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international - Page 587

  • Plus que jamais, l'Iran entre USA et Europe

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    Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 
    La dernière Grande Idée de Trump, qui est opérationnalisée par son gendre Kushner, c’est le transfert de capacités nucléaires vers les amis de l’Arabie Saoudite.
    Un certain nombre d’articles à ce propos ont été publiés, notamment sur CounterPunch le 20 février 2019. Cette question du “nucléaire saoudien” ainsi posée de façon très “opérationnelle” si l’on a l’esprit le rôle important de négociateur secret pour Trump que Kushner tient en général, devient pour de nombreux commentateurs la question de“l’Arabie armée de nucléaire éventuellement pour frapper l’Iran”. Dans son texte de CounterPunch, Charles Pierson rappelle que MbS (Mohammed ben Salman) déclarait le 18 mars 2018 dans une interview sur CBS, dans l’émission 60 Minutes : 
    « L’Arabie Saoudite ne veut pas acquérir de bombe nucléaire, mais sans aucun doute si l’Iran développait une bombe nucléaire, nous suivrions la même voie aussi vite que possible. » 
    RT-com a rencontré notamment Lew Rockwell, l’une des personnalités les plus influentes du mouvement libertarien aux USA, dont le jugement rend compte de courants d’importance dans les milieux dissidents très structurés que constituent les libertariens : 
    « “C'est très alarmant. C’est une chose terrible de diffuser ce type de technologie dans un État totalitaire comme l’Arabie saoudite”, a déclaré à RT, le consultant politique Lew Rockwell. “C’est une démarche extrêmement imprudente...” “Ils veulent produire du plutonium pour pouvoir produire des armes nucléaires. Ils veulent que l'Arabie saoudite possède des armes nucléaires pour pouvoir menacer l’Iran, – et éventuellement aller jusqu’à les utiliser contre l'Iran, afin qu'Israël ne soit pas obligé d'utiliser ses armes nucléaires.” 
    » “Cela pourrait conduire à une guerre terrible. Donc, pour que les États-Unis prennent ce risque… je suppose qu’il y a l’espoir, sinon la perspective d’en tirer des sommes d’argent considérables.[...] Tout cela fait partie du plan de Trump ... pour détruire l'Iran”.“C'est un risque énorme car Mohammed bin Salman sera très capable de neutraliser l'Iran. L’idée qu’ils armeraient Mohammed bin Salman d’armes nucléaires est certainement une conception qui pourrait avoir l’air de venir d’un film de science-fiction ou de politique-fiction. C’est une situation comme ‘Docteur Folamour’, de Kubrick.” » 
    D’une façon assez significative, volontairement ou pas, l’article de RT-com commence par cette phrase : « Les relations commerciales entre Donald Trump et l’Arabie Saoudite, qui chercherait à présent à acquérir le savoir-faire nucléaire des États-Unis, mettent le monde en danger, ont averti des analystes interrogés par RT... » La phrase parle de “Donald Trump” et non des USA, tandis que l’autre partie est désignée normalement et logiquement comme une nation. Cela recouvre une situation qu’on pourrait qualifier d’“explosive” essentiellement par les positions, les pouvoirs, la culture des différents participants au pouvoir US en général, et dans ce cas dans la question des relations avec l’Arabie Saoudite. C’est donc “Trump”, ou disons “la famille Trump” qui traite directement avec l’Arabie. Les seuls intérêts stratégiques qu’elle prend en compte sont ceux d’Israël, le seul but stratégique qu’elle poursuit est la destruction de l’Iran ; le reste se mesure pour elle au volume de business qu’elle parvient à établir dans ses discussions avec les Saoudiens. 
    C’est dire, au travers de ce désordre et de ses actions incontrôlables si cette nouvelle concernant l’Arabie devrait agiter fortement ceux qui sont partie prenante dans la question des relations avec l’Iran, et notamment dans le maintien du traité JCPOA que les USA ont quitté en 2017. Nous parlons donc là essentiellement des Européens qui, sur cette question, présentent une position assez unie et tout de même assez ferme. Les dernières nouvelles d’Arabie n’ont fait qu’aggraver une situation déjà extrêmement grave pour les relations entre les USA et l’Europe (l’UE), d’une gravité qui ne se dément pas et même ne cesse de se renforcer depuis mai 2017 (date du retrait US du JCPOA). 
    On s’en est aperçu à la conférence annuelle de Munich (dite “le Davos de la défense”), il y a une grosse semaine. Pour la première fois depuis longtemps, les Russes s’y sont sentis mieux à l’aise que les délégués de l’américanisme tonitruant, – et encore, pour ces derniers dans la mesure où ils sont capables de percevoir les nuances révélatrices, mais il s’agit dans notre chef d’une observation objective qui se passe de la connaissance des humeurs d’un Pence ou d’un Pompeo. On prendra comme exemple de ce climat inattendu l’appréciation générale du ministre russe Lavrov, qui n’a jamais eu depuis de très, très longues années une telle couleur et une aussi bonne humeur, et qui, littéralement, a dit tout haut ce que pensent assez bas la plupart des Européens... 
