines zones ne seront plus vivables, et leurs habitants devront migrer. Il vaudrait mieux y penseraujourd’hui, plutôt qu’avoir à décider dans l’urgence.
    Pour le moment, les Etats gèrent ce problème d’une manière uniquement réactive, seulement après une catastrophe naturelle. Ils fonctionnent sur une base irrationnelle, gouvernée par la peur. Les réfugiés climatiques sont toujours perçus par les Etats comme des bombes à retardement. Les migrations doivent donc devenir un enjeu de coopération internationale : les pays développés doivent reconnaître leur responsabilité et financer les stratégies d’adaptation au changement climatique des pays en développement. Un premier pas a été esquissé avec le sommet de Cancun : les politiques migratoires seront financées par le Fonds vert pour le climat. Mais il restera encore à mettre en place un régime de gouvernance globale des migrations, sous l’égide des organisations internationales. »

    Où en sommes-nous au plan politique et international ?

    L’étude de la Banque mondiale

    Selon une étude de la Banque mondiale (BM) publiée en mars 2018, le changement climatique pousserait, d’ici 2050, 143 millions de personnes à migrer en Afrique subsaharienne, en Asie du sud et en Amérique latine aussi bien sous une forme interne qu’internationale.

    Pour la BM, la crise est évitable : selon le rapport, les pays pourraient réduire de 80 % le nombre de personnes qui seront contraintes de migrer à cause du changement climatique en améliorant les politiques publiques dans trois principaux champs d’action :

    – Réduire sans tarder les émissions de gaz à effet de serre ;

    – Intégrer la migration climatique dans la planification du développement ;

    – Investir maintenant pour améliorer les connaissances sur les migrations climatiques locales.

    En résumé, des propositions prudentes et technocratiques.

    L’ONU : un point de vue modéré

    Certes, en 2011, l’ONU a semblé appeler à la reconnaissance d’un statut juridique pour les réfugiés environnementaux. Gutteres, le secrétaire général de l’ONU, évoque souvent dans ses discours les migrations climatiques comme il le fit en janvier 2018.

    Il semble que le point de vue affiché de l’ONU est aujourd’hui officiellement plus réservé sur la question d’un statut juridique international et qu’elle privilégie une approche régionale plutôt que mondiale sur la question des réfugiés climatiques.

    Le point de vue activiste de l’Organisation Mondiale Pour les Migrations (OIM)

    En revanche, l’OIM a une vision clairement plus activiste que sa maison-mère, l’ONU, et s’implique nettement dans le thème des migrations climatiques en faveur de leur intégration dans la gestion générale des migrations.

    C’est ce qui ressort clairement des publications régulières de l’OIM et plus particulièrement de celle de 2018 : « OIM’s engagement in Migration Environment and Climate Change ».

    Ces prises de position sont à rapprocher de celles de l’OIM en faveur d’un droit international et d’une gouvernance mondiale des migrations dans le cadre du futur pacte mondial.

    Et en France ?

    Pour l’ONG immigrationniste France Terre d’Asile, le changement climatique n’est pas admis, en France, comme un argument recevable pour une demande d’asile en tant que tel, mais il peut être pris en compte et ajouté au dossier dans certains cas. C’est le bout du pied dans la porte.

    Selon Libération, plusieurs députés travaillent autour de Matthieu Orphelin sur les migrations climatiques dans le cadre du projet de Loi Asile et Immigration. Ils pourraient déposer un amendement pour proposer de « préparer une stratégie nationale et européenne » sur cette question. A priori, cet amendement ne devrait guère avoir de succès mais le débat aura été officialisé dans notre pays.

    Conclusion

    Comme nous l’avons souligné dans notre dernier article, les migrations climatiques constituent l’armée de réserve de l’idéologie immigrationniste destinée à submerger les obstacles qui subsistent face à son utopie destructrice de notre civilisation.

    Dans l’état actuel des choses, le péril dans toute son ampleur ne semble pas immédiat. Il serait cependant étonnant que le Pacte mondial pour les migrations n’aborde pas cette question dans les quelques mois à venir sous la forme atténuée ou biaisée de dispositions visant le statut juridique des migrants environnementaux et d’une gestion supranationale des migrations.

    En effet s’impose de plus en plus un courant de pensée important en faveur d’une gouvernance mondiale des migrations et qui vise, à terme, à superposer une autorité planétaire aux pouvoirs publics nationaux, thème qui est celui de l’ouvrage de Bertrand Badie : « Pour un autre regard sur les migrations. Construire une gouvernance mondiale ».

    André Posokhow 07/05/2018

    Crédit photo : Chancellerie de l’Equateur [CC BY-SA 2.0], via Wikimedia Commons

    https://www.polemia.com/les-migrations-climatiques-armee-de-reserve-de-lideologie-immigrationniste/

  • Un oxymore très étatsunien

    3070473215.jpgGeorges Feltin-Tracol

    L’oxymore (ou oxymoron) est un procédé rhétorique qui consiste à réunir deux mots incompatibles ou contradictoires. L’entretien que donne James Comey à l’édition du 18 avril 2018 du Monde en est un nouvel exemple.

    Venant de publier ses mémoires et sautant du plateau télé au studio de radio, l’ancien directeur du FBI limogé en mai 2017 par Donald Trump ne se prive pas de dire tout le mal qu’il pense du 45e président des États-Unis. Mais ses critiques sont typiquement étatsuniennes puisqu’elles se fondent sur un socle moral qu’il trouve incontestable et dont les plus tarés de ses compatriotes rêvent de répandre sur la terre entière.

    Si James Comey s’attaque à Trump, « ce n’est pas un jugement politique » prévient-il, hypocrite, au Monde. Les réductions fiscales massives offertes aux plus riches, les frappes débiles contre Damas, les rodomontades agressives envers la Russie et la Chine ne comptent pas pour cet ancien procureur qui, pour se faire élire, s’est sûrement couché devant de nombreux lobbies. Pour Comey, « Trump est inapte à être président sur des fondements moraux », car sa présidence menacerait les fameuses « valeurs étatsuniennes », à savoir l’État de droit et, ne rions pas, la vérité ! Quand on sait que le FBI, cette véritable Stasi d’outre-Atlantique, manipule régulièrement les faits (pensons à la tuerie de Waco en 1993), Comey joue ici au comique involontaire grotesque.

    Estimer qu’un être immoral (ou amoral) ne devrait pas diriger un État relève d’une naïveté qui frôle la candeur. James Comey semble tout ignorer de Nicolas Machiavel (il le pense probablement chef d’un clan mafieux italien…) et ne saurait comprendre ni la métaphore du « Lion » et du « Renard », ni la spécificité du politique.

    Suivre des injonctions morales en politique revient à confondre le politique et la morale. Une politique morale signifie en réalité la neutralisation du politique au profit d’une soi-disant société civile soumise aux groupes de pression et d’influence variés. Pur produit du droit yankee hégémonique et totalitaire, James Comey aimerait sûrement installer Mickey à la Maison Blanche. Ses remarques minables démontrent surtout qu’il n’est qu’un pitoyable Bisounours.

    Bonjour chez vous !

    • « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°76, diffusée sur Radio-Libertés, le 4 mai 2018.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/