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insécurité - Page 671

  • Le terrorisme low-cost s’empare de Marseille - Journal du lundi 2 octobre

  • STÉPHANE RAVIER : « JE SUIS UN EXTRÉMISTE DE LA VÉRITÉ EN DÉNONÇANT L’ISLAMISME QUI SE DÉVELOPPE À MARSEILLE »

  • L'homme qui a poignardé deux femmes à Marseille sortait de garde à vue

    L’homme aurait été arrêté pour une dizaine de faits de délinquance mineurs, notamment des vols et des infractions à la législation sur les étrangers. Il s’agit d’un Algérien ou d'un Tunisien en situation irrégulière.

    L'Etat islamique a revendiqué l'attaque.

    Jean-Sébastien Ferjou (atlantico.fr) :

    «Regardons les origines …  Ce sont principalement des maghrébins, il y a eu 1 malien et tous les autres étaient maghrébins.»

    Damien Givelet : «Il peut y avoir des tas de raisons aussi, psychologiques, et autres …»

    «Si ça vous semble plus confortable de penser que c’est psychologique, très bien. Il me semble qu’il y a gens de personnes qui souffrent de problèmes psychologiques, j’ai pas l’impression qu’ils se jettent tous dans les gares ou ailleurs en criant “Allah Akbar” ! (…) Il faut arrêter d’avoir peur de stigmatiser. Quand on n’aborde pas les choses de front, c’est là où on laisse les choses pourrir

    Michel Janva

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  • Projet de loi de lutte contre le terrorisme : Intervention de Marine Le Pen (25/09/2017)

  • Corée, allons-nous vers la guerre ?

    6a00d83451619c69e201bb09c87e63970d-250wi.pngDe Thomas Flichy de La Neuville pour les lecteurs du Salon Beige : 

    Il y a deux jours une officine britannique déclarait que le risque de guerre était à prendre au sérieux en Corée. Cette annonce mérite quelques réflexions :

    1 – Le duel rhétorique entre Donald Trump et Kim-Jong-un profite aux deux présidents. Il permet aux Etats-Unis en pleine rétractation géopolitique de donner l’illusion de la puissance. Il permet d’autre part au président de la Corée du nord de négocier en position plus avantageuse le prochain accord nucléaire.

    2 - Véritable pont entre la Chine et le Japon, la Corée fut très tôt soumise à des forces extérieures antagonistes influant sur le destin des royaumes qui la constituaient. C’est ainsi que le royaume du Koguryo au nord, s’opposa à celui de Baekje au sud-ouest. Après avoir résisté pendant longtemps à la pression chinoise, le môle de résistance du nord fut transformé en une marche militaire de la Chine. Quatre commanderies militaires y furent installées dès le VIIe siècle. Cette contrée inaccessible, fut soumise aux attaques de l’Empire maritime Japonais à la fin du XIXe siècle.

    3 – Les petites phrases de Kim-Jon-Un doivent être mises en perspective.Depuis les années 1850, les récits de voyage en Corée soulignent en effet l’importance de la culture du parler haut et de la provocation chez les Coréens du nord. Le missionnaire catholique français Charles Dallet (1829-1878) écrivait : « En Corée on parle toujours sur un ton très-élevé, et les réunions sont extraordinairement bruyantes. Crier le plus haut possible, c’est faire preuve de bonnes manières » Or « Ceux des deux provinces du Nord, sont plus forts, plus sauvages, et plus violents que les autres Coréens ».

    4 – La Corée se présente comme un théâtre ancien de la lutte entre empires maritimes et puissances continentales. En 1894 et 1895, la Chine continentale s’oppose à la puissance maritime japonaise. Quelques années plus tard, la Russie tsariste y est battue par le Japon. Aujourd’hui, la puissance navale américaine s’est substituée à celle de l’empire japonais. Même si les empires maritimes et continentaux se jaugent depuis des millénaires sur la péninsule coréenne, ils ne se font qu’exceptionnellement la guerre. 

