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géopolitique - Page 807

  • Faites vos jeux, rien ne va plus...

    Faites vos jeux, rien ne va plus...On fera preuve de mansuétude et de compréhension au sujet du camp patriote qui a les yeux rivés sur l’actualité nationale. Cependant, il est un fait, une évidence, qu’il nous faut rappeler : la plupart des problèmes auxquels la France et les Français sont confrontés ne sont nullement endogènes. Des violences ou émeutes dans les cités au chômage, de la perte des valeurs qui ont présidé à la création de notre civilisation à l’immigration qui nous fait aussi perdre nos racines, les problèmes ici viennent d’ailleurs et existent aussi dans la plupart des pays occidentaux.
    Voilà pourquoi j’entame la rentrée en ce premier jour du mois de septembre qui sera probablement mouvementé (1) par un éditorial consacré à la politique que l’on qualifie donc bien à tort d’étrangère. Aujourd’hui même, on peut considérer que la tentative de déstabilisation de la Syrie qui n’est pas fait récent a échoué. Assad a tenu bon malgré depuis longtemps la présence probable de soldats anglais, français et bien sur américains, envoyés incognito, sur le sol syrien dont l’objectif est de former le camp de rebelles aux techniques guerrières. L’aide apportée par l’occident à l’islamisme en Syrie comme ailleurs, nous montre bien que ce dernier ne leur apparaît pas comme le danger majeur (2). Bien sur, protégés qu’ils sont par l’océan atlantique, les Etats-Unis n’ont nullement à craindre un panislamisme qui embraserait aussi bien le proche orient que l’afrique du nord. Tel n’est pas notre cas, nous Français d’Europe, continent situé au voisinage de la zone des grands périls. Voilà qui nous confirme, une fois de plus que les intérêts des américains ne sont nullement les nôtres. D’ailleurs, au sujet des problèmes qui frappent la France d’aujourd’hui, force est de constater qu’ils sont d’importation américaine (gay world, chômage capitaliste, écrasement des classes moyennes sous les taxes, communautarisme ethnique, immigration, hyperviolence, baisse générale du niveau,…).
    Il ne faudrait pas croire que la logique des blocs ne soit plus aujourd’hui au seul motif que le rideau de fer depuis une vingtaine d’années s’est levé. Il existe toujours un bloc occidental et un autre qui s’y oppose. Les convergences d’intérêt entre Russie, Iran, Syrie et Chine sont flagrantes. L’agresseur n’est plus l’union soviétique aujourd’hui défunte mais le camp occidental ; ceux d’en face tentent de freiner l’impérialisme. Les rapports aujourd’hui sont tout aussi caricaturaux et idéologiques qu’il y a trente ans. L’erreur que commettent beaucoup de nos contemporains, c’est de croire, au motif que nous vivons dans une démocratie libérale, que la vérité y est reine. La propagande y joue un rôle majeur et la désinformation sévit. Il n’y a pas plus d’utilisation d’armes chimiques par le gouvernement syrien que d’armes de destruction massives en Irak du temps de Saddam. La paix mondiale n’est pas menacée par la Syrie mais bien par les occidentaux qui sèment le désastre et jouent aux apprentis sorciers en utilisant la carte de l’islamisme.
    C’est donc de façon cohérente que les occidentaux, parce qu’ils ont échoué dans le renversement d’Assad en utilisant des méthodes subversives, qu’ils ont maintenant décidé d’agir à visage découvert. D’où les déclarations va-t-en guerre aussi bien d’Obama que de Hollande. On peut gager qu’en France, comme d’habitude, l’assemblée ne sera pas même consultée. L’occident continue sa fuite en avant parce qu’il est désormais en situation d’échec. Ce n’est pas un hasard si les Etats-Unis viennent de relever le plafond de la dette : sans la démarche, ils seraient en situation de banqueroute. C’est ainsi que le désastre intérieur est tel que l’occident ne peut s’en sortir que par cette fuite en avant puisque ses jours sont probablement comptés. Même l’Ocde prévoit la catastrophe à venir pour Européens et américains. Il est donc probable que le sommet de la courbe soit atteint et que désormais la chute ait déjà commencé (3).
    Aussi bien Vladimir Poutine que Jean-Pierre Chevènement ont mis en garde ; le premier pour contester l’usage de l’arme chimique par le gouvernement syrien, le second pour faire un constat lucide :
    « Quand on fait le bilan de toutes les ingérences, ce n’est pas très brillant : au Kosovo, nous avons récolté un Etat mafieux ; en Irak, où il n’y a plus d’Etat, il y a eu 1 000 morts en juillet dans des attentats ; en Libye, les milices islamistes sont maîtresses du terrain… Que se passera-t-il demain après Bachar al-Assad? Nous savons très bien qu’il y a des groupes jihadistes importants, armés de l’extérieur. Moi, je serais prudent. Il faut absolument privilégier les voies de la paix. »
    Les occidentaux se leurrent. Ils ne parviendront, même en cas de victoire, à pacifier la Syrie tout comme ils ont échoué en Irak ou en Afghanistan. Ces pays resteront donc pour les occidentaux des abcès purulents, un peu comme le fut la guerre d’Espagne pour Napoléon. A force de créer des ilôts de résistance surs de leur bon droit, les occidentaux creusent leur tombe. Ni les Russes, ni les Chinois n’accepteront une autre intervention. En admettant qu’ils ne montrent pas les dents dès maintenant, y compris pour mordre …

    Alain Rebours http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EFZlpkVkuppsXVkyJf.shtml

    notes :

    (1) L’été sera chaud : http://www.voxnr.com/cc/politique/EFZFFukkAytyEKtdIw.shtml

    (2) Les forces radicales dans l’islam servent les intérêts des Américains : http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFZyVFklkkIbIscPJK.shtml

    (3) Au niveau international, ça bouge et c'est tant mieux :
    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFZpuAkpEAsdtmjCCo.shtml

  • Usa-Gb : La fin des Anglo-saxons ? – La Syrie a rompu une alliance historique

     

    Usa-Gb : La fin des Anglo-saxons ? – La Syrie a rompu une alliance historique

    Ci-dessus : la Une du New York Daily News.

    Les USA, après s’être crées en révolte contre la Grande-Bretagne ont pris la succession de l’empire britannique dans une volonté de dominer le monde par le contrôle des mers. Une vision commune du monde partagée avec un fond ethnique et religieux a créé depuis la première guerre mondiale au moins ce qu’on appelle les Anglo-saxons. Ce sont ces derniers qui imposent une vision très atlantiste à l’Europe continentale et qui, en fait, orientent les choix de la « communauté internationale ».

     

    L’idée que la Grande-Bretagne conserve un rôle mondial grâce aux Usa est une évidence. En fait, c’est Churchill qui a mis fin à l’empire et au rôle mondial de Londres malgré sa victoire sur l’Allemagne. Depuis la Grande-Bretagne est à la remorque des Usa et plus près d’ailleurs de Washington que de Bruxelles.

