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géopolitique - Page 607

  • Why I “MAGA” (Par Weev Auernheimer)

    *MAGA : slogan de Donald Trump “Make American Great Again”

    Via Weev Auernheimer (06/05/2016) Début 2014, j’ai commencé à remarqué un changement dans le style rhétorique de Donald Trump. Il avait aiguisé son ton polémique pour en faire une lame de rasoir, et le style était très similaire aux échanges de forums internet. Il avait clairement réalisé des tests extensifs d’analyse multivariée et de modèles de choix afin d’arriver avec un cadre correspondant à la moyenne. Il semblait faire un effort explicite pour commenter sur des sujets avec une sérieuse pertinence politique et pour tester des segments de l’opinion. Ses efforts semblaient être ceux d’une personne rompu à l’art de comprendre la politique et la rhétorique. En tant que troll le plus important de l’Internet, j’ai pris un moment pour commenter l’efficacité de ses techniques de trolling dans l’espoir que mes collègues les étudient :

    Nous avons commencé à discuter des meilleurs points de la technique de Donald dans un forum de discussion dédié au trollage sur internet. Tandis que nous le regardions travailler, les réflexions de tous convergèrent vers l’hypothèse d’une course pour une charge politique. Qu’est-ce que pouvait bien viser Donald ? Être gouverneur de New-York ? Puis quelqu’un a posté une vidéo du Dîner des Correspondants de la Maison Blanche datant de 2011 où Seth Meyers ridiculisait le rêve présidentiel de Donald Trump : 

    L’air de son visage nous montra tout ce que nous avions besoin de savoir : les nuages de tempête derrière sa colère froide. C’est à ce moment que Trump a été saisi par Wotan [Le dieu principal de la mythologie germanique, ndlr]. Nous savions qu’il allait concourir et qu’il allait gagner. Plus profondément que ça, nous savions qu’il allait détruire tous ces gens qui lui rigolaient à la face de son rêve. Quand nous avons vu ça, nous aussi avons été saisis par Wotan. Dès lors, à partir de juin 2014, une année complète avant que Donald Trump n’annonce même sa campagne, avant qu’aucun polémiste sans valeur de l’établissement ne fassent leurs pronostics, des masses de trolls d’internet juraient de voter Trump en 2016. 

    Nous avions une année d’avance pour préparer une rhétorique et des mèmes. La candidature de Donald a touché l’internet comme la foudre de Mjönir [Le dieu de la foudre germanique, ndlr]. Au fur et à mesure que des foules de commentateurs furieux grouillaient autour de lui il devint plus qu’un simple homme, il était indéniablement la manifestation de Wotan, le dieu de la colère. Il devint impossible de ne pas comparer et contraster avec des citations de ses supporters lors des meetings :

    “L’électorat républicain n’est pas un groupe d’imbéciles complètement ignorants. Nous savons qui est Donald Trump, et nous allons utiliser Donald Trump soit pour prendre le contrôle du Parti Républicain soit pour le faire exploser”

    Citations à comparer avec celles de Carl Gustav Jung dans son essai sur Wotan :

    “Il est l’attribut fondamental de la psyché allemande, un facteur irrationnel psychique qui agit sous la haute pression de la civilisation comme un cyclone et la détruit. Malgré leur excentricité, les adorateurs de Wotan semblent avoir jugé les choses plus correctement que les adorateurs de la raison”

    Alors que les victoires s’empilent et que les ruptures psychologiques de la caste des éditorialistes devenaient trop nombreuses pour être comptées, nous faisions la fête. Wotan était là. Trump est passé au bulldozer sur tout ce qui se trouvait sur son chemin. Glenn Beck plonge sa tête dans ses cheetos et Ben Shapiro fait une dépression mentale. Aucun événement politique n’a jamais été si doux, et ce sont juste les primaires.

    Il n’y a pas d’ambassades US ici, donc je naviguerais à travers les deux mers pour voter par procuration lors des élections générales car j’honore mes promesses. Je ne sais pas si Donald Trump sera capable de nous aider durant cette présidence, et franchement je m’en fiche. Je sais qu’une fois que l’esprit de Wotan se réveille dans un peuple, il devient impossible à contenir. Un tel événement survient lors des temps de lutte et de guerre durant lesquels un peuple, au bord de la destruction, se lève et détruit ses ennemis en retour. Nous servirons en tant que Gungnir [La lance magique de Wotan qui ne manque jamais sa cible, ndlr] tant qu’il voudra empaler ses ennemis. S’il cesse de la manier, un autre sera couronné “Père de tous” [Un des surnoms de Wotan, ndlr]. En l’état actuel, il nous a déjà fait un immense nombre de faveurs dont chacune excède en magnitude toutes celles de n’importe quel acteur politique des jours passés [américain, ndlr].

