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géopolitique - Page 850

  • UE : la Résistance libanaise, classée « organisation terroriste »

    Classer le Hezbollah comme organisation terroriste, c’est condamner le principe de « résistance à l’oppression » qui constitue le quatrième droit de l’Homme et du Citoyen (article 2 de la Déclaration de 1789). C’est pourtant ce qu’ont fait les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne. André Chamy revient sur ce reniement de l’esprit européen, sous pression des États-Unis et d’Israël.

     

    Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont décidé, le 22 juillet 2013, d’inscrire la branche militaire du Hezbollah sur leur liste des organisations terroristes.

     

    « Un accord a été trouvé pour y inscrire le Hezbollah », a déclaré un diplomate de l’UE en marge de cette réunion à Bruxelles. Trois autres diplomates ont confirmé ses dires.

     

    Le Royaume-Uni, soutenu entre autres par la France et les Pays-Bas, cherchait depuis le mois de mai à persuader les autres États européens de prendre cette décision.

     

    Londres a mis notamment en avant des « preuves » de l’implication de la branche militaire du Parti de Dieu dans un attentat à la bombe contre un autobus de touristes israéliens, en juillet 2012, dans une station balnéaire de Bulgarie. Cinq Israéliens et leur chauffeur avaient trouvé la mort.

     

    En outre, les partisans des sanctions ont souligné que l’implication croissante du Hezbollah dans la « guerre civile » en Syrie montrait que le Liban était déjà dans une situation fragile et que l’UE devait considérer la possibilité d’attentats en Europe. Cette décision entraîne le gel immédiat des actifs que posséderait éventuellement le mouvement chiite libanais dans les 28 pays de l’UE.

     

    « C’est une bonne chose que l’Union européenne ait décidé de qualifier le Hezbollah tel qu’il est : une organisation terroriste », a commenté le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Frans Timmermans, en marge de la réunion. « Nous avons franchi une étape importante aujourd’hui en sanctionnant la branche militaire, en gelant ses actifs, en perturbant son financement et ainsi en limitant sa capacité à agir », a-t-il ajouté.

     

    Jusqu’à maintenant, l’UE avait résisté aux pressions des États-Unis et d’Israël pour inscrire le Hezbollah sur sa liste noire en expliquant qu’une telle décision pourrait compliquer ses relations avec le Liban, où le mouvement chiite participe au gouvernement, et accroître les tensions au Proche-Orient.

     

    L’implication croissante du Hezbollah dans le conflit syrien, aux côtés de l’armée nationale, n’est pas citée par l’UE, mais elle semble être décisive, car rien de nouveau ne s’est produit pour justifier une décision de nature aussi inique, qui n’est qu’une reculade supplémentaire de l’UE devant les autorités états-uniennes et israéliennes.

     

    Qu’en est-il de cette décision, qui intervient de façon aussi inopportune ?

     

    Les mouvements de résistance sont souvent mal vus, car ils déstabilisent l’autorité établie. L’exemple de Nelson Mandela et de l’ANC est flagrant. Aujourd’hui aucun des puissants ne tarit d’éloge sur Mandela, et sur le sage qu’il était, reconnaissant son intelligence et sa clairvoyance. L’on oublie opportunément que l’ancien président sud-africain et Prix Nobel de la paix, Nelson Mandela a longtemps été inscrit sur la liste noire états-unienne du terrorisme et avec lui son parti, l’ANC. Ces noms ne furent retirés de cette liste que le 28 juillet 2008.

     

    Le Hezbollah, et le Hamas sont aussi mal perçus, alors qu’ils ne sont que la réponse de populations opprimées après des années de mépris et d’humiliation. Qu’est ce qui justifierait que ces populations soient obligées de supporter pendant des années encore les exactions d’une armée d’occupation ? Rien. Il ne leur reste donc que la résistance.

     

    Cette résistance transforme les États ou les groupes qui y adhèrent en bêtes à abattre. Il existe un ordre économique et politique auquel il n’est pas permis de résister. De temps à autre, quelques déclarations d’intention viennent tenter d’atténuer l’impact de l’oppression ressentie, ce à l’instar de quelques voix qui se sont élevées pour protester contre l’invasion israélienne du Liban en 1982, mais aucune n’a été jusqu’à demander une réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU pour exiger le retrait immédiat, comme cela a été fait contre l’Irak après l’invasion du Koweït.

     

    Aucune sanction n’a été prise contre Israël pour sanctionner ses exactions contre des civils au Liban ou en Palestine. Il vient d’attaquer un territoire souverain, en l’occurrence celui de la Syrie, et aucune voix ne s’est élevée pour exprimer sa désapprobation. Tout est toléré venant de cet État qui agit comme seul au monde, dont les frontières évoluent chaque seconde en fonction du grignotage et de l’annexion des territoires, des maisons, des vergers et des lieux de cultes palestiniens.

     

    Évidemment, on n’ira pas jusqu’à préparer une campagne militaire pour obliger les Israéliens à quitter le Liban, lequel est resté sous leur occupation pendant plus de dix-huit ans. Peut-on objectivement faire le moindre reproche à l’encontre de ceux qui ont résisté, si ce n’est que pour certains politiciens libanais corrompus il ne fallait pas s’en prendre aux soldats israéliens ! Le problème est qu’ils sont une armée d’occupation.

     

    Le Hezbollah a pu mener sa guerre de résistance, obligeant l’armée israélienne à se retirer de l’essentiel des territoires qu’elle a occupés pendant dix-huit ans. Ce parti est devenu un acteur à part entière de la scène politique. Il a fait du Liban, qui était balloté par les guerres des autres puissances, une pièce indispensable dans un front de refus et de résistance.

     

    Le Hezbollah a su, grâce aux liens ancestraux entre les chiites du Sud du Liban et ceux d’Iran, bénéficier des aides lui permettant de soutenir la population locale dans sa résistance pour éviter qu’elle abandonne ses terres. Des efforts colossaux étaient nécessaires pour créer des services d’éducation, de santé, d’aides sociales. En même temps il fallait harceler l’occupant pour le pousser vers la sortie.

     

    Plus les opérations étaient spectaculaires, plus leur impact était négatif chez les soldats israéliens, mais positif au sein de la population locale. Au-delà, une large frange de la population libanaise s’identifiait à ces jeunes résistants qui défiaient les soldats sur-entraînés et équipés de Tsahal.

     

    Ces jeunes résistants prolongent l’épopée de l’imam Hussein, participant tous les ans à la fête d’Achoura, qui plutôt qu’une fête est une cérémonie de larmes destinée à raviver la flamme du sacrifice parmi eux. Ils se sont fixés un objectif, celui de l’évacuation des soldats israéliens du sud du Liban. Plus aucun soldat ne sera toléré, c’est ainsi qu’en ont décidé les référents de l’autorité religieuse et politique.

