Le Parlement français doit débattre mercredi 4 septembre d'une intervention militaire en Syrie. Cet échange avec le gouvernement n'a pas besoin d'être suivi d'un vote : le président est seul décisionnaire dans ce domaine. Une particularité qui ne se retrouve pas systématiquement ailleurs dans le monde.
FRANCE
En France, la Constitution stipule que le président, en tant que chef des armées, est décisionnaire en matière d’intervention à l’étranger. Il dirige les différents conseils et comités militaires. De son côté, le Premier ministre est garant de la Défense nationale. Historiquement, le Parlement n’avait de compétence dans ce domaine que pour déclarer la guerre, une mesure jamais vue du temps de la Ve République.
Le Parlement n’a, en réalité, qu’un droit d’information sur les opérations extérieures. Il a d’ailleurs fallut attendre 2008 pour qu’une réforme constitutionnelle garantisse ce pouvoir parlementaire qui reste limité. La présidence n’a comme obligation que d’informer les élus, dans les trois jours qui suivent le déclenchement des opérations. Lors de cette information, qui peut être suivie d’un débat, les données présentées restent à la discrétion de l’Élysée qui doit simplement préciser les objectifs de la mission.
Au cours des années 2000, les parlementaires ont régulièrement dénoncé ce déséquilibre des pouvoirs, obtenant satisfaction en 2008. Les élus votent désormais le maintien d’une opération au cours d’un débat qui doit se tenir dans les quatre mois suivant le déclenchement des hostilités. Jusqu’ici, ils ont systématiquement reconduit les mandats des troupes déployées en Afghanistan, au Liban, au Kosovo, au Tchad, en République centrafricaine, en Côte d’Ivoire, en Libye ou encore plus récemment au Mali.
Le Parlement bénéficie aussi d’un pouvoir réel en matière budgétaire puisque c’est lui qui valide les comptes de la Défense, notamment pour ce qui est du portefeuille consacré aux opérations extérieures.
Si malgré tout, le gouvernement décide de soumettre la décision d’une intervention extérieure au Parlement, il peut le faire au titre de l’article 49-1 de la Constitution comme ce fût le cas en 1991 lors de la première guerre du Golfe. Il permet d’engager un débat, éventuellement suivi d’un vote, sur un sujet de politique générale. En cas de refus des parlementaires, le gouvernement peut être amené à démissionner. Une autre version de cette démarche existe au travers de l’article 50-1 qui n’amène que l’une des deux chambres parlementaires à voter et qui n’implique pas de renouvellement du gouvernement en cas de déception.
ETATS-UNIS
Aux États-Unis, la relation entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, en matière d’opérations extérieures, est en perpétuelle évolution. La Constitution prévoit que le président est le commandant en chef des forces armées et qu’il peut, en tant que tel, décider d’une intervention et la mener à son terme. Le texte indique que le Congrès, de son côté, a la possibilité de déclarer une guerre, la financer et suivre son avancement. La pratique a montré que le chef de l’État a bénéficié en général, quelles que soient les critiques, d’une très grande autonomie dans la menée d’une opération à l’étranger.
En 1973, la Résolution sur les pouvoirs militaires a introduit quelques spécificités plus précises. Elle prévoit notamment que le président consulte aussi souvent que possible le Congrès sur les opérations en cours ou à venir. S’il décide le déploiement de la force sans avoir consulté le Congrès, il doit l’en informer sous 48 heures. Les parlementaires bénéficient alors d’un délai de soixante jours pour s’opposer à l’opération. Le cas échéant, le retrait des troupes est obligatoire, situation qui ne s’est présentée qu’une seule fois dans l’histoire récente des États-Unis, au cours de la crise de Mayaguez en 1975.
La décision de Barack Obama de soumettre une intervention en Syrie à un vote du Congrès est perçue par de nombreux analystes américains comme un précédent. Le président a promis de se plier à la décision des élus, quitte à mettre de côté sa prérogative en matière de décision dans ce domaine. Pour les observateurs, ce choix pourrait réduire durablement la marge de manœuvre du président.
Il faudra attendre la rentrée du Parlement américain pour engager le vote en question, au cours de la semaine du 9 septembre au plus tôt. En attendant, les élus ont commencé à s’exprimer dans les médias sur le texte de deux pages présenté par le président. La plupart d'entre eux semblent bien décidés à l’amender au maximum pour prévenir toute interprétation abusive du projet, notamment en ce qui concerne le déploiement de troupes au sol.
GRANDE-BRETAGNE
Au Royaume-Uni, c’est le monarque qui est seul habilité à déclarer la guerre. Le Premier ministre peut, au nom du roi – ou de la reine – mettre en œuvre un projet d’intervention militaire.
Les modalités de décision restent parfaitement informelles en Grande-Bretagne. Ainsi, le Premier ministre n’a pas comme obligation de soumettre son projet au Parlement. La tradition veut que le chef du gouvernement le fasse pour les conflits de grande envergure, comme ce fût le cas en 1939 en Europe, en 1982 pour les Malouines ou encore en 2003 pour l’Irak. Le Premier ministre peut cependant décider de passer outre, si l’urgence l’impose. Il doit dans ce cas justifier « le plus vite possible » sa décision.
Une fois le projet d’intervention communiqué, le Parlement dispose de 48 heures maximum pour proposer des amendements et voter. Dans le cas de la Syrie, les échanges ont duré un peu plus de sept heures avant que les élus ne refusent le déploiement de forces britanniques, avec 13 voix d’écart.