    Il y eut cependant une révolte de la fierté impériale : ce fut l’opération de suez en 1956 avec les français. Cela s’est soldé par la fin de la puissance des empires coloniaux et la confirmation de la domination des américains et des soviétiques. Depuis la Grande-Bretagne est le plus fidèle allié et le plus inféodé du nouvel « empire ». On ironisait sur le bulldog britannique devenu caniche américain.

    Est-ce aujourd’hui un nouveau tournant historique avec la fin de l’axe anglo-saxon ? Assurément par rapport à l’Afghanistan, l’Irak et même la Lybie, il y a rupture. Le caniche a rompu la laisse. Une rupture imposée au gouvernement par les élus et l’opinion publique. C’est le camouflet politique le plus cinglant de l’époque actuelle ! La dernière fois que la Chambre des Communes a dit “non” à une intervention militaire proposée par un Premier ministre, cela remonte à 1782. A l’époque, le Parlement britannique avait refusé d’envoyer des troupes supplémentaires en Amérique pour la guerre d’indépendance, contre la volonté du chef du gouvernement, Lord North. Il a été contraint de démissionner un mois plus tard. Dans les deux cas, un Premier ministre conservateur va-t’en-guerre a été répudié par ses propres fidèles.

    L’opinion publique britannique ne soutient plus ce genre d’interventions depuis l’échec libyen : nos attaques aériennes n’ont pas servi à grand-chose. La torture, l’instabilité politique et les actes terroristes sont toujours le lot quotidien de la Libye. La Grande-Bretagne n’est pas une nation neutre ou pacifique. Mais ces ingérences dans les pays musulmans produisent des effets néfastes et contradictoires estime un politologue.

    La Pologne, habituellement l’allié le plus loyal des Etats-Unis en Europe, a rejeté toute participation à un assaut militaire en Syrie. L’Allemagne se languit de l’époque où elle n’avait aucune décision à prendre sur l’utilisation ou non de ses soldats. Angela Meckel et son adversaire social-démocrate Peer Steinbrück seront ravis que la démocratie parlementaire britannique ait décidé de s’opposer à une attaque militaire en Syrie, ce qui retire la question du débat électoral allemand.

    Aujourd’hui, la France est la seule à sembler vouloir récupérer et mettre le badge d’adjoint du shérif que la Chambre des communes a arraché de la poitrine de David Cameron. En mars 2003, c’était le président Jacques Chirac qui déclarait que la France allait former un axe Paris-Moscou-Pékin pour opposer un veto à la résolution des Nations unies qui aurait forcé le dictateur irakien à se soumettre aux volontés de l’Onu ou risquer une action militaire.

    « Our oldest ally, France »… « Notre plus vieille alliée, la France », a souligné John Kerry, le secrétaire d’Etat américain. La formule n’est certes pas nouvelle : elle fait partie des classiques amabilités franco-américaines. Mais depuis quand ne l’avait-on pas prononcée à Washington avec insistance et conviction ? Sa sortie de la routine diplomatique marque un sacré retournement de situation. Cela fait grincer les dents des anglais. Quand aux français n’en déplaise à François Hollande ils n’en demandaient certes pas tant.

    L’étrange chemin de Damas de François Hollande n’est certes pas une promenade de santé politique, diplomatique et militaire. La France a toujours eu des problèmes avec le levant et la Syrie face notamment aux Anglo-saxons… quand il y avait des Anglo- saxons. Ironie de l’histoire certes, mais dont on aurait sans douter tort de se réjouir.

    Jean Bonnevey 

    Source : Metamag.

    http://fr.novopress.info/141110/usa-gb-la-fin-des-anglo-saxons-la-syrie-a-rompu-une-alliance-historique/#more-141110

  • L’argument de l’homophobie sous couvert de Russophobie

    La loi, de bon sens et conforme à ses valeurs et à ses racines, visant à interdire toute propagande homosexuelle auprès des enfants était une trop belle occasion pour les médias occidentaux de déverser toute leur morgue et leur mépris envers une Russie qui ose s'affirmer comme une alternative morale à la bien-pensance du gauchisme sociétal de nos sociétés occidentales.

    Car ne nous y trompons pas. Au delà même de la toute-puissance idéologique du lobby LGBT dans nos contrées, se posant en victime d'une homophobie imaginaire à la moindre critique de leurs revendications ou actions, comme celle tout à fait contestable de militants d'Act Up déversant du faux sang devant la Fondation Lejeune, c'est toute cette détestation latente de la Russie et de Poutine qui s'exprime ouvertement à travers cet appel au boycott des Jeux Olympiques de Sotchi.

    Un minimum de discernement et de sens critique serait utile. Il faudra un jour se poser la question de savoir pourquoi nos principaux médias sont aussi orientés idéologiquement dès qu'il s'agit de la Russie. N'a-t-on pas vu un seul article ou émission positive ou même neutre à l'égard de ce pays qui rappelons-le, a fourni le plus gros sacrifice humain, environ 21 millions de morts, durant la Seconde Guerre Mondiale ?

    La Russie est un pays qui a une autre vision de la société. Un pays qui entend ne pas renier ses racines et ses traditions. Son exception culturelle en sorte mais pris au sens large. Son mode de vie, son histoire, sa souveraineté, son attachement au drapeau. Là où en France, notre exception culturelle, faisant fit de l'artisan, de l'employé ou de l'ouvrier, ne sert finalement que les intérêts de quelques artistes bien installés, ambassadeurs inconditionnels du libertarisme consumériste et admirateurs en secret de la culture anglo-saxonne. Il est aisé de comprendre ainsi que la Russie qualifiée chaque jour d'autoritaire, fascisante, ou de répressive mais en réalité libre de l'uniformisation rampante de la mondialisation ainsi que positivement patriote puisse en gêner plus d'un.

    Et quel pied-de-nez à cette bien-pensance dégoulinante de moralité prétentieuse, récitant comme des versets la Déclaration Universelle des Droits de L'Homme, que de voir les athlètes Russes eux-même, libres, défendre âprement leur pays et leur gouvernement face à ces prétendus journalistes qui ne sont que des idéologues de bas-étage. L'instrumentalisation et la manipulation grossière dont vous les journalistes d'occident vous vous rendez coupable chaque jour berne de moins en moins de personnes.

    Enfin, alors que nous sommes plus que jamais trahi pas notre ami étasunien au travers des scandales Wikileaks, Prism, XKeyScore et bien d'autres, la période actuelle du lent déclin américain devrait de plus nous aiguiller sur notre diplomatie. Le soleil ne se lève pas à l'Ouest, mais bien à l'Est.

    source : Kairos & Logos

  • Samir Amin : « Oui, Morsi et les Frères musulmans allaient céder 40% du Sinaï »

     

    Face à la complexité des événements d'Egypte et à la nécessité de travailler tous ensemble contre les divisions dramatiques, Investig'Action fournit à ses lecteurs divers éclairages, même s'ils contiennent des éléments contradictoires...

