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géopolitique - Page 649

  • Syrie : les chrétiennes prennent les armes contre Daesh

    Après les Kurdes, un bataillon de 50 femmes syriennes et chrétiennes s'engage contre Daesh. Les femmes combattantes terrifient les islamistes, car ces derniers sont persuadés qu'ils ne peuvent pas aller au paradis s'ils sont tués par une femme. 
    «Je n'ai pas peur de Daesh», explique fièrement à l'AFP Thabirta Samir, 24 ans. «Avant,je travaillais pour une association culturelle syrienne, mais ça me plait de travailler dans le milieu militaire», poursuit-elle. 
    Comme 10% de la population syrienne, Thabirta est chrétienne. Son peuple est persécuté par l'Etat islamique. Alors avec une cinquantaine d'autres femmes chrétiennes et comme les Kurdes avant elles, elle a pris les armes pour défendre sa terre, ses droits et sa religion. 
    Certaines de ses coreligionaires ont même été encouragées par leur mari. 
    Elles ne sont pas nombreuses, mais leur bataillon intitulé «Les Forces Féminines de Protection de la Terre entre les Deux Rivières» fait trembler les barbus. 
    Pour eux, il n'y a pas pire que de mourir tué par une femme. «Cela les priverait du Paradis», explique une combattante kurde à l'AFP. 
    Selon the Independent, les syriennes ont bien saisi les enjeux de la lutte contre l'Etat islamique : il ne s'agit pas seulement de survivre mais aussi de protéger leur liberté, quand Daesh vise à cantonner la femme à un rôle purement reproductif et domestique.

  • Vers une “ukrainisation” de la Turquie ?

    Ex: http://www.dedefensa.org

    On nous dit que les affaires vont soudainement très bien entre la Turquie et l’Ukraine. Le “Calife à la place du Calife“ et le “roi du chocolat”, – respectivement MM. Erdogan et Porochenko, – se sont trouvés comme pacte d'amitié une fondamentale inimité commune qui les pousse à mettre en place une alliance irrésistible. Erdogan s’appuie sur l’OTAN et les USA, Porochenko sur Joe Biden et les USA, ce qui vous a un air de famille ; Erdogan alimente Daesh en bons conseils et en camions-citernes, Porochenko laisse faire ses croix gammées, ce qui vous a un air de complicité. Tous les deux, bien sûr, se jugent assez assurés des “valeurs” postmodernes pour réclamer une admission des plus rapides dans l’UE, ce qui a de moins en moins de chances de se faire ; en attendant cette issue qui ne viendra pas, ces deux pays sont, par des moyens divers, des nuisances constantes pour l’UE, qui doit supporter la pesanteur extrême de leur allégeance supposée.

    Voici donc quelques mots sur “les affaires” que Turcs et Ukrainiens envisagent de faire ensemble désormais liés par leur commun sentiment antirusse (Russia Insider du 12 décembre, repris de International Business Times) :

    « As tensions between Moscow and Ankara continue, Turkey has turned to another Kremlin foe and Eastern European state: Ukraine. Defense firms in Turkey and Ukraine have begun talks on tank modernization programs, Defense News reported Sunday.

    » Both Turkey and Ukraine find themselves at odds with the Kremlin. Russia applied harsh economic sanctions against Ankara after Turkey shot down a Russian jet at the end of November, saying the aircraft crossed into its sovereign airspace. Moscow denies this allegation. Ukraine continues to battle Russian-backed separatists in the Eastern Donbass region in a conflict that has left over 8,000 people dead. Moscow continues to deny playing any direct military role in the conflict in Ukraine. The situation has prompted the leaders of Turkey and Ukraine to warm relations. “We have agreed on a plan of our actions and preparations for my visit to Turkey, which is due in the first quarter of 2016,” Ukrainian President Petro Poroshenko said at the start of the month. “We are expecting this visit to make a breakthrough.” »

    Si le processus n’est pas vraiment étonnant, il est remarquable par l’espèce de mimétisme qui est en cours d'installation entre les deux directions, tant la politique semble ne pouvoir se concevoir aujourd'hui que sur l'apriorisme de l'histilité comme référence, y compris les références communes. Notre hypothèse suggère de considérer une évolution de la Turquie qui pourrait avoir lieu si aucun événement majeur ne vient débloquer ses relations avec la Russie. Un tel déblocage semble particulièrement difficile en raison de l’extrême fermeté de la politique russe qui est un élèment nouveau et très puissant d'une part, de l’attitude pour l’instant intransigeante d’Erdogan, facilitée par son isolement intérieur volontaire et l’évolution de son pouvoir vers une sorte d’absolutisme constitutionnel d’autre part.

    Il semblerait alors possible que la Turquie d’Erdogan suive une évolution très spécifique, se comportant désormais comme l’Ukraine de Porochenko, empilant menace sur menace contre les Russes, parlant de guerre, de riposte, pratiquant divers actes d’illégalité internationale, figurant avec à sa tête une structure népotique, corrompue et mafieuse (le clan Erdogan), etc. A notre sens, la politique turque ne se trouve pas loin, désormais, d’être engagée sur la voie de se trouver réduite au cadre d’action et à la pratique ukrainiennes, elle-même réduite à développer des séries d’anathèmes antirusses comme axe fondamental de sa politique générale. C’est ce que nous nommons l’“ukrainisation” de la Turquie, qui constitue un processus d’abaissement de la politique extérieure à un simple antagonisme sans issue ni perspective constructive, sinon le ridicule des menaces de destruction de la Russie ; dans ce cadre, la politique se réduit de plus en plus à ne considérer qu’une seule référence, qui est l’hostilité à la Russie, et considérant ses liens avec les autres en fonction de l’attitude des autres vis-à-vis de cette orientation.