Le gouvernement pourrait dès lors décider de proposer un nouveau projet d’intervention, en modifiant les modalités de celle-ci. Il assure cependant que l’idée n’est absolument pas à l’ordre du jour et que, dès lors que le Parlement a rejeté l’idée d’une action militaire en Syrie, la question ne serait plus envisagée.
ALLEMAGNE
En Allemagne, la Constitution place l’armée sous tutelle du Parlement. Elle répond cependant aux ordres du Chancelier en temps de guerre et du ministre de la Défense en temps normal. La Loi fondamentale prévoit que ce dernier décide de toute question concernant les forces armées, notamment en matière de déploiements à l’étranger.
L’armée allemande peut intervenir à l’étranger à condition que le Bundestag approuve la mission confiée. Les parlementaires peuvent autoriser ou mettre fin à une opération à l’étranger. Ils ne peuvent cependant jamais proposer une intervention, cette tâche étant dévolue au ministre de la Défense. Traditionnellement, les débats parlementaires avant un déploiement sont particulièrement longs et précis, rendant Berlin peut réactif face à une crise internationale. La Constitution prévoit une exception en cas de déploiement de faible intensité mais cette mesure n’a jamais été utilisée.
Au sein du Bundestag, la commission de la défense bénéficie d’un statut spécifique. La Constitution allemande considère ce contrôle sur le pouvoir exécutif comme prioritaire. Les membres de cette commission sont les seuls à pouvoir, de leur propre initiative, se constituer en une commission d’enquête spécifique.
L’Allemagne dispose de plus d’une spécificité parlementaire supplémentaire. Le Bundestag élit tous les cinq ans un Commissaire parlementaire aux forces armées qui n’est ni fonctionnaire, ni parlementaire. Chargé de veiller au respect des droits des forces militaires, il bénéficie d’un droit à l’information et se rend régulièrement sur le terrain. Sans être directement intégré dans le processus de décision, en ce qui concerne les interventions, il est régulièrement entendu par les élus sur les opérations en cours.
ESPAGNE
En Espagne, le Premier ministre engage les forces armées sans avoir besoin d’une autorisation du Parlement. C’est ce qui s’est produit lors de la participation de Madrid aux opérations en Irak, en 2003. Depuis 2004, une tradition de consultation parlementaire s’est cependant instaurée.
PAYS-BAS
Aux Pays-Bas, une déclaration de guerre requiert la mobilisation des deux chambres du Parlement dans une session extraordinaire. Pour tous les autres types d’opérations militaires, y compris à l’étranger, le gouvernement bénéficie d’une absolue liberté et doit simplement informer les élus. Dans la pratique, le Parlement a toujours été consulté avant que des militaires néerlandais ne soient envoyés en mission.
ITALIE
La Constitution italienne prévoit que le gouvernement est responsable de la politique étrangère et de l’action militaire. Sa seule obligation est d’informer le Parlement, sans que les modalités ne soient précisées. La pratique veut que le gouvernement transmette un dossier aux élus ou à l’une des commissions spécialisées. Un débat peut avoir lieu afin d’orienter le projet militaire. Le Parlement exerce un contrôle budgétaire en décidant des moyens alloués aux différentes opérations auxquelles participent les forces italiennes.
AUSTRALIE
En Australie, le Premier ministre décide seul du déploiement de forces militaires. Comme en Grande-Bretagne, il peut soumettre ce type de projet à la Chambre des Représentants. Il s’agit cependant généralement d’une note d’information, plus que d’un vote de confirmation. En 2003, lors de l’invasion de l’Irak, Cambera a ainsi organisé un vote parlementaire alors que l’annonce de la participation des forces australiennes avait déjà été annoncée. Les élus réclament régulièrement un meilleur contrôle parlementaire sur cet aspect du pouvoir exécutif.
