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géopolitique - Page 803

  • Égypte : Le public occidental effrayé par le général Al-Sissi

    Alors que les Égyptiens soutiennent à 95 % le coup d’État militaire qui a renversé le président Morsi, la presse occidentale hurle au retour de la dictature et pleure les morts civils de la répression. Pour Thierry Meyssan, cette attitude trouve son origine dans l’émasculation des populations occidentales qui ont oublié les leçons de leurs aînés et pensent que tous les conflits peuvent trouver des solutions pacifiques.

    La presse aux États-Unis et en Europe fait cause commune contre le coup d’État militaire en Égypte et se lamente sur le millier de morts qui a suivi. Il est évident pour elle que les Égyptiens, qui ont renversé la dictature d’Hosni Moubarak, sont aujourd’hui les victimes d’une nouvelle dictature et que Mohamed Morsi, élu « démocratiquement », est le seul légitime à exercer le pouvoir.

     

    Or, cette vision des choses est contredite par l’unanimisme de la société égyptienne derrière son armée. Abdelfatah Al-Sissi a annoncé la destitution du président Morsi en présence des représentants de toutes les sensibilités du pays, y compris le recteur de l’université Al-Azhar et le chef des salafistes, venus l’approuver. Il peut se targuer d’être soutenu dans son combat par les représentants de 95 % de ses compatriotes.

     

    Pour les Égyptiens, la légitimité de Mohamed Morsi ne se mesure pas à son mode de désignation comme président, avec ou sans élections, mais au service qu’il a rendu ou pas au pays. Or, les Frères ont surtout montré que leur slogan « L’islam, c’est la solution ! » masquait mal leur impréparation et leur incompétence.

     

    Pour l’homme de la rue, le tourisme s’est raréfié, l’économie a régressé, et la livre a chuté de 20 %.

     

    Pour les classes moyennes, Morsi n’a jamais été élu démocratiquement. La plupart des bureaux de vote étaient occupés militairement par les Frères musulmans et 65 % des électeurs se sont abstenus. Cette mascarade a été couverte par les observateurs internationaux dépêchés par les États-Unis et l’Union européenne qui soutenaient la Confrérie. En novembre, le président Morsi a abrogé la séparation des pouvoirs en interdisant aux tribunaux de contester ses décisions. Puis, il a dissous la Cour suprême et révoqué le Procureur général. Il a abrogé la Constitution et en a fait rédiger une nouvelle par une commission nommée par lui, avant de faire adopter cette loi fondamentale lors d’un référendum boycotté par 66 % des électeurs.

     

    Pour l’armée, Morsi a annoncé son intention de privatiser le canal de Suez, symbole de l’indépendance économique et politique du pays, et de le vendre à ses amis qataris. Il a débuté la vente des terrains publics du Sinaï à des personnalités du Hamas afin qu’ils transfèrent en Égypte les travailleurs de Gaza et permettent ainsi à Israël d’en finir avec sa « question palestinienne ». Surtout, il a appelé à entrer en guerre contre la Syrie, avant-poste historique de l’Égypte au Levant. Ce faisant, il a mis en danger la sécurité nationale qu’il lui revenait de protéger.

     

    Cependant, le problème de fond des Occidentaux face à la crise égyptienne reste le rapport à la violence. Vu de New York ou de Paris, une armée qui tire à balles réelles sur des manifestants est tyrannique. Et la presse de souligner, pour ajouter à l’horreur, que nombre de victimes sont des femmes et des enfants.

     

    C’est une vision émasculée des rapports humains où une personne serait prête à débattre parce qu’elle serait désarmée. Mais le fanatisme est un comportement qui n’a aucun rapport avec le fait d’être armé ou pas. Les Occidentaux ont pourtant affronté ce problème il y a 70 ans. À l’époque Franklin Roosevelt et Winston Churchill firent raser des villes entières, comme Dresde (Allemagne) et Tokyo (Japon), dont la population civile était désarmée [1]. . Ces deux leaders ne sont pas considérés pour autant comme des criminels, mais sont célébrés comme des héros. Il était évident et indiscutable que le fanatisme des Allemands et des Japonais rendait toute solution pacifique impossible

     

    Les Frères musulmans sont-ils des terroristes et doivent-ils être vaincus ? Toute réponse globale serait erronée car il existe de nombreuses tendances au sein de la Confrérie internationale. Cependant, leur bilan parle de lui-même : ils ont un lourd passé de putschistes dans de nombreux États arabes. En 2011, ils ont organisé l’opposition à Mouamar el-Kadhafi et ont profité de son renversement par l’Otan. Ils continuent la lutte armée pour s’emparer du pouvoir en Syrie. Concernant la Confrérie en Égypte, le président Morsi a réhabilité les assassins de son prédécesseur Anouar el-Sadate et les a libérés. Il a également nommé gouverneur de Louxor le second du commando qui y massacra 62 personnes, principalement des touristes, en 1997. En outre, durant le simple appel à manifester des Frères pour le rétablissement de « leur » président, ils se sont vengés en brûlant 82 églises coptes.

     

    La répulsion des Occidentaux pour les gouvernements militaires n’est pas partagée par les Égyptiens, seul peuple au monde à avoir été exclusivement gouverné par des militaires –à l’exception de l’année de Morsi– durant plus de 3 000 ans.

     

    Source : Al-Watan (Syrie)

    [1] Videos : Dresde, Tokyo

  • Syrie : Hollande à la remorque des Américains avec la complicité du pays légal

    Communiqué : C’est avec la plus grande inquiétude que l’Action française voit François Hollande se ranger aux côtés des Etats-Unis dans la volonté d’engager une intervention militaire en Syrie en vue de "punir" l’Etat syrien.

    Alors qu’aucun élément objectif ne permet d’attribuer à l’Etat syrien l’emploi d’armes chimiques contre son peuple , cette "nouvelle guerre pour le droit" rappelle trop les prétextes fallacieux ayant servi à justifier les agressions contre la Serbie et contre l’Irak pour que l’Action française ne condamne pas une politique va-t-en guerre contraire à la souveraineté d’un Etat, à l’équilibre déjà précaire du Proche-Orient, aux bonnes relations internationales de la France, notamment avec la Russie, et aux intérêts fondamentaux du pays.