    Il y a là un “modèle” assez nouveau de “faillitisation” des États (la nouveauté de la chose justifiant de proposer un terme nouveau pour la qualifier) ; c’est-à-dire un processus non pas de faillite normale (il y aura toujours un FMI  de fortune ou unbankster d’infortune pour sauver la baraque au dernier moment) mais bien de développement des structures et du statut de l’État vers une sorte de faillite volontaire, par processus de corruption psychologique avec le reste qui suit selon un objectif de plus en plus unique et essentiellement négatif ; une faillite qui s’effectue dans la mesure de son abaissement, de sa réduction à des processus négatifs de communication essentiellement et au choix d’une narrative également négative (antirusse) à la place de la prise en compte des vérités-de-situation.

    Islam_in_der_Ukraine7.jpg

    A la lumière de l’exemple ukrainien, ce “modèle“ nous paraît beaucoup plus crédible comme effet des processus-Système, que le modèle traditionnel des “États-faillis” (“failed states”). Il installe l’impuissance et la paralysie à mesure des emportements de la rhétorique, c’est-à-dire la faillite soutenue par la jactance et une sorte de politique du sur-place puisqu’entièrement conditionnée par la négativité des liens avec la Russie. (La Russie est la seule référence à considérer à cet égard à cause de sa puissance pri,ncipielle [la souveraineté] et l'effet antiSystème de plus en plus marqué de sa politique.) Il s'agit d'une sorte de faillite par les termites (considérées comme un symbole de l'évolution décrite), qui minent la psychologie, effectivement évoluant vers une sorte de néantisation de toute existence souveraine. Au bout du compte, ce “modèle“ n’est même plus celui de vassal du bloc-BAO mais plutôt de parasite du Système qui embarrasse le Système plus qu’il ne le sert bien qu’il en soit sa créature, et dont le sort serait de plus en plus de tourner en rond sur lui-même, nourrissant son propre désordre encore plus que disséminer ce désordre hors de lui-même, et minant décisivement sa propre substance. En effet et bien entendu, l“ukrainisation“, ou “modèle ukrainien”, laisse libre à chacun de ses adeptes de développer sa propre forme de désordre intérieur, celui de “Kiev-la-folle“ s'étant déjà imposé comme typique et très spécifique comme il convient à un archétype ; ainsi pourrait-on penser, pour assurer la narrative et rassurer les esprits inquiets, qu'il s'agit d'une sorte de souveraineté, mais invertie : la souveraineté qui s'exprime dans le choix souverain qu'on fait de la forme de sa propre impuissance et du désordre de soi-même.

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2015/12/19/vers-une-ukrainisation-de-la-turquie-5733252.html

  • Selon un député turc, Daech se serait approvisionné en gaz sarin grace à la Turquie