    « “[La communauté internationale] a commencé à mieux écouter[la Russie]”, a observé Sergueï Lavrov, ce 17 février, devant des journalistes, ajoutant : “Nous sommes des gens patients... au sens stratégique du terme.” A [Munich...], la délégation russe a enchaîné les rencontres bilatérales, y compris avec des États européens très critiques à l'encontre de l'action internationale de la Russie. La veille, Londres et Moscou avaient renoué un dialogue diplomatique rompu depuis l'éclatement de l'affaire Skripal, il y a onze mois. 
    » [Lavrov] a exprimé la conviction que les tentatives répétées de Washington d'imposer sa volonté “menaçaient le système économique international”, alimentant un “sentiment d’incertitude” dans le monde. Les “mesures coercitives unilatérales des États-Unis qui tentent d’appliquer leur législation de manière extraterritoriale et d’obliger les autres pays à se conformer aux lois d’un État étranger” ne font que contribuer à la “confusion” entre ses propres alliés, a-t-il encore estimé. » 
    Effectivement, l’accueil fut notablement froid, parfois glacial, lors du discours du vice-président Pence à Munich, comme le précise Tom Luongo : « Le silence qui s’abattit sur la salle à Munich lors du discours de Mike Pence devrait être un signal d’alarme pour tous ceux qui se trouvent à Washington DC, pour qu’ils comprennent que le monde tel que nous l’avons connu n’existe plus... [...] Bolton, Pence et Pompeo furent ignorés et le ministre russe des affaires étrangères Lavrov fut la vedette de la conférence... » 
    Il y eut même une riposte en règle au discours de Pence, qui venait demander fermement, d’enjoindre si vous voulez aux Européens de se conformer aux consignes et de n’entraver en rien les innombrables sanctions US contre l’Iran, – ou gare... Ce fut la Haute Représente de l’IE, Federica Mogherini, qui lui répondit indirectement en affirmant qu’il n’était pas question pour l’Europe de laisser aller à vau l’eau le traité JCPOA, et par conséquent les relations restaurées avec l’Iran. Mogherini, qui s’est bien entendu depuis longtemps avec son collègue iranien, tout au long des négociations du traité, est la plus farouche défenderesse du JCPOA. Pour cela, elle s’est placée, et elle y a été poussée par les États-Membres, comme rempart de l’UE contre les entreprises délétères des USA. 
    (Les États-Membres jurent que Mogherini les représente en évitant de se mettre eux-mêmes trop en valeur, en cas de retour de bâton. On connaît : la souveraineté en balance entre eux et l’UE permet aisément de se défausser de certaines responsabilités... On ne fera pas trop de procès là-dessus malgré l’absence de gloire de la posture, l’enjeu étant largement au-dessus de ces manœuvres habituelles.) 
    Le fait est que des sources assez pures et profondes auxquelles nous avons déjà étanché notre soif de savoir nous confirment sans la moindre ambiguïté que cette affaire iranienne reste plus que jamais la pierre de touche des relations transatlantiques. On en remet et on insiste : « L’on peut même dire que si jamais une très grave dissension doit éclater entre l’Europe et les USA, ce sera sur cela, et même plus encore, qu’au vu de l’affaire telle qu’elle est engagée, avec l’entêtement et l’hubris US, on irait jusqu’à penser que cet affrontement est inévitable... » 
    Dans son texte, Luongo développe l’idée qu’à Munich, c’est plutôt Merkel qui, par son discours, a signifié aux USA que “l’époque a changé” : « La chancelière allemande Angela Merkel a tourné la page des relations avec les États-Unis. Son discours à la Conférence sur la sécurité à Munich devrait être considéré comme une déclaration de divorce de l’Allemagne du système mis en place par les USA à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. » On peut sans aucun doute discuter ce jugement, la chancelière Merkel ayant montré sa capacité d’avaler des couleuvres en nombre considérable, mais il s’agit ici de reconnaitre une convergence de dynamiques et de pressions, – et plutôt qu’opposer Merkel à Mogherini pour savoir qui fait quoi mieux ou moins bien que l’autre, les ajouter pour conclure que la course des choses est réglée par la puissance d’événements colossaux, – auxquels d’ailleurs, il faut s’empresser de le dire, l’équipage américaniste contribue bien plus que les autres par son entêtement, son aveuglement, sa quasi-certitude de figurer dans l’agenda des dieux comme étant d’essence divine. 
    ... C’est impérativement dans ce contextequ’il faut 1) continuer à considérer l’affaire Iran-JCPOA à la mesure de sa réelle importance, et 2) apprécier que les entreprises du type “crime organisé” de “la famille Trump” avec MbS contribuent notablement à pourrir ce dossier de la façon la plus inquiétante qui soit... L’interminable crise iranienne (depuis 1979 et dans sa séquence actuelle depuis 2003) pourrait enfin justifier la patience qu’elle a exigé si elle parvenait à s’imposer comme l’événement extérieur et supérieur à toute nos ambitions de servilité capable de soumettre l’axe transatlantique à son épreuve ultime de rupture. Elle est la mieux placée pour cela. 
  • Alstom. L’incroyable trahison des « élites » françaises face au chantage américain

