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international - Page 1177

  • Une classe politique sans vision et sans courage

    Une classe politique sans vision et sans courage
    La France tant sur le plan diplomatique, militaire, scientifique et technique qu’économique dispose d’un potentiel d’influence qui devrait placer notre pays dans le top 5 des États les plus influents du Monde.
    Du fait de la volonté du Général de Gaulle, notre pays possède l’arme nucléaire et une force de dissuasion nucléaire. Notre pays détient de ce fait un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. La France dispose aussi de 156 ambassades, de 17 représentations auprès d’organisations internationales et de 98 postes consulaires. Le nombre et la qualité de ses diplomates et de ses structures diplomatiques la placent au 4ème rang mondial. Par ailleurs, son passé colonial et la francophonie lui offre un potentiel d’influence considérable, à condition de l’utiliser à bon escient.
    L’armée française, jusqu’aux dernières réductions d’effectifs et budgétaires, a démontré, tant sur le théâtre Afghan, qu’en Libye et au Mali, ses capacités opérationnelles et la valeur militaires qui animent ses officiers, ses sous-officiers et ses soldats. Tant par son budget que par ses capacités, elle se classait immédiatement derrière les États-Unis, la Chine et la Russie.
    Sur le plan scientifique et technique, nos écoles d’ingénieurs sont parmi les meilleures du monde et contribuent à former une élite scientifique et technique d’excellence, même si les structures de la recherche publique et, jusqu’à une date récente l’absence d’autonomie des universités, ne lui permettant pas d’exprimer tout son potentiel.
    Dans le domaine industriel et économique, la France garde une place de choix dans les industries stratégiques de l’espace, de l’aéronautique et du nucléaire et est un leader incontesté dans les industries du luxe, avec des sociétés comme LVMH et L’Oréal, et possède des atouts d’avenir dans les sciences de la vie. Ses frontières maritimes et ses poussières d’empire offrent à la France la deuxième plus grande zone économique exclusive du monde, avec 11 035 000 km² (juste derrière celle des États-Unis : 11 351 000 km² ; mais devant celle de l’Australie : 10 648 250 km²) qui constitue un atout exceptionnel pour le futur, à condition de se donner les moyens de la préserver et de l’exploiter.
    Malheureusement, ce potentiel exceptionnel est gaspillé par une classe politique sans vision et sans courage.
    La vision c’est la capacité à avoir un projet pour l’avenir qui soit partagé par une majorité de citoyens et par les corps intermédiaires. Elle doit être élaborée en prenant en compte les grandes dynamiques planétaires et internationales qui vont impacter ce potentiel d’influence.
    Au plan géostratégique, le monde évolue vers un condominium sino-américain qui fonctionne suivant une dynamique d’adversaire-partenaire. Adversaire dans la course à la suprématie, partenaire pour empêcher un troisième acteur de venir perturber leur tête à tête. La conclusion qui s’impose est que la voix de la France ne pourra peser réellement dans les grandes affaires du monde et résoudre les crises et les conflits [1] qui pèsent sur notre sécurité et sur notre développement que dans le cadre d’une Europe politique et d’une alliance stratégique avec la Russie.
    Au lieu d’assumer leurs responsabilités, nombreux sont ceux qui rejettent la faute sur l’Europe. Lurent Fabius et François Hollande, au lieu de s’appuyer sur l’avis et l’expertise de nos diplomates et de nos militaires sur la Syrie et de défendre nos intérêts, se laissent guider par l’émotion et le discours de BHL. Manque de vision de tous ceux qui se lancent dans une surenchère pour dénoncer le manque de démocratie en Russie mais se flattent de l’amitié des princes et des rois moyenâgeux du Golfe persique dont on sait le peu de cas qu’ils font des droits de la femme. Notre classe politique n’a de vision que bornée par les résultats du dernier sondage d’opinion et le souci de sa réélection. Bien peu entreprennent une réflexion sur les intérêts supérieurs de la France et la plupart ne s’en occupent qu’accessoirement.
    Notre classe politique et, probablement nous avec elle, manquons aussi de courage politique.
    Alors que tous les experts qui ne sont pas liés à une idéologie ou, par l’appartenance, à un parti politique s’accordent à dire que la plaie principale de la France est une dépense publique trop importante, elle-même générée par l’absence de réforme des structures territoriales (suppression du département) et de l’éducation nationale (ou seulement un enseignant sur deux est au contact des élèves), depuis vingt ans les politiques de droite et de gauche se sont bien gardés de prendre le problème à bras le corps. Même Nicolas Sarkozy, qui s’est attaché à supprimer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, a évité de s’y atteler. Tous, par peur de manifestations et de grèves, ont pratiqué l’échenillage dans le budget de tous les ministères au lieu de préserver les moyens de l’État régalien : la diplomatie, l’Armée et la Police. Il en résulte un affaiblissement constant du potentiel d’influence de la France et une dette qui va prochainement atteindre les 100% du PIB en 2014.
    Autre exemple, alors que les États-Unis, La Grande-Bretagne et la Russie ne négocient pas avec les terroristes, nos hommes politiques font le contraire et sur le Tarmac de Villacoublay essaient de s’attribuer le mérite de leur libération, aidés en cela par une classe médiatique qui croit que l’émotion remplace l’information.
    Il en est de même avec le principe de précaution qui s’est peu à peu imposé en Europe au cours de ces trente dernières années. Il témoigne d’un nouveau rapport à la science que l’on interroge désormais moins pour ses savoirs que pour ses doutes et d’un refus d’accepter les risques qui sont indissociablement liés à toute activité humaine. Notre classe politique a détourné ce principe pour en faire un principe d’abstention, supprimant ainsi la dialectique du risque et de l’enjeu consubstantiel au développement humain et à son corollaire, la responsabilité individuelle. L’exemple le plus éclatant est le gaz de schiste sur lequel on se refuse même à lancer une simple expérimentation d’extraction.
    Manque de vision géopolitique et stratégique, manque de courage de notre classe politique et de nos élites qui ne jouent plus leur rôle qui est d’utiliser tout le potentiel de la France pour développer son influence et maximiser sa sécurité et son développement.
    Général Jean-Bernard Pinatel
    Note :
    [1] Résoudre le conflit israélo-palestinien que les Américains n’ont aucun intérêt à éteindre car le complexe militaro-industriel américain y trouve son meilleur débouché et possède une part de marché de l’ordre de 50 à 60% suivant les années mais qui est la source contemporaine du terrorisme qui menace surtout l’Europe et la Russie : seulement 2% des morts et blessés du fait du terrorisme ont eu lieu depuis 20 ans sur le sol américain, 11 septembre 2001 inclus ; lutter contre l’islam radical qui essaie de contaminer les 25 millions de musulmans qui vivent en Europe mais aussi les 25 autres millions dans la Fédération de Russie ; réguler les migrations de populations du Sud vers le Nord.