     

    C’est ainsi que l’on retrouve le cheik Ragheb Harb, et le sayed Abbas Moussawi, deux chefs religieux, grands tribuns et très écoutés par le peuple du Sud. Ils se sont dévoués à la cause de l’indépendance contre ceux qui ont, selon eux, souillé leur terre sacrée. Cette terre qui porte sur elle les cicatrices de l’imam Hussein, que l’on guérit au sein des Husseiniehs de chaque bourgade. Ces mêmes Husseiniehs, lieux de recueillement, mais aussi lieux de discussions, de prêches et d’enseignement, ont permis discrètement mais sûrement un travail sur le terrain impliquant toute la population dans cette lutte armée contre l’occupant.

     

    Le cheik Harb et sayed Abbas Moussawi ont été assassinés par les Israéliens, mais leur combat n’a pas cessé. Le calcul misant sur l’anéantissement du mouvement de résistance suite à la disparition d’un de ses chefs a échoué. Rien n’a changé car le projet était en marche avec une structure implacable, se renforçant sans cesse. L’arrivée de l’emblématique sayed Hassan Nassrallah est dans la lignée des autres figures de cette résistance.

     

    Des hommes comme Imad Moughnieh, l’un des chefs militaires de la résistance, assassiné à Damas —est ce un hasard ?—, se comptent actuellement par centaines. Tous n’ont qu’un seul objectif : libérer la dernière parcelle de terrain occupée par Israël. Pour ces jeunes hommes très bien formés, cette guerre n’a rien d’un jeu vidéo suivie sur un réseau informatique, elle est leur guerre, menée sur une terre dont ils connaissent tous les recoins.

     

    Au mois de mai 2000, les soldats israéliens ont dû abandonner leurs postes, leurs prisonniers, et leurs collaborateurs à la cloche de bois. Ils n’ont pas demandé leur reste. Leur erreur était d’avoir continué à occuper une bande de terrain libanais dans l’extrême sud et dans le sud-est du Liban. C’est cette occupation qui allait provoquer l’étincelle de la guerre de 33 jours (juillet-août 2006). Cette bande de terre continuera de hanter les nuits des Israéliens, car ils savent que leur présence n’est pas souhaitée et ne le sera jamais. L’esprit de la Husseinieh s’est définitivement réveillé.

     

    Concernant la situation d’Israël par rapport à la Syrie et au Liban, sous le titre « La guerre qui fait entrer Israël contre le Hezbollah et ses alliés » l’ancien directeur du renseignement Proche-Orient/Afrique du Nord au ministère US de la défense Jeffrey White a publié une étude fort « instructive ». Son élément le plus important est que « si la guerre éclatait à nouveau sur les frontières de la Palestine pour tenter d’occuper le Liban, elle ne sera pas comme le conflit de juillet 2006, mais elle sera peut-être "décisive", et conduira à une transformation de toute la région ».

     

    Surprenante analyse, qui reprend des termes utilisés par le sayed Hassan Nassrallah, rappelant dans ses discours depuis plus de deux ans que si Israël ose s’attaquer le Liban, c’est la région entière qui changera. Cette affirmation semble donc être intégrée dans les réflexions des officines de sécurité aux États-Unis.

     

    Jeffrey White, qui est maintenant expert au Washington Institute for Near East Studies, a donné une conférence pour présenter son étude. Il y a souligné que « Le théâtre des hostilités comprendra 40 000 miles carrés », ce qui équivaut à 64 000 kilomètres carrés, comprenant le « Liban et Israël, ainsi que des parties de la Syrie ». Il a ajouté que « la fin des hostilités en 2006, a marqué le point de départ des préparatifs de la prochaine guerre », et que « les parties ont utilisé une approche offensive par rapport aux précédentes confrontations. »

     

    White a prédit que les combats se concentreront sur la frontière nord d’Israël et dans le sud du Liban, avec un certain nombre de « théâtres secondaires » pour les affrontements. « Le Hezbollah au Liban sud essayera de repousser violemment l’attaque vers le sol de l’agresseur, tandis qu’Israël va essayer d’atteindre le [fleuve] Litani, et même au-delà du Litani, où se trouveraient les roquettes du Hezbollah », a t-il poursuivi.

     

    Dans une tentative de décrire l’« importance des pertes libanaises » dans cette guerre, White a déclaré qu’ « Israël viserait à brûler l’herbe au Liban au lieu de la tondre », et a souligné que le sort de la guerre dépendrait de «  l’invasion terrestre israélienne. » Il a affirmé que bien que l’armée israélienne ait été entraînée pour se battre dans des villes et zones peuplées, elle subirait des pertes importantes. Il a déclaré que le Hezbollah essayerait d’absorber l’attaque Israélienne, mais ne reculera pas. «  La bataille du Sud serait décisive ».

     

    White a déclaré que les prévisions israéliennes indiquent que le « Parti de Dieu procédera aux tirs de roquettes à raison de 500 ou 600 par jour en direction d’Israël ». Il a noté que la qualité de la plupart des roquettes possédées du Hezbollah est devenue nettement supérieure à ce qu’elle était en 2006. Il a ajouté que contrairement à 2006, « Israël agira pour détruire l’infrastructure civile libanaise tout en alléguant que le gouvernement libanais est responsable des actions du Hezbollah ».

     

    Il a conclu que les scénarios de la guerre sont au nombre de trois, et comprennent :
    - une solution décisive,
    - des combattants fatigués,
    - ou une solution imposée.
    Selon White la solution décisive ne pourra qu’être en faveur d’Israël afin de mettre fin à la menace du Hezbollah et de dicter ses conditions. En revanche, les deuxième et troisième scénarios aboutiront à un « désordre, comme à la fin de la guerre en 1973 et 2006, et les combattants continueront de se préparer pour une nouvelle guerre ».

     

    À son tour, a averti l’ancien officier de l’armée US et chercheur au Center for a New American Security, Andrew M. Exum, toute occupation israélienne du Liban serait un cauchemar pour les Israéliens. Diplômé de l’Université américaine de Beyrouth, il a déclaré que « l’intérêt supérieur d’Israël, dans le cas où le Hezbollah tuerait un diplomate israélien en représailles à l’assassinat d’Imad Moughnieh, ou s’il procédait à l’enlèvement d’un soldat, nécessiterait des frappes particulièrement douloureuses au cours des trois ou quatre jours suivants ».

     

    Exum a indiqué qu’au cours de la guerre de 2006, la communauté internationale était favorable à Israël durant la première semaine, mais au vu des pertes libanaises par rapport aux israéliennes et compte tenu de l’habilité des Libanais dans leurs rapports avec les médias internationaux, la sympathie à l’égard d’Israël s’est inversée et s’est retournée contre l’État Hébreu.

     

    Il a dit que, sur la base de l’expérience de la guerre de 2006, quand « les Israéliens promettent qu’ils détruiront la banlieue sud (de Beyrouth) complètement, le monde sait qu’ils le feront », ainsi selon cet ancien officier, cette situation « contribue à renforcer l’équilibre de la terreur et de la dissuasion entre les parties et augmente la pression sur les épaules du Hezbollah pour éviter de fournir un prétexte à Israël justifiant son attaque contre le Liban ».