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    Par Frédéric Eparvier, cadre dirigeant d’un grande entreprise française à caractère stratégique ♦ La vente d’Alstom a été une véritable trahison des prétendues « élites » contre le pays qu’elles prétendaient servir. Polémia a largement traité de cette honteuse affaire en de multiples articles. Nous avions notamment publié un rapport émis par le Centre Français de Recherche sur le Renseignement (Cf2R) qui pointait du doigt la soumission de la France dans une sordide affaire de pressions américaines. Un rapport qui – comme le note très justement Frédéric Eparvier dans le texte ci-dessous – était passé complètement inaperçu… excepté pour les lecteurs de Polémia !
    Un nouvel ouvrage vient de paraître sur cette sombre affaire. Un livre qui lève le voile sur le moteur profond de cette trahison et qui met en exergue la guerre économique sans scrupule que nous mènent les États-Unis d’Amérique, la trahison de nos « élites », et les dangers qui nous guettent.

    Plusieurs ouvrages déjà publiés sur le sujet Alstom

    Le 19 décembre 2014, les actionnaires d’Alstom approuvaient la vente de la branche énergie du groupe éponyme à son concurrent américain : General Electric. Le journaliste Jean-Michel Quatrepoint s’était fendu à l’époque d’un petit livre[1] qui dénonçait l’abandon de la filière nucléaire française… Et la responsabilité de nos dirigeants qui avaient été incapables de protéger un pan entier de notre industrie et de nos intérêts stratégiques par nullité (les politiques) et par appât du gain (les nouveaux dirigeants de nos grandes entreprises). Ce livre se fondait essentiellement sur un rapport du Centre Français de Recherche sur le Renseignement qui était passé totalement inaperçu.[2] Ces deux ouvrages démontraient l’immense gâchis industriel qu’avait été ce bradage, et les mensonges du PDG d’Alstom de l’époque: Patrick Kron. Peut-être peut-on faire le reproche à Jean-Michel Quatrepoint d’avoir feint d’ignorer que les politiques et les nouveaux dirigeants, sont en fait un seul et même groupe.

    Un troisième ouvrage vient de paraître[3], qui lève le voile sur le moteur profond de cette triste affaire et met en exergue la guerre économique sans scrupule que nous mènent les États-Unis d’Amérique, la trahison de nos élites, et les dangers qui nous guettent.

    Une histoire incohérente

    Mais revenons un peu en arrière.
    En mars 2014, Patrick Kron, brillant X-Mines et PDG du groupe Alstom depuis dix ans, annonçait rentrer en négociations exclusives avec le groupe américain General Electric pour lui céder sa branche « Power » suite à une fuite du site de Business News Bloomberg.

    Son argumentation était que cette branche n’avait ni la taille critique ni la profitabilité pour se développer dans le monde moderne et qu’il fallait l’appuyer sur un acteur majeur du domaine (la vendre…). Cela était faux, car la branche « Power » d’Alstom pesait 70 % de l’activité du groupe, avait un carnet de commandes de près de trois années (le fameux book to bill ratio) et une profitabilité de près de 9% (à comparer aux 6 % de la branche « Transport »).

    « Prétendre devoir vendre parce qu’on n’est pas assez fort, pour devenir, après la cession encore plus faible, est complètement absurde ».[4] En École de Management, on aurait appris qu’en période de difficulté une entreprise doit se recentrer sur son cœur de métier ou, en tout cas, sur ses domaines à plus forte profitabilité pour assurer son avenir. C’est d’ailleurs ce que font les entreprises qui réussissent ou redécollent. Et dans la déclaration de Patrick Kron, pas un mot sur le futur de la branche « Transport », dont on a découvert depuis qu’elle ne pouvait plus qu’être vendue à Siemens ou un autre.
    Après le refus de la Commission européenne d’accepter cette vente, il y a fort à parier que ce qui reste d’Alstom sera un jour vendu à un groupe chinois, après une énième tentative de sauvetage par un gouvernement français de passage qui promettra d’autant plus fort qu’il sera incapable de faire quoi que ce soit.
    On se demande vraiment où les X et les énarques apprennent l’économie pour recommencer les mêmes erreurs depuis cinquante ans…

    Alstom, victime de la guerre économique menée par les États-Unis ?

