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géopolitique - Page 450

  • Tempête rouge : le succès de l’intervention russe en Syrie

    La Presse Internationale a, dans sa grande généralité, assez peu communiqué sur ce que l’on peut appeler le succès de l’intervention militaire russe en Syrie[1]. Et même si l’intervention du Corps expéditionnaire russe n’est pas terminée, force est de constater que tant sur le plan politique que sur le plan militaire, la copie rendue séduit à plusieurs titres. L’opération qui visait à « sauver » le Président Bachar al-Assad a clairement touché son but en assurant à l’homme de Damas non seulement une plausible victoire mais surtout l’assurance de sa gouvernance à court terme; sur le plan militaire, les Russes n’ont pas fait les choses à moitié en éradiquant l’Etat Islamique des axes principaux de la Syrie comme d’une majeure partie du terrain qu’il occupait. Outre ces bénéfices directs, la Russie renforce sa stature d’Etat avec lequel le monde doit – désormais – compter.

    De la crise libyenne à celle de Syrie.

    Pour comprendre cette intervention qui a commencé officiellement le 30 septembre 2015, il est nécessaire de remonter aux événements survenus en Libye (2011) qui avait vu une Russie dupée, en complet désaccord avec les Etats membres de l’OTAN qui avaient transformé une résolution « de bonne intention » en un passeport d’intervention. « Une bonne résolution a été transformée en un chiffon de papier pour couvrir une opération militaire inutile », affirmait Dmitri Medvedev le 20 juin 2011 dans une interview au Financial Times. Après avoir été compréhensive des crises du « Printemps arabe », la Russie va ensuite se démarquer irréversiblement de la communauté internationale, estimant que «  le caractère exclusivement humanitaire de la résolution 1973 » a été transformée de manière « inacceptable » en permettant de « violé(r) le mandat donné par le Conseil de Sécurité ».

     Dès lors, la Russie n’entend plus laisser faire et refuse l’idée qu’on puisse changer de l’extérieur le régime de Damas. Pour Moscou, le départ de Bachar al-Assad est une ingérence sans fondement. Alliée de longue date à la Syrie, la Russie a bien entendu de nombreux avantages à lui venir en aide: déjà à l’époque de la guerre froide, l’URSS coopère  économiquement et militairement avec elle; son libre accès au port de Tartous lui donne un point d’appui matériel et technique d’une haute valeur stratégique en Méditerranée (accord de 1971); enfin, en intervenant au profit d’un allié, elle supprime un champ d’actions supplémentaire aux forces des Etats de l’OTAN qui ne rêvent que d’encerclement de la Russie..

    « Cette opposition totale sur cette question est un autre facteur explicatif de la politique (de Poutine), un chercheur américain allant jusqu’à estimer que « le jour où le président Obama a déclaré le 18 août 2011 que “le temps était venu pour le président Assad de partir”, faisant du changement de régime une priorité officielle des États-Unis, la fenêtre pour un terrain commun avec la Russie aux Nations Unies s’est complètement fermée »[2] indique Anne de Tinguy[3]

    Le 30 septembre 2015, à la télévision russe, Vladimir Poutine s’exprime sur l’intervention en Syrie: « Le seul moyen de lutter efficacement contre le terrorisme international – en Syrie comme sur les territoires voisins – […] est de prendre de vitesse, de combattre et de détruire les combattants et les terroristes sur les territoires qu’ils contrôlent et de ne pas attendre qu’ils arrivent chez nous. »

    Stratégie aérienne et faible engagement terrestre.

    Si l’’intervention russe est un succès, par-delà le faible effectif engagé sur le terrain, il n’en reste pas moins vrai qu’il est aussi le résultat d’une volonté politique à choisir ses alliés comme à nommer ses ennemis. Et pour le coup, la Russie a été clairvoyante comme courageuse à désigner, dans ce bourbier syrien constitué d’une mosaïque de belligérants, ceux qu’elle voulait clairement combattre, bien au-delà des combines internationales aux enjeux pour le moins sibyllins et ce, avec le concours d’une Armée Syrienne (AAS) visiblement tout à fait capable à manœuvrer sur son terrain.

