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international - Page 701

  • La deuxième mort de Helmut Kohl

    La cérémonie d'hommage européen, à Strasbourg ce 1er juillet, au chancelier de l'unification allemande, disparu le 16 juin à 87 ans, relevait de la plus évidente des obligations. Envers ce grand Allemand et grand Européen, dans cette ville symbole et qui fut longtemps considérée comme la capitale naturelle du projet européen, se retrouvaient les dirigeants qui lui ont succédé et qui pour beaucoup d'entre eux, sinon pour la plupart, ne lui arrivent pas à la cheville.

    Il serait éventuellement déplacé de voir comme un reproche le rappel, malgré tout nécessaire, des deux ou trois points qui projettent de l'ombre, ou au moins posent question sur son œuvre.

    Sans nécessairement penser qu'il se soit fourvoyé en son temps, précisément les temps ont changé. Le XXIe siècle a succédé au XXe pour le meilleur et pour le pire, tout en nous posant la question sur comment, pour les Européens, le XXIe pourrait vraiment être pire que le XXe.

    On ne saurait reprocher par exemple à Helmut Kohl d'avoir trop misé sur son entente avec la France, allant jusqu'à une confiance excessive en des politiciens et des technocrates parisiens : Mitterrand, qui ne voulait pas de l'unification allemande, Delors et Lamy concepteurs du traité de Maastricht aboutissant à une Europe des États. Celle-ci a notamment liquidé les libertés et les perspectives des régions. On va bientôt tâter de cette erreur, qui vient des œillères jacobines françaises, à propos de l'Écosse et de la Catalogne.

    Tout cela, on ne peut pas en diriger la critique vers Helmut Kohl, toute sa vie attaché au Land de Rhénanie-Palatinat.

    Encore moins pourra-t-on lui reprocher les errements postérieurs à son départ de la chancellerie en 1998, après 16 ans de gouvernement.

    Les traités ultérieurs comme le calamiteux traité de Nice rédigé par Juppé, avec l'aide de Toubon, sous la présidence de Chirac ont certainement contribué à enterrer le rêve européen tel qu'on pouvait le formuler dans les années 1950 ou 1960. Mais alors Kohl n'est plus là.

    À l'inverse on n'oubliera pas non plus que la force économique et industrielle de l'Allemagne doit beaucoup à d'autres que Kohl, aux doctrines et aux pratiques qui ont prévalu depuis l'après-guerre, à l'influence et à l'action de Ludwig Ehrard (1897-1977) en faveur de la liberté économique, adepte de ce qu'on appelle l'ordo-libéralisme, père de la réforme monétaire de 1948, etc. mais également, du côté des sociaux-démocrates à un pragmatisme qui conduisit Schröder chancelier de 1998 à 2005 aux réformes impopulaires, mais efficaces, de "l'agenda 2010". Elles brisèrent sa carrière politique mais c'est grâce à ces mesures que l'économie prospère aujourd'hui outre-Rhin après les difficultés des années 1990.

    On ne doit pas oublier non plus dans l'unification le rôle de Hans-Dietrich Genscher (1927-2016), ministre des Affaires étrangères FDP sans l'habile diplomatie duquel l'excellent chancelier n'eût sans doute pas réussi.

    Mais si l'on doit retenir un point négatif c'est bien d'avoir désigné pour lui succéder cette Mädchen de l'est, politicienne certes très professionnelle, mais ondoyante et opportuniste, sans vrais principes, et qui se révéla une critique impitoyable de son ancien mentor, au pire moment des attaques contre le financement de son parti.

    Bien pire encore, on n'a cessé de la voir se retourner elle-même contre ses propres positions. Si, en 2011, elle annonce la fin, l'échec, du modèle multi-kulti, ce sera, en 2015, pour organiser une immigration à marche forcée et pour l'imposer aux autres peuples européens. Cette "Mutti" sans enfants prétend transformer en cotisants du système de retraites allemand les Syriens, les Afghans, les Turcs ou les Érythréens, absurdité économique de toute manière dans la mesure où ces nouveaux arrivants comblent tant bien que mal un déficit démographique mais ne combleront que très partiellement, sur la base de rémunérations moindres, le déficit des cotisations.

    Mais Frau Merkel n'en a visiblement pas cure. Son propos n'est ni national ni européen, encore moins identitaire ou chrétien : il ne tient qu'à l'image consommatique, matérialiste et politiquement correcte, qu'elle croit pouvoir assurer à son gouvernement.

    La dernière ‑ en date – de ses volte-faces vient de porter sur le mariage pour tous, auquel on la croyait fermement opposée mais qu'elle aura fait voter en moins d'une semaine, entre le 26 et le 30 juin, un record.

