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géopolitique - Page 645

  • Traité transatlantique : Mythes et réalités sur les tribunaux d’arbitrage privés (Màj vidéo)

    C’est sans conteste le meilleur argument des opposants au traité transatlantique Tafta/TTIP, qui organisent samedi 18 avril une mobilisation mondiale contre la négociation en cours entre les États-Unis et l’Union européenne : l’intégration au futur accord de l’ISDS, un mécanisme d’arbitrage privé qui menacerait de détruire toutes les règlementations environnementales, sociales ou sanitaires dans le seul but de préserver les profits des multinationales.

    Au cœur d’une intense bataille diplomatique et politique au sein de l’UE depuis plusieurs mois, l’investor-state dispute settlement (mécanisme de règlement des différends investisseurs-États) s’attire toutes les critiques : on le tient responsable d’avoir permis à Philip Morris d’empêcher la mise en place du paquet neutre de cigarette en Australie, à Veolia d’avoir contesté la mise en place d’un salaire minimal en Égypte, à Lone Pine d’avoir attaqué l’interdiction du gaz de schiste au Québec et même à Vattenfall de s’opposer à la sortie du nucléaire en Allemagne.

    C’est à dire de remettre en cause sur le terrain judiciaire des décisions démocratiques prises par les gouvernements selon la volonté des peuples. De purs mensonges, selon les défenseurs de l’ISDS, qui dénoncent une entreprise de désinformation sur un mécanisme indispensable dans un contexte de mondialisation.

    En bref : comment marche l’ISDS

    Plusieurs milliers de traités d’investissement bilatéraux et multilatéraux contiennent un mécanisme d’ISDS, qui peuvent différer d’un contexte à l’autre. Si le futur traité transatlantique en intégrait un, voilà comment cela pourrait fonctionner : un investisseur américain (généralement une multinationale) qui exerce une activité sur le territoire français (ou de toute autre pays européen) pourrait attaquer l’État français devant un tribunal arbitral pour obtenir une compensation s’il s’estimait lésé par une décision française.

    Pour avoir gain de cause, il devrait prouver que la France a enfreint certaines dispositions du traité transatlantique. Trois arbitres seraient amenés à trancher, selon la formule la plus répandue : un nommé par l’investisseur, un par la France, tandis que le troisième devrait faire l’objet d’un consensus entre les deux parties ou, à défaut, être nommé par le président. A l’issue de la sentence, si la France était condamnée à indemniser l’investisseur, elle n’aurait aucune possibilité d’appel, et serait contrainte de s’exécuter.

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  • La Russie présente son nouveau char, le Armata T14

    Le char ArmataT-14 était dans les rues de Moscou le 5 mai 2015, lors des répétitions du défilé de la « Victoire » du 9 mai.

    Il sera officiellement dévoilé ce samedi à l’occasion des célébrations du 70 ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, et devrait être produit en série à partir de 2016, à raison d’environ 500 exemplaires par an.

    L’apparition de ce nouveau char russe peut être significative parce qu’il est le premier à voir le jour depuis la fin de l’Union soviétique (URSS). Cela montrerait les capacités militaro-industrielles de la Russie dans le contexte tendu du conflit dans l’Est ukrainien.

    La particularité de ce char est que sa tourelle est inhabitée.
    Les membres d‘équipage se trouvent dans une capsule blindée à couches multiples séparée des munitions. Ils seraient donc mieux protégés que dans n’importe quel autre char au monde.

     

    Le T-14 pourrait atteindre 75 km/h sur route. Sa puissance de feu est grande, car il disposerait d’un canon de 125 mm à chargement automatique, capable d’abattre des avions ou des hélicoptères à basse altitude selon les médias russes.

    Le fabricant, la société russe Uralvagonzavod, n’a rien dévoilé du T-14 sur son site internet, le char est toujours absent du catalogue de blindés. Mais selon certains experts des questions de défense, l’automatisation de la tourelle pourrait ouvrir la voie à la conception d’un char sans équipage, robotisé, entièrement contrôlé à distance.

    Source

    http://www.contre-info.com/la-russie-presente-son-nouveau-char-le-armata-t14#more-37817

  • L’entretien de George Friedman par « Kommersant » | Sur Dedefensa.org

    Ce document fait suite aux déclarations de George Friedman, le fondateur et PDG du Think tank US « Stratfor »...

    Le site Dedefensa.org a publié l’entièreté du texte de l’interview de George Friedman par le quotidien russe Kommersant du 21 décembre 2014 (dont ils avaient parlés lors de sa parution initiale le 22 décembre 2014). Ce travail a été fait à partir de la traduction anglaise que vient d’en donner Russia Insider. Ils écrivaient hier à ce propos :

    «“Russia Insider” a eu l’excellente idée de reprendre l’entièreté de l’interview de Friedman à “Kommersant” et de le traduire en anglais. (Voir RI, le 20 janvier 2015, traduction en anglais de Paul R. Grenier, de “US-Russia.org”.) Nous-mêmes avons décidé de traduire cette version anglaise en français, car elle nous a paru particulièrement importante:
    1) d’abord par les vérités indubitables qu’elle établit sur les responsabilités fondamentales de la crise ukrainienne; ensuite, 
    2) parce qu’elle développe une conception géostratégique qui est celle de l’“establishment” US, et du Système lui-même à la lumière de l’idéal de puissance, avec son impeccable logique interne mais aussi et surtout avec ses distorsions fondamentales de conception et de vision du monde (y compris celle qui est attribuée à la Russie). 
    Tout cela explique la marche des événements vers l’inéluctabilité d’une crise majeure, sinon finale, dont la responsabilité sera tout entièrecelle des USA, c’est-à-dire celle du Système. Pas de surprise, certes, mais il est bon d’en avoir la documentation quasi-officielle et abondante.»