     Au niveau des moyens engagés, le format étonne :les forces aériennes russes ont aligné 70 aéronefs[4] – sur les 1600 dont dispose le pays – et les forces terrestres 4 à 5000 hommes[5] – sur les 750 000 hommes de la Fédération de Russie – ont été déployés en Syrie (dont la fameuse 810e Brigade d’Infanterie de Marine) auxquels on peut rajouter quelques unités de Forces Spéciales (Spetsnaz), une dizaine de chars et quelques batteries LRM (Lance-Roquette Multiple) pour l’artillerie sans oublier les drones. Ainsi, la stratégie russe était axée sur une option clairement aérienne évitant pour le coup l’hypothétique enlisement, souvent synonyme de coûts humains élevés, dont les armées soviétiques avaient fait les frais en Afghanistan comme en Tchétchénie quelques décennies auparavant. Quant à la « productivité » de cette opération, elle relève de la quasi-excellence.

    « Malgré la densité engagée, le coût d’emploi (environ 3 millions d’euros/jour) peut être comparé à l’action de l’opération française Chammal au Levant (1 200 hommes et environ 15 aéronefs, un million d’euros/jour) et qui, pour n’évoquer que le volet appui aérien, représente une moyenne de 6 sorties aériennes (dont une frappe/jour pour 33 pour les Russes). Au regard des résultats obtenus, il est incontestable que les Russes ont une « productivité » opérationnelle très supérieure à celle des Américains ou des Français.».[6]De plus, comme le souligne Michel Goya « la brigade aérienne a été engagée dans plusieurs dizaines d’opérations combinées, à un rythme très élevé (1 000 sorties mensuelles en moyenne) rendu possible par la proximité des bases de la ligne de contact, comme Hmeimim en premier lieu (à 25 km au sud de Lattaquié)  Shairat ou Tiyas près de Palmyre ».

    Une redoutable efficacité.

    A l’actif des Russes, l’intervention a considérablement réduit les forces rebelles et ce, dès l’année 2015, accentuée avec la prise d’Alep en décembre 2016 comme de l’axe autoroutier M5 ou la « route de Damas » qui traverse le pays de la Jordanie jusqu’à Homs en passant par Alep et Damas, ainsi que l’aéroport de Deir ezzor, assiégé par l’Etat Islamique. Cette semaine encore, c’est Maadan, une des dernières localités aux mains de l’EI au Sud de Raqqa qui a été reprise par les troupes syriennes. Cependant quels constats est-il permis de faire après deux ans d’intervention[7]? Comme l’explique à nouveau Michel Goya, l’essentiel des pôles de résistance ont basculé à un moment ou à un autre pour disparaître.

    «  Il n’y a plus que deux pôles territoriaux rebelles arabes sunnites cohérents en Syrie : la partie de l’Euphrate syrien encore tenue par l’Etat islamique et surtout la province d’Idlib, aux mains d’une coalition de factions dominée par Hayat Tahrir al-Sham (ex-Jabhat al-Nosra). Les autres forces rebelles sont désormais éclatées et servent souvent de supplétifs àd’autres acteurs par ailleurs concurrents, comme la Turquie, le Parti de l’union démocratique kurde (PYD), la Jordanie, Israël ou les Etats-Unis. Encore une fois, cette évolution est largement le fait de l’intervention russe qui lui donne aussi un poids diplomatique particulier tant sur le théâtre lui-même, où la Russie sert d’intermédiaire avec quasiment tous les acteurs locaux ou extérieurs et sur la scène internationale. D’un point de vue tactique, ces espaces disputés sont essentiellement urbains, parfois montagneux, et toujours difficiles à conquérir surtout pour des forces disponibles en manœuvre offensive, et relativement peu nombreuses de part et d’autre. On a donc assisté à des opérations extrêmement fragmentées et à des batailles d’autant plus lentes que la motivation des défenseurs était forte ».

    Pour conclure et même si la bataille n’est pas encore finie, on peut allègrement dresser un constat très positif de l’intervention russe en Syrie. Avec des effectifs réduits et un engagement de matériels certes intensif mais somme toute rationné, les Russes ont réussi un pari qui, par l’intelligence et l’intensité des actions, s’est transformé en victoire. Et même si la victoire militaire est essentiellement russe, on peut en attribuer les effets politiques à Moscou comme à Damas qui n’en n’attendait pas plus de son fidèle allié. Et force est de constater qu’avec une feuille de route cohérente –et je dirais loyale-, les Russes ont acquis une autorité qui, des Occidentaux en passant tous les belligérants locaux, laissera pour longtemps l’empreinte d’une redoutable efficacité.