    Espérons aujourd'hui que le peuple allemand sanctionnera ce reniement de trop. Mais ne nous faisons pas trop d'illusions. Soulignons qu'un océan sépare désormais Mme Merkel de son prédécesseur, qui fut longtemps son protecteur et qu'elle a tout simplement trahi, et de la façon plus vulgairement banale, comme Ganelon à Roncevaux.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • France-Algérie : la repentance, ça suffit !

    Abdelaziz Bouteflika, en remettant sa tournée sur le comptoir de la repentance, commet une énième double faute.

    L’Algérie et la France, c’est un peu comme les flippers d’antan : Same player shoots again et remettez un franc dans le nourrain !

    Sauf qu’aujourd’hui, il n’y a plus de parties gratuites et que l’actuel et très diminué président algérien Abdelaziz Bouteflika continue de faire comme au siècle dernier. D’où cette ubuesque sortie voulant qu’on en remette une couche nouvelle sur une possible repentance franco-algérienne, à sens unique, tel qu’il s’entend.

    Allez, les violons, et faites chialer les grandes orgues de la pleurniche. Un ancien d’El Moudjahid, quotidien historique du FLN, nous confie : « Toujours la même rhétorique. Pour masquer leur incompétence, les vieux généraux du FLN en remettent une couche sur ces Français ayant toujours bon dos. La presse française n’en dira pas grand-chose, alors que ses homologues du Maghreb n’en ont globalement rien à foutre ! » Il est un fait que la récente sortie du président en fauteuil roulant est un peu passée sous les écrans radar d’une presse maghrébine ayant sûrement mieux à commenter que de ressasser les mêmes antiennes.

    Après, à quoi bon refaire l’Histoire ? Au-delà des deux rives de notre Mare Nostrum, commune depuis Homère et Ulysse, tout un chacun a été à peu près colonisé par tout le monde. Avec des bonheurs divers, certes. En Algérie, les Français ont laissé assez d’Arabes en vie pour se faire mettre dehors par d’autres nationalistes locaux. Idem en Andalousie, là où les Arabo-Musulmans, huit siècles durant, ont épargné assez d’Espagnols pour laisser la Reconquista se mettre en œuvre. On peut aussi décliner la question façon grecque : après quatre siècles de présence ottomane à Constantinople, que visitent les touristes, si ce n’est le Plaka, dernier quartier turc épargné par la furie nationaliste grecque ?

    Pourtant, de tout cet échange « colonial », parfois un brin rugueux, de belles choses demeurent, que ce soit à Séville ou Cordoue, Alger ou Tunis, Beyrouth ou Athènes. Allez là-bas en dehors des vacances, parlez aux gens, loin du tumulte, asseyez-vous avec les anciens, les vieux, dans ces campagnes où le touriste demeure encore chose inconnue. Oui, parlez avec eux, partagez thé, eau et sel – voire même vin sous la table – pour comprendre que nous participons aussi du même bloc civilisationnel et que l’islam, quoi qu’on puisse en dire, n’est jamais rien d’autre que magnifique hérésie chrétienne.

    D’un point de vue plus politique, Abdelaziz Bouteflika, en remettant sa tournée sur le comptoir de la repentance, commet donc une énième double faute.

    La première consiste à considérer l’occupation française en Algérie comme une sorte de remake de son homologue allemande des années quarante dans la France du siècle dernier ; l’anachronisme historique étant la principale faute des historiens. Le verdict vaut pour ceux qui confondent souvent Reconquista espagnole avec débarquement de Normandie ; à ce propos, prière de relire le très salutaire Historiquement correct de Jean Sévillia.

    La seconde est encore plus grave, sachant qu’elle pousse ses coreligionnaires et compatriotes à sombrer dans la posture victimaire. Nos cousins arabes seraient donc trop nigauds et trop faibles pour avoir eux aussi été colonisateurs ; mais ces bandits ont tout de même réussi à aller jusqu’aux Vosges, avant d’en repartir, rigueurs climatiques aidant, probablement… Colonisés ils furent, colonisateurs ils l’ont également été : ainsi va la marche du monde.

    Pour en revenir à la diatribe d’Abdelaziz Bouteflika, le problème est que personne n’y croit plus. Généraux du FLN ? Tout juste des adjudants-chefs dans l’armée française, avec des femmes qui savaient coudre des galons… Une camarilla de fantoches vieillissants ne parvenant même plus à faire illusion. Et Dieu sait si, pourtant, l’Algérie aurait pu être une sorte de Californie méditerranéenne. Elle avait tout. Agriculture, gaz et hydrocarbures. Mais importe désormais fruits et légumes de ses deux voisins « pauvres », Maroc et Tunisie.