    Pourtant, à la lecture et à la relecture de ce livre[5] pour les besoins de cet article, on garde l’impression gênante qu’il manquait un élément pour expliquer une telle débandade.
    Cette clef vient sans doute d’être donnée par le livre de Frédéric Pierucci qui explique comment GE a utilisé le Departement of Justice américain (DOJ) pour forcer Patrick Kron à vendre la meilleure partie du groupe qui lui avait été confié par l’État (c’est à dire par les contribuables et les citoyens) en échange de son immunité pénale dans les poursuites pour corruption qui étaient intentées contre son groupe.

    L’histoire est simplissime. Menacé de poursuites par le DOJ pour 1,78 % de commission en Indonésie (moins qu’un agent immobilier), Patrick Kron aurait d’abord finassé pendant quelques années avant de baisser sa culotte, après que cinq de ses cadres dirigeants furent arrêtés aux États-Unis et en Angleterre puis mis en prison sous des accusations de corruption.
    On apprend au hasard du livre de Frédéric Pierucci que GE est un habitué de ce genre de manœuvres et que Alstom ne fut que la cinquième société à être rachetée par GE après avoir été déstabilisée par une mise en accusation du DOJ.

    L’incroyable trahison des « élites » françaises sur le dossier Alstom

    Logiquement, les politiques et les hauts fonctionnaires français auraient dû s’élever contre ce scandale. Que nenni, la collusion était totale.
    On apprendra d’ailleurs dans le livre de Pierucci qu’Alstom dépensera 262 M d’€[6] – oui, vous avez bien lu ! – en frais de communication et de lobbying pour réussir cette opération. Quant à GE, le chiffe est secret.

    Si certains, bien peu, ont essayé de lutter contre ce bradage, ils n’y pouvaient rien, car le système était bien verrouillé.
    Jugez plutôt :

    • GE était conseillé par cinq banques : Lazard (dont le Directeur Général est Mathieu Pigasse qui est propriétaire du Monde), Rothschild (où avait travaillé celui qui était le conseiller économique du Président François Hollande) et dont le Vice Président Europe : Klaus Mangold, était administrateur chez Alstom, Bank of America-Merril Lynch, HSBC et Crédit Suisse-First Boston, dirigé par François Roussely ex EDF.
      GE était également conseillé par le groupe Havas, dont le Vice-Président, Stéphane Fouks, est un ami personnel du Premier ministre Emmanuel Valls (lire le pacte de Tolbiac dans Faits et Documents). Pour ce dossier, Havas mobilisera Anton Molina, ancien du Medef, Stéphanie Elbaz de Publicis consultants, et Michel Bettam ex Directeur de cabinet de Xavier Bertrand. Et pour les cabinets d’avocats ce fut Bredin et Pratt (Bredin dont la fille Frédérique fut Ministre de François Mitterrand).
    • Alstom, de son côté, s’était attaché les services d’une ou plusieurs banques (non citées), de Frank Louvrier, ancien communicant de Nicolas Sarkozy et Maurice Levy de Publicis.
      Alstom a également travaillé avec les cabinets d’avocats « Claude et Sarkozy » et « HoganLovells »dont le PDG, Steve Immelt n’est autre que… le propre frère de Jeff Immelt , PDG de GE[7] ! Mais ils avaient dû signer un NDA (Accord de Confidentialité)….
    • Quant à l’APE (Agence des Participations de l’État, gardienne des intérêts patrimoniaux des contribuables – NOTRE argent -, elle était dirigé par David Azema – brillant énarque – qui choisit d’aller pantoufler chez Merill Lynch/Bank of America pour gagner de l’argent…[8] Si sa candidature chez Bank of America fut retoquée par la commission de déontologie de l’administration au titre de son rôle dans l’absorption d’Alstom, elle ne trouva rien à redire à son départ chez Merill Lynch, alors que les deux banques avaient fusionnées six mois auparavant…. De qui se moque-t-on ?

    Devant un tel rouleau compresseur, 139 haut fonctionnaires de Bercy avaient-ils vraiment besoin d’aller à la soupe dans une tribune libre publiée dans Les Echos[9] pour dénoncer « La xénophobie économique qui ne serait pas l’avenir de la France » ?