    Selon les confessions d'un parlementaire turc à RT, la Turquie aurait permis à l'Etat islamique en Syrie de se procurer les matériaux nécessaires à la fabrication de gaz sarin. 
    «Des données vont dans ce sens», confie à RT Eren Erdem, principale figure de l'opposition en Turquie et membre du parti Républicain du Peuple (CHP). «Des matériaux bio chimiques sont importés de Turquie et sont assemblés dans les camps de Daech, autrefois connus en tant qu'Al Qaida Irak». 
    Eren Erdem ne mâche pas ses mots. Selon lui, il y aurait même matière à croire qu'Ankara tenterait de dissimuler les preuves d'un tel traffic, car elle aurait refusé d'enquêter sur les voies d'approvisionnement turques utilisées pour fournir aux terroristes les ingrédients nécessaires à la fabrication de gaz sarin. 
    Le gaz sarin est un agent chimique de qualité militaire, devenu tristement célèbre après avoir été utilisé dans l'attaque de la Ghouta et de plusieurs autres quartiers proches de Damas en 2013. 
    S'adressant aux parlementaires jeudi dernier, Erdem a exhibé la copie de l'affaire pénale numéro 2013/120 ouverte par le bureau du procureur général de la ville d'Adana dans le sud de la Turquie. 
    L’enquête exclusive de RT L'enquête a révélé que des citoyens turcs ont pris part à des négociations avec des représentants de l'Etat islamique concernant l'approvisionnement en gaz sarin. Se référant à des éléments de preuve citées dans l'affaire, Erdem a démontré que des conversations téléphoniques enregistrées prouvent que Hayyam Kasap, un militant d'Al-Qaida, a acquis du gaz sarin. 
    «Les conversations téléphoniques ont révélé tous les détails concernant la façon dont le transfert allait être effectué» explique Erdem. «On savait comment il allait être préparé, du contenu des laboratoires jusqu'aux sources des matériaux. On savait les dates mais aussi quels camions allaient être utilisés. De A à Z, tout était discuté et enregistré, et malgré tout ça, les suspects ont été relâchés !» s'emporte Erdem. 
    «Tout cela a été détecté» continue Erdem. Il y a même des conversations dans lesquelles on peu clairement entendre «ne vous inquiétez pas pour la frontière, on s'en charge», et nous nous assurons aussi que la bureaucratie suit». 
    Se basant sur ces preuves, les autorités d'Adana ont conduit des perquisitions et arrêté 13 suspects. Mais une semaine plus tard, l'affaire était mystérieusement fermée et les suspects ont immédiatement traversé la frontière entre la Turquie et la Syrie poursuit Erdem. «Le transfert a eu lieu», se désole Erdem. 
    «Et il a eu lieu parce que personne ne s'est interposé». 
    Le gouvernement turc et l'Europe en ligne de mire 
    Mais le témoignage d'Erdem a RT ne se limite pas à ces accusations. Selon lui, certains éléments tendent à laisser penser que la Corporation Méchanique et Chimique industrielle turque pourrait être impliquée, ce qui sous entendrait que le gouvernement tenterait de dissimuler les preuves, grâce à l'implication du ministre de la Justice, Bekir Bozdag. 
    «Quand j'ai lu l'acte d'accusation,j'ai vu très clairement que ces gens avaient des relations avec la Corporation Méchanique et Chimique industrielle turque et qu'ils n'ont aucun souci à se faire concernant le passage de la frontière. Par exemple, dans le cas des enregistrements des conversations de Hayyam Kasap, on l'entend faire mention du gaz sarin à plusieurs reprises et expliquer que les ateliers sont prêts pour la production ou encore que les matériaux sont disposés dans des camions supposés transporter des boissons Club Soda» s'insurge Erdem. 
    Pour avoir soulevé ces points inquiétants et pour avoir confronté Bozdag, le parlementaire se dit désormais victime d'une chasse aux sorcières. 
    Ses allégations font effectivement l'effet d'un pavé dans la mare : si elle était avérée, l'affaire Adana serait la preuve selon lui que l'Etat islamique est responsable de l'attaque de 2013, ce qui disculperait Bachar el Assad et montrerait que les Etats-Unis ont délibérément cherché à l'accuser afin de justifier une éventuelle intervention en Syrie. 
    «On a toujours prétendu que l'attaque de la Ghouta était le fait de Damas», poursuit-il. «Or cette attaque a été perpétrée à seulement quelques jours de l'opération pour le gaz sarin en Turquie. Il est donc très probable que cette attaque ait été effectuée à partir de ces mêmes matériaux en provenance de Turquie. Et on a beau prétendre que c'est l'oeuvre de Damas, tout dans l'acte d'accusation prouve que c'est en réalité l'oeuvre de l'Etat islamique. Même les Nations Unies qui sont venues inspecter le site n'ont rien trouvé ! En revanche, avec l'acte d'accusation nous avons des preuves. Nous savons qui a utilisé le gaz sarin et notre gouvernement aussi est parfaitement au courant». 
    L'Occident et l'Europe en particulier ne sont pas épargnés par le courroux d'Erdem. 
    «Tous les matériaux de base viennent d'Europe. Les institutions européennes devraient se remettre en question concernant ces relations. Les sources occidentales savent parfaitement qui a réellement commis l'attaque au gaz sarin en Syrie. Ils connaissent ces gens, ils savent avec qui ils travaillent et ils savent qu'ils oeuvrent pour Al-Qaida. Je pense que les occidentaux sont hypocrites», conclut-il.

  • Pétrole de Daech : les révélations russes laissent la presse française coite

    carte-petrole-daech-syrie-russie-turquie-6ee46.pngLa nouvelle a fait le tour du monde : après qu’un chasseur russe a été abattu par la Turquie, Moscou riposte en révélant le rôle de la Turquie dans le blanchiment du pétrole syrien, que lui procure en contrebande Daech. Des images satellites fournies par Moscou montrent d’immenses convois de camions citernes rejoignant la frontière turque. Ce trafic, qui rapporte selon le Financial Times plus d’un million de dollars par jour aux djihadistes, fait les choux gras de la presse internationale et produit un silence gêné en France.

    Les révélations russes sont abondamment reprises dans la grande presse internationale, qui consacre à cette information de longs articles, incluant photographies satellites et cartes. En voici quelques extraits (traduction approximative) :

    « Des responsables du ministère de la défense de Moscou ont rendu publiques des images satellites prétendant montrer des colonnes de camions citernes chargeant le pétrole d’une installation contrôlée par l’ISIS en Syrie, avant de passer la frontière turque. » (The Independent (1))

    « Conflit syrien : la Russie accuse Erdogan de négocier du pétrole avec l’ISIS. Le ministre de la défense adjoint Anatoly Antonov a déclaré que la Turquie était le plus important acheteur de pétrole “volé” à la Syrie et à l’Irak. » (BBC (2))

    « La Russie a accusé aujourd’hui la famille du président turc d’être impliquée dans un commerce illégal de pétrole avec l’ISIS – un maillon d’une organisation qui apporte des millions de dollars dans les caisses des terroristes. » (The Daily Mail (3))

    « Les militaires russes ont publié des images satellites montrant selon eux des colonnes de camions citernes chargeant leur pétrole depuis des installations contrôlées par l’ISIS en Syrie et en Irak, et traversant ensuite la frontière turque. » (NBC News (4))

    « Le président turc Recep Tayyip Erdogan et sa famille sont directement « impliqués » dans le trafic de pétrole avec l’organisation Etat islamique (EI), a affirmé le vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov (...) Depuis le début de ses interventions, l’aviation russe a détruit 32 complexes pétroliers, 11 raffineries, 23 puits de pétrole et 1080 camions-citernes transportant des produits pétroliers, a énuméré M. Antonov, faisant défiler les cartes dans l’immense salle où s’étaient réunis plus de 300 journalistes. Grâce à ces frappes, Moscou a réussi à réduire de moitié le chiffre d’affaires annuel des activités pétrolières de l’EI, passé de trois milliards de dollars par an à 1,5 milliard de dollars, a-t-il assuré. » (Le Temps (5)) 

    Embarras français

    Un pays, cependant, résiste à cette vague d’information : la France. Une rapide recherche dans la presse française montre en effet peu d’articles sur le sujet, ou des articles qui tentent d’allumer des contre-feux.