    Trop d’hypothèses sont faites autour de l’éviction du président égyptien Morsi par l’armée. Quelles en sont les véritables raisons ?

    La seule et véritable raison est que Morsi était rejeté par le peuple égyptien. La preuve en est donnée par la campagne de signature de Tamaroud qui avait réuni, avant le 30 juin, vingt-six millions de signatures demandant le départ de Morsi. Ces signatures n’ont pas été ramassées n’importe comment. Elles représentent un chiffre vrai. La manifestation du 30 juin était bel et bien attendue. Seulement, elle a dépassé tout ce qu’on pouvait imaginer. Les chiffres indiquent que dans toute l’Egypte, et non seulement à la place Tahrir, il y avait trente-trois millions de manifestants, le 30 juin. Pour un pays de 85 millions, si vous retirez les enfants, qui sont très nombreux, et les quelques vieillards qui sont moins nombreux, cela représente pratiquement tout le pays. Face à cela, évidemment, le commandement de l’armée a été très sage ; il a déposé Morsi et confié la présidence intérimaire à qui de droit, c’est-à-dire au président du Conseil constitutionnel, Adli Mansour, qui est un juge, mais pas un juge révolutionnaire ; c’est un homme conservateur, connu pour être parfaitement honnête et démocrate. C’est la seule raison. Il n’y en a pas d’autres.

    Quand on dit que l’armée en a profité pour faire un coup d’Etat, je dirai que si l’armée n’était pas intervenue, cela n’aurait pas été une bonne chose qu’on continue à voir Morsi qui se comportait comme un brigand et sans aucun respect des règles les plus élémentaires de la démocratie. Ayant armé des milices de Frères musulmans, ce n’était pas acceptable. L’alternative, c’est-à-dire la non-déposition de Morsi, n’aurait pas été acceptable non plus. Je dois ajouter – tout le monde le sait en Egypte, et c’est dit aujourd’hui avec beaucoup de force – que l’élection qui avait porté les Frères musulmans et Morsi au pouvoir a été une fraude gigantesque. Une fantastique fraude sur la fabrication des listes électorales, où les Frères musulmans se sont inventé neuf millions de voix supplémentaires.

    D’où tenez-vous ces chiffres ?

    Tout le monde le sait en Egypte. Et la preuve va être donnée par la justice bientôt. Nous ne l’avions pas appris hier ; nous le savions au lendemain de l’élection déjà. Nous connaissons des quantités d’exemples dans lesquels un même Frère musulman avait cinq cartes électorales, avec le même nom et inscrit dans cinq bureaux de vote dans des quartiers voisins. Et comme de surcroît cet électeur détenait les pouvoirs donnés par sa femme, ses enfants adultes ainsi que sa grand-mère, il pouvait voter cinq fois pour dix personnes. C’est comme cela que les choses se sont passées. D’autre part, les milices des Frères musulmans ont occupé les bureaux de vote et se sont donné, à eux seuls, le droit de voter et ont empêché, avec leur foule, les autres de voter, à tel point que les juges égyptiens qui généralement surveillent les élections et qui ne sont pas – je le dis encore une fois – des révolutionnaires, ont refusé en masse d’entériner ces élections. Le président de la commission électorale qui était un Frère musulman, par ordre de Morsi, a déclaré Morsi gagnant avant même que le dépouillement fût terminé. L’ambassade des Etats-Unis a proclamé Morsi vainqueur d’élections « démocratiques » et, évidemment, trois minutes après, les ambassades de Grande-Bretagne, de France et des autres pays européens ont suivi. La commission des soi-disant observateurs étrangers, principalement des Européens, a entériné ces élections-farce. Le régime ne bénéficiait, donc, d’aucune légitimité. Cependant, le fait qu’ils aient exercé le pouvoir pendant un an fut bien, parce qu’ils ont montré leur vrai visage. Ils ont poursuivi la même politique néolibérale que celle de Moubarak, dans une version encore plus brutale à l’égard des classes populaires et, d’autre part, ils ont violé toutes les règles les plus élémentaires de la démocratie. C’est pour cela que cette déposition n’est pas un coup d’Etat militaire et c’est pourquoi cette déposition et la chute de Morsi est une victoire du peuple égyptien. Cela va de soi que ce n’est pas une victoire finale. C’est une étape dans une longue bataille politique qui va continuer des mois, voire des années.

    Avec les graves débordements qui ont suivi la destitution de Morsi, pensez-vous que l’Egypte s’achemine vers une guerre civile ?

    Il n’y a pas de guerre civile et il n’y a pas de danger de guerre civile (en Egypte). Il y a eu trente-trois millions de manifestants au Caire contre Morsi, lequel avait le pouvoir de l’Etat et les milliards de dollars du Golfe. Seulement, il n’a même pas pu mobiliser deux millions de partisans. On parle de danger de guerre civile quand l’opinion est véritablement divisée et partagée. Ce n’est pas le cas en Egypte. Ce qu’il y a, par contre, ce sont des actions terroristes. En Egypte, tout le monde sait que les Frères musulmans sont au nombre de cinq cent mille à six cent mille. Parmi eux, il y a une centaine de milliers qui est armée. Ce sont ceux-là qui peuvent créer des troubles, non une guerre civile. D’ailleurs, dans les manifestations populaires, ceux qui arrêtent les Frères musulmans et les battent à plate couture, ce ne sont pas les forces policières, mais plutôt les manifestants eux-mêmes. Dans le quartier de Boulaq, quand une manifestation des Frères musulmans a voulu, le 30 juin, se déplacer, ce sont les gens de Boulaq qui leur ont barré la route et qui les ont véritablement, à coups de pierres, repoussés. Morsi avait menacé : « Si on me destitue, je vous promets la guerre civile ! » Il n’y en aura pas. Les médias occidentaux, hélas !, répètent de leur côté : « L’Egypte est divisée. » Si nous voyions en France vingt millions de manifestants contre le Front National et cinq cent mille pour, dirait-on que l’opinion est divisée ? C’est grotesque de parler d’opinion divisée en Egypte et de risque de guerre civile. Concernant ces groupes djihadistes, ils viennent de deux endroits. De l’ouest de la Libye. Depuis que les pays occidentaux ont « libéré » la Libye et l’ont détruite, ce pays, aux mains de seigneurs de la guerre, est devenu la base de tout ce qu’on veut. D’ailleurs, les actions contre le Mali et l’Algérie sont venues de Libye. De la même manière, l’armée vient d’arrêter dans le désert occidental un groupe djihadiste venu de Libye, armé de missiles sol-sol. Alors, évidemment, avec cela, ils peuvent créer des incidents relativement graves. L’autre source d’attaque des djihadistes est le Sinaï. Parce que les accords malheureux, dits de paix entre l’Egypte et Israël interdisent une installation importante de l’armée égyptienne au Sinaï, elle a droit – je ne sais plus – à sept cents hommes, portés peut-être à deux mille. Ceci est un chiffre très petit pour une province désertique aussi vaste et montagneuse de surcroît. C’est un peu comme l’Adrar des Ifoghas. Venus avec le soutien financier de certains pays du Golfe et avec la tolérance – pour le moins qu’on puisse dire – d’Israël, ces groupes ont une existence au Sinaï. Ils l’ont d’ailleurs démontré immédiatement par une démonstration violente à Al-Arich, qui est la capitale du nord du Sinaï.