    Ch.Mihaïlovitch Tripetzky

    [1] Voir l’excellent article de Michel GOYA in« La voie de l’épée »

    [2] Charap 2013 p. 37‑39

    [3] Anne de Tinguy : « La Russie face aux révoltes libyennes et syriennes »

    [4] Composés essentiellement de bombardiers tactiques Sukhoi-34, de chasseurs multi rôles Sukhoi-30 et Sukhoi-35, complétés d’hélicoptères Mi-24 PN, MI-35M et Kamov-52

    [5] Russia’s Syria operation cost over $460 million — Putinhttp://tass.com/politics

    [6] Michel Goya in « La voie de l’épée »

    [7] Le nombre de tués russes est officiellement de 23 militaires et 17 employés civils de sociétés privées.

    http://www.medias-presse.info/tempete-rouge-le-succes-de-lintervention-russe-en-syrie/80743/

  • Alain Bucher : la soumission à l'Europe par la dépendance énergétique

  • Du multilatéralisme

    par Louis-Joseph Delanglade 

    L’occasion fournie par la tribune de l’ONU était trop belle et il a su en profiter : face à un M. Trump qui joue toujours à merveille son rôle de cow-boy tonitruant, notre M. Macron national a fait coup double en prononçant son allocution.

    Il a d’abord réussi, sur le plan personnel, à se poser en s’opposant, et pas à n’importe qui, au représentant de la première puissance mondiale, de la seule hyper-puissance même, acquérant du même coup une stature internationale certaine, ce qui en soi pourrait se révéler bénéfique pour la France ; il a de plus su répondre point par point, faisant de son discours une réponse sans concession à M. Trump, montrant ainsi qu’on peut envisager d’échapper à l’unilatéralisme états-unien, qu’on peut proposer et peut-être choisir une autre voie, qu’enfin donc une alternative existe dont les deux termes sont clairs. 

    Donc, satisfaction ? Non, car reste posée la question de fond : que se cache-t-il derrière ce « multilatéralisme » assumé de M. Macron ? Le concept même est ambigu. S’agit-il, pour lui, du multilatéralisme dans sa version « réaliste », ou dans sa version « normative », d’un multilatéralisme tactique ou stratégique ? Dans le premier cas, cela signifierait qu’il demande  à des Etats souverains, et qui entendent le rester, de coopérer de façon ponctuelle parce que c’est leur intérêt bien compris. Dans le second cas, il souhaite l’aboutissement d’un projet mondialiste qui, jouant sur l’interdépendance croissante à différents niveaux (par exemple l’environnement), finirait par corseter lesdits Etats. Dans le premier cas, M. Macron aurait fait preuve et de bon sens et même d’intelligence politique : face à l’évident tropisme impérial des Etats-Unis d’Amérique, le multilatéralisme peut permettre à une puissance moyenne comme la France de rechercher un minimum d’ordre international fondé sur un certain équilibre ; il serait alors l’élément déterminant d’une politique étrangère conséquente qui renouerait avec la pensée et/ou les actes des De Gaulle, Maurras, Talleyrand, etc. Dans le second cas, M. Macron ne serait que ce qu’il a voulu peut-être paraître aux yeux de la planète (n’oublions pas la tonalité niaisement humanitariste d’une partie de ses propos) : une sorte de prophète dangereux annonçant la venue de temps meilleurs pour tous mais surtout un inéluctable processus dont on ne voit pas comment il pourrait, paradoxe suprême, ne pas constituer un aboutissement de l’imperium culturel états-unien auquel il prétend par ailleurs s’opposer, tant il est vrai que ne font qu’un l’unilatéralisme américain et la mondialisation libérale !

    Macron pourrait lire M. Védrine, lequel, présentant son dernier essai*, rappelle que la communauté internationale n’est au mieux qu’« une mince pellicule à la surface du globe sous laquelle les peuples restent différents, avec chacun leur vision du passé, du présent et de l'avenir et leurs croyances, souvent incompatibles, voire antagonistes. » Il comprendrait que les institutions internationales procèdent de la volonté d’Etats souverains et, à notre sens, doivent leur rester soumises. Il peut le faire. 