Avec RFI http://www.francepresseinfos.com/2013/09/comment-se-decide-une-entree-en-guerre.html#more
géopolitique - Page 806
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Comment se décide une entrée en guerre selon le pays
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Syrie : c’est tranché, ce sont les rebelles qui ont utilisé du gaz Sarin de combat
Son rapport fait voler en éclats les mensonges sur lesquels Washington et ses alliés européens fondent leur campagne pour une guerre avec la Syrie, et selon lesquels les Etats-Unis et leurs alliés se préparent à attaquer la Syrie pour protéger la population syrienne des armes chimiques d’Assad. En fait, les preuves disponibles concernant l’utilisation de gaz sarin mettent en cause les « rebelles » dominés par les islamistes et qui sont armés par des pays du Moyen-Orient, alliés aux Etats-Unis et sous la supervision de la CIA.Les déclarations de Del Ponte coïncident avec les frappes aériennes totalement illégales d’Israël contre la Syrie et qui ont été approuvées par le président Obama. Ces actes de guerre représentent une intensification majeure de la guerre sectaire, instiguée et soutenue par les Etats-Unis, pour un changement de régime en Syrie, guerre qui est elle-même une préparation à des attaques contre le principal allié du régime syrien dans la région, à savoir l’Iran.Del Ponte a été précédemment procureur général du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie ainsi que du Tribunal pénal international pour le Rwanda, tous deux soutenus par l’Occident. Elle siège actuellement dans une commission d’enquête des Nations-unies sur la Syrie. Dans une interview accordée dimanche à la chaîne italiano-suisse RSI, elle a dit, « D’après les témoignages que nous avons recueillis, les rebelles ont eu recours à des armes chimiques, et ont utilisé du gaz sarin. »Elle a expliqué, « Nos enquêteurs sont allés dans des pays voisins pour interviewer des victimes, des médecins et dans les antennes chirurgicales et d’après leur rapport de la semaine dernière que j’ai vu, il existe des suspicions fortes et concrètes, mais pas encore de preuve incontestable de l’utilisation de gaz sarin, d’après la manière dont les victimes ont été traitées. Et c’est de l’opposition, des rebelles, que cela venait, et non des autorités gouvernementales. »Elle a ajouté, « Ce n’est pas surprenant, puisque les opposants [c'est à dire l'opposition anti-Assad] sont infiltrés par des combattants étrangers. »Dans une Vidéo interview à la BBC, del Ponte a dit, « Nous avons rassemblé des témoignages qui laissent penser que des armes chimiques ont été utilisées, en particulier du gaz de combat. Ce qui a émergé de notre enquête c’est que cela a été utilisé par les opposants, par les rebelles. Nous n’avons aucune, absolument aucune indication que le gouvernement, les autorités du gouvernement syrien, aient utilisé des armes chimiques. »Ces déclarations démasquent la campagne des Etats-Unis sur les armes chimiques en Syrie comme étant une série de mensonges concoctés pour justifier une guerre d’agression au Moyen-Orient. Cette campagne a commencé fin mars, au moment où l’armée américaine annonçait les projets d’une intervention intensifiée en Syrie lorsque le régime d’Assad avait accusé l’opposition d’avoir lancé une roquette avec une ogive chimique à Khan al-Asal, près d’Aleppo. Elle avait tué 26 personnes, dont 16 soldats syriens, selon des sources de l’opposition.L’opposition avait réagi en alléguant que c’était le régime d’Assad qui avait tiré cette roquette chimique. C’était fort peu probable étant donné que la roquette visait des forces pro-Assad.Néanmoins l’establishment politique et médiatique américain a pris les allégations de l’opposition pour argent comptant, exigeant une intensification de l’intervention en Syrie, sur la base des remarques d’Obama d’août 2012 selon lesquelles l’utilisation d’armes chimiques par le gouvernement syrien serait une « ligne rouge » incitant les Etats-Unis à attaquer.Le 26 avril, la Maison Blanche a approuvé cette campagne dans une lettre au Congrès déclarant : « La communauté américaine du renseignement, avec différents degrés de certitude, est parvenue à la conclusion que le régime syrien a utilisé des armes chimiques à petite échelle, en Syrie, en particulier du gaz sarin. »Cette déclaration n’avait en fait aucun fondement et était d’évidence fabriquée sans tenir compte des témoignages rassemblés par les Nations-unies. Même après les interviews de del Ponte, des responsables américains ont continué à faire des déclarations incendiaires laissant entendre qu’ Assad utilisait des armes chimiques. Un conseiller du gouvernement Obama a dit auNew York Times hier, «Il apparaît tout à fait clairement à tous qu’Assad est en train de faire des calculs pour voir si ces armes pourraient le sauver. »L’utilisation de gaz sarin par l’opposition islamiste sunnite soutenue par les Etats-Unis, liée à al Qaïda et qui organise régulièrement des attaques terroristes en Syrie, soulève aussi la question de savoir comment elle a obtenu ce gaz. Le conseil américain des relations internationales décrit le sarin comme un produit «très dangereux et complexe à confectionner, » bien qu’il puisse être fait « par un chimiste formé avec des produits chimiques disponibles pour le grand public. »Que les islamistes aient reçu le gaz sarin de leurs partisans étrangers, puis l’aient synthétisé eux-mêmes peut-être sous la surveillance de l’extérieur, ou qu’ils l’aient volé dans les stocks syriens, une chose est claire : son utilisation montre clairement la nature criminelle et téméraire du soutien des Etats-Unis à l’opposition islamiste.Tout au long de la guerre syrienne, l’Etat et les médias américains ont agi suivant l’hypothèse qu’il est possible de manipuler la population par les mensonges les plus outranciers. Il importait peu que ces mensonges soient même vaguement plausibles, car on pouvait compter sur les médias pour les présenter de façon à ce qu’ils justifient l’attaque contre la Syrie.À maintes reprises, lors du massacre de Houla en mai 2012 et du meurtre du journaliste Gilles Jacquier en janvier 2012, les médias ont fait porter sur le régime d’Assad la responsabilité des atrocités perpétrées par l’opposition, puis ont laissé tomber l’affaire lorsqu’il est apparu que c’était l’opposition qui en était responsable. Même l’annonce du gouvernement américain en décembre dernier que des forces d’opposition liées à Al Qaïda avaient perpétré des centaines de bombardements terroristes en Syrie n’ont pas affaibli le soutien des média pour la guerre.