    Jadis, Napoléon III caressait l’ambition de fonder un royaume français d’Orient dont couronne ou turban auraient été confiés à l’émir Abdelkader. Cela ne se fit point. L’Histoire de France est jonchée d’occasions perdues.

    En attendant, les Algériens, peuple fier par excellence, se rêvent en boat-people. Quelle tristesse.

    http://www.bvoltaire.fr/france-algerie-repentance-ca-suffit/

  • Le nationalisme économique américain à la croisée des chemins

    Nationalisme-économique-Harbulot-249x350.jpgDans un monde occidental qui semblait irrémédiablement voué à la mondialisation totale, l’élection de Donald Trump a été un coup de tonnerre. Au-delà des reproches qui lui ont été faits quant à ses idées et à ses postures sur des sujets distincts de l’économie, force est de constater que Donald Trump a été élu, au moins en partie, sur un projet protectionniste. Christian Harbulot, spécialiste de l’intelligence et de la guerre économique, deux sujets étroitement liés, ne s’y est pas trompé en consacrant son dernier ouvrage au nationalisme économique américain.

    La résurgence du nationalisme économique dans le débat politique entre en contradiction avec le discours jusqu’alors dominant sur la mondialisation des échanges », analyse en introduction le directeur de l’Ecole de guerre économique. Et Christian Harbulot de pointer du doigt les succès du dirigisme chinois qui a permis un développement industriel et commercial sans pareil.

    Analysant la volonté de Donald Trump de promouvoir un protectionnisme raisonné mais puissant, il donne crédit au nouveau président des Etats-Unis d’avoir pris conscience « des effets dévastateurs de l’agressivité commerciale d’économies étrangères sur l’emploi aux Etats-Unis ». Et Christian Harbulot ne manque pas de rappeler ce qui semble avoir été oublié par de nombreux observateurs du géant américain : pendant de nombreuses décennies, les Etats-Unis se sont construits grâce au protectionnisme, grâce au nationalisme économique.

    C’est après la Guerre d’indépendance que les Américains ont compris que le territoire sur lequel ils régnaient devait être protégé. Christian Harbulot cite notamment un extrait révélateur d’un discours d’Ulysses Grant faisant l’apologie du protectionnisme en étudiant le cas du développement de l’Angleterre.

    C’est dans un objectif de « rupture des liens de dépendance vitale avec l’Europe » que les Américains du Nord optent pour le nationalisme économique.

    Enfin, tout au long de leur histoire, les Américains ont su faire preuve d’adaptabilité en passant en mode isolationniste quand leur économie le nécessitait (crise de 1929, crise de 1970, etc.).

    Tchatchérisme ou Reaganisme ?

    Les deux exemples les plus récents et emblématiques de nationalisme économique dans l’esprit des Occidentaux sont évidemment les politiques menées par Margaret Thatcher et Ronald Reagan.

    Dans un chapitre limpide, Christian Harbulot démontre que les différences avec la « Dame de fer » sont nombreuses malgré les points communs existant entre les deux dirigeants politiques. Les efforts de la dirigeante anglaise se sont presque exclusivement portés sur la réforme du système social. Elle n’a pas cherché à « développer une politique d’investissement national à des fins industrielles » mais a plutôt voulu développer l’économie de son pays, au prix même de la perte de fleurons industriels ou technologiques.

    L’héritage reaganien est, lui, parfaitement assumé par Donald Trump. Christian Harbulot rappelle d’ailleurs que tous les candidats républicains s’en sont réclamés lors de la campagne. En France, pareil patronage fait immanquablement penser à celui du général De Gaulle. Adepte de la realpolitik, Reagan était un libéral convaincu mais finalement capable de prendre des mesures pragmatiques de protection de l’économie nationale. Par exemple, il avait pris en 1981 la décision de réduire l’importation de véhicules automobiles japonais pour lutter contre le dumping économique de ce secteur industriel étranger.

    Depuis Reagan, deux concepts ont alimenté la politique économique américaine : pragmatisme et protection des intérêts américains. Christian Harbulot ne peut que constater que Donald Trump, au moins en apparence, est bien l’héritier de Donald Reagan.

    Un ouvrage synthétique qui balaye plusieurs champs d’étude

    Au travers de plusieurs chapitres bien construits et faciles à lire, Le Nationalisme économique américain de Christian Harbulot et ses élèves de l’Ecole de guerre économique met en perspective avec justesse les promesses et les menaces du début de règne de Donald Trump.