    La souveraineté technologique, industrielle et militaire de la France mise en pièces

    Aujourd’hui, le désastre est total.
    La France a perdu son autonomie pour l’entretien de son parc nucléaire civil et militaire puisque nos dix sous-marins nucléaires d’attaque et lanceur d’engins sont alimentés par les turbines produites par Alstom, pardon GE ex-Alstom.

    En passant, on découvre aussi qu’avec cette vente la France a perdu le contrôle de Satellite Tracking System, petite société marseillaise, qui contrôle les trajectoires de 900 satellites dans 70 pays sans que cela ait ému quiconque à la DGA ou à la DGSE…

    Et Monsieur Kron, qui a touché entre 4 et 12 millions d’euros pour cette liquidation, coule des jours heureux en Grèce dans sa maison de l’île de Paros.

    La seule question que l’on doit se poser est celle de la prochaine cible.
    L’énergie n’est plus autonome après la vente d’Alstom et de Technip, la banque est émasculée après les amendes contre BNP Paribas (9 Milliards d’€) et de la Société Générale (293 M€), l’aéronautique est sous surveillance avec l’enquête du SFO (Serious Fraud Office anglais) qui vise Airbus qui va sans doute devoir payer une amende de plusieurs milliards de dollars, les communications ont quasiment disparu avec la fin d’Alcatel (merci monsieur Tchuruk) vendu piteusement à Nokia…

    L’alerte de Frédéric Pierucci aura-t-elle été vaine ? On peut le penser.
    Le 2 janvier dernier, Jean Boustany, employé du groupe Privinvest qui possède les Constructions Mécaniques de Normandie (les fameuses vedettes de Cherbourg), a été arrêté aux Etats-Unis dans le cadre de la vente des patrouilleurs côtiers par CMN au Mozambique (contrat pourtant célébré en grandes pompes par François Hollande et Bernard Cazeneuve).

    Sans préjuger des responsabilités réelles dans cette dernière affaire, on ne peut que se demander pourquoi les États-Unis s’intéressent d’aussi près, et surtout maintenant, à cette affaire vieille de 6 ans…
    Le propriétaire de Privinvest, le millionnaire libanais Iskandar Safa, par ailleurs propriétaire de Valeurs Actuelles, mais aussi et surtout des chantiers Allemand Germand Navy Yards (ex Blum und Voss qui avaient construit le Bismarck et le Tirpitz en son temps) se faisait depuis quelques temps l’avocat d’un rapprochement franco-allemand dans le monde stratégique de la construction navale…
    Un début de réponse ?

    Frédéric Eparvier 05/03/2019

    [1] QUATREPOINT, Jean-Michel. Alstom, scandale d’état. Fayard 2015

    [2] Varenne, Leslie et Denécé, Eric. Racket Américain et Démission d’État.  Le dessous des cartes.Rapport de Recherche n° 13 du CF2R

    [3] PIERUCCI, Frédéric. Le piège américain. L’otage de la plus grande entreprise de déstabilisation économique témoigne. JC Lattès, 2019.

    [4] Ibidem, p.236

    [5] QUATREPOINT. Op. cit.,

    [6] PIERUCCI, p.358

    [7] Ibidem., p.232

    [8] P.241

    [9] 13 juin 2014

    Source : Correspondance Polémia

    Crédit photo : Montage réalisé par Polémia à partir du logo Alstom et d’une photo de la Défense / Steven Lek [CC BY-SA 4.0]

    https://www.polemia.com/alstom-incroyable-trahison-elites-francaises-chantage-americain/

  • Gilets jaunes : l'ONU réclame une enquête sur les violences policières

    Flashball.pngMichèle Bachelet, haute-commissaire aux Droits de l'homme, estime que les Gilets jaunes sont souvent accueillis par « un usage excessif de la force ».
    La haute-commissaire aux Droits de l'homme de l'ONU a réclamé mercredi à la France une « enquête approfondie » sur les violences policières qui se seraient produites pendant les manifestations des Gilets jaunes depuis la mi-novembre.
    Dans un discours prononcé devant le Conseil des droits de l'homme à Genève, Michèle Bachelet a déclaré que les Gilets jaunes manifestent contre « ce qu'ils considèrent comme (leur) exclusion des droits économiques et de (leur) participation aux affaires publiques ». « Nous encourageons le gouvernement (français) à poursuivre le dialogue et demandons urgemment une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d'usage excessif de la force », a-t-elle ajouté.
    Les manifestants « réclament un dialogue respectueux et de vraies réformes. Et pourtant, dans plusieurs cas, ils sont accueillis par un usage violent et excessif de la force, par des détentions arbitraires, des tortures et même, selon certaines informations, des exécutions extrajudiciaires », a-t-elle déploré.
    [...]
    En savoir plus sur lepoint.fr

  • Refus de citoyenneté pour une “Américaine” qui avait rejoint l’État islamique

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    Un juge américain a rejeté lundi la demande d’examen en urgence de la citoyenneté d’une jeune femme qui souhaite revenir aux Etats-Unis après avoir rejoint le groupe Etat islamique (EI) et dont Washington refuse le retour, estimant qu’elle n’est pas américaine.

