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géopolitique - Page 454

  • La mondialisation est un méfait. Partie 1 : la définition du mot "mondialisation".

    J'ai jadis écrit que « la mondialisation est un fait, mais pas forcément un bienfait », mais, sur cette question, je suis sans doute moins conciliant désormais, et je n'hésite plus à écrire que la mondialisation est, en définitive mais dès ses origines, un méfait, ce qui ne m'empêche pas de rappeler, et la nuance mérite aussi d'être entendue, que « l'enfer est pavé de bonnes intentions ». Ces quelques semaines d'été passées à Etel, sur la côte morbihannaise et à l'écoute permanente des habitants locaux comme des voyageurs de vacances, ont renforcé cette conviction, en plus de mes lectures estivales, et de quelques informations récentes glanées sur tous les médias.

    Précisons néanmoins le vocabulaire pour éviter tout malentendu : la mondialisation n'est pas la simple internationalisation des échanges ou le dialogue entre les voyageurs et les sédentaires locaux, mais bien plutôt, et comme son nom semble l'indiquer, la réduction du monde à une seule entité globale. Est-il si surprenant, d'ailleurs, que les Anglo-saxons utilisent principalement le terme de « Globalization » pour désigner cette fameuse mondialisation et non un terme qui pourrait être la traduction de la «planétisation » évoquée par le théologien chrétien Teilhard de Chardin dans les années 1920 ? Le terme de globalisation serait aussi mieux adapté pour saisir le phénomène d'extension de la Société de consommation à la totalité du monde (société de consommation née et surtout développée aux États-Unis dès le début du XXe siècle) mais il était considéré, il y a quelques années, comme plus anxiogène que celui, apparemment plus « neutre » de mondialisation : comme le soulignait quelques linguistes, le terme de mondialisation a une connotation favorable et une résonance plutôt positive dans les sociétés francophones quand le terme de globalisation est plus « alarmant », le globe étant parfois ressenti comme l'enfermement dans un bocal aux parois glissantes, une impression qui avait, chez les royalistes rennais d'Action Française du début des années 1990 (précurseurs du Groupe d'Action Royaliste des années 2010), provoqué en réaction la naissance du terme et de la notion de «globalitarisme ».

    Ainsi, la mondialisation, dont le discours officiel et dominant nous rebat sans cesse les oreilles et qui nous en fait une obligation au nom d'une modernité et d'un progrès eux aussi valorisés avant même que d'être définis et expliqués ou simplement débattus, paraît bien être ce processus, non de simple communication entre des civilisations ou des sociétés reconnues et se reconnaissant les unes les autres, mais d'imposition d'un modèle né en un lieu « nationalement institué » et d'une société qui se veut, ou se prétend, au nom d'un « Bien » qui est d'abord le sien et ne peut être commun à tous, le modèle « universel et unique »à suivre pour être « sauvé » ou, simplement, « accepté »... Mais ce modèle a une grande propension à être assimilé par nombre de récepteurs et pas forcément sous les mêmes traits et formes que l'émetteur premier, ce qui explique que, désormais, la Chine revendique plus encore que les pays d'Europe « la » mondialisation, comme on a pu le constater lors du dernier forum mondial de Davos en janvier 2017, profitant aussi du fait que les États-Unis, longtemps promoteurs d'une mondialisation qu'ils avaient suscitée et abondée, semblaient, au moins à la tête de l’État politique, plus « réservés » envers leur « créature »... Pourtant, que la mondialisation échappe aux mains de Washington (du moins du Pouvoir de la Maison Blanche), elle n'en reste pas moins fidèle à ses grands principes qui voient surtout le triomphe de l’Économique sur le Politique ; de l'Individu sur la personne et la société ; de la Consommation illimitée sur la « mesure » humaine et les lois de la nature ; du « globish » sur les diversités linguistiques et langagières ; de l'Argent sur tous et tout...