    Deux chapitres complémentaires permettent d’appréhender des limites idéologiques avec lesquelles Donald Trump devra composer : d’un côté celles de son électorat pour qui la radicalité de l’Alt-Right peut être un aiguillon à prendre en compte ; de l’autre, l’idéologie cosmopolite véhiculée par les nouveaux maîtres du monde que sont les multinationales de la Silicon Valley.

    Allant plus loin que le continent américain, Christian Harbulot rappelle que le nationalisme économique n’est pas une lubie de Donald Trump mais bien une constante de l’histoire humaine. Balayant rapidement mais efficacement quelques exemples historiques (République de Venise, Compagnie des Indes, etc.) et convoquant Keynes ou Braudel, Harbulot explique que le protectionnisme est au cœur des textes de grands penseurs depuis des générations.

    Le nationalisme économique semble gagner du terrain aux Etats-Unis. En Europe, les peuples semblent peu à peu se tourner vers l’idée de protectionnisme, principalement motivés par la désindustrialisation mais aussi par l’immigration extra-européenne massive.

    Pour juger de la pertinence d’un tel choix, tous les regards seront tournés vers les Etats-Unis durant les années à venir.

    Nicolas Faure

    Ouvrage collectif sous la direction de Christian HarbulotLe Nationalisme économique américain, Collection Guerre de l’information, VA Editions, 2017, 118 pages.

    Texte repris du site de Polémia
    (titre initial : « “Le Nationalisme économique américain“ de Christian Harbulot »)

    https://fr.novopress.info/

  • Trump - Poutine : premier rendez-vous sous haute tension - Journal du vendredi 7 juillet 2017

  • La grande dépression

    Nous commémorions cette semaine de tristes anniversaires. Celui du  3 juillet 1940 qui a vu, sur ordre de Winston Churchill, l’attaque par  la Royal Navy  de la  la flotte française en Algérie amarrée dans la rade  de Mers el-Kébir  (1297 morts et 350 blessés chez les marins français). Le 5 juillet 1962, non loin de  là, ce sont des centaines de Pieds Noirs, hommes, femmes et enfants,  qui ont été exécutés, enlevés à Oran par les bouchers du FLN.  Le Général De Gaulle avait donné la consigne immonde  aux troupes françaises  encore présentes sur place et commandées par le funeste général Katz,  de rester l’arme au pied et de  laisser faire les massacreurs. La honte, l’horreur et le déshonneur… Si les Français ont la mémoire courte, ils semblent aussi sans illusions sur les capacités des dirigeants de la start-up macronienne à les sortir de la crise multiforme que nous subissons. Selon un sondage Harris Interactive publié mercredi pour RMC et Atlantico, seulement un Français sur quatre (26%)  se dit convaincu par les discours successifs  du président de la République devant le congrès  à Versailles et de son Premier ministre Edouard Philippe devant l’Assemblée.

    Au nombre des “perles” souvent aussi atterrantes que savoureuses qui ont émaillées les copies du bac cette année et  qui ont été relevées dans la presse, un(e) lycéen(ne) qui espérons-le, ne sera pas inquiété(e) par la Licra, a écrit que  “ le régime de Vichy a toujours été très bon pour la santé” . Ce qui est certain c’est que le régime crétois du gouvernement d’Athènes, sur injonction des docteurs Folamour de la BCE, du FMI et de la Commission européenne,   se révèle d’une efficacité redoutable pour soumettre le peuple Grec à une terrible cure d’amaigrissement; celui-ci n’a plus que la peau sur les os.

    La Grèce vient de se voir accorder une tranche  de  7 milliards d’euros pour éviter la faillite en pleine saison touristique, aide conditionnée à des sévères hausses d’impôts et des coupes budgétaires drastiques  dans les retraites. On a donc entendu des hiérarques bruxellois se féliciter de l’efficacité de la potion, puisque la Grèce, selon les prévisions de la Commission,  enregistrera cette année  une croissance économique de 2,1 %  et de 2,5 % en 2018, et devrait atteindre son objectif d’excédent primaire (avant impôt) de 3,5 % à la fin du plan de sauvetage en 2018. Voilà qui est parfait!  La Grèce mourra donc guérie ou à tout le moins sur la voie de la rémission ! 

    Il ne s’agit pas d’exonérer les gouvernements grecs de ces dernières décennies, jusqu’aux lâches soumissions actuelles  du gouvernement Tsipras,  de leurs responsabilités (tricheries, corruptions, concussions, gestion calamiteuse…)  dans le faillite de leur pays, et Bruno Gollnisch ne l’a jamais faitL’Europe à parfois bon dos pour se laver de ses propres péchés et turpitudes.  Mais l’acharnement à vouloir maintenir  Athènes dans la zone euro confine proprement au délire idéologique. 