     

    Exum explique que « la trêve sur le terrain entre Israël et le Hezbollah, est la démonstration de l’équilibre des forces. Elle est la meilleure garantie de paix et de dissuasion », qui serait selon lui « nuisible pour le Hezbollah sur le long terme ». Il a conclu que « toute nouvelle guerre ne serait pas dans l’intérêt des Israéliens et des Libanais, ni dans l’intérêt des États-Unis » au Proche-Orient en général.

     

    Ce que les deux spécialistes ont omis de préciser est qu’Israël craint actuellement de se battre sur un front intérieur, car l’idée que le Hezbollah ait pu recruter des agents sur son territoire hante les esprits de certains de leurs responsables. Au mois d’octobre 2002, un ancien lieutenant-colonel de Tsahal a été inculpé pour espionnage. Cette décision a été rendue publique le 24 octobre 2002. L’inquiétude régnait déjà dans l’État hébreu.

     

    Ces informations sont prises très au sérieux par l’opinion israélienne, et prennent de plus en plus d’ampleur. Cette situation ne s’est pas arrangée après que le chef du Hezbollah, sayed Hassan Nassrallah, ait divulgué des images captées par les drones israéliens et piratées par les équipes techniques du Parti de Dieu. Les autorités israéliennes ont fini par reconnaître la réalité du piratage tout en précisant qu’elles l’avaient su et avaient modifié le codage de leur transmission en conséquence.

     

    Ce même piratage avait permis au Hezbollah de piéger une escouade de soldats israéliens au cours d’une opération d’infiltration dans la commune d’Anassarieh au sud du Liban pour assassiner un de ses responsables. C’est l’ensemble de cette formation de Tsahal qui s’est trouvée prise en tenaille et a été décimée.

     

    En tout cas, ces histoires réelles font partie des éléments remarquablement utilisés par la communication du Hezbollah et qui font très mal à l’opinion israélienne. Elles contribuent à maintenir ce climat de terreur et de dissuasion entre les parties sur le terrain, car si le Liban craint certainement les destructions massives, Israël craint beaucoup autant pour ses soldats que pour ses civils. Cela conduit à ce que chacun sache qu’il a un prix à payer, sans que personne n’ait envie de payer l’addition.

     

    Se retirer totalement du territoire libanais serait considéré comme un camouflet supplémentaire pour l’« armée invincible ». Y rester devient de plus en plus dangereux. Surtout rester pour quoi faire ? Jusqu’à présent le rôle de l’armée israélienne était celui d’un gendarme, mais si l’on n’a plus peur du gendarme, à quoi sert-il ? Le pire pour Israël est que l’équation s’est totalement modifiée, son armée ne maîtrise plus toutes les données et est actuellement exposée à de fortes probabilités d’échec dans ses opérations.

     

    Cette situation finit par atteindre le moral des troupes à tel point que les soldats ne savent plus pourquoi ils doivent se battre. Tsahal est-il toujours l’armée de « défense d’Israël », ou est-il devenu l’armée des massacres de Qana et des « bavures » ? Une armée qui se bat contre un ennemi invisible commet nécessairement des bavures et en commettra encore. Jusqu’à quand l’armée et la société israéliennes supporteront-elles ces infamies ? Les habitants de Qana disent de leur ville : « C’est là que Jésus a transformé l’eau en vin, et c’est là que les Israéliens ont transformé l’eau en sang ».

     

    Ces contradictions ont fait qu’au fil des années la critique de la politique israélienne n’est plus un tabou. Jusqu’à l’invasion du Liban, oser critiquer les décisions israéliennes était assimilé à un acte antisémite. Tel est de moins en moins le cas. Des juifs et des non juifs critiquent cette politique expansionniste. L’appel de JCALL (European Jewish Call for Reason) est la démonstration qu’il existe bien une cassure dans le soutien dont bénéficiait la politique et les gouvernements israéliens.

     

    Cet appel est intéressant, car tout en assurant un soutien indéfectible à l’État d’Israël, il se montre particulièrement en opposition avec les décisions prises par les gouvernements successifs, notamment en matière d’annexion et de colonisation. Les signataires estiment qu’Israël devra changer de politique pour survivre.

     

    Or nous voyons que l’existence d’Israël est à nouveau en danger. Loin de sous-estimer la menace de ses ennemis extérieurs, nous savons que ce danger se trouve aussi dans l’occupation et la poursuite ininterrompue de la colonisation de la Cisjordanie et des quartiers arabes de Jérusalem-Est, qui sont une erreur politique et une faute morale. Et qui alimentent, en outre, un processus de délégitimation inacceptable d’Israël en tant qu’État.

     

    Ces faits expliquent le malaise vécu, entre autres, par la diaspora juive. Ces mêmes sentiments sont également exprimés par une frange de la population israélienne de l’intérieur, laquelle ne semble pas être écoutée par une classe politique qui rivalise d’outrance et d’excès.

     

    L’UE vient à travers sa décision de déclencher les hostilités, en allant dans le sens contraire de l’Histoire. Les responsables Européens savent parfaitement que cette décision n’a sur le plan pratique aucune utilité. Les membres de la branche armée du Hezbollah sont inconnus. Leur force est justement le secret qui les entoure. Quelles sanctions prendre contre des hommes invisibles.. ?

     

    Quant aux sanctions économiques, elles sont risibles, car les services de renseignement européens savent que le Hezbollah ou ses membres n’ont pas d’avoirs en Europe. La décision est donc symbolique et est aussi précaire qu’injustifié. En effet, concernant l’attentat de Bulgarie, cet État vient de déclarer qu’il n’existe aucune preuve de l’implication du Hezbollah [1].

     

    Devant l’impossibilité de contester au Hezbollah sa qualité de mouvement de résistance contre l’occupation, on a inventé ce prétexte, et on a laissé filtrer la vraie raison, mais qui n’est pas reprise officiellement : sa participation au conflit syrien.

     

    C’est d’autant plus étonnant que depuis le début du conflit syrien le mouvement politique libanais du Futur, entre autres —avec ses responsables, à commencer par l’ancien Premier ministre Saad Hariri—, a brillé par sa participation plus qu’active en hommes et en armes, sans pour autant être qualifié de mouvement terroriste.

     

    Le Hezbollah a combattu et combat en Syrie Jabhat Al-Noussra, considéré aujourd’hui par les occidentaux comme une organisation terroriste. Comment peut-on combattre les terroristes et être considéré terroriste ? En réalité, le Hezbollah a pour le moins perturbé les projets occidentaux pariant sur la chute de l’État syrien devant les agressions internes et externes, il doit en payer le prix.

     

    En combattant en Syrie, le Hezbollah protège ses arrières. Les vrais terroristes, terrorisaient les civils libanais dans la plaine de la Bekaa, à Akkar à l’est et dans le Nord du Liban. Ces groupent se sont bien installés dans plusieurs dizaines de villages au Liban au prétexte d’être des réfugiés, sans que personne en l’absence d’un État fort, ne puisse vérifier leur qualité.