    Alors que les rêves – jadis moqués – de Trump se transforment de visions fiévreuses en ombres sur le paysage en ruine de Weimerica [Contraction de la république de Weimar et d’Amérique, ndlr], nous utilisons ces ténèbres pour attaquer nos ennemis mutuels. Maintenant le temps est venu de tomber sur tous ceux qui disent #JamaisTrump. Il n’y a aucune méthode de destruction trop brutale ou personnelle pour anéantir ces gens. Nous bombardons leurs employeurs avec des messages de haine. Nous nous montrons à leurs portes pour les traiter de cocus et de traîtres à leur face. Nous faisons tout ce qui est nécessaire pour dégager ces gens de nos rues et nous assurer qu’ils n’essaient jamais de revenir. Nous devons utiliser chaque seconde que nous avons avant les élections générales pour purifier l’établissement politique de ses marxistes putréfiés et de ceux qui se prosternent devant eux.

    Parce que c’est de cette façon que finissent les cocus.

    C’est la façon dont finissent les cocus.

    C’est la façons dont finissent les cocus.

    Avec un coup

    Mais avec post de merde.

    http://borislelay.com/

  • Journal du Vendredi 06 Mai 2016 : Economie / Le Tafta dans l’impasse ?

  • Il ne faudrait pas prendre nos maîtres pour des imbéciles

    Dr Bernard Plouvier

    Sauf quelques Pygmées et deux ou trois Papous, tout le monde semble avoir compris qu’hormis la Chine, la Russie et leurs rares amis, la planète est dirigée par de richissimes personnages, inconnus pour la plupart, et dont la seule hantise est le réveil des nationalismes.

    Lorsqu’on a beaucoup d’argent et que l’on domine l’essentiel des media, il est aisé d’inonder le grand village mondial de sa propagande. Celle-ci est fondée sur une très artificielle joie de vivre, procurée par la consommation - à crédit pour beaucoup -, rehaussée d’un pseudo-humanisme planétaire (autrefois, on eût employé l’adjectif de tiers-mondiste), teinté d’écologisme de pacotille – car sans assise scientifique - et de bons sentiments. En bref, pour singer le monde du Net, où l’on veut faire vite et se débarrasser de toute syntaxe : le bling-bling & le gnangnan.

    L’Europe, par l’ancienneté de sa civilisation et le dynamisme de ses Nations, est, pour nos maîtres, un obstacle à la paisible jouissance de leur fortune et de leur toute-puissance. C’est la raison pour laquelle on lui impose une immigration massive d’individus exotiques et l’implantation de l’islam.

    Venus de pays où le goût de la palabre et les rythmes de travail sont à l’opposé de nos conceptions, les immigrés (variante politiquement correcte : réfugiés en provenance de pays où nos bons maîtres ont semé haines tribales, chaos économique et guerre civile) ne peuvent qu’être – au moins pour longtemps – un boulet économique en plus d’être une plaie sociale. Quant à l’islam, seuls des sourds, des aveugles et des illettrés peuvent en méconnaître l’extrême dangerosité.

    Face à l’éveil (tardif) en Europe occidentale et scandinave, de la fraction la moins abrutie par l’excès de jouissances et par la niaiserie, nos bons maîtres vont jouer la carte maîtresse, dont l’efficacité est connue depuis l’Antiquité, voire peut-être depuis la préhistoire : diviser pour régner.

    Grâce à leurs fonds, d’autant plus illimités qu’ils manœuvrent à leur guise la planche à billets verts, et à l’omniprésence de leurs media, les maîtres de la société globalo-mondialiste vont, dans chaque grande élection, susciter une multitude de candidatures pour affaiblir leurs véritables ennemis : les populistes.