    Une dépêche de l’agence Reuters publiée il y a six mois rapportait  que le plan de sauvetage des comptes publics  mis en place depuis  près de sept ans par l’Union européenne et le FMI a ” plongé les Grecs dans une crise sans précédent, aux allures de Grande Dépression. Un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté, 23% des Grecs sont au chômage, le produit intérieur brut (PIB) a diminué d’un quart, les faillites se comptent par milliers…”

    Un rapport de l‘Unicef qui date déjà de plus de quatre ans, démontrait qu’en 2012   40,5 % des enfants grecs (23 % en 2008)   vivaient dans des ménages dont le revenu se situait sous le seuil de pauvreté, ce taux est le plus haut parmi les 41 pays les plus développés du monde;  le taux de pauvreté infantile a donc  bondi  de 17,5 points.  Le nombre d’enfants venant de familles à faibles revenus et subissant de graves privations a triplé dans le même temps et la situation  depuis n’a  pas été en s’améliorant.  Notons que l’Espagne  soumise elle aussi à un régime de même nature à  un taux de pauvreté infantile à peu près équivalent.

    La priorité de nos élites reste cependant l’accueil jugé obligatoire  d’une immigration clandestine qui n’épargne pas non plus la Grèce. Au nom des immortels principes xénomaniaques, Bruxelles  a lancé des procédures d’infractions contre la   Hongrie, la Pologne et la République tchèque.  Trois nations jugées coupables de refuser d’installer sur leur sol des immigrés illégaux en provenance de Grèce où d’Italie,   rebaptisés migrants et réfugiés pour les besoins de la cause…

    Pour lutter contre l’immigration-invasion en  provenance des côtes libyennes et encouragée, organisée par la mafia des passeurs et des ONG (accusées de collaborer avec les passeurs par le gouvernement  italien)  aux comportements  aussi criminels que subversifs, la  Commission européenne a présenté un plan d’action, des mesures pour réduire le tsunami migratoire.

    Mardi, la Commission européenne a appelé Rome à accélérer les expulsions  de migrants déboutés du droit d’asile, en appliquant des procédures plus rapides. Il a été également évoqué la mis en place d’un ”code de conduite pour les ONG” (sic); “la création d’un centre maritime de sauvetage et de coordination en Libye”; des aides apportées aux autorités (?) libyennes pour mieux gérer l’immigration; le souhait d’une réinstallation des immigrés nigérians, soudanais, éthiopienségyptiens, dans leur pays d’origine.

    Nous devons accueillir des réfugiés. C’est notre devoir, c’est notre honneur” affirmait Emmanuel Macron à Bruxelles fin juin. Est-il vraiment  en contradiction en disant  cela  avec les récents avis de la Commission… auxquels la France à souscrit?  Quels moyens vraiment effectifs seront donnés pour inverser les flux migratoires? Le passé nous a appris à ne pas préjuger des (rares) paroles de fermeté sortant de la bouche des hiérarques bruxellois dans ce domaine, afin d’endormir les peuples européens.  Peuples d’Europe qui constatent avec un mélange de sidération de désespoir et de colère que ceux qui sont chargés de défendre l’idéal européen oeuvre surtout à la disparition de l’Europe charnelle et enracinée, en un mot de l’Europe européenne.

    https://gollnisch.com/2017/07/06/la-grande-depression/

  • Chaos à Hambourg: les forces de l'ordre font usage de canons à eau

  • Les populismes : flux ou reflux ?, par Pascal Gauchon

    Populisme-Conflits-Gauchon-600x337.jpg

    Populisme-Conflits-Gauchon-2.jpgIl y eut le Brexit et l’élection de Trump. Puis les élections autrichiennes où le représentant du FPÖ échoua de peu. Et la présidentielle française où les candidats classés comme populistes atteignirent plus de 40 % des voix au premier tour. Les coups de boutoir des populistes sont-ils en train de saper les murailles de ce qu’ils appellent le « système » ?

    Curieux terme que celui de « système ». Il paraît encore plus vague que celui de « populisme », il permet aux critiques d’assimiler ce dernier à un mouvement inconsistant qui part à l’assaut d’une chimère à coups d’arguments approximatifs et grossiers – une sorte de Don Quichotte monté sur Sancho Panza.