     

    Ils ont commis des attaques contre l’armée libanaise accusée maintenant d’être pro-Hezbollah, lequel prône le slogan de la résistance « Le Peuple, l’Armée et la Résistance sont la force du Liban contre toute agression ». Fallait-il que le Hezbollah néglige ces risques pour éviter d’être classé organisation terroriste ? Informé de cette rumeur de classement depuis des mois, sayed Hassan Nasrallah avait du reste annoncé qu’il n’en avait cure…

     

    Toutefois, cette annonce est regrettable et menace d’une multitude de répercussions. A-t-on mesuré la portée de cette décision, dont l’effet médiatique serait le seul intérêt ? Pire encore ! le présent article sera t-il considéré comme une « apologie du terrorisme » ? … Seul l’avenir nous le dira. Le but final serait de faire taire toutes les voix qui défendent les mouvements de résistance.

     

    La vérité est que les Européens sont devenus schizophrènes, car ils voient la paille dans l’œil du voisin, mais pas la poutre dans le leur.

     

    André Chamy   http://www.voltairenet.org

     

  • Turquie : le réveil alévi

    Ils sont entre 10 et 15 millions et forment une minorité mystique singulière et sympathique. Les humiliations répétées qu'ils subissent, les provocations qu'ils endurent, expliquent leur mobilisation dans la vague de contestations récentes qui fait vaciller le pouvoir en place à Ankara.
    L'islam ayant régné en maître exclusif pendant plus de mille ans sur l'Anatolie, on aurait pu croire qu'il effacerait toutes les autres influences religieuses. Il n'en a rien été. Un certain nombre de descendants des tribus turques qui envahirent l'Empire romain d'orient (empire byzantin) ont conservé plus ou moins intacte la foi de leurs ancêtres. Ce sont les Alévis, des monothéistes qui n'observent aucun des cinq piliers officiels de l'islam. Enfin ils utilisent dans leur liturgie la langue turque et non l'arabe. Tout cela exaspère les bien-pensants et les heurts sont fréquents entre Alévis et sunnites.
    Peut-on considérer les Alévis comme des musulmans ?
    Les Alévis se démarquent nettement de l'islam officiel parce qu'ils ne vont pas à la mosquée, ni à La Mecque, ni ne respectent le sacro saint jeûne du ramadan. Les femmes Alévis ne se voilent pas, ces impudentes assistent au culte, assises à côté des hommes. Les Alévis ne respectent pas les ablutions prescrites par l'islam et ne voient aucun mal à consommer de l'alcool ou à avaler une tranche de jambon. Enfin, leur religion est mêlée d'innocentes pratiques animistes (danse de la pluie) ou superstitieuses (par exemple, donner à manger aux pauvres lorsqu'on rêve d'un mort).
    Outrés, les traditionalistes musulmans considèrent l'alévisme comme « immoral » et comme un obstacle à leur idéal de créer une société pieuse reposant sur le coran. Naturellement ces parangons de tolérance considèrent que les Alévis ne sont pas des musulmans, opinion que partagent certains Alévis quand, loin des oreilles sunnites, ils osent se confier. En un mot, en Turquie, ils sont, depuis toujours, un objet permanent de soupçon et de méfiance : le pouvoir central (ottoman autrefois, républicain aujourd'hui) s'identifie à la tradition sunnite et pour les accabler les accuse de former une cinquième colonne du chiisme.
    Les Alévis et Mustapha Kemal Ataturk
    Au XXe siècle, les Jeunes Turcs qui recherchent leurs racines redécouvrent les communautés rurales alévi. L'entreprise de réhabilitation de la langue turque démotique (par opposition à l'Osmanli officiel) conduite par Ataturk (photo) s'appuie en partie sur les patois alévi. Les coutumes des nomades dont certaines remontent au passé pré-islamique du peuple turc sont réhabilitées. La poésie traditionnelle alévi est portée aux nues par les intellectuels de la capitale. Après des siècles de persécution les Alévis, ces quasi parias de la société ottomane, ont à nouveau droit de cité.
    En pratique sa reconnaissance de la culture alévi s'est bornée à encourager le retour aux traditions antérieures aux Ottomans mais seulement dans la mesure où elles étaient susceptibles de contribuer à la construction d'un Etat authentiquement turc. Folkloriser les particularismes locaux et les mettre au service de son projet républicain et laie, est l'objectif d'Ataturk qui au fond préfère un islam sunnite soumis à son pouvoir, ou plus exactement par tradition soumis au pouvoir central, à un islam alévi réputé frondeur et indiscipliné. En choisissant la solution la plus confortable pour son régime il a peut-être laissé échapper une chance extraordinaire de changer les mentalités. Car le moment était favorable : les Turcs, marqués par les épreuves de la Grande Guerre et écœurés par la trahison arabe, l'auraient peut-être plus volontiers suivi sur la voie d'une véritable réforme religieuse inspirée des principes de « l'alévisme » que sur celle d'une occidentalisation à outrance.
    Une provocation d'Erdogan a mis le feu aux poudres
    Toujours est-il que les Alévis, même manipulés par un Ataturk uniquement soucieux de construire un État-nation fort, sont très attachés à l'héritage kémaliste et se méfient du parti AKP au pouvoir, à raison semble-t-il.
    Le 29 mai dernier (1), le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a posé en grandes pompes la première pierre du troisième pont sur le Bosphore qu'il a baptisé du nom de « Sultan Yavuz Selim ».
    Ce choix de Selim I (1512-1520) n'est pas anodin. Il est le petit-fils de Mehmet le conquérant et le père de Soliman le Magnifique, son surnom «Yavuz » signifie « le terrible ». Et pour cause, ses huit années de pouvoir furent marquées par une série de conquêtes suivies de massacres. Le résultat en fut la domination ottomane sur la Syrie, la Palestine, l’Égypte, et surtout sur les lieux saints de l'islam, les villes de Médine et La Mecque. C'est à cette époque que le sultan ottoman devient également calife, le chef religieux suprême de l'islam. Il le restera jusqu'à l'abolition du califat par Ataturk en 1924. Aux yeux de la communauté alévi, Selim I était un être sanguinaire, responsable d'épouvantables massacres, qui a tenté, sans y parvenir, d'éradiquer leur communauté, pour imposer partout l'islam sunnite.
    C'est donc très logiquement que deux jours après cette inauguration, des milliers de jeunes Alévis, républicains et laïques, apolitiques ou non, se sont joints aux manifestations contre le pouvoir, à Istanbul et dans tout le pays. Et ils y jouent un rôle clef. Leur mobilisation est révélatrice de la détermination de cette importante minorité de Turquie à défendre son identité face à l'islam sunnite.
    Henri Malfilatre monde & vie 2 juillet 2013
    1).Ce jour marque le 560e anniversaire de la conquête de Constantinople par le sultan Mehmet II, dont le nom officiel (« Fatih Sultan Mehmet », le conquérant) a été donné au deuxième pont. Certains y voient là un nouveau signe de « l'ottomania » des islamo-conservateurs de l'AKP qui dirigent la mairie d'Istanbul depuis 1994 et le gouvernement turc depuis 2002.