    5 – Malgré les tensions en cours, l’idée de complémentarité entre les deux Corées est présente depuis longtemps dans les médias des deux pays.L’expression traditionnelle namnam pungnyŏ, suggère par exemple que le couple coréen idéal est celui que forment un homme du Sud (namnam) et une femme du Nord (pungnyŏ).

    6 - La Chine est aujourd’hui le seul pays du monde à entretenir des relations étroites avec les deux Corées dans le contexte d’une péninsule coréenne divisée. Globalement, la politique chinoise vis-à-vis de la péninsule comprend trois tendances : réduction des tensions concernant le dossier nucléaire nord-coréen, maintien des liens traditionnels et des relations économiques avec la Corée du Nord et coopération économique avec la Corée du Sud. Quant au programme nucléaire nord-coréen, il constitue un enjeu de sécurité majeur pour les autorités chinoises, non pas parce qu’il constitue une menace directe dirigée contre la Chine, mais par ses éventuelles conséquences sur une prolifération à l’échelle régionale.  

    7 – L’évolution économique des deux Corées peut nous surprendre : ainsi, la Corée du Sud se rapproche actuellement  de l’Iran, pays avec lequel elle entretient  des relations économiques très suivies. A l’inverse la Corée du nord, s’intègre depuis les années 2000 dans l’économie libérale mondialisée. Les négociations se font d’ailleurs de plus en plus en dollars ou en yuans.

    8 – Notre imaginaire littéraire entretient une double image de la Corée qui se présente à la fois comme le pays du matin calme et le royaume des ermitages. C’est peut être dans la mesure où la Corée représente un espace marginal dans notre conscience collective que nous avons du mal à nous extirper des discours simplificateurs à son égard. En réalité, le regard de la France en Extrême-Orient a longtemps porté ailleurs, vers une péninsule symétrique de la Corée mais située au sud : l’Indochine.

    La Chine n’a donc aucun intérêt à déstabiliser la péninsule coréenne, ce qui provoquerait des migrations très importantes sur son territoire. Les Etats-Unis sont encore trop empêtrés au Moyen-Orient pour concentrer l’intégralité de leurs forces dans le Pacifique. Qui plus est, leurs problèmes intérieurs sont actuellement leur priorité. Quant au Japon, il n’a aucun intérêt à ce que la péninsule coréenne se réunifie car un géant émergerait à moyen terme à ses côtés. Pour ces raisons variées, la montée en cours des tensions doit être nuancée. 

    Michel Janva

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  • Tempête rouge : le succès de l’intervention russe en Syrie

    La Presse Internationale a, dans sa grande généralité, assez peu communiqué sur ce que l’on peut appeler le succès de l’intervention militaire russe en Syrie[1]. Et même si l’intervention du Corps expéditionnaire russe n’est pas terminée, force est de constater que tant sur le plan politique que sur le plan militaire, la copie rendue séduit à plusieurs titres. L’opération qui visait à « sauver » le Président Bachar al-Assad a clairement touché son but en assurant à l’homme de Damas non seulement une plausible victoire mais surtout l’assurance de sa gouvernance à court terme; sur le plan militaire, les Russes n’ont pas fait les choses à moitié en éradiquant l’Etat Islamique des axes principaux de la Syrie comme d’une majeure partie du terrain qu’il occupait. Outre ces bénéfices directs, la Russie renforce sa stature d’Etat avec lequel le monde doit – désormais – compter.

    De la crise libyenne à celle de Syrie.

    Pour comprendre cette intervention qui a commencé officiellement le 30 septembre 2015, il est nécessaire de remonter aux événements survenus en Libye (2011) qui avait vu une Russie dupée, en complet désaccord avec les Etats membres de l’OTAN qui avaient transformé une résolution « de bonne intention » en un passeport d’intervention. « Une bonne résolution a été transformée en un chiffon de papier pour couvrir une opération militaire inutile », affirmait Dmitri Medvedev le 20 juin 2011 dans une interview au Financial Times. Après avoir été compréhensive des crises du « Printemps arabe », la Russie va ensuite se démarquer irréversiblement de la communauté internationale, estimant que «  le caractère exclusivement humanitaire de la résolution 1973 » a été transformée de manière « inacceptable » en permettant de « violé(r) le mandat donné par le Conseil de Sécurité ».