    Car, de ce côté, il y eût toujours et partout, un excès de Divas et de francs-tireurs… si l’on préfère, un défaut de Chef et d’obéissance. Les sondages d’opinions, outre qu’ils sont souvent biaisés (voire truqués), oublient – volontairement ou non - de prendre en compte l’addition des candidats potentiels du même bord. Or cette addition apparente est une véritable soustraction qui se traduit quasi-automatiquement par l’élimination du scrutin final.

    S’il est probable que – pour la présidentielle française de 2017 -, on procède à des primaires à l’américaine dans la droite-centre-marécageux et dans la gauche-bobo-caviar, il est beaucoup moins évident qu’on le fasse chez les populistes (ou nationalistes, comme on voudra)… faute d’unité, il est absolument évident que les patriotes ne seront pas représentés au tour final.

    Plutôt que de s’intéresser aux prédictions des uns et des autres, il serait bon de se pencher sur le meilleur chemin d’aller à la défaite… et, par antithèse, sur l’unique condition d’une victoire : l’Unité.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2016/05/04/il-ne-faudrait-pas-prendre-nos-maitres-pour-des-imbeciles-5797118.html

  • Kaliningrad : retenez ce nom. Danger de guerre en Europe

    Il existe un risque d’affrontement militaire préoccupant entre l’Otan et la Russie à propos de l’enclave russe de Kaliningrad, coincée entre les pays baltes et la Pologne, tous membres récents de l’UE et de l’Otan. La tension militaire ne cesse de monter dans cette région baltique. La situation est beaucoup plus dangereuse que lors de la crise de l’est ukrainien et de la Crimée, parce que Kaliningrad est une enclave russe au cœur de l’UE et de l’Otan.

    Les officiels et les médias occidentaux, ainsi que les gouvernements polonais et des trois pays baltes – et évidemment les autorités de Washington– accusent le gouvernement de Vladimir Poutine de machiavélisme et de « provocation », en cherchant un casus belli à partir de Kaliningrad. Au contraire, ce sont les Russes qui sont victimes d’une provocation : l’Otan cherche  un affrontement armé, si possible limité, avec l’Otan, afin de pouvoir renverser le ”régime de Poutine” tant détesté.  Kaliningrad en sera-t-il le prétexte ?

    Peurs feintes des gouvernants baltes et polonais

    Le département de Kaliningrad (Kaliningradskaïa Oblast), dépendant du District fédéral du Nord–Ouest, est une petite enclave russe de 215 km2 entre la Lituanie et la Pologne. La ville principale, Kaliningrad, anciennement Königsberg, ville autrefois allemande de Prusse orientale (patrie de Kant), compte 450.000 habitants et constitue une destination touristique et culturelle intéressante.   

    À Vilnius et à Varsovie, les autorités se disent inquiètes des « provocations militaires russes » qui se concrétisent, selon elles, par la militarisation de  l’enclave de Kaliningrad et des manœuvres de l’armée russe. Andrius Kubilius, ancien Premier ministre lituanien, politicien actif, s’est déclaré « très inquiet par les manœuvres militaires russes, si près de nos frontières ». 

    En Lituanie, où passe un couloir ferroviaire protégé reliant l’enclave de Kaliningrad à la Biélorussie puis à la Russie, les autorités craignent une « provocation russe ». Le même Andrius Kubilius, qui dirige aussi l’Union patriotique lituanienne (centre droit), a déclaré début avril : « nous avons peur d’une provocation russe sur le couloir routier et ferroviaire ou sur les pipe lines et lignes à haute tension ». Et, pour dissuader cette prétendue menace russe, dont la peur factice est soigneusement entretenue dans les opinions publiques des pays concernés, les trois gouvernements baltes ont officiellement demandé un accroissement de la présence militaire de l’Otan sur leur sol. Ce qui est en train de se réaliser. 

    L’ambassadeur de la Fédération de Russie auprès de l’Union européenne, M. Vladimir Chizhov a ainsi jugé les souhaits des gouvernants baltes : « cette demande est motivée par des calculs politiques intérieurs plus que par des raisons sincères. » Le chef de la diplomatie polonaise, Witold Waszczykowski, a déclaré en avril 2016 lors d’un débat sur l’Otan à la conférence Globsec à Bratislava : « la Russie est plus dangereuse que l’EI » (État islamique, Dae’ch). Ce genre de propos, tenu par le représentant de la politique extérieure polonaise, est une provocation, de la part d’un haut dirigeant qui obéit à des ordres (1).