    France Info, pourtant pas aux mains de marchands d’armes, réagit ainsi avec une mauvaise foi révélatrice. Le titre de leur article (6), « Le pétrole de Daech crée des tensions entre la Turquie et la Russie », place sur le même plan le fraudeur et celui qui le dénonce. Dans le chapeau, le lecteur est immédiatement informé que « Washington de son côté dément catégoriquement les affirmations russes », autrement dit qu’il ne faut rien croire de ce que la Russie raconte. Dans le corps de l’article, France Info considère que « Ce mercredi, la Russie est passée aux attaques personnelles à l’encontre du président turc, Recep Tayyip Erdogan. » La Turquie étant innocente, ce ne peut donc être que des « attaques personnelles ». Et enfin, au milieu de l’article et après bien des pas de danse, France Info aborde enfin le coeur de l’information : « “Le principal consommateur de ce pétrole volé à ses propriétaires légitimes, la Syrie et l’Irak, s’avère être la Turquie”, a accusé mercredi devant plusieurs centaines de journalistes le vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov. ». Autrement dit, la où la presse anglo-saxonne (et suisse) publie de longs articles agrémentés d’images et de cartes, France Info résume pour sa part les révélations russes en une phrase. Difficile de se montrer moins enthousiaste.

    Le Figaro publie de son côté un “flash actu”, autrement dit une brève (7), qui ne reprend pas l’information russe mais reprend en revanche les dénégations de Washington : « Les États-Unis ont fermement démenti aujourd’hui les accusations de Moscou (…) » bla, bla, bla. Puisqu’on vous dit que la Turquie (qui a abattu le Sukhoï russe au mépris des lois et jurisprudence internationales, après un survol de son territoire de 17 secondes) est innocente…

    L’implication française dans la guerre contre la Syrie, explique l’embarras de nos médias. Le rôle opérationnel turc vis-à-vis de la rébellion en Syrie, est déjà trop connu pour nier de façon vraisemblable cet échange de bons procédés entre Daech et la Turquie, autour du pétrole. Or, c’est ce cordon ombilical que les Russes s’emploient à casser.

    Affoler les masses, rassurer les CSP+

    La grande presse, y compris française, a largement fait état du soutien de l’Alliance Atlantique et de ses alliés (États-Unis, France, Turquie, Qatar, Arabie Saoudite, etc.) à la rébellion en Syrie et aux djihadistes en particulier, djihadistes qui militairement dominent la rébellion. La distorsion française que nous venons d’examiner apparaît dès lors passagère. D’aucuns seront tentés de s’en réjouir, de se féliciter de cette vaillance journalistique et de voir que la presse continue à fonctionner en ces temps chahutés, et reste capable de gratouiller, de taquiner, voire pourquoi pas, d’inquiéter le pouvoir politique et militaire. La proposition est, hélas, bien naïve. Le lectorat de la grande presse (« grande » au sens de : établie) sont les CSP+, les catégories sociaux-professionnelles supérieures. Le message qui leur est ainsi adressé, est le suivant : “Non, l’Occident n’est pas sur le point de tomber sous les coups de boutoir du monde Musulman : c’est nous, au contraire, qui l’attaquons. Non, nous ne sommes pas dépassés par les événements : c’est nous qui payons. Continuez à investir chez nous car si nous gagnons la guerre, nos multinationales de l’armement, du béton et de l’énergie feront de beaux profits. Voyez comme vos placements chez nous sont en de bonnes main.” Les médias de masse, c’est-à-dire la radio et surtout, la télévision, dépeignent au grand public l’image d’un monde composé de gentils et de méchants. Affoler les masses pour les rendre dociles, mais informer les CSP+ pour qu’ils gardent confiance : un plafond de verre que les informations ci-dessus, ne dépassent pas.

    Yves Ducourneau, le 07/12/2015

    Crédit image : BBC http://www.bbc.com/news/world-middle-east-34982951&nbsp ;

    (1) « Russia unveils 'proof' Turkey's Erdogan is smuggling Isis oil across border from Syria », par Tom Brooks-Pollock, The Independent, le 04/12/2015,http://www.independent.co.uk/news/world/europe/russia-releases-proof-turkey-is-smuggling-isis-oil-over-its-border-a6757651.html&nbsp ;

    (2) « Syria conflict : Russia accuses Erdogan of trading oil with IS », BBC News, le 02/12/2015, http://www.bbc.com/news/world-middle-east-34982951&nbsp ;

    (3) « Russia reveals satellite image 'proof' that Turkey is benefiting from ISIS oil trade - and even accuses Erdogan's FAMILY of being involved in the 'criminal business' », par Corey Charlton, The Daily Mail, le 02/12/2015, http://www.dailymail.co.uk/news/article-3342846/Russia-accuses-Turkish-president-s-FAMILY-involved-criminal-business-selling-oil-purchased-ISIS.html&nbsp ;