     Dès lors, la Russie n’entend plus laisser faire et refuse l’idée qu’on puisse changer de l’extérieur le régime de Damas. Pour Moscou, le départ de Bachar al-Assad est une ingérence sans fondement. Alliée de longue date à la Syrie, la Russie a bien entendu de nombreux avantages à lui venir en aide: déjà à l’époque de la guerre froide, l’URSS coopère  économiquement et militairement avec elle; son libre accès au port de Tartous lui donne un point d’appui matériel et technique d’une haute valeur stratégique en Méditerranée (accord de 1971); enfin, en intervenant au profit d’un allié, elle supprime un champ d’actions supplémentaire aux forces des Etats de l’OTAN qui ne rêvent que d’encerclement de la Russie..

    « Cette opposition totale sur cette question est un autre facteur explicatif de la politique (de Poutine), un chercheur américain allant jusqu’à estimer que « le jour où le président Obama a déclaré le 18 août 2011 que “le temps était venu pour le président Assad de partir”, faisant du changement de régime une priorité officielle des États-Unis, la fenêtre pour un terrain commun avec la Russie aux Nations Unies s’est complètement fermée »[2] indique Anne de Tinguy[3]

    Le 30 septembre 2015, à la télévision russe, Vladimir Poutine s’exprime sur l’intervention en Syrie: « Le seul moyen de lutter efficacement contre le terrorisme international – en Syrie comme sur les territoires voisins – […] est de prendre de vitesse, de combattre et de détruire les combattants et les terroristes sur les territoires qu’ils contrôlent et de ne pas attendre qu’ils arrivent chez nous. »

    Stratégie aérienne et faible engagement terrestre.

    Si l’’intervention russe est un succès, par-delà le faible effectif engagé sur le terrain, il n’en reste pas moins vrai qu’il est aussi le résultat d’une volonté politique à choisir ses alliés comme à nommer ses ennemis. Et pour le coup, la Russie a été clairvoyante comme courageuse à désigner, dans ce bourbier syrien constitué d’une mosaïque de belligérants, ceux qu’elle voulait clairement combattre, bien au-delà des combines internationales aux enjeux pour le moins sibyllins et ce, avec le concours d’une Armée Syrienne (AAS) visiblement tout à fait capable à manœuvrer sur son terrain.

     Au niveau des moyens engagés, le format étonne :les forces aériennes russes ont aligné 70 aéronefs[4] – sur les 1600 dont dispose le pays – et les forces terrestres 4 à 5000 hommes[5] – sur les 750 000 hommes de la Fédération de Russie – ont été déployés en Syrie (dont la fameuse 810e Brigade d’Infanterie de Marine) auxquels on peut rajouter quelques unités de Forces Spéciales (Spetsnaz), une dizaine de chars et quelques batteries LRM (Lance-Roquette Multiple) pour l’artillerie sans oublier les drones. Ainsi, la stratégie russe était axée sur une option clairement aérienne évitant pour le coup l’hypothétique enlisement, souvent synonyme de coûts humains élevés, dont les armées soviétiques avaient fait les frais en Afghanistan comme en Tchétchénie quelques décennies auparavant. Quant à la « productivité » de cette opération, elle relève de la quasi-excellence.