     

    Il est, dans les manuels scolaires et universitaires, évoqué des mondialisations plus anciennes, le terme s'appliquant à des processus historiques que l'on nommait autrement jadis, de la romanisation du bassin méditerranéen sous l'Antiquité à l'occidentalisation des Amériques après leur « découverte », jusqu'à la colonisation de l'Asie et de l'Afrique au XIXe siècle par quelques puissances européennes et « l'achèvement » de l'exploration de toutes les terres habitées (ou non) par les géographes et autres scientifiques navigateurs et voyageurs... Toutes ces mondialisations sont des conquêtes et pas seulement des découvertes, et aucune ne fut pacifique en tant que telle. Elles ont même entraîné des exterminations massives, volontaires ou non (le choc microbien n'est pas toujours le résultat d'une intention du conquérant), et la fin de grandes et anciennes civilisations, pour le meilleur parfois comme pour le pire souvent : si la romanisation des Gaules pouvait être considérée comme une « chance » par un Jacques Bainville (en réaction aux discours chauvinistes et « néo-Gaulois » des républicains et des bonapartistes du XIXe siècle), la destruction des peuples indiens par les Conquistadores peut bien être compris comme un ethnocide culturel doublé d'un populicide humain...

    Aujourd'hui, la mondialisation rencontre de multiples résistances de par le monde mais sa capacité d'attraction paraît la plus forte : elle apparaît comme l'illusion de la prospérité générale quand elle n'est, en fait, que la justification des injustices sociales et de la démesure, en particulier financière, dont l'épisode Neymar de cet été n'est qu'un exemple parmi d'autres...

     

    (à suivre)

    Jean-Philippe CHAUVIN

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • ASSAD A GAGNÉ SON PARI : 600.000 RÉFUGIÉS SYRIENS SONT RENTRÉS CHEZ EUX

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    Voilà une information qui ne va pas plaire à tout le monde. Je veux dire, par là, à ceux qui encouragent l’immigration, vers nos terres d’Europe, de ceux qui ont fui ou qui fuient les combats. Car il semblerait que la guerre, en Syrie, comme en Irak d’ailleurs, change de vainqueur. Les orgueilleux combattants du califat islamique comme ceux des milices islamistes anti-Assad perdent chaque jour un peu du terrain si chèrement acquis au détriment des populations chrétiennes, chiites et yézidies. Un exemple : les hauteurs stratégiques autour de la ville d’Aqerbat, dans la province de Hama, ont été reprises à Daech cette semaine, après de durs combats.

    L’OIM (Organisation internationale des migrations) vient d’indiquer que plus de 600.000 réfugiés syriens sont rentrés chez eux pendant les sept premiers mois de cette année. Le chiffre de l’ONU cité par Valeurs actuelles est de 602.759, dont 84 % étaient des Syriens qui ont trouvé refuge en Syrie même. Les 16 % restants ayant trouvé refuge en Turquie, au Liban, en Jordanie et même en Irak. Il en reste plus de cinq millions en dehors des frontières et, toujours selon les mêmes sources, six millions qui ont choisi de rester en Syrie mais à l’abri de leurs villes ou villages détruits ou occupés encore par Daech ou les rebelles djihadistes.

    Il est intéressant de noter que 97 % des 602.759 réfugiés ont regagné leur propre maison, même si celle-ci est en ruine. La journaliste britannique Vanessa Belley – qui revient d’Alep – écrit dans son dernier reportage avoir été étonnée de constater l’activité de reconstruction des Aleppins. De rue en rue, dans Alep-Est, d’immeuble en immeuble, tous les citadins mettent la main à la pâte. Avec patience et détermination, ils bouchent, réparent, remontent les murs de leur habitat.

    Elle y a rencontré de nombreux réfugiés ayant fui Raqqa, Homs, Ghouta-Est, Daraa, qui n’ont qu’une hâte : retrouver leur maison et leur vie d’avant. Une femme, Hadia, lui a dit : « Nous étions libres avant la guerre. Ces soi-disant combattants de la liberté n’ont rien apporté d’autre que la souffrance, la solitude, la pauvreté et la mort. » Vanessa raconte que ces femmes n’ont pas accepté d’être photographiées car leurs maris sont dans l’armée régulière, combattent les islamistes et craignent d’être reconnus. 

