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géopolitique - Page 653

  • Ukraine : Analyse économique de la crise – Entretien avec Volodymyr Vakhitov

    Pour l’économiste ukrainien V. Vakhitov, les analyses de la crise politique ukrainienne exagèrent le poids de la tutelle russe. Le pays n’est pas aussi divisé qu’on l’affirme, partagé entre l’Ouest pro-européen et l’Est pro-russe. La révolte contre les autorités aujourd’hui est une protestation de grande ampleur contre un régime corrompu, qui confisque les richesses.

    La vie des idées : Les événements actuels en Ukraine, et tout particulièrement à Kiev, donnent l’impression d’un pays profondément divisé, au niveau politique, économique, social, géographique, et même culturel. À quel point cette image correspond-elle à la réalité ?

    V. Vakhitov : Je suis d’accord sur le fait qu’il y a une division économique et politique. Si vous analysez les élections de ces vingt dernières années, vous verrez que le pays se divise en deux, plus ou moins de part et d’autre du fleuve Dniepr : pro-communistes contre « nationalistes », Iouchtchenko contre Ianoukovitch, le Parti des régions contre Patrie, Timochenko contre Ianoukovitch, etc. Tout cela peut donner l’impression d’une division politique.

    Toutefois, si vous prenez une carte de la Rzeczpospolita [1] au XVIIIe siècle et que vous la superposez à une carte de l’Ukraine contemporaine, vous verrez que cette frontière imaginaire suit à peu près le tracé de la frontière Est de la Rzeczpospolita (exception faite de la Région des Trans-Carpates et de la Crimée). Cependant, cette division n’est ni géographique, ni économique, ni sociale. C’est plutôt une division mentale, entre les zones d’influence ’pro-occidentale’ et ‘pro-russe’.

     

    L’Est de l’Ukraine a toujours été plus riche en matières premières, surtout en charbon et en minerais ; c’est pourquoi l’Empire russe, puis ensuite l’URSS ont beaucoup investi dans son développement. L’Est est devenu plus industrialisé, plus urbanisé, plus densément peuplé, et la majorité de sa population a été employée dans de grosses usines liées aux industries lourdes. Il faut se rappeler que la doctrine industrielle soviétique se basait beaucoup sur les économies d’échelle et sur des liens étroits entre différents pays. Dans de nombreuses villes en Ukraine de l’Est, une majorité de la population pouvait être employée par un seul producteur géant dans la région. Après l’effondrement de l’URSS et la désintégration des liens économiques avec les ex-républiques soviétiques et les pays du Bloc soviétique, la production de nombreuses entreprises est devenue obsolète. En même temps, le développement d’institutions clés, comme la protection des droits de propriété, s’est déroulé à un rythme bien plus lent que celui de la privatisation et de la libéralisation des prix. De ce fait, il est devenu possible de mettre en place des plans de privatisation illégaux, et du coup de redistribuer la richesse entre les mains des gens les plus téméraires, audacieux et rusés — qui, par coïncidence, se trouvaient être des cadres du Parti communiste (‘cadres rouges’), du Komsomol (jeunes communistes) et des chefs de gangs criminels.

    À la fin des années 1990, les propriétaires d’énormes usines locales les ont vendues pour des bouchées de pain, utilisées comme entrepôts, ou perdues dans des accords de fusion et d’acquisition hostiles au profit de compétiteurs issus d’autres pays (principalement de Russie), ce qui a mené à leur fermeture définitive. Au cours de cette période, le nombre d’emplois à plein temps a été réduit presque de moitié.

    Le résultat est un problème profond de chômage et de salaires impayés qui frappent la totalité de la région, la dissolution du capital humain et la création d’une dépendance envers des entreprises qui sont souvent les seuls employeurs dans une région donnée. Les revenus ont chuté, tandis que la tendance à défendre les droits des ouvriers a été inhibée par des propriétaires d’usine qui contrôlaient les ouvriers en ne leur payant qu’un salaire de subsistance. Ces mêmes propriétaires contrôlant tous les médias locaux, le lavage de cerveau n’a pas cessé.

    Des formules comme ‘la fierté de l’ouvrier’, ‘la stabilité’, ‘les liens avec nos amis russes’, ‘le cœur industriel de l’Ukraine’, n’ont cessé de fleurir, avec pour conséquence la genèse d’un type particulier de population : pauvre, dépendante de l’employeur local, peu éduquée, comprenant de nombreuses personnes avec un passé criminel, mais toutefois très loyale à ses dirigeants locaux, quelles que soient leurs caractéristiques morales, et refusant (parfois agressivement) tout point de vue alternatif.

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  • Philippe de Villiers : « Poutine est le diable idéal pour les États-Unis et l’Otan »

    L’ancien candidat à la présidentielle salue les accords de Minsk. Il encourage François Hollande et Angela Merkel à se rapprocher de Vladimir Poutine pour construire une « grande Europe », de l’Atlantique à l’Oural.