    Manifestement, les leçons afghane et libyenne n’ont servi de rien au pays légal.

    Conformément à sa longue tradition atlantiste, et afin de détourner l’opinion française des graves soucis de l’heure (insécurité, réforme des retraites, situation économique, politique migratoire offensive), le gouvernement socialiste se lance dans une aventure dont l’onde de choc risque d’atteindre rapidement la France.

    Il appartient à la diplomatie d’imposer en Syrie une solution politique, la seule à même de mettre un terme à un conflit dont les ressorts fondamentaux n’ont aucun rapport avec le respect des droits de l’homme.

    L’Action Française http://www.actionfrancaise.net/craf/?Communique-Syrie-Hollande-a-la

  • Comité de Lépante : NON à l’intervention française en Syrie !

    COMMUNIQUÉ du Comité de Lépante
    Dans la situation confuse et terrible qui est celle de la Syrie, où les ennemis et les amis sont indissociables, où ils le sont tour à tour, et où chacun peut avoir commis l’attaque chimique servant de prétexte à l’opération militaire en préparation, le comité de Lépante s’élève :
    Contre l’engagement de la France aux cotés des combattants d’Al Quaïda que nous combattons au Mali.
    Contre l’insupportable compagnonnage qui s’en suivrait avec des tueurs d’enfants et de chrétiens opérant en Syrie en se drapant dans les oripeaux d’une liberté qu’ils n’accordent pas à leurs victimes civiles qu’ils tuent sauvagement.
    Contre le dévoiement de notre Armée au service d’une administration américaine présidée par Barak Hussein Obama, soutien des Frères musulmans, et attelée à la destruction des États-Unis et de l’Europe.
    Contre le risque de voir des nations européennes ou d’origine européenne et chrétienne comme les USA, la France, l’Angleterre et la Russie s’opposer ou se détruire au profit de la barbarie musulmane des pays du golfe et du Moyen Orient en général.
    Contre les dépenses invraisemblables que cette expédition va entraîner pour un pays exsangue et dont le taux de chômage est au plus haut.
    Dans cette opposition à la guerre stupide qui menace, le Comité de Lépante rejoint Résistance Républicaine dans son appel à manifester devant les mairies et souhaite qu’un rassemblement national se tienne dans les plus brefs délais.
  • Nécessaire démondialisation car impossible mondialisation par le haut !

     

    Par Marc Rousset, écrivain, économiste, auteur de « La Nouvelle Europe Paris-Berlin-Moscou »

    « Plutôt que la démondialisation, la mondialisation par le haut ! « Tel est le titre d’une chronique irréaliste du Professeur Emmanuel Combe à l’Université de Paris-I dans le Figaro du mardi 1er Novembre qui revient en fait à défendre le libre échange mondialiste ! Que Madame Laurence Parisot du MEDEF et Monsieur Maurice Levy dans son rapport du B20 à Cannes défendent cette contre-vérité, cela est compréhensible car ils ne font que défendre les stock options de l’oligarchie managériale ainsi que les profits des multinationales dans les pays émergents, mais qu’un Professeur défende ces thèses par manque de bon sens et favorise donc le chômage en France ainsi que la désertification industrielle, c’est triste !

     

    Les défenseurs du libre échange mondialiste et de la mondialisation par le haut ne font que reprendre en fait la vieille antienne que l’on nous rabâche depuis 30 ans comme quoi, à nous les Européens, l’innovation , les produits sophistiqués propres à haute valeur ajoutée et aux pays émergents les produits polluants de faible intérêt technologique . Tandis que la France attend en vain le messie salvateur de l’innovation depuis 30 ans ,Saint Thomas ,lui, constate qu’elle déjà perdu en réalité pendant cette période 3 millions d’emplois industriels  ! Faudra t-il, après déjà avoir laissé partir tant de technologie et de savoir faire d’une façon irréversible que l’on attende encore quelques années pour reconnaitre trop tard ces mensonges et ces inepties ? Faudra t-il le désert industriel bien réel et presqu’absolu de l’Hexagone pour reconnaître la stupidité et la vanité de ces thèses ?

     

    Aujourd’hui 78% des embauches en France se font en CDD ! Le taux de chômage n’a jamais été aussi élevé en Europe avec son plus haut historique de 10,2% ! Quant à l’Allemagne, il ne faut pas oublier que 60% de ses exportations sont réalisées en Europe et que l’excédent de ses exportations vient de son « Mittelstand » industriel avec des niches spécialisées, des machines outils, et surtout avec ses voitures haut de gamme ; ces dernières , fabriquées aujourd’hui en Allemagne , sont exportées en Chine  et dans les pays émergents, mais elles sont appelées demain à être fabriquées dans ces pays. A moyen terme, le numéro un mondial de la voiture haut de gamme, l’allemand BMW, veut produire autant de véhicules en dehors de son pays d’origine , notamment en Chine, aux Etats-Unis et au Brésil qu’à l’intérieur , a déclaré Frank-Peter Arndt, son directeur de la production à la revue Automotive News Europe.BMW produit actuellement 58% de ses voitures en Allemagne contre 70% en 2002. L’Allemagne ne sera que le dernier des pays européens à demander la fin du libre échange mondialiste , mais son tour viendra inexorablement car les Chinois un jour fabriqueront les machines outils, les voitures haut de gamme et les exporteront aussi en Allemagne !

     

    De même arrêtons de croire comme des benêts et de prendre pour argent comptant les dernières déclarations du Président Sud- coréen Lee Myung-bak ,en vue du G20 à Cannes , comme quoi le « protectionnisme conduit à la récession » !Cela est peut être vrai pour la Corée et la Chine , mais certainement pas pour l’Europe ! Les Chinois devront de toute façon dans un avenir immédiat acheter de Airbus ou des Boeing et tant pis si demain l’ industrie du luxe des parfums, des foulards et des sacs en cuir qui repose uniquement sur le bluff imaginaire du Marketing ,suite à des dépenses colossales publicitaires et non pas dans la valeur industrielle ajoutée des fabrications (moins de 10% ou de 5% de la valeur du produit pour les parfums , comme l’a très bien montré Capital dans son numéro d’octobre 20II) ne vend plus en Chine ou au Japon. Mais la France recommencera à fabriquer, ce qui est beaucoup plus important des espadrilles dans le pays basque, des chaussures à Romans, des produits textiles dans le Nord et dans les Vosges , et des biens de consommation durables.