    Vous venez de parler des groupes djihadistes. Sachant le caractère transnational de la violence salafiste, pensez-vous que l’armée égyptienne a les moyens d’y faire face ?

    Nous, en Egypte, sommes comme vous en Algérie. L’islam politique n’a pas disparu. Il est un peu derrière nous parce qu’il a démontré sa vraie face. Chez vous, il a coûté 100 000 personnes assassinées par les terroristes. Et l’armée algérienne a fini par avoir raison d’eux. En Egypte, ça n’a coûté qu’un pouvoir civil d’une année, mais désormais l’opinion est très claire en Egypte. Bien sûr, la grande masse des Egyptiens, comme des Algériens, restent des musulmans croyants et même les coptes chrétiens en Egypte sont généralement croyants. Cependant, ils ne croient plus du tout à l’islam politique. Ce que nous entendons dans les rues du Caire – j’y étais récemment – sans arrêt, c’est : « Ihna mouch ayzin islam el baqala » « nous refusons l’islam d’épicerie ». Mais, évidemment, il reste que nous sommes dans une société comme la vôtre, où il y a encore des gens qui n’ont pas encore compris. Et il y a, malheureusement, une base objective avec la misère et le désœuvrement des recrutements possibles. D’autant qu’ils peuvent recruter ailleurs, comme ce qui se passe en Syrie, où nous savons que tous ces groupes islamistes ne sont pas syriens et qu’il y a beaucoup de Tunisiens, d’Egyptiens, d’Afghans et de Turcs. De la même manière, ils peuvent toujours opérer. Je fais confiance aux forces de l’armée égyptienne qui sont capables de faire face avec succès à ces menaces, parce que, même si dans le haut commandement, certains peut-être qui ont été des alliés des islamistes ou qui avaient fait des calculs d’alliance avec eux dans le passé existent, une grande partie des officiers égyptiens sont avec le peuple égyptien contre Morsi. Pour ce qui est des moyens face à ce genre de situations, il n’est pas facile d’éradiquer d’un coup, d’autant, comme je le disais, qu’ils ont des bases objectives en Libye et dans les pays du Golfe.

    Les médias évoquent un deal conclu entre Morsi et les Américains qui consistait à céder 40% des territoires du Sinaï aux réfugiés palestiniens. En contrepartie, les Frères musulmans auraient empoché huit milliards de dollars. Qu’en est-il réellement ?

    Oui, cette information est exacte. Il y avait un deal entre Morsi, les Américains, les Israéliens et les acolytes riches des Frères musulmans de Hamas à Ghaza. Les Etats-Unis ont soutenu Morsi jusqu’au bout, comme ils ont soutenu Moubarak. Mais les pouvoirs politiques aux Etats-Unis sont, comme partout, réalistes. Quand une carte ne peut plus être jouée, ils l’abandonnent. Le projet de Morsi était de vendre 40% du Sinaï à des prix insignifiants non pas au peuple de Ghaza, mais aux richissimes Palestiniens de ce territoire, qui auraient fait venir des travailleurs de là-bas. C’était un plan israélien pour faciliter leur tâche d’expulsion des Palestiniens, en commençant par ceux de Ghaza vers le Sinaï d’Egypte de manière à pouvoir coloniser davantage et plus aisément ce qui reste de la Palestine, encore arabe de par sa population. Ce projet israélien a reçu l’approbation des Etats-Unis et, de ce fait, celle de Morsi également. Sa mise en œuvre avait commencé. L’armée est entrée en jeu et a réagi de manière patriotique, ce qui est tout à fait à son honneur, et a dit : « On ne peut pas vendre le Sinaï à quiconque, fussent-ils des Palestiniens et faciliter le plan israélien. » C’est à ce moment-là que l’armée est rentrée en conflit avec Morsi et les Américains

    Selon une étude récente, une gigantesque vague d’émigration d’Egyptiens aurait lieu vers les pays du Maghreb, dans les mois à venir. Y a-t-il des signes avant-coureurs d’un tel scénario ?

    Je ne sais pas d’où vient cette information. Il y a une pression migratoire très forte en Egypte comme dans tout autre pays arabe. En Egypte, il y a un chômage et une pauvreté qui sont énormes. Par conséquent, beaucoup de gens, surtout parmi les jeunes, mais pas seulement parmi les jeunes, quand ils ont l’occasion et la possibilité d’émigrer, partent n’importe où. Ils préfèrent par contre émigrer en Europe. Maintenant, les pays du Golfe, l’Irak et la Libye leur sont pratiquement fermés. Quant à la destination vers le Maghreb, je n’ai jamais entendu cette nouvelle et je ne sais pas ce que vaut cette étude.

    Propos recueillis par Mohamed El-Ghazi

    Source :histoireetsociete

  • Syrie : ça sent le gaz

    Les américains viennent de reconnaître qu’ils n’ont aucune preuve que Bachar el Assad ait donné l’ordre d’utiliser des armes chimiques. Hier soir, la porte-parole du gouvernement français affirmait avec aplomb et certitude que Bachar avait commis un crime contre l’humanité, avant de terminer son intervention en disant qu’il fallait quand-même en trouver les preuves... La confusion du monde augmente, et ce n’est pas une dynamique de paix. Trop de confusion produit des réactions violentes et pathologiques.

    La première guerre du gaz
    L’aveu des Etats-Unis est on ne peut plus clair : ils ne savent rien. « Les Etats-Unis, en fin de compte, tiennent donc le président Assad pour responsable de l'utilisation d'armes chimiques par son régime contre son propre peuple, d'où que soient venus les ordres ».
    Mais pourquoi cet acharnement contre le régime de Assad, alors qu’aucun gouvernant n’a réagi à la vidéo montrant un chef d’une brigade d’opposition arracher le coeur et le foie d’un soldat et les manger en direct ? Présenté il y a deux ans comme un gentil libérateur dans un reportage de propagande réalisé pour Arte, il appelle maintenant tous les djihadistes à faire de même avec tous les alaouites. La cruauté est-elle plus belle du côté d’Al Qaïda ? Pourquoi aller défendre ces gens-là ?