    Voici donc la traduction intégrale de l’interview, avec bien entendu la reprise de la première partie déjà présente dans le texte du 21 janvier 2015...

    Kommersant : «Dans vos analyses, vous vous référez à la fragmentation de l’Europe. Comment se manifeste cette fragmentation ?»

    George Friedman : «Durant la Guerre froide, les frontières en Europe ont été préservées. Il était entendu que, si l’on changeait quelque chose, une déstabilisation s’ensuivait. Une fois la Guerre froide terminée, le bouleversement des frontières a commencé avec la Yougoslavie. Ensuite, il y a eu les changements de facto dans les frontières des pays du Caucase. Très récemment, 45% des Écossais ont voté pour l’indépendance. Les Catalans veulent aussi leur indépendance.

    »Dans le contexte de ce mouvement de fond, je ne pense pas que la situation ukrainienne (où une partie du pays est attirée par un rapprochement avec l’UE tandis que l’autre veut être proche de la Russie) est unique. La situation ukrainienne prend parfaitement sa place dans les tendances centrifuges que nous avons observées en Europe depuis un certain temps. Bien entendu et jusqu’à récemment, personne ne pensait à la question des rapports entre l’Angleterre et l’Écosse, qui semblait être réglée depuis 300 ans, et qui est réapparue de façon si soudaine et urgente. En d’autres mots, la crise ukrainienne, si elle est connectées avec la situation russe, est aussi une partie d’un processus qui marque la crise européenne elle-même.»

    Kommersant : «Les politiciens européens disent que ce qui a causé la déstabilisation de l’Europe c’est l’action de la Russie en Ukraine.»

    George Friedman : «Les Européens sont très fiers de ce qu’ils nomment leur “exceptionnalité”. Cela implique qu’ils se sont débarrassés de toute menace de guerre interne, depuis au moins un demi-siècle, et qu’ils ont vécu dans un monde de stabilité et de prospérité. Mais jusqu’aux années 1990, l’Europe a vécu, en fait, sous l’occupation conjointe des USA et de l’URSS. Et puis, il y a eu la Yougoslavie, et puis le Caucase. Le continent européen n’a jamais été complètement pacifié.»

    Kommersant : «Mais les officiels US, aussi bien que les directions des États-membres de l’UE, ont justifié leur politique très dure contre la Russie par le fait que, avec l’annexion de la Crimée, la Russie a “redessiné des frontières par la force” depuis la Seconde Guerre mondiale.»

    George Friedman : «Les Américains savent que c’est un non-sens. Le premier exemple de changement des frontières par la force a été la Yougoslavie. Et le Kosovo fut seulement l’achèvement du processus. Et les USA sont directement impliqués dans ce processus.»

    Kommersant : «Quel est le but de la politique US pour ce qui concerne l’Ukraine ?»

    George Friedman : «Durant les cent dernières années, les Américains ont poursuivi avec constance une politique étrangère très consistante: empêcher quelque nation que ce soit de constituer une trop grande puissance en Europe. D’abord, les USA ont cherché à empêcher l’Allemagne de dominer l’Europe, ensuite ils ont cherché à limiter l’influence de l’URSS.

    «L’essence de cette politique est ceci: maintenir aussi longtemps que possible un certain rapport de forces en Europe [qui les avantage], en aidant les partis les plus faibles, et lorsque le rapport de forces existant était [ou est] sur le point d’être modifiée, – en intervenant au dernier moment. Ce fut le cas durant la Première Guerre mondiale, lorsque les USA intervinrent seulement après l’abdication du tsar Nicolas II en 1917 pour éviter que l’Allemagne s’affirmât d’une façon prééminente. Durant la Deuxième Guerre mondiale, les USA ouvrirent un second front très tardivement (en juin 1944), après qu’il fût devenu évident que les Russes allaient l’emporter sur les Allemands.

    »Par-dessus tout, l’alliance potentiellement la plus dangereuse, selon le point de vue des USA, a toujours été une alliance entre la Russie et l’Allemagne. Cela serait une alliance entre la technologie et le capital allemands avec les ressources naturelles et humaines de la Russie.»

    Kommersant : «Aujourd’hui, que croyez-vous que les USA tentent de contenir ?»

    George Friedman : «Aujourd’hui, les USA cherchent à bloquer l’émergence d’un ensemble d’hégémonies régionales potentielles : la Serbie, l’Iran, l’Irak. En même temps, les USA utilisent des attaques de diversion. Par exemple, dans une bataille, quand l’ennemi est sur le point de parvenir à une victoire, vous le frappez de façon à déstabiliser son avantage. Les USA ne cherchent pas à “vaincre” la Serbie, l’Iran ou l’Irak, mais ils cherchent à créer le chaos dans ces zones pour empêcher ces pays de devenir trop forts.»

    Kommersant : «Et pour ce qui est de la Russie, quelle tactique utilisent-ils ?»