    Il faut donc arrêter de rêver et pour parodier De Gaulle « cesser de sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l’innovation, l’innovation ! ». Il faut arrêter de croire que le seul mot innovation va suffire à nous guérir de tous nos malheurs. La Chine vient de réussir son premier rendez-vous spatial ! China Aviation Industry Corp, après avoir lancé l’avion régional ARJ-21 de 80 places, compte fabriquer un avion de 150 places pour rivaliser avec l’A320 et le Boeing 737.Un ordinateur sur deux vendus dans le monde porte le label chinois qui ne concerne plus seulement les tee-shirts. Un des derniers slogans chinois « Chuangxin !» : « Innovation ! » du Parti communiste chinois avait pour but de transformer le pays « d’une Chine qui fabrique en une Chine qui innove », ce qui devrait finir par ouvrir les yeux des naïfs. La part du « high tech » dans les exportations chinoises est de 30% et, depuis 2004, la Chine est le premier exportateur mondial de nouvelles technologies devant les Etats-Unis ! La Chine non seulement copie, mais innove avec des dépenses de recherche et développement en augmentation de 20% par an qui ont dépassé celles du Japon et se situent au deuxième rang mondial derrière les Etats-Unis. 7,1 millions d’étudiants en science, médecine et ingénierie en 2004, 750 centres multinationaux de recherche et 1731 universités en 2007, 45 milliards de dollars en 2010 et 113 milliards de dollars en 2020 pour la recherche ! Le discours sur la salutaire spécialisation dans l’économie de l’immatériel pour les pays de la « vieille Europe » n’a donc aucun sens.

    Un très grand nombre d’Européens, crétinisés par les médias, établissent très souvent la comparaison entre le protectionnisme et la ligne Maginot, croyant ainsi mettre très rapidement un terme aux discussions avec leur interlocuteur, essayant de lui faire comprendre que la messe est dite ! Or, à la réflexion , la ligne Maginot en mai 1940 n’a pas été prise et a parfaitement joué son rôle ! La seule véritable erreur a été de commettre sur le plan militaire le même pêché de naïveté qu’aujourd’hui sur le plan économique, à savoir de respecter la neutralité de la Belgique et de ne pas écouter De Gaulle avec ses divisions blindées mécanisées, tout comme l’on respecte encore les bobards libre-échangistes ! La véritable erreur a été ne pas achever la construction de la ligne Maginot jusqu’à Dunkerque pour éviter la trouée de Sedan, dont l’équivalent économique actuel serait le rétablissement de la préférence communautaire avec des droits de douane ! L’Allemagne de la « Blitzkrieg » avait aussi en 1939 sa ligne Maginot défensive , la ligne Siegfried, qui a parfaitement joué son rôle fin 1944-début 1945 ! S’il faut être offensif, innovateur et essayer de prendre des marchés à l’exportation, il faut donc aussi savoir se défendre économiquement !

    Bref, il y a ceux qui attendent le désert industriel le plus complet pour reconnaître, mais trop tard qu’ils se sont trompés, tout comme ceux qui attendent le début des violences et une guerre civile inexorable d’ici une vingtaine d’années pour reconnaître que l’immigration extra-européenne est une grave erreur ! Un peu de bon sens, de courage, d’honnêteté, de réalisme et d’intelligence pragmatique pour ne pas laisser « crever » les classes moyennes et le peuple de France, voila ce dont ont besoin d’une façon urgente l’UMPS ainsi que les lâches et stupides élites françaises !

    http://www.scriptoblog.com/index.php/blog/economie/749-necessaire-demondialisation-car-impossible-mondialisation-par-le-haut