  • Suicide saoudien

    Alors que l’Arabie saoudite a repris à son compte le plan qatari de renversement du régime laïque syrien, Riyad semble incapable de s’adapter au soudain recul US. Non seulement il refuse l’accord russo-américain, mais il poursuit la guerre et annonce des mesures de rétorsion pour « punir » les États-Unis. Pour Thierry Meyssan, cet entêtement équivaut à un suicide collectif de la famille des Séoud.

    Lâchée par les États-Unis en Syrie, l’Arabie saoudite va t-elle se suicider à défaut de pouvoir vaincre ? C’est ce que l’on pourrait conclure des événements suivants :

    Le 31 juillet 2013, le prince Bandar Ben Sultan s’est rendu en Russie où il n’a pas seulement été reçu par son homologue, le chef des services secrets, mais par le président Vladimir Poutine. Il existe deux versions de cette rencontre. Pour les Saoudiens, Bandar s’est exprimé au nom du royaume et des États-Unis. Il a proposé d’acheter pour 15 milliards de dollars d’armement russe si Moscou laissait tomber la Syrie. Pour les Russes, il s’est exprimé avec arrogance en menaçant d’envoyer des jihadistes perturber les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi si Moscou persistait à soutenir le régime laïque de Damas, puis en cherchant à le corrompre. Quelle que soit la vérité, le président Poutine a ressenti les propos de son interlocuteur comme des insultes à la Russie.

    Le 30 septembre, le prince Saoud Al-Faisal avait été inscrit à l’ordre du jour du débat général de la 68e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, mais furieux du réchauffement des relations irano-US, le ministre saoudien des Affaires étrangères est parti sans s’excuser. Dans sa colère, il a refusé que son discours, préparé et imprimé à l’avance, soit distribué aux délégations.

    Le 11 octobre, le secrétaire général adjoint des Nations Unies et ancien responsable du département d’État pour le Proche-Orient, Jeffrey Feltman, recevait une délégation libanaise. Parlant au nom de M. Ban, mais probablement plus encore au nom du président Obama, il n’a pas eu de mots assez durs pour critiquer la politique étrangère saoudienne, faite de « rancunes » et incapable de s’adapter au monde qui change.

    Le 18 octobre, l’Assemblée générale des nations Unies élisait, par 176 voix sur 193, l’Arabie saoudite comme membre non-permanent du Conseil de sécurité pour deux ans à compter du 1er janvier 2014. L’ambassadeur Abdallah El-Mouallemi se félicitait de cette victoire qui reflète « l’efficacité de la politique saoudienne marquée par la modération » (sic). Cependant quelques heures plus tard, le prince Saoud Al-Faisan publiait un communiqué aux accents nassériens sur l’incapacité du Conseil de sécurité et le refus du royaume d’y siéger. Si le motif officiel principal évoqué était la question syrienne, le ministre s’offrait le luxe de dénoncer également la question palestinienne et celle des armes de destruction massive au Proche-Orient, c’est-à-dire de désigner comme ennemis de la paix à la fois l’Iran et Israël. Sachant que la critique de la politique syrienne des Nations unies est une mise en cause directe de la Russie et de la Chine, qui y firent usage par trois fois de leurs droits de veto, ce communiqué était une insulte faite à Pékin, bien que la Chine soit le principal client actuel du pétrole saoudien. Cette volte-face, qui plongea l’Organisation dans la consternation, fut néanmoins bruyamment saluée par les présidents de la Turquie et de la France qui déclarèrent partager les « frustrations » de l’Arabie saoudite sur la Syrie.

    Le 21 octobre, le Wall Street Journal révélait que le prince Bandar Ben Sultan avait invité à son domicile des diplomates européens en poste à Riyad. Le chef des services secrets leur aurait narré la fureur saoudienne face au rapprochement irano-US et au retrait militaire US de Syrie. Devant ses hôtes interloqués, il aurait annoncé que le royaume allait en rétorsion retirer ses investissements d’Amérique. Revenant sur l’épisode du siège au Conseil de sécurité, le quotidien précisa que, selon le prince Bandar, le communiqué n’était pas dirigé contre Pékin, mais contre Washington ; une précision d’autant plus intéressante qu’elle ne correspond pas à la situation.