    Un article documenté explique les raisons d’Obama et de Hollande à vouloir intervenir en Syrie.
    Rappelons-nous les récents incidents verbaux entre Obama et Poutine. Derrière ces broutilles se trouve un enjeu considérable : la domination des ressources énergétiques du XXIe siècle, en particulier du gaz. La guerre de Syrie est la première guerre du gaz. Depuis 2009 on sait que le bassin du Levant, partie est de la Méditerranée entre l’Egypte et la Turquie, regorge de gaz de haute qualité et d’hydrocarbures. Les estimations actuelles font état de 9’700 milliards de m3 de gaz et de 3,4 milliards de barils de pétrole. Tout cela dort sous mer et terres. Israël et la Syrie sont promis à un avenir économique florissant. La Russie, alliée d’Assad, a aussi des milliards de m3 de gaz, qu’elle fournit à l’Europe par deux pipelines.
    La Russie en puissance montante

    L’un des pipelines passe par le sud de l’Europe et fait concurrence à un autre projet de pipeline, Nabucco, sans cesse remis, qui traverserait la Syrie et la Turquie. Mais la Syrie fait de la résistance et les russes ont pris le marché en premier. Résultat : les réserves de gaz du Moyen-Orient ne sont pas acheminées. Ce qui signifie : pas de dépôts dans les pays traversés, par de taxes pour ces mêmes pays. La Turquie fulmine. Elle veut retrouver sa domination d’antan mais n’a pas de ressources pour se financer.
    Les monarchies pétrolières, dont la haine des chiites (y compris des alaouites) est historique, veulent donc détruire la Syrie pour maintenir leur hégémonie économique et religieuse (la religion n’étant plus qu’un prétexte politique). La France et les USA sont leurs mercenaires. L’intervention en Syrie leur vaudra possiblement du pétrole à meilleur prix. On comprend la pression mise par François Hollande, qui aimerait trouver les moyens de financer la reprise économique en France pour tenter de sauver son quinquennat. Quant à Obama, si brillant quand il était candidat, il se révèle aujourd’hui d’une faiblesse complice. Complice avec les djihadistes. L’Amérique se fait doubler par la nouvelle Russie de Poutine et il tente de rattraper le coup comme il peut. La montagne flamboyante Obama accouche d’une souris effarée. Le gentil Hollande cachait, lui, un angoissé compulsif.
    La Palestine, c’est quoi ?
    Poutine a compris très vite que le gaz serait le pétrole du XXIe siècle. Il a misé sur cette ressource, avec succès. Il a placé ses pions, pris de court des tribus des pétromonarchies, rétabli la dignité de son pays et agi pour préserver la culture européenne et chrétienne contre la vague de démolition systématique que l’on constate en Europe. La tâche est immense, et si l’on pense à dans cent ans, les Pussy Riots sont peu de chose face à son ambition qui servira l’ensemble de son pays pour longtemps. Poutine est tout sauf un idiot, tout au plus un despote éclairé. Et il est un rempart contre la totale soumission à l’islam pétrolier et terroriste.
    Je recommande la lecture de cet article mis en lien plus haut, même s’il est un peu long. Il montre clairement les enjeux et intrications dans ce qui se passe en Syrie. Il laisse penser que la paix n’est pas prête d’être établie au Moyen-Orient, que les arabes de la région de Palestine, faussement érigés en peuple, ne sont qu’un prétexte à maintenir la confusion et à faire pression pour s’emparer du gaz israélien, et que les guerres internes à l’islam et aux dynasties régionales vont continuer durablement. Le Liban sera repris dans la guerre du gaz, la Turquie, Chypre. On peut aujourd’hui penser avec quelque raison que la situation en Syrie a été crée de toute pièces par les pétromonarchies, que les rebelles sont payés pour déstabiliser le pays avec l’aide des terroristes, et que la France et les États-Unis sont en accord avec ce plan.

     

    Un élément ressort aussi de ce conflit et de la guerre du gaz : personne ne croit aux énergies renouvelables. Elles ne sont visiblement pas assez rentables, pas prêtes, ou rendent les pays trop indépendants des gros producteurs. On comprend la volonté des Etats-Unis à utiliser le gaz de schistes, bientôt les hydrates de méthane côtiers, et à continuer à explorer la filière nucléaire. La guerre du gaz, qui est la suite de la guerre du pétrole, est une guerre de l’énergie. Aucune société ne survit durablement sans accès aux ressources énergétiques. Ceux qui les détiennent sont les maîtres du monde.

    hommelibre (son site)

    http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/syrie-ca-sent-le-gaz-140275

  • L'étranglement "démocratique" d'Assad

    Si avant le Printemps arabe certains se faisaient encore des illusions concernant l'engagement des USA et d'autres pays du monde "civilisé" pour un idéal humaniste, aujourd'hui elles sont définitivement dissipées, estime le journaliste Andreï Sidortchik cité par l'hebdomadaire Argoumenty i fakty lundi 26 août.
    La Libye et la Syrie, baignant dans le sang, en sont un parfait exemple. Les régimes qui existaient dans ces pays étaient bien plus souples, en termes de despotisme, que l'Arabie saoudite, le Qatar ou le Bahreïn. Pourtant, ces derniers n'ont été aucunement inquiétés par les Tomahawk des amateurs des droits de l'homme.
    Après le renversement et l'assassinat cruel de Mohamed Kadhafi sans aucune forme de procès, la Libye s'est transformée en plaie ouverte et la vie de ses citoyens est devenue un véritable enfer. Le gouvernement central n’a pas été rétabli et la population est devenue l'otage de la lutte incessante entre divers chefs de guerre. Les victimes civiles qui ont péri dans cet ouragan sanguinaire, sont innombrables.
    Et tout cela pourquoi ? Uniquement pour remplacer un Kadhafi insuffisamment loyal envers l'Occident par une figure plus agréable selon les anglo-saxons.
    Aujourd'hui, la situation se répète en Syrie. Il faut bien comprendre que les citoyens de ce pays ne sont pas tués par des terroristes internationaux mais par des diplomates respectables du département d'État américain et des ministères britannique et français des affaires étrangères (MAE).
    Car ces hommes aux chaussures impeccables se moquent du nombre de victimes de la guerre civile. Leur but : remplacer Bachar al-Assad par un homme plus loyal envers les puissances occidentales.
    La récente accusation des troupes gouvernementales syriennes d'avoir utilisé l'arme chimique contre des civils dans la banlieue de Damas est très révélatrice. Mais en dépit des efforts de l'opposition, le président al-Assad n'a pas l'intention de partir. Qui plus est, les derniers mois du conflit ont mis en évidence que malgré toutes les difficultés, les autorités syriennes étaient non seulement capables de résister à la pression des rebelles mais aussi de leur infliger des défaites.
    Il s'est avéré que les opposants étaient incapables de remplacer le gouvernement de Damas sans une ingérence militaire extérieure. Et cette intervention n'est possible que si les autorités syriennes utilisent l'arme chimique.
    Évidemment, al-Assad n’irait jusque-là que s'il était désespéré, condamné. Cependant, la situation témoigne du contraire et tout porte à croire que le désespoir est plutôt du côté des rebelles syriens.
    Et voici qu'une attaque chimique causant des centaines de victimes explose dans la banlieue de Damas, au moment même où les représentants de l'Onu arrivent dans le pays. Cette attaque est clairement défavorable pour al-Assad et très favorable pour l'opposition.
    Le fameux postulat des détectives est "Cui bono" ou "cherchez à qui profite le crime". Dans ces circonstances, il est facile de comprendre que l'opposition est le suspect idéal.
    Mais le corps diplomatique occidental ne fait pas partie des gens qui réfléchissent. Ce sont des exécutants. C'est pourquoi on annonce haut et fort que la responsabilité de l'armée gouvernementale ne fait pas l'ombre d'un doute et que tous les arguments sont réunis pour une intervention.
    Les forces armées américaines et des pays satellites commencent à se rapprocher des côtes syriennes pour plonger ce pays dans un chaos définitif, éliminer plusieurs dizaines de milliers de civils, condamner les survivants à la pauvreté et à l'anarchie - autrement dit faire passer les Syriens par le "chemin libyen".
    Et pourquoi tous ces mensonges infâmes, toutes ces victimes innocentes sont-ils nécessaires ? Uniquement pour remplacer un régime politique gênant. La devise des Jésuites "la fin justifie les moyens" est désormais gravée sur les drapeaux des diplomates occidentaux.

    http://fr.rian.ru/presse_russe/20130826/199112820.html

  • Tous ensemble affichons notre opposition à la guerre en Syrie.