  • Intervention de Pierre Hillard - La France à l'épreuve de l'Union Européenne - 17 avril 2013

  • Afghanistan : Pour les Français comme pour les Britanniques, il faut rentrer « aussitôt que possible... » arch 2010

    Recevant tout récemment à Londres en la personne du président afghan Hamid Karzaï, à son retour de Washington, son premier chef d'Etat, le nouveau Premier ministre britannique David Cameron avait souligné que l'Afghanistan était pour lui « la priorité numéro un ». C'est pourquoi trois membres de son gouvernement (le secrétaire au Foreign Office ainsi que les ministres de la Défense et du Développement international) ont profité du week-end de la Pentecôte pour se rendre dès que possible sur le terrain.
    Avec près de 10 000 soldats britanniques déployés dans ce pays, principalement dans la province méridionale du Helmand, l'un des principaux bastions des talibans, la Grande-Bretagne dispose en Afghanistan du deuxième contingent le plus important après les États-Unis, où quelque 286 soldats britanniques ont perdu la vie depuis l'intervention des forces internationales en 2001. Vendredi encore, un soldat du 40e commando des Royal Marines a ainsi été tué dans l'explosion d'une mine artisanale alors qu'il faisait une patrouille à pied dans le Helmand.
    « J'aimerais que nos forces rentrent aussitôt que possible... », a d'ailleurs prévenu Liam Fox, le nouveau ministre de la Défense, dans une interview au quotidien britannique Times. « Nous ne sommes pas un gendarme universel. Nous ne sommes pas en Afghanistan pour nous occuper de la politique d'éducation d'un pays troublé du XIIIe siècle. Nous sommes là pour éviter que le peuple britannique et nos intérêts globaux ne soient menacés », a-t-il encore ajouté fort à propos alors que l'insurrection talibane gagne en terrain et en intensité dans le pays. L'objectif affiché par le nouveau gouvernement britannique est donc parfaitement clair : mettre le paquet pour pouvoir se désengager au plus vite. Telle devrait être la ligne de tous les Occidentaux et Alliés engagés dans cette guerre qui n'en finit pas. Car, à l'image des Britanniques qui le disent désormais ouvertement, les Français (qui comptent actuellement 3 700 hommes en Afghanistan) devraient eux aussi rentrer « aussitôt que possible ».
    S'attaquer à la situation en Afghanistan est « une de nos priorités les plus urgentes », a confirmé pour sa part le nouveau secrétaire au Foreign Office, William Hague, qui accompagnait le ministre de la Défense à Kaboul. « Cela nous coûtera beaucoup de temps, d'énergie et d'effort et il est donc essentiel que les ministres aient une parfaite compréhension des thèmes propres à l'Afghanistan (...). C'est pourquoi nous sommes venus ici à la première occasion », a-t-il expliqué avec un certain bon sens. Avant d'ajouter toutefois : « Il n'y aura pas de calendrier arbitraire ou artificiel. Nous devons donner le temps et le soutien qu'il faut à la stratégie qui a été décidée. »
    Le dernier du trio, Andrew Mitchell, ministre au Développement international, a quant à lui affirmé qu'il étudierait au plus vite « les façons d'améliorer la qualité et l'impact de l'aide » à l'Afghanistan. Voilà pour les intentions et elles sont plutôt bonnes et respectables puisqu'elles s'inscrivent dans la droite ligne de ce qui avait été décidé lors de la Conférence de Londres, en janvier dernier, qui avait ouvertement prôné une stratégie de « réconciliation nationale ».
    Le Président afghan s'y emploie, qui a convoqué une « loya jirga » (assemblée tribale traditionnelle) de paix finalement, repoussée du 29 mai au 2 juin, et qui durera trois jours et réunira plus de 1 600 délégués pour « prendre le pouls du pays profond ». Mais en attendant que celle-ci puisse se réunir en toute sécurité à Kaboul et qu'elle porte ses fruits, les attentats et attaques se multiplient aux quatre coins du pays et, comme la semaine dernière, jusqu'au cœur de la capitale.
    Samedi dernier, c'est un officier français qui a été tué par l'explosion d'un IED (engin explosif improvisé) au côté d'un soldat néerlandais et de leur interprète afghan en Oruzgan, la province natale du mollah Omar, dans le sud du pays. Agé de 38 ans, le capitaine Christophe Barek-Deligny du 3e régiment du génie de Charleville-Mézières encadrait l'année nationale afghane au combat au sein de ce que l'on appelle une OMLT (Opérationel mentor and liaison team) déployée en Oruzgan, où il était arrivé depuis un mois seulement. C'est le 43e militaire français tué en Afghanistan.
    Pour tous ceux que passionne l'engagement des soldats français en Afghanistan, où nos hommes mettent chaque « leur peau au bout de leurs idées » même si on ne gagnera jamais cette guerre, je conseille l'excellent livre de Patrick de Gmeline, Se battre pour l'Afghanistan (*), consacré aux soldats de montagne du 27e BCA (bataillon de chasseurs alpins) de Cran-Gevrier (Haute-Savoie), à leurs six mois de préparation opérationnelle comme à leurs six mois de guerre et de pacification en Kapisa. Juste avant de partir servir en Afghanistan, leur chef de corps, le colonel Nicolas Le Nen rappelait à tous ses hommes les règles d'engagement et de discipline dans le combat contre les talibans : « Sur ce théâtre, il n'y a pas de petites missions ou de missions faciles, il n'y a que des missions dangereuses et très dangereuses ! » La mort d'un officier français vient encore de nous le démontrer.
    YVES BRUNAUD Présent du 26 mai 2010
    (*) Se battre pour l'Afghanistan, Patrick de Gmeline, Presses de la Cité, 396 pages, 21 euros.