    Le Monde au défi, Fayard, 2016

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Politique et économie N° 142 : Donald Trump prisonnier de la Maison Blanche

  • Avec Trump, l’Amérique est de retour! parGabriel Robin

    « God Emperor Trump », tel est le surnom donné au 45ème président des Etats-Unis par une poignée de fidèles sévissant sur internet. Affectueuse et ironique, l’appellation « God Emperor » trahit pourtant la véritable nature de Donald Trump, parfois plus proche de l’image que l’on se fait d’un personnage de bande-dessinée que de celle du chef de la nation « la plus puissante du monde ». Qui est Donald Trump ? Un patriote américain sincère ? Un businessman ? Un personnage de télé réalité ? Un « entertainer » capable de se produire sur les rings de catch de la WWE de son ami Vince Mac Mahon ? Sorte de synthèse des excès de l’Amérique, qui fascine comme elle répugne, The Donald semble diriger son pays avec la subtilité d’un conducteur de « monster truck » lancé à pleine vitesse dans une arène poussiéreuse en bordure de Las Vegas, prêt à toutes les cascades pour satisfaire un public surexcité.

    Lire la suite sur Causeur

  • Syrie : Attaques, enlèvements, églises brûlées… Le cauchemar des chrétiens du Khabour

    Ces dernières années, les chrétiens de Syrie ont été victimes d’exactions de la part de l’État islamique. Attaques, enlèvements, églises brûlées…
    Dans la vallée du Khabour, au nord-est du pays, des villages entiers ont été rayés de la carte. Pourtant, malgré la menace islamiste, certains chrétiens d’Orient refusent d’imaginer l’exil.

    D’autres, déplacés dans les pays voisins ou qui ont émigré en Europe ou aux États-Unis, envisagent même de revenir sur leur terre natale.

  • MACRON À L’ONU : DU MAUVAIS VILLEPIN L’Imprécateur

    Allons bon ! Nicolas Gauthier m’a souvent enchanté avec ses chroniques pertinentes dans  l’excellent blog de réinformation Boulevard Voltaire. Le voilà qui devient macronolâtre dans un article titré « Emmanuel Macron à l’ONU : presqu’aussi beau que du Villepin ? » Cette comparaison devrait pourtant me réjouir,  puisqu’à l’instar de l’excellent journaliste André Bercoff, je pense que Macron est déjà sur la pente descendante qu’a connue Villepin pataugeant aujourd’hui dans le marécage de l’oubli. Mais ce qui me désole c’est que Gauthier, aveuglé par le verbe d’un Macron toujours aussi habile à dire ce que son auditoire attend sans que cela reflète le moins du monde sa vraie pensée, n’ait pas vu les nombreuses erreurs d’analyse qu’a prononcé Macron.

    Un monde « multipolaire » ou « multilatéral » ?

    « Ainsi, Emmanuel Macron semble-t-il enfin renouer avec la traditionnelle politique du Quai d’Orsay, plaidant pour l’avènement d’un monde multipolaire ». Je n’ai pas beaucoup entendu le mot « multipolaire » alors que « multilatéral » a été répété à plusieurs reprises. Or cela n’a pas le même sens. D’ailleurs Macron n’a-t-il pas, dans ce discours, plaidé abondamment pour le mondialisme puisqu’il veut dans le moyen terme − il l’a dit dans plusieurs de ses discours précédents − un gouvernement mondial qui est l’antithèse du monde multipolaire qui suppose plusieurs pôles de gouvernance et de décision ? Pour une fois Le Monde voit plus clair que Nicolas Gauthier « […] le président français a exposé, sur un ton lyrique et passionné, une vision du monde […]. Elle se fonde avant tout sur le multilatéralisme. »

    « Réchauffement » climatique ou « changements » climatiques ?