  • « Ils ont dit la vérité. Ils seront exécutés. » ✻

    « En ces temps d’imposture universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » G. Orwell.
    Polémia a reçu d’un correspondant étranger un texte émanant d’un essayiste britannique qui illustre parfaitement ce qui se passe aujourd’hui au sujet de la Syrie. Une fois encore, avec des desseins non avoués, les grands de ce monde, dans la plus profonde hypocrisie, s’érigent en shérifs planétaires, lancent leurs accusations sans la moindre preuve et se convainquent de « punir » un chef d’Etat souverain sans même attendre le résultat de la commission d’enquête onusienne. La dite commission a reçu pour mission de découvrir qui de Bachar Al-Assad ou des rebelles sont les auteurs de l’attaque chimique du 21 août. Le cynisme de Messieurs Hollande et Fabius est incommensurable. Peu leur chaut le résultat de l’enquête onusienne, pour eux, il n’y a aucun doute : le coupable c’est Bachar El-Assad. Or si la réalité peut être tout autre, le prétexte est bon pour détruire la Syrie comme ont été détruits l’Irak et la Libye.
    Dans son article, Joseph Couture analyse les motivations profondes de Manning, Assange et Snowden, mais ils ne sont plus en état de révéler les véritables mobiles d’Obama, de Cameron, de Hollande, suivis de Merkel et consorts. Ils ont été définitivement muselés.
    Nous produisons ci-dessous la traduction du texte de Joseph Couture.
    Polémia
    Trois héros, une erreur.
    Dans quel piège le soldat Bradley Manning, Julian Assange et Edward J. Snowden sont-ils tombés tous les trois ? C’est d’avoir cru que, d’une certaine manière, le simple fait de dévoiler une injustice aurait une sorte de pouvoir correcteur magique et inhérent.
    Chacun d’entre eux avait dû croire, de tout son cœur, que si seulement les gens savaient « la vérité », les choses changeraient. Ce n’est pas vrai.
    L’histoire récente a prouvé que, en réalité, c’est le contraire qui est vrai. Ensemble, Bradley Manning et Julian Assange ont révélé les crimes de la machine de guerre américaine en Irak. Sans doute cette action est-elle l’une des raisons principales pour lesquelles les Américains ont mis fin au conflit. Ces dénonciateurs auraient pu partir « la tête haute », mais ils ont été contraints de le faire en plein milieu de la nuit, la queue entre les jambes.
    Quelles ont été les conséquences de la révélation au monde de ces crimes? En gros, la guerre est plus ou moins oubliée et passée par pertes et profits, comme une grosse boulette, au lieu d’être vue comme l’atrocité qu’elle a vraiment été.
    Aucune personne de quelque envergure n’a été tenue pour responsable de quoi que ce soit et tout un tas d’entrepreneurs militaires se sont enrichis. Le prix qu’ont payé Manning et Assange a été la perte de leur liberté à jamais. Manning ne verra probablement plus jamais la lumière du jour maintenant qu’il a été condamné pour espionnage pour avoir révélé les crimes commis par les vrais criminels. Assange aura de la chance si son pire destin reste de ne jamais plus quitter les limites de l’ambassade de l’Equateur.
    Et puis, il y a d’autres exemples où l’on constate un accroissement de la « prise de conscience du public ». Comme quand les Américains ont pris conscience du fait que leur gouvernement enlève régulièrement des gens partout dans le monde et les envoie dans des pays tiers pour y être torturés. La conséquence de tout cela n’a été qu’une question de sémantique. Ils ont présenté leurs péchés sous une autre forme pour qu’ils sonnent mieux. En effet, les « méthodes d’interrogatoire renforcées » et les « extraditions extraordinaires » sonnent vraiment beaucoup mieux que les tortures et les enlèvements. Une fois le vocabulaire nettoyé, les gens ont commencé à en parler ouvertement. On a même vu des membres du Sénat américain appeler publiquement à torturer le survivant et suspect des attentats de Boston. Ce dernier est un garçon qui, en tout cas, est toujours citoyen américain et innocent jusqu’à preuve du contraire. Mais être citoyen du plus grand pays de la Terre ne semble pas beaucoup compter aujourd’hui.
    Et voilà que maintenant on discute ouvertement du programme américain des drones visant des individus (y compris des Américains) pour les assassiner sans le moindre procès, sans la moindre surveillance ou sans la moindre responsabilité.
    Il fut un temps où il y eut de grandes controverses, au moment où ces histoires ont éclaté. Maintenant, c’est banal, une routine que beaucoup acceptent comme quelque chose de normal. Arrive Edward Snowden, un jeune idéaliste qui pensait que le fait de révéler le système orwellien de surveillance dans lequel nous vivons en provoquerait en quelque sorte la fin. Ses actes ont certainement fait couler beaucoup d’encre. Il y a eu une quantité considérable de discussions sur les capacités exactes et l’ampleur des projets menés actuellement dans le monde entier.
    Quel en a été le véritable résultat ? Les gens ont été très sensibilités, c’est sûr. Mais cette sensibilisation n’a pas apporté le changement espéré par Snowden. Au contraire, elle a apporté une indifférence à grande échelle et une résignation défaitiste chez le public américain majoritairement apathique.
    Maintenant, comme l’avait voulu Snowden, tout le monde sait la vérité – et on n’en a pas tenu compte. Ce qui est presque toujours le cas.
    Ah, si ! Il y a une chose sur laquelle vous pouvez compter : ils qualifieront le messager de traître et le pourchasseront jusqu’au bout du monde.
    On connaît la célèbre citation : « En ces temps d’imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire ». Ici nous avons trois révolutionnaires qui ont un simple et unique but : ils voulaient que le monde sache la vérité sur ce qui était fait en leur nom. Ils espéraient sûrement du fond du cœur que la justice suivrait. Cela n’a pas été le cas. Prenez-moi pour un cynique, mais je pense que cela ne se produira pas.
    Ce qui résulte de leur courage, c’est l’aggravation des crimes réels grâce à la complaisance du public.
    Ces hommes ont eu autant d’impact qu’il était possible de l’espérer.
    Mais, semble-t-il, cet impact n’a eu absolument aucun impact.
    Joseph Couture
    Auteur londonien
    Collaborateur de l’agence QMI
    8/08/2013
    Traduction par René Schleiter pour Polémia
    ✻ Guy Beart
    http://www.polemia.com/ils-ont-dit-la-verite-ils-seront-executes-guy-beart/