    Le contenu de la propagande anti–russe

    Ces ordres proviennent des réseaux politiques et économiques qui innervent  les dirigeants des USA et de l’UE. Il s’agit de présenter la Russie comme une menace. 

    Dmitri Gorenburg, expert militaire auprès de CNA Corporation, think tank basé à Arlington (Virginie), expliquait sur Radio Free Europe (la station de propagande de la CIA depuis des décennies) : « étant donné que la tension avec l’Ouest s’aggrave, la Russie a trouvé en Kaliningrad l’endroit idéal et évident pour déployer des forces militaires ; à partir de Kaliningrad vous pouvez menacer les voisins, la Suède, la Pologne, l’Allemagne, qui ne sont pas très loin ; Kaliningrad est une base d’opération militaire russe en plein territoire européen ». Gorenburg s’inquiète du « renforcement des activités de la flotte de la Baltique basée à Kaliningrad » et suggère qu’une agression russe est en préparation. C’est du grand n’importe quoi.

    Un enfant de douze ans qui regarderait une carte de la région  comprendrait cette évidence : si la Russie de Poutine voulait agresser les Baltes, les Polonais, etc. elle ne le ferait pas à partir de la petite enclave de Kaliningrad, éloignée du territoire continental russe, vulnérable et indéfendable. Elle lancerait une attaque à partir de sa frontière commune avec la Lettonie et l’Estonie ! C’est une banalité géopolitique.

    La thèse de Washington, de l’Otan et des dirigeants européens – surtout polonais et baltes – est que Vladimir Poutine, en proie à des difficultés économiques intérieures, est un nationaliste fanatique qui cherche par tous les moyens à : 1) provoquer un conflit armé avec l’Otan 2) retrouver, comme du temps de l’URSS, une domination sur l’Europe de l’Est (Ukraine, pays baltes, Pologne, etc.). Mais cette propagande sur le danger russe se double aussi de deux éléments : les Russes feraient déjà des provocations militaires et prépareraient une agression. Pour cela, la CIA a fabriqué un montage astucieux digne de Hollywood : la menace militaire russe en Europe du Nord

    La fabrication de la menace militaire russe

    La flotte russe de la Baltique, basée dans le port de Baltiysk, dans l’enclave de Kaliningrad, se renforcerait, selon l’Otan. Et les avions décollant des bases aériennes de l’enclave – Chernyakhovsk et Donskoye – violeraient les espaces aériens des pays voisins et simuleraient des attaques en rase-mottes contre des navires américains dans la Baltique. Les Russes auraient aussi augmenté leurs forces terrestres dans l’enclave.

    En avril 2016, un chasseur-bombardier russe se serait approché d’une frégate américaine, l’USS Donald Cook et des avions de reconnaissance américains auraient été frôlés par des chasseurs russes. Les autorités américaines et l’Otan ont parlé d’ ”agression russe” ! Ces allégations font suite à toute une série de cas semblables depuis 2014. Les médias relatent des incidents concernant des avions militaires russes violant les espaces aériens des pays d’Europe notamment scandinaves. Aucune preuve sérieuse de ces actes d’intimidation n’a été apportée. Ce sont les services de presse de l’Otan qui l’affirment. Cette source est-elle très fiable ? Les journalistes occidentaux ont diffusé sur Internet des vidéos douteuses d’attaques” d’avions russes. La CIA ou d’autres agences sont derrière ces désinformations. 

    Washington et l’Otan se sont aussi inquiétés de la présence (supposée) de missiles Iskander installés dans l’enclave de Kaliningrad. Ce sont des vecteurs mobiles de courte portée (400km) pouvant lancer des charges classiques ou nucléaires. Ils pourraient atteindre Varsovie ou Berlin. De fait en 2008, le Kremlin avait menacé de déployer ces engins si Washington persistait à vouloir installer en Pologne et en République tchèque son bouclier anti–missiles.

