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Thierry Meyssan décrypte l'actualité internationale (Syrie / Trump/Poutine..) - Meta TV 3/3
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Thierry Meyssan décrypte l'actualité internationale (Syrie / Trump/Poutine..) - Meta TV 2/3
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Thierry Meyssan décrypte l'actualité internationale (Syrie / Trump/Poutine..) - Meta TV 1/3
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C’est un scandale : Trump tient ses promesses !
Soutien d’Emmanuel Macron après avoir été celui d’Alain Juppé, Alain Minc présentait le Brexit comme « la victoire des gens peu formés sur les gens éduqués ». Invité en janvier sur le site du journal Les Echos, cette figure du Système expliquait pareillement en janvier que « Les Etats-Unis d’aujourd’hui ne sont pas les Etats-Unis dont nous avons rêvé et qui nous ont sauvé », fustigeait les tenants des frontières et du protectionnisme et vantait « la mondialisation heureuse » ; « d’abord celle des centaines de millions de gens, Chinois, désormais Indiens, des pays du monde en développement, qui sont sortis de la pauvreté et qui ont fabriqué une immense classe moyenne. La mondialisation heureuse, elle relève aussi chez nous de la schizophrénie, c’est-à-dire que l’ouvrier légitimement angoissé pour son job est le même qui, le samedi après-midi, va faire ses courses chez Carrefour, et qui est un bénéficiaire de la mondialisation ».
Outre que notre personnel politique est a priori mandaté pour assurer la prospérité des Français avant celles de Chinois ou des Indiens, M. Minc apparaît bien déconnecté du réel. Sans même parler de la flambée des prix consécutive au passage à l’euro, ouvriers et employés qui appartiennent aux catégories salariales les plus nombreuses ont un salaire moyen inférieur à 15 000 euros net par an. Alors non, M. Minc, les Français les plus modestes, pour ne rien dire des six millions de chômeurs et des huit millions de pauvres, ne bénissent pas la mondialisation heureuse quand ils doivent remplir leur caddy.
Le procès fait aux contempteurs du laisser-faire laisser-passer intégral est bien évidemment quasi généralisé dans les gros médias, les mêmes qui fustigent le programme « irréaliste », dangereux », « inconséquent » de Marine… Qualificatifs qui sont aussi utilisés pour dénoncer les premières mesures prises par Donald Trump aux Etats-Unis, notamment sa volonté de mieux réguler les flux migratoires en provenance de pays à risques. Une décision qui n’a rien d’aberrante rappelait dernièrement Bruno Gollnisch et approuvée selon un récent sondage par 57 % des électeurs américains. L’enquête réalisée par le cercle de réflexion britannique Royal Institute of International Affairs, auprès de 10 000 Européens, sur la pertinence d’une mesure similaire, à savoir la suspension de l’immigration en provenance de pays musulmans, confirme également les inquiétudes au sein de l’UE. 41% des Espagnols, 47% des Britanniques, 53% des Allemands, 61% des Français, 64% des Belges et des Hongrois, 65% des Autrichiens et 71% des Polonais y seraient ainsi favorables.
Le problème de l’immigration n’est pas réductible à la question du fondamentalisme islamique en Europe comme aux Etats-Unis. Le nouveau président américain est aussi violemment attaqué par ses opposants pour son souhait d’expulser les clandestins, notamment les criminels en provenance des pays d’Amérique centrale et de bâtir un mur le long de la frontière avec un pays très majoritairement chrétien comme le Mexique.
M. Trump a signé le 25 janvier un décret actant le projet de construction de ce mur qu’il entend faire financer par le Mexique et idéalement par les cartels. Mexique qui est en proie à une violence assez terrifiante et qui exporte aussi vers son voisin nord-américain sa drogue et ses racailles. Plusieurs milliers de mexicains se sont rassemblés hier pour protester contre ce projet de frontière (plus) étanche. Il est cependant loisible de comprendre cette inquiétude des Américains quand on sait qu’un tiers du territoire mexicain est contrôlé par les cartels mafieux disposant de 100 000 membres armés. Une guerre à la drogue et entre narco-trafiquants qui selon diverses estimations à fait entre 50 000 et 100 000 morts sous le seule présidence de Felipe Calderón entre fin 2006 et juin 2012.
Alors ce projet de mur n’est certainement pas la seule réponse efficace pour protéger les Etats-Unis de la violence, de l’immigration clandestine et des trafics, mais ledit projet n’est pas une surprise en ce sens qu’il avait été clairement annoncé par le candidat Trump. Et surtout comment contester le droit à un pays de se doter d’une frontière jouant son rôle, c’est-à-dire de filtre entre ce que l’on accepte de faire entrer sur son territoire et ce qui n’est pas admissible ?
https://gollnisch.com/2017/02/13/cest-scandale-trump-tient-promesses/
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Du Trump bashing à la Réalité ! & si les Démocrates creusaient là leur propre tombe ? [1]
Un à un, les Commissions sénatoriales valident les hommes & femmes choisis par le 45ème président des États-Unis, Donald J. Trump. Foulant aux pieds tous les usages de la Grande république étudiée par Tocqueville, les Démocrates multiplient les obstacles, alors que Intel, sentant le vent qui balaye l’America First lui chatouiller les oreilles, vient d’annoncer 7 Md$US d’investissements aux USA. À ce petit jeu du mauvais perdant, c’est à se demande si le parti des Clinton, Obama & Sanders n’est pas en train de creuser de ses propres mains sa tombe politique. 1ère Partie.
« Les Démocrates ne représentent plus l’opposition mais l’obstruction. Ils vont bloquer le Sénat pendant 24 heures pour retarder la nomination de la Ministre de l’Éducation choisie par Trump. Ils auront été de bout en bout, non seulement de mauvais perdants, mais aussi des obstrucitonnistes qui ne veulent pas laisser le président actuel gouverner quitte à faire du mal au pays. Quelle différence avec les Républicains qui avaient voté pour la nomination de tous les Ministres d’Obama même les plus radicaux, pour jouer leur rôle, qui est celui prôné par la Constitution, « d’opposition loyale » ! Ils auront montré le véritable côté fascisant de la gauche pathétique dans toute sa splendeur ! »
Eber Addad.Comment analysez-vous le fait que les Démocrates s’offusquent de la présence d’anciens de la Finance, et notamment de Goldman Sachs, dans l’équipe de Trump ! ?
Jacques Borde. (Éclat de rire). Ça leur va bien ! Vous me rappelez le nom du bonhomme nommé par William J. Clinton au poste de US Secretary of the Treasury de 1995 à 1998 ? Robert Edward Bob Rubin. Cet ancien de… Goldman Sachs se retrouvera à la tête du Council on Foreign Relations (CFR). Depuis, ses (nombreux) détracteurs l’accusent de porter une responsabilité écrasante dans la quasi-faillite de la banque Citigroup. Un homme honorable, comme disait Marc-Antoine à propos des assassins de César, probablement…
Pour vous la plupart des allégation formulées contre Trump sont des médiamensonges, c’est cela ?
Jacques Borde. Oui. Et je vais vous donner un exemple.
Selon un rapport – sorti d’où ne sait où, dont personnage ne connaît pas l’origine et dont le contenu n’a pas été vérifié mais qui, en revanche, a été communiqué par les Renseignements US, à la fois à Donald J. Trump et Barack H. Obama – l’avocat de Donald Trump, Me. Michael Cohen, aurait (sic) rencontré un envoyé de l’administration Poutine à Prague à la fin de l’été 2016. Toujours selon ce rapport, le Kremlin aurait alors « alimenté l’équipe de Trump de renseignements sur ses opposants, notamment la candidate démocrate à la présidentielle américaine Hillary Clinton ».
Là où le bat blesse c’est que Michael Cohen n’est jamais allé de sa vie à Prague ! Ce qu’ont confirmé des informations (de presse, notamment) jamais contredites à ce jour.
À Prague, le magazine Respekt admettra même n’avoir trouvé aucune trace du passage de Me. Cohen durant cette période. « Nous avons essayé de retrouver des preuves de sa venue depuis le mois de décembre. Mais rien, aucun élément. Il n’est en tout cas pas passé par l’aéroport », expliquait Ondrej Kundra, l’auteur de l’article.
Et cette pluie d’accusations, même celles à connotation sexuelle, n’ont affecté ni Trump ni ses électeurs ?
Jacques Borde. Non, le soufflé n’a tout simplement pas pris. Mais pourquoi cela aurait dû être le cas, lorsque même Leon E. Panetta, qui fut chef de cabinet de Bill Clinton(1994-1997), directeur de la CIA (2009-2013) puis US Secretary of Defense (2011-2013) dans l’administration Obama, faisait part de ses très sérieux doutes quant à la véracité des allégations en question ?
Allégations, émanent, la plupart du temps de groupies d’HiLIARy R. Clinton qui n’ont jamais réussir à retenir l’attention d’une seule cour de justice.
Vous parlez, là, de médiamensonge, mais comment cela se monte un médiamensonge ?
Jacques Borde. Je vais vous faire une réponse d’historien, puisque je suis licencié de la chose (Sorbonne Paris IV). J’ai gardé en mémoire, ces paroles de Dumézil à propos de l’Histoire romaine de Tite-Live, dont il disait, en substance, qu’elle était « un mélange de faux, de faits et de fables ». En fait, le médiamensonge c’est un peu ça !
Un exemple, cette ouverture d’un sujet sur la Syrie, par des confrères britanniques :
« Bataille d’Alep : selon l’ONU, 82 civils ont été abattus sur place.Les forces pro-gouvernementales syriennes ont pénétré dans des maisons d’Alep-Est et ont tué ceux qui étaient à l’intérieur, y compris des femmes et des enfants, selon l’ONU. Le bureau des droits de l’Homme de l’ONU a affirmé avoir des preuves fiables que dans quatre zones 82 civils avaient été abattus à vue ».
Fin de la citation. Qu’en est-il réellement ?
1- il n’y a tout simplement pas de Bureau des droits de l’Homme de l’ONU. Existe bien en revanche un Bureau du Haut Commissaire des Nations-unies aux droits de l’Homme (HCDH). Son commissaire, SAR Zeid Ra’ad al-Hussein, est même parent du roi de Jordanie, Abdallâh II.
2- le bureau qui n’existe pas n’a pas « dit » que « 82 civils avaient été abattus ». Il a simplement fait était « sources » qui ont « rapporté » que cela se serait (sic) produit.
Voilà un extrait du texte du HCDH : « Selon de nombreuses sources, des dizaines de civils ont été abattus hier place al-Ahrar, dans le quartier d’Al-Kallaseh, ainsi qu’à Bustan al-Qasr, par les forces gouvernementales et leurs alliés, dont le groupe irakien al-Nujabaa ».
Donc, en ne mentionnant pas le HCDH, qui pourrait démentir ou ne pas confirmer, mais un bureau plus virtuel que réel, les auteurs de la brève ne prennent pas de risque. Concrètement, par ce biais, c’est l’ONU elle- même qui devient l’origine de l’information (sic) et non des sources peu ou pas identifiables !
À propos de déontologie, justement, que pensez-vous du débat qui a opposé la direction du FBI au camp républicain, au sujet des e-mails de Mme. Clinton ?
Jacques Borde. C’est assez étrange, en fait. Par ses propos – Cf. « Nous avons revu toutes les communications qui venaient d’Hillary Clinton ou lui avaient été envoyées lorsqu’elle était Secrétaire d’état, et après cet examen, nous n’avons pas changé nos conclusions annoncées en juillet concernant Mme. Clinton » – le alors encore directeur du Federal Bureau of Investigation (FBI), James B. Comey, espérait visiblement faire glisser le dossier des Junk mails de Clinton sous le tapis du salon. Dans le genre : « on a regardé, mais y a rien, chef » !