    « Oui, le réchauffement climatique n’est pas que vue de l’esprit et billevesées de gauchistes à l’esprit enfiévré. » Mais, cher Nicolas Gauthier, les climatosceptiques ne nient pas le réchauffement climatique, même s’il semble que depuis 2000 il soit en pause (source NASA et refroidissement global 2017 constaté dans le monde malgré quelques pointes locales de surchauffe dans l’hémisphère nord). Ce qu’ils refusent d’admettre, c’est que par idéologie « verte » sa responsabilité en soit attribuée exclusivement à l’Homme (cause anthropique) dans le but d’extorquer des milliards d’impôts supplémentaires aux contribuables du monde occidental. C’est aussi qu’ils critiquent les analyses du GIEC telles qu’elles sont présentées au public dans des formes excessivement résumées qui permettent leur manipulation idéologique.

    Souvenons-nous que 400 scientifiques du GIEC avaient protesté contre le rapport résumé en quelques pages présenté à COP21 (pour 80 seulement qui l’avaient soutenu). Un GIEC qui pêche de ce que ses prévisions sont basées uniquement sur des modèles informatiques ne s’appuyant que sur les relevés informatiques climatiques réalisés depuis 1970, sans prendre un compte le temps long que recommandait Emmanuel Leroy-Ladurie dans son livre « Histoire du climat depuis l’an mil », autrement plus documenté que le papier du GIEC lu à COP21.

    Les archives climatiques écrites montrent, par exemple, que la fréquence des cyclones a plutôt baissé depuis une cinquantaine d’années aux Antilles  et qu’il y en a eu sept  aussi violents (force 5) que ceux d’aujourd’hui recensés aux Antilles depuis le XVIIème siècle. Montrent qu’il y a eu des périodes de l’histoire beaucoup plus chaudes qu’actuellement, les XIème et XIIème siècles, plus froides aussi, les seizième et dix-septième siècles. Montrent que le climat a toujours changé avec une alternance de Terre gelée et de Terre surchauffée, les périodes chaudes ayant été systématiquement plus favorables à la vie que les froides. D’ailleurs, les réchauffistes en conviennent par leur changement actuel de vocabulaire, ils parlent de moins en moins de « réchauffement climatique » pour dire « changement » ou « transformation ».

    La Corée du Nord, le Grand Satan…

    « Oui, une guerre contre la Corée du Nord serait proprement suicidaire ». Personne n’en disconvient. Et tout le monde ou presque, puisque Macron ne semble pas le savoir, a compris que Trump et Kim-Jong-Un sont dans la posture théâtrale du gorille mâle à crête blanche qui hurle en se donnant de grands coups de poing sur la poitrine pour tenter de faire peur au macaque qui lui jette des noix sur la tête depuis le haut de l’arbre. Le gorille ne montera pas à l’arbre pour rosser le macaque de peur des dommages collatéraux sur les voisins chinois, russes, japonais et coréens du sud, et le macaque arrêtera de jeter des noix le jour où le gorille cessera de le provoquer en armant la Corée du Sud et en faisant parader sa flotte et ses bombardiers nucléaires au ras des côtes de la Corée du Nord pour lui signifier que ses jours sont comptés et qu’un jour ou l’autre il y aura des bases américaines à Pyongyang et au ras de la frontière chinoise.

    De même que l’OTAN américaine fait constamment des manœuvres militaires au ras des frontières Russes pour tenter d’énerver Poutine. Comme celles, nommées Aurora 17, qui ont commencé en Suède et en mer Baltique le 11 septembre pour une quinzaine de jours.

    Que fait la Russie pour répondre à cette provocation de l’OTAN ? Elle entame dès le 14 septembre en Biélorussie des grandes manœuvres, Zapad 17. Et que fait la presse occidentale ? Elle titre aussitôt sur l’agressivité de la Russie !

    Macron ignore-t-il que le sixième test nucléaire de Pyongyang, bien qu’il ait été planifié à l’avance, n’a été effectué que trois jours après que deux bombardiers stratégiques US-B-1B nucléaires aient mené leur propre « test » accompagnés de quatre F-35B et quelques F-15 japonais aient survolé la Corée du Nord ?

    À la dernière réunion des BRICS *, la Chine a prévenu qu’elle réagirait si ces tests à peine déguisés de « décapitation » se poursuivaient. Et la Chine et la Russie ont posé sur la table : le “double-gel” des exercices militaires américains/japonais/sud-coréens et  du programme nucléaire de Corée du Nord afin que la diplomatie prenne enfin le relais.