    Face à l’incrédulité suscitée par ces déclarations et aux commentaires apaisants du département d’État, le prince Turki Ben Faisal expliqua à Reuters que les paroles de son ennemi personnel, Bandar, engageaient bien le royaume et que cette nouvelle politique ne serait pas remise en question. Il n’est donc plus question d’une division du pouvoir entre les deux branches rivales de la famille régnante, les Sudairi contre les Shuraim, mais bien de leur vision commune.

    En résumé, l’Arabie saoudite insultait la Russie en juillet, la Chine il y a deux semaines, et maintenant les États-Unis. Le royaume annonce qu’il retirera ses investissements d’Amérique pour se tourner probablement vers la Turquie et la France, même si aucun expert ne voit comment cela serait possible. Deux explications de ce comportement sont possibles : soit Riyad feint la colère pour permettre à Washington de continuer la guerre en Syrie sans en prendre la responsabilité, soit la famille des Séoud commet un suicide politique.

    La première hypothèse semble infirmée par la sortie du prince Bandar devant les ambassadeurs européens. S’il jouait en sous-main pour les États-Unis, il s’abstiendrait de venir prêcher la révolution auprès de leurs alliés.

    La seconde hypothèse rappelle le comportement des chameaux, animaux fétiches des bédouins saoudiens. Ils sont réputés capables de se laisser animer durant des années par leurs rancunes et de ne pas trouver le calme avant d’avoir assouvi leur vengeance, quel qu’en soit le prix à payer.

    Or, la survie de l’Arabie saoudite est en jeu depuis la nomination de John O. Brennan à la tête de la CIA, en mars 2013. Jadis en poste en Arabie, c’est un adversaire résolu du dispositif mis en place par ses prédécesseurs avec Riyad : le jihadisme international. M. Brennan considère que si ces combattants ont fait du bon boulot, jadis, en Afghanistan, en Yougoslavie et en Tchétchénie, ils sont devenus à la fois trop nombreux et ingérables. Ce qui était au départ quelques extrémistes arabes partis faire le coup de feu contre l’Armée rouge est devenu une constellation de groupes, présents du Maroc à la Chine, qui se battent en définitive bien plus pour faire triompher le modèle saoudien de société que pour vaincre les adversaires des États-Unis. Déjà, en 2001, les États-Unis avaient pensé éliminer Al-Qaïda en le rendant responsable des attentats du 11-Septembre. Cependant, avec l’assassinat officiel d’Oussama Ben Laden, en mai 2011, ils avaient décidé de réhabiliter ce système et en firent très grand usage en Libye et en Syrie. Jamais sans Al-Qaïda, Mouamar el-Kadhafi aurait pu être renversé comme l’atteste aujourd’hui la présence d’Abdelhakim Belhaj, ex-numéro 2 de l’organisation, comme gouverneur militaire de Tripoli. Quoi qu’il en soit, aux yeux de John O. Brennan, le jihadisme international devrait être ramené à de faibles proportions et n’être conservé que comme force d’appoint de la CIA en certaines occasions.

    Le jihadisme est non seulement la seule force effective de l’Arabie saoudite, dont l’armée est divisée en deux unités obéissant aux deux clans de la famille des Séoud, mais c’est aussi son unique raison d’être. Washington n’a plus besoin du royaume pour se fournir en hydrocarbures, ni pour plaider la cause de la paix avec Israël. D’où le retour au Pentagone du vieux plan néoconservateur : « Jeter les Séoud hors d’Arabie », selon le titre d’un Powerpoint projeté en juillet 2002 devant le Conseil politique du département de la Défense. Ce projet prévoit le démantèlement du pays en cinq zones distinctes, dont trois sont appelées à former des États indépendants les uns des autres et deux devraient être rattachés à d’autres États.

    En choisissant l’épreuve de force avec les États-Unis, la famille des Séoud ne leur donne pas le choix. Il est improbable que Washington se laisse dicter sa conduite par quelques bédouins fortunés, mais prévisible qu’il va les remettre au pas. En 1975, ils n’hésitèrent pas à faire assassiner le roi Faysal. Cette fois, ils devraient être plus radicaux encore.

    SourceAl-Watan (Syrie)

    http://www.voltairenet.org/article180699.html

  • Pas de trêve olympique dans la bataille entre le lobby homosexuel et la Russie

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    Il est de coutume que le pays d’accueil des Jeux olympiques présente à l’Assemblée générale de l’ONU un projet de résolution appelant symboliquement à la « trêve olympique ». Il s’agit là d’une belle tradition héritée de la Grèce antique où cette trêve était loyalement respectée, permettant ainsi aux compétiteurs de se rendre à Olympie, puis de rentrer dans leur foyer en toute sécurité.

    En vue des Jeux olympiques d’hiver 2014 qui se dérouleront à Sotchi en février prochain, c’est cette semaine que l’Assemblée générale a examiné et voté le projet de résolution de la Russie. Le texte proposé stipulait que les JO sont ouverts aux personnes de « différents âges, sexes, facultés physiques, religions, races et statuts sociaux ». Banal, normal ? Pas pour tout le monde : certains délégués ont réclamé que soient cités homosexuels et transsexuels comme étant également les bienvenus. Une telle mention, totalement absente des résolutions précédentes, serait rendue nécessaire par la loi russe interdisant la promotion auprès des mineurs des orientations sexuelles « non-traditionnelles ».