A présent les médias américains sont en train d’enterrer la nouvelle de l’interview de del Ponte, au moment où Washington se prépare à une intervention directe en Syrie. Il n’a été fait aucune mention hier de son interview dans aucun des programmes d’information du soir des trois principaux réseaux.Au contraire, après les frappes aériennes d’Israël contre des cibles syriennes jeudi et dimanche, des responsables et des experts des médias américains se sont vanté que les forces américaines étaient en mesure d’attaquer les défenses aériennes syriennes en faisant peu de victimes. (voir Les frappes israéliennes en Syrie)Reprenant les mensonges concernant les armes de destruction massive (ADM) utilisés pour justifier la guerre contre l’Irak, l’élite dirigeante américaine place les armes chimiques au centre de sa propagande de guerre contre la Syrie. Hier le Washington Post écrivait : « Les frappes israéliennes, suite aux reportages de ces dernières semaines disant que les forces d’Assad déployaient probablement des armes chimiques en quantité inconnue, semblaient étayer la position de ceux qui pensent depuis longtemps que les Etats-Unis devraient apporter un soutien direct aux rebelles. »Le New York Times a fait remarquer qu’Obama pourrait utliser les armes chimiques comme prétexte pour faire la guerre s’il attaquait sans l’autorisation des Nations-unies. Il écrit : « Il est presque certain que la Russie mettrait son veto à tout effort visant à obtenir l’autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU pour une action militaire. Jusqu’à présent, M. Obama a évité de rechercher une telle autorisation et c’est donc une raison pour laquelle l’utilisation passée ou à venir d’armes chimiques pourrait servir d’argument juridique pour mener des frappes. »Le journal n’a pas fait remarquer que, dans un tel cas, la guerre d’Obama contre la Syrie serait tout aussi illégale du point de vue du droit international que l’invasion de l’Irak par Bush, il y a dix ans. Cette guerre-là qui a coûté la vie à un million d’Irakiens et a fait des dizaines de milliers de morts et blessé américains, et a aussi coûté des milliers de milliards de dollars, est profondément détestée par la classe ouvrière américaine et internationale.Ce besoin de l’élite dirigeante américaine de minimiser la guerre en Irak au moment où elle se prépare à lancer un bain de sang similaire en Syrie sous-tend l’article du New York Times d’hier écrit par l’ancien chef de la rédaction du Times, Bill Keller, et intitulé « La Syrie n’est pas l’Irak. » Déplorant le fait que l’expérience de la guerre en Irak, que lui-même et le Times avaient promue avec de faux reportages sur les armes de destruction massive de l’Irak, l’avait rendu «réticent vis à vis des armes », Keller a carrément affirmé, « Pour ne pas se tromper en Syrie, il faut commencer par se remettre de l’Irak. »Par « se remettre de l’Irak », Keller veut dire surmonter les inquiétudes concernant l’action militaire et les massacres de masse pour écraser ceux qui s’opposent à la politique américaine. Il écrit que, « En Syrie, je crains que la prudence ne soit devenue du fatalisme… Notre réticence à armer les rebelles ou à défendre les civils pour qu’ils ne soient pas massacrés dans leur maison a convaincu le régime d’Assad (et le monde) que nous ne sommes pas sérieux. »Déclarant que Washington est en train de préparer des plans militaires « au cas où l’utilisation par Assad d’armes chimiques nous force la main, » il demande une intervention rapide et écrit, « Pourquoi attendre la prochaine atrocité ? »L’article va-t-en guerre de Keller est un exemple particulièrement clair de la manière dont la promotion par les médias d’une politique impérialiste est coupée de la réalité. Le fait qu’il n’existe aucune preuve qu’Assad ait utilisé des armes chimiques, ou que la prochaine atrocité en Syrie sera probablement perpétrée par les forces soutenues par les Etats-Unis, importent peu au Times. La seule chose qui compte est de bien présenter la prochaine guerre américaine, et tant pis pour la réalité des faits.La faillite intellectuelle et morale collective des médias et de l’élite dirigeante explique le fait que les révélations explosives de del Ponte puissent être enterrées sans commentaire. Enivrée par sa propre propagande mensongère, prête à tout pour effacer les conclusions que la population a tirées de la dernière débâcle sanglante de Washington, la classe dirigeante américaine est en train de se précipiter à tombeau ouvert vers une nouvelle catastrophe.Source http://www.oragesdacier.info/2013/09/syrie-cest-tranche-ce-sont-les-rebelles.html
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Opération Pédalo, de Paul le Poulpe
Nul doute que la lecture d’Opération Pédalo, et surtout sa conclusion où, en quinze jours, notre Pays réussit à se débarrasser de Hollande et des soldats d’Allah, fera rêver nombre de nos compatriotes dans une période où, en Égypte, les Frères musulmans sont en train de se faire virer par le peuple et l’armée…Ajoutons que Paul Le Poulpe, qui a repris des personnages du « Bobo Jocelyn« , avec l’accord des auteurs, fait également preuve d’un humour féroce et souvent irrésistible à l’encontre de ministres, de journalistes, de philosophes, d’experts, de prédicateurs, de magistrats et d’antiracistes, qu’il ridiculise tout au long d’un ouvrage qui vous captivera dès sa première ligne, et que vous ne reposerez qu’une fois sa lecture terminée, 200 pages plus loin.À notre avis, vous devriez éclater de rire à de nombreuses reprises, et cela vous fera le plus grand bien…Aux éditions Riposte Laïque -
Une réponse à Alexandre Latsa au sujet d’une orientation géopolitique majeure pour les décennies à venir (1)
Ce n’est pas le fait du hasard si « le choc des civilisations » écrit par Samuel Huntington dissocie la Russie de l’Europe. L’intérêt partisan n’est ici pas absent. Les Etats-Unis veulent certes un allié européen, et dans le passé français, à condition que ceux-ci ne soient pas par trop puissants. Pas question donc de traiter d’égal à égal. L’amour non désintéressé pour les européens de la part des américains est celui du suzerain pour son vassal. On comprendra donc, aussi bien le soutien très relatif des américains aux Français durant la guerre d’Indochine, tout comme le financement du Fln par les américains durant la guerre d’Algérie ; l’idée d’une France présente sur tous les continents et puissante, ne pouvait que déranger le leadership américain bien sur sourcilleux quant à ses intérêts.