    Affichez votre opposition à la guerre en Syrie en remplaçant votre photo de profil sur les réseaux sociaux par l’image ci-dessous :

     

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    Réaction de Marine Le Pen au discours de François Hollande. Syrie : Hollande choisit les islamistes.

    François Hollande a indiqué sa détermination à engager la France dans une intervention militaire américaine en Syrie qui s’avère désormais plus que probable, et imminente.

    C’est une décision précipitée, fondée sur des supputations (« Tout porte à croire » que c’est le régime qui a commis cet acte, selon ses propres termes) alors que la lumière n’a pas encore été faite sur les attaques chimiques commises en Syrie. Il y a quelques semaines, Carla Del Ponte, membre de la commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie, indiquait elle-même que les rebelles utilisaient de telles armes.
    L’expérience du passé aurait pourtant dû le faire réfléchir : chacun se souvient des manipulations américaines au sujet des armes de destruction massive en Irak qui en réalité n’existaient pas.

    C’est une décision qui inféode une nouvelle fois gravement la France aux États-Unis. Manifestement, François Hollande a choisi d’obéir aux injonctions américaines d’intervenir en Syrie, et de continuer à saper l’indépendance de notre pays, comme Nicolas Sarkozy l’avait fait lui aussi en choisissant d’intervenir en Libye. On est loin du refus salutaire de la France, en 2003, de s’engager auprès des Américains en Irak. On est loin d’une diplomatie forte et autonome, respectueuse du droit international.

    Mais c’est surtout une décision qui sera très lourde de conséquences dramatiques.
    D’abord parce qu’il s’agit, en attaquant le régime syrien, de soutenir des rebelles islamistes ; François Hollande a d’ailleurs annoncé son intention de les armer davantage. Là encore, l’expérience du passé ne semble servir à rien : Nicolas Sarkozy avait commis la même erreur en Libye, en contribuant à mettre au pouvoir les rebelles islamistes, avec les conséquences terribles que l’on sait aujourd’hui. La charia, la persécution des chrétiens de Syrie, voici ce qui attend ce pays si les États-Unis et la France interviennent. Il y a par ailleurs une contradiction majeure avec l’objectif poursuivi au Mali, qui était justement d’empêcher la prise de pouvoir par les islamistes : on arme ainsi d’un côté ceux-là même qu’on combat de l’autre.
    Ensuite, en frappant la Syrie, les États-Unis et la France risquent de mettre le doigt dans un terrible engrenage, la région étant une véritable poudrière, et la Russie, tout comme la Chine, faisant montre d’une véritable hostilité à toute intervention. Tout laisse penser que cette décision entraînera une escalade dans la violence.

    Décidément François Hollande en tous domaines commet toutes les erreurs.

    http://www.frontnational.com/2013/08/tous-ensemble-affichons-notre-opposition-a-la-guerre-en-syrie-nonalaguerreensyrie/

     

  • Quand les Etats-Unis voulaient tester l’effet du gaz sarin sur des soldats australiens...

    En Australie, un document secret défense vient d’être déclassé. Entre 1963 et 1966, les Etats-Unis ont demandé au gouvernement australien, en pleine guerre du Vietnam, de tester les effets de gaz neurotoxiques, y compris le gaz sarin, sur... des soldats australiens. Washington demandait également de ne pas révéler la nature des tests, pour éviter une réaction de la population. Délicate attention !

    Attention, cœurs sensibles et utopistes s’abstenir. The Australian publiait le 7 juillet un article à faire pâlir les plus fervents adeptes de la théorie du complot. La déclassification de documents conservés jusqu’ici sous le sceau du secret défense fait des vagues sur l’île-continent. Alerte au tsunami !

    De l’efficacité du sarin sur les soldats australiens

    Les Etats-Unis, dans les années 1960, avaient besoin de tester l’efficacité de ses gaz neurotoxiques, notamment le gaz sarin, qu’ils comptaient déployer au Vietnam. Peut-être par manque de main-d’œuvre locale, le secrétaire américain de la défense Robert McNamara demande donc en juillet 1963 au gouvernement australien de lancer un programme d’évaluation. Le document précise que 200 soldats devraient être utilisés dans les essais, et "seulement quatre à six auraient vraiment besoin de connaître tous les détails de l’opération".

    L’objectif de ces essais, totalement illégaux au regard du droit international, était d’évaluer l’efficacité d’agents neurotoxiques en situation de guerre, et notamment dans la jungle du Vietnam, où les combats redoublaient alors. En outre, le document conseille au gouvernement australien de cacher la véritable nature de ces essais, et d’évoquer, auprès du public, des tests d’équipements militaires. Histoire de ne pas effrayer inutilement les populations...

    Le gaz sarin est un de ces poisons foudroyants qui peut causer la mort quasi instantanément par simple contact avec la peau. On ignore aujourd’hui si les Australiens ont accédé aux demandes américaines. Ce que l’on sait, par contre, c’est que le gouvernement américain a, trois ans plus tard, fait une nouvelle demande pour des essais de gaz lacrymogènes. L’actuel ministre de la Défense australien, Joel Fitzgibbon, dans sa grande bonté, assure qu’une enquête va être ouverte et promet qu’"aucun essai de la sorte n’aura lieu à l’avenir". Les Australiens doivent se sentir rassurés.

    Robert McNamara, s’il était encore vivant, regretterait certainement

    L’ancien Premier ministre australien, Malcolm Fraser, qui a été ministre des Armées de 1966 à 1968, nie avoir eu connaissance de telles demandes des États-Unis. Il ajoute, connaissant bien Robert McNamara, que celui-ci regretterait certainement aujourd’hui cette demande. Peter Bailey, un conseiller de M. Holt, Premier ministre de l’époque, a déclaré que la demande des États-Unis a été prise au sérieux par le gouvernement australien et il croit se rappeler que le cabinet chargé d’y réfléchir était divisé sur la question.