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  • La désislamisation du terrorisme

    Ex: http://www.dedefensa.org

    Dans une contribution pour appuyer une campagne d’appel à donation du site CounterPunch, Noam Chomsky écrit :«It is, regrettably, no exaggeration to say that we are living in an era of irrationality, deception, confusion, anger, and unfocused fear — an ominous combination, with few precedents.» Plutôt que “few precedents”, nous avancerions droitement qu’il n’y a pas de précédent. Aujourd’hui, les actes et les paroles des courroies de transmission du Système, principalement les directions politiques du bloc BAO, semblent dépasser le stade de l’irrationalité pour explorer les rives de la simple folie. Tout cela peut éventuellement être habillé d’explications rationnelles, mais ces explications, justement à cause de leur rationalité, seront toujours trop courtes pour définir l’état de la chose. Par contre, la production de ces actes qui est complètement dans le cadre du Système, comme c'est le cas, rend justice de logique à ces actes, au simple constat d'évidence que le Système est folie pure dans son entreprise de déstructuration-dissolution-entropisation.
    Le dernier exemple en date est à la fois symbolique, révélateur et stratégiquement fondamental. (Sur ce dernier point, on verra plus loin pourquoi.) Il s’agit d’une sorte de mémorandum (Ports Circulation Sheet) conjointement écrit par Scotland Yard et le MI5, adressé à la police des frontières britannique, pour exposer les facteurs qui doivent être pris en considération pour soupçonner, sinon identifier formellement une personne comme “terroriste”. Le document a été produit dans le dossier qui doit servir dans l’examen de la plainte (cette semaine) déposée par David Miranda contre les autorités britanniques, en vue de récupérer le matériel lui appartenant, qui fut saisi à l’aéroport de Heathrow le 19 août dernier (voir notre texte du 20 août 2013) durant les neuf heures de détention qu’il dut subir. Miranda est le compagnon, ou partner, de Glenn Greenwald, il venait de Berlin où il avait rencontré Laura Poitras, complice de Greenwald, et devait prendre une correspondance pour Rio. C’est Reuters qui a diffusé l’information concernant ce mémorandum et son contenu, et qui a obtenu les commentaires de Greenwald. (Reuters, le 2 novembre 2013.)
    «At a London court hearing this week for Miranda's lawsuit, a document called a “Ports Circulation Sheet” was read into the record. [...] “Intelligence indicates that Miranda is likely to be involved in espionage activity which has the potential to act against the interests of UK national security,” according to the document. “We assess that Miranda is knowingly carrying material the release of which would endanger people's lives,” the document continued. “Additionally the disclosure, or threat of disclosure, is designed to influence a government and is made for the purpose of promoting a political or ideological cause. This therefore falls within the definition of terrorism...” [...]
    »In an email to Reuters, Greenwald condemned the British government for labeling his partner's actions “terrorism.” “For all the lecturing it doles out to the world about press freedoms, the UK offers virtually none...They are absolutely and explicitly equating terrorism with journalism,” he said.»
    Le cas de cette circulaire destinée à expliciter l’action lancée contre Miranda le 19 août a été largement commentée à Londres, tant elle expose très clairement une conception et un comportement extrêmement spécifiques dans le chef des autorités, allant jusqu’au bout de la logique d’une pathologie sécuritaire de la psychologie. Comme d’habitude, le Guardian fait une large place à la chose, ce 3 novembre 2013, et développe diverses réactions.
    «The detention of the partner of a former Guardian journalist has triggered fresh concerns after it emerged that a key reason cited by police for holding him under terrorism powers was the belief that he was promoting a "political or ideological cause". The revelation has alarmed leading human rights groups and a Tory MP, who said the justification appeared to be without foundation and threatened to have damaging consequences for investigative journalism. [...]
    »Shami Chakrabarti, director of Liberty, said the police assessment represented a “chilling” threat to democracy. “More and more we are shocked but not surprised,” she said. “Breathtakingly broad anti-terror powers passed under the last government continue to be abused under the coalition that once trumpeted civil liberties.” “The express admission that politics motivated the detention of David Miranda should shame police and legislators alike. It's not just the schedule 7 detention power that needs urgent overhaul, but a definition of terrorism that should chill the blood of any democrat.”
    »Padraig Reidy of Index on Censorship, which campaigns for free speech, said that the police's justification for Miranda's detention was “very dangerous” for investigative journalism. “The whole point of such journalism is to find stuff the government doesn't want raised,” he said. “The message this gives off is 'don't find this sort of stuff, or you will be treated as a terrorist’.” [...] ... Conservative MP Dominic Raab said: “The assertion that national security has been undermined has been bandied around wildly and not explained in any cogent way.” And he questioned the police's handling of the Miranda affair. “If he was behaving in such a nefarious way why wasn't he arrested, charged and bailed?” Raab said. “If he was guilty of putting national security at risk, then why did they let him go?”
    »Gwendolen Morgan of Bindmans, Miranda's solicitors, said this week's judicial review will focus on whether the use of schedule 7 was disproportionate and whether it was incompatible with the inalienable right to freedom of expression. “We will argue that draconian counter-terrorism powers were used in our client's case for an improper purpose,” Morgan said. “Not to determine whether our client could in any sense be considered a ‘terrorist’, but rather to retrieve potentially embarrassing journalistic material in his possession.”»
    ... Dans ce cas, on atteint à une définition quasi-parfaite dans le sens orwellien et ubuesque du “terrorisme”, dans le chef des autorités du Système. La logique à l’œuvre est que le terrorisme devient une évidence catastrophique et une menace universelle constitutives de tout ce qui n’est pas l’autorité-Système dans ceci que tout ce qui se conçoit, se pense et se fait qui ne soit pas strictement conforme aux consignes du gouvernement (dito, du Système) relève nécessairement du domaine de la “terreur”. La définition implicite est vertigineuse et dépasse largement dans son opérationnalité sophistiquée la raideur un peu abrupte et sommaire du cas orwellien, et on doit alors la qualifier également d’ubuesque par le ridicule dont elle témoigne dans le chef perturbé de ceux qui l’ont conçue. Dans ce cas, on ne touche plus seulement aux questions politiques, de pouvoir discrétionnaire, du totalitarisme dans la justification systématique par la surveillance intrusive et globale de la prévention répressive (tactique délicieusement en forme d’oxymore puisque mariant les deux termes de l’alternative d’habitude contradictoire, entre prévention et répression, ou la prévention pour éviter la répression, alors qu’il s’agit de la prévention devenue répression) ; dans ce cas, on touche à un comportement de pure pathologie, habillé d’une dialectique sécuritaire à la fois grossière et monstrueusement disproportionnée (indice de la pathologie) quant à l’objet considéré et aux conditions à la fois légales et sémantiques où on le considère.