Tout le problème est que Comey est bien le seul à croire ce qu’il disait ! Et, au-delà, le tout sera de savoir combien de temps le muret qu’il a dressé autour du clan Clinton tiendra avec la nouvelle administration.
Le FBI pourrait donc encore changer d’avis…
Jacques Borde. Le FBI obéira aux ordres, c’est aussi simple que ça ! Et le dossier de ce pauvre Comey fait peine à voir ! Le Bureau [le FBI] est un machine plutôt lourde à mettre en branle et, ensuite, à manœuvrer. Là, engoncé dans le corset électoral, James B. Comey avait annoncé que tout avait été tiré au clair en à peine plus d’une semaine ! Un peu court jeune homme, avait-on envie de lui dire en plagiant Edmond Rostand1. Car, oui : l’affaire a plus d’ampleur qu’il n’y paraît.
C’est d’ailleurs ce que nous avait affirmé, à sa manière Donald J. Trump candidat qui, estimant que l’affaire du serveur privé d’Hillary R. Clinton est le « pire scandale politique » américain depuis le Watergate, s’étonnait : « On ne peut pas analyser 650.000 courriels en huit jours. Ce n’est pas possible. Hillary Clinton est coupable. Elle le sait, le FBI le sait et le peuple le sait, il est donc temps de rétablir la justice en se rendant aux urnes le 8 novembre ».
C’est désormais chose faite !
Quid de James Comey lui-même ?
Jacques Borde. Peu de choses à en dire. Sauf ceci : la seule chose qui semble finie, à court terme, c’est la carrière de James B. Comey à la tête du Bureau ! Aucune des deux possibles administration n’avait l’intention de le maintenir à son poste, de toute façon. Il en a soit trop fait ou pas assez. Dans les deux cas c’est un Lame duck2.
À ce sujet, on notera l’avis de l’ancien Speaker de la House of Representatives, Newt L. Gingrich, qui soulignait à l’époque des faits que « Comey doit subir une pression politique énorme pour flancher comme cela ». On ne garde un type comme ça à un tel poste.
Notes
1 La tirade du nez, Cyrano de Bergerac, « Ah ! Non ! c’est un peu court, jeune homme ! On pouvait dire… Oh ! Dieu !… Bien des choses en somme. En variant le ton, -par exemple, tenez : Agressif : « Moi, monsieur, si j’avais un tel nez Il faudrait sur-le-champ que je l’amputasse ! »Descriptif : « C’est un roc!… C’est un pic !… C’est un cap !…Que dis-je, c’est un cap ?… C’est une péninsule ! » » ; Etc.
2 Littéralement canard boiteux, désigne, dans le monde anglo-saxon, un personnage public dont le mandat arrive à terme, d’une manière ou d’une autre. -
Du Trump bashing à la Réalité ! & si les Démocrates creusaient là leur propre tombe ? [2]
Un à un, les Commissions sénatoriales valident les hommes & femmes choisis par le 45ème président des États-Unis, Donald J. Trump. Foulant aux pieds tous les usages de la Grande république étudiée par Tocqueville, les Démocrates multiplient les obstacles, alors que Intel, sentant le vent qui balaye l’America First lui chatouiller les oreilles, vient d’annoncer 7 Md$US d’investissements aux USA. À ce petit jeu du mauvais perdant, c’est à se demande si le parti des Clinton, Obama & Sanders n’est pas en train de creuser de ses propres mains sa tombe politique. 2ème Partie.
« Il est de tradition de ne prendre aucune décision stratégique la dernière année d’un deuxième mandat, encore moins le dernier et absolument rien la dernière semaine. On n’engage pas une politique qu’on ne ne peut plus suivre. Si le nouveau président a une stratégie différente il ne peut plus l’exercer. Il complique la tâche de son successeur à qui il a ouvert plusieurs chantiers ces dernières semaines tant sur le plan intérieur qu’international. Jamais arrivé avant ».
Eber AddadLes enquêtes autour des Clinton peuvent-elle redémarrer ?
Jacques Borde. Oui, tout à fait. D’ailleurs, la directrice de la campagne présidentielle de Donald Trump, Kellyanne Conway, interrogée sur le sujet, n’avait pas exclu que Trump puisse, à un moment donné, désigner un procureur spécial pour enquêter sur le cloaca maxima des Clinton. Histoire de tirer ça au clair une fois pour toute.
« Si je gagne, je vais donner l’ordre à mon ministre de la Justice de nommer un procureur spécial pour faire la lumière sur votre situation, parce qu’il n’y a jamais eu autant de mensonges, autant de choses cachées », avait d’ailleurs affirmé le candidat républicain lors du deuxième débat présidentiel.
Le fera-t-il ? Est-ce même utile ? Ne suffit-il pas de laisser la machine judiciaire avancer motu proprio ? Les fameux « spectres d’Hillary » évoqués par Jacques Sapir lors de la campagne des présidentielles US.
En tout cas, désormais le clan Clinton va devoir vivre avec une sacrée épée de Damoclès au-dessus de la tête. Juste retour des choses, car avec cette famille, les turpitudes, il y en a toujours une de plus qui vient s’ajouter aux précédentes, pavent leur vie politique…
Et, à quoi pensez-vous au juste ?
Jacques Borde. Oh, après la moiteur golfique, le frimas bernois, si je puis dire. C’est au tour du Schweiz am Sonntag de nous avoir rafraîchi lamémoire en rapportant comment la Direction du développement & de la coopération (DDC), soit l’organe du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) en charge de la coopération internationale, a versé en 2011 près de 500.000 francs suisse à la Fondation Clinton du temps, évidemment, où Hillary R. Clinton était US Secretary of State.
Or, toujours selon ce confrère suisse, Hillary R. Clinton était une partenaire des négociations autour différend fiscal opposant Suisse et États-Unis. Si tout ça ne relève pas du conflit d’intérêt, voir plus, cela y ressemble beaucoup. Un peu comme le débat qui agite Paris quant aux relations de François Fillon et le groupe AXA, même si comparaison n’est pas raison.
Au-delà, je ne suis pas assez calé en droit pour vous dire comment les choses vont se passer. Mais comme l’avait écrit Jacques Sapir, « les spectres d’Hillary » existent bien et pourraient fort venir la hanter.
Ces spectres, cela fait deux fois que vous les évoquez. Quels sont-ils au juste ?
Jacques Borde. Ce, ou plutôt ceux dont nous avons déjà parlé :
1- on pourrait tout à fait assister à « une procédure portant cette fois sur la Fondation Clinton sur la base du statut RICO, autrement dit le Racketeer Influenced & Corrupt Organizations Act un statut qui fut créé spécifiquement pour lutter contre le crime organisé »1. Les atermoiements de l’ex-directeur du FBI, James B. Comey, n’étant, en l’espèce, qu’un élément du dossier.
2- Par ailleurs la machine judiciaire est déjà en marche sur d’autres affaires. Et sur ce point, la victoire de Trump ne fera probablement que permettre à la justice de passer plus vite. Jacques Sapir, s’interrogeant avant le 8 novembre 2016, avait noté qu’« Hillary Clinton devra répondre aux enquêteurs ou risquer une procédure, certes lourdes et très complexe, d’Impeachment . Elle sera donc nécessairement affaiblie durant au moins les deux premières années de sa présidence »2.
Plus généralement, notait alors Jacques Sapir, « Si elle devait trébucher, et laisser la victoire à Donald Trump, elle ne le devrait qu’aux erreurs répétées qu’elle a commise depuis ces dernières semaines. Même si elle est élue, il se pourrait bien qu’elle se pose comme Lady Macbeth le question du sang, à la fois réel et métaphorique, qu’elle a sur les mains… »3. Fort heureusement le peuple américain en a décidé autrement.
Laissons, sur ce point, le mort de la fin à Jacques Sapir qui conclut son propos en soulignant combien ce qui sortira de cette élection « …ne sera pas sans conséquences sur les relations internationales. L’émergence d’un polycentrisme mondial, ce que l’on appelle le »monde multipolaire » est plus que jamais à l’ordre du jour »4.
Donc pour vous c’est un manque de déontologie, à la fois judiciaire et médiatique ?
Jacques Borde. Oui, criant même. Mais il y a d’autres manières de présenter les choses qui posent problème…
Comment cela ?
Jacques Borde. Comme lorsque le Figaro posait cette question, d’une lâcheté ahurissante, se savoir si « Après l’attentat de Berlin, faut-il interdire les marchés de Noël en France ? ». On reste sans voit devant cette veulerie ordinaire.
Eber Addad, lui, soulignait à raison que « Supprimer ce qui est agressé, c’est ça que vous prônez au Figaro ? Se soumettre et se démettre, tout en même temps ! L’objectif des agresseurs et de terroriser pour détruire et faire abandonner ses valeurs à la société ! C’est ça que vous êtes prêts à accepter, bande de lâches et de traîtres ! Question ignoble et d’une révoltante lâcheté. Pourquoi ne pas proposer l’interdiction des camions aussi ? Déconcertants de conneries! ».
Là encore, j’ai l’impression de remonter dans le temps. Munich et Daladier et son explication benoîte de l’infâme. Se coucher encore et toujours. on croirait lire Gringoire et quelques titres de ces temps de honte et de trahison !
Autre élément : doit-on être si surpris que ça par un tueur infiltré ainsi dans la police turque ?
Jacques Borde. Non, bien sûr. Ankara paye évidemment là l’ampleur de la pagaille causée par les purges incessantes de l’administration Erdoğan au sein de ses structures de force, comme disaient les Soviétiques. Entendez : la Défense, l’Intérieur, la Justice, etc. !
Tout se paye un jour ou l’autre…
Mais, là, l’Occident paye aussi pour ses décennies de laxisme, d’incompétence et de décadence. Y compris dans les rangs de police européennes et leurs supposément si efficaces groupes d’intervention dont le Bataclan et l’Hyper-Casher ne nous ont que trop montré les limites. Lisez à ce sujet ce qu’en a écrit Michel Goya.
Vous n’êtes pas tendre ?
Jacques Borde. Faut-il l’être ? À force de nous tresser des lauriers, nous avons régressé. Mais, surtout, c’est la gouvernance politique qui porte la responsabilité de ces choses. Comme dit le proverbe chinois : Le poisson pourrit toujours par la tête. Là nous approchons de la queue, j’en ai peur !
Vous n’exagérez pas un peu ?
Jacques Borde. Non, pas le moins. Un simple exemple :
Tim Steffen, édile en charge de la Justice de Hambourg – membre des Grünen (Verts) – aurait retardé de plusieurs heures l’avis de recherche du terroriste tunisien de Berlin à diffuser sur les réseaux sociaux, handicapant la traque. Motif : ne pas déclencher le déchaînement de commentaires « haineux et racistes ».
L’incompétence et la bassesse à de tels seuils, ça ne s’invente pas ! Les victimes apprécieront…
Comme l’a souligné Slobodan Despot, dans un constat plus général, « La Russie intervient en Syrie à la demande du gouvernement légal. Les autres ingérences (USA, Turquie, OTAN) sont illégales. L’assassinat d’un ambassadeur américain ou turc lié à leurs opérations de flibuste n’en serait pas moins condamnable. Et je passe sur l’effarante disproportion entre les dégâts que peuvent commettre 70 avions russes depuis octobre 2015 en Syrie et ceux des armadas occidentales qui sévissent depuis les années 1990 au Moyen-Orient sans y avoir été invitées par personne. Mais l’essentiel est ailleurs. Nous connaissons, en particulier depuis la Bosnie ou l’affaire Merah-Squarcini, les relations très particulières entre les services spéciaux occidentaux et le milieu terroriste islamique. L’imprégnation de la police turque par les terroristes est-elle un avertissement pour d’autres pays ? ».
Mais, ne rêvons pas : dans nos ploutocraties gangrenées jusqu’à l’os, ce ne sont pas les Munichois perfusés à l’or wahhabî qui vont remettre les choses à plats.