    Pourtant il existe bien une convergence des intérêts et des élites. Voyez tous les scrutins que nous avons évoqués : les syndicats de patrons et de salariés, les présidents d’université et les mouvements étudiants, la grande presse et le showbiz, les obédiences maçonniques et les représentants des religions, les partis socialistes et libéraux… les voilà tous unanimes, tous mobilisés (1). Ces organisations que tout oppose parlent alors d’une même voix. N’est-ce pas avouer que le terme de «système» n’est pas dépourvu de signification ?

    Tentons dès lors de le définir : une société composée d’organisations et de communautés qui, avec le temps, ont établi entre elles des compromis (les populistes parleraient de compromissions), chacune régentant un territoire comme un fief que les autres lui reconnaissent. On peut voir dans cet équilibre la preuve d’une société intégrée, apaisée et démocratique. Sauf que la grande masse de la population est censée faire confiance aux dirigeants de ces organisations – les « élites » – et rester silencieuse.

    Le « système » peut se défendre. Réagissant en bloc, il avait déjà forcé Tsipras à se déjuger. Il a contenu les populistes lors des dernières élections en Europe, ainsi aux Pays-Bas ou en France, avec comme principal argument la peur de l’inconnu. Nul doute que ces résultats encourageront l’abstention, arme suprême. Au Royaume-Uni, les adversaires du Brexit n’ont pas renoncé à le faire capoter en jouant sur le temps. Aux États-Unis, les élites ont réussi à paralyser les premières initiatives de Trump – manifestations hostiles, révolte des grandes villes contre les décrets sur l’immigration, protestations des patrons de la Silicon Valley, action des juges, attaques de la presse. Et l’on a vu Donald Trump revenir sur une partie de ses engagements, du moins pour l’instant. Qu’il change encore d’avis et la procédure d’impeachment sera enclenchée.

    Si la menace devient trop forte, on peut toujours modifier le mode de scrutin comme certains l’ont suggéré après le Brexit. D’ores et déjà le référendum est discrédité, assimilé à la « fausse démocratie » : en 2005 le vote très clair des Français et des Néerlandais avait été modifié par un tour de passe-passe et déjà on se prépare à jeter aux poubelles de la démocratie la consultation plus modeste de juin 2016 sur la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

    Le « système » peut être rassuré. Les populistes sont divisés (entre gauche et droite), leurs moyens limités, leur capacité à diriger incertaine, leurs maladresses surprenantes. Ils ont été contenus partout ou presque. Un immense « ouf ! » a retenti. Ce soulagement se double d’une arrogance qui ne se dément pas (2). N’ont-ils pas compris que c’est ce mépris qui nourrit la colère ? Que les causes profondes du surgissement du populisme n’ont pas disparu ? Et qu’après le reflux peut revenir le flux ?

    Pascal Gauchon

    Editorial du n° 14 de la revue Conflits
    daté de juillet-août-septembre 2017

    1. La cohésion du « système » n’est pas toujours aussi nette qu’elle l’a été en France. Au Royaume-Uni, la grande presse n’est pas monochrome. Aux États-Unis, le monde des affaires s’est divisé à propos de Trump et une partie des Églises l’a soutenu
    2. Voir Jacques Séguéla sur C News, évoquant la supériorité de la France des villes – il avait d’abord parlé de « la France d’en haut ». À noter aussi Christophe Barbier expliquant que les éditorialistes sont des « tuteurs sur lesquels le peuple, comme du lierre rampant, peut s’élever » (Journal du Dimanche, 14 avril). Ou Lord John Kerr, sous le coup du Brexit : « Nous, Britanniques de souche, sommes si stupides que nous avons besoin d’une injection de gens intelligents et jeunes venus de l’extérieur. » Ou encore James Traub dans Foreign Policies (28 juin 2016) : « Il est temps que les élites se dressent contre les masses ignorantes. » Provocation ou inconscience ?

    https://fr.novopress.info/

  • Zoom - Exclusif : Dans l’enfer des chrétiens au Pakistan "Mieux vaut être un martyr qu'un réfugié"

  • Une économie mondiale fondée sur la dette conduira à une catastrophe pire que 1929 !

    Marc Rousset Boulevard Voltaire cliquez ici

    Patrick Artus  (NDLR - économiste, directeur de la recherche de Natixis) vient de déclarer, sur une grande chaîne de télévision, qu’un jour, il y aura une crise de la dette ! Les banques centrales ne peuvent pas passer leur temps à imprimer de la monnaie sans que rien ne se passe. Les banques centrales sont obligées de racheter des titres de dettes afin d’assurer la liquidité des marchés afin d’éviter la hausse des taux d’intérêt pour des économies (États, banques, entreprises, consommateurs) surendettées qui les précipiteraient vers l’insolvabilité, d’où un krach financier gigantesque mondial qui remettrait sans doute le capitalisme financier en question.