    « Malgré la densité engagée, le coût d’emploi (environ 3 millions d’euros/jour) peut être comparé à l’action de l’opération française Chammal au Levant (1 200 hommes et environ 15 aéronefs, un million d’euros/jour) et qui, pour n’évoquer que le volet appui aérien, représente une moyenne de 6 sorties aériennes (dont une frappe/jour pour 33 pour les Russes). Au regard des résultats obtenus, il est incontestable que les Russes ont une « productivité » opérationnelle très supérieure à celle des Américains ou des Français.».[6]De plus, comme le souligne Michel Goya « la brigade aérienne a été engagée dans plusieurs dizaines d’opérations combinées, à un rythme très élevé (1 000 sorties mensuelles en moyenne) rendu possible par la proximité des bases de la ligne de contact, comme Hmeimim en premier lieu (à 25 km au sud de Lattaquié)  Shairat ou Tiyas près de Palmyre ».

    Une redoutable efficacité.

    A l’actif des Russes, l’intervention a considérablement réduit les forces rebelles et ce, dès l’année 2015, accentuée avec la prise d’Alep en décembre 2016 comme de l’axe autoroutier M5 ou la « route de Damas » qui traverse le pays de la Jordanie jusqu’à Homs en passant par Alep et Damas, ainsi que l’aéroport de Deir ezzor, assiégé par l’Etat Islamique. Cette semaine encore, c’est Maadan, une des dernières localités aux mains de l’EI au Sud de Raqqa qui a été reprise par les troupes syriennes. Cependant quels constats est-il permis de faire après deux ans d’intervention[7]? Comme l’explique à nouveau Michel Goya, l’essentiel des pôles de résistance ont basculé à un moment ou à un autre pour disparaître.

    «  Il n’y a plus que deux pôles territoriaux rebelles arabes sunnites cohérents en Syrie : la partie de l’Euphrate syrien encore tenue par l’Etat islamique et surtout la province d’Idlib, aux mains d’une coalition de factions dominée par Hayat Tahrir al-Sham (ex-Jabhat al-Nosra). Les autres forces rebelles sont désormais éclatées et servent souvent de supplétifs àd’autres acteurs par ailleurs concurrents, comme la Turquie, le Parti de l’union démocratique kurde (PYD), la Jordanie, Israël ou les Etats-Unis. Encore une fois, cette évolution est largement le fait de l’intervention russe qui lui donne aussi un poids diplomatique particulier tant sur le théâtre lui-même, où la Russie sert d’intermédiaire avec quasiment tous les acteurs locaux ou extérieurs et sur la scène internationale. D’un point de vue tactique, ces espaces disputés sont essentiellement urbains, parfois montagneux, et toujours difficiles à conquérir surtout pour des forces disponibles en manœuvre offensive, et relativement peu nombreuses de part et d’autre. On a donc assisté à des opérations extrêmement fragmentées et à des batailles d’autant plus lentes que la motivation des défenseurs était forte ».

    Pour conclure et même si la bataille n’est pas encore finie, on peut allègrement dresser un constat très positif de l’intervention russe en Syrie. Avec des effectifs réduits et un engagement de matériels certes intensif mais somme toute rationné, les Russes ont réussi un pari qui, par l’intelligence et l’intensité des actions, s’est transformé en victoire. Et même si la victoire militaire est essentiellement russe, on peut en attribuer les effets politiques à Moscou comme à Damas qui n’en n’attendait pas plus de son fidèle allié. Et force est de constater qu’avec une feuille de route cohérente –et je dirais loyale-, les Russes ont acquis une autorité qui, des Occidentaux en passant tous les belligérants locaux, laissera pour longtemps l’empreinte d’une redoutable efficacité.

    Ch.Mihaïlovitch Tripetzky

    [1] Voir l’excellent article de Michel GOYA in« La voie de l’épée »

    [2] Charap 2013 p. 37‑39

    [3] Anne de Tinguy : « La Russie face aux révoltes libyennes et syriennes »

    [4] Composés essentiellement de bombardiers tactiques Sukhoi-34, de chasseurs multi rôles Sukhoi-30 et Sukhoi-35, complétés d’hélicoptères Mi-24 PN, MI-35M et Kamov-52

    [5] Russia’s Syria operation cost over $460 million — Putinhttp://tass.com/politics

    [6] Michel Goya in « La voie de l’épée »

    [7] Le nombre de tués russes est officiellement de 23 militaires et 17 employés civils de sociétés privées.

    http://www.medias-presse.info/tempete-rouge-le-succes-de-lintervention-russe-en-syrie/80743/

  • Un ancien fiché S entre dans la police !