    La définition du “terrorisme” telle qu’elle est exposée montre crûment l’état de la pensée répressive du Système et l’état de la psychologie de ceux qui la définissent. Une telle dégénérescence des services de sécurité marque l’évolution elle-même dégénérative, à mesure, de la politique-Système et de la pensée politique dans les pays du bloc BAO, mais singulièrement au Royaume-Uni qui se détache de plus en plus, dans l’excès des symptômes, des autres pays européens à cet égard. (Les USA sont un objet remarquable d'originalité à part, de type pathologique accompli depuis l’origine dans son “exceptionnalisme” affirmé, et plutôt plongé dans le désordre politique et mental complet, dans une schizophrénie complète entre ses mesures ultra-répressives et le corpus libéral de la protection du droit d’expression de sa législation.)
    C’est une chose importante qu’une telle confirmation de la pathologie générale du Système, mais le plus important est sans aucun doute au-delà ; où l’on verra que cette démarche pathologique répond néanmoins à une logique-Système impeccable, le diagnostic de la pathologie étant simplement étendu et fixé où il doit être. Le plus important se trouve dans ce que cette sorte de démarche conduit à une révision extraordinaire de la situation du terrorisme, qui est le soutien fondamental et le fond de commerce de toute la politique-Système depuis plus d’une décennie, et en plus l’aliment de la pathologie psychologique gloutonne des directions politiques du Système. C’est une démarche de banalisation sans aucune limite, puisque le concept de “terrorisme” devient lui-même sans limite ni restriction, qu’il s’applique de plus en plus à des porteurs et à des diffuseurs d’informations qui sont les constituants même du système de la communication formant aujourd’hui la substance même de la vie politique dans toute la sphère du Système. (C’est un signe de plus que le système de la communication se transmue de plus en plus en antiSystème.) Qui plus est, et plus important encore, cette banalisation du terrorisme s’effectue dans deux directions, qui définissent par conséquent un terrorisme en cours accéléré de transmutation.
    • Il y a d’abord la direction du constat d’activités en plus en plus sophistiquées et d’activités de communication, et d’activités de communication extrêmement précises et ajustées. C’est une inversion complète du concept de “terrorisme” impliquant violence aveugle et brutalité pure. Il y a eu pourtant une sorte de transition dans cette transmutation : l’activité initiale de violence aveugle et de brutalité pure du terrorisme a évolué d’abord vers l’acte symbolique à signification politique, puis vers l’acte médiatisé, c’est-à-dire de communication, ouvrant ainsi la voie à cette évolution du “terrorisme” de communication, non violent, sophistiqué, etc., que l’on découvre aujourd’hui dans le chef de l’interprétation des autorités-Système. De ce premier point de vue, l’évolution du concept de “terrorisme“ tel que le voient le Yard et le MI5 n’est pas fondamentalement fausse même si la cause de leur propre évolution est évidemment pathologique. Si l’on considère le “terrorisme” comme antiSystème il est évident que Snowden-Greenwald, et Miranda pour le cas, sont bien plus des terroristes que les guerriers barbares d’al Qaïda & compagnie. L’avantage est effectivement que cette définition disons du “néo-terrorisme”, ou “terrorisme postmoderne”, exonère les “néo-terroriste” de tous les facteurs de violence et de brutalité directement condamnables et rencontrent la tactique naturelle de retourner la spécificité de l’ennemi contre lui-même en se coulant dans ses lois de protection de la liberté de parole.
    • Il y a également la direction fondamentalement stratégique d’une désislamisation du terrorisme, effectivement événement stratégique fondamental par rapport à ce qui a été développé comme politique pathologique dans le cadre de la politique-Système depuis 9/11. Désormais, les terroristes sont de plus en plus, et très rapidement dans l’opérationnalisation de ce changement, des citoyens des pays du bloc BAO, particulièrement des USA, et souvent, effectivement des journalistes, des commentateurs, des observateurs antiSystème, etc. (“Nous sommes tous des ‘terroristes’” par conséquent, y compris à dedefensa.org bien entendu.). A côté des aspects barbares de leurs actes qui continuent à impressionner le système de la communication mais de façon de plus en plus trouble et ambiguë, les actions des terroristes du type-al Qaïda, de plus en plus productrices de désordre sans but et de criminalisation, vont se trouver de plus en plus dépassées et incertaines dans leur définition. Au reste, l’on sait bien que les gouvernements des pays du bloc BAO et leurs divers services de sécurité pris dans les nœuds effroyablement complexes de leurs manipulations dans tous les sens, jusqu’à leur propre manipulation d’eux-mêmes par eux-mêmes, se trouvent engagés dans des actions objectivement favorables aux terroristes dépassés (voir le chaos syrien). Cela montre de facto que cette transmutation du terrorisme, sa désislamisation et son occidentalisation, sont une réalité objective.
    ... Certes, l’on peut et l’on doit dénoncer cette “terrorisation” des métiers de la communication comme fait Greenwald, en jugeant que l’autorité-Système assimile le journalisme au terrorisme. Cette dénonciation fait d’ailleurs objectivement parlant de l’action antiSystème. Au reste, on doit admettre également que, du point de vue de l’autorité-Système aux abois, ce basculement complet de la définition du concept de “terrorisme” est justifié par la puissance extraordinaire des “néo-terroristes”. Simplement, il faut user contre le Système de cette dénonciation de la violation de ses propres règles du droit de l’expression par lui-même, mais reconnaître in fine comme fondée cette transmutation de la définition du concept de “terrorisme”. Il s’en conclut que ce terrorisme-là, ou “néo-terrorisme”, est l’arme antiSystème par excellence, qu’elle est donc vertueuse par nature, et le terrorisme ainsi transmuté avec elle ... D’ailleurs, mener une action terroriste contre ce Système qui ne produit que de la subversion, de la déstructuration et de la dissolution, en terrorisant les esprits pour leur faire prendre comme bénéfique cette action, est la définition de la vertu même. Quant au basculement stratégique avec la désislamisation du terrorisme, vers son occidentalisation, il s’agit d’un événement stratégique logique qui nous conduit au cœur du sujet, au cœur du monstre, au cœur de la bataille contre le Système.
    On ne dira jamais assez tout le bien qu’il faut penser de ce “freluquet de 30 ans”, alias Edward Snowden.
    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Les Etats-Unis veulent se garder le marché iranien de l’automobile