    Alep, qui a pourtant énormément souffert des bombardements de la « rébellion » comme de ceux, syriens et russes, grâce auxquels elle a été libérée fin décembre, voit arriver des milliers de familles qui n’ont pu regagner leur village. D’autres réfugiés ont trouvé, dans les ruines de Homs libérée, un espoir de retrouver une vie normale avant de pouvoir regagner leur foyer dès que l’armée syrienne et ses alliés auront nettoyé leurs villages. 

    Plusieurs millions de Syriens attendent le feu vert pour retrouver la paix et la sérénité dans une Syrie débarrassée des fanatiques musulmans et de leurs alliés djihadistes.

    Le sénateur de Savoie Jean-Pierre Vial nous demande d’être très prudents sur la manipulation politique des chiffres de ces rapatriés syriens, qu’il dit être surestimés par ceux qui les comptabilisent, à savoir les « rebelles » et le gouvernement syrien, puisque l’ONU n’a pas les moyens de le faire sur place. Mais prudent ou optimiste, le résultat est là : la guerre en Syrie s’essouffle, et ceux qui l’ont fuie espèrent tout naturellement y revenir.

    La victoire de Bachar el-Assad n’est pas très loin. Mais combien de vies coûtera-t-elle encore ?

    http://www.bvoltaire.fr/assad-a-gagne-pari-600-000-refugies-syriens-rentres-chez-eux/

  • Les islamistes d'Al Nosra chassés du Liban

    Combats dans la région d'Ersal 

    Par Antoine de Lacoste

    1456949215.pngDepuis plusieurs années, une poche islamiste s'était constituée dans la montagne libanaise appelée Antiliban, à cheval sur la frontière syrienne, à quelques kilomètres du beau site antique de Baalbek. De là, le Front al Nosra (rebaptisé depuis Fatah al Cham) se sentait suffisamment sûr de lui pour faire des incursions dans la Plaine de la Bekaa. Il y avait affronté l'armée libanaise, tuant et faisant prisonnier plusieurs de ses soldats. Il faut noter que des éléments de Daesh étaient venus lui prêter main forte ; il décapitera deux soldats libanais...

    Al Nosra avait ainsi pris le contrôle en août 2014 de la petite ville d'Ersal, à majorité sunnite, la mettant en coupe réglée : exécutions de récalcitrants, application de la charia, trafics d'armes et de drogue. La panoplie habituelle des islamistes sunnites.

    Trop faible, l'armée libanaise n'était pas en capacité d'intervenir et l'armée syrienne avait autre chose à faire. Elle n'aurait de toute façon pas été la bienvenue. Après de longues négociations, Al Nosra avait finalement accepté de se retirer dans les montagnes sur la promesse que l'armée libanaise ne l'attaquerait pas.

    Tout a changé il y a quelques jours avec l'intervention du Hezbollah. Libéré de plusieurs fronts en Syrie, en particulier à Alep et à l'Ouest de Damas, il a décidé de reconquérir Ersal afin de garder la main mise sur la Plaine de la Bekaa à majorité chiite.

    La prise de la ville fut aisée car les combattants de Fatah al Cham restés sur place ont refusé le combat et se sont réfugiés dans les montagnes. Mais le Hezbollah était décidé à en finir et a attaqué l'ensemble du réduit islamiste. Dans le même temps l'armée libanaise prenait position dans Ersal pour éviter toute mauvaise surprise. L'aviation syrienne est également intervenue pour fixer les troupes islamistes et faciliter l'intervention du Hezbollah. L'histoire ne dit pas si le Liban a donné son accord pour des bombardements syriens sur son sol, mais le Hezbollah constituant depuis longtemps un Etat dans l'Etat, cela ne change malheureusement plus grand chose pour ce qu'il reste d'Etat libanais.

    L'issue de la bataille fut favorable : Al Nosra a perdu une cinquantaine d'hommes et les chiites une dizaine (leurs noms et leurs photos figurent toujours dans la presse libanaise chiite afin d'honorer les « martyrs »).

    Mais les islamistes se sont repliés dans un dernier petit réduit montagneux de neuf kilomètres carrés avec quatre prisonniers. Pour les récupérer sains et saufs, le Hezbollah a dû négocier. Un accord semble avoir été trouvé pour que les derniers combattants sunnites soient acheminés vers la Province d'Idleb, au Nord-Ouest de la Syrie. C'est déjà là que se concentrent tous les islamistes syriens (hors Daech) après les multiples redditions des derniers mois.