    Il faut savoir qu’environ 1 000 soldats australiens avaient déjà participé à des essais de gaz moutarde dans le Queensland en 1942, à l’insu de leur plein gré. Et que des essais nucléaires britanniques, entre 1955 et 1963, à Maralinga en Australie du Sud, ont engendré de graves problèmes de santé pour les troupes présentes dans la région.

    Ce n’est pas la première fois que des documents déclassés mettent à jour des pratiques scandaleuses. En Angleterre, une loi a contraint le ministère de la Défense d’exhumer de ses archives des documents qui révèlent que Londres avait organisé et installé un programme de torture secret dans l’Allemagne occupée par les Alliés à l’été 1945. Aux Etats-Unis, des documents déclassés ont permis de faire le jour sur les pratiques de Monsanto, qui connaissant les méfaits du PCB sur la santé humaine vingt ans avant tout le monde, mais qui n’en a pipé mot. Ou encore que Prescott Bush, grand-père de son petit-fils, a fait sa fortune en commerçant avec le régime d’Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale. Etc.

    Et, à chaque fois, on se dit "c’était il y a cinquante ans, c’est loin, ça a changé". Mais chaque année qui passe voit son lot de nouveaux documents déclassés, et son lot de nouveaux scandales qu’on a déjà oubliés, avant même de les connaître. Et dans cinquante ans, on dira quoi ?

    http://mobile.agoravox.fr/actualites/international/article/quand-les-etats-unis-voulaient-41983

    Merci à  Fol2

  • Ali Shariati, une synthèse entre islamisme et nationalisme révolutionnaire

    Ali Shariati, une  synthèse entre islamisme et nationalisme révolutionnaire Le parcours de Ali Shariati (1939-1977) à poursuivi ses études de sociologie et d’histoire des religions à Paris. De retour en Iran, il sera tout exclu de l’université pour ses positions politiques. Tout en participant dès sa jeunesse au mouvement nationaliste dirigé par le Dr Mossadegh, Shariati fait partie du mouvement du renouveau islamique « Les adorateurs socialistes de Dieu ».
    Ainsi dès le départ, Shariati se distingue par une sorte de synthèse entre islamisme et nationalisme révolutionnaire. Il fut durant les années 60 et 70 le représentant de l’islamisme radical de gauche dans les rangs de la jeunesse iranienne. Son engagement politique lui a valu prison, torture et exil. Sa mort prématurée, en Angleterre, en 1977, à l’âge de quarante-quatre ans, dans des conditions suspectes, n’a jamais été élucidée mais de nombreux observateurs l’attribuent à la police secrète du Shah, la Savak. Elle fut en tous cas une grande perte pour le mouvement de renouveau islamique et plus généralement le mouvement de libération en Iran lorsqu’on sait combien ses positions auraient pu influencer les débats ultérieurs qu’a connus la révolution iranienne.
    Parti de positions national-révolutionnaires anti-impérialistes, Shariati a trouvé dans l’islam l’inspiration qui lui a permis de se façonner une conception indépendante à l’égard des deux blocs qui s’affrontaient durant la guerre froide. Bien avant son séjour d’études en France, Shariati s’est familiarisé avec les grands courants philosophiques qui pouvaient inspirer une résistance anticapitaliste comme le marxisme et l’existentialisme. Même lorsqu’il soulève leurs contradictions internes ou leur désaccord avec la conception islamique du monde, Shariati n’hésite pas à en emprunter une approche méthodologique, voire une analyse circonstanciée de certains phénomènes sociaux et politiques. Shariati ne s’est pas seulement intéressé au grands auteurs européens mais aussi à des auteurs qui ont été marqués particulièrement par l’expérience de la colonisation /décolonisation comme Frantz Fanon qu’il a traduit en persan.
    Pour Shariati, « l’intellectuel authentique » qu’il soit religieux ou laïc est celui qui se tient sur le champ de bataille intellectuel, social et politique pour le changement révolutionnaire : « Si tu n’es pas sur le champ de bataille, peu importe que tu sois à la mosquée ou au bar ». Chez Shariati, la libération ne dépend pas essentiellement de la renaissance de la pensée religieuse. Il s’agissait plutôt d’une reconstruction d’une « identité irano-islamique » . L’élément religieux et civilisationnel est solidairement lié aux autres éléments constitutifs de la société et de la nation iranienne.
    C’est ce facteur qui l’amène à considérer que le rôle de l’intellectuel musulman-laïc est aussi décisif que celui de l’intellectuel religieux membre du clergé dans le processus de changement révolutionnaire dans la mesure où l’intellectuel musulman-laïc est situé au point de contact conflictuel entre la société iranienne musulmane et le système de domination moderne. A cet égard, l’intellectuel musulman-laïc est le mieux placé pour exprimer les aspirations de la société musulmane et combattre en connaissance de cause les aspects oppressifs du système capitaliste moderne.
    C’est la prise de conscience du fait que la lutte de libération ne saurait ignorer le facteur culturel et religieux qui conduit Shariati à s’ouvrir à la dimension théologique. C’est ce qui fait écrire à John Esposito que « Shariati prêche ce qu’on peut appeler une théologie de la libération qui concilie une réinterprétation de la croyance islamique avec une pensée socio-politique moderne » (1). Sur l’initiative de Motahhari, Shariati rejoint l’association islamique « Huseynia Ershad » et participe à ses travaux de recherche et d’enseignement. Cependant, la participation de Shariati aux activités de cet institut ne l’a pas empêché de continuer à défendre ses positions originales, parfois en opposition à Motahhari lui-même.
    La principale originalité théologique de shariati fut l’introduction de certain acquis méthodologiques empruntés aux sciences sociales dans la critique historique des Ecritures. Les divergences théologiques et idéologiques avec Motahhari n’ont jamais altéré leur amitié et leur collaboration dans le cadre de cette association. L’ouverture de shariati ne s’arrête pas aux questions de méthode.
    Son rapport à la modernité et à l’occident rejoint la démarche sélective de Motahhari. La renaissance musulmane ne peut se passer de l’apport moderne occidental. Celui-ci est d’ailleurs présenté comme un acquis universel et non seulement limité aux pays qui l’ont initié : « La civilisation contemporaine est la plus grandiose des civilisations humaines...Apollo n’appartient pas en propre à l’Amérique, ni aux blancs ou aux noirs, mais bien à la civilisation humaine tout entière » (2). L’exigence de l’indépendance et de la renaissance nationale ne signifie pas l’isolement par rapport au monde. L’Europe ou l’occident ne peuvent être rejetés en bloc comme s’il s’agissait d’une doctrine monolithique : « La condamnation par un intellectuel de l’occidentalisation de sa société n’est légitime que s’il possède une connaissance approfondie de la culture et de la civilisation européenne, ainsi que de sa propre histoire, société, culture et religion ».
    Mais s’il fait la différence entre modernisation et occidentalisation, Shariati n’en met pas moins en garde ses compatriotes contre la tentation du mimétisme aveugle. Pour lui, la modernisation n’est pas un produit technique. Elle ne saurait par conséquent se limiter à une opération d’importation : « La civilisation et la culture ne sont pas de produits d’importation. Elles ne peuvent pas se déplacer comme un poste de télévision ou de radio ou bien un réfrigérateur, d’un endroit à l’autre et fonctionner à nouveau grâce à l’électricité. Elles exigent la préparation du terrain, le travail de la terre, patience, recherche, intelligence et vigilance de la part du cultivateur. Elles nécessitent la transformation de l’homme, de la pensée, la connaissance de l’environnement » (3)
    Shariati reprend la principale critique adressée par le réformisme musulman à la modernité occidentale, à savoir son glissement vers une civilisation « matérialiste », finalement en contradiction avec l’humanisme proclamé depuis la renaissance. Dans un texte aux accents marxiens, Shariati écrit : « Voulant échapper à l’oppression des puissants et des maîtres d’esclaves, l’homme se tourne vers les grandes religions et écoute les prophètes : Mais il ne souffre les combats et les martyres que pour devenir la proie des mages, des khalifes, des brahmanes, et, pire encore, du noir et mortel chaos de l’Eglise médiévale ... Des générations se sont battues et sacrifiées pour susciter une renaissance, pour mobiliser l’humanité dans la conquête de la science et de la liberté, afin d’être libérée de tout ce qu’elle a dû souffrir au nom de la religion ... Gagnée au libéralisme, l’humanité a choisi la démocratie à la place de la théocratie, comme clé de libération. Elle a été piégée par un capitalisme pur et dur dans lequel la démocratie s’est avérée aussi décevante que la théocratie. Le libéralisme se révèle un régime dans lequel la liberté n’existe que pour « les cavaliers » rivalisant de coups de main et de pillages » (4).
    Le processus de déshumanisation du capitalisme contemporain, fondé sur une logique d’exploitation, est inséparable de processus historique de déculturation d’où l’importance accordée à la marginalisation de la religion dans la vie sociale : « Sous prétexte d’attaquer le fanatisme, les puissances coloniales, ont, au début de leur histoire surtout, combattu la religion... Elles ont lancé des assauts contre la tradition, afin de produire un peuple sans histoire, sans racines, sans culture, sans religion, et sans plus aucune forme d’identité » (5). Il y aurait donc chez Shariati un rapport direct entre la tendance à l’exploitation générale du capitalisme d’une part et la tendance à la déculturation-despiritualisation de l’homme d’autre part, car des peuples sans histoire et sans culture sont plus facilement exploitables.
    Michael Amaladoss a fait ressortir cette corrélation en ces termes : « La relation d’injustice et d’inégalité entre les quelques puissants et la masse des démunis sans pouvoir représente une structure fondamentale de la société humaine à toutes les époques, bien que les moyens et les expression de cette relation de domination aient pu varier dans le temps...Shariati développe avec plus de détails les oppressions de l’impérialisme contemporain, avec la domination économique et l’effort pour faire des gens de simples consommateurs. Comme aiguillon pour ce processus, il y a une campagne de diffusion d’une culture matérialiste et uniforme. Corrélativement, il y a l’effort pour enlever aux gens leurs racines culturelles et religieuses dans leur propre tradition. Shariati sent combien arracher les gens à leurs racines culturelles revient à les priver de leur identité et de leur humanité, pour en faire des objets d’exploitation commode »(6).
    La théologie de libération de Shariati incorpore l’élément central de l’approche islamique qui considère que l’humanisme est impossible sans la dimension spirituelle constitutive de l’homme : « Le vrai humanisme est un ensemble de valeurs divines au cœur de l’homme, constituant son héritage moral, culturel et religieux ». Ceux qui voient une contradiction entre religion et libération ne saisissent pas la dialectique du Tawhid (l’unicité) en islam : l’adoration du dieu unique signifie rejet de tout shirk (associationnisme) et par conséquent le rejet de l’idéalisation de tout autre chose que dieu : la matière, l’argent, le pouvoir, etc. Par ailleurs le rapport des hommes au dieu unique fonde leur égalité radicale sur laquelle les théologiens musulmans de la libération devraient construire leur discours politique égalitariste.
    M.Amaladoss commente très justement cette dialectique du Tawhid à l’œuvre chez Shariati : « A l’affirmation du dieu unique, correspond au commencement une société unifiée dans l’égalité et la justice. Cette unité sociale une fois brisée en différentes classes et groupes, le polythéisme a fait son apparition dans les sphères religieuses. Ce qui signifie que combattre l’inégalité et l’injustice dans le monde devient un devoir religieux, parce que c’est en réalité s’attaquer au polythéisme et à l’idolâtrie » (7). Cependant, le rejet du polythéisme et de ses formes contemporaines ne conduit pas Shariati à tourner le dos à la civilisation matérielle et l’exigence de modernisation.
    L’islam permet d’affronter le monde mais n’admet aucune fuite du monde aussi injuste soit-il. Réalisme et spiritualisme ne s’excluent pas en islam. Shariati le rappelle avec force : « l’islam est une religion réaliste : il aime la nature, la force, la beauté, la richesse, l’abondance, le progrès et la satisfaction des besoins humains...plutôt que préoccuppée de métaphysique et de mort, sa production littéraire s’intéresse à la nature, la vie, le monde, la société et l‘histoire » (8).