Dernier exemple du merdier, excusez le terme mais, à ce stade, je n’en vois pas d’autre, Yves Chandelon, haut fonctionnaire de l’OTAN – rien de moins que l’auditeur général de l’OTAN – qui s’occupait des questions liées à la lutte contre le financement du terrorisme, a été retrouvé mort dans la ville d’Andenne en Belgique. Comme il l’avait évoqué à son entourage, il pensait avoir été suivi et avait reçu des appels « étranges ».
Du coup, il se serait étrangement suicidé. Avec une arme ne lui appartenant pas, alors qu’il en possédait… quatre !
L’enquête sur cette mort bien étrange est en cours. À savoir que la famille de Chandelon nie toute possibilité de suicide.
Dans tout ce paysage de désolation géostratégique, seules deux administrations empruntent une voie plus assurée : la russe et l’étasunienne. La seconde suivie de près par le Royaume-Uni et l’Australie. Back to Basics !
Notes
1 Jacques Sapir.
2 Jacques Sapir.
3 Jacques Sapir.
4 Jacques Sapir.RICO, DDC, OTAN, FBI, James B. Comey, Clinton
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Illusions perdues et contradictions inextricables de la droite souverainiste !
Nous avons lu avec beaucoup d’intérêt le dernier hors-série de la Nouvelle Revue d’Histoire, No 13 d’Automne-hiver 2016, ayant comme sujet de dossier « Terrorismes-Histoire et actualité ». Un tel sujet était effectivement, par les temps mouvementés et cruciaux pour l’avenir de notre civilisation qui courent, plus que d’actualité. Dans cette lecture édifiante, nous avons apprécié la qualité d’une série d’articles qui revisitaient l’histoire du terrorisme contemporain depuis ses débuts (royalistes ou jacobins) et à travers ses manifestations les plus emblématiques (anarchistes de la fin du XIXe, indépendantistes et terroristes d’extrême gauche du XXe etc). Parmi d’autres contributions, on a remarqué tout particulièrement celle de Gabriele Adinolfi (1) qui présentait les « années de plomb » sous un point de vue différent de celui des documentaires et des dossiers des médias systémiques ou des ouvrages des spécialistes attitrés des « droites extrêmes européennes ».
La partie pourtant la plus intéressante du dossier, pour le temps présent, était celle consacrée au terrorisme islamique, nouvelle réalité à laquelle sont confrontés la plupart des peuples de l’Europe de l’ouest aujourd’hui. On pouvait donc s’attendre à ce que ce sujet de la plus grande importance fût le plus amplement traité. Après deux articles sur la question de savoir si le terrorisme est « consubstantiel à l’Islam » ainsi que sur les sources du financement du terrorisme, on tomba sur un article plus étendu signé par Yvan Blot et intitulé « Le terrorisme islamiste en France Histoire et perspectives ».
L’auteur n’est pas un inconnu : ancien membre du GRECE, ainsi que cofondateur du Club de l’Horloge avec Henry de Lesquen, il est passé par la plupart des formations de la droite républicaine, nationale et/ou souverainiste (RPR, FN, UMP, RIF) pour être présenté aujourd’hui, au sein d’un milieu national et identitaire en pleine déroute idéologique, en tant que spécialiste bien averti de l’Islam radical ou comme il dit « révolutionnaire ». Il est également l’auteur, entre autres, du livre « Le terrorisme islamiste une menace révolutionnaire », publié aux éditions Apopsix ainsi que de « La Russie de Poutine », ouvrage dithyrambique (préfacé aussi par Philippe de Villiers) à classer dans la production littéraire du nouveau tropisme de la droite nationale et souverainiste.
Dès le début de son article et jusqu’à la fin, Yvan Blot qualifie d’une manière très répétée l’islamisme radical de « mouvement révolutionnaire » ; son but avoué et assumé est de distinguer cet « islamisme révolutionnaire » de l’Islam ou de l’ensemble des musulmans afin de le placer dans la même catégorie anthropologique, « révolutionnaire » et a-morale que le nihilisme anarchiste, le communisme ou les fascismes. Il nous met bien sûr avant tout en garde en signalant que « cet islamisme révolutionnaire ne se confond pas avec l’Islam, pas plus que la terreur jacobine ne recouvre l’histoire de l’idéologie républicaine en France » et même s’il ne nie pas les liens entre radicalité et présence musulmane il évite d’établir clairement un rapport de cause à effet entre l’une et l’autre : « Toutefois, c’est également une erreur de croire qu’il faudrait établir une séparation parfaitement étanche entre l’Islam révolutionnaire extrémiste et l’ensemble des musulmans de France. […] il est aussi faux de prétendre qu’il n’y a aucun lien sociologique entre le terrorisme de l’Islam révolutionnaire et la population d’obédience musulmane, même si le constat scientifique conduit à des conclusions « politiquement incorrectes » ».
Force est pourtant de constater que malgré les « constats scientifiques » et quelques allégations (très partiellement en réalité) « politiquement incorrectes », l’analyse de Monsieur Blot est dépourvue tant de clarté que de précision. Une approche sérieuse du terrorisme islamique ne peut commencer que par une définition de l’Islam en général, puisque même les analystes les plus modérés ou les plus partiaux du phénomène auraient la plus grande peine du monde à nier les liens entre la matrice religieuse et ses expressions théologico-politiques les plus radicales. L’auteur présente très justement les thèses du prédicateur islamiste Indo-pakistanais Al Mawdudi pour qui «l’islam n’est pas du tout une religion au sens classique du mot » mais plutôt « une conception totale du monde, politique, religieuse, sociale, esthétique, morale etc. Ce n’est pas une construction intellectuelle mais une « interpellation », un appel à se mobiliser pour faire régner l’islam sur la terre entière. C’est donc un mouvement aussi affectif qu’intellectuel. ». Ce qu’il ne semble pas comprendre ou vouloir admettre en revanche c’est que cette définition, censée exprimer l’idéologie des seuls « islamistes révolutionnaires », décrit magistralement la réalité de l’Islam en tant que culture (au sens spenglérien du terme) et Civilisation. Certes Monsieur Blot admet encore une fois que « La référence au Coran chez les djihadistes est en effet centrale. » mais pour lui l’élément le plus important qui façonne la physionomie du djihadisme islamiste est son aspect « révolutionnaire » : « Mais on oublie souvent l’autre terme essentiel : « révolutionnaire ». Cela veut dire qu’on a affaire à un mouvement totalitaire et d’une extrême violence […]. » Et à l’auteur de citer les Démons de F. Dostoïevski afin d’expliquer que le djihadiste partage la « psychologie » du révolutionnaire qui « libère ses pulsions agressives au point de pouvoir tuer sans le moindre remords […] justifie ses actions meurtrières par des raisonnements idéologico-religieux permanents […] » et « […] marginalise ses propres sentiments d’humanité et son sens moral dès lors qu’ils s’opposent à la cause révolutionnaire. ». L’Europe aurait déjà fait l’expérience de ce type de terrorisme avec les anarchistes du XIXe siècle, les bolcheviques et fascistes si bien que « l’islamisme révolutionnaire n’a de ce point de vue aucune originalité, sinon la motivation religieuse coranique. »
En pourtant cette différence « minime », constitue précisément l’originalité la plus grande et la plus significative du terrorisme islamique… En effet celui-ci loin d’être le fruit de tensions ou de contradictions sociales et historiques internes des sociétés européennes, constitue un article d’importation, un phénomène issu d’autres références que celles des mouvements révolutionnaires européens (en l’occurrence la matrice idéologique rousseauiste dans ses différentes variantes et adaptations historiques pour l’anarchisme, le communisme et le fascisme) et de populations culturellement autres et n’ayant probablement pas le même sens de l’humanité, de la morale ou du raisonnement que nous. D’où cette nouvelle et tout à fait inédite pratique du terrorisme islamique qui consiste à provoquer des carnages par des attentats aveugles et à viser indistinctement le plus grand nombre possible de victimes, contrairement à la logique ciblée des divers terrorismes historiques européens (anarchistes, nationalistes, indépendantistes ou même gauchistes) et de la violence politique classique en général. Le comportement des djihadistes n’est pas en réalité celui de révolutionnaires qui cherchent à « libérer le peuple » ou à « défendre l’ordre national et social » mais celui d’envahisseurs sévissant en pays ennemi où tout est à détruire et/ou à prendre ; et puisque Monsieur Blot aime bien les références historiques on voudrait lui rappeler que le terrorisme aveugle fut précisément le procédé tactique par lequel furent ouvertes les hostilités de la guerre de l’Algérie (considérée au début soit comme une émeute, soit comme une guerre civile larvée comportant un certain danger de partition), conflit toujours actif sur le temps historique long, d’autant plus qu’il est transféré sur le sol de l’ancienne métropole. N’est-il alors jamais passé par l’esprit de certains que, dans des conditions d’invasion de l’Europe et de grand remplacement suicidaire, ce type de guerre asymétrique pourrait être les prémices ou du moins le signe avant-coureur d’une guerre ethnique larvée en passe de devenir ouverte et généralisée ?