    Petit retour en arrière, neuf jours avant les élections iraniennes. Nous sommes le 3 juin 2013 et Barack Obama, président des Etats-Unis, signait ce qu’on appelle un « executive order », décret présidentiel consultable sur le site internet de la Maison Blanche, rédigé de façon à interdire le marché iranien à Renault et Peugeot.

    Ce décret interdit en effet l’exportation vers l’Iran de pièces détachées permettant de monter sur place des automobiles, ce qui était la spécialité du groupe français PSA.

    Par contre, cet « executive order » n’interdit pas l’exportation en Iran de voitures déjà fabriquées, ce qui correspond aux activités d’exportation de General Motors.

    Voilà qui n’est pas un détail quand on sait que l’ouverture du marché de l’automobile iranien représente selon les prévisions 1,5 million de voitures par an ! Et que Peugeot avait conquis jusqu’en 2011 près d’un tiers de ce marché iranien.

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  • La Turquie remercie François Hollande pour son soutien…

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    L’Union européenne et la Turquie ont ouvert hier mardi à Bruxelles un nouveau chapitre dans les négociations d’adhésion de ce pays et ont affirmé leur volonté d’accélérer le processus après plus de trois ans de paralysie.

    « C’est un tournant dans les relations entre l’UE et la Turquie après un hiatus de 40 mois », s’est félicité le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis, à l’issue de la dixième réunion consacrée au processus d’accession de la Turquie.

    M. Bagis et le commissaire à l’élargissement, Stefan Füle, ont officiellement ouvert le chapitre 22 portant sur la politique régionale.

    Le feu vert avait été donné en octobre par les ministres de l’UE chargés des Affaires européennes, soit quatre mois après la date prévue en raison de la répression par les autorités turques de la vague de contestation civile partie de la place Taksim à Istanbul.

    L’Union européenne a appelé Ankara à « s’engager davantage » afin de permettre l’ouverture de deux autres chapitres, les 23 et 24, portant sur les droits fondamentaux, la justice, la liberté et la sécurité. « Cela prendra, nous l’espérons, moins de trois ans et demi », le délai depuis la dernière ouverture, a-t-il déclaré devant la presse.

    M. Bagis a assuré qu’Ankara était prêt « pour le mariage, c’est-à-dire l’accession totale à l’UE » même si l’opinion turque souffrirait de « lassitude » vis-à-vis de ce long processus, a-t-il ajouté avec un brin de reproche. Et de se permettre une audacieuse affirmation : « L’UE a besoin de la Turquie au moins autant que la Turquie a besoin de l’UE ». Ce qui ne manque pas de culot quand on sait que l’entrée de la Turquie dans l’UE signifierait au contraire à plusieurs titres un effondrement de l’Europe. Un déferlement sans précédent d’immigration incontrôlée et une islamisation galopante du continent en seraient les premières conséquences dramatiques.

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  • La bioéconomie : Vicissitudes d’un concept d’avenir

    De Nicholas Georgescu-Roegen à la commission européenne.

    «Difficulté ne signifie pas impossibilité(1)»

    La bioéconomie est un concept qui fleurit aujourd’hui sur les scènes politique et économique internationales. En début d’année 2013, la Commission européenne a mis en place un “observatoire de la bioéconomie”. L’OCDE s’est également saisie du sujet, de même que le gouvernement américain qui a publié en avril 2012 un “blueprint” sur la bioéconomie nationale. Ces institutions prescriptrices du discours croissantiste dominant se seraient-elles converties à la thermodynamique ?