    Le père de la jeune femme demandait l’examen en urgence de sa situation, expliquant que les conditions de sécurité dans le camp étaient insuffisantes pour elle et son enfant âgé de 18 mois.

    En fait, c’est une terroriste et nous ne devrions pas faire revenir des terroristes étrangers aux Etats-Unis“, a affirmé à la radio WOC le secrétaire d’Etat Mike Pompeo, en visite dans l’Iowa.

    Nous n’avons pas besoin de ce genre de risque, nous n’avons pas besoin de gens comme elle qui menacent la vie des Américains et des gens de l’Iowa“, a-t-il ajouté.

    Successivement mariée à trois combattants de l’EI, tous tués, elle a activement participé à la propagande du groupe sous le pseudonyme de “Oum Jihad“, selon l’organisation Counter Extremism Project.

    Elle avait appelé à “faire couler le sang américain” et félicité les auteurs de l’attentat de janvier 2015 contre l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo, qui fait 12 morts.

    Elle affirme aujourd’hui avoir été “manipulée” par les recruteurs de l’EI et regretter ses actes (sic) maintenant que le groupe djihadiste a perdu la quasi-totalité des territoires qu’il contrôlait en Syrie et en Irak…

    https://fr.novopress.info/213817/refus-de-citoyennete-pour-une-americaine-qui-avait-rejoint-letat-islamique/

  • Zoom – Nikola Mirkovic : « Il faut supprimer l’OTAN ! »

    Il y a 20 ans, en plein cœur de l’Europe, l’OTAN bombardait la Serbie pendant 78 jours ! Nikola Mirkovic, expert des Balkans, revient sur les conséquences de ces frappes aériennes et réclame la disparition de l’OTAN qui déstabilise cette partie explosive du monde. Polémique et déterminant !

    https://www.tvlibertes.com/nikola-mirkovic-il-faut-supprimer-lotan

  • Sommes-nous indépendants de l'Algérie ?

    6a00d8341c715453ef0240a441ec66200c-320wi.jpgParadoxe des nouveaux événements d'Algérie : ils semblent plus passionner les Français, en ce moment, que la campagne européenne dans laquelle s'investit le chef de l'État.

    À entendre beaucoup de reportages et à observer la couverture médiatique, on pourrait penser que tout se passe comme si, séparées certes en deux états, l'un au nord, l'autre au sud de la Méditerranée, France et Algérie formaient encore une sorte d'espace commun. Il est peuplé aujourd'hui de 109 millions d'habitants. Les plus pauvres sont évidemment tentés de franchir l'obstacle de la mer. Les modalités de la séparation les ont livrés à un régime qui les prive d'emploi et de libertés dans leurs 12 départements devenus autant de wilayas, tout en caricaturant le modèle jacobin français.

    Ceux d'entre nous qui ont cru, jadis, à l'Algérie française, quand on parlait de 10 millions de Français à part entière, voudraient le plus souvent ne plus jamais en entendre parler.

    Mais ils ne voient sans doute pas sans une grande tristesse ce beau pays sombrer. Il se paupérise, un peu moins que le Venezuela[1], ce n'est qu'une question de degré, malgré d'immenses ressources dont son oligarchie stérile ne fait rien.

    Depuis 1962, rappelons que ce ne fut pas aux combattants du FLN vaincus sur le terrain, mais aux exilés et à l'armée des frontières auxquels De Gaulle remit le pouvoir. Et depuis, la caste militaire au pouvoir, et que représente Bouteflika, s'est révélée incapable de développer le pays. Elle constitue, depuis le coup d'État de Boumedienne de 1965 l'une des survivances de l'influence soviétique.

    L'Algérie française, la France de Dunkerque à Tamanrasset, je l'avoue, j'y ai cru, dans ma naïveté de jeune Français, âgé de 14 ans en 1958, bercé d'images d'Épinal, j'ai cru que le général De Gaulle allait réaliser ce programme.