    (4) « Russia Accuses Turkey's Erdogan of Involvement With ISIS Oil Trade », par Alexey Eremenko et F. Brinley Bruton, NBC News, le 02/12/2015,http://www.nbcnews.com/storyline/isis-terror/russia-accuses-turkeys-erdogan-involvement-isis-oil-trade-n472596&nbsp ;

    (5) « L'armée russe accuse le président turc de trafic de pétrole avec l'Etat islamique. Réplique immédiate », Le Temps, le 02/12/2015,http://www.letemps.ch/monde/2015/12/02/armee-russe-accuse-president-turc-trafic-petrole-islamique-replique-immediate&nbsp ;

    (6) « Le pétrole de Daech crée des tensions entre la Turquie et la Russie », par France Info, le 02/12/2015, http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/le-petrole-de-daech-cree-des-tensions-entre-la-turquie-et-la-russie-749287&nbsp ;

    (7) « Pétrole de l'EI : les USA défendent la Turquie », par Le Figaro et AFP, le 02/12/2015,http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/12/02/97001-20151202FILWWW00417-petrole-de-l-ei-les-usa-defendent-la-turquie.php&nbsp ;

    http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/petrole-de-daech-les-revelations-175145

  • Le Su-24 russe abattu ne présentait aucune menace pour la Turquie

    Sous les yeux d’experts internationaux et de la presse, les Russes ont ouvert la boîte noire du SU-24 qui a été descendu par des chasseurs turcs. Les Russes affirment détenir la preuve que leur bombardier ne représentait aucune menace pour la Turquie.

    La boîte noire du bombardier russe abattu par la chasse turque est endommagée, mais elle sera exploitable, selon les autorités russes. Celles-ci ont invité des experts de 14 pays afin de participer au déchiffrage de la « boîte noire » du Su-24. Néanmoins, seuls les représentants de la Chine, de la Grande-Bretagne et des États-Unis ont consenti à y participer.

    « Pour le moment, nous avons toute la base de preuves nécessaires, confirmant l’absence de violation de l’espace aérien turc par l’avion russe », a dit le porte-parole des Forces aérospatiales russes Sergueï Dronov.

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    La boîte noire du SU-24 russe abattu par les Turcs en corus de démontage devant la presse et des experts internationaux.

    Si cette information se trouvait confirmée de source indépendante, ce serait la preuve flagrante de la forfaiture turque, qui ne fait dès à présent guère de doute. Cela placerait Erdogan, que Wikileaks accuse de préméditation dans cette affaire, documents à l’appui, dans une position très délicate par rapport à la Russie, mais aussi à ses alliés, notamment américains.

    http://fr.novopress.info/

     
  • Vladimir Poutine : "Donald Trump est un homme brillant et plein de talent"

    Une fois de plus, Vladimir Poutine ne s’embarrasse ni du prêt à penser ni du politiquement correct :

    "Vladimir Poutine a estimé que le candidat à la primaire républicaine aux Etats-Unis, Donald trump, est un "homme brillant et plein de talent". Il a ajouté qu'il était le "favori incontesté de la course présidentielle".

    "C'est un homme très brillant, plein de talent sans aucun doute. Ce n'est pas à nous de juger de ses qualités mais c'est le favori incontesté de la course présidentielle", a estimé Vladimir Poutine, après sa conférence de presse annuelle devant près de 1.400 journalistes russes et étrangers. "Sa façon de parler et ce qui lui permet d'augmenter sa popularité" ne concernent pas la Russie. Au cours de sa conférence de presse, Vladimir Poutine s'est dit "disposé à développer ses relations avec les Etats-Unis", une fois qu'aura été élu un nouveau président américain en novembre 2016. Donald Trump "dit qu'il souhaite un autre niveau de relations, des relations plus étroites, plus profondes, avec la Russie, comment pourrait-on ne pas saluer cela ?Evidemment que nous le saluons", a ajouté Vladimir Poutine. En octobre, Donald Trump avait déclaré qu'il pourrait "probablement très bien s'entendre avec Vladimir Poutine"."

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • La politique « Assad doit partir » mène à la guerre contre la Russie, l’Iran et le Hezbollah

    Par le Saker US – Le 12 décembre 2015

    Source : thesaker.is

    Article original paru sur Unz Review

    Traduit par Diane, édité par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone

    L’information selon laquelle Israël et la Turquie violent systématiquement le droit international n’est pas nouvelle du tout. Après tout, nous savons tous que la Turquie a régulièrement bombardé les Kurdes en Irak et en Syrie, que la Turquie occupe toujours illégalement le nord de Chypre, tout comme les Israéliens ont bombardé la Syrie et le Liban depuis des dizaines d’années et occupent encore illégalement la Palestine [et le Golan syrien].

    Le développement intéressant de cette semaine est que la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont officiellement décidé de rejoindre ces États voyous et d’agir exactement comme les Turcs et les Israéliens en intervenant illégalement en Syrie – en violation directe du droit international – prétendument pour combattre Daesh. Et même si Daesh est l’ennemi officiel, il se trouve précisément que des positions de l’armée syrienne ont été bombardées par l’armée de l’air US tandis que les Israéliens bombardaient des dépôts de missiles du Hezbollah. Apparemment, la politique « Assad doit partir » est toujours à l’ordre du jour. D’une certaine manière, on pourrait dire que l’Occident a maintenant (ré)affirmé le principe selon lequel force fait loi et que les menaces et la violence restent la seule politique de l’Empire au lieu d’une politique légale et négociée. Le problème avec ça est que l’autre côté pense fortement que se rendre aux exigences de l’Empire n’est tout simplement pas une option.