    George Friedman : «La fragmentation de l’Europe est accompagnée par l’affaiblissement de l’OTAN. Les pays européens n’ont pratiquement par de réelles armées qui leur soient propres. Dans l’alliance, seuls les USA sont puissants en termes militaires. Dans le cadre de l’affaiblissement de l’Europe, la puissance relative de la Russie a considérablement grandi.

    »L’impératif stratégique de la Russie est d’établir une zone de sécurité la plus profonde possible sur ses frontières occidentales. Par conséquent, la Russie a toujours été particulièrement sensibles à ses relations avec la Biélorussie, l’Ukraine, les pays baltes et les autres pays d’Europe de l’Est. Ils sont d’une très grande importance pour la sécurité nationale de la Russie.

    »Au début de cette année [2014], il existait en Ukraine un gouvernement assez pro-russe mais très faible. Cette situation convenait parfaitement à la Russie: après tout, la Russie ne voulait pas contrôler complètement l’Ukraine ni l’occuper; il était suffisant pour elle que l’Ukraine ne rejoignît ni l’OTAN ni l’UE. Les autorités russes ne peuvent tolérer une situation où des forces militaires occidentales seraient stationnées à une centaine de kilomètres de Koursk ou de Voronezh.

    »Les USA, pour leur part, étaient intéressés par la formation d’un gouvernement pro-occidental en Ukraine. Ils voyaient que la puissance russe augmentait et ils cherchaient à empêcher la Russie de consolider cette position dans l’espace post-soviétique. Le succès des forces pro-occidentales en Ukraine devait permettre de contenir la Russie.

    »La Russie définit l’événement qui a eu lieu au début de cette année [en février 2014] comme un coup d’Etat organisé par les USA. Et en vérité, ce fut le coup [d’État] le plus flagrant dans l’histoire.»

    Kommersant : «Vous parlez bien de la liquidation de l’accord du 21 février [2014], c’est-à-dire du processus Maidan ?

    George Friedman : «Tout le processus. Après tout, les USA ont soutenu ouvertement les groupes des droits de l’homme en Ukraine, y compris par des soutiens financiers. Pendant ce temps, les services de renseignement russes rataient complètement l’identification de cette tendance et sa signification. Ils n’ont pas compris ce qui était en train de se passer, et quand ils ont enfin réalisé ils se trouvèrent incapables de stabiliser la situation, et ils firent une mauvaise évaluation de l’état d’esprit dans l’Est de l’Ukraine.»

    Kommersant : «En d’autres mots, la crise ukrainienne est le résultat de la confrontation entre la Russie et les USA ?»

    »Vous avez là deux puissances: l’une veut une Ukraine neutre, l’autre une Ukraine qui forme un élément d’une ligne de restriction de l’expansion russe. On ne peut dire que l’une des deux parties se trompent: tous les deux agissent selon leurs intérêts nationaux. Il y a juste le fait que leurs intérêts nationaux sont antagonistes.

    »Pour les Américains, comme je l’ai dit, il est important d’empêcher l’émergence d’une hégémonie en Europe. Récemment, les USA ont commencé à s’inquiéter des intentions et du potentiel de la Russie. La Russie est en train d’évoluer de la position défensive qu’elle avait depuis 1992 vers une restauration de son influence. Il s’agit d’une divergence des intérêts nationaux de deux grandes puissances»

    Kommersant : «Quels actes du côté russe pourraient avoir causé la préoccupation des USA ?»

    George Friedman : «La Russie a commencé à entreprendre certaines initiatives que les USA considéraient comme inacceptables. D’abord en Syrie. C’est là que les Russes démontrèrent aux Américains qu’ils étaient capables d’influer sur les processus en cours au Moyen-Orient. Les USA ont assez de problèmes au Moyen-Orient sans y ajouter la concurrence des Russes.

    »Les Russes sont intervenus dans les processus du Moyen-Orient parce que, entre autres raisons, ils espéraient acquérir une capacité de levier pour influencer la politique étrangère des USA dans d’autres domaines. Mais ils ont fait une erreur de calcul. Les USA ont pensé qu’ils cherchaient à s’opposer à eux.

    »C’est dans ce contexte que l’on doit évaluer les événements en Ukraine. Apparemment, les Russes n’ont pas bien mesuré avec quelle hostilité les USA percevraient leur action [en Syrie] , ou bien ils n’ont pas vu la capacité des USA à trouver aisément des contre-mesures. C’est dans cette situation que les USA ont observé la Russie et en sont arrivés à conclure qu’ils pouvaient au moins prendre cette mesure de riposte : l’instabilité en Ukraine.»

    Kommersant : «Donc, vous pensez que l’Ukraine est une sorte de revanche sur la Syrie ?»

    George Friedman : «Non non, pas une revanche. Mais l’intervention des Russes dans le processus syrien, alors que les USA étaient encore en train de traiter les problèmes d’Irak, et qu’ils négociaient avec l’Iran ... A Washington, beaucoup de gens ont eu l’impression que les Russes voulaient déstabiliser la position US déjà bien fragilisée au Moyen-Orient, – Une région d’une importance capitale pour les USA.