     

    LE FIGAROVOX. - Que pensez-vous des accords de Minsk négociés par François Hollande et Angela Merkel avec Vladimir Poutine ?

    Philippe DE VILLIERS. - Les accords de Minsk sont très importants car ils recèlent quatre novations. D’abord ils ont permis aux protagonistes de sortir d’une logique de guerre. La voie diplomatique des petits pas augure un possible avenir pacifique. Deuxièmement, deux grands États européens, la France et l’Allemagne, ont mené la négociation et se sont portés garants de l’exécution de l’accord aux côtés de la Russie. Il est patent que ni l’Union européenne ni l’Amérique n’ont la capacité ou la volonté de faire la paix là-bas. Ces accords montrent que c’est seulement lorsque l’Europe parle à l’Europe qu’une paix réelle devient envisageable -c’est l’Europe des États.

    Troisièmement, l’accord ouvre la voie à la seule solution qui subsiste pour l’unité territoriale de l’Ukraine : l’acceptation par Kiev d’un statut spécifique pour l’est du pays avec un droit à la langue maternelle russe. Enfin, à la différence de l’accord de septembre, celui-ci est doté d’un calendrier pour chaque phase.

    Une fois n’est pas coutume, vous saluez donc l’initiative de François Hollande ?

    Oui, car l’Europe ne doit plus écrire son avenir avec le stylo américain. François Hollande s’est comporté en chef d’État sans prendre garde aux consignes américaines. Il a su résister à la prétention des États-Unis d’exiger l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan. Désormais, il faut encourager la France à aller au-delà de cette première phase positive d’émancipation. François Hollande doit maintenant livrer le Mistral à la Russie et respecter ainsi le contrat commercial signé par la France et payé par les Russes à hauteur d’un milliard d’euros. Il doit également lever les sanctions qui sont aujourd’hui des actes de guerre encore plus défavorables à l’économie française qu’à l’économie russe et ne touchent aucunement l’économie américaine. Mais le plus important, plutôt que de s’entêter à construire l’Europe artificielle de Maastricht, sera de préparer demain la seule Europe viable et raisonnable pour mettre en œuvre un grand partenariat stratégique et culturel avec la Russie, l’Europe de l’Atlantique à l’Oural. [....]

    La suite sur Le Figarovox

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Philippe-de-Villiers-Poutine-est

  • Une légion étrangère pour défendre les Chrétiens d’Irak ? C’est le projet de sympathiques Américains

    Une vidéo de l’AFP datée du 18 février, témoigne de l’engagement de deux jeunes Américains venus se battre, à leurs frais, aux côtés de la milice chrétienne Dwekh Nawsha (Ici) contre l’État Islamique en Irak.  Plus bas une autre vidéo du même groupe expliquant leur désir de fonder une légion étrangère …

    Après le Syriac Military Council, les chrétiens s’organisent pour une guerre que tout le monde s’entend à annoncer longue.

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  • 90 chrétiens kidnappés par l’Etat Islamique en Syrie

    L’Etat islamique a enlevé hier quatre-vingt dix chrétiens dans le nord de la Syrie. Cela s’est passé près de la ville d’Al Hassaka. Les faits ont été signalés par l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Le sort des personnes enlevées est inconnu.
    Le groupe terroriste a pris, hier matin, plusieurs villages de la région nord-ouest de la ville syrienne. Cette région abrite de nombreux chrétiens. De nombreux habitants ont fui.

     Au début du mois, en Libye, 21 chrétiens égyptiens ont été décapités par les djihadistes de l’Etat Islamique.

    http://www.medias-presse.info/90-chretiens-kidnappes-par-letat-islamique-en-syrie/26449

  • L’Unité spéciale de l’OTAN s’est échappée du chaudron de Debaltsevo

    Un journal américain a rendu publiques les informations de la façon dont l’unité de l’OTAN a réussi à s’échapper du chaudron de Debaltsevo avant sa débâcle.
     
    Le journal américain de "Vice News" a publié un article sur la façon dont l’unité spéciale de l’OTAN, conduite par le commandant appelé "Jackson", a réussi à sortir du chaudron de Debaltsevo quelques heures après l’entrée en vigueur de la trêve formelle entre les combattants et la partie de Kiev.
     
    Selon le commandant américain, dans la nuit du samedi au dimanche sept camions avec des soldats ukrainiens et des mercenaires étrangers sont partis de Debaltsevo encerclée. Seulement cinq sur les sept camions ont pu sortir du chaudron et atteindre les positions ukrainiennes. Comme il s’en suit de l’histoire du commandant des mercenaires, la fuite a eu lieu sur le tronçon de route situé entre les deux localités – Artëmovsk et Debaltsevo. Ce chemin était la seule liaison entre les forces ukrainiennes encerclées et "la grande-terre". Par cette route, l’approvisionnement en vivres et munitions des troupes encerclées se faisait pendant un certain temps. Cependant, avant même l’entrée en vigueur de la trêve, les combattants avaient pris le contrôle de cette route, bloquant ainsi complètement le chaudron.
     