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    Un communiqué du MNR :

    D'après une information de RTL, confirmée par Europe 1, un homme, fiché S en 2012 pour son intérêt pour l'islam radical, était néanmoins entré dans la police comme adjoint de sécurité (ADS), après avoir tenté de faire carrière dans l'armée.. Après trois années de surveillance, la fiche S est levée. Et, « couronnement» de cette histoire, il est devenu vendredi dernier gardien de la paix... Que doit-on penser de la hiérarchie qui a permis cela, cependant que le policier patriote Sébastien Jallamion a été démis de ses fonctions et contraint de s'exiler, suite à la dénonciation d'une collègue qui n'avait pas apprécié un message (privé) sur Facebook pointant du doigt le danger de l'État islamique ? Comment peut-on sérieusement penser que nous sommes protégés des dangers du terrorisme islamique ? Combien faudra-t-il de nouveaux morts pour que nos autorités ouvrent les yeux et arrêtent de parler d' « islamophobie » quand certains veulent attirer l'attention sur les dangers liés à l'islam ?

    Avec tous les patriotes, dénonçons sans relâche les dangers extrêmes de la complaisance envers l'islam radical, fruit abouti de l'islam orthodoxe.

     

     
  • FRANÇOIS RUFFIN HUÉ : IL A VOULU S’INTÉRESSER AU DOSSIER AVANT DE SOUTENIR ADAMA TRAORÉ !

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    Il faut reconnaître à François Ruffin, en la circonstance, une courageuse honnêteté.

    Pénible moment, pour François Ruffin, jeudi 21 septembre, après la manif contre les ordonnances. Lors d’un meeting au Havre, il a été hué par ceux-là mêmes qui l’avaient acclamé quelques minutes auparavant, au moment où il montait sur scène.

    Que s’est-il passé dans l’intervalle ? Le député de La France insoumise s’est vu offrir par un « militant contre les violences policières » de Seine-Saint-Denis un T-shirt « Justice pour Adama » avec ce souhait du donateur, exprimé à voix haute : « J’espère qu’il le portera à l’Assemblée nationale et pourra interpeller le ministère de l’Intérieur sur le cas d’Adama Traoré. »Applaudissements de la salle.

    Malaise perceptible, en revanche, du côté du député qui prend la parole de façon hésitante. Il attendait, dit-il, un appel de la famille Traoré qui n’est jamais arrivé. « Moi, je crois à l’enquête tout d’abord », rajoute-t-il. Rires dans l’assistance. Il se dit « sensible aux propos car [il a] publié un papier », mais ne « [va] pas se positionner avant d’être intimement convaincu ». Il insiste : « Je veux faire mon travail. En toute matière, je mène l’enquête d’abord. Ce à quoi je peux m’engager, c’est à vous recevoir pour que vous me filiez les preuves, qu’on regarde le dossier. » Huées et protestations dans la foule. Il se justifie, tentant de couvrir les voix : « Pour que je porte des dossiers avec force, il faut que je sois animé moi-même d’une conviction puissante et intime. » Le mouvement bruyant qui agite la salle montre qu’il n’a pas convaincu, loin s’en faut, son auditoire. François Ruffin fait un geste du bras, dépité, comme s’il abandonnait.