     

    L’avertissement russe

    En réalité, cela est en cours depuis des années. Depuis la récente décision de bombarder la Syrie jusqu’à la récente décision du FMI de renflouer l’Ukraine en violation directe de ses propres règles (qui, apparemment, ne seront pas réécrites), l’Empire anglosioniste a violé ses propres prétendues règles et principes depuis des décennies sur un arrière-plan d’indifférence quasi générale à l’égard de la fin de l’ordre mondial international approuvé à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La grande différence aujourd’hui est que son imprudente arrogance l’a maintenant mis en contact direct avec les forces armées russes qui, apparemment, ne sont pas prêtes à accepter ce genre de brutalité et riposteront si elles sont attaquées : dans son adresse annuelle, à la rencontre élargie du Comité du ministère de la Défense de la Fédération de Russie, Poutine a clairement indiqué que le fait que la Russie choisisse de ne pas riposter à la Turquie était une exception et le resterait. Il a dit :

    « Je veux mettre en garde ceux qui pourraient de nouveau tenter d’organiser toute sorte de provocation contre nos troupes : nous avons pris des mesures additionnelles pour assurer la sécurité des troupes et de la base aérienne russe. Elle est renforcée par de nouveaux escadrons de l’armée de l’air et des défenses aériennes. Tous nos avions de combat volent maintenant avec une couverture aérienne. Je vous ordonne d’agir avec la plus extrême fermeté. Toutes les cibles qui menacent le groupe de la Russie ou notre infrastructure terrestre doivent être immédiatement détruites. »

    Ce que Poutine fait là est de mettre en garde la Turquie et, en réalité, l’OTAN et l’Empire, que la prochaine fois, la Russie ripostera, immédiatement. Cela montre aussi que l’autorité quant à la riposte a été transmise aux forces russes en Syrie et qu’aucune décision au sommet ne devra être requise pour riposter. C’est vrai que ce n’est pas une première. Unordre similaire avait aussi été donné à l’Armée de l’air russe en octobre déjà, mais puisque l’idée d’antiques Tornados abattant un SU-30SM est assez farfelue (même si la presse britannique insiste que leurs avions des années 1970 « sont capables de désintégrer n’importe quel avion dans le ciel »), la capacité des SU-30SM et même des SU-34 d’abattre un avion occidental de la 4e génération ne fait aucun doute. Les Russes ont la détermination et les moyens.

    Mais l’Occident prendra-t-il les mises en garde russes au sérieux ?

    Le contre-exemple israélien

    Le contraste entre les pays de l’Otan et Israël ne pourrait, dans ce cas, être plus marqué. Bibi Netanyahou, de loin l’acteur le plus intelligent de l’Empire anglosioniste, s’est immédiatement rendu à Moscou pour rencontrer ses partenaires russes et négocier une sorte d’accord qui permettrait aux Russes et aux Israéliens de poursuivre leurs buts sans risquer une fusillade. Lorsque la première incursion de l’armée de l’air russe dans l’espace aérien israélien s’est produite, les Israéliens l’ont traité comme un événement complètement anodin. Le ministre israélien de la Défense Ya’alon a déclaré :

    « Il y a eu une légère intrusion sur 1 mile (1,6 km) de profondeur dans notre espace aérien par un avion russe venant de Syrie, mais cela a été immédiatement résolu et l’avion russe est reparti pour la Syrie. C’était apparemment une erreur du pilote qui volait près du Golan. Les avions russes n’ont pas l’intention de nous attaquer, raison pour laquelle nous ne devons pas automatiquement réagir et les abattre lorsqu’une erreur intervient. »

    Plus tard, un adjoint de Ya’alon, le général (de réserve) Amos Gilad, a déclaré lors d’un événement hebdomadaire à Tel Aviv que les avions russes avaient occasionnellement pénétré dans l’espace aérien israélien – mais que « la coopération très étroite entre la Russie et Israël » à propos des opérations dans et autour de la Syrie avait prévenu tout malentendu.

    La contrepartie du côté de la Russie était tout aussi évidente, sinon officiellement admise : lorsque les Israéliens ont bombardé un dépôt d’armes du Hezbollah près de Damas, les Russes ont regardé de l’autre côté. Considérant que presque au même moment les agents du Hezbollah risquaient leurs vies pour sauver un pilote russe abattu, cette sorte d’accord est tout sauf d’une moralité exemplaire, mais les gens du Hezbollah sont aussi réalistes : il suffit de regarder comment ils ont toléré Assad même lorsqu’il torturait des gens pour la CIA (l’infâme programme de restitution) ou lorsque Imad Mughniyeh a été assassiné avec la complicité évidente de membres haut placés du régime de Assad [douteux voire absurde]. Les dirigeants du Hezbollah ont compris ce qui se passait ici : que cela plaise ou non, la Russie et Israël ont une relation spéciale qui, quoique loin d’être une lune de miel, inclut une combinaison unique de dur réalisme, confinant souvent au cynisme, et une reconnaissance réciproque qu’aucun des camps ne veut un conflit ouvert. Dans ce cas, on a dit aux Israéliens en termes très clairs que l’intervention russe pour sauver la Syrie de Daesh n’était pas négociable, mais que la Russie n’avait pas l’intention de protéger le Hezbollah des actions israéliennes aussi longtemps que celles-ci ne menacent pas les objectifs russes en Syrie. Comme Netanyahou est un réaliste, il a accepté le contrat.