  • Que faire des islamistes ? par Manuel GOMEZ

    Les islamistes ne se posent pas la question : que faire du reste du monde ? Depuis que l’Islam existe ils savent qu’ils doivent soit le convertir, soit le combattre, soit le détruire. Ce n’est pas le reste du monde qui ne les accepte pas, ce sont eux qui sont incapables de l’accepter.
    Les islamistes ne veulent pas être uniquement des musulmans. Ils sont convaincus que la Terre entière doit devenir musulmane. Leur croyance impose que l’on change celle des autres, même si les autres n’en ont aucune. Leur objectif est d’imposer leur foi, par la force, par l’argent, ou par l’invasion migratoire. 
    PAR LA FORCE ?
    Ils savent que ce n’est plus possible. Ils ont compris la leçon. Et c’est nous, les Occidentaux, qui la leur avons donnée. Il y a 2000 ans nous pensions que la solution était facile : on partait en croisade pour les convertir ou pour les exterminer. L’Histoire nous l’a appris, ce fut un échec. À leur tour ils ont fait le voyage inverse, leur but : conquérir l’Europe. Ils ont envahi l’Espagne et tenter de s’implanter en France. L’Histoire nous l’a appris, ce fut un échec.
    PAR L’ARGENT ?
    Au XXIe siècle ils ne peuvent plus nous conquérir par la force alors ils nous séduisent par l’argent, nous convertissent par le terrorisme, attirent nos armées hors de nos frontières pour mieux les combattre et nous envahissent par leur immigration incontrôlée, leur polygamie et leur démographie galopante.
    Insidieusement et avec une patience toute Orientale, ils imposent leurs mœurs, leurs coutumes. Non pas dans le secret, mais au grand jour, profitant de la faiblesse, de la soi-disant compassion et surtout de la naïveté de cet Occident (dont une majorité de Français qui se moque totalement du devenir de notre pays. Celle qui a toujours collaboré avec nos ennemis, ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui).
    Avant 1954 les Arabes (on ne disait pas alors « islamistes ») venaient « travailler » en métropole et s’intégraient obligatoirement, avant de reprendre le chemin inverse (vérifier auprès de la CGT, du Parti Communiste et du Patronat, qui avaient besoin de cette main d’œuvre et les aidaient), mais cela « c’était avant ».
    La guerre d’Algérie, le regroupement familial, l’accueil et l’assistanat offerts aux clandestins, la nationalité par le droit du sol, ont changé la donne.
    ALORS QUE FAIRE DES ISLAMISTES ?
    Les pays arabes eux-mêmes n’ont pas la solution. Les modérés ont renversé les dictateurs qui tenaient dans une main de fer les « salafistes » pour élire démocratiquement (paraît-il) des islamistes radicaux, tels les « Frères musulmans ».
    Il n’y aura jamais de république laïque dans un pays musulman puisque l’Islam est leur religion et leur civilisation. (Seul François Hollande veut y croire !).

    Si l’invasion se poursuit et s’amplifie les solutions s’imposeront d’elles-mêmes, dans la violence très certainement (chaque jour nous en apporte une nouvelle preuve), puisqu’elles ne peuvent être envisagées sereinement et avec lucidité par ceux qui nous gouvernent.

    http://www.francepresseinfos.com/

  • Assad veut surprendre Israël suite à son raid sur Lattaquié

    joelecorbeau.com: L’agence de presse libanaise, Al Khabarpress, vient de publier les propos du président syrien qu’il aurait exprimé en réaction à l’information selon laquelle Israël aurait frappé le stock de missiles Yakhont à Lattaquié.

    M.Assad aurait dit : « La réponse syrienne aux raids d’Israël sera beaucoup plus cinglante que ce que les israéliens puissent imaginer ». « La réponse aux agressions israéliennes nous appartient et ce n’est pas les autres qui devront en décider (les Russes?). Nous allons surprendre nos ennemis en temps voulu et par des moyens adéquats. Mais l’armée syrienne devra être prête à riposter et à faire face au régime israélien ».

     

    Et d’ajouter : « Notre réponse à Israël revêtira plusieurs formes : sécuritaire, militaire, politique et l’une de ces formes consiste à se procurer une grande quantité de missiles Yakhont, braqués vers nos ennemis et prêts à entrer en fonction ».

     

    L’armée syrienne dispose d’informations complètes au sujet des objectifs et des cibles sensibles en Israël. « Ces informations sont à l’étude par notre appareil de renseignement », aurait-il encore dit, selon la même source.

     

    Selon l’agence libanaise, le président Assad s’est entretenu avec les commandants de l’armée et ses conseillers au nombre desquels figurent le général Maher al Assad.

     

    Source: joelecorbeau.com

    http://fr.altermedia.info

  • Développements géopolitiques de l’enjeu syrien / affaire Edward Snowden

    Xavier Moreau revient sur les développements géopolitiques de l’enjeu syrien et sur l’affaire Edward Snowden (un dissident américain dit Vladimir Poutine à propos de Snowden, en évoquant le célèbre dissident au régime communiste de l’Union Soviétique, Andreï Sakharov, qui avait été tant adulé par les Etats-Unis à l’époque).


    Développements de l'enjeu syrien et affaire... par realpolitiktv

    À propos de l’auteur
    Xavier Moreau. Saint-Cyrien et officier parachutiste, titulaire d’un DEA de relations internationales à Paris IV Sorbonne, spécialisé sur les relations soviéto-yougoslaves pendant la guerre froide. Fondateur d’une société de conseil en sûreté des affaires, installé en Russie depuis 12 ans, travaillant également sur l’Ukraine, le Kazakhstan et la Serbie.

    Source : Realpolitik.tv.

    http://fr.novopress.info/

  • États-Unis d'Amérique Avis de décès / De l'hyperpuissance à l'impuissance (arch 2010)

    L'histoire devait toucher à sa fin grâce à la pax americana. On nous promettait mille ans de félicité et la démocratie de marché pour tous. C'était le plan concocté à Washington. La bataille n'était pas livrée que la guerre était déjà gagnée. Mais le colosse américain avait les pieds d'argile, comme l'immense statue d'or dont avait rêvé Nabuchodonosor, le roi de Babylone, et qui s'effondra. Ci-gît le Nouveau monde.
    Les Américains, depuis plus d'un demi-siècle, n'ont eu de cesse que de théoriser la notion d' « accélération de l'Histoire », qu'avait prophétisée avant eux Daniel Halévy dans l'entre-deux-guerres, mais sans doute n'ont-ils jamais osé envisager que celle-ci concernerait au premier chef, dès la première décennie du troisième millénaire, l'effondrement spectaculaire de leur propre puissance impériale, réputée sans rivale au terme de la Guerre froide, en 1991. Dans l'histoire contemporaine, seul peut-être l'immense empire continental de Napoléon, édifié à partir des victoires de la Révolution entre 1796 et 1812, a-t-il pu se désagréger aussi rapidement, mais au moins l'Empereur des Français avait-il face à lui une coalition qui regroupait presque tous les grands États européens de l'Ancien Régime, qui plus est fomentée, financée et structurée de l'extérieur par l'Angleterre.
    Ici, rien de tel : le déclin des États-Unis n'a pas été provoqué directement ou indirectement par l'un quelconque des grands États de la planète, et encore moins par l'action concertée de plusieurs d'entre eux. Au contraire, même : ce qui ne laisse pas de surprendre le spectateur impartial des vingt dernières années est l'extraordinaire, l'invraisemblable, la sidérante apathie du monde extérieur qui a accompagné la montée vers la violence tous azimuts des dirigeants américains à partir des années 1990, apathie qui n'est du reste pas complètement enrayée aujourd'hui. Combien de dirigeants, d'experts, d'intellectuels et de consultants en tous genres ne cessent-ils de nous répéter encore maintenant, et pas seulement en Occident, que la fin définitive de « l'hyperpuissance » américaine signifierait une catastrophe insigne pour le monde entier. Mais il est trop tard : le vin est tiré, et les Yankees vont être contraints de le boire (leurs alliés serviles ou imprudents aussi).