    »A propos de cette question, il y avait deux points de vue différents à Washington : celle selon laquelle les Russes essayaient maladroitement de jouer un rôle [pour faire les importants], et celle selon laquelle ils avaient trouvé un point faible dans la position des USA et qu’ils essayaient d’en tirer avantage. Je ne suis pas en train de dire que l’intervention en Syrie de la Russie est la cause de la crise ukrainienne, cela serait simplifier et caricaturer. Mais cette intervention a achever de faire pencher la balance de l’opinion prédominante à Washington vers l’idée que la Russie était un problème. Et alors, que fallait-il faire? Il valait mieux ne pas les affronter directement au Moyen-Orient, il fallait orienter leur attention vers un problème nouveau dans une autre région.

    »Bien sûr, tout cela est très simplifié, c’est beaucoup plus complexe dans la pratique mais la cause et l’effet sur les relations sont exactement comme je le dis. Le point central, l’argument fondamental, c’est que l’intérêt stratégique des USA est d’empêcher la Russie de devenir hégémonique. Et il est dans l’intérêt stratégique de la Russie de ne pas permettre aux USA de venir jusque sur ses frontières...»

    Kommersant : «Selon vous, quelle est l’idée qui se trouve derrière les sanctions US ? Les autorités russes disent que les USA veulent parvenir à un changement de régime en Russie.»

    George Friedman : «Le but des sanctions, c’est, – avec un minimum de dommages pour les USA et des dommages un peu plus conséquents pour l’Europe, – de faire pression sur la Russie de façon à ce qu’elle capitule et remplisse les conditions exigées par les USA.

    »Les sanctions démontrent la puissance des USA. Et les USA sont très heureux d’en faire usage contre les pays qui n’ont pas les moyens de répondre et de riposter d’une façon adéquate. C’est aussi une opportunité pour “réaligner” les Européens. Je ne pense pas que le but principal des USA soit le changement de régime en Russie. Le but principal, c’était de limiter le plus possible les capacités de manœuvre des autorités russes, ce qui est effectivement en train de survenir. Mais il y a bien sûr d’autres facteurs qui jouent un rôle, comme par exemple le ralentissement de l’économie russe et la chute du prix du pétrole.»

    Kommersant : «En Russie, beaucoup disent que les prix du pétrole ont été manipulés par une conspiration entre les USA et les pays du Golfe.»

    George Friedman : «Il est toujours plus facile d’expliquer une difficulté par une référence à des actions délibérées d’autres personnes. Il est un fait qu’un certain nombre de pays, dont la Chine, l’Inde et le Brésil, ont réduit leurs prévisions pour ce qui concerne leur rythme d’expansion économique. Et, par ailleurs, l’Europe est au niveau zéro pour sa croissance. Et là-dessus, une révolution se développe dans le secteur pétrolier, et le volume de pétrole disponible grandit.

    »La chute des prix du pétrole était inévitable. Qu’est-ce que vous pouviez attendre d’autre ? Mais vous [vous, Russes] avez construit toute votre stratégie économique non seulement sur un prix levé du pétrole, mais aussi sur l’exportation des ressources d’énergie en tant que telles. Cela vous rend si vulnérables ! Vous auriez dû employer les 10 ou 15 dernières années de rentrées importantes de la vente des ressources d’énergie à la diversification de l’économie, mais votre gouvernement n’a pas fait cela.»

    Kommersant : «Peut-on attendre une amélioration des relations entre les USA et la Russie après les prochaines élections présidentielles US ?»

    George Friedman : «En Russie, vous personnalisez trop la politique américaine. Aux USA, le président est seulement une des institutions du pouvoir, il n’est pas tout-puissant. Obama est aussi pieds et poings liés que ses prédécesseurs. Si au Moyen-Orient des groupes comme l’“État Islamique” se développent à un rythme très rapide, peu importe que le président soit démocrate ou républicain, – il devra intervenir avec force contre eux.

    »Aucun président américain ne peut se permettre de rester assis sans rien faire si la Russie devient de plus en plus influente. Les actions de la Russie au Moyen-Orient ou, disons, dans le cas de l’asile politique accordée à Edward Snowden, ont été perçues aux USA comme des attaques directes contre les intérêts US. N’importe quel président doit réagir contre cela. Il y a trois ans, dans un de mes livres, je prédisais que dès que la Russie commencerait à accroître sa puissance et à montrer cet accroissement, une crise éclaterait en Ukraine. C’était évident.»

    Kommersant : «Que croyez-vous qu’on puisse dire du rapprochement entre la Russie et la Chine ?»

    George Friedman : «La Chine a beaucoup de problèmes qui lui sont propres, – freinage de la croissance, inflation élevée, chômage. Il n’y a aucun cadeau à espérer de Pékin. Et la construction du pipeline vers la Chine, où les autorités russes vont devoir dépenser beaucoup d’argent, n’aura probablement aucun impact tangible sur l’économie russe.»

    Kommersant : «Comment croyez-vous que la situation en Ukraine va se développer?»

    George Friedman : «La Russie ne fera aucune concession sur la Crimée, c’est évident. Mais je pense qu’elle aura de sérieux problèmes pour assurer le ravitaillement et la subsistance de la péninsule. D’autre part, elle ne peut pas reculer sur certaines de ses positions vis-à-vis de l’Ukraine. Elle ne peut pas permettre à des forces militaires occidentales de stationner sur le territoire ukrainien. C’est un cauchemar pour la Russie, avec fort peu de possibilités de manœuvres.