    C'est un tournant important dans la guerre qui oppose la Syrie aux islamistes. En effet de nombreuses poches d'insurgés sunnites subsistent ici et là dans les montagnes séparant la Syrie du Liban. Ces petits sanctuaires permettaient aux islamistes d'être à l'abri et de recevoir régulièrement des armes et des renforts. La perte de la plus importante de ses poches va probablement en entraîner d'autres.

    La Syrie n'aura plus à craindre des attaques surprises venant des montagnes libanaises et le Liban sera débarrassé de la présence d'Al Nosra sur son sol. 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2017/08/15/les-islamistes-d-al-nosra-chasses-du-liban-5971542.html

  • Géopolitique • L'Afrique Réelle : le numéro d'août 2017 est paru

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    Sommaire

    Actualité :

    Mali : la France entre Barkhane et le G5 Sahel

    Dossier Rwanda : Allons-nous enfin savoir qui sont les assassins du président Habyarimana ?

    - Le curieux missile du Kivu

    - Que contient le dossier du juge Herbaut, successeur du juge Trévidic ?

    Livres :

    Sétif, encore et encore...

    Editorial de Bernard Lugan

    Face au chaos libyen qu’ils ont provoqué, s’obstinant à nier le réel et encalminés dans le néocolonialisme démocratique, les « Occidentaux » ont prétendu reconstruire la Libye autour d’un fantomatique gouvernement d’ « Union nationale ». Présidé par M. Fayez Sarraj, ce GUN est en réalité l’otage des milices islamistes de Tripolitaine et des Frères musulmans de Misrata. 

    Face à cette politique « hors sol », la Russie a déroulé un plan reposant sur les rapports de force militaires. Sa conclusion fut le voyage que le général Haftar - l’homme avec lequel la « diplomatie » européenne refusait de parler directement -, effectua à Moscou les 27 et 28 novembre 2016. 

    Du jour au lendemain, les nains politiques de l’UE réalisèrent alors que le « rebelle obstacle à la démocratisation de la Libye » était en réalité le maître de la Cyrénaïque, qu’il disposait de la seule force militaire du pays, qu’il contrôlait 85% de ses réserves de pétrole, 70% de celles de gaz, 5 de ses 6 terminaux pétroliers, 4 de ses 5 raffineries, et qu’il avait l’appui de la confédération tribale de Cyrénaïque ainsi que celui des tribus kadhafistes de Tripolitaine[1].

    Le 25 juillet 2017, le président Macron a organisé une rencontre entre Fayez Sarraj et le général Haftar, ce dernier voyant ainsi sa stature internationale confortée. Les deux hommes ont conclu un accord non signé et non ratifié. 

    Que peut-il en résulter alors que le général Haftar est le maître de la Cyrénaïque quand Fayez Sarraj ne contrôle même pas Tripoli et vit sous la menace permanente des milices ? 

    Les deux hommes se sont engagés à organiser des élections. Certes, mais la Libye a déjà connu plusieurs scrutins qui n’ont à aucun moment permis d’avancer sur le chemin de la paix. De plus, comme le Conseil des tribus n’a pas été partie prenante à cet accord, si Seif al-Islam Kadhafi n’y est pas associé d’une manière ou d’une autre, il demeurera lettre morte.

    *

    La situation s’aggrave au Mali où, en dépit de l’accord de paix, les groupes armés signataires s’entretuent. Le climat sécuritaire du pays est plus mauvais aujourd’hui qu’il y a quatre ans, quand le président IBK a été élu. A l’insécurité dans le nord, s’ajoute en effet le centre du pays où, pudiquement, les observateurs parlent de « violences communautaires » pour ne pas dire  guerre ethno-tribale, l’islamisme n’étant ici que la surinfection d’une plaie ethnique.

    *

    Les Casques bleus de la mission de paix au Congo (Monusco) ont mis la main sur un missile sol-air récupéré sur une milice du Kivu armée par Kigali. Il porte les mêmes numéros de série et a été fabriqué à la même date (avril 1987), que les deux missiles qui ont abattu l’avion présidentiel rwandais le 6 avril 1994. Ces éléments sont contenus dans un rapport officiel de la Monusco dont le rédacteur demande qu’il soit transmis au P5 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité) ou au P3 (les trois membres occidentaux du conseil de sécurité), à défaut, aux autorités judiciaires françaises en charge de l’enquête concernant l’attentat du 6 avril 1994. 