    J'ai quand même une excuse, en dehors de la sottise et de l'ignorance de la jeunesse : je n'étais pas le seul. À cet égard, j'invite mes lecteurs à se reporter simplement aux archives de l'INA consacrées au voyage du 4 au 6 juin 1958.[2]

    À la fin des années 1950, les efforts de redressement et de reconstruction commençant à produire leurs effets, la France métropolitaine entreprit de se préoccuper de l'économie et de l'évolution de ce qui constituait à la fois la clef et le joyau de son empire africain. Sur un immense territoire, composé alors des trois départements d'Alger, Oran et Constantine, intégrés à la république, et comprenant le Sahara, cet ensemble de populations très diverses n'avait jamais constitué une nation. Jusqu'en 1830, il avait été soumis en partie, à une régence dépendant de l'Empire ottoman.

    Des études de perspectives économiques avaient été entreprises à partir de 1955 par les équipes du commissariat général au Plan. Il en résulta l'énorme plan de développement de Constantine.

    Annoncé en octobre 1958, au moment même où naissait la Cinquième république, cet immense programme, ambitieux et généreux, connut quelques mois de succès. Ce pays allait se transformer.

    Le 28 août 1959, De Gaulle, réaffirme encore que "l'évolution nécessaire de l'Algérie doit s'accomplir dans le cadre français."

    Mais dès son discours du 16 septembre 1959, toutes les personnes informées, et notamment les investisseurs indispensables, comprennent. Dans l'esprit du chef de l'État, le général Salan étant évincé, l'autodétermination s'étant substituée à la pacification, on s'achemine vers la séparation. La situation politique devenant dès lors incertaine, les acteurs économiques perdaient confiance.

    Le plan de Constantine s'effacera ainsi lentement jusqu'en 1961. Et depuis la proclamation de l'indépendance tout programme tendant à développer vraiment ce territoire, et même d'assurer son autosuffisance alimentaire, a été abandonné. On ne compte que sur la rente des hydrocarbures.

    Cet abandon de tout projet, par l'incapacité de la caste dirigeante algérienne, constitue, encore aujourd'hui, la cause principale de l'immigration vers l'ancienne Métropole. Et ceci alimente l'islamisation, le ressentiment et la criminalité des banlieues…

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] cf. "Algérie : une faillite de type vénézuélien"
    [2] cf. "Le général de Gaulle en Algérie, 4, 5 et 6 juin".

    https://www.insolent.fr/

  • Éric Zemmour : « Bouteflika, symbole du mal-être de l'Algérie »

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    CHRONIQUE - Le président algérien incarne aujourd'hui le chantage exercé par une camarilla d'affairistes et de militaires : Bouteflika ou la guerre, version algérienne du très gaullien « Moi ou le chaos ». (Figaro Magazine du 1.03). Mais surtout, Zemmour dénonce ici « les lois (...) qui permettront demain à des millions d'Algériens de venir retrouver un frère, un père, un cousin résidant déjà en France. Une invasion légale qu'avait prophétisée il y a des décennies le lointain prédécesseur de Bouteflika, Houari Boumediene ». L'essentiel est dit. Et le plus grave.  LFAR

    « Bouteflika moribond, momie mutique, passant sa vie de pantin désarticulé entre Alger et Grenoble, où réside son médecin traitant. »

    Dans les traditions du Maghreb, le chiffre 5 est censé porter bonheur. Les mères bénissent leurs enfants les doigts grands ouverts au-dessus de leurs têtes, ou leur accrochent autour du cou des pendentifs en forme de main. En Algérie pourtant, depuis quelques jours, des manifestations vouent aux gémonies ce chiffre 5. Le porte-bonheur est devenu symbole du malheur algérien. Du mal-vivre de tout un pays gangrené par une démographie exubérante, la corruption endémique, l'aliénation à une économie de rente, fondée sur les deux seules richesses du pays, le pétrole et le gaz. Le chiffre 5, comme le 5e mandat présidentiel que s'apprête à solliciter un Bouteflika moribond, momie mutique, passant sa vie de pantin désarticulé entre Alger et Grenoble, où réside son médecin traitant.

    Bouteflika a symbolisé à son avènement la fin de la guerre civile des années 1990 et la défaite improbable des islamistes. Bouteflika incarne aujourd'hui le chantage exercé par une camarilla d'affairistes et de militaires : Bouteflika ou la guerre, version algérienne du très gaullien « Moi ou le chaos ».

    Quand on parle de l'Algérie, le spectre du général de Gaulle n'est jamais loin. Bouteflika fut ministre du gouvernement Ben Bella en 1962 à l'indépendance algérienne. Il avait 25 ans et était une des vedettes de la dolce vita algéroise de l'époque !