    Bien qu’il y ait eu une certaine confusion à ce propos, je crois comprendre que les Russes ont déployé des S-400 en Syrie, et qu’il existe quelques preuves de livraison (enfin) aux Syriens de batteries S-300 et qu’ils pourraient les avoir utilisées contre les Israéliens à une occasion au moins. Ce qui est absolument certain, c’est que selon le droit international, les Syriens auront le droit de tirer sur tout avion américain, français, allemand, turc ou autre volant dans leur espace aérien et que si cela arrive, les pays ayant violé le droit international n’auront aucun argument d’auto-défense légitime à invoquer. Par extension, cela signifie aussi que la Russie a également le droit de détruire tout système d’armement aérien, terrestre ou basé en mer visant l’aviation russe. Malheureusement, les politiciens et les propagandistes occidentaux (c.a.d les journalistes) font des contorsions verbales extraordinaires pour éviter de mentionner ces faits. Et si quelqu’un ose effectivement poser la bonne question, les responsables occidentaux ont un truc. C’est exactement ce qu’il s’est passé récemment entre la journaliste de RT Gayane Chichakyan et le porte-parole du département d’État John Kirby [Kirby attaque la journaliste sur sa bonne foi, tactique usée : tuer le messager pour tuer le message]. Regardez (la vidéo est en anglais) :

    L’avertissement iranien

    La Russie n’est pas le premier pays qui aurait mis l’Occident en garde à plusieurs reprises sur les dangers à rester crispé sur la politique « Assad doit partir » : l’Iran a aussi répété de tels avertissements. Le dernier est venu directement du conseiller en politique étrangère de la Révolution islamique d’Iran, Ali Akbar Velayati, qui a ouvertement déclaré que Bachar al-Assad est le président légal de la Syrie et que « l’Iran le considère comme sa ligne rouge ». Velayati a aussi dit que « seul le peuple syrien, qui a élu Assad, est habilité à décider de l’avenir de son pays (…) et aucun pays étranger ne sera autorisé à interférer dans les affaires internes de la Syrie ». De plus, un autre haut responsable, le président du Parlement iranien Ali Larijani, a déclaré que « la Russie n’a pas besoin d’un accord préalable pour utiliser l’espace aérien iranien pour bombarder des sites en Syrie » – autrement dit, un tel accord a déjà été négocié. Si on considère que Larijani et Velayati sont parmi les responsables les plus influents et de ceux qui font le plus autorité en Iran, on ne peut que conclure que les Iraniens sont en train de déclarer ouvertement qu’ils soutiennent pleinement les efforts russes en Syrie. Et cela, à son tour, signifie que l’Iran enverra autant de troupes que nécessaire pour empêcher Daesh de s’emparer de Damas. C’est l’autre facteur essentiel auquel l’Occident essaie désespérément de ne pas penser.

    Le récit actuel de l’Occident tente de montrer que c’est la Russie (et seulement la Russie) qui maintient Assad au pouvoir. Mais c’est complètement faux. La réalité est que tant le Hezbollah que l’Iran sont pleinement engagés pour empêcher Daesh de renverser le gouvernement syrien et leur engagement est allé plus loin que les mots : le Hezbollah a envoyé des centaines de ses meilleurs combattants en Syrie et l’Iran a promis des milliers de soldats, la plupart membres de la Brigade al-Quds, pour faire la guerre en Syrie. Ce que ce degré de détermination montre est que l’Iran et le Hezbollah, exactement comme la Russie, ont conclu que leurs intérêts vitaux, existentiels, sont en danger et qu’ils n’ont pas d’autre choix que d’entrer en lutte contre Daesh. Je crois que cette évaluation est absolument correcte.

    Donc c’est la question essentielle ici : est-ce que les élites de l’État profond qui gouvernent l’Empire américain comprennent que ni la Russie ni l’Iran ni le Hezbollah ne pensent qu’ils peuvent reculer et accepter une victoire de Daesh en Syrie ? Est-ce que les dirigeants occidentaux réalisent que la Russie, l’Iran et le Hezbollah ne peuvent pas laisser l’Empire renverser Assad ? Y a-t-il quelqu’un là-bas qui ne réalise pas que la politique « Assad doit partir » implique une guerre contre la Russie, l’Iran et le Hezbollah ? La seule manière d’éviter une guerre est de renoncer enfin, même si c’est d’abord nié publiquement, à la politique « Assad doit partir ».