Aujourd’hui, et les observateurs lucides le savent depuis fort longtemps, le temps des conflits nationaux est révolu, n’étant plus l’apanage que des tribus arriérées, en retard sur l’histoire. Même la seconde guerre mondiale fut idéologique avant d’être nationale. Déjà donc à l’époque, le fait national fut subsumé par l’Idée. Aujourd’hui, les lignes de tension nous rappellent que la guerre des blocs est encore présente opposant coalitions, la levée du rideau de fer n’ayant pas fondamentalement modifié la donne. Sans vouloir être caricatural, nous avons encore aujourd’hui l’opposition entre Ouest et Est ou plus exactement entre les occidentaux et leurs opposants. Force est de constater que ces derniers se situent dans la grande majorité des cas à l’ouest de l’Europe de Bruxelles.
Cette opposition à l’Ouest n’est pas récente, existant déjà au XIX ème siècle par exemple. L’erreur, vers laquelle veulent nous pousser les américains, serait de considérer que cette opposition ne commence qu’avec la Russie. Si le panslavisme et l’exaltation de l’âme russe furent bien des faits, de nombreux penseurs allemands considérèrent que l’Allemagne marquait une ligne de fracture en Europe. Les raisons d’être de l’opposition de bien des allemands à l’occident ne datent pas de la fin de la première guerre mondiale et du traité de Versailles. Bien des romantiques allemands célébrèrent la germanité par l’intermédiaire de l’exaltation d’une personnalité comme celle d’Arminius. Il y a dans le cadre de l’antiquité le fait réel que Rome butta sur le Rhin, un monde mystérieux et fascinant s’y trouvant au-delà. Les nationaux-révolutionnaires allemands structurés après la première guerre mondiale, n’en pensaient pas moins : à l’Ouest du Rhin sévissait un modèle de société incarnant une attitude devant la vie qui n’était pas celle des Allemands, agressif et impérialiste, dont la France et l’Angleterre n’étaient que des bras armés, cachant bien mal la civilisation sans passé donc sans âme que représentaient les Etats-Unis.
En ce sens, l’idée de savoir si la Russie est d’Orient ou d’Occident est un leurre puisqu’à l’évidence, à bien des égards et pour de multiples raisons, l’Allemagne représente déjà une césure à l’Est. Il ne s’agit pas de contester l’appartenance de l’Allemagne et de la Russie à l’Europe mais de bien considérer qu’à l’Est du Rhin, un monde différent commence. Quelque part, la France n’est qu’un prolongement par continuité, pour reprendre une expression mathématique, entre l’Allemagne et l’Italie, représentée par la fusion entre le latin César et le germain Clovis. Si la France, c’est « la furia francese » - à l’italienne donc – c’est aussi la rigueur toute germanique du cartésiannisme.
L’Est commence donc à mes yeux historiquement au Rhin, ce que ne peuvent que contester les Etas-Unis, soucieux comme à l’accoutumé de favoriser le bref présent aux dépens d’un passé riche et lointain qu’ils n’ont pas vécu, qui pour l’instant d’un point de vue politique les favorise. Si l’Europe dispose à l’Ouest d’une frontière qui n’est autre que l’océan atlantique, elle n’en a probablement pas à l’Est, si ce n’est l’autre océan qui est le Pacifique. En ce sens, c’est tout naturellement qu’elle aura vocation à intervenir demain dans le probable continent de l’avenir qu’est l’Asie.Philippe Delbauvre http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFZlpyyFZyotVBsqOd.shtmlNote :(1) Alexandre Latsa - Euramérique, Eurorussie ou Eurasie ?
http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFZZFFkuZEfckKrkKw.shtml -
La poudrière
La presse française n’est pas tendre avec François Hollande qui en vassal trop zélé a été « piégé » comme un débutant par le patron de l’empire du bien, Barack Obama. Le président américain, dont l’entourage évoquait de possibles frappes militaires en Syrie dés le 29 août, a finalement annoncé que sa décision était suspendue à un vote du Congrès. La rentrée des parlementaires américains est le 9 septembre. Selon « un haut responsable de la Maison Blanche» ont rapporté les agences de presse, M. Obama a lancé « une intense campagne de lobbying pour tenter de convaincre des parlementaires sceptiques (…). Le président Obama, le vice-président Joe Biden et le chef des services de la Maison Blanche ont tous les trois multiplié les appels téléphoniques à destination de membres de la Chambre des représentants et du Sénat ». Bref résume Philippe Waucampt dans Le Républicain Lorrain, entre «la défection des Britanniques » -les parlementaires consultés par David Cameron se sont prononcés contre une intervention militaire- et le recul des Etats-Unis, François Hollande est désormais « dans le rôle du cocu magnifique ».
Dans Les Echos, Cécile Corduret constate elle aussi que le président de la République est le seul sur la scène internationale à vouloir attaquer au plus vite la Syrie. « Soucieux de sauver la face, l’exécutif maintient ses ambitions et refuse de demander un vote au Parlement, comme l’ont fait ses alliés », ce qui est aussi « une position à contre-emploi ». Voter? «Je ne vois pas quel serait l’intérêt politique» affirme Elisabeth Guigou, présidente de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale. A contrario, le député socialiste Patrick Menucci réclame un vote. «On a tout intérêt à convaincre l’opinion publique que cette intervention doit se faire». «Chacun comprend qu’on ne peut pas intervenir en Syrie sans la participation des Etats-Unis» a-t-il précisé.