    Ce raisonnement est spécieux : en quoi la Russie, qui dispose de missiles de toutes portées pouvant atteindre le monde entier, terrestres ou sous-marins, aurait besoin de fusées de courte portée basées dans l’Oblast de Kaliningrad pour attaquer ses voisins européens ? Stupidité géopolitique.   Si l’on voit mal l’intérêt de la Russie à s’en prendre aux pays européens, on comprend mieux l’intérêt de Washington à provoquer la Russie puisque cette dernière retrouve un statut de puissance concurrente, en plus de la Chine. Ce qui exaspère les idéologues de l’unilatéralisme et de la superpuissance  des USA qui sont derrière Hillary Clinton, mais qui n’aiment pas  Donald Trump, parce qu’il est isolationniste. (2) 

    Les manœuvres et provocations militaires contre la Russie

    Les provocations militaires contre la Russie ont pour objectif de créer un incident qui dégénérerait. Le gouvernement de Varsovie, très anti-russe, compte s’équiper de vecteurs anti-missiles américains Patriot, en cas d’une imaginaire attaque russe…En mars 2016, il a décidé d’acheter des missiles de croisière américains Tomahawk qui, eux, ne sont pas du tout défensifs…

    Un convoi militaire américain avec matériel lourd a fait une démonstration de force en Europe centrale et orientale pour ”rassurer” contre une éventuelle agression russe. Des avions de l’Otan , y compris français, ont été envoyés dans las pays baltes et en Pologne.

    D’après le New-York Times, les aurorités américaines veulent positionner du matériel lourd (chars, artillerie) en Europe de l’Est et dans les pays baltes. Sous prétexte de protéger la région contre une agression russe. Le même quotidien note la réaction d’un membre du ministère russe de la Défense, sans révéler son nom :« cette action américaine est le pas le plus agressif franchi par le Pentagone depuis la guerre froide ».Accuser sans preuve les autres de desseins d’agression armée est, on le sait, depuis l’Antiquité, un moyen classique de provoquer une guerre souhaitée.

    Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg,  explique (Le Figaro ; 02/ 04/2016) que l’Alliance va déployer quatre bataillons (4.000 hommes environ), voire plus, dans les pays baltes et en Pologne, au nord et au sud de Kaliningrad. Cela pour prévenir une attaque russe, sous prétexte que le Kremilin a triplé ses dépenses militaires depuis 2000 (faux) et « a violé la souveraineté de l’Ukraine » (faux). Stoltenberg explique que cette initiative « ne viole pas » l’accord Otan-Russie signé à Paris en 1997, interdisant de faire stationner des « forces combattantes substantielles » en Europe de l’Est. M. Serguei Lavrov et la diplomatie russe pensent probablement le contraire et toute personne de bon sens aussi.

    Le refus d’une Russie comme grande puissance

    Ce qui inquiète Washington comme tous les milieux atlantistes qui gouvernent l’UE, ce n’est pas la menace militaire russe (hypothèse invraisemblable) mais c’est le fait que la Russie redevienne une grande puissance stratégique qui puisse concurrencer les USA.   

    La Russie traverse une déprime économique due à l’effondrement du prix des hydrocarbures et aux sanctions de l’Occident après la crise ukrainienne, illégales au regard du droit international. Mais cette crise économique est beaucoup moins forte que ce que prétendent les médias occidentaux. 

     La Russie a réussi à rétablir son poids stratégique et militaire, après la transition post soviétique, ce qui constitue un grand motif d’inquiétude pour les dirigeants de Washington. En Syrie et au Nagorny–Karabakh, les interventions militaires russes ont été très efficaces. Plus que les interventions occidentales. Le niveau d’efficacité de l’armée russe, terrestre et aérien, est supérieur – on l’a vu en Syrie – à celui des pays de l’Otan. On avait dit que la ”coalition” menée par les USA était la seule capable de faire reculer Dae’ch. Or L’état islamique ne recule sur le terrain que grâce aux forces russes qui appuient celles de Bachar el–Assad. Ce qui inquiète le Pentagone, et surtout l’humilie.

    Le budget  de la défense russe a progressé de 70 à 92 milliards d’euros depuis 2011. Il atteint 4% du PIB, plus du double des budgets des membres européens de l’Otan. Depuis la fin de l’ère Eltsine, l’armée russe s’est fortement améliorée : réduction des effectifs inutiles, professionnalisation, rénovation des équipements (avion furtif Sukhoï T50,  char lourd T14, flotte de 45 sous-marins d’attaque), modernisation des moyens nucléaires, etc.