    Mohamed Tahar Bensaada http://www.voxnr.com/cc/di_antiamerique/EFZZlZkpZpxnpaLSSb.shtml

    Notes

    Le titre est de la rédaction. Le premier paragraphe a été légèrement coupé sans en altérer le sens.
    (1) Cité par N.YAVARI-D’HELLENCOURT : Modernisation autoritaire en Turquie et en Iran, Paris, L’Harmattan, 1989, p. 89
    (2) Op.cit, p.97
    (3) Op.cit, p.98
    (4) Ali SHARIATI : Marxism and other western fallacies, Mizan press, Berkley,1980
    (5) Ali SHARIATI : What is to be done ? p. 31
    (6) Michael AMALADOSS : Vivre en liberté, Bruxelles, Lumen Vitae, 1998, p.190
    (7) Op.cit, p.188
    (8) Ali SHARIATI : What is to be done ? p. 43

  • Des centaines d'Européens se battent déjà en Syrie

    dont au moins 100 français

    ""Il y a plusieurs centaines d'Européens qui aujourd'hui se trouvent en Syrie, qui en sont revenus, qui veulent y aller", a affirmé le ministre de l'Intérieur, sur Europe 1/iTélé/LeMonde. "Il y a plus d'une centaine de Français ou de résidents en France, 110, 113, qui sont aujourd'hui en Syrie, un certain nombre d'entre eux sont revenus, ce qui rajoute à cette centaine, une dizaine d'entre eux sont morts là-bas", a-t-il détaillé.

    "La difficulté c'est qu'ils vont combattre un régime que nous condamnons nous-mêmes. Beaucoup combattent dans l'armée officielle de l'opposition, d'autres peuvent se retrouver dans des groupes jihadistes qui sont sur des listes d'organisations terroristes", a-t-il précisé."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/