    »Les USA vont devoir prendre une décision stratégique, pas maintenant mais dans le futur, soit pour intervenir plus activement en Ukraine, ce qui présente beaucoup de difficultés, soit pour construire une nouvelle alliance, – au sein de l’OTAN ou hors de l’OTAN, – avec la Pologne, la Roumanie, les pays baltes et, par exemple, la Turquie. Cela a déjà commencé à se former, doucement mais cela a commencé. Et c’est quelque chose que les Russes n’accepteront pas, – un “cordon sanitaire”. Pour les USA, l’essentiel n’est pas de contrôler l’Ukraine; l’essentiel est que les Russes ne la contrôlent pas.

    »Beaucoup dépendra de Kiev. Le gouvernement de Kiev est le maillon faible. S’il se fragmente, – ce qui, de façon assez surprenante, n’est pas encore arrivé, – alors les Russes essaieront de faire tourner les choses en leur faveur.

    »Mais la question principale est bien de savoir si la Russie peut évoluer dans tout cela en n’éclatant pas. Elle fait face désormais à tous les facteurs qui ont conduit à l’effondrement de l’Union Soviétique: l’absence d’un système de transport efficace; une attitude de scepticisme dans beaucoup de régions du pays pour la capitale, du Caucase à l’Extrême-Orient; mais la chose principale est une économie qui ne fonctionne que dans certaines circonstances, – essentiellement, le prix de l’énergie élevé. Vous n’avez qu’un seul produit, et il est aujourd’hui en offre excessive sur le marché global. »

    http://www.scriptoblog.com/index.php/archives/le-meilleur-du-web/60-geopolitique/1698-l-entretien-de-george-friedman-par-kommersant-sur-dedefensa-org

  • Ratification d’un fonds de 100 milliards de dollars pour les BRICS

    Un outil financier au service d’un monde multipolaire, c’est ce que viennent de mettre en place la Russie, l’Inde, le Brésil, L’Afrique du Sud et la Chine.

    Vladimir Poutine a ratifié en fin de semaine dernière un accord sur la création d’un fonds commun de réserves de change des pays des BRICS. Ce fonds s’élèverait à 89 milliards d’euros, soit 100 milliards de dollars. La Russie, l’Inde et le Brésil y participeront à hauteur de 18 milliards d’euros. L’Afrique du Sud y mettra cinq milliards, loin derrière la Chine qui promet 41 milliards.

    Pourquoi cet accord a-t-il eu lieu et que signifie-t-il ?
    Il s’inscrit dans la déclaration signée le 15 juillet 2014, à Fortaleza au Brésil, portant sur la création d’un fonds commun de réserve pour ces pays. Ce fonds commun a été signé pour éviter, je cite : « Les pressions à court terme sur les liquidités ». Fin de citation. Cette déclaration implique aussi la création d’une banque, qui se veut la base d’une nouvelle structure dont la vocation est de contrebalancer le poids des économies occidentales. Cette nouvelle banque sera basée à Shanghai. Elle représentera un capital initial de 50 milliards de dollars dont l’objectif est de financer de grands travaux d’infrastructure. Cette nouvelle institution apparaît comme une nouvelle donne dans le paysage financier mondial, et repose sur des bases solides. Rappelons que malgré une intense campagne financière et médiatique ces derniers mois, le rouble russe a réussi à se maintenir.

    Il s’agit d’un pas de plus vers un monde multipolaire ?
    Parfaitement. Cet accord entre les BRICS ouvre une solution alternative aux principales institutions financières internationales telles que le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale. Institutions traditionnellement dominées par les États-Unis, de par leur forte contribution. Si ces 5 pays émergents se détachent du FMI, l’hégémonie américaine en prendrait un coup. Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud représentent 40 % de la population et un cinquième du PIB de la planète.

    http://fr.novopress.info/187012/ratification-dun-fonds-100-milliards-dollars-les-brics-marbre/

  • Mainmise américaine sur l’Ukraine – L’analyse de Xavier Moreau

    Xavier Moreau, spécialiste des questions géopolitiques, revient sur le rôle des Etats-Unis en Ukraine.

     

    http://www.medias-presse.info/main-mise-americaine-sur-lukraine-lanalyse-de-xavier-moreau/30705

  • Vente de Rafale au Qatar : le dessous des cartes

    La vente de Rafale au Qatar, après celle de l’Égypte et de l’Inde, est assurément une bonne nouvelle pour notre avionneur national. Elle le doit aux qualités de l’avion, à quelques belles contreparties financières et industrielles, mais aussi (et surtout) à l’évolution du contexte géopolitique dont a su profiter la France.

    Enfin une bonne nouvelle pour François Hollande ! C’est avec son air réjoui des grands jours que notre président a annoncé le 4 mai la vente de 24 avions Rafale au Qatar, pour un montant de 6,3 milliards d’euros. Un contrat qui fait suite à ceux signés avec l’Égypte (24 de ces avions de combat) et l’Inde (36 appareils). La série noire semble donc terminée pour ce bel oiseau, qui reste à la pointe de la technologie et des performances 25 ans après son premier vol de démonstration.

    Pourquoi un tel succès après des années de revers sur les marchés internationaux ?
    Si la vente de matériel militaire répondait uniquement à des considérations de rapport qualité/prix, le Rafale aurait trouvé preneur depuis longtemps : ce n’est pas le meilleur avion du monde, ni surtout le moins cher, mais il est excellent dans tous les compartiments de combat (supériorité aérienne, attaque au sol, reconnaissance…).