Un autre point sur lequel notre analyste n’est pas non plus d’une grande clarté ce sont les causes de l’apparition de cet « islamisme révolutionnaire » qui « ne serait sans doute pas apparu sans la mise en contact de la société occidentale moderne et d’un monde musulman sous-développé et s’estimant humilié par l’Occident. » Il en arrive même à considérer que finalement l’explosion de l’intégrisme musulman serait une réaction à la sécularisation de l’occident et au triomphe du matérialisme : « Le cœur du conflit n’est pas vraiment entre le christianisme et l’islamisme mais entre la société matérialiste déchristianisée occidentale (que le philosophe Heidegger appelle le Gestell utilitariste) et une interprétation puriste de l’islam (salafisme, wahhabisme). ». Cependant il serait très utile de rappeler également à Monsieur Blot que l’Europe chrétienne médiévale fut, malgré certaines périodes courtes, en guerre permanente avec le monde musulman (2), que le Wahabbisme est apparu dans un endroit qui n’a jamais connu d’emprise occidentale, que le salafisme s’appuie sur les plus grandes autorités de la théologie et de la jurisprudence musulmanes et que les populations chrétiennes d'Orient actuelles ont été réduites à l’état de minorités infimes bien avant leur tentative d’anéantissement total par l’État islamique et autres salafistes, ce qui constituait seulement le dernier acte d’un drame pluriséculaire dont le grand réalisateur fut l’islam et l’islam seul, dans toutes ses variantes ! D’autre part, sans vouloir nier l’impact négatif de l’emprise, des interventions ou de la colonisation occidentales au sein du monde musulman, il serait complètement absurde de prétendre que l’islamisme récent « ne serait sans doute pas apparu sans la mise en contact de la société occidentale moderne [...]» ou que « le modèle séculier individualiste occidental ne peut qu’entretenir l’islamisme et assurer sa résilience dans la mesure où il est à l’origine de l’apparition et de l’expansion de ce mouvement. », puisque l’histoire du monde islamique est une succession d’émergences de mouvements politico-religieux réformateurs et/ou messianiques prétendant redonner à l’islam sa vigueur et son éclat d’antan. Et sur ce point-là on pourrait encore consulter l’historien et politologue Nabil Mouline, qui semble être d’un avis assez différent de celui d’Yvan Blot : « À court terme, Daech peut apparaître comme le fils monstrueux de l’Arabie saoudite, et l’Arabie saoudite comme un Daech qui a réussi et s’est “routinisé”. Mais si l’on s’inscrit dans la longue histoire arabo-musulmane, on pourrait également y voir la banalité de l’exceptionnel. Aussi aberrant qu’il nous semble aujourd’hui, Daech est un mouvement messianique qui s’inspire des méthodes de conquête du pouvoir et des stratégies de légitimation d’une bonne partie des mouvements politico-religieux qui ont émergé en terre d’islam depuis le Moyen Âge. Des Daech, le monde musulman en a déjà connu beaucoup." (3)
Mais il y a pourtant un pays qui, contrairement à l’Occident décrépit et matérialiste, a réussi à affronter victorieusement le phénomène islamiste et qui nous offre de plus le paradigme de la bonne gestion des communautés musulmanes : « Pour l’instant le seul système qui semble avoir éteint cette révolution islamiste est le système russe. » La recette de cette réussite qui gagna l’admiration de Monsieur Blot avait consisté en l’écrasement de la rébellion tchétchène avec une puissance de feu disproportionnelle, l’établissement d’une bonne entente avec un pouvoir local (fantoche) et un soutien technique et financier constant (méthode du bâton et de la carotte ou comment racheter la mafia tchétchène) à la reconstruction du pays : « la Russie a passé un accord avec le nouveau président tchétchène Ramzan Kadyrov sur la base suivante : aide financière considérable, notamment pour la reconstruction de la capitale Grozny, et liberté de culte totale pour les musulmans avec lois spécifiques dans l’État fédéré de Tchétchénie. En échange, soumission complète à l’autorité fédérale russe et enseignement du patriotisme russe à tous les niveaux ». Blot en arrive même à se féliciter du fait que « des Tchétchènes combattent à titre privé avec les armées des républiques autonomistes du Donbass en Ukraine. », preuve parmi d’autres, selon lui, de la grande réussite de la stratégie de Poutine. Ce monsieur n’a apparemment aucun doute sur les motivations réelles des mercenaires islamistes tchétchènes (ô pardon, volontaires musulmans, anciens islamistes repentis et patriotes grand-russiens fraîchement éclairés) que le pouvoir corrompu et mafieux de Kadyrov a mis à la disposition de ses partenaires de Moscou pour le sale boulot en Ukraine de l’est… Il a bien sûr le droit imprescriptible d’admirer le système de « pacification » russe en Tchétchénie et d’en penser tout le bien qu’il veut, mais l’acceptation inconditionnelle des versions médiatiques russes et leur exaltation quasi stalinienne est une preuve, quoi qu’il en soit, d’un manque de discernement gravissime ou d’une malhonnêteté intellectuelle et d’un parti pris trop flagrants. Ce qui est surtout très intéressant chez lui c'est l'exaltation inconditionnelle de la politique de Poutine avec la proposition simultanée d'un modèle intégrationniste "patriotique et spirituel" destiné aux populations musulmanes issues de l'immigration qui résident en France. Dans cet article consacré au terrorisme musulman et aux moyens de l’enrayer, la référence au cas russe a en fait valeur de paradigme puisque « La Russie n’a pas misé sur la « laïcité » mais sur la religion, islam en Tchétchénie et orthodoxie sur l’ensemble du territoire fédéral. » et qu’ « Elle a surtout misé sur le patriotisme comme force effective de rassemblement national et de promotion d’un idéal pour tous, et notamment pour la jeunesse. » M. Blot souhaiterait ainsi un projet similaire pour la France qui devrait proposer « un idéal patriotique et spirituel aux populations musulmanes déracinées. » « […] un idéal qui rassemble : c’est ce que fait aujourd’hui en Russie le patriotisme. »
Dans son grand enthousiasme pour ce modèle ingénieux, dont les mérites, soit dit en passant, nous paraissent plus que douteux, Yvan Blot ne s’est évidemment pas aperçu de l’ampleur des différences entre la Russie et la France : les Tchétchènes sont un peuple autochtone, homogène, en nombre relativement limité, enraciné sur un territoire périphérique et participant en tant qu’entité territoriale à une structure fédérale, alors qu’en France nous avons des populations immigrées déracinées, aux origines multiples, en grand nombre, à une démographie galopante et résidant dans un État centralisateur et jacobin, allergique à toute idée de fédéralisation, ne serait-ce qu’à l’égard de ses propres régions et identités locales ! Ainsi la solution serait-elle la mise en place par l’État français d’un « patriotisme pour tous » (sic) et d’une identité spirituelle basé à la fois sur le catholicisme et l’islam (un islam modéré, « français », des Lumières ?) ? Cela paraît tout à fait impossible vu que les racines de la France ne sont pas « autant musulmanes que chrétiennes » et que celle-ci serait, normalement, peu disposée à permettre la création sur son sol (à moins de s’y voir forcée) d’éventuelles entités territoriales « avec lois spécifiques (lesquelles ? La charia appliquée au niveau local ?) dans l’État fédéré ». Le fédéralisme fut précisément rejeté tant par la France des Bourbons que par la France révolutionnaire, bonapartiste et/ou républicaine (qui par ailleurs n’a jamais fait preuve de tendresse particulière vis-à-vis des revendications culturelles des Bretons ou des Basques)…
On doit pourtant reconnaître à Monsieur Blot le mérite de rester, malgré toutes ses contradictions, fidèle à lui-même : il croit toujours au vieux bon modèle intégrationniste ; mu par un vieux réflexe bourgeois, il préfère critiquer la « tentation révolutionnaire » plutôt que de se rendre à la réalité et envisager des solutions plus claires, réalistes et efficaces. Il croit que « les traditions sont toujours le meilleur rempart contre la tentation révolutionnaire » mais il omet de préciser de quelles traditions il s’agit et, dans le cas qui nous occupe, d’examiner si un « idéal patriotique et spirituel pour tous » est possible à fabriquer à partir de traditions complètement antithétiques et incompatibles. Son modèle, c’est en réalité le mème modèle assimilationniste et intégrationniste qui échoua dramatiquement en Algérie et dont l’échec en métropole risque d’amener le peuple français dans les heures véritablement les plus sombres de son histoire ! On conviendra, bien sûr, que « l’idéal occidental est purement formel et froid (laïcité, droits de l’homme) », et c’est justement pourquoi nous le désavouons et le combattons, mais on ne peut pas oublier non plus que le mot patrie signifie terre des ancêtres et qu’un peuple n’est jamais un agrégat d’individus unis entre eux seulement par des « idéaux » artificiels. Que devrait-on voir alors dans ce « patriotisme pour tous » ou ces « idéaux », sinon le recyclage d’un universalisme occidental éculé, dont les nouvelles versions « spirituelles et patriotiques » seraient à la vérité aussi « purement formelles et froides » que celles dans lesquelles il a déjà été appliqué ?
Le cas d'Yvan Blot donne surtout raison à l'analyse qui considère le modèle russe comme une version alternative (folkloriquement patriotique et spirituelle) de l'universalisme occidental et l'influence politique russe comme un facteur nullement favorable à la stratégie de la remigration. La droite libérale-conservatrice et plus récemment souverainiste, contre laquelle Dominique Venner s'était inlassablement battu dans sa jeunesse, demeure aujourd'hui plus que jamais un leurre et un obstacle majeur face au combat radical pour une Europe libre et fidèle à ses racines et son identité profonde!
Pour notre part, face aux solutions impossibles, nous soutenons plus que jamais celle de la remigration, comme la seule réaliste et la plus viable. Et en cela nous avons des sources puissantes d’inspiration et de clarté qui, hélas, sont actuellement en passe de glisser dans l’oubli ou d’être « édulcorées »:
« Parmi tous ses enseignements elle [la guerre d’Algérie] montre aussi que l’impensable peut, contre toute atteinte, advenir. Vers 1960 et au-delà l’impensable, c’était l’expulsion du million de pieds-noirs d’Algérie. Personne ne l’avait imaginé, pas même le général De Gaulle. Pourtant cela eut lieu en application du précepte « la valise ou le cercueil ». L’impensable c’était aussi, dans les décennies qui ont suivi l’indépendance, l’arrivée de plusieurs millions d’Algériens en France. L’impensable, aujourd’hui, c’est, par exemple, le retour chez eux de ces Algériens et d’autres immigrés africains. Retenons du passé que l’impensable peut, un beau jour, devenir réalité. » Dominique Venner (4)
Basile Cérialis / C.N.C.
Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source
(1) « Italie :’’Nos années de plomb’’ » pages 45-50 de la Nouvelle Revue d’Histoire, Hors-série No 13 Automne-Hiver 2016
(2) Avant le déclenchement des Croisades, l’Empire gréco-romain de Constantinople avait vécu en situation de guerre quasi permanente avec le monde musulman, surtout dans ses thèmes (circonscriptions militaires et administratives) anatoliens où les conflits étaient sans répit.
(3) Nabil Mouline L’Obs n° 2692 du 9 juin 2016
(4) Nouvelle Revue d’Histoire, numéro 8, septembre-octobre 2003, « La guerre d’Algérie est-elle terminée ? »
http://cerclenonconforme.hautetfort.com/le-cercle-non-conforme/
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La meilleure armée de la planète ?
Dans mon récent article, Les risques et les chances pour 2017, j’ai fait une déclaration qui a choqué de nombreux lecteurs. J’ai écrit :
La Russie est maintenant le pays le plus puissant de la planète. […] l’Armée russe est probablement la plus puissante et la plus capable sur terre (bien qu’elle ne soit pas la plus grande) […] la Russie est le pays le plus puissant sur la terre pour deux raisons : elle rejette et dénonce ouvertement le système politique, économique et idéologique mondial, régnant dans le monde entier, que les États-Unis ont imposé à notre planète depuis la Seconde Guerre mondiale, et parce que Vladimir Poutine jouit d’un soutien solide comme le roc de quelques 80% de la population russe. La plus grande force de la Russie en 2017 est morale et politique ; c’est la force d’une civilisation qui refuse de jouer selon les règles que l’Occident a réussi à imposer au reste de l’humanité. Et maintenant que la Russie les a « rejetées » avec succès, d’autres suivront inévitablement (de nouveau, en particulier en Asie).
Si certains ont rejeté ceci comme une hyperbole assez ridicule, d’autres m’ont demandé d’expliquer pourquoi j’arrive à cette conclusion. Je dois admettre que ce paragraphe est quelque peu ambigu : d’abord j’affirme quelque chose de spécifique sur les capacités de l’Armée russe puis les « preuves » que je présente sont de nature morale et politique ! Pas étonnant que certains aient exprimé des réserves.
Effectivement, ce qui figure ci-dessus est un bon exemple de l’une de mes pires faiblesses : j’ai tendance à supposer que j’écris pour des gens qui feront les mêmes hypothèses que moi, considéreront les problèmes de la même manière que moi et comprendront ce qui est implicite. C’est ma faute. Donc aujourd’hui, je vais tenter de préciser ce que je voulait dire et clarifier mon point de vue sur cette question. Pour cela, cependant, un certain nombre de prémisses doivent, je pense, être énoncées explicitement.
Tout d’abord, comment mesure-t-on la qualité d’une armée et comment les armées de divers pays peuvent-elles être comparées ?
La première chose à écarter immédiatement est la pratique totalement inutile connue sous le nom de « décompte des haricots » : compter le nombre de chars, de véhicules blindés pour le transport des troupes, des véhicules blindés de combat d’infanterie, de pièces d’artillerie, d’avions, d’hélicoptères et de navires pour le pays A et le pays B et en déduire lequel des deux est le plus « fort ». Cela n’a absolument aucun sens. Ensuite, deux autres mythes doivent être détruits : que la haute technologie gagne les guerres et que l’argent gagne les guerres. Comme j’ai analysé ces deux mythes en détail ailleurs (ici), je ne le répéterai pas.