    Ironiquement, le concept de bioéconomie est issu des travaux de l’économiste roumain Nicholas Georgescu-Roegen, considéré comme le premier penseur de la décroissance. Ses théories remettent radicalement en cause l’économie libérale prônée par les institutions internationales.  Ce détournement de sens mérite une attention particulière.

    La science économique orthodoxe, qu’elle soit néoclassique et libérale ou marxiste, se figure la production et la consommation comme un cycle réversible ayant lieu dans un système complètement clos. Elle ne prend pas en compte les interactions entre le processus économique et l’environnement biosphérique limité de notre planète. L’économie, ainsi habituellement pensée comme un phénomène purement technique, s’inscrit en réalité dans un contexte physique et socioculturel qu’il est impossible d’ignorer sur le long terme.

    Nicholas Georgescu-Roegen n’a jamais cessé d’interroger la notion de production et s’est vivement insurgé contre cette conceptualisation abstraite et mécaniste des activités matérielles de l’homme : «toute l’histoire économique de l’humanité prouve sans contredit que la nature elle aussi joue un rôle important dans le processus économique, ainsi que dans la formation de la valeur économique. Il est grand temps, me semble-t-il, d’accepter ce fait et de considérer ses conséquences pour la problématique économique de l’humanité(2)».

    Il a insisté tout au long de sa carrière sur le fait que le processus économique intègre des ressources naturelles de valeur et rejette des déchets sans valeur. Du point de vue thermodynamique, l’énergie ou la matière absorbée par le processus économique l’est en état de basse entropie(3) et en sort dans un état de haute entropie.

    En effet, la deuxième loi de la thermodynamique statue que l’entropie d’un système clos augmente continuellement vers un maximum. L’homme ne peut utiliser que l’énergie de basse entropie, c’est-à-dire l’énergie libre, qui est organisée. «L’énergie libre implique une certaine structure ordonnée comparable à celle d’un magasin où toutes les viandes se trouvent sur un comptoir, les légumes sur un autre, etc. L’énergie liée est de l’énergie dispersée en désordre, comme le même magasin après avoir été frappé par une tornade(4)». Nous pouvons brûler un morceau de charbon, mais nous ne pourrons pas récupérer la chaleur issue de sa combustion une fois que celle-ci se sera dissipée dans l’atmosphère. Ce processus transforme l’énergie du charbon, libre et utilisable par l’homme en une énergie liée, une chaleur irrécupérable et perdue.

    De la même façon, les matériaux exploitables que nous extrayons des entrailles de la terre ont une durée de vie limitée. Ils sont voués à s’altérer et à se dégrader inévitablement sous une forme irrécupérable, et ce, malgré le recyclage. Cette différenciation anthropomorphique entre l’énergie et les matériaux exploitables et ceux qui ne le sont plus, implique une gestion raisonnée des sources de basse entropie non renouvelable.

    L’impasse des externalités

    Or la science économique orthodoxe rechigne à reconnaître que la loi de l’entropie est à la base de la rareté économique et elle a prouvé son incompétence dans l’exploitation mesurée des ressources limitées de la planète Terre. Ce que Georgescu-Roegen propose, ce n’est pas une simple réforme qui nous permettrait, par exemple, d’internaliser les externalités environnementales en créant des instruments économiques et financiers.

    La théorie de l’internalisation est caractéristique de l’impasse dans laquelle se trouve la science économique orthodoxe.

    Il y a externalité lorsque l’activité de consommation ou de production d’un agent a une influence sur le bien-être d’un autre sans que cette interaction fasse l’objet d’une transaction économique. Nous l’appelons externalité, positive ou négative d’ailleurs, parce qu’elle est hors du processus économique. Les tenants de l’économie écologique proposent de les internaliser, c’est-à-dire de les associer à une transaction, de les faire entrer dans la sphère de l’économie. Robert Costanza est un des pionniers de l’économie écologique. L’article qu’il publie dans la revue Nature, le 15 mai 1997, évalue à quelque 33 000 milliards de dollars par an (estimation minimale) la totalité des services rendus à l’humanité par les écosystèmes de la planète(5).

    Cette estimation démontre que la valeur du capital naturel est supérieure au PIB mondial annuel, de l’ordre de 18000 milliards de dollars par an à l’époque. Divisés par six milliards d’individus, ces 33000 milliards offrent environ 5500 dollars par personne et par an de services vitaux «rendus» par les écosystèmes, comme la régulation de la composition de l’atmosphère, du climat, de l’eau, la capacité de résilience, l’offre de ressources en eau, le contrôle de l’érosion, la formation des sols, le recyclage des nutriments, le traitement des déchets, la pollinisation, le contrôle biologique, l’habitat des espèces, la production de nourriture, de matériaux bruts, de ressources génétiques, de divertissement et de support de culture.

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  • Le martyre de Sadad cause une nouvelle vague d'émigration des chrétiens de Syrie

     

    Maintenant que l'armée syrienne a libéré le village chrétien de Sadad, l'Aide à l'Eglise en détresse a pu mesure l'ampleur des atrocités qui y ont été commises par les rebelles. L'association parle du pire acte de persécution anti-chrétienne depuis le début de la guerre en Syrie :

     

    "les personnes vulnérables incapables de s’échapper ont été soumises à des actes de torture tels que la strangulation – dont des personnes âgées, handicapées, des femmes et des enfants. Les sources révèlent que 30 corps ont été retrouvés dans deux différentes fosses communes. Les morts découverts dans un puits à Sadad étaient les restes de six membres d’une même famille (...)

    Leurs funérailles ont eu lieu avant-hier (lundi 4 novembre) dans une communauté dont la ville date de 2000 ans avant Jésus-Christ, et qui commence à pleurer la perte de ceux qui sont décrits comme des « martyrs » par les responsables ecclésiastiques.