    De nos jours, seuls les USA, la Russie ou la Chine peuvent encore se payer des avions très spécialisés, et encore. Pour les autres, l’heure est à la polyvalence, source d’économies d’échelle importantes (formation, maintenance, etc.). Argument commercial-choc dont le Rafale ne disposait pas jusqu’à peu : il a subi avec succès l’épreuve du feu, en Afghanistan, en Libye ou au Mali.
    Il répond donc bien au besoin des pays acquéreurs d’un avion moderne, efficace et polyvalent.

    Enjeux géostratégiques

    Mais nous sommes dans un marché d’État à État, où les considérations politiques et géopolitiques comptent au moins autant que la qualité des matériels… Sans même parler des parties occultes de ces marchés,

    Rafale, ravitaillement en vol

    Rafale, ravitaillement en vol

    commissions, rétrocommission, espionnage industriel ou entreprises de déstabilisation des concurrents. À ce petit jeu, les promoteurs du Rafale n’ont visiblement pas été très au point, comme au Brésil, où les Américains nous ont « savonné la planche », sans que cela leur rapporte, puisque c’est le Gripen suédois qui a finalement été choisi, affaire Snowden oblige.

    L’avion profite surtout des atermoiements de la diplomatie américaine.

    Souvenez-vous d’Edward Snowden, cet employé de la NSA qui avait révélé plusieurs programmes de surveillance de masse Américains et Anglais. Parmi les documents qu’il a rendus publics, on a ainsi appris que les Américains espionnaient particulièrement leurs alliés… et leurs interlocuteurs dans les négociations pour les contrats d’armement, notamment au Brésil. On avait beau s’en douter, ça fiche quand même un coup à la confiance.

    De plus, la politique des États-Unis devient pour ses alliés de plus en plus illisible. Les enjeux géostratégiques yankees se sont déplacés vers le Pacifique, avec la montée de la Chine et la nécessité de contrer la montée en puissance de la Russie… qui se rapproche elle-même de l’Empire du Milieu. Autre facteur : la détente entre les USA et l’Iran, rendue nécessaire aussi bien par des considérations géostratégiques (l’Iran, traditionnel allié de la Russie pourrait, s’il était « retourné » devenir une pièce importante dans le containment de l’ex-empire des Tsars) et géoéconomiques (le besoin de trouver des débouchés maritimes aux hydrocarbures de l’Asie Centrale, l’option afghane étant décidément impraticable). Enfin, avec la découverte de gigantesques gisements de gaz de schiste sur le territoire américain, la dépendance énergétique américaine face aux pétromonarchies s’affaiblit.

    Résultat : les liens entre Américains et les pays du golfe persique se distendent, ouvrant des fenêtres d’opportunité aux autres pays, dont la France. Pour la diplomatie américaine, le traditionnel allié Saoudien et le croupion (d’un strict point de vue géographique) Qatari deviennent limite gênants, tant est désormais visible leur soutien aux terroristes musulmans de tout poil, à commencer par l’État islamique.
    De leur côté, les Émirats du golfe ont besoin d’être au point militairement pour contrer la menace traditionnelle de l’Iran et celle, nouvelle, dudit État Islamique et autres groupes du même acabit. Fomentés à la fois contre les pays à gouvernement laïc de la région (Syrie et Irak) et contre le traditionnel ennemi perse, ces groupes sont en fait totalement incontrôlables et pourraient bien se retourner contre leurs créateurs, jugés trop tièdes et corrompus.
    Le Rafale remplit à merveille le cahier des charges et de plus, la France a tout fait pour freiner le rapprochement entre Washington et Téhéran. Le contrat d’armement punit donc Obama et récompense François Hollande pour leurs positions respectives. Soulignons aussi que le Ministre de la défense aurait joué un rôle discret, mais efficace, dans les négociations.
    De plus, la position des USA vis-à-vis de l’État islamique étant assez floue (condamnation officielle, soutien en sous-main), l’Égypte et le Qatar se garantissent en achetant le Rafale de disposer d’un avion en toute indépendance. Autrement dit, sans demander l’accord de Washington.

    Oui, mais à quel coût ?

    On n’achète pas des avions de chasse comme on achète une Renault à la concession du coin. À plus de 6 milliards le contrat, le client est en droit d’attendre un service après-vente irréprochable. L’accord, « confidentiel et d’État à État », signé dans la foulée par les ministres de la Défense français et qatari, qui porte sur la formation de 36 pilotes et d’une centaine de mécaniciens, à nos frais bien sûr, mais « trait(e) aussi d’autres questions comme l’instruction d’officiers de renseignement » n’est même pas le minimum vital en pareil cas.