    Ce rapport a maintenant plus de 10 mois. Si l’ONU ne l’a pas encore transmis au juge Herbaut, cela démontrerait une fois de plus que certaines puissances ne veulent toujours pas, 22 ans après l’attentat qui fut le déclencheur du génocide du Rwanda, que la vérité soit faite sur son (ses) commanditaire(s).  

    [1] Pour tout ce qui concerne les tribus de Libye et leurs alliances, voir de Bernard Lugan Histoire de la Libye des origines à nos jours

    Bernard Lugan site officiel

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • LE FAUX CALME ÉCONOMIQUE DE PROSPÉRITÉ ÉTATS-UNIENNE AVANT L’EXPLOSION DU SYSTÈME !

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    Le banquier Macron connaîtra un krach économique mondial et n’est pas sûr de terminer son mandat.

    Selon les médias et la bien-pensance, tout va très bien aux États-Unis ! Le chômage est au plus bas, le Dow Jones qui était à 2.400 en 1990 a dépassé les 20.000, et si le dollar baisse, c’est la faute au bouc émissaire Trump… Certains voient au contraire une bulle financière sur le point d’éclater et estiment que Trump est le dernier sursaut de bon sens blanc face au libre-échange mondialiste catastrophique et suicidaire pour les pays occidentaux, face à l’immigration multiethnique et hispanique qui menace de submerger et faire éclater les États-Unis, comme l’a prédit, à juste titre, Huntington.

    Les signes évidents de la catastrophe économique à venir sont là : l’endettement public des USA est de 20.000 milliards de dollars, soit 100 % du PIB, et l’endettement privé (ménages, entreprises, banques) est trois fois plus élevé, de l’ordre de 60.000 milliards de dollars. Entre 1959 et 1983, il fallait un dollar de dette privée pour créer un dollar d’activité économique ; il en faut donc trois fois plus aujourd’hui.

    La vérité pas bonne à dire, c’est que l’Amérique s’épuise, est en déclin malgré les derniers feux de la rampe de la révolution numérique californienne, des GAFA, des Google, des Apple, des Facebook, des Amazon. Le seul pays qui monte industriellement et économiquement, c’est la Chine, déjà première puissance économique au monde si l’on prend comme taux de change la parité des pouvoirs d’achat. La Russie, que la pensée unique présente comme malade, est au contraire, grâce à Poutine, en plein redressement politique, économique, militaire, sociétal, démographique nonobstant la baisse du prix du pétrole et du gaz. Son PIB avec les parités de pouvoir d’achat est même supérieur à celui de la France !

    Si l’on ajoute à la dette publique et privée américaine les crédits étudiants ainsi que les aides sociales, la situation des États-Unis est encore plus dramatique, tout à fait comparable à celle de la France !

    En 2016, les États-Unis ont importé 500 milliards de plus qu’ils n’ont exporté, et ce déficit atteint même 750 milliards de dollars pour le seul commerce des biens. Quant au bilan de la Fed, il est passé de 800 milliards de dollars en 2007 à 4.500 milliards aujourd’hui.

    La liste est interminable, sauf pour ceux qui ne veulent pas voir la vérité en face. Un dernier chiffre, par exemple, vient de tomber : l’encours global des crédits à la consommation aux États-Unis s’est établi, en juin 2017, à 3.860 milliards de dollars, un niveau jamais observé. La dette « revolving » (renouvelable), qui repose sur les cartes de crédit, a atteint aussi un niveau record de 1.027 milliards de dollars et les taux variables de cette dette peuvent évoluer à tout moment.