    Je n’ai pas pour habitude de tresser des couronnes de laurier aux députés de La France insoumise, mais il faut reconnaître à François Ruffin, en la circonstance, une courageuse honnêteté. S’il n’est pas toujours simple d’apporter la contradiction à ses ennemis, il est très difficile de l’apporter à ses amis. François aurait pu, comme la sage lâcheté le commandait, jouer la carte du mollasson de Panurge : ne pas trop la ramener et laisser filer. Tu es d’accord ? Mmmm…

    Chacun sait que François Ruffin a été formé – et peu ou prou en même temps – dans la même école de jésuites qu’Emmanuel Macron : La Providence d’Amiens. Il m’arrive de penser au brave homme – un vieillard, j’imagine, aujourd’hui – qui en était le directeur. Sans doute remue-t-il, au fond de lui, quelques interrogations teintées de remords en s’endormant le soir, sous la couette, dans son petit lit blanc : n’aurait-il pas omis de transmettre aux élèves qui étaient confiés à son prestigieux établissement catholique deux ou trois bricoles, pour que les plus célèbres d’entre eux appartiennent – foin des nuances politiciennes – pour l’un au camp socialiste, pour l’autre à celui communiste ?

    Qu’il se console, preuve est faite que François Ruffin est doté – peut-être l’a-t-il acquise à La Providence ? – d’une conscience. Et entend l’utiliser, en l’espèce, comme le lui commande sa déontologie de journaliste, et même la simple bonne foi élémentaire : se renseigner avant, prendre position après. Et non l’inverse.

    Reste – plus inquiétante – la réaction du public, constitué, peut-on supposer, d’électeurs moyens de La France insoumise. Leur camp ne peut avoir tort, puisqu’il a toujours raison. S’intéresser au dossier d’Adama Traoré, c’est en soi se désolidariser. Quiconque prétend rechercher la vérité est déjà suspect. François Ruffin devrait se méfier de ses copains. Ils pourraient bien un jour, dans la grande tradition révolutionnaire, lui faire subir le sort qu’à Danton Robespierre réserva.

     Ecrivain, journaliste Son blog
  • Le projet de loi relatif à la sécurité intérieure oublie de désigner l'ennemi

    Voici l'allocution du député Marie-France Lorho, qui a succédé à Jacques Bompard, hier à l'Assemblée Nationale, sur le projet de loi relatif à la sécurité intérieure :

    "La France est confrontée à un danger violent : l’islamisme. Un ennemi autrefois extérieur et circonscrit par des frontières s’est insinué au cœur de nos métropoles et de nos villages. Cet ennemi s’enracine au cœur de notre patrie : choyé comme clientèle électorale, instrumentalisé par les propagateurs de la haine de soi, laissé libre d’ouvrir mosquées et madrasas dans le pays de Saint Louis. Actuellement, les groupes terroristes qui sévissent en Irak, en Syrie, au Mali ou ailleurs, utilisent bien entendu cette faille nationale pour atteindre notre corps social et nos symboles. Leurs actions insupportables ont pu se propager à cause des erreurs géopolitiques des quinquennats précédents. Nous n’aurions pas dû détruire la Libye, nous n’aurions pas dû alimenter les factions islamistes de la rébellion syrienne, nous n’aurions pas dû enfermer nos échanges orientaux dans le piège tendu par les pays du Golfe.

    Je reconnais à votre gouvernement quelques inflexions en la matière. Il n’est que temps et nous devrions collectivement admettre que seul un retour au bon sens et au pragmatisme pourra servir notre sécurité nationale. Les Chrétiens d’Orient comme d’autres minorités nous en alertent depuis longtemps. Toutefois, cette situation géopolitique ne peut résumer la cause de la multiplication des attentats sur notre sol.

    La première cause de cette recrudescence d’attentats, c’est l’affrontement au cœur de notre société de modèles de civilisation qui ne peuvent pas coexister. L’appétit financier des grands groupes qui ont cherché à mondialiser le facteur travail en imposant une immigration massive à notre peuple s’est soldé par un remplacement progressif de civilisation sur certaines parties du territoire et sur la diffusion de l’islamisme politique en métropole et en outre-mer. Or, de cela, votre texte ne dit rien. Quelques broutilles sur Schengen, quelques aménagements dans les contrôles, mais rien sur la surveillance des « migrants », rien sur la fermeture des mosquées salafistes, rien sur les prêches anti-chrétiens, anti-français, et anti-juifs dans certaines caves, rien sur la lutte islamiste contre les traditions françaises.