    Vers un gouvernement mondial…

    Pourquoi cette agressivité occidentale à laquelle la Corée du Nord répond en montrant les dents ? Il est possible que Macron ait donné la réponse dans son discours à l’ONU quand il a affirmé que les problèmes de migrations, de climat, de pollution, etc. seraient réglés par le multilatéralisme et un gouvernement mondial.

    Sur les six dalles des Georgia Guidestones sont écrits en douze langues (huit modernes, quatre anciennes), les dix commandements « pour un monde harmonieux et pacifique », celui que Macron essaie de nous vendre : avoir un gouvernement mondial et une cour de justice mondiale pour réguler les relations entre les pays, guider la reproduction humaine (métissage, PMA, GPA, eugénisme, etc.) et réduire la population mondiale à 500 millions d’êtres humains. Bref la solution pour supprimer les guerres, les migrations de masse et la pollution humaine et donc rétablir un climat stable.

    Théorie complotiste ? − Possible. Le monument est visible en Géorgie (États-Unis), à Elberton. Mais quoi de mieux qu’une guerre nucléaire mondiale pour passer rapidement de 7,5 milliards à 500 millions de Terriens ?

    Le programme nucléaire iranien

    « Oui, l’accord sur le nucléaire iranien est un bon accord. » Là encore, Macron et Gauthier semblent ignorer que cet accord est incomplet et que l’Iran n’a pas renoncé à son programme nucléaire militaire qui lui permettrait, en obtenant la bombe, de damer le pion à l’Arabie saoudite (qui s’équipe actuellement en centrales nucléaires) et de faire respecter le chiisme face au sunnisme conquérant mondialiste.

    Comment fait l’Iran pour continuer son programme militaire ? C’est tout bête, et il est surprenant que les experts militaires occidentaux ne l’aient pas encore compris (ou bien le savent et le taisent !). Ils semblent avoir seulement compris, si l’on croit la presse, que la Corée du Nord qui expérimentait depuis des années des fusées d’un modèle russe archaïque n’a pas pu, en quelques mois, mettre au point une fusée balistique intercontinentale et la bombe H sans une aide extérieure.

    Alors ils cherchent « qui », de la Russie (l’esprit anti-russe de l’OTAN) ou de l’Ukraine qui a sur son sol des centres de recherche spatiale et nucléaire militaires hérités du temps ou elle était soviétique, a pu vendre à la Corée du Nord le moteur et les plans de la fusée balistique et le matériel nécessaire à la fabrication d’une bombe H.

    Ils n’ont pas encore compris (ou font semblant) que c’est tout simplement l’Iran qui poursuit par Corée du Nord interposée les essais nucléaires que le fameux accord sur le nucléaire iranien leur interdit de poursuivre chez eux.

    Mais les Américains qui ont à deux cents kilomètres de la frontière Russie-Corée du Nord (à Vladivostok), des espions qui surveillent le trafic du port, la plus importante base russe sur le Pacifique, mais aussi le trafic qui rentre et sort des ports nord-coréens tout proches, ont vu des cargos iraniens s’y rendre et en repartir. Trump le sait, d’où son acharnement actuel simultané sur l’Iran et sur la Corée du Nord.

    « Oui, rien ne se fera au Proche et Moyen-Orient sans Moscou et Téhéran ». Macron ne fait que répéter ce que Hollande et Fabius ignoraient mais que tous les gens sensés répètent depuis le début de la guerre et ce que nous avons dit à plusieurs reprise sur Minurne : « Oui, la Russie et l’Iran ont eu le bon diagnostic et la bonne méthode pour stopper puis chasser l’État Islamique de Syrie ».

    « Non, Emmanuel Macron n’est pas que le ludion qu’on croyait… » termine Nicolas Gauthier, avant de s’en prendre à Trump dans la suite de l’article en se trompant encore. « Étrange personnage, lui aussi, qui, tenaillé entre impérialisme et isolationnisme, voudrait que l’Amérique se recentre sur ses frontières tout en demeurant gendarme du monde. »

    Les frontières de l’Amérique

    Les frontières de l’Amérique sont là où est l’Amérique et les États-Unis sont proches de la Corée du Nord par Guam, l’Alaska et leurs bases militaires, une vingtaine, dans la région. Trump ne peut pas y être plus indifférent que ne le serait la France si la Somalie bombardait la base française de Djibouti où se trouvent encore 1.350 militaires français (ils étaient 1950 encore en juillet dernier), ou si Kim-Jong-Un envoyait une fusée à tête nucléaire sur la Nouvelle-Calédonie.