    The Saker

    par Salah Lamrani (Sayed 7asan) (son site)

    http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-politique-assad-doit-partir-175514

  • En Syrie, les Etats-Unis ne ciblent pas Daesh mais le régime de Bachar el-Assad

    Washington passe de la guerre contre le terrorisme au changement du régime en Syrie, a confié à RT Catherine Shakdam de l’Institut de Shafaqna à Londres concernant les frappes de la coalition contre le dépôt d’armes gouvernemental en Syrie. 
    RT : Nous venons d’entendre que John Kerry a parlé de choix difficiles. A quoi a-t-il fait référence ? 
    Catherine Shakdam, experte du Moyen-Orient à Londres (C.S.) : Je pense qu’ils poursuivent cette campagne pour diaboliser le gouvernement syrien, et ainsi le président Bachar el-Asad. Je pense qu’il est assez clair que l’attention de Washington est passée de la guerre contre le terrorisme à un changement de régime en Syrie. Je pense que c’est très révélateur, après que des positions syriennes aient été prises pour cible par l’armée américaine je veux dire quand la ciblage sur les positions syriennes s’effectue par les forces américaines, je pense que c’est assez évident, que cela montre bien ce que Washington veut faire en Syrie aujourd’hui. Ils veulent utiliser leurs forces militaires non pas pour cibler le terrorisme mais le président Bachar el-Assad, qui reste le seulement à se dresser entre Daesh et une domination complète du Levant. 
    RT : S’il s’agit d’une frappe effectuée par erreur, la présence de Daesh dans la région est importante, qu’est-ce qui peut être fait pour garantir que cela ne se répète plus ? 
    C. S. : La question dépend de ceux qui procèdent concrètement à la détermination des cibles, vous parlez de Daesh, les Etats-Unis parlent des rebelles modérés et parfois même de l’alliance contre le terrorisme… On ne sait plus vraiment qui est qui aujourd’hui. Toutes ces étiquettes ont été échangées tellement de fois que nous n’en sommes plus sûrs, même s’ils portent un drapeau américain on ne sait pas quels intérêts ils défendent. Mais cela montre surtout que nous n’en savons rien. 
    La guerre à laquelle nous assistons aujourd’hui en Syrie n’a rien à voir avec la lutte contre le terrorisme, il s’agit plutôt de contrôle et de manipulation politique. Je crains beaucoup que Washington vise maintenant le gouvernement syrien, au moins la Syrie, parce que les Américains visent en fait la Russie et qu’ils veulent vraiment empêcher la Russie de réussir à éradiquer le terrorisme en Syrie. 
    En quelques semaines la Russie a réussi là où les Etats-Unis échouent depuis des années. Cela montre que Moscou veut vraiment combattre le terrorisme avec détermination alors que Washington a plutôt essayer d’endiguer son essor et de l’exploiter plutôt que de le détruire. 
    RT : Pensez-vous qu’il y aura une coopération plus étroite avec les forces luttant contre Daesh sur le terrain après cet incident ? 
    C.S. : Absolument. Le gouvernement syrien fait beaucoup pour cela. Le président Assad a été très clair, il souhaite vraiment collaborer avec les forces étrangères si elles sont prêtes à l’aider à combattre le terrorisme. Et je ne vois pas où est le problème. Nous devons nous rappeler que la Syrie demeure en Etat souverain, qu’on soit d’accord ou non avec la façon dont agit son gouvernement. Cela regarde la Syrie et personne d’autre et la Russie a montré qu’il était possible de nouer une alliance avec la Syrie en dépit de différences ou de désaccords politiques, mais ce n’est pas l’essentiel, aussi longtemps que les parties se concentrent sur le véritable ennemi qui est censé être le terrorisme. J’aime à penser qu’il s’agit du terrorisme mais ce n’est de toute évidence pas le cas. 
    RT : Les Etats-Unis ont admis l’importance d’unir les forces qui luttent contre Daesh sur le terrain, l’armée syrienne est l’une de ses forces. Pensez-vous que Washington cherche son assistance ? 
    C.S. : Je pense que c’est de la langue de bois politique. Tout ce qu’a dit Washington par rapport à tout ce que Washington a fait sur le terrain se contredit. Et plutôt que de parler, je crois qu’il faut regarder ce qu’il se passe sur le terrain. Si l’on prend l’exemple de la Turquie et les allégation comme quoi elle aurait qui aurait bénéficié et aidé les terroristes de Daesh… La Russie a apporté des preuves et Washington choisit de les ignorer parce que cela comporterait des conséquences politiques pour les Etats-Unis dans la région et ils ne le veulent pas. En fin de compte, cela ne veut dire qu’une chose : que Washington utilise l’excuse du terrorisme pour manipuler un plan géopolitique qui n’a rien à voir du tout avec Daesh. Et d’ici à ce que les gens se réveillent pour voir que l’assomption selon laquelle Washington et les puissances occidentales combattent les terroristes n’est qu’un mensonge, je ne crois pas qu’il sera possible de discuter de cette situation. Les seuls à aider, concrètement sur le terrain sont l’Iran, la Syrie et la Russie. Qu’on soit d’accord ou non avec la politique de ces gouvernements n’entre pas ici en ligne de compte. La question est de savoir si l’on souhaite un monde dans lequel Daesh domine le Moyen-Orient ou si l’on se met d’accord avec certaines puissances pour lutter contre le terrorisme pour ensuite retrouver la table des négociations et respecter le droit international. Jusqu’à présent, les puissances occidentales ont agi en dehors du cadre du droit international. 
    Encore si les gens sont d’accord politiquement avec ses gouvernements ou non, ce n’est pas l’idée principale. L’idée principale c’est : est-ce que nous voulons avoir le monde, où le Daesh est en ce moment un leader à la région du Moyen-Orient, ou sommes-nous d’accord de ne pas être de même avis avec certaines forces, et puis revenir à la table de négociations et respecter la loi internationale, puisque jusque-là les forces occidentales se sont éloignées entièrement.