    Un Rafale avec une pleine charge offensive

    Un Rafale avec une pleine charge offensive

    Les gros contrats d’armement sont assortis d’accords de transferts de technologies, de contrats de sous-traitance ou de construction sous licence d’une partie des appareils par le pays acquéreur. De plus, les industriels disposent en pareil cas de garanties octroyées par l’État, via la COFACE pour la France. En cas de défaillance de paiement (on pense à l’Égypte, qui ne roule ni sur l’or ni sur le pétrole), c’est le contribuable français qui réglera la note… C’est moche, mais c’est comme ça.
    Enfin, nous ne connaissons pas d’exemple de contrat de ce type qui ne soit assorti de contreparties industrielles dans d’autres secteurs.
    On se souvient par exemple que la Pologne signa le traité d’adhésion à l’Union européenne le 16 avril 2003 et, deux jours plus tard, l’achat de 48 F -16 pour 3,5 milliards d’euros. Une claque pour le Gripen brito-suédois et le Mirage 2000 français. Mais on oublie souvent de dire qu’en échange de cette vente, les Américains ont investi dans la modernisation de l’industrie lourde polonaise pour un montant quasiment équivalent.
    Pour le moment, la seule contrepartie industrielle à la vente du Rafale dont nous ayons connaissance est l’ouverture de droits de trafic supplémentaire vers la France pour Qatar Airways, qui pourront atterrir en plus de Paris, à Lyon et à Nice. L’intensification du trafic des compagnies qataries laisse présager une baisse de la fréquentation des aéroports de paris, le trafic sera détourné vers le hub de Doha, au détriment des aéroports parisiens. Un manque à gagner certain pour Air France, qui prévoit déjà de fermer certaines lignes long-courriers.

    Il y a bien sûr la convention fiscale avec le Qatar de 2009, qui exonère d’impôt les plus-values immobilières et les gains en capital réalisés par le Qatar ou ses « entités publiques » — y compris, donc, la famille de l’émir — sur des biens détenus en France, mais celle-ci n’est pas liée au contrat Rafale.

    Crédits photo : Airwolfhound via Flickr (CC) = Rafale au RIAT 2013 (Royal International Air Tattoo)
    AereiMilitari.org via Flickr (CC) = Rafale_11b
    U.S. Department of Defense Current Photos via Flickr (CC) = Deux Rafale après un ravitaillement en vol

    http://fr.novopress.info/187049/vente-rafale-au-qatar-dessous-cartes/#more-187049

  • Le retour de la Russie conférence n°9 : La spiritualité dans la Russie nouvelle

    Attention! Changement de date ! le 11 et non le 18 mai !

     AGIR POUR LA DÉMOCRATIE DIRECTE

    ET INSTITUT NÉO-SOCRATIQUE

    73, rue de la Faisanderie 75116 PARIS.
    Courriel : atheneion@free.fr site web : www.democratiedirecte.fr

    PROCHAINE CONFÉRENCE

    Le lundi 11 mai à 19 h précises

         A l’association « Dialogue franco-russe »

            120, Champs-Elysées 75008 PARIS

     Le retour de la Russie

    Conférence n°9 : La spiritualité dans la Russie nouvelle

    Par Ivan Blot


    La religion n’est pas qu’une question de foi individuelle. Elle imprègne toujours profondément chaque société. Par exemple, le calvinisme suisse, néerlandais et écossais coïncide avec l’intérêt pour l’économie et le goût de la rigueur et du travail. On retrouve cet ethos en Amérique. La passion pour le travail, le refus du décorum, mais aussi une certaine hypocrisie pharisienne caractérisent ces sociétés. Outre les bons côtés (le goût de l’efficacité notamment), on a aussi les mauvais : la dérive vers le Gestell utilitariste, individualiste, matérialiste avec la marginalisation du sacrifice pour autrui donc de l’éthique aristocratique militaire traditionnelle. Dans l’art, on rejette le décorum et on penche vers l’abstraction : la figure humaine disparaît.

    En Russie, l’orthodoxie donne le ton de la même façon, que l’on ait ou non la foi. Dans l’orthodoxie mais aussi dans le catholicisme, on se préoccupe de l’amélioration de l’âme avec l’idée qu’on peut se rapprocher de Dieu jusqu’à une sorte d’illumination, déjà sur cette terre (Theosis). Selon Athanase et Irénée, le verbe de Dieu s’est fait homme pour que nous devenions Dieu. L’homme est libre et il peut approcher la divinité de Dieu par ses vertus. Cette idée rappelle Le Banquetde Platon. Celui qui a sans doute fait la meilleure synthèse de cet enseignement est saint Jean Climaque (525-606 de notre ère) qui est un saint à la fois des églises catholiques et orthodoxes puisqu’il vivait bien avant le schisme de 1054 : Dans son ouvrage L’Echelle sainte, Jean Climaque (proche à cet égard de saint Ignace de Loyola et de ses exercices spirituels) propose une échelle des vertus de 30 degrés pour s’élever jusqu’à Dieu de son vivant. Il propose de discipliner les trois parties de l’âme et use du vocabulaire du combattant. La charité s’accompagne en effet de la lutte contre le mal et la religion doit être ferme et non doucereuse.

    Cet idéal a des conséquences sociales. Le culte de Dieu ramène l’ego à une place plus modeste. La personnalité suppose de rompre avec l’esprit de la masse. Le sens de l’honneur et du service pouvant aller jusqu’au sacrifice de sa vie est prisé : l’armée devient un modèle qui inspire le corps social tout autant que l’Eglise. Les racines, créations de Dieu, doivent être respectées. Une société qui abrite en son sein ces valeurs mystiques, même si tout le monde ne les pratique pas au même degré, est une société viable, qui peut combattre contre la mort. C’est ce que disait Socrate à la fin de La République de Platon : on ne sait pas s’il y aura un jugement après la mort mais il faut faire comme si pour s’élever moralement et assurer le salut de la cité.