    Et croyez-moi, cher Nicolas Gauthier, j’ai eu l’occasion il y a quelques années de participer à Jakarta à une conférence de l’ASEAN pour demander que la France y ait au moins un strapontin en raison de sa présence en Asie du Sud-Est par la Nouvelle-Calédonie. Étant le seul français représentant la Nouvelle Calédonie  présent dans la salle (même l’ambassadeur de France n’avait pas été invité), j’ai ensuite rencontré l’ambassadeur de France au Japon, monsieur Dorin, puis celui de France en Indonésie, Dominique Girard, pour leur rendre compte, puis le général Lebed, alors gouverneur de Sibérie orientale, pour lui expliquer la position de la France (il m’invita ensuite à venir le rencontrer à Vladivostok pour lui expliquer la situation politique en Calédonie !), et enfin soupé avec l’ambassadeur de la Chine, Fangbai Cai (et son épouse dans un souper non officiel) qui se posait les mêmes questions que Lebed. Je connais donc bien le sujet, et je vous affirme que Trump, qui connaît beaucoup mieux la complexité du sujet que Macron, a raison de se soucier de la Corée du Nord avec laquelle il a une frontière maritime commune.

    Alors, oui, pour moi, Macron reste un ludion et je suis surpris que vous qui êtes journaliste, vous acceptiez aussi sereinement de vous faire traiter de « narcissique » par cet individu qui l’est lui-même au delà des limites permises.

    L’Imprécateur

    * BRICS = Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud

    Sources : Boulevard VoltaireLe Monde, « Guerres indigènes en Océanie ».

    http://www.minurne.org/

  • Lafarge versait 20 000 euros par mois à l'Etat islamique, avec l'aval des autorités françaises

    Concernant l'enquête judiciaire en cours sur les agissements du groupe franco-suisse LafargeHolcim au sujet de sa cimenterie de Jalabiya, dans le nord de la Syrie, 9 responsables de l'entreprise ont été entendus par les enquêteurs, qui cherchaient à déterminer les liens qu'a pu entretenir le géant du ciment avec des groupes armés, dont l'organisation Etat islamique, pour continuer à faire fonctionner son usine en 2013 et 2014, en plein conflit syrien.

    L'ancien directeur général adjoint opérationnel de Lafarge a reconnu que le groupe s'est plié à une "économie de racket" menée par différentes milices armées dès la fin de l'été 2012 pour assurer le transit de ses marchandises dans le pays. Un intermédiaire a même été employé "pour négocier avec les groupes armés qui tiennent les checkpoints autour de l'usine", écrit Le Monde. Cet individu se voit remettre "entre 80 000 et 100 000 dollars par mois" pour monnayer des laisser-passer avec ces groupes. Selon les extraits de l'enquête, l'organisation Etat islamique, qui a pris le contrôle de la ville de Raqqa au milieu de l'année 2013, commence à réclamer de l'argent au cimentier à partir de l'automne. 

    Bruno Pescheux, PDG de la filiale syrienne de l'entreprise jusqu'en juin 2014, affirme aux enquêteurs avoir vu le nom de Daesh sur des documents internes à l'entreprise. A la question "Avez-vous une idée du montant prévu pour Daesh ?", il répond : "De l'ordre de 20 000 dollars par mois."

    Le Monde révèle par ailleurs que

    "la décision du leader mondial des matériaux de construction de rester en Syrie a reçu l'aval des autorités françaises, avec lesquelles le groupe était en relation régulière entre 2011 et 2014".