Un avis largement partagé au sein des dirigeants de l’UMP qui comme Jean-François Copé souhaitent aujourd’hui un débat à l’assemblée et qui sont comme leurs homologues socialistes les relais serviles des vœux de Washington via l’Otan.
Mais intervenir pour quoi faire et avec quelles justifications ? Les informations présentées par les Etats-Unis et leurs alliés sur l’utilisation de gaz toxique par le régime syrien dans la banlieue de Damas le 21 aout sont plus que soumises à caution.
La tradition de mensonges, de montages divers et variés utilisés par l’administration américaine pour justifier ses interventions armées ne sont plus à démontrer. On se souvient de Colin Powell à la tribune de l’ONU il y a dix ans montrant une fiole censée prouver que l’Irak détenait des armes de destructions massive. Ce qui était un bidonnage complet pour justifier le renversement du régime de Saddam Hussein qui a débouché sur le chaos sanglant que l’on sait.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors d’une allocution prononcée devant l’Institut des relations internationales de Moscou a résumé le sentiment d’une large partie des opinions publiques, malgré l’intense propagande menée contre le régime laïc syrien dans nos contrées.
« On nous a montré quelques images où il n’y a rien de concret: ni cartes géographiques ni noms (…). Ce que nous ont montré par le passé et plus récemment nos partenaires américains, ainsi que les Britanniques et les Français ne nous convainc absolument pas », a ainsi déclaré M. Lavrov.
Membre de la commission d’enquête internationale de l’ONU sur les violations des droits de l’homme en Syrie, la magistrate suisse Carla Del Ponte avait déclaré en mai dernier que les milices hostiles au régime de Bachar el-Assad « ont utilisé des armes chimiques, faisant usage de gaz sarin ». La semaine dernière Mme Del Ponte précisait aussi que « La commission d’experts (de l’Onu, NDLR) n’a trouvé aucune preuve de l’usage d’armes chimiques par l’armée syrienne ».
En France, selon un sondage CSA pour Atlantico seulement 45% des personnes interrogées sont pour une intervention de l’Onu en Syrie. D’après une enquête Ifop pour Le Figaro, ce pourcentage monte à 55%… mais 59% des sondés sont opposés à une intervention française. Des résultats similaires se retrouvent dans les pays occidentaux : 58% des Allemands selon une enquête de la télévision publique et 59% des Américains selon un sondage You Gov sont hostiles à une intervention armée de leur pays
Selon un autre sondage réalisé les 29 et 30 aout par l’institut BVA pour i télé CQFD – Le Parisien et Aujourd’hui en France , les Français seraient opposés à 64 % à une participation de notre pays à une intervention militaire contre la Syrie. Plus précisément 37% des personnes interrogées redoutent que cette intervention fasse tomber la Syrie sous la coupe d’un régime islamiste, 35 % que cette attaque embrase la région, 22% qu’ elle ne change rien à la situation des habitants au quotidien. L’installation d’un régime fanatiquement anti-chrétien en Syrie, le massacre des minorités et la déstrabilisation des pays limitrophes, et notamment du Liban, sont en effet des menaces sérieuses et évidentes comme l’a déjà précisé Bruno Gollnisch.
Le Premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a choisi d’être invité sur le media communautaire Radio J pour cracher son mépris au visage des Français qui doutent de l’opportunité d’intervenir en Syrie. Comparant de facto le régime laïc syrien au régime hitlérien. « Je ne voudrais pas a-t-il déclaré que les mêmes qui recevaient M. el-Assad un 14 juillet (c’était en 2008, NDLR) montrent aujourd’hui un esprit munichois face à ces atrocités ».
Des propos dénoncés par Jean-Luc Mélenchon qui reprenant la balle au bond a jugé que « ces déclarations (de M. Désir) sont une relativisation du nazisme qui est intolérable».
La relativisation des crimes américains commis au nom des droits de l’homme et de la liberté l’ait tout autant, alors même que nous avons sous les yeux, nous l’évoquions plus haut, les résultats chaos dans lequel ils ont plongé l’Irak en chassant du pouvoir le régime laïc de Saddam Hussein et du parti Baas
Selon le dernier bilan rendu public par la Mission d’assistance des Nations unies en Irak (UNAMI), près de 5000 civils ont été tués, et 12 000 blessés depuis le début de l’année 2013 en Irak. Le mois de juillet a été le plus sanglant depuis 2008 avec officiellement 1057 morts.
Un terrorisme qui prospère de plus belle depuis le départ (inéluctable) des troupes américaines il ya dix-huit mois et qui se nourrit aussi des appels au djihad lancés en Syrie par les brigades internationalistes islamistes. En Irak aussi attentats, massacres, et enlèvements sont revendiqués très majoritairement par un groupe islamiste affilié à al-Qaïda.
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Égypte : Morsi et des Frères musulmans jugés pour incitation au meurtre
L'ancien président égyptien Mohamed Morsi, destitué et arrêté par l'armée le 3 juillet, sera jugé avec 14 autres responsables et membres des Frères musulmans pour "incitation au meurtre", a annoncé le Parquet dans un communiqué sans donner de date pour ce procès.