Ensuite, je soutiens que le but d’une armée est d’atteindre un objectif politique spécifique. Personne n’entre en guerre uniquement au nom de la guerre, et la « victoire » n’est pas un concept militaire, mais politique. Donc oui, la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens. Par exemple, réussir à dissuader un agresseur potentiel pourrait être compté comme une « victoire » ou, au moins, comme une réussite de votre armée si son but était la dissuasion. La définition de la « victoire » peut comprendre la destruction de l’armée de l’autre, bien sûr, mais ce n’est pas une obligation. Les Britanniques ont gagné la guerre des Malouines/Falklands même si les forces argentines étaient loin d’être détruites. Quelquefois, le but de la guerre est le génocide, et dans se cas se contenter de vaincre une armée ne suffit pas. Prenons un exemple récent : selon une déclaration officielle de Vladimir Poutine, les objectifs officiels des interventions de l’armée russe en Syrie étaient 1) stabiliser l’autorité légitime et 2) créer les conditions d’un compromis politique. Il est indéniable que les forces armées russes ont totalement atteint ces deux objectifs, mais elles l’ont fait sans que cela nécessite une « victoire » impliquant une destruction totale des forces ennemies. En fait, la Russie aurait pu utiliser des armes nucléaires et des tapis de bombes pour balayer Daech, mais cela aurait eu pour résultat une catastrophe politique pour la Russie. Est-ce que cela aurait été une « victoire militaire » ? Dites-le moi !
Donc si le but de l’armée d’un pays est d’atteindre des objectifs politiques particuliers, cela implique directement qu’il est absurde de dire que l’armée d’un pays peut tout faire, partout et tout le temps. Vous ne pouvez pas avoir une armée indépendamment d’un ensemble de circonstances très spécifiques :
- Où : Espace/géographique.
- Quand : moment/durée.
- Quoi : objectif politique.
Pourtant, ce que nous voyons, notamment aux États-Unis, est une approche diamétralement opposée. C’est quelque chose comme ça : nous avons l’armée la mieux formée, la mieux équipée et la mieux armée sur la terre ; aucun pays ne peut rivaliser avec nos bombardiers furtifs perfectionnés, nos sous-marins nucléaires, nos pilotes sont les mieux entraînés sur la planète, nous avons des capacités de guerre réseau-centrées sophistiquées, d’intervention globale, de reconnaissance et de renseignement basées dans l’espace, nous avons des porte-avions, notre Delta Force peut vaincre n’importe quelle force terroriste, nous dépensons plus d’argent que tout autre pays, nous avons plus de navires que toute autre nation, etc. etc. etc. Cela ne signifie absolument rien. La réalité est que l’armée étasunienne a joué un rôle secondaire dans la Seconde Guerre mondiale sur le théâtre européen et qu’après cela, les seules « sortes de victoire » que les États-Unis ont remportées sont extrêmement embarrassantes : Grenade (à peine), Panama (presque sans opposition. Je vous accorderai que l’armée étasunienne a réussi à dissuader une attaque soviétique, mais je soulignerai immédiatement que les Soviétiques ont ensuite également dissuadé une attaque étasunienne. Est-ce une victoire ? La vérité est que la Chine non plus n’a pas subi d’attaque soviétique ou américaine ; cela signifie-t-il qu’elle a réussi à dissuader les Soviétiques ou les Américains ? Si vous répondez « oui », alors vous devrez admettre qu’elle l’a fait pour une fraction des coûts américains ; donc quelle armée était la plus efficace – celles des États-Unis ou celle de la Chine ? Ensuite, observez toutes les autres interventions militaires étasuniennes, il y en a une liste convenable, et ce que ces opérations militaires ont réellement atteint. Si je devais choisir la « moins mauvaise », je choisirais à contrecœur Tempête du Désert qui a libéré le Koweït des Irakiens, mais à quel prix et avec quelles conséquences ?
Dans la grande majorité des cas, lorsqu’on évalue la qualité de l’armée russe, c’est toujours par comparaison avec les forces armées étasuniennes. Mais cela a-t-il un sens de comparer l’armée russe à une armée qui a une longue histoire d’échec à atteindre les objectifs politiques spécifiques qu’elle s’était fixés ? Oui, les forces armées américaines sont énormes, boursouflées, ce sont les plus chères de la planète, les plus technologiques, et leurs performances effectives assez médiocres sont systématiquement occultées par la machine de propagande la plus puissante de la planète. Mais tout cela les rend-elles efficaces ? Je soutiens que loin d’être efficaces, elles sont fantastiquement gaspilleuses et extraordinairement inefficaces, au moins d’un point de vue militaire.
Vous doutez encore ?
Okay. Prenons le « meilleur du meilleur » : les forces spéciales américaines. Nommez-moi s’il vous plaît trois opérations réussies exécutées par les forces spéciales américaines. Non, les petites escarmouches contre des insurgés du Tiers Monde peu entraînés et pauvrement équipés, tués dans une attaque surprise, ne comptent pas. Quel serait l’équivalent américain de, disons, Operation Chtorm-333, ou la libération de l’ensemble de la péninsule de Crimée sans qu’une seule personne soit tuée ? En fait, c’est une des raisons pour lesquelles la plupart des blockbusters de Hollywood sur les forces spéciales américaines sont basés sur de terribles défaites comme La Chute du faucon noir ou 13 Hours.
Quant à la haute technologie américaine, je ne pense pas avoir besoin de me pencher trop à fond sur les cauchemars du F-35 ou du destroyer de classe Zumwalt, ou expliquer comment des tactiques bâclées ont permis à la défense aérienne serbe d’abattre un F-117A super furtif et censément « invisible » en 1999, en utilisant un ancien missile S-125 datant de l’ère soviétique déployé pour la première fois en 1961 !
Il n’y a aucune Schadenfreude pour moi à me rappeler tous ces faits. Ce que je cherche, c’est briser le réflexe mental qui conditionne tant de gens à considérer l’armée américaine comme une sorte de mètre étalon permettant de mesurer ce que réalisent les autres armées dans le monde. Ce réflexe est le résultat de la propagande et de l’ignorance, pas d’une raison rationnelle. Il en va de même, d’ailleurs, pour les autres armées faisant l’objet d’une hyper-propagande : les FDI israéliennes dont les troupes blindées, les pilotes et les fantassins sont toujours présentés comme extraordinairement bien entraînés et compétents. La réalité est bien sûr qu’en 2006, les FDI n’ont même pas pu sécuriser la petite ville de Bint Jbeil située à seulement 2 km de la frontière israélienne. Pendant 28 jours, les FDI ont tenté d’arracher le contrôle de Bint Jbeil aux forces de second plan du Hezbollah (celui-ci gardait ses meilleures forces au nord de la rivière Litani pour protéger Beyrouth) et ont totalement échoué, en dépit de leur immense supériorité numérique et technologique.
J’ai personnellement parlé à des officiers étasuniens qui se sont formés avec les FDI et je peux vous dire qu’ils n’étaient pas du tout impressionnés. Exactement comme les guérilleros afghans sont totalement unanimes lorsqu’ils disent que le soldat soviétique est bien meilleur que le soldat américain.
Parlons de l’Afghanistan
Vous souvenez-vous que la 40e Armée soviétique, qui était chargée de combattre les « combattants de la liberté » afghans, était généralement sous-équipée, sous-entraînée et peu soutenue en termes logistiques ? Alors lisez cet effroyable rapport sur les conditions sanitaires de la 40e Armée et comparez-le avec les 20 milliards de dollars par an que les États-Unis dépensent en air conditionné en Afghanistan et en Irak ! Ensuite comparez les occupations étasunienne et soviétique en termes de performances : non seulement les Soviétiques contrôlaient la totalité du pays le jour (la nuit, les Afghans contrôlaient la plus grande partie des campagnes et les routes), mais ils contrôlaient aussi toutes les grandes villes 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. En revanche, les États-Unis tiennent difficilement Kaboul et des provinces entières sont aux mains des insurgés. Les Soviétiques ont construit des hôpitaux, des barrages, des ponts, etc., alors que les Américains n’ont absolument rien construit. Et comme je l’ai déjà dit, dans toutes les interviews que j’ai vues, les Afghans sont unanimes : les Soviétiques étaient des ennemis beaucoup plus coriaces que les Américains.
Je pourrais continuer sur des pages et des pages, mais arrêtons-nous là et acceptons simplement que l’image de relations publiques de l’armée étasunienne (et israélienne) n’a rien à voir avec leurs capacités et leurs performances effectives. Il y a des choses que l’armée américaine fait très bien (déploiement à longue distance, guerre sous-marine en eaux tempérées, opérations de transport, etc.), mais son efficacité et son efficience sont assez faibles.
Donc qu’est-ce qui rend l’armée russe si bonne ?
D’une part, sa mission, défendre la Russie, est proportionnée aux ressources de la Fédération de Russie. Même si Poutine le voulait, la Russie n’a pas les capacités de construire dix porte-avions, de déployer des centaines de bases outre-mer ou de dépenser plus pour la « défense » que le reste de l’humanité. L’objectif politique spécifique confié à l’armée russe est très simple : dissuader ou repousser toute attaque contre la Russie.
D’autre part, pour accomplir cette mission, l’armée russe doit être capable d’attaquer et de l’emporter à une distance maximale de 1 000 km, ou moins, de la frontières russe. La doctrine militaire russe officielle fixe les limites d’une opération offensive stratégique un peu plus loin et inclut la défaite totale des forces ennemies et l’occupation de leur territoire à une profondeur de 1 200 à 1 500 km (Война и Мир в Терминах и Определениях, Дмитрий Рогозин, Москва, Вече, 2011, p.155), mais en réalité cette distance serait beaucoup plus courte, en particulier dans le cas d’une contre-attaque défensive. Ne vous y trompez pas, cela reste une tâche redoutable à cause de l’immense longueur de la frontière russe (plus de 20 000 km), qui traverse presque tous les types de géographie, depuis les déserts et les montagnes arides jusqu’à la région du pôle Nord. Et c’est là l’extraordinaire : l’armée russe est actuellement capable de vaincre n’importe quel ennemi imaginable tout le long de ce périmètre. Poutine lui-même l’a dit récemment lorsqu’il a déclaré que « nous pouvons le dire avec certitude : nous sommes maintenant plus forts que tout agresseur potentiel, quel qu’il soit ! » Je réalise que pour la plus grande partie du public américain, cela sonne comme le baratin typique que tout officier ou politicien étasunien doit dire à chaque occasion publique, mais dans le contexte russe, c’est assez nouveau : Poutine n’avait jamais dit quelque chose de semblable auparavant. Les Russes préfèrent se plaindre de la supériorité qu’ils prêtent à leurs adversaires (eh bien, ils le sont, en nombre – ce que tout analyste militaire russe sait ne rien vouloir dire).
Numériquement, les forces russes sont en effet beaucoup plus modestes que celles de l’OTAN et de la Chine. En fait, on pourrait dire que par rapport à la taille de la Fédération de Russie, son armée est assez petite. C’est vrai. Mais elle est redoutable, bien équilibrée en termes de capacités et fait un usage maximum des caractéristiques géographiques uniques de la Russie.
Aparté
La Russie est un pays bien plus « nordique » que, disons, le Canada ou la Norvège. Voyez où se situent la grande majorité des villes et des villages au Canada ou en Scandinavie. Puis regardez une carte de la Russie et les latitudes où sont situées les villes russes. La différence est assez frappante. Prenez par exemple Novosibirsk, qui est considérée en Russie comme une ville méridionale de Sibérie. Elle est presque à la même latitude qu’Edimbourg en Écosse, Grande Prairie en Alberta ou Malmö en Suède.C’est pourquoi tout l’équipement utilisé par les Forces armées russes doit être opérationnel à des températures allant de -50° à +50°. La plupart des engins occidentaux ne peuvent pas opérer à des températures aussi extrêmes. Bien sûr, il en va de même pour le soldat russe, qui est aussi formé pour agir dans cette gamme de températures.
Je ne pense pas qu’il y ait une autre armée qui puisse prétendre posséder de telles capacités, et très certainement pas les forces armées américaines.