    Il faut toujours garder à l’esprit que la consommation intérieure représente 70 % du PIB de l’Amérique. Le banquier Macron connaîtra un krach économique mondial et n’est pas sûr de terminer son mandat. Quant aux Français, ils doivent vendre leurs obligations, leurs actions et acheter de l’or avant que le système économique et financier n’explose !

    http://www.bvoltaire.fr/faux-calme-economique-de-prosperite-etats-unienne-lexplosion-systeme/

  • Le n°92 de l'Afrique réelle est sorti

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    L'éditorial de Bernard Lugan
    Face au chaos libyen qu’ils ont provoqué, s’obstinant à nier le réel et encalminés dans le néocolonialisme démocratique, les « Occidentaux » ont prétendu reconstruire la Libye autour d’un fantomatique gouvernement d’ « Union nationale ». Présidé par M. Fayez Sarraj, ce GUN est en réalité l’otage des milices islamistes de Tripolitaine et des Frères musulmans de Misrata. 
    Face à cette politique « hors sol », la Russie a déroulé un plan reposant sur les rapports de force militaires. Sa conclusion fut le voyage que le général Haftar - l’homme avec lequel la « diplomatie » européenne refusait de parler directement -, effectua à Moscou les 27 et 28 novembre 2016. 
    Du jour au lendemain, les nains politiques de l’UE réalisèrent alors que le « rebelle obstacle à la démocratisation de la Libye » était en réalité le maître de la Cyrénaïque, qu’il disposait de la seule force militaire du pays, qu’il contrôlait 85% de ses réserves de pétrole, 70% de celles de gaz, 5 de ses 6 terminaux pétroliers, 4 de ses 5 raffineries, et qu’il avait l’appui de la confédération tribale de Cyrénaïque ainsi que celui des tribus kadhafistes de Tripolitaine[1].
    Le 25 juillet 2017, le président Macron a organisé une rencontre entre Fayez Sarraj et le général Haftar, ce dernier voyant ainsi sa stature internationale confortée. Les deux hommes ont conclu un accord non signé et non ratifié. 
    Que peut-il en résulter alors que le général Haftar est le maître de la Cyrénaïque quand Fayez Sarraj ne contrôle même pas Tripoli et vit sous la menace permanente des milices ? 
    Les deux hommes se sont engagés à organiser des élections. Certes, mais la Libye a déjà connu plusieurs scrutins qui n’ont à aucun moment permis d’avancer sur le chemin de la paix. De plus, comme le Conseil des tribus n’a pas été partie prenante à cet accord, si Seif al-Islam Kadhafi n’y est pas associé d’une manière ou d’une autre, il demeurera lettre morte.
     
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    La situation s’aggrave au Mali où, en dépit de l’accord de paix, les groupes armés signataires s’entretuent. Le climat sécuritaire du pays est plus mauvais aujourd’hui qu’il y a quatre ans, quand le président IBK a été élu. A l’insécurité dans le nord, s’ajoute en effet le centre du pays où, pudiquement, les observateurs parlent de « violences communautaires » pour ne pas dire  guerre ethno-tribale, l’islamisme n’étant ici que la surinfection d’une plaie ethnique.
     
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    Les Casques bleus de la mission de paix au Congo (Monusco) ont mis la main sur un missile sol-air récupéré sur une milice du Kivu armée par Kigali. Il porte les mêmes numéros de série et a été fabriqué à la même date (avril 1987), que les deux missiles qui ont abattu l’avion présidentiel rwandais le 6 avril 1994. Ces éléments sont contenus dans un rapport officiel de la Monusco dont le rédacteur demande qu’il soit transmis au P5 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité) ou au P3 (les trois membres occidentaux du conseil de sécurité), à défaut, aux autorités judiciaires françaises en charge de l’enquête concernant l’attentat du 6 avril 1994. 
    Ce rapport a maintenant plus de 10 mois. Si l’ONU ne l’a pas encore transmis au juge Herbaut, cela démontrerait une fois de plus que certaines puissances ne veulent toujours pas, 22 ans après l’attentat qui fut le déclencheur du génocide du Rwanda, que la vérité soit faite sur son (ses) commanditaire(s).
    [1] Pour tout ce qui concerne les tribus de Libye et leurs alliances, voir de Bernard Lugan Histoire de la Libye des origines à nos jours
    L'Afrique réelle cliquez ici
     
  • A quoi tient la renaissance de la puissanche chinoise ?

    A quoi tient l'actuelle extraordinaire bonne fortune chinoise ? Quelles en sont les causes ?