    Les responsables de Lafarge affirment ainsi à plusieurs reprises avoir consulté le ministère des Affaires étrangères ainsi que le gouvernement au sujet du maintien de leur activité dans le pays.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • LA SEULE VOIE D’AVENIR POUR L’EUROPE : UN AXE PARIS-BERLIN-MOSCOU

    Marc Rousset

    Notre ami Henri Temple, sur Boulevard Voltaire, vient se livrer à un véritable plaidoyer en faveur de l’Angleterre et nous conseille de nous éloigner de l’Allemagne. Il fait malheureusement fausse route ! La seule voie d’avenir possible pour la France, c’est bien au contraire un rapprochement avec l’Allemagne sans l’Angleterre pour constituer à l’Ouest, dans un premier temps, un bloc carolingien, qui devrait ensuite se rapprocher de la Russie, afin de constituer un axe Paris-Berlin-Moscou et la grande Europe de Brest à Vladivostok. En ce sens, le Brexit est un don et un cadeau du ciel pour la France !

    S’il est possible de critiquer de Gaulle pour la fin catastrophique de la guerre d’Algérie et pour ne pas avoir réussi à réconcilier les Français après 1945, ce que souhaitait à juste titre Saint-Exupéry, il faut reconnaître qu’en ce qui concerne l’Europe, il a vu juste ! De Gaulle avait fort bien compris la nécessité d’un rapprochement de la France avec l’Allemagne et la Russie lors de sa conférence de presse géniale et visionnaire, en pleine guerre froide, du 29 mars 1949 au palais d’Orsay : « Moi, je dis qu’il faut faire l’Europe avec pour base un accord entre Français et Allemands. Une fois l’Europe faite sur ces bases, alors on pourra essayer, une bonne fois pour toutes, de faire l’Europe tout entière avec la Russie aussi, dût-elle changer de régime. Voilà le programme de vrais Européens. Voilà le mien. »

    Le Brexit est une chance pour la France, ne serait-ce que pour la langue française et la possibilité de mettre fin à la domination de l’anglais à Bruxelles, problème que Pompidou avait perçu très clairement, avant même l’entrée de l’Angleterre dans le Marché commun. Pompidou avait exigé que les fonctionnaires britanniques à Bruxelles parlent français. La promesse fut tenue, puis, suite aux pressions de l’Amérique et à la lâcheté des élites françaises, elle fit place à l’unilinguisme anglo-américain.

    Henri Temple devrait relire Le Grand Échiquier de Zbigniew Brzeziński. Le rêve de l’Amérique et des néo-conservateurs américains, c’est de dominer le monde, par la force maritime, en s’appuyant sur les deux porte-avions que constituent le Japon et l’Angleterre et en faisant de l’Europe continentale le « Rimland », en réalité un protectorat grâce à l’OTAN, au « soft power » de l’anglo-américain, au droit-de-l’hommisme et à l’immigrationnisme qui nous font perdre notre identité européenne, nous noient dans le monde marchand anglo-saxon.
     
    Tous les grands projets européens, à ce jour, sont d’origine franco-allemande (Ariane, Airbus, CECA, Euratom, l’euro, etc.). Pas un seul n’est d’origine britannique. Churchill disait déjà qu’entre l’Europe et le grand large, il choisirait toujours le grand large. Les Britanniques, une fois à Bruxelles, ont tout fait pour torpiller l’Union européenne de l’intérieur, pour favoriser le libre-échange, pour procéder à l’élargissement suicidaire avant un approfondissement, pour faire entrer la Turquie, pour empêcher que l’Europe des armements n’avance. Réjouissons-nous, au contraire, que le fusil français soit fabriqué en Allemagne plutôt qu’en Chine et espérons que, demain, l’Allemagne nous achète des Rafale !

    Notre ami nous parle des trois derniers conflits entre la France et l’Allemagne ! Il oublie que, depuis la guerre de Cent Ans, l’Angleterre a été l’ennemi héréditaire de la France et a tout fait pour diviser le continent européen, pour que le Marché commun ne voie pas le jour. André Siegfried disait que l’Angleterre est une île entourée d’eau de toutes parts. N’oublions pas, enfin, l’Empire carolingien et sa disparition par le traité de Verdun en 843.

    L’avenir de l’Europe est à l’est, pas en Angleterre ! L’Europe doit se considérer comme l’Hinterland de la Russie face à la Chine pour garder le contrôle de la Sibérie, plus grande que les États-Unis ! En Sibérie, en Asie centrale, l’Européen, c’est le Russe ! Mais, sans un premier rapprochement indispensable entre la France et l’Allemagne, le monde européen se condamnerait à un suicide civilisationnel.

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