    Plus de 40 nouveaux missiles intercontinentaux à tête nucléaire vont rejoindre l’arsenal russe. Poutine n’est pas ”agressif” mais il obéit à une logique qui avait été parfaitement comprise par De Gaulle : pour être crédible et respecté (diplomatiquement, économiquement, etc.) un grand pays doit disposer d’une puissance militaire dissuasive. Mais le ”militarisme” russe est une plaisanterie quand on pense que le budget militaire des USA représente près de 50% des dépenses de défense mondiales. La Russie ne menace absolument personne. 

    Contrairement à d’autres secteurs économiques insuffisamment développés, l’industrie d’armements russe est, avec les hydrocarbures, le spatial et l’énergie atomique (Rosatom), au meilleur niveau mondial. « Sur le plan stratégique, l’intervention russe s’est révélée plus efficace que celle de la coalition occidentale […] Sur le plan diplomatique, la Russie s’est imposée comme une puissance incontournable en Europe comme au Moyen–Orient » écrit Nicolas Baverez, un analyste pourtant très opposé à Poutine (Le Figaro, 25/04/2016). En Syrie, la stratégie russe est dix fois plus habile et efficace que celle des Occidentaux. Tout cela n’est vraiment pas supportable pour Washington et les milieux atlantistes.

      

    L’hostilité antirusse  est  une stupidité  géopolitique

    Washington cherche une confrontation militaire avec la Russie. Si possible limitée. Au moyen des provocations les plus diverses. Le but est de renverser Poutine et de stopper la possible montée en puissance de la Russie et d’empêcher une alliance euro-russe. Bien sûr, c’est une stratégie stupide et contre productive, mais de la part des bellicistes gouvernants de Washington on y est habitué : voir les catastrophes provoquées par les interventions militaires américaines depuis plusieurs décennies. (3)  

    Alors que rigoureusement aucun signe d’hostilité russe n’existe contre les pays baltes ou la Pologne, l’Otan renforce son dispositif militaire dans la région, sous prétexte d’une attaque russe, totalement imaginaire. Depuis que les tensions se sont (relativement) calmées en Ukraine, on essaie de créer des provocations, des  incidents, des occasions de casus belli autour de l’enclave russe de Kaliningrad. 

    Faire croire à une menace militaire russe inexistante, provoquer un affrontement armé direct avec la Russie, même limité, est un objectif de puissants lobbies à Washington, dans l’Otan et dans l’UE. Ils n’ont pas réussi avec l’est de l’Ukraine et la Crimée. Ils cherchent maintenant  à provoquer un affrontement armé dans la zone Baltique. C’est géopolitiquement logique.

    À six reprises, les Occidentaux, menés par les Américains, ont violé la Charte de l’Onu par des interventions militaires illégales en droit international et catastrophiques par leurs résultats : dans les Balkans contre les Serbes, – où l’Otan s’est substituée à l’Onu– , en Afghanistan, deux fois en Irak, en Libye et en Syrie contre Bachar el–Assad. Il ne serait pas étonnant que, sous prétexte de se défendre contre une menace russe à partir de l’enclave de Kaliningrad, des ”incidents” soient créés  dans le but de créer un conflit, aux conséquences désastreuses…   

    Au moment où l’Europe est menacée par une invasion migratoire massive majoritairement musulmane et par le terrorisme islamique, les gouvernants occcidentaux ne trouvent rien de mieux que de désigner la Russie comme ennemi principal et menace urgente !  Alors qu’elle est notre seule alliée…

    (1).M. Waszczykowski, ministre des Affraires étrangères polonais, déteste la Russie mais adore la Turquie. Il a décidé que la Pologne allait soutenir l’abolition des visas pour les ressortissants turcs dans l’Union européenne.

    (2) Donald Trump défend une position abhorrée par les élites de Washington : isolationnisme et refus de la russophobie. Son slogan « America First » ne signifie pas ” l’Amérique d’abord, dominant les autres” mais ”l’Amérique qui s’occupe prioritairement d’elle même” sans chercher à dominer ni à aider quiconque. Un égoïsme de bon aloi.    