    On ne peut ici qu'effleurer cette question complexe, pourtant importante car la montée en puissance de la Chine constituera peut-être le plus grave problème que les Occidentaux auront à affronter, prochainement désormais.

    La Chine s'est sortie non seulement de son terrible sous-développement séculaire mais aussi de cet abaissement qu'elle avait vécu à l'époque du système impérial finissant, des humiliantes concessions, des Seigneurs de la guerre, des désordres du Kuomintang ... Elle s'est encore sortie des soubresauts horriblement destructeurs du système maoïste après qu'il eut triomphé, dont la meurtrière révolution culturelle ne fut pas le moindre. Le film, Le dernier empereur, de Bernardo Bertolucci, retrace assez bien cette longue période troublée. 

    Pour la Chine ruinée, humiliée, en partie éclatée, misérable, la bonne fortune n'allait pas de soi.

    Comment l'a-t-elle conquise ? Quelles sont les causes de son prodigieux succès ?

    Bien-sûr, il y a la taille de son territoire et la masse de sa population, dix fois supérieure à celle de la Russie et 5 fois à celle des Etats-Unis. Mais ces paramètres ne sont pas en soi gages de prospérité ni de succès. Ce peut même être l'inverse.

    La réussite de la Chine nous paraît relever d'autres causes. En voici à notre avis les trois axes principaux :

    1. La dictature de fer du Parti Communiste Chinois, en fait une oligarchie hiérarchique sans faiblesse qui tient uni et en ordre d’une main qui ne tremble pas l’immense et composite Empire du Milieu. L’argument peut choquer. Mais que deviendrait la Chine si le PCC venait à s’effondrer ? S’il lui prenait la fantaisie d’un Printemps chinois ? Peut-être serait-ce, selon la vieille expression, pain béni pour nous. Mais pour elle ?

    2. Le nationalisme du peuple chinois et de ses dirigeants, qui, pas plus qu’il ne le fut dans les pays d’Europe de l’Est, ne fut jamais effacé, même au temps de Mao et de Chou en Lai, par l’internationalisme prolétarien. Combiné à l’incommensurable pragmatisme des Chinois, ce nationalisme est général, violent, avide de succès, de gains, et de puissance. Qui plus est, les connaisseurs nous disent qu’il se ressource désormais dans les plus pures traditions populaires aussi bien que philosophiques de la plus ancienne Chine. Bref, un composé que l’on peut se risquer à dire ravageur.

    3. La faiblesse insigne des Occidentaux qui fut, pourrait-on dire, à l’opposé de la force que nous venons de décrire ; qui acceptèrent, de grand cœur, de se défausser sur la Chine, de leurs fonctions de production ; qui ont voulu, à la fois par lassitude, appétit de marges, idéologie universaliste, orgueil, lui concéder d’être l’atelier du monde. Ce qui a, hormis l’Allemagne et, à un moindre degré l’Italie, abouti à la destruction, comme on le constate aujourd’hui, de pans entiers de nos industries et a condamné les éléments par inclination productifs de nos populations, au chômage.

    Rien n’est irréversible et la Chine n’est pas plus vouée au succès que nous à l’échec ou au déclin. Soyons au moins conscients de ce qui, par impéritie, nous est arrivé. Quant à la Chine, elle peut être aussi pour nous, dans une certaine mesure, à certains égards, un exemple utile.  

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    La Chine construit un port de guerre à Djibouti

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Catastrophe économique au Venezuela ? Entre réalités et bobards…

    À en croire les gazettes, l’expérience économique bolivarienne, portée à bout de bras par Hugo Chávez, serait donc catastrophique…

    Vladimir Volkoff, qui s’y connaissait en matière de « désinformation » – c’est lui qui a forgé ce vocable -, aimait à dire que lorsqu’il y avait « unanimité médiatique », c’est que cette même « désinformation » n’était pas loin. Le défunt n’avait rien d’un gauchiste chevelu, étant à la fois chauve et royaliste, tendance trône et autel.