    Titre original : Couture: Whistle-blowers like Snowden are turned into

  • Manœuvres d’été autour du chaudron égyptien

    Ex: http://www.dedefensa.org
    On peut d’abord se référer à deux textes publiés sur ce site, le 17 août 2013 et le 19 août 2013. En les rapprochant, voire en les rassemblant, on peut déjà disposer d’indices sérieux pour annoncer le développement que nous allons proposer ici. Il s’agit nécessairement d’une spéculation mais qui nous semble correspondre à de grandes tendances, donc présentant une cohérence qui justifie de la développer. Même si cette spéculation concerne essentiellement la communication, elle a toute son importance, à la mesure de l'importance du système de la communication dans l'évolution des situations.
    • D’un côté, il y a le constat jusqu’ici en constant renforcement d’une considérable inconsistance de la politique égyptienne (et moyenne-orientale) des USA. On peut même parler, à ce stade, d’une dissolution passive de cette politique, et par conséquent d'une érosion accélérée de l’influence US avec la mise en question des liens de coopération entre les USA et l’Égypte. A ce stade, on ne peut rien avancer d’assuré mais on est tout de même conduit à constater que la tendance est déjà affirmée sur la durée, qu’elle correspond à une tendance générale de la politique US, à une situation politique à Washington, voire au caractère d’un homme (Obama), tout cela d’ailleurs s’additionnant. Comme l’on sait (le 17 août 2013), les militaires égyptiens s’en sont avisés, tandis que le sentiment général en Égypte est clairement antiaméricaniste (voir le 7 août 2013). Comme l’on sait également, le grand sujet au cœur de la “politique égyptienne” des USA, c’est l’aide militaire US à l’Égypte et son éventuelle suspension ou suppression, qui gagne de plus en plus de partisans. Daily Beast du 20 août 2013 affirme même que l’administration Obama a “discrètement” décidé de “suspendre” l’aide US à l’Égypte sans pourtant nommer “coup” la prise de pouvoir des militaires (ce qui obligerait légalement à une suppression officielle de cette aide) ; cette affirmation (suspension de l’aide) étant plus ou moins mollement démentie par la Maison-Blanche, qui continue pourtant son exploration sémantique du mot “coup”... (Le constat ici est qu’avec Obama la maxime “pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué” est toujours respectée, le processus d’examen et de décision concernant le maintien ou pas de l’aide militaire ressemblant de plus en plus à une farce burlesque filmée au ralenti. L'absence de réalisation de cette perception catastrophique de sa politique par l'administration Obama est un phénomène psychologique remarquable, qui tient de l'autisme pour sa manifestation.)
    • Devant cette incertitude de la position US, avec la perte d’influence considérable que cela entraîne, des rumeurs se sont développées à partir de la visite impromptue de Sultan Bandar, le chef du renseignement saoudien à la carrière mouvementée, à Moscou, le 31 juillet, avec 4 heures d’entretien avec Poutine à la clef. On a signalé, en nous attachant à la question des armements (voir le 19 août 2013), quelques-unes de ces rumeurs, affirmations semi-officielles et démentis qui le sont également ; et l'on a observé combien cette idée d’une certaine dynamique de consultation entre l’Arabie et la Russie, et encore plus à propos de l’Egypte que de la Syrie, avait la vie dure. La citation venue de Egyptian Independent ou/et (?) de DEBKAFiles sur le sujet d’une réunion convoquée par Poutine qui aurait eu lieu le 15 ou le 16 août à Moscou, est reprise dans nombre de textes («Putin had called an extraordinary session in the Kremlin to put “all Russian military facilities ‘at the Egyptian military's disposal.’” The report, which cited several sources without providing any further details about them, also said that “Putin will discuss Russian arrangements for joint-military exercises with the Egyptian army.”»)
    • Justement, le site DEBKAFiles, qui alterne le pire et le meilleur, des narrative de circonstance à certaines indications intéressantes, a montré depuis des mois une constance réelle et bien documentée dans l’appréciation qualitative de la politique russe au Moyen-Orient, en Syrie certes mais aussi, depuis quelques temps, vis-à-vis de l’Égypte et là aussi en connexion avec l’Arabie. Dans une récente nouvelle, le 19 août 2013, DEBKAFiles explique la position d’Israël, favorable certainement aux militaires égyptiens mais dans une mesure très contrainte qui n’engage en rien l’avenir, avec une coopération strictement limitée à la lutte antiterroriste dans le Sinaï. («On Saturday, Aug. 17, El-Sisi remarked “This is no time to attack the US and Israel, because our first priority is to disband the Muslim Brotherhood.” Jerusalem found this remark alarming rather than comforting, noting that he made no promises about the future.») DEBKAFiles explique que la campagne en cours pour inciter le bloc BAO à soutenir les militaires selon le thème “les militaires ou l’anarchie” est essentiellement le fait, non d’Israël, mais de l’Arabie et des UAE, à l’instigation de Prince Bandar, et cela accordant une part importante de l’argument à la possibilité d’un tournant pro-russe de l’Égypte si ce soutien ne se manifeste pas... (Et tournant pro-russe de l'Arabie également...)
    « Saudi Arabia and the United Arab Emirates – not Israel – are lobbying the West for support of the Egyptian military. Their campaign is orchestrated by Saudi Director of Intelligence Prince Bandar Bin Sultan - not an anonymous senior Israeli official as claimed by the New York Times, DEBKAfile’s Middle East sources report. The prince is wielding the Russian threat (Remember the Red Peril?) as his most potent weapon for pulling Washington and Brussels behind Egypt’s military chief Gen. Abdel-Fattah El-Sisi and away from recriminations for his deadly crackdown on the Muslim Brotherhood.
    « The veteran Saudi diplomat’s message is blunt: Failing a radical Western about-turn in favor of the Egyptian military, Cairo will turn to Moscow. In no time, Russian arms and military experts will again be swarming over Egypt, 41 years after they were thrown out by the late president Anwar Sadat in 1972. Implied in Bandar’s message is the availability of Saudi financing for Egyptian arms purchases from Moscow. Therefore, if President Barack Obama yields to pressure and cuts off military aid to post-coup Cairo, America’s strategic partnership with this important Arab nation may go by the board.