    C’est cette branche pourrie que la loi devrait trancher avant qu’à force d’envenimer la société, elle ne conduise à la guerre civile. C’est la faiblesse fondamentale de votre texte : il n’accepte pas de désigner l’ennemi et donc de tout mettre en œuvre pour l’abattre. De fausses pudeurs continuent à vous habiter : radicalisation, loups solitaires, etc. Et Monsieur le ministre, selon la formules, les équivoques ne mènent qu’à des paradoxes.

    Paradoxe sur les procédures de surveillance qui devraient être rapportées au seul terrorisme et alors largement durcies. Nos citoyens hurleraient si on leur présentait sous cette forme les numéros d’équilibristes que vous proposez, entre le juge et le terroriste suspecté en matière d’accords, de notifications…. On a parfois l’impression que les réformes du code de sécurité intérieure et du code de procédure pénale sont rédigées pour faciliter la recherche d’erreurs de procédures et autres vices par les avocats pénalistes.

    Paradoxe dans cette absurde mesure imposée au sujet des périmètres de surveillance. Imaginons un membre des mouvances islamistes qui pourrait se promener dans tout Paris ou alors un partisan de l’organisation Etat islamique libre de circuler d’Avignon à Carpentras pour continuer à entretenir ses réseaux. De deux choses l’une : soit le principe qui prévaut est la confiance dans l’examen du dossier par le juge, soit l’on en revient aux obligations et à l’automatisme. Mais alors pourquoi le faire dans le sens exclusif de l’intérêt des surveillés et des prévenus ? Bien des amendements ont été disposés en ce sens par mes collègues non-inscrits, que cela soit par Madame Ménard ou par le Front National. J’espère que le débat sera constructif avec ce travail des non-inscrits, qui reflète la grande inquiétude des Français.

    Venons-en à l’article 4 bis, où vous cherchez à donner un cadre aux fausses associations de « déradicalisation ». La plupart des spécialistes s’émeuvent de ce mode de traitement et il est d’ailleurs délirant de constater que l’Etat aura mis autant de temps à cadrer ses relations avec de telles structures. Ces structures imaginent une psychiatrisation de l’islamisme et des adeptes. Le djihadisme possède un corpus idéologique et doctrinal, des maîtres à penser, des réseaux. C’est une idéologie précise qui exige de ses adeptes des efforts intellectuels importants. L’islamisme politique n’est pas une émotion adolescente ou une soudaine exacerbation, c’est une idéologie de combat soutenue par des Etats et des argentiers. Elle est en opposition flagrante avec notre civilisation. Elle n’a pas peur de nos dispositions absurdes comme la non intégration des policiers municipaux et des services de sécurité privée au texte, comme la réduction des budgets militaires en pleine crise internationale ou comme le laxisme sur la réouverture des mosquées salafistes. C’est le piège des constructions juridiques actuelles, qui s’égarent dans des artifices nommés droits sans devoirs, hystérisation du débat public que l’islam, abandon des identités qui sont le moteur spirituel de défense de notre pays.

    Monsieur le ministre,

    Nous ne faisons pas une religion de l’Etat d’urgence. L’excellent Jean-Frédéric Poisson en avait bien noté les limites lors de la précédente législature. Nous refusons simplement le retour au laxisme, le retour aux non-dits, le retour à la soumission politique, aux idéologues de la haine de soi. Comme Monsieur Wauquiez, je suis favorable à l’internement des fichés S, les plus dangereux de manière préventive. Comme Madame le Pen, je pense que cette loi ne s’attaque pas à l’origine du mal. Comme Jacques Bompard le proposait sous la précédente législature, il convient d'amplifier largement les dispositifs de déchéance de la nationalité.

    Monsieur le ministre, lutter efficacement contre le terrorisme exige que vous écoutiez votre opposition. L’islamisme politique est un péril pour notre civilisation ; il convient de le chasser de notre pays."

    Michel Janva

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