Le président islamiste déchu devra répondre de la mort d'au moins sept manifestants le 5 décembre 2012 lors de grands rassemblements l'accusant de vouloir islamiser la législation du plus peuplé des pays arabes après la publication d'un décret constitutionnel.
Des heurts avaient éclaté entre partisans et opposants de M. Morsi, aujourd'hui accusé d’ « incitation au meurtre et à la violence ».
Parmi les 14 co-accusés de M. Morsi figurent Essam al-Ariane, numéro 2 du parti de la Liberté et de la justice (PLJ), bras politique des Frères musulmans, et Mohamed Beltagi, ancien parlementaire et l'un des derniers leaders de la confrérie de M. Morsi arrêtés par les autorités jeudi.
Depuis la destitution de M. Morsi puis la dispersion dans un bain de sang de ses partisans le 14 août au Caire, plus d'un millier de personnes, en majorité des pro-Morsi, ont été tuées et plus de 2.000 Frères musulmans ont été arrêtés, dont les principaux dirigeants.
Maintenu au secret depuis sa destitution, M. Morsi était déjà en détention pour une affaire concernant son évasion de prison à la faveur de la révolte populaire qui avait renversé son prédécesseur Hosni Moubarak début 2011.
Dans cette première affaire, les charges portent en particulier sur l'aide que lui aurait apportée le Hamas pour s'évader d'une prison où le régime Moubarak l'avait incarcéré début 2011, peu avant d'être chassé du pouvoir.
Les plus hauts dirigeants des Frères musulmans, dont leur Guide suprême Mohamed Badie, doivent également répondre de la mort de plusieurs manifestants anti-Morsi, cette fois lors des rassemblements monstres du 30 juin sur lesquels l'armée s'est appuyée pour destituer le président.
Leur procès, brièvement ouvert le 25 août, doit reprendre le 29 octobre.
Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/2013/09/egypte-morsi-et-des-freres-musulmans.html -
Manifestation parisienne contre le projet d’intervention militaire en Syrie – 31 août
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Eric Zemmour: Kosovo, Mali, Libye, Syrie: On a déjà vu le film !
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Des rebelles syriens ont admis qu’ils étaient responsables de l’attaque chimique du 21 août
Réseau International / avicennesy.wordpress.com: L’incident du 21 août dernier où des armes chimiques ont fait entre 355 et 1300 morts dans la banlieue Est de Damas aurait été produit par des rebelles syriens selon le très crédible journaliste Dale Gavlak, correspondant au Moyen-Orient pour l’Associated Press depuis deux décennies.
Les puissances occidentales ont blâmé les forces de Bachar al-Assad, mais selon les témoignages recueillis par Gavlak, cette attaque serait en fait le résultat d’une mauvaise manipulation d’armes chimiques fournies par l’Arabie Saoudite!
Selon le journaliste de l’Associated Press [probablement pour peu de temps encore], de nombreux médecins, résidents de Ghouta, des combattants rebelles et leurs familles, prétendent que certains rebelles ont reçu des armes chimiques par l’intermédiaire du chef du renseignement saoudien, le prince Bandar bin Sultan, et que ce sont ces armes qui sont responsables de l’attentat chimique mortel.
Les rebelles ont dit à Gavlak qu’ils n’ont pas été correctement formés sur la façon de manipuler les armes chimiques, qu’ils ne savaient pas de quoi il s’agissait. Il semble que les armes devaient initialement être données à Al Qaïda et au groupe Front al-Nosra [un groupe djihadiste de rebelles armés].
Suite sur le site du Réseau International.
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Syrie : Hollande patauge mais se croit chef de guerre
Lors d’un récent sondage effectué par l’institut BVA, 64% des Français se sont déclarés résolument hostiles à une intervention militaire en Syrie qui ferait basculer le pays dans un régime islamiste.
Hollande vu d'Allemagne
De son côté, dans la droite ligne d’un entêtement pathologique qu’il doit considérer comme une preuve de caractère, Hollande s’est lancé cette semaine dans des déclarations « va-t-en-guerre » absurdes et totalement étrangères à l’intérêt national.
En effet, à quoi rimerait une intervention en faveur de rebelles eux-mêmes soutenus par des organisations terroristes parmi lesquelles Al Qaïda que nos Troupes doivent combattre sur d’autres théâtres d’opérations ?
Mais se sentant vraisemblablement flattés par les médias qui le qualifient pompeusement de « chef de guerre », le Tartarin élyséen a dû finir par le croire et s’est ainsi mis à pérorer avec des accents qui se veulent martiaux.
Problème : au moment de faire sonner la charge, le « chef de guerre » s’est retrouvé tout seul après la défection britannique et l’atermoiement américain. Maintenant, il patauge et la France devient la risée du monde.
Manque de caractère, manque de charisme, manque d’influence, manque de sérieux… Quand on ne tient pas la route, il ne faut pas prétendre conduire.
Bayrou accuse Hollande de livrer la Syrie aux fondamentalistes
Le président du MoDem François Bayrou reproche à François Hollande de se préparer à intervenir militairement en Syrie pour la « donner à des forces fondamentalistes engagées dans une entreprise globale d’instauration de l’islamisme politique », dans une « Lettre ouverte au président de la République » publiée par le JDD.
« Vous annoncez que vous ne voulez pas renverser Assad et peser sur l’issue du conflit !? C’est une déclaration diplomatiquement hypocrite et qui n’a pas de crédibilité », écrit l'ancien candidat à l'Élysée et ancien député.