    « It is not clear to what extent Russian President Vladimir Putin is an active party in the Saudi drive on behalf of the Egyptian military ruler. On July 31, during his four-hour meeting with Prince Bandar, he listened to a Saudi proposition for the two countries to set up an economic-military-diplomatic partnership as payment for Russian backing for Cairo. [...]
    « ... From Israel’s perspective, the Bandar initiative if it takes off would lead to the undesirable consequence of a Russian military presence in Egypt as well as Syria. This would exacerbate an already fragile - if not perilous situation – closing in on Israel from the south as well as from the north.»
    • Parmi d’autres commentaires qui vont dans le même sens, on notera celui de “Spengler”, le célèbre commentateur pseudo-incognito de ATimes.com, le 19 août 2013. “Spengler” ne déteste pas de se citer lui-même et il est attentif à suivre les grandes tendances de la politique générale d’une façon musclée. La situation américaniste ne lui a pas échappé, et sa description de l’extraordinaire “désordre paralysée“, de la formidable “impuissante puissance” du pouvoir américaniste à Washington n’est pas si mal vue. “Spengler” en déduit qu’il faut bien que d’autres prennent en charge ce que les USA ne sont plus capable d’assumer en aucun cas, – et, à son tour, il corrobore la connexion Russie-Arabie.
    « Other regional and world powers will do their best to contain the mess. Russia and Saudi Arabia might be the unlikeliest of partners, but they have a profound common interest in containing jihadist radicalism in general and the Muslim Brotherhood in particular. Both countries backed Egypt's military unequivocally. Russia Today reported August 7 that “Saudi Arabia has reportedly offered to buy arms worth up to $15 billion from Russia, and provided a raft of economic and political concessions to the Kremlin - all in a bid to weaken Moscow's endorsement of Syrian President Bashar Assad. »
    « No such thing will happen, to be sure. But the Russians and Saudis probably will collaborate to prune the Syrian opposition of fanatics who threaten the Saudi regime as well as Russian security interests in the Caucasus. Chechnyan fighters - along with jihadists from around the world - are active in Syria, which has become a petrie dish for Islamic radicalism on par with Afghanistan during the 1970s... »
    Plus loin, “Spengler”, qui met également en scène la Chine pour nous proposer la vision surréaliste d’une alliance Moscou-Ryad-Pékin pour policer le Moyen-Orient, développe un raisonnement analytique pour montrer que, contrairement aux analyses ossifiées des experts du bloc BAO, la Russie est en bonne voie de renaissance et représente une puissance en pleine activité et pleine possession de ses moyens. Tout cela va dans le sens du courant général esquissé ici et là pour avancer l’hypothèse d’un changement de responsabilité dans le contrôle des affaires moyennes-orientales, qui pourrait effectivement se réaliser à l’occasion de la crise égyptienne où le bloc BAO se retrouve paralysé dans l’habituel dilemme qui, dans le brouhaha de sa rhétorique interne et de ses débats de communication, le conduit à considérer les deux options d’une politique comme aussi détestables l’une que l’autre. Ainsi les pays du bloc BAO, à l’image du Washington d’Obama, ne parviennent-il pas à se décider entre la condamnation décisive de la répression des Frères au nom de la sauvegarde d’une “démocratie” bien incertaine et le soutien affirmé aux militaires au nom de l’espoir du rétablissement d’un “ordre” bien suspect.
    Mais cette paralysie renvoie moins à la difficulté du choix, quelle qu’en soit le justesse, qu’à la déliquescence interne du bloc BAO. Le cas extraordinaire des hypothèses qui sont soulevées dans ces rumeurs et ces diverses appréciations semi-officielles, se trouve dans ceci qu’on est conduit à se trouver obligés de constater que la monarchie archi-pourrie et déliquescente des Saoud s’avère finalement moins paralysée, moins ossifiée en un sens, que les pays du bloc BAO. Quant à la Russie, qu’on puisse envisager sans s’en étonner vraiment qu’elle-même puisse envisager de telles voies d’affirmation nouvelle au Moyen-Orient n’a justement rien pour étonner, puisque la situation égyptienne finit par ressembler pour elle à la situation syrienne : la proclamation des principes, dont ceux de la souveraineté et de la légitimité que les chars du général Sisi semblent avoir verrouillés à leur façon, et la lutte contre l’activisme islamiste en général et sous quelque forme que ce soit qui reste plus que jamais son obsession intérieure alimentée par les événements extérieurs. Simplement, on doit mesurer le chemin parcouru entre aujourd’hui et, disons, il y a trois ans d’ici, si l’on avait évoqué la possibilité d’un renouveau d’une influence majeure de la Russie en Égypte. (Ce chemin parcouru, cette situation nouvelle, justifient également les craintes israéliennes, appréhendant de voir un Sisi, à la tête d’un pays surchauffé, avec la “tutelle” US en déliquescence et dans les tendances nouvelles qui se manifestent, plus tenté de suivre dans sa politique régionale la voie nassérienne que celle de Moubarak pour verrouiller un rassemblement populaire qui rencontrerait un sentiment général.)
    Finalement, la seule certitude que nous apporte cet ensemble de rumeurs et de suggestions semi-officielles sur une connexion de facto entre Russie et Arabie, c’est l’état absolument délabré de l’architecture du Moyen-Orient telle qu’elle fut élaborée depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale à l’avantage du bloc BAO. Le chaudron égyptien est moins le résultat de multiples manigances et manipulations que l’expression de cette décrépitude extraordinaire ; ainsi ne peut-on être surpris en aucune façon que cette situation égyptienne soit l’objet, dans tous les cas dans le champ de la communication, de manœuvres si nouvelles dans la composition de ceux qui les conduiraient éventuellement, pour tenter une recomposition de cette architecture. Quant au bloc BAO, finalement, tout s’explique dans le chef de sa paralysie, outre son état chronique qu'on observe : il se trouve plongé si profondément dans un débat sur l’état de lui-même, avec la crise Snowden/NSA, qu’il n’est pas loin d’être, d’une autre façon certes, dans une situation de confusion proche de la situation égyptienne. D’une certaine façon, il en est l’équivalent, encore une fois à sa manière, par rapport à la “décrépitude extraordinaire” de sa propre architecture.
    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Pétition contre la guerre en Syrie