    Tous les pays occidentaux – la Chine et le Japon inclus – sont tombés dans le piège de l’endettement fou ! La Chine, par exemple, augmente les déséquilibres mondiaux car elle s’endette en pratiquant la politique de fuite en avant, se prend pour l’Allemagne, augmente sa consommation d’une façon folle et ne fait plus d’enfants. La France a une dette de 2.200 milliards d‘euros qui représente 100 % de son PIB, tout comme les États-Unis avec un endettement public d’environ 20.000 milliards de dollars, soit 100 % également de leur PIB. Si l’on tient compte des engagements non financés à provisionner tels que des garanties de prêt à la Grèce, les retraites des fonctionnaires, les dettes d’entreprises publiques, la dette réelle de la France (ce que le joueur de flûte Macron se garde bien de nous dire) est même de 3.300 milliards d’euros, soit 48.000 euros par Français au lieu de 36.000 euros.

    Les émissions nettes d’obligations dans le monde ne font qu’augmenter et pourraient bientôt atteindre les 3.000 milliards de dollars. Suite aux difficultés de la Chine, de l’Asie du Sud-Est, de l’Arabie saoudite avec le prix du pétrole, de l’Amérique latine, il y a malencontreusement de moins en moins d’acheteurs potentiels d’obligations, ce qui devrait contribuer à la hausse des taux d’intérêt. La Fed, en vendant des titres obligataires et des bons du Trésor, suite à sa politique de réduction de l’assouplissement quantitatif, devrait aussi alimenter le marché en titres. Le Japon va aussi diminuer ses achats de titres en pratiquant une politique analogue. Quant à la BCE elle est sur le point d’atteindre le plafond maximal de 33 % des obligations émises par de nombreux pays de la zone euro. Ses statuts l’empêchent d’acheter davantage de dette souveraine car cela serait considéré (même si c’est pourtant déjà le cas) comme un financement de la dette publique des États par la Banque centrale.

    Le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, a averti la semaine dernière de la nécessité d’une remontée des taux d’intérêt, tandis que la présidente de la Fed, Banque centrale des États-Unis, Janet Yellen affirmait avec un optimisme béat et un mensonge éhonté que nous ne connaîtrions jamais plus de crise financière « de notre vivant ». À ce moment même, toujours à Londres, l’Institute of International Finance nous informait que la dette globale mondiale atteignait maintenant 217.000 milliards de dollars, soit 327 % du PIB mondial, contre 276 % en 2007.
     
    Le système ne peut plus continuer comme cela avec de la monnaie des banques centrales n’ayant plus comme contrepartie de l’or en garantie à l’actif mais – ce qui est ahurissant, illogique, anormal, inacceptable – des titres de dettes à long terme.

    La vérité, c’est qu’on s’oriente pour toutes les raisons indiquées ci-dessus vers une hausse rapide, durable et importante des taux d’intérêt, dans un contexte d’inflation proche de zéro, suite à la mondialisation et à la numérisation, ce qui pourrait bien déclencher un krach financier et une gigantesque dépression économique pire qu’en 1929. La France, suite à son laxisme UMPS de quarante ans, serait particulièrement mal placée. Il n’est pas sûr que le banquier Macron, incapable également de maîtriser l’invasion migratoire, l’islam et le terrorisme, finisse son quinquennat à l’Élysée.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2017/07/07/une-economie-mondiale-fondee-sur-la-dette-conduira-a-une-cat-5961012.html

  • Vers la dissolution de la France ?

    L’élection d'Emmanuel Macron - derrière qui se sont agrégées toutes les forces (maléfiques) du mondialisme, à savoir la finance, la maçonnerie et le lobby "gay" - donne toutes les raisons objectives de désespérer en la renaissance de la France tant la situation est catastrophique et les perspectives d'avenir funestes. Désespérer politiquement, c'est bien ce que veulent les tenants de l'oligarchie et leurs représentants en France.

    Néanmoins, si l'on se bisse à un degré suffisamment élevé d'analyse en dépassant le brouillard que les courtes vues ne permettent pas, l'on peut apercevoir à l'horizon une ouverture historique.

    La présidence Macron, c’est l ‘accélération de l’intégration européenne

    Le soir de sa victoire, Emmanuel Macron a donné son discours à la suite de l'hymne de l'Union européenne (et non de l'Europe), « L’Hymne à la joie » de Ludwig van Beethoven. Le lendemain, 8 mai, jour de fête nationale, nous pouvions constater qu'il n'y avait, sauf exception, que des drapeaux européens qui ornaient les bus, le drapeau français ayant quasiment disparu de la circulation.