Selon François Bayrou, « il ne s’agit pas d’un avertissement: il s’agit d’une intervention faite pour mettre à genoux le régime actuel et donner la victoire à ses adversaires. Qui sont ces adversaires ? À qui s’apprête-t-on à donner la Syrie et de larges pans de la région ? À des forces fondamentalistes engagées dans une entreprise globale d’instauration de l’islamisme politique ».
Le responsable centriste reproche aussi à François Hollande de « créer un précédent : vous allez intervenir sans mandat des Nations unies, sans nos alliés européens, sans l’Otan, dans une action bilatérale avec les États-Unis ». « Ce que la France reprochait en 2003 à Berlusconi, à Blair, à Aznar, elle va l’accomplir aujourd’hui. Comment interdire à d’autres demain des interventions unilatérales ? », demande-t-il.
M. Bayrou estime aussi, concernant les armes chimiques en Syrie, que « les preuves indiscutables de la responsabilité de leur utilisation n’ont pas été apportées, comme l’a reconnu David Cameron », le Premier ministre britannique.
Selon lui, "les victimes" d'une intervention franco-américaine « seront les communautés minoritaires en Syrie, les différentes communautés chiites, les communautés chrétiennes d’Orient qui adressent une supplique unanime pour qu’on renonce à cette attaque ; enfin le Liban, dans l’existence et l'équilibre duquel nous avons une responsabilité historique et où des forces françaises sont engagées et exposées dans le cadre de la Finul ».
« Il est une gamme de rétorsions, de poursuites et de sanctions, conduisant les coupables jusqu’au Tribunal pénal international, qui auraient le même effet dissuasif sans exposer aux mêmes risques » que des frappes occidentales en Syrie, poursuit-il.
M. Bayrou juge enfin "impensable" que le Parlement ne soit "pas consulté" à propos d'une riposte militaire française en Syrie, un tel cas de figure ne pouvant se justifier que "quand il y a urgence", comme au Mali en janvier dernier.
« Vous engagez la France dans une voie périlleuse », affirme encore l'ancien député à l'adresse du président français, défendant « une certaine idée de la France qui ne s’aligne pas ».
Jacob (UMP) réclame un vote de confiance de l’Assemblée
Christian Jacob, chef de file des députés UMP, a souhaité samedi, comme Jean-Louis Borloo (UDI), que l'Assemblée nationale puisse voter sur la participation de la France à une action militaire contre la Syrie, réclamant même un vote de confiance dans lequel le gouvernement engagerait sa responsabilité.
Dans une déclaration à l'AFP, le député de Seine-et-Marne, proche de Jean-François Copé, a estimé que « François Hollande prendrait une lourde responsabilité en engageant la France dans le conflit syrien, en dehors du cadre des Nations Unies ».
« La France a toujours veillé à faire prévaloir le droit sur la force. Jacques Chirac en 2003 au moment de la guerre en Irak y avait veillé tout particulièrement », a-t-il dit.
Pour lui, "une telle décision, si elle était prise, serait en rupture profonde avec notre politique étrangère constante, conduite par tous les présidents de la Vème République. Si François Hollande la prenait, son gouvernement devrait engager sa responsabilité devant l'Assemblée nationale".
En début de soirée, immédiatement après la déclaration de Barack Obama annonçant sa décision de consulter le Congrès américain à propos de frappes sur des objectifs militaires syriens, M. Borloo, président de l'UDI, avait demandé que François Hollande fasse de même avec le Parlement français, dans la foulée du débat prévu mercredi prochain dans les deux Chambres sur la crise syrienne.
« Comme le président des États-Unis, qui a décidé de consulter le Congrès américain au titre des principes démocratiques, le président français doit faire de même et organiser après le débat, un vote formel au Parlement », a écrit le responsable centriste et député du Nord dans un communiqué.
Vote du Congrès américain sur la Syrie : une issue très incertaine
Barack Obama a surpris samedi en demandant au Congrès américain son autorisation pour frapper le régime du président syrien Bachar al-Assad, mais l'issue du débat est incertaine, de nombreux parlementaires restant à convaincre, y compris au sein du parti démocrate.
Plus de 170 parlementaires républicains et démocrates avaient réclamé avec insistance d'être consultés par le président avant toute décision, mais leurs positions respectives, sur le bien-fondé ou non des frappes, étaient plus difficiles à cerner samedi, les élus étant éparpillés dans tout le pays à la faveur des congés estivaux.
Nul doute que de nombreux républicains rechigneront à soutenir politiquement Barack Obama, alors que d'autres dossiers brûlants sont à l'ordre du jour de la rentrée parlementaire : dette, budget, immigration.
Certains faucons comme les sénateurs républicains John McCain et Lindsey Graham ont d'ores et déjà averti qu'ils voteraient contre toute résolution trop timorée, qui ne viserait pas à ébranler le pouvoir de Bachar al-Assad.
Jamais tendre pour Barack Obama, le chef des républicains du Sénat, Mitch McConnell, a estimé que « le rôle du président en tant que commandant en chef était toujours renforcé quand il s'appuyait sur le soutien exprimé du Congrès ». Mais, prudent, il ne s'est pas avancé pas sur ses intentions de vote, à l'image de la quasi-totalité de ses collègues.
Quoi qu’il en soit, le vote du Congrès n’interviendra pas avant le 9 septembre, date de la rentrée du Sénat.
Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/2013/09/syrie-hollande-patauge-mais-se-croit.html