    Les atrocités ont eu lieu pendant une semaine d’occupation de Sadad par le Front Al-Nusra et Daash. Les forces rebelles, selon les responsables religieux, ont retenu 1.500 familles comme « boucliers humains » dans le but d’empêcher les troupes gouvernementales de reprendre le village. La tragédie de Sadad a commencé le 21 octobre, quand les forces rebelles ont envahi la ville et effectué ce que Mgr Selwanos Boutros Alnemeh, archevêque métropolite syro-orthodoxe d’Homs et Hama, a appelé « le plus grave et le plus important massacre de chrétiens » depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011.

    Au moins 2.500 familles se sont enfuies, en n’emportant que les vêtements qu’elles portaient, et se sont rendues dans des villes telles que Homs (60 km), et plus loin à Damas, Al-Fhayle, Maskane, Fayrouza, Zaydal et ailleurs. Certaines des personnes qui s’étaient enfuies ont parcouru 8 km à pieds pour trouver refuge. Celles incapables de fuir Sadad ont été rapidement arrêtées par les rebelles dans le cadre d’une tentative pour repousser la contre-attaque des forces loyales au Président syrien Bashar El Assad.

    Dans les jours qui ont suivi, au moins 30 personnes ont été blessées et 10 sont toujours portées disparues. Les comptes rendus de Mgr Alnemeh et d’autres responsables religieux décrivent la généralisation des pillages et des destructions de magasins, maisons et bâtiments gouvernementaux ainsi que d’hôpitaux, cliniques, bureaux de poste et écoles. D’après les rapports, des jeunes déclarent avoir subi des moqueries et des insultes en raison de leur foi chrétienne, et des mots obscènes ont été inscrits sur du mobilier chrétien.

    Sadad, où est parlé l’araméen, la langue de Jésus-Christ, compte jusqu’à 14 églises, dont l’église syro-orthodoxe Saint Théodore qui a été utilisée et profanée par les rebelles.(...)

    Réitérant son appel à mettre fin aux livraisons d’armes à la Syrie, en particulier aux groupes de rebelles extrémistes, le Patriarche Gregorios III a affirmé que les atrocités avaient déjà initié une nouvelle vague d’émigration des chrétiens de Syrie. Jusqu’à présent, a-t-il expliqué, les fidèles avaient vu Sadad comme un lieu sûr, comparé à des villes comme Homs où les communautés chrétiennes avaient été attaquées."

     

    Vous pouvez encore signer la pétition adressée à Laurent Fabius, pour que la France cesse d'aider les rebelles qui massacrent nos frères chrétiens.

    Louise Tudy   http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Kidal : morts par imprudence, par Bernard Lugan

    Parlons clair : le drame humain qui ne peut laisser insensible ne doit pas faire oublier que Ghislaine Dupont et Claude Verlon sont morts en raison de leur imprudence. Comme Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier qui, en Afghanistan, n’avaient pas tenu compte des mises en garde de l’armée française (infosdefense.com), ils furent pareillement prévenus des risques. Ils avaient demandé à la force Serval de les conduire à Kidal et ils avaient essuyé un refus doublement justifié :

    1) Parce que les groupes touareg s’y combattaient et que la situation y était totalement anarchique.

    2) Parce qu’il n’y avait qu’un effectif français insuffisant pour y garantir la sécurité. En raison de la saignée que subit l’armée française depuis plusieurs années, il avait en effet fallu dégarnir la zone pour pouvoir mener plus au sud l’opération Hydre. Or, la « pacification » du Mali exige d’occuper le terrain, ce que, faute de moyens en hommes et en matériel, nos troupes ont de plus en plus de mal à faire.

    Ghislaine Dupont et Claude Verlon ne sont cependant pas partis pour Kidal de leur propre initiative. Ils furent envoyés dans le nord du Mali par la direction de RFI. Comme le Code du travail fixe les obligations du chef d’entreprise à l’égard de ses collaborateurs, ils furent donc nécessairement informés des risques ; d’autant plus que le ministère des Affaires étrangères lui-même avait mis en garde contre un tel voyage.

    Au-delà de la tragédie humaine, l’assassinat des deux malheureux journalistes est le révélateur de l’échec malien où la parfaite réussite militaire de l’Opération Serval fut gâchée par le pouvoir politique français. Paris permit en effet à Bamako de « réoccuper » le nord Mali d’où son armée avait été chassée, sans exiger auparavant la mise en oeuvre d’une politique fédérale seule susceptible de pacifier le pays. Grands perdants du retour à la situation antérieure, tôt ou tard, en masse ou en petits groupes, seuls ou alliés à Aqmi, les Touareg reprendront donc les hostilités.

    Les responsables de ce naufrage sont ces idéologues qui gouvernent la France et qui, prisonniers de leur religion universaliste, refusent de voir qu’il est impossible de faire vivre dans un même Etat artificiel les agriculteurs noirs sédentaires du sud et les nomades berbères ou arabes du nord (carte en Une). D’autant plus que le contentieux les opposant s’inscrit dans la nuit des temps et que la variante africaine de la démocratie qu’ils proposent comme seule solution n’est qu’une ethno-mathématique donnant automatiquement le pouvoir aux plus nombreux, en l’occurrence les sudistes…

    Bernard Lugan, 04/11/2013

    Source : blog de Bernard Lugan

    http://fr.novopress.info/144069/kidal-morts-par-imprudence-par-bernard-lugan/#more-144069