    Bouteflika incarne ce FLN à qui le Général a livré l'Algérie, alors même que l'armée française avait gagné la guerre sur le terrain. Des adversaires impitoyables qui exécutèrent par milliers opposants politiques et harkis fidèles à la France, et chassèrent violemment les pieds-noirs (« la valise ou le cercueil »), alors qu'ils auraient pu stabiliser l'État et l'économie du nouveau pays, à l'instar de ce que fit Mandela avec les Blancs d'Afrique du Sud. Un FLN qui, dès les années 1960, au temps de Boumediene, refusa de prendre des mesures de répression démographique à la manière chinoise, au nom d'une politique de puissance qui a étouffé tout développement économique. Un FLN enfin qui engagea l'arabisation de l'éducation pour extirper les traces de la colonisation française, et fit ainsi le lit des enseignants islamistes.

    Après que l'armée eut gagné la guerre civile, Bouteflika, au nom de la réconciliation nationale, a ouvert les prisons et donné les clés de la société aux islamistes, préparant leur victoire politique future. Il ne faut jamais oublier que la bataille du FLN contre le colonisateur français se fit au nom de l'islam contre « les infidèles ». Des infidèles chez qui toute l'Algérie a pris l'habitude de se faire soigner et de déverser son trop-plein démographique depuis cinquante ans - alors que de Gaulle avait accordé l'indépendance à l'Algérie pour que son village ne devienne pas Colombey-les-deux-Mosquées. Des infidèles assez fous pour avoir multiplié les lois (dans la lignée des accords d'Évian, jamais abrogés) qui permettront demain à des millions d'Algériens de venir retrouver un frère, un père, un cousin résidant déjà en France. Une invasion légale qu'avait prophétisée il y a des décennies le lointain prédécesseur de Bouteflika, Houari Boumediene…   

  • Russia Today propulse les Bobards d’Or à l’international

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    La cérémonie des Bobards d’Or est un événement en France. Ce rendez-vous annuel, incontournable depuis 10 ans, a réuni plus de 700 personnes au théâtre du Gymnase il y a quelques jours. Mais les Bobards d’Or, c’est également un concept qui s’exporte très bien puisque, malheureusement, les Bobards médiatiques ne sont pas circonscrits à l’hexagone !
    Les Bobards d’Or, un concept fait en France qui plaît aux étrangers

    Polémia a déjà réalisé un tour de force dont nous ne sommes pas peu fiers : avoir donné à Donald Trump lui-même l’idée d’organiser ses « Fake News Awards » !

    Cette année, la cérémonie voyage de nouveau à l’étranger puisque c’est Russia Today qui consacre une vidéo de près de 3 minutes 30 aux Bobards d’Or !

    Influence croissante

    L’influence de Polémia grandit. Tout d’abord en France, bien entendu.
    Libération a d’ailleurs récemment reconnu la qualité de notre travail.

    Mais l’influence de Polémia s’étend également à l’international ! Et puisque la lutte contre la caste au pouvoir n’est pas seulement nationale mais mondiale, c’est évidemment un immense motif de satisfaction !

    Merci à tous ceux – contributeurs, donateurs, équipes, habitués, simples lecteurs – qui permettent aux idées et aux travaux de Polémia de prospérer.

    Ivan Rioufol

    Texte daté du 26 février 2019 et repris du site de Polémia

    https://fr.novopress.info/

  • Macron : la bulle médiatique repart pour les européennes – Journal du lundi 4 mars 2019

     

    Macron : la bulle médiatique repart pour les européennes

    A moins de trois mois des élections européennes, Emmanuel Macron a donné le départ de la campagne. A coup de tribunes dans la presse des 28 pays de l’UE, le président français compte sur ses appuis médiatiques pour redorer son blason sur la scène nationale.

    Bouteflika : Un mandat pour rien ?

    La candidature d’Abdelaziz Bouteflika a bien été déposée. Le président algérien, malade et grabataire a assuré vouloir briguer un cinquième mandat afin d’organiser une transition pacifique dans le pays.

    Gilets Jaunes : les manifs se suivent et se ressemblent

    Les Gilets Jaunes poursuivent les grandes manoeuvres. Avec un Acte XVI à l’image des précédents rassemblements, le mouvement commence peu à peu à perdre de l’espoir et pourrait se retrouver noyé dans les européennes.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/macron-la-bulle-mediatique-repart-pour-les-europeennes-journal-du-lundi-4-mars-2019

  • Le Zoom avec P-Y Rougeyron : un ex-otage des djihadistes parle

    Pierre-Yves Rougeyron, esprit brillant et fondateur du Cercle Aristote nous emmène à la rencontre de Jonathan Alpeyrie, journaliste franco-américain retenu en otage 81 jours par les djihadistes en Syrie. Ensemble, ils font le tour de l’actualité internationale. Un témoignage passionnant !

    https://www.tvlibertes.com/un-ex-otage-des-djihadistes-en-syrie-parle-sur-tvl