    « The rest of the world », ça existe donc !
    Pour comprendre cet engourdissement de l'intelligence, il faut sans doute se reporter à la période de la Guerre froide, pas encore si lointaine, et à l'illusion de stabilité que celle-ci avait répandue dans le monde entier, malgré les guerres sanglantes de Corée et du Vietnam et en dépit même des nombreux conflits suscités par la décolonisation. Car survenant après la brutalité apocalyptique des deux guerres mondiales, closes pourtant en 1945 par l'envoi de deux bombes atomiques américaines sur deux grandes villes japonaises, les quarante ans pendant lesquels l'ordre forgé à Yalta par Staline et Roosevelt (ou plutôt imposé par Staline, le vainqueur réel, à Roosevelt, le président moribond) s'est appliqué aux peuples du monde a pu sembler relativement pérenne et bénéfique à ceux qui le considéraient de loin.
    Il est vraisemblable que c'est cette illusion qui a survécu à la Guerre froide : parce que les États-Unis, en 1947-1948, ont dédaigné d'entamer un troisième conflit planétaire contre l'URSS pour obtenir le reflux des troupes soviétiques présentes jusqu'au cœur de Berlin à la suite de leur victoire sur le Reich et ses alliés d'Europe centrale ou orientale, il était devenu fréquemment admis que Washington ne ferait jamais un usage inconsidéré ou trop disproportionné de son hégémonie et de sa puissance. C'était bien mal connaître les nouveaux maîtres de l'Occident, qui n'ont jamais douté du fossé ontologique qui est censé les distinguer du « reste du monde » (concept cher à Zbigniew Brzezinski),que ce soit les indigènes autochtones de leur propre continent ou leurs alliés assoupis de la Vieille Europe.

    La fin de l'histoire commence à Washington
    Pourtant, les yeux auraient dû se déciller assez vite. Dès la Première Guerre mondiale, en effet, lorsque les Américains commencent à remettre en cause prudemment leur isolationnisme traditionnel, leur première irruption sur la scène mondiale va s'accompagner de trois conséquences qui s'avéreront désastreuses : la fin du système westphalien de l'équilibre des puissances par lequel l'Europe classique avait su brillamment surmonter le premier grand traumatisme des guerres de religion, la détérioration progressive, mais certaine de l'ordre monétaire international par la substitution de l'étalon-dollar à l'étalon-or (entreprise dès 1933, après l'élection de Roosevelt), enfin la transformation de la classique « question d'Orient » en véritable chaos géopolitique post-ottoman, en raison du double soutien sans faille apporté au sionisme d'une part et au wahhabisme saoudien d'autre part.
    Tout cela aurait dû avertir de façon assez précise que la fin de l'Union soviétique n'allait pas ouvrir pour le monde une grande période d'harmonie retrouvée, comme nombre d'intellectuels occidentaux l'ont seriné alors. Ne serait-ce que parce que la détention du monopole de la puissance stratégique, monétaire et financière par un seul État était totalement inédite dans l'Histoire mondiale, et dès lors ressemblait beaucoup plus à une anomalie momentanée et périlleuse qu'à la fin rationnelle de l'Histoire espérée depuis Hegel en Occident.

    Dieu n'est plus américain
    Pourtant, les États-Unis, à qui même les Russes et les Chinois d'alors tendaient fébrilement la main, auraient fort bien pu mettre en place une stratégie de domination planétaire assez semblable à celle qu'avait entreprise la Grande-Bretagne au XIXe siècle : veiller rigoureusement à la neutralisation réciproque de chacune des grandes puissances mondiales, France-Allemagne, Chine-japon, Chine-Russie, Inde-Pakistan, Iran-Irak, Turquie-Serbie et Turquie-Arménie, mais sans jamais attenter directement ni à leur souveraineté ni à leur intégrité territoriale, du moins tant qu'ils ne contestaient pas ouvertement le maintien de la prééminence américaine. C'est ce que Londres avait plus ou moins obtenu, en 1815, avec l'aide de Talleyrand, du Congrès de Vienne, et c'est plus ou moins ce que Henry Kissinger, l'ancien mentor diplomatique de Richard Nixon, leur préconisait de faire après le départ de Gorbatchev et l'effondrement de l'empire soviétique.
    Au lieu de cela, le grand leader républicain du Congrès, Newton Gingrich, livrait au monde, en t995, le nouveau credo américain dans le texte suivant, publié dans une dizaine de grands quotidiens internationaux : « Seule l'Amérique peut mener le monde. Elle reste la seule civilisation internationale et universelle dans l'histoire de l'humanité. Notre système de démocratie parlementaire a permis le plus grand bond économique de tous les temps, nos valeurs sont reprises dans le monde entier, notre technologie a été le premier facteur de la mondialisation. Nos armées sont stationnées sur toute la planète à la demande des gouvernements hôtes, non pas pour les soumettre mais pour répondre au désir de liberté, de démocratie et de libre entreprise de leur population. Quelle autre civilisation a réussi pareille domination du monde ? L'Amérique est la seule nation suffisamment grande, multiethnique et soucieuse de liberté pour servir de guide. Sans une civilisation américaine bien vivante, la barbarie, la violence et la dictature gagneront du terrain sur la Terre. »

    L'hyper-impuissance
    On connaît la suite : les Irakiens, les Serbes, les Palestiniens, les Pachtouns et autres « barbares » vont vite savoir ce que signifie pour eux le déploiement d'une « civilisation américaine bien vivante » sur les cinq continents. Au-delà, la Russie, la Chine, l'Inde, l'Iran, la Syrie, l'Arménie vont se retrouver progressivement enserrés par une stratégie d'étouffement et d'agressions militaires de plus en plus nombreuses afin de les voir se soumettre sans condition au nouvel imperium atlantique, baptisé ironiquement « partenariat pour la paix » ou bien encore « consensus de Washington ».
    Mais c'est en 2003, avec l'invasion de l'Irak et le renversement de Saddam Hussein, que l'Amérique va commettre l'erreur fatale, la même que Napoléon deux siècles plus tôt en Espagne et en Russie. Car en devenant clairement et ouvertement une puissance d'occupation, confrontée à l'hostilité de ses alliés eux-mêmes, les États-Unis vont se trouver très vite embourbés dans des conflits sans issue qui vont accroître de façon démentielle leur dépendance économique déjà cruciale vis-à-vis des puissances mêmes qu'ils désirent endiguer ou dont ils entendent remettre en cause la souveraineté - comme la Chine.
    Le résultat, impressionnant, est aujourd'hui visible par tous : en 2010, le capital est chinois, la dette américaine, le dollar menacé par le retour de l'or, et les troupes yankees partout acculées à la débâcle. La destinée autrefois manifeste a bel et bien cessé de l'être, et le XXIe siècle, quant à lui, ne sera pas américain.
    Pierre-Paul Bartoli Le Choc du Mois novembre 2010

  • Printemps arabe: l’échec de la démocratie en Orient ?