    Signez et faites signer de toute urgence notre pétition au Président de la République !

     

    Monsieur le Président,

     

    Nous entendons avec inquiétude les bruits de bottes s’intensifier autour de la Syrie.

     

    Nous qui,  depuis des mois, suivons avec vigilance et angoisse l’actualité dans cette région du monde, ressentons le pressant devoir de protester par avance contre toute participation française à une action aux conséquences incalculables, mais qui serait désastreuse pour toutes les chrétientés de la région.

     

    La France, traditionnelle protectrice des chrétiens d’Orient, va-t-elle s’associer à une aventure militaire qui, de toute évidence, mettrait cette région, déjà tant éprouvée, à feu et à sang ?

     

    La France, traditionnel recours des minorités opprimées de cette région, va-t-elle assumer l’inévitable arrivée des islamistes radicaux les plus barbares à la tête de ce pays (en attendant la chute, presque aussi inévitable, de la fragile démocratie libanaise) ?

     

    Nous n’avons aucune tendresse pour l’actuel pouvoir syrien. Mais l’intervention “occidentale” annoncée reposerait, une nouvelle fois, sur une manipulation médiatique. Alors que l’enquête internationale n’est pas conclue, il est insensé d’affirmer hautement que Bachar Al-Assad a fait gazer les populations civiles. Il est de notoriété publique que les prétendus rebelles (dont la plus grosse partie est, en réalité, constituée de djihadistes étrangers appartenant à Al Qaïda et à d’autres groupuscules que vous n’oserez sans doute pas qualifier, comme certains médias, « d’opposition démocratique ») ont pris des sites militaires et donc sans doute des réserves d’armes chimiques. Il est donc à peu près impossible de savoir sans une enquête approfondie ce qui s’est réellement passé. Malgré cela, vous laissez vos ministres désigner hautement des coupables tout trouvés et annoncer une intervention militaire pour laquelle le Parlement n’a même pas été consulté.

     

    Nous vous demandons instamment de refuser cette intervention désastreuse et précipitée.

     

    D’abord, parce que la France n’a aucun intérêt stratégique à l’embrasement d’une zone où elle était traditionnellement influente et écoutée.

     

    Ensuite, parce qu’il est impossible, en l’absence de toute prise de position du Conseil de sécurité de l’ONU, de parler d’une intervention internationale. Dans l’état actuel des choses, il ne s’agirait que d’une intervention unilatérale sans aucune légitimité juridique – intervention d’autant moins fondée que la plupart des dirigeants occidentaux qui s’y préparent ont publiquement dénoncé l’intervention américaine en Irak, pourtant infiniment moins dangereuse.

     

    Enfin, et surtout, parce que les premières victimes de cette guerre, et du régime qui en sortira le plus vraisemblablement, seront les minorités syriennes – tout spécialement la minorité chrétienne – à l’égard desquelles la France a des devoirs, maintes fois confirmés par les traités internationaux, puis par un effet de dominos les minorités chrétiennes de toute la région.

     

    C’est pourquoi les signataires de cette lettre vous adjurent solennellement de refuser de laisser la France être entraînée dans une aventure militaire funeste pour la paix du monde, pour notre pays, pour nos soldats, pour le Proche-Orient, et pour les chrétiens de Syrie.

     

    Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, d’agréer l’expression de notre très haute considération et de notre vigilante attention.

     

    Guillaume de Thieulloy (Riposte Catholique)

     

    Daniel Hamiche (L’Observatoire de la Christianophobie)

     

    Michel Janva (Le Salon Beige)

     Le Salon Beige

  • Syrie : La Russie et l’ONU contre l’OTAN – Par Xavier Moreau

    Nous avions déjà fait un parallèle entre les faux-massacres attribués aux Serbe en Bosnie et au Kosovo, et les tentatives de montages du même type en Syrie. La manipulation des cadavres des civils, la volonté de faire fi des inspections de l’ONU, le règne absolu de la mauvaise foi et du mensonge, le soutien total au terrorisme, sont bien les marques de la diplomatie américaine.

    La question est de savoir désormais si les États-Unis vont intervenir. Le rôle de la France et de l’Angleterre n’étant important que pour donner une légitimité à cette fameuse communauté internationale, incarné en fait par les États-Unis et eux seuls.

    Pour continuer notre parallèle avec le Kosovo, il faut prendre en compte plusieurs facteurs.

    Premièrement, les opérations au sol au Kosovo ont été un échec. La mafia albanaise, même encadrée par les services secrets occidentaux, s’est faite laminer par les unités serbes. L’OTAN n’a jamais osé venir affronter les Serbes directement, consciente de la faible valeur combattive du soldat américain face à son homologue serbe. De plus dans le cas de la Syrie, les États-Unis n’ont pas 250.000 hommes prêts à envahir le pays comme pour l’Irak.

    Deuxièmement, le bombardement par des missiles de type « Tomawak » n’aura pas plus d’effet sur l’armée syrienne que sur l’armée serbe. Rappelons que l’action de « Raytheon » avait été diminuée de moitié après les résultats de la campagne de bombardement sur la Serbie. Du point de vue militaire, ces bombardements n’auront en effet que peu d’efficacité. Les troupes syriennes combattent imbriquées avec les islamistes dans des zones urbanisées. Il restera aux Américains les bombardements pour terroriser les populations civiles, ce qui constitue leur spécialité, mais qui en Serbie a au contraire mobilisé la population contre l’envahisseur. Ils pourront cependant être utilisés pour éviter la débandade des islamistes, en leur faisant croire à une intervention américaine. L’enjeu étant d’arriver à Genève 2 avec quelque chose à négocier.

    Troisièmement, les bombardements aériens à haute altitude. Ils n’auront guère plus d’efficacité que les missiles, et comme eux pourraient viser les cibles fixes des infrastructures civiles ou militaires, aéroports, centrales électriques, bâtiments administratifs ou de télévision, etc. En outre la DCA syrienne, même avec des bombardements à haute altitude, risque de faire des dégâts dans une aviation habituée à bombarder impunément les civils comme les militaires.

    Quatrièmement, les bombardements d’appuis au sol. Dans ce cas-là, les pertes seront encore plus grandes, et à moins que l’armée turque envahisse la Syrie, elles seront sans effet réel sur les résultats des combats, à moins de concéder la perte de dizaines d’avions.

    Cinquièmement, la suprématie aérienne. C’est un objectif auquel l’OTAN peut prétendre, avec également de nombreuses pertes à la clé, et toujours un faible impact sur les combats au sol. Le fait que le ciel serbe fut américain n’a rien changé sur les combats d’infanterie.

    Sixièmement, l’action diplomatique. Ce qui fit basculer la volonté au demeurant très faible de Milošević en 1999, fut le soutien insignifiant de la Russie et pour finir, la pression de Viktor Tchernomyrdine sur le Président serbe. La Russie d’alors avait un Président malade, une oligarchie corrompue et pro-américaine et était ruinée après la crise de 1998. Seule l’action symbolique du Premier Ministre de l’époque, Evguéni Primakov, sauva en partie l’honneur de la Russie. Rappelons tout de même que Milošević obtint satisfaction sur tout ce qu’il demandait déjà à Rambouillet.