    Voilà qui nous ramène donc au feuilleton vénézuélien. À en croire les gazettes, l’expérience économique bolivarienne, portée à bout de bras par Hugo Chávez, serait donc catastrophique ; la preuve par l’actuelle disette et une inflation battant des records. Indubitablement, tout cela est vrai aujourd’hui. Mais était-ce le cas hier ? Et les mêmes experts d’affirmer que la faute majeure d’Hugo Chávez consista à trop s’appuyer sur la manne pétrolière. Fort bien. Mais ses prédécesseurs procédaient-ils autrement ?

    Là où ces deux politiques diffèrent, c’est que lorsque cette rente de situation ne profitait qu’à quelques oligarchies locales (blanches exclusivement), Chávez décida d’en faire aussi profiter le peuple (de race indienne, principalement). Pour ce faire, il lui fallait reprendre le contrôle de ce secteur éminemment stratégique, ainsi que quelques autres. Vincent Lapierre, auteur d’un passionnant Hugo Chávez, la patrie au cœur, s’en explique dans les colonnes de la dernière livraison du mensuel Éléments :

    « Pour parvenir à récupérer le contrôle de la manne pétrolière, Chávez a dû affronter les plus grandes puissances de la planète, c’est même pour ces raisons qu’il a été renversé en 2002. Il a ensuite tenté de redistribuer cet argent, ce qu’il appelait “semer le pétrole”. Mais il a été confronté à des barrières institutionnelles lourdes à cause desquelles l’argent a été en partie gaspillé, dissipé à plusieurs niveaux de distribution. »

    Et Vincent Lapierre de reconnaître sans ambages :

    « Le grand échec de Chávez dans le domaine industriel est de ne pas être parvenu à sortir du modèle mono-exportateur de pétrole. Quand il est arrivé au pouvoir en 1998, il s’est trouvé à la tête d’un système dans lequel, depuis un siècle, tous les gouvernements, droite et gauche confondus, avaient fait le choix de se concentrer sur la ressource pétrolière. Il souhaitait sortir de cette dépendance, ce à quoi il ne parviendra pas»

    Il est un fait qu’on ne saurait créer une classe moyenne de toutes pièces et susciter la naissance d’un tissu industriel de petites et moyennes entreprises d’un simple claquement de doigt.

    Telle était pourtant l’ambition d’Hugo Chávez, rappelle Vincent Lapierre : « Le socialisme du XXIe siècle préconise la nationalisation des trusts qui commandent aux secteurs stratégiques de l’économie nationale tout en promouvant l’initiative privée à l’échelle des individus. Dans cette vision, il est important que l’État soit propriétaire des télécommunications, du secteur pétrolier ou de l’industrie lourde comme il est important que le boulanger soit propriétaire de son four à pain. On est donc plus proche d’une société de petits producteurs indépendants sur le mode de la théorie proudhonienne que d’un ultra-étatisme socialiste ! »Fondamentalement, le général de Gaulle ne raisonnait pas autrement…

    Malgré cette réussite socio-économique en demi-teinte, les résultats furent néanmoins au rendez-vous. De 1998 à 2008, le taux de chômage passe de 11,3 % à 7,8 %, tandis que 2,9 millions de nouveaux emplois voient le jour, alors que la proportion d’emplois dans l’économie informelle tombe de 54,6 % à 48,2 %. Mieux : si l’on en croit le Center for Economic and Policy Research, laboratoire d’idées basé à Washington, le PIB corrigé de l’inflation double entre 2003 et 2008, soit une croissance annuelle de 13,5 %. Toujours selon les mêmes sources, cette croissance provient essentiellement du secteur non pétrolier, et le secteur privé a crû plus rapidement que le secteur public.

    Vu des États-Unis, fidèles à leur traditionnelle doctrine Monroe, édictée en 1823, voulant que les États du Sud du Rio Grande ne puissent bénéficier de la moindre velléité d’indépendance politique, tout en étant relégués au niveau de vassaux dociles, tout cela était évidemment inacceptable. Axiome fort bien résumé par Noam Chomsky, l’un des plus grands intellectuels américains : « Washington est bouleversé par l’idée que les ressources du Venezuela puissent être utilisées pour les gens de ce pays. Les ressources de ce pays doivent être utilisées pour nous. »

    Tout est dit.

    http://www.bvoltaire.fr/catastrophe-economique-venezuela-entre-realites-bobards/