Un autre mythe qu’il faut détruire est celui de la supériorité de la technologie occidentale. Alors qu’il est vrai que dans certains domaines spécifiques, les Soviétiques n’ont jamais été capables de rattraper l’Occident, les micro-puces par exemple, cela ne les a pas empêchés d’être les premiers à développer une grande liste de technologies militaires telles que les radars à réseau en phase sur des intercepteurs, des viseurs montés sur des casques pour les pilotes, des missiles sous-marins à sous-cavitation, des chargeurs automatiques sur les chars, des véhicules blindés déployables en parachute, des sous-marins d’attaque à double coque, des missiles balistiques mobiles, etc. En général, les systèmes d’armement occidentaux tendent à avoir plus de haute technologie, c’est vrai, mais ce n’est pas dû au manque de capacités des Russes, mais à une différence fondamentale dans la conception. En Occident, les systèmes d’armement sont conçus par des ingénieurs qui bricolent ensemble les dernières technologies puis conçoivent une mission autour d’elles. En Russie, l’armée définit une mission puis cherche les technologies les plus simples et les meilleur marché susceptibles d’être utilisées pour l’accomplir. C’est pourquoi le MiG-29 russe (1982) n’avait pas de « commande de vol électrique » comme le F-16 américain (1978) mais pratiquait de « vieux » contrôles mécaniques du vol. J’ajouterai qu’un fuselage plus sophistiqué et deux moteurs au lieu d’un pour le F-16 ont donné au MiG-29 un domaine de vol supérieur. En cas de besoin, cependant, les Russes ont utilisé des commandes de vol électrique, par exemple sur le Su-27 (1985).
Enfin, les forces nucléaires russes sont actuellement plus modernes et beaucoup plus performantes que la triade nucléaire américaine, vieillissante en comparaison. Même les Américains l’admettent.
Donc qu’est-ce que tout cela signifie ?
Cela signifie qu’en dépit d’une tâche immensément difficile, l’emporter contre n’importe quel ennemi le long des 20 000 km de la frontière russe et jusqu’à une profondeur de 1 000 km, l’armée russe a constamment démontré qu’elle est capable de dissuader ou de vaincre un ennemi potentiel, que ce soit une insurrection wahhabite (que les experts occidentaux qualifiaient d’« imbattable »), une armée géorgienne entraînée et équipée par l’Occident (en dépit d’un nombre de combattants inférieur pendant les heures cruciales de la guerre avec d’importants problèmes et la faiblesse du commandement et du contrôle), le désarmement de plus de 25 000 soldats ukrainiens (prétendument des cracks) en Crimée sans tirer un seul coup de feu et, bien sûr, l’intervention militaire russe dans la guerre en Syrie où une toute petite force russe a changé le cours de la guerre.
Pour conclure, je veux revenir à ma déclaration sur la Russie comme étant le seul pays qui ose ouvertement rejeter le modèle de civilisation occidental et dont le dirigeant, Vladimir Poutine, jouit du soutien de plus de 80% de la population. Ces deux facteurs sont déterminants dans l’évaluation de l’armée russe. Pourquoi ? Parce qu’ils illustrent le fait que les soldats russes savent exactement pour quoi (ou contre quoi) ils combattent et que quand ils sont déployés quelque part, ils ne le sont pas comme des instruments de Gazprom, Norilsk Nickel, Sberbank ou toute autre entreprise russe : ils savent qu’ils combattent pour leur pays, leur peuple, pour leur liberté et leur sécurité. En outre, le soldat russe sait aussi que l’usage de la force armée n’est pas l’option première et préférée de son gouvernement, mais la dernière à laquelle celui-ci recourt lorsque toutes les autres ont été épuisées. Il sait que le Haut Commandement russe, le Kremlin et l’état-major général ne sont pas déterminés à trouver quelque petit pays à tabasser uniquement pour faire un exemple et faire peur aux autres. Enfin, le soldat russe est prêt à mourir pour son pays en exécutant tous les ordres.
À la fin, le résultat de toute guerre est décidé par la volonté, je le crois fermement et je crois aussi que c’est le « simple » soldat d’infanterie qui est le facteur le plus important dans une guerre, non le superman super entraîné. En Russie, on les appelle parfois « makhra » – les jeunes gars de l’infanterie, qui ne sont pas beaux, pas particulièrement mâles, sans équipement ni formation spéciaux. Ce sont eux qui ont vaincu les wahhabites en Tchétchénie, à un coût élevé, mais ils l’ont fait. Ce sont eux qui fournissent un nombre impressionnant de héros, étonnant leurs camarades et leurs ennemis par leur ténacité et leur courage. Ils ne font pas bien dans les parades et ils sont souvent oubliés. Mais ce sont eux qui ont vaincu plus d’empires que quiconque et qui ont fait de la Russie le plus grand pays sur la terre.
Donc oui, la Russie dispose aujourd’hui de l’armée la plus performante sur la planète. Il y a beaucoup de pays qui ont aussi d’excellentes armées. Mais ce qui rend celle de la Russie unique est la portée de ses capacités, qui vont des opérations anti-terroristes à la guerre nucléaire internationale, combinée avec la résilience et la volonté étonnantes du soldat russe. Il y a une masse de choses que l’armée russe ne peut pas faire, mais contrairement aux forces armées étasuniennes, l’armée russe n’a jamais été conçue pour faire tout, partout, tout le temps (c’est-à-dire « gagner deux guerres et demie » n’importe où sur la planète).
Pour le moment, les Russes observent comment les États-Unis n’arrivent même pas à prendre une petite ville comme Mossoul, même s’ils ne font que renforcer les forces locales avec beaucoup de « soutien » étasunien et de l’OTAN, et ils ne sont pas impressionnés, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais Hollywood fera sûrement un grand blockbuster de cet échec embarrassant et il y aura plus de médailles décernées que de militaires impliqués (c’est ce qui est arrivé après le désastre de Grenade). Et la foule de téléspectateurs sera rassurée que « bien que les Russes aient fait quelques progrès, leurs forces sont encore très loin de celles de leurs homologues occidentaux ». Qui s’en soucie ?
Traduit par Diane, vérifié par Wayan | Source
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De Gaulle, la Russie de Poutine et le Front National
Soumise à Bruxelles et à Washington, la France n’a plus de politique internationale.
On est soumis à l’atlantisme, à la bureaucratie bruxelloise, à son flot de lois ineptes, de réfugiés et de sanctions antirusses. On est soumis aussi à l’Otan et à ses provocations grotesques et belliqueuses en Europe.
On a entendu récemment une courageuse (car quelle voilée de bois vert médiatique après!) Marine le Pen appeler à voter contre l’épouse oxydable de l’ex-président Clinton:
« Pour l’intérêt de la France, c’est tout sauf Hillary Clinton, car je crois qu’Hillary Clinton c’est la guerre, c’est la dévastation, c’est le déséquilibre du monde, ce sont des choix économiques qui sont ravageurs pour le bien de mon peuple, ce sont des choix géostratégiques qui vont engager à des conflits mondiaux »
Hillary Clinton ce sera la guerre voulue par la presse-système devenue démente (cf. the dumbing-down of NYT) et par ses oligarques possédés par l’ubris si bien décrite par Eric Zuesse ou Paul Craig Roberts.
Par rapport à la Russie le FN a abjuré ses idéaux de jeunesse. Voici ce qu’on lit donc dans son programme. On sent une inspiration gaulliste dans tout cela, bien plus que « l’extrémisme » que dénonce la camarilla médiatique — celle qui évoque les droits de l’homme en Chine, le sort des opposants en Russie en oubliant Assange, Snowden et les trois millions de détenus en Amérique.On lit au chapitre défense, p.4:
« Reconstituer les filières industrielles de la Défense, notamment en coopération avec certains partenaires européens, y compris la Russie. »
Le programme du FN insiste aussi sur un nécessaire regain de notre souveraineté spatiale et technologique, regain qui devra être franco-russe.
Toujours au chapitre Défense:
« Sur le plan des matériels, les programmes en cours de modernisation des équipements seront poursuivis et de nouveaux programmes stratégiques seront lancés, en priorité dans le domaine spatial, où les compétences enviables que la France avait acquises dans les 25 premières années de la Vè République sont aujourd’hui en jachère, notamment la coopération franco-russe en ce domaine doit être relancée. »
Dans la partie Analyse, plus courageusement et aussi plus lucidement encore, le Front ajoute que la menace contre la paix mondiale est aujourd’hui américaine (p.50):
« Le monde qui se prépare est sous le péril de guerres de grande ampleur. D’abord parce que les Etats- Unis, n’acceptant pas de perdre la main sur l’histoire face à la Chine et la Russie, et confrontés au risque d’un effondrement économique consécutif à la perte du statut de monnaie de réserve pour le dollar, seront peut-être tentés par la guerre pour s’en sortir. »
Et le FN propose à la fois une sortie de l’OTAN et un partenariat pragmatique et stratégique avec la Russie (Positions, p.51):
1/ L’avènement d’une Europe des Nations, une sortie du commandement intégré de l’OTAN et l’offre faite à la Russie d’une alliance stratégique poussée, fondée sur un partenariat militaire et énergétique approfondi, le refus de la guerre d’ingérence et le soutien au droit international.
2/ Conjointement, la proposition faite à l’Allemagne de s’associer pour former une alliance trilatérale Paris-Berlin-Moscou.
On se souvient que cet axe du bien Paris-Berlin-Moscou fut atteint au moment où l’Europe tourna le dos à l’offensive contre l’Irak qui déboucha sur les déboires que l’on sait. Mais à ce moment une opportuniste inconnue prit la plume pour défendre la soumission à Bush. Elle dénonçait la France de Jacques Chirac, l’Allemagne de Schroeder, et s’appelait Angela Merkel. La gardienne de nursery (pour parler comme Chesterton qui voyait ce type de femme politique arriver au pouvoir) fut ensuite, comme d’autres avant elle, promue et non élue chancelière. On voit aujourd’hui les conséquences folles, invasion de l’Europe y compris, de cet alignement dont ne veulent même plus les Anglais.
Le programme du FN ajoute:
3/ La proposition de la formation d’une Union paneuropéenne (des Etats souverains) incluant la Russie et la Suisse et respectant le statut de neutralité, le droit national, la fiscalité nationale… La Turquie ne serait pas associée à ce projet.
Je ne vote pas, ne lance donc pas de consignes, et laisse mes lecteurs russophiles (les autres n’ont qu’à aller voir d’autres sites) se faire leur idée à ce sujet. Vladimir Poutine est habitué à nager en eaux troubles, au milieu de piranhas hostiles, lui qui maintenant recrée un monde à sa mesure avec la Chine. Il est vraisemblable que Washington tentera de briser (mais que peut faire la déglinguée Amérique, avec un Juppé ou une Merkel à opposer?) l’unité eurasiatique qui se profile et que mon ami Jean Parvulesco avait prophétisée.
Et pour finir, un peu de de Gaulle, qui se lâcha un beau jour de juin 1966, lors d’une amoureuse conférence de presse à Moscou:
« La visite que j’achève de faire à votre pays c’est une visite que la France de toujours rend à la Russie de toujours… Aussi, en venant vous voir, il m’a semblé que ma démarche et votre réception étaient inspirées par une considération et une cordialité réciproques, que n’ont brisées, depuis des siècles, ni certains combats d’autrefois, ni des différences de régime, ni des oppositions récemment suscitées par la division du monde. »
Une belle idée que cette amitié que rien ne peut briser!