    « Si nous y étions restés, nous y serions restés éternellement » – a constaté le commandant de l’unité américaine. Au total, 15 des mercenaires étrangers, y compris les blessés, ont réussi à arriver jusqu’à l’hôpital d’Artëmovsk situé à 50 kilomètres de Debaltsevo. L’unité de Jackson a été parachutée dans la zone de Debaltsevo en août 2014. Déjà en janvier, la ville s’était transformée en un vrai chaudron, et le 9 février les combattants ont définitivement bloqué le groupement des troupes ukrainiennes. Selon les médecins d’Artëmovsk, ce convoi a été le premier qui a réussi à sortir de la ville en dix derniers jours.
     
    Il est à noter que, lors du sommet de Minsk, Porochenko a déclaré que la route de Debaltsevo était libre et que les troupes s’y déplaçaient librement et que l’approvisionnement en munitions se faisait aussi par celle-ci.
     
    L’histoire de la percée de dimanche des mercenaires étrangers et la déclaration des médecins ukrainiens dénoncent le mensonge de Porochenko. De la même façon, la reddition massive, en ce moment, des soldats affamés et en haillons à Debaltsevo dénonce les mensonges de Kiev.
     
    Publication originale : Escape from Debaltseve: How One Convoy Made It Out of Ukraine's Besieged City
     

  • Egypte  : l’achat du Rafale traduit le regain du nationalisme

    Alors que la conjoncture économique s’améliore, la situation sécuritaire se dégrade et le pouvoir militaire veut prendre ses distances avec les Etats-Unis

    Le client est roi, surtout lorsqu’il promet de mettre 5,2 milliards d’euros sur la table et qu’il est pressé de conclure. Le gouvernement français l’a bien compris en se mettant en quatre pour satisfaire les demandes du Président Sissi. Reste une question  : Pourquoi l’Egypte a-t-elle besoin et aussi vite de ces matériels militaires français  ?

    D’abord pour participer à un défilé militaire  ! Le 5 août, l’Egypte va en effet inaugurer en grande pompe les travaux d’élargissement du canal de Suez. A terme, les navires pourront s’y croiser, ce qui permettra d’augmenter le trafic et les revenus. Le canal est l’une des grandes ressources de l’Egypte, de l’ordre de 5 milliards de dollars par an. Le Président Sissi a particulièrement insisté auprès de ses interlocuteurs français afin de pouvoir disposer d’au moins trois Rafale et de la frégate à la date du défilé aérien et naval. Les avions, initialement destinés à l’armée de l’air, seront donc pris sur la chaîne de montage de Dassault et la frégate Normandie, déjà entre les mains des marins français, sera transférée à l’Egypte.

    Ce souhait égyptien exprime le nouveau cours politique au Caire depuis l’arrivée au pouvoir du maréchal-président Abd el-Fattah al Sissi, le 3 juillet 2013. Le pays renoue avec un nationalisme inspiré de Nasser, au pouvoir de 1952 à 1970. La nationalisation du canal de Suez en 1956 – qui provoqua une guerre avec la France et le Royaume-Uni – continue de jouer un rôle central dans la mythologie nassérienne et le président Sissi entend bien en tirer profit.

    Son coup d’Etat, qui faisait suite au soulèvement populaire contre les Frères musulmans, se traduit par « un retour aux fondamentaux de l’ancien régime », assurent deux experts Bernard Rougier et Stéphane Lacroix (*). Ceux-ci visent à « satisfaire les corporatismes des bureaucraties d’Etat », au premier rang desquels l’armée, tout en les « préservant des ingérences de la société dans leurs affaires ». Au pouvoir, les militaires s’offrent donc le matériel dont ils rêvent, alors que l’Egypte se classe au 110e rang mondial (sur 187) du développement humain des Nations Unies.

    Et ils se l’offrent auprès de la France pour se libérer de la tutelle des Etats-Unis. Tout comme ils se rapprochent de la Russie, comme l’a montré la visite de Vladimir Poutine au Caire la semaine dernière, où il a vendu une centrale nucléaire. A Washington, l’administration Obama a peu apprécié le coup d’Etat de Sissi et la répression particulièrement violente qui a suivi. Elle maintient toujours le contact avec les Frères musulmans, considérés comme des terroristes au Caire, et se fait prier pour livrer des hélicoptères de combat Apache. Les Etats-Unis fournissent une aide annuelle de 1,8 milliard de dollars à l’Egypte – dont les deux tiers en matière militaire. [....]

    La suite sur Secret Défense

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Egypte-l-achat-du-Rafale-traduit