    (3) Les lobbies industriels américains, très impliqués dans l’industrie de l’armement – par exemple Boeing– ont toujours poussé les gouvernements à entretenir en permanence des guerres ”périphériques”  pour vendre au Pentagone leurs productions. Le bellicisme américain est économique, plus que politique ou ”militariste”. Je dis cela tout en détestant l’américanophobie , aussi stupide que la russophobie.

    http://www.gfaye.com/kaliningrad-retenez-ce-nom-danger-de-guerre-en-europe/

  • Washington multiplie les tentatives pour contourner les normes de l’UE

    La pression que Washington exerce sur l'EU dans le cadre de l'accord de Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP) est encore plus forte que ce que dénonçaient les opposants à ce document, apprend-on du dossier secret fourni par Greenpeace et cité par le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.
    Ces 240 pages rendues publiques mettent en lumière les instruments d'un véritable chantage pratiqué outre-Atlantique afin de paver le chemin pour ses produits alimentaires sur le marché européen et pouvoir contrôler toute décision économique prise au sein de l'UE.
    Ainsi, selon le scénario américain, une fois l'accord signé, la viande, les fruits et les légumes en provenance des Etats-Unis devraient arriver dans l'Union européenne. Sauf que la qualité et les risques qu'impliquent ces produits restent assez opaques. Et si Bruxelles ne l'accepte pas, les Etats-Unis menacent de réduire les importations en provenance de l'UE, une idée qui ne réjouira certainement pas l'Allemagne.
    Avant cette fuite, Washington a mainte fois répété qu'il comprenait les craintes concernant les denrées génétiquement modifiés qui subsistent au sein des Vingt-Huit. Mais les nouvelles révélations remettent en question la sincérité de ces paroles.
    Washington regarde d'un œil sceptique la politique du Centre européen des consommateurs et impose ses exigences: un produit doit être interdit seulement après que ses effets nocifs à la santé soient attestés.
    Selon les normes existantes à ce jour en Europe, un produit qui représente le moindre risque pour la santé doit être immédiatement interdit. Aux Etats-Unis, dans ce cas, il faut obligatoirement qu'il y ait un précédent. Autrement dit, le produit peut être interdit uniquement si une personne a ressenti ses effets négatifs après sa consommation, observe le quotidien allemand.
    "Une étude profonde de ces documents a montré qu'à peu près toutes les craintes liées aux initiatives des Etats-Unis dans le cadre du TTIP et qui concernent le marché des produits alimentaires se sont avérées justifiées", explique Klaus Schulz, président de la Fédération allemande des organisations de consommateurs.
    Une autre pierre d'achoppement constitue le processus de réglementation législative au sein du partenariat. Washington cherche à limiter considérablement les pouvoirs des législateurs européens en ce qui concerne les décisions économiques, initiative qui risque d'avoir de lourdes conséquences économiques pour les Vingt-Huit. Si dans l'UE, la liste de matières chimiques interdites à l'utilisation dans les produits de beauté compte 1.382 articles, aux Etats-Unis, elle n'est composée que de huit produits, selon l'exemple cité par Süddeutsche Zeitung.
    L'UE mène des négociations sur le Traité TTIP depuis juillet 2013. Il s'agit de créer la plus grande zone de libre-échange au monde qui régira les transactions d'un marché de plus de 820 millions d'habitants. Outre les Etats-Unis et l'UE, le projet comprendra le Canada, le Mexique, la Suisse, le Liechtenstein, la Norvège et l'Islande, ainsi que les pays candidats à l'adhésion à l'UE.

    al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuykkpuuApMACYKrII.shtml

  • Thierry Meyssan - Panama Papers / Russie / Arabie Saoudite / Nuit Debout /Dollar.... - Meta TV 2/2

  • TAFTA : des révélations fracassantes

    La ratification du TAFTA annoncerait la mort des États-nations et le début de la gouvernance mondiale des grands groupes économiques.

    La semaine passée, je dénonçais ici le flou entourant les négociations relatives au TAFTA (acronyme de Trans-Atlantic Free Trade Agreement). Négocié très discrètement depuis plus de trois ans, l’accord est une priorité de Barack Obama et de l’Union européenne, qui font tout pour le ratifier au plus vite.

    Le halo de mystère entourant les tractations semble désormais s’expliquer. En effet, Greenpeace Netherlands (Pays-Bas) a publié 248 pages de documents confidentiels démontrant clairement le danger que fait peser cette nouvelle usine à gaz mondialiste sur les peuples européens. L’Union européenne et les États-Unis entendent créer un marché unique euro-américain au service des entreprises transnationales, sans même prendre la peine de faire voter leurs populations devenues simples spectatrices de leurs existences respectives. Heureusement, il est de plus en plus difficile de cacher longtemps des secrets dans le monde contemporain, grâce aux nouveaux moyens de communication, à la culture de la transparence et aux lanceurs d’alerte.