Encore une pincée pour les amateurs:
« Il s’agit aussi de mettre en œuvre successivement: la détente, l’entente et la coopération dans notre Europe tout entière, afin qu’elle se donne à elle-même sa propre sécurité après tant de combats, de ruines et de déchirements. Il s’agit, par là, de faire en sorte que notre Ancien Continent, uni et non plus divisé, reprenne le rôle capital qui lui revient, pour l’équilibre, le progrès et la paix de l’univers. »
Notes:
- Programme du front national (à télécharger)
- Washingtonpost.com Schroeder Doesn’t Speak for All Germans By Angela Merkel, February 20, 2003
- Conférence, 30 juin 1966 à Moscou
http://www.voxnr.com/7888/de-gaulle-la-russie-de-poutine-et-le-front-national
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Trump, un discours d’intronisation historique, nationaliste, protectionniste et populiste
Il est un sujet d'émerveillement permanent : l'impartialité de la presse. Nous l'avons vu une fois de plus ce 20 janvier à l'occasion de la prestation de serment du 45e président de l'Union américaine, Donald Trump. L'on aurait pu croire que les harpies médiatiques auraient mis un bémol à leurs invectives après le vote de la Nation le 8 novembre, puis après que les Grands électeurs l'eurent confirmé le 19 décembre eh bien non, il n'en a rien été. Au contraire, les coups ont redoublé. Le lundi précédent la cérémonie d'investiture, le service public hexagonal en la personne de Patrick Cohen sur France Inter, laissait une humoriste à la petite semaine et à l'esprit de pissotière, Sophie Aram, ironiser laborieusement sur de supposées parties fines, salacement arrosées et filmées, auxquelles le président américain aurait participé naguère en compagnie de prostituées moscovites. Ce faisant, la donzelle eût dû être débarquée dans l'heure car en France l'insulte à chef d'État étranger est encore punie par la loi(1). Quant à ceux qui tolèrent et encouragent de tels écarts, ils montrent quel noble usage ces gens font de la liberté de la presse et des deniers publics. Mais que dire à une époque où tout est dénigré, rabaissé, où plus rien n'est respecté ?
Nous ne nous étendrons pas outre mesure sur les coups bas qui se sont multipliés avant l'installation de Donald Trump à la Maison-Blanche. Il s'agissait coûte que coûte de le délégitimer pour préparer le terrain à de futures manœuvres, l’impeachment par exemple. Ou à défaut il s'agirait de lui interdire de gouverner trop longtemps en préparant le terrain pour un cuisant échec aux élections de mi-mandat. Toutefois, pour la beauté de la chose, mentionnons la tentative d’accréditer l'idée que des hackers russes du FSB (l’ex-KGB) auraient fait pencher la balance électorale en faveur des Républicains sur fond de collusion entre Vladimir Poutine et le milliardaire américain. Cela au moment précis où Barack Obama effectuait un dernier tour de piste et mettait autant de bâtons que possible dans les roues de son successeur, par exemple en prolongeant les sanctions contre la Russie et expulsant en vingt-quatre heures le 29 décembre 35 diplomates russes et leurs familles(2).
Il est assuré que plus le mensonge est énorme grossier, vil, plus il frappe les imaginations et sera cru par un plus grand nombre. Ici les ennemis du suffrage populaire (ceux qui ne veulent pas accepter le verdict des urnes), ont voulu faire accroire aux opinions crédules que l'explication de la volonté affichée de rapprochement de Donald Trump avec Moscou résidait dans le chantage qu'auraient exercé les Services russes sur le magnat américain grâce à des vidéos pornographiques. Une allégeance crapuleuse, puant le sexe et l'argent. Notons qu'à travers son président, c'est également la nation américaine qui se trouve rabaissée.
Un dernier mot sur le traitement médiatique de l'arrivée au pouvoir d'une personnalité effectivement hors normes et dont personne ne prévoyait l'ascension hormis peut-être quelques initiés parce que son ambition n'est pas née en un jour). Certes il faudra attendre pour vérifier si Donald Trump tiendra, ou sera en mesure de tenir, ses promesses. Signalons pourtant à ce sujet la prise d'un arrêté, aussitôt le serment prononcé, remettant en cause le dispositif de protection sociale connu sous le nom d'Obamacare et qui n'était mirifique que vu de côté-ci de l’Atlantique (un système d'assurance ruineux, notamment pour les classes moyennes). Une bonne occasion de vitupérer pour les menteurs professionnels qui voudraient démontrer qu'il s’agit d'une mesure fondamentalement antipopulaire, autant dire fasciste... Ce qui serait pour le moins paradoxal de la part d’un homme taxé à tout bout de champs de populisme, c’est-à-dire de démagogie droitière. Mais la cohérence intellectuelle n'est pas le fort des diffamateurs et des hâbleurs de profession.
Dans le même ordre d'idées, notons encore que, dans la foulée de la prestation de serment, le général James Mattis, ancien chef du corps des Marines âgé de 66 ans, était confirmé par le Sénat dans les fonctions de Secrétaire à la Défense. Or, sans connaître l'exacte chronologie des faits, cette nomination, la première de la nouvelle Administration, a coïncidé avec deux frappes américaines en Syrie éliminant coup sur coup une centaine de djihadistes dans la province d'Idlib à l'ouest d'Alep, et quarante al-Qaïdistes du Front Fateh al Cham, ex-Front al Nosra, les grands amis de M. Fabius. Un coup double totalement inédit depuis l'entrée en lice des forces aériennes des États-Unis en août 2014 à la tête d'une coalition internationale. Car jusqu'à maintenant en Syrie, le Pentagone apparemment retenait ses coups sans doute pour ne pas causer de préjudices à ses créatures(3)… Il aura fallu attendre le 30 septembre 2015 et l'intervention de la Fédération de Russie pour que la peur change de camp et que commence le reflux des troupes islamistes, révélant au passage le double jeu arabo-américain dont le seul et unique objectif était le renversement du régime de Damas. En quelques heures le nouveau président américain aura ainsi mis à bas l'édifice de manipulations et d'hypocrisie édifié patiemment par la CIA pour mener sa stratégie de balkanisation et de morcellement de l'aire géographique islamique.
Évidemment notre bonne presse ne s'est pas le moins du monde préoccupée d'évaluer la foule massée au pied du Capitale. En revanche des équipes de tournages suivirent goulûment la centaine de casseurs manoeuvrant dans le style black-bloc pour nous accréditer l'idée que Washington, révulsée par son nouveau président, était en proie à l'émeute. Une courageuse invitée (qui ne le sera certainement jamais plus), Evelyne Joslain, osait proférer en direct à 14h25 sur la chaine BFMTV que « les Manifestants anti-Trump sont payés par Soros » à la journée et amené sur place en autocar. Cette analyste ayant également déclaré sur cette même chaîne pendant l'édition spéciale de l'investiture de Donald Trump que « Barack Obama était plus musulman dans son cœur que chrétien », elle a dû quitter le plateau. Le directeur général de BFMTV, Hervé Béroud, s'est ainsi exprimé dans un entretien accordé au site Buzzfeed : « Ce sont des propos scandaleux . On lui a demandé immédiatement de quitter le plateau. Elle nous a été recommandée par les "Républicains Overseas" puisqu'on cherchait à avoir une sensibilité pro-Trump sur le plateau. C'était une erreur. Pour nous, ce sont des propos inacceptables sur notre antenne. On les condamne fermement » Mais qu'attendre d'autre d'une chaîne ayant pour propriétaire un tenant de l'idéologie cosmopolite et libérale-libertaire, à savoir l’homme d'affaires franco-maroco-israélien Patrick Drahi ?
De son côté, Madona qui aime à s'exhiber avec un troupeau de bipèdes cornus et arbore dans ses concerts, tatouée sur le dos, une formule cabalistique en lettres hébraïques, y est allée d'une harangue à voix cassée, ridicule autant que vaine. Laïus commercialo-hystéro-sataniste dans lequel la Madone du show-biz semble avoir perdu tout sens de la mesure en clamant qu'elle rêverait de « faire sauter la Maison Blanche ». Un dérapage verbal qui en dit long sur la cassure entre l'Amérique profonde et l'establishment mondialiste, lequel voit dans l'installation d'Hollywood à Pékin(4) le nec plus ultra de l'économie de marché. À contre-sens bien entendu de la grande confrontation géoéconomique que la nouvelle Administration de Washington veut contre les Tigres et les Dragons asiatiques en vue de rééquilibrer les échanges transpacifiques, la production et les emplois au profit immédiat du peuple américain.
Le lendemain, le 21 janvier, nos médiacrates se rengorgeaient un peu plus en annonçant cinq cent mille manifestants sur le National Mail... Là où la veille s'en trouvaient trois fois plus. Les manifestantes, majoritairement quarantenaires, de la Marche des femmes affublées d'un bonnet rose à oreilles de chat (référence aux pussy riot) dénonçant le sexisme, le racisme, la xénophobie, la misogynie du nouveau locataire de la Maison-Blanche... Mais hélas pour les militantes féministes, comme partout ailleurs les femmes ne sont pas une minorité, mais la majorité ! Et comment nous faire croire que les femmes américaines craignent d'êtres opprimées durant la mandature de Donald Trump sachant que 53 % d'entre elles ont voté en sa faveur ?
Précisons que si les démonstrations collectives contre l'investiture de Donald Trump ont pris une allure de contestation à l'échelle de la sphère occidentale (jusqu'au Japon), elles restèrent néanmoins partout marginales. « L’avertissement retentissant » selon BFMTV, s'est en vérité soldé aux États-Unis par deux petits millions de manifestants anti-Trump à travers le pays, soit 0,63 % des 320 millions d'Américains. Qu'à cela ne tienne, la presse virtuose sait à la perfection grossir des presque non-événements pour leur donner la dimension d'un séisme. Au reste, si une révolution est intervenue ce vendredi 20 janvier 2017, c'est avant tout celle du bon sens et du retour au réel et non le maintien de la tyrannie du politiquement correct à laquelle contribuent activement des actrices, talentueuses comme Meryl Streep ou indécentes, façon Isabelle Huppert, que l'on a pu voir cracher dans la soupe républicaine au cours de la 74e cérémonie des Golden Globes, le 8 janvier dernier.
À 70 ans, sans expérience politique, diplomatique ou militaire notable, le grossium de l'immobilier s'apprête désormais à piloter la première puissance mondiale sous le regard inquiet de ses alliés(5). Des commensaux qui se déclarent, à l'instar de Tartuffe, inquiets de l'avenir prévisible en raison d'une supposée imprévisibilité du nouveau chef de l'Etat américain. Beaucoup de sophismes dans ces préventions car un chef vaut d'abord par ceux dont il sait s'entourer. Quant à son inexpérience, parlons-en. La pratique des affaires, du big bizness à l'international montre que Donald Trump maîtrise amplement les arcanes de la négociation. Maintenant ce qui est à craindre c'est qu'il ne parvienne pas à faire suffisamment prévaloir le bons sens, le réalisme face aux idéologies concoctées dans ces marmites de sorcières que sont les think-tanks washingtoniens, fondations et autres concentration de egg heads, têtes d'œufs, théorisant le « Nouveau siècle américain » et planifiant années après années des guerres de conquête impériales.
Dans un discours d'intronisation proprement révolutionnaire, nationaliste, populiste, défendant ouvertement la préférence nationale (acheter et embaucher américain), le patriotisme, Donald Trump a commencé le 20 janvier dernière journée du Davos 2017 par rejeter catégoriquement devant les foules assemblées, Tordre mondial né de la victoire anglo-américaine de 1945 et de l'occupation alliée de l'Europe occidentale. Écoutons-le, cela débute par une accusation-dénonciation à peine déguisée de ces prédécesseurs : « La cérémonie d'aujourd'hui revêt un sens très particulier, car il ne s'agit pas seulement de transférer le pouvoir d'une administration à une autre ou d'un parti à un autre. Nous déplaçons le pouvoir de Washington pour vous le rendre à vous, le peuple des États-Unis.. L'establishment s'est protégé lui-même, mais il n'a pas protégé les citoyens de notre pays. Et pendant qu'il festoyait dans notre capitale, il n'y avait rien à fêter dans les familles en difficulté partout dans le pays ». Maintenant « ce qui compte vraiment, ce n'est pas qui exerce le pouvoir au gouvernement, mais le fait que le gouvernement soit entre les mains du peuple américain ».