    La tradition spirituelle chrétienne s’est accompagnée d’une reprise de l’éducation humaniste issue du monde gréco-romain : il s’agit de la paideïa [παιδεία], éducation de « l’honnête homme » fondée sur la culture générale : les belles lettres, la philosophie et l’histoire notamment. Le but de la païdeia était d’élever l’enfant jusqu’à sa forme authentique d’homme adulte, capable d’être libre et responsable. Elle vise l’excellence aristocratique, celle de l’honnête homme et du gentleman. Dans l’esprit chrétien, cette élévation rapproche de Dieu. Cette vision du monde, aujourd’hui défendue notamment par l’Eglise orthodoxe russe, est proche du christianisme occidental traditionnel mais contraire à la pensée séculière matérialiste qui domine aujourd’hui l’Occident.

    On voit apparaître malheureusement une opposition entre l’ouest et l’est de l’Europe, notamment sur les questions de mœurs. L’ouest fait la part belle aux caprices de l’ego (soutenus au nom des « droits de l’homme »), au culte de l’argent (au nom de la liberté), à l’idolâtrie des masses conformistes conditionnées par les médias (au nom de l’égalité) et à la soumission à la technique. A l’est, notamment en Russie, compte tenu du traumatisme communiste, la tradition est moins battue en brèche car on comprend mieux sa valeur humaine : la vie spirituelle renaît, le culte de l’argent est équilibré par le culte de la patrie, le conditionnement idéologique de type politique et partisan est faible (en réaction au passé) et les techniques n’empêchent pas le respect des racines.

    Qui l’emportera ? Le Gestell du matérialisme illimité ou le retour vers une tradition européenne issue du christianisme et de l’empire gréco-romain ? Quel sera le rôle de la Russie ?

    Bien amicalement,

     Ivan Blot
    4/05/2015

     Programme des conférences 2014-2015

     LE RETOUR DE LA RUSSIE

    par Ivan Blot

    15 septembre : Mille ans d’histoire russe : existence et survie (survie et sur-vie).

    27 octobre : La chute définitive du communisme : un épisode de l’histoire de l’être (Heidegger).

    17 novembre : Vladimir Poutine et le rétablissement de la hiérarchie des trois fonctions (Dumézil). Aristote et le régime mixte.

    8 décembre : L’armée, la sécurité intérieure et les autres formes de sécurité (Mc Lean).

    19 janvier : La nouvelle économie ; croissance et liberté (Hayek).

    9 février : Le renouveau familial et démographique.

    16 mars : Culture et éducation ; réappropriation de l’héritage de la civilisation (Gehlen, Hayek).

    13 avril : L’Eglise et l’Etat dans la Russie nouvelle.

    11 mai : la spiritualité dans la Russie nouvelle.

    15 juin : L’avenir se lève à l’Est ; l’inversion des pôles.

    http://www.polemia.com/le-retour-de-la-russie-conference-n9-la-spiritualite-dans-la-russie-nouvelle/

  • Commandos français parmi les djihadistes : la bombe à retardement

    Une chronique du numéro 24 de Guerres & Histoire nous le rappelle : un ancien militaire du 1er Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine (1er RPIMa) s’est radicalisé et est considéré par les services de renseignements comme un terroriste potentiel.

    Jean-Dominique Merchet, journaliste spécialisé dans les questions de Défense, a des sources assez bien placées pour apprendre que les services secrets ont identifié une dizaine d’anciens militaires français qui ont rejoint les réseaux djihadistes. Et parmi eux, un ancien des Forces Spéciales, vétéran de l’un des régiments les plus sélectifs et les plus prestigieux de l’armée française. Il s’agit d’un Français d’origine tunisienne, né en Seine-Saint-Denis en 1974 et de confession musulmane. Il a servi cinq ans dans l’armée, puis a travaillé dans la sécurité privée et la protection des installations sensibles. Il s’est radicalisé en quelques années, et est devenu salafiste.

    Où est-il ? Les services secrets l’ignorent. Si cet ancien militaire était soupçonné d’avoir rejoint la Syrie pour y combattre dans un groupe djihadiste armé, sa trace a été perdue depuis.
    D’autres anciens militaires français ont été identifiés à la tête de groupes de combattants armés en Syrie et en Irak, l’un d’eux a d’ailleurs mis ses compétences militaires au service de l’instruction au combat de jeunes djihadistes français dans la région de Deir Ezzor. D’autres ex-soldats français identifiés par les services sont des experts en explosifs, parmi eux, il y a des anciens de la Légion étrangère ou d’anciens parachutistes. Certains sont convertis, d’autres issus de culture arabomusulmane.

    Bref, nous avons des hommes dotés de passeports français, dont certains instruits aux techniques commandos les plus ardues, qui sont passés à l’ennemi. Qu’ils reviennent en France pour y commettre eux-mêmes des attentats ou qu’ils se contentent de déléguer des terroristes formés par eux et nous aurons à lutter contre des dangers autrement plus graves que Mohammed Merah ou les frères Kouachi, qui n’étaient que des « amateurs éclairés ».

    Jean-Dominique Merchet le rappelle

    Tous les responsables américains et européens le savent : tôt ou tard, il y aura un gros problème de terrorisme avec un ancien militaire, des forces spéciales ou du renseignement.

    http://fr.novopress.info/