    Aujourd’hui, la Russie de Vladimir Poutine est tout sauf un pays faible, et ce sont les pays occidentaux, qui sont ruinés et qui ne peuvent plus se permettre d’autres aventures militaires. Les systèmes S-300 [NDLR : Système de missiles sol-air russe considéré comme un des systèmes les plus performants du monde contre les avions] sont sans doute déjà en Syrie, même s’ils n’ont pas encore été livrés. Dans ce cas les pertes en chasseurs bombardiers seront importantes. Le dernier sondage montre que seuls 9% de la population américaine est favorable à une intervention. Comment expliquer la mort de pilotes dans un conflit qui, une fois de plus, ne mènera qu’à une impasse ?

    Si l’on part du principe, pas toujours évident, que les États-Unis sont un acteur rationnel, l’agitation actuelle ne se justifie une nouvelle fois, uniquement par le fait qu’il faut donner de l’espoir aux djihadistes, pour éviter une débandade complète, et que le conflit syrien s’arrête avant même la réunion de Genève 2. Il est possible que les menaces soient suivies de bombardements, mais leur efficacité restera limitée et risque de provoquer une escalade dans la région où l’Iran n’a pas l’intention d’abandonner son allié. Pour les États-Unis, l’enjeu est de taille, une défaite des islamistes par l’armée syrienne les privera de leur meilleur allié depuis l’Afghanistan, en passant par la Yougoslavie, jusqu’à aujourd’hui. Plus que jamais, la Russie, comme le prévoyait Emmanuel Todd en 2002, est la puissance pacificatrice nécessaire à l’ordre multipolaire, qui quoi que fassent les États-Unis, se met en place peu à peu.

    Xavier Moreau http://fr.novopress.info/141049/syrie-la-russie-et-lonu-contre-lotan-par-xavier-moreau/#more-141049

    Source : Realpolitik.tv.

  • Syrie: quel est l’intérêt de la France?

    Dans un article publié hier sur le site de l’AEMN, l’Alliance européenne des mouvements nationaux (consultable depuis la rubrique Autres actualités sur ce blog) comme dans le tweet qu’il a posté, Bruno Gollnisch a dénoncé l’hypocrisie mensongère des bellicistes occidentaux et de leurs alliés islamistes bien  décidés à briser le régime laïc en place en Syrie, les risques engendrés par une internationalisation du conflit.

     La Coalition nationale syrienne (CNS), largement cornaquée par les  Frères Musulmans, se réjouit de ce que  l’intervention militaire  de l’Oncle Sam  ne serait plus qu’ une question de jours.  La Russie a mis en garde contre celle-ci  sans aval du Conseil de sécurité de l’ONU, estimant qu’elle serait «dangereuse». Un avis partagé par Marine Le Pen et l’ensemble du Front National ; notons encore les fortes réactions de bon sens dans cette affaire d’un Jacques Myard (UMP) ou d’un Jean-Luc Mélenchon (FG).

     Face tu perds, pile je gagne: c’est fort de cet axiome que Washington a pourtant  annoncé qu’il se moquait des résultats de l’enquête de l’ONU  sur les responsables de l’utilisation de gaz toxique à Al Ghouta dans  la périphérie de Damas  le 21 août, accusant sans autres preuves les troupes fidèles à Bachar el- Assad. 

     Avec le même culot et instrumentalisant avec un cynisme particulièrement écœurant l’émotion suscitée par la mise en scène des images des cadavres d’ enfants d’Al Ghouta,   les Etats-Unis expliquent qu’il  ne s’agit pas de renverser le régime mais de le  «dissuader»  de recourir de nouveau aux armes chimiques. Fort de l’appui du fidèle allié britannique et du pusillanime  François Hollande,  plusieurs responsables américains affirment que l’intervention en Syrie  serait limitée à une campagne de frappes  aériennes  pendant  quelques jours qui  pourraient débuter «dès jeudi».

     Dans les faits, la presse française l’a rapportée, des commandos de l«’ Armée syrienne Libre » (ASL)  entraînés et  encadrés par les Américains et bénéficiant de l’aide logistique d’Israël et de la Jordanie,  sont déjà à l’oeuvre dan le sud de la Syrie. Il est évident que  toute attaque contre les infrastructures militaires syriennes bénéficie aux  djihadistes soutenus aussi par le Qatar et l’Arabie Saoudite.

     Bref, au nom du lien de vassalité qui enchaîne notre pays aux Etats-Unis via notre réintégration dans le commandement intégré de l’Otan, voulu par Nicolas Sarkozy et confirmé par François Hollande, ce dernier a donc choisi dans ce conflit, comme l’a rappelé Marine Le Pen hier dans un communiqué, d’aider ici les islamistes… que nos troupes combattent  au Mali. Et d’apporter de facto,  son soutien  aux vœux états-uniens  de remodelage géopolitique de cette région du monde qui irait à l’encontre de nos intérêts.

     Toute cette  propagande grossière déversée sur nos têtes ces derniers mois constate de nouveau Bruno Gollnisch,   est dans le droit  fil des bobards déversés au moment de la guerre d’agression contre la Serbie, au Kosovo, lors de la première et de la seconde guerre contre l’Irak. Cette dernière, comme d’ailleurs l’intervention en Afghanistan,  faut-il  le rappeler, rencontra l’opposition de toutes les opinions publiques des pays européens.  Cela  n’empêcha pas leur gouvernement d’y apporter leur soutien voire d’y envoyer des troupes pour honorer leurs engagements atlantistes.

     Voilà la réalité de la « démocratie » que défendent  les euromondialistes qui nous dirigent. Ils  feignent en outre  d’ignorer aussi que si le régime syrien n’est pas exempt, très loin s’en faut, de reproches et  de critiques  fondées, il est soutenu et plébiscité par la grande majorité de sa population comme défenseur du droit des minorités et rempart contrer la barbarie fondamentaliste. Comment ne pas  croire que faute de ce soutien populaire il serait déjà tombé, comme sont tombés les gouvernements balayés  par le printemps (hiver)  arabe.

    http://www.gollnisch.com/2013/08/28/syrie-quel-linteret-france/

  • Thierry Meyssan - " la guerre imminente contre la Syrie?"


    Thierry Meyssan - " la guerre imminente contre... par zapataguevara