On comprend que de grands intellectuels tel Pierre Rosanvallon, titulaire de la "chaire d'histoire moderne et contemporaine du politique" au Collège de France - excusez du peu ! - frémissent et, tout en stigmatisant le populiste à cor et à cri, considère que nous assistons à un bouleversement équivalent à la chute du Reich allemand; Considérant sur France Culture le 21 janvier que celle de l'empire soviétique en 1991 n'a pas eu la même magnitude sur l'échelle catastrophique de l'histoire moderne il est certain qu'aucun de nos grands idéocrates n'imaginaient que l'Amérique pût, en seulement quelques mois, changer de paradigme et dévier de sa course. Les globalists se retrouvent désormais le bec dans l'eau et abandonnés au bord du chemin. C'est en effet tout aussi incroyable que le démantèlement du mur de Berlin en 1989, et pourtant ! Soit l'Amérique périssait écrasée sous le poids de sa dette (une dette fédérale de 19 000 milliards de dollars) et de ses dysfonctionnements, soit elle retrouvait un second souffle. Bien sûr rien n’est joué, reste que le grand chambardement américain à toutes chances d'annoncer, après le Brexit, une reconfiguration de la carte politique européenne. Seuls maintenant d'aveugles idéologues espérant contre toute raison se maintenir aux affaires, n'en sont pas encore convaincus. Et ce ne sont pas quelques gadgets qui leur sauveront la mise tel le revenu universel ou la libéralisation du cannabis prônés par l'aimable ectoplasme Benoît Hamon arrivé en tête dimanche soir du premier tour des primaires de la gauche devant l’ex-Premier ministre Manuel Valls dans un scrutin à la participation plutôt faible qui y changeront quelque chose.
Alors assiste-t-on aux prémisses d'une révolution universelle ? 1917 et la Révolution internationaliste Judéo-bolchevique d'Octobre marquent le commencement d'un siècle de tyrannie marxiste (la Chine populaire, coqueluche des peoples américains, en en étant le dernier grand avatar étatique), de terrorisme intellectuel gauchiste et de gangrène ultralibérale (ce sont des banques new-yorkaises qui financèrent le coup d'État de Lénine et Trotski). 2017 se-ra-t-il ou non le début d'un retour contre-révolutionnaire à la tradition et au bon sens contre l'idéologie invertie du progrès et de la modernité dont le seul but est de déconstruire la civilisation au profit d'une termitière planétaire à visage inhumain ?
Bref, le vieux système bipartisan, Républicains et Démocrates qui a, à la façon des figuiers étrangleurs (Ficus aurea), dissous l’arbre de la démocratie entre leurs racines aériennes, est peut-être en cours d'implosion sous les coups de boutoirs de Donald Trump. Au demeurant les mercantis du temple démocratique n'aiment pas se faire fustiger ni voir étalées leurs turpitudes sur la place publique. Il suffisait d'observer les visages cireux du couple Clinton lors de la prestation de serment, pour être certain que, si la cause du peuple (pas au sens maoïste !) a remporté une première manche, les mauvais perdants n'ont pas dit leur dernier mot. Au Forum économique mondial de Davos, le milliardaire George Soros, grand donateur de la campagne démocrate et père des révolutions colorées, a étrillé Trump qu'il a traité d'« apprenti dictateur » et craint que « l'influence positive des États-Unis dans le monde en faveur d'une société ouverte ne s'éteigne », ce qui, selon lui, « aura des effets profonds en Europe et dans d'autres parties du monde ». Mais Soros pense que les projets et visées de Trump seront bloqués par les contre-pouvoirs institutionnels américains (Congrès, Cour suprême, média...). Le Système n'a certes pas son pareil pour transformer des défaites en victoires et diaboliser, neutraliser, bloquer ou récupérer ses adversaires. La prudence s'impose donc.
Revenons cependant à la remarquable adresse de Donald Trump prononcée sur la colline du Capitole : « Le 20 janvier 2017 demeurera dans les mémoires comme le jour où le peuple aura repris le pouvoir dans le pays. Les hommes et les femmes laissés-pour-compte de ce pays ne seront plus oubliés. Le monde vous écoute désormais. Et vous êtes venus par centaines de milliers pour vous joindre à un mouvement historique et inédit dans l'histoire du monde. Au centre de ce mouvement, il y a la conviction que la nation existe pour servir ses citoyens. Pour donner aux Américains ce.dont ils ont besoin : d'excellentes écoles pour leurs enfants, la sécurité dans leurs quartiers pour leurs familles et de bons emplois pour tous. Ce sont là les aspirations raisonnables d'un peuple épris de justice. »
« Le drame américain [chômage et criminalité] s'arrête ici et maintenant. Nous sommes une seule et même nation, et la souffrance [du peuple américain] est la nôtre. Ses rêves sont les nôtres et ses succès seront les nôtres. Nous partageons le même cœur, la même maison et le même destin glorieux. Le serment que je prête aujourd'hui est un serment d'allégeance à tous les Américains ».
« Une fierté nationale nouvelle nous étreint pour élargir nos horizons et surmonter nos divisions. Rappelez à votre mémoire cette sagesse ancestrale, que nos soldats n'oublieront jamais, selon laquelle, que nous soyons noirs, basanés ou blancs, nous avons le même sang rouge du patriotisme qui coule dans nos veines ».
« À partir d'aujourd'hui, l'Amérique aura une nouvelle vision. À partir d’aujourd’hui, ce sera uniquement "les États-Unis d’abord". Toutes les décisions en matière de commerce, de taxes, d'immigration ou d'affaires étrangères seront prises au profit des travailleurs américains et des familles américaines... Nous chercherons à garder l'amitié et les bonnes grâces des autres pays du monde, mais ils doivent comprendre que chaque pays a le droit de faire passer ses intérêts avant ceux des autres. Nous ne cherchons pas à imposer notre mode de vie à quiconque, mais nous voulons qu'il serve d'exemple aux autres... Nous allons renforcer nos anciennes alliances et en conclure d'autres afin d'unir le monde civilisé pour éradiquer le terrorisme de l'islam radical de la face de la Terre ».
Tel fut le discours véritablement historique de ce président que les média français continuent de caricaturer et de vilipender. Les nabots de l'esprit haïssent d'instinct ce qui est plus haut que leurs bas appétits. Ce pourquoi Donald Trump fait peur. En premier lieu parce qu'il incarne la rupture avec un système dévoyé, qu'il n'appartient pas au sérail dans lequel le pouvoir des minorités et des lobbies se reconnaît, parce qu'il n'a pas fait allégeance à la tyrannie consensuelle, tout ce pourquoi il est un monstre aux yeux de l'élite ploutocratique des États-Unis.
Cela parce que Donald Trump promet de rendre à la Nation américaine ce qui lui appartient : une parcelle de souveraineté quant à la maîtrise de son destin et à la défense prioritaire de ses intérêts nationaux. Tout autre commentaire serait superfétatoire. Ce recentrement (Trump a dénoncé avec bon sens le fait que les dirigeants des États-Unis avaient défendu les frontières des pays étrangers et non les frontières intérieures du pays) va assurément consacrer l'abandon de l'exportation du « modèle américain » et des délires transgenres que Condoleezza Rice (GW Bush) et Hillary Clinton (B. Obama) promouvaient en Afrique sub-saharienne et ailleurs. La planète repeinte aux couleurs Benetton ne sera plus à l'ordre du jour Chacun chez soi et les verrats seront bien gardés. La diplomatie armée (soft et hard power) dite "transformatrice" aura fait long feu. Les États-Unis n'essaieront plus de propager leurs "valeurs" messianiques et inverties aux quatre coins de l'horizon. Ouf ! Et c'est tant mieux. Déjà, dès le premier jour d'activité officielle, ont été supprimées toutes les aides publiques à l'avortement Peut-être un commencement de remise en cause du surplombant monopole du Planning familial, dont l’une des spécialités lucratives était hier la vente de foetus en pièces détachées à usage de l'industrie cosmétique(6).
Cela se traduit au plan économique par une ordonnance signée le lundi 23 janvier afin de renégocier les Traités de libre échange, à commencer par le Partenariat Trans-Paciflque (TPP). L'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) avec le Mexique et le Canada, faute d'un « accord équitable », devrait suivre. Disons en un mot que ces accords fonctionnent sur la délocalisation des industries à la recherche d'une main d'oeuvre à bas coûts, cela en contrepartie de l'importation de marchandises bon marché, ce qui sur le papier serait bon pour le pouvoir d'achat. La consommation contre l'emploi en quelque sorte. Un marché de dupe, parce que les seuls vrais gagnants du libre-échange mondialiste nous dit Marc Rousset, sont la Chine, les multinationales et les pays émergents. Les grands perdants sont les peuples européens et les Américains ! Retour donc à un protectionnisme approprié et pragmatique afin de produire le plus possible sur les marchés intérieurs, qu'ils soient américains ou européens. Par ailleurs, tout ce qui concernait le dogme du réchauffement climatique a été effacé du site de la présidence des États-Unis d'Amérique, preuve que dans ce domaine aussi Trump entend tenir ses promesses et rompre avec l'idéologie dominante.
Le nouveau président a également évoqué dans son discours d'intronisation les ravages causés parla drogue contre laquelle il entend lutter vigoureusement. Par ailleurs, il entend créer des millions d'emplois grâce à une politique de grands travaux et une baisse de la pression fiscale, il veut lutter contre l'immigration illégale, construire un mur tout au long de la frontière avec le Mexique. Pendant ce temps en France l'on ouvre des salles de shoot, l'on accueille massivement des migrants et le candidat arrivé en tête des primaires de la gauche et qui a de bonnes chances de l'emporter dimanche prochain, si la logique arithmétique est respectée, a inscrit a son programme ultra-immigrationniste la légalisation du cannabis et l'adoption d'un revenu universel impliquant une hausse massive des impôts de nature à ruiner les classes moyennes et laborieuses, encourageant une société d'oisifs et de tire-au-flanc qui ne se donneront même pas la peine de chercher du travail et favorisant la venue dans notre pays de millions de futurs assistés. D'un côté un discours de bon sens mettant au centre Dieu, la famille, le travail, la patrie, le dépassement de soi, le patriotisme, la préférence nationale. De l'autre un programme utopiste et aberrant prônant une société sans religion, sans travail, sans famille, sans patrie.
Qui donc nous donnera un Trump de ce côté de l'Atlantique ?
Jérôme BOURBON et Léon CAMUS Rivarol du 26 janvier 2017
1) Loi du 29 juillet 1881 sur ta liberté de la presse Article 48 modifié par la loi n°2007-297 du 5 mars 2007.
2) Au lieu de procéder à des expulsions parallèles en mesure de rétorsion, le président Poutine s'est contenté de faire parvenir un message à l'ambassade américaine à Moscou : « J'invite tous les enfants des diplomates américains au Kremlin à fêter Noël et le Nouvel An ». Réaction inédite aussitôt saluée par un twitt de D. Trump à son homologue.
3) Dans une interview accordée à la chaîne américaine CNN, le général Wesley Clark, ancien commandant des forces armées de l'Otan, révélait froidement que « l'État islamique a été crée grâce au financement de nos amis et de nos alliés... dans le but de se battre jusqu'à la mort contre le Hezbollah ». Selon les aveux de ce haut gradé, la création de Daech par l'Occident n'a eu pour seul but que d’assurer la sécurité de l'État hébreu face au Hezbollah [afrique-asie.fr25mai16].
4)Voir « La grande muraille » 2016. Superproduction sino-américaine de Zhang Yimou au budget de 135 millions de dollars.
5) Propos emblématique : « Jamais, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, une transition entre deux présidents aux États-Unis n'aura autant stupéfait - et inquiété - le monde, tant les déclarations du futur occupant de la Maison-Blanche ont été contradictoires » nous assène Jacques Hubert-Rodier, pisse-copie aux Échos.
6) Voir Les droits sexuels et la destruction de l'enfance et de la famille, Marion Sigaut, Sigest, janvier 2017.
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