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  • Thierry Meyssan - Panama Papers / Russie / Arabie Saoudite / Nuit Debout /Dollar.... - Meta TV 1/2

  • Cette Arménie dont personne ne parle

    Début avril, le Sud-Caucase s’enflamme. La vieille rivalité entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan se réveille à propos des territoires du Haut-Karabakh. Un conflit peu relayé ar les médias, pourtant d’un intérêt géostratégique capital. Explications.

    Début avril, le conflit latent entre Arménie et Azerbaïdjan s'est ravivé violemment dans la région du Haut-Karabagh. Les deux pays se rejettent mutuellement la faute quant aux premiers échanges de tirs. Mais tout laisse à présager que l'Azerbaïdjan est à l'origine du conflit, Bakou n'ayant jamais digéré l'occupation par les arméniens de 20 % de son territoire depuis 1994. Certes ce territoire lui appartient, au regard du droit international, mais il est peuplé en grande majorité d'Arméniens. Pendant trois jours et demi, les Azéris ont donc tenté de récupérer le Haut-Karabagh en perçant les lignes de défenses fortifiées, mais n'ont réussi qu'à faire bouger la frontière de quelques kilomètres carrés, ayant essuyé une contre-offensive particulièrement efficace. On compte une centaine de morts de part et d'autre, mais d'après des sources bien informées, en plus de ces morts au combat, l'armée azérie s'est rendue coupable d'exactions et de crimes de guerre envers la population civile rappelant tristement les « hauts-faits » de l'État islamique. À la demande de la communauté internationale, un nouveau cessez-le-feu a été accepté par les belligérants.

    Les petites républiques caucasiennes sont étroitement liées aux puissances régionales. L'Arménie est ainsi l'alliée traditionnelle de la Russie, siégeant à côté d'elle dans l'OTSC, l'Organisation du Traité de Sécurité Collective (équivalent de l'OTAN côté russe). Celle-ci englobe la Biélorussie, le Kazakhstan, le Tadjikistan et le Kirghizistan. Mais Moscou, qui maintient 6 000 militaires en Arménie, adopte une position assez équilibrée dans le conflit dans la mesure où elle s'est rapprochée de Bakou. L'Azerbaïdjan est en effet un bon client pour son secteur militaro-industriel et est également un partenaire potentiel dans le secteur pétrolier et gazier.

    La main turque derrière l'offensive azérie

    Les puissances régionales s'affrontent aussi par procuration. La Turquie d'Erdogan n'a pas digéré l'intervention russe en Syrie, parce que Poutine a brisé sa perspective de conquête d'Alep et de renversement de Bachar el-Assad. Mais le rêve néo-ottoman du Président turc ne s'est pas évanoui pour autant. Dans un récent discours prononcé devant l'académie militaire turque, il a dévoilé la zone d'influence directe considérée comme légitime aux yeux d'Ankara. À savoir les Balkans, le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord et le Caucase. A ce titre, il a soutenu sans réserve son allié de Bakou dans son entreprise de recouvrement des territoires : « Le Karabagh retournera un jour, sans aucun doute, à son propriétaire originel ; il appartiendra à VAzerbaïdjan. » Aujourd'hui les troupes azéries sont encadrées par des officiers turcs. Ankara a d'ailleurs présenté ses condoléances pour les « soldats morts en martyrs contre les forces arméniennes » (remarque/ ici la phraséologie islamiste, renvoyant au concept de guerre sainte). L'Azerbaïdjan et la Turquie se définissent selon la formule : « un seul peuple, deux États ».

    Enfin, il faut souligner le soutien communautaire international à l'Azerbaïdjan. L'Organisation de la Conférence Islamique, comptant 57 États membres, a condamné sans réserve l'Arménie, l'accusant dans un communiqué de poursuivre une « politique d'agression » et de « violer la trêve ». Chaque acteur régional a fait valoir ses positions dans ce dossier explosif. Mais aucun n'a vraiment intérêt à ce qu'il y ait escalade, à part le président azéri. La Russie fait tout pour calmer le jeu, n'ayant pas envie de se retrouver face à l'Iran : l'Azerbaïdjan étant chiite, il y a solidarité évidente avec les mollahs iraniens. Affaire à suivre.       

    Louis Lorphelin monde&vie  27 avril 2016