    L'armée égyptienne est finalement intervenue pour déposer le président Mohamed Morsi, pourtant premier président démocratiquement élu du pays. Le printemps arabe, né en Tunisie fin 2010, a atteint l’Egypte dès le début 2011 et a abouti au départ du président Moubarak qui dirigeait l'Egypte depuis trente ans.

    Les revendications d’une grande partie de la jeunesse égyptienne qui a mené cette révolution dite du Nil ou du Papyrus sur la place centrale du Caire (la place Tahrir) ont abouti à des élections libres qui ont vu une déferlante islamique.

    En effet, aux premières élections législatives de l’après Moubarak, qui a vu une participation de 55%, les frères musulmans ont obtenu 44.6 % des voix, concurrencés seulement par les plus radicaux qu’eux, les salafistes, qui ont obtenu 22,5% des voix, le premier parti pseudo libéral  obtenant seulement 7,8% des voix. A l’élection présidentielle de 2012, la scission du pays en deux (Islamo-conservateurs contre réformistes) était palpable et l’élection s'est résumée à un duel politique entre un homme de l’époque Moubarak et le candidat des frères musulmans, le scientifique Mohamed Morsi, qui a notamment étudié aux Etats-Unis. Celui-ci remportera l’élection avec 51,73 % des voix (la participation s’élevant à seulement 45%) et sera investi en juin 2012.

    Un an plus tard, il sera donc déposé par l’armée après de nouvelles et immenses manifestations (plusieurs millions de personnes) place Tahrir et ailleurs en Egypte. Les opposants lui reprochent principalement sa piteuse gestion de la situation économique du pays. Ce Week-end, plusieurs centaines de milliers de partisans du président déchu sont eux aussi descendus dans la rue, invoquant eux à juste titre le respect des urnes et la démocratie. Les manifestations ont tourné à l’affrontement entre partisans de Mohamed Morsi et l’armée et en ce 10 juillet 2013 on parle déjà de dizaines de morts et de centaines de blessés.

    Il y a là des dilemmes visiblement insolubles pour l’Egypte, pour les pays du printemps arabe et pour la communauté internationale.

    La démocratie du printemps arabe a vu l’émergence et la prise de pouvoir de mouvements islamo-conservateurs (principalement les frères musulmans) qui étaient soit interdits, soit tenus à l'écart de la vie politique par les anciens pouvoirs laïcisants issus de la guerre froide. Ce retour au pouvoir des clergés et d’un Islam politique a accentué les batailles d’influences trans-territoriales entre confréries, menant à la situation que l’on connaît par exemple en Syrie. Ce pays fait en effet face à une guerre au niveau régional et confessionnel, ou le courant sunnite régional le plus radical tente de mettre à mal le croissant chiite en s’attaquant à sa composante la plus hérétique selon lui mais aussi la plus laïque selon les critères occidentaux. La Syrie est ainsi devenue le champ de bataille par ricochet d’une coalition Russo-chiite qui est en conflit ouvert avec un axe Occidentalo-sunnite.

    Le mythe d’un Islam compatible avec la démocratie semble remis en cause.

    Les victoires électorales des Frères musulmans en Egypte, en Tunisie ou en Libye, qui auraient pu amener à des cohabitations entre charia et démocratie, ne semblent plus viables. Il y a une crise culturelle profonde qui traverse les sociétés arabo-musulmanes. Les nouveaux régimes issus des élections semblent avoir du mal à bien intégrer la pluralité, qu’elle soit ethnico-culturelle, religieuse ou comportementale. Hormis en Tunisie ou les islamistes composent, la situation économique de tous les pays concernés par ces nouveaux régimes est d’ailleurs plus que catastrophique et qui semble inévitablement génératrice de protestations dans un avenir proche, comme c’est le cas en Egypte aujourd’hui.

    Les coups d'état militaires et les juntes au pouvoir ont toujours été fermement condamnés par les pays occidentaux, que ce soit en Birmanie, en Grèce ou en Argentine. La mollesse des réactions occidentales face au coup d'état militaire en Egypte démontre bien le dilemme, entre armée et islamisation. Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a lui tenté d’empêcher une intervention de l’armée contre le président égyptien, en avertissant les capitales européennes hébétées mais cela a échoué.

    L’armée apparaît pourtant de plus en plus comme un nouveau pouvoir (ou contre pouvoir) seul à même de maintenir une forme d’équilibre national et de protéger l’équilibre communautaire (et les minorités) face à une islamisation à outrance des pays concernés. Cette tendance n’est pas nouvelle. En Algérie, la victoire des islamistes fut annulée en 1991, plongeant le pays dans une guerre civile de 10 ans durant laquelle l’Armée affronta, jusqu'à sa victoire en 2002, divers groupes islamistes. En Turquie, Recep Erdogan, depuis son élection en 2003, a lui mené d’intensives campagnes pour désactiver l’armée et faire mettre en prison les officier qui auraient pu s’opposer à l’islamisation lente que le pays connaît, entrainant l’inquiétude des minorités et des laïcs qui ont manifesté récemment. En Syrie, l'armée parait être aujourd’hui le seul garant du rétablissement de l’ordre constitutionnel mis à mal.

    Parmi les nombreux manifestants Egyptiens place Tahrir, certains brandissaient aussi des drapeaux syriens et des portraits de Bashar-El-Assad, traduisant ainsi leur bonne compréhension des événements géopolitiques régionaux mais aussi peut être leur profonde intuition que Syrie et Egypte doivent être unis et non en guerre. Il faut se souvenir qu’historiquement, Egypte et Syrie ont déjà été un seul et même état, pour faire face a la menace communiste d’un coté (qui n’existe plus aujourd’hui) et américaine de l’autre. Est-ce la raison pour laquelle de nombreux manifestants place Tahrir brandissaient également des pancartes dénonçant le soutien américain au candidat Morsi?

    Il est certain que des groupes radicaux ne vont pas tarder à menacer l’armée Egyptienne d’un conflit pour le rétablissement du pouvoir islamique arrivé au pouvoir par les urnes. On peut se poser la question de savoir si l’Egypte va désormais connaître une guerre civile larvée sur le modèle de l’Algérie quand les élections de 1991 ont été annulées par l'armée.

    Alors que le monde arabo-musulman risque de traverser au cours de ce siècle sa grande guerre interne, politique, confessionnelle et générationnelle. Pour les américains, il semble que l’agenda de remodelage du grand moyen orient soit remis aux calendes grecques. Il faut maintenant essayer d’imaginer quelles seront les conséquences directes des ces bouleversements pour les états de la région, et les conséquences possibles et imaginables pour la France, l’Europe et la Russie.

    Alexandre Latsa  http://fr.rian.ru

    L’opinion exprimée dans cet article ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti.

    Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".