    Mais Macron l'avait annoncé, son mandat sera celui de l'intégration finale à l'Union européenne avec, entre autres choses, la création d'un ministère européen de l’Économie dans le cadre d'un gouvernement européen en gestation depuis des années mais mis en pause par le très paresseux François Hollande. C'est aussi en vue de la dissolution terminale de l’État français dans l'Union européenne que Macron va détruire le code du travail et augmenter les charges sociales qui écraseront plus encore les Français ; l'objectif étant d'aligner la France sur les normes ultra-libérales pour faciliter l'intégration.

    Comme l'a opportunément rappelé le politologue Pierre Hillard dans un discours récent(1), Emmanuel Macron, comme François Hollande, a été recruté par la Fondation franco-américaine (French-American Foundation(2)). Fondation américaine chargée de repérer et de coopter les futurs dirigeants français qui maintiendront la France sous la domination états-unienne.

    Certains s'interrogeront : « quel rapport entre l'intégration à l'Union européenne et la soumission de la France aux États-Unis ? ». Le voici : Le 19 septembre 2000, le grand reporter du journal britannique Daily Telegraph, Ambrose Evans-Pritchard, rapporte dans un article(3) des informations tirées d'un document déclassifié du gouvernement américain révélant que c'est la CIA qui a, dans les années cinquante et soixante, fondé et dirigé le mouvement fédéraliste européen. Le grand reporter britannique explique que « l'Amérique travaillait avec acharnement à pousser la Grande-Bretagne à s'intégrer à un État européen. Un mémorandum daté du 26 juillet 1950, donne des instructions pour une campagne visant à promouvoir un véritable parlement européen. Il est signé du Général William J. Donovan, chef du bureau américain des services stratégiques en temps de guerre (OSS), l'ancêtre de la CIA. Le principal levier de Washington sur l'ordre du jour européen était le Comité Américain pour une Europe Unie (ACUE. American Committee on United Europe) créé en 1948. Donovan, qui se présentait alors comme un avocat en droit privé, en était le président.

    Le vice-président. Allen Dulles, était le directeur de la CIA pendant les années 1950. Le comité comptait parmi ses membres Walter Bedell Smith, le premier directeur de la CIA, ainsi que d'anciennes personnalités et des responsables de l'OSS qui travaillait par intermittence pour la CIA. Les documents montrent que l'ACUE a financé le Mouvement européen, l'organisation fédéraliste la plus importante d'après-guerre. En 1958, par exemple, l'ACUE a assuré 53,5 % financement du mouvement. », et il poursuit  avec des informations particulièrement intéressantes à propos du financement d'hommes politiques européens plus ou moins connus et présentés au grand public comme les architectes de l'Union européenne : « L'European Touth Campaign, une branche du Mouvement européen, était entièrement financée et contrôlée par Washington. Son directeur belge, le Baron Boel, recevait des versements mensuels sur un compte spécial. Lorsqu'il était à la tête du Mouvement européen, Joseph Retinger, d'origine polonaise, avait essayé de mettre un frein aune telle mainmise et de lever des fonds en Europe ; il fut rapidement réprimandé.

    Les dirigeants du Mouvement européen - Retinger, le visionnaire Robert Schuman et l'ancien dRraraer ministre belge, Paul-Henri Spaak - étaient tous traités comme des employés par leurs parrains américains. Le rôle des Etats-Unis fut tenu secret. L'argent de l'ACUE provenait des fondations Ford et Rockefeller, ainsi que de milieux d'affaires ayant des tiens étroits avec le gouvernement américain. ».

    Les Américains n'ont pas seulement fondé et financé ce qui deviendra l'Union européenne mais ils sont aussi à l'origine de la création de l'Euro ; ainsi Ambrose Evans-Pritchard apporte qu'une note émanant de la Direction Europe, datée du 11 juin 1965, conseille au vice-président de la Communauté Economique Européenne, Robert Marjolin, de poursuivre de façon subreptice l'objectif d'une union monétaire. Elle recommande d'empêcher tout débat jusqu'au moment où « l'adoption de telles propositions serait devenue pratiquement inévitable ».

    La finalité de ce projet de construction européenne est de neutraliser politiquement le Continent, d'empêcher toute politique indépendante, tant sur le plan intérieur que sur celui de la politique extérieure, et ainsi de placer l'Europe sous la tutelle américaine. D'ailleurs, l'OTAN qui est le pendant militaire et géopolitique de l'Union européenne, a pour utilité de faire mener aux pays d'Europe et à leurs frais, les guerres impériales états-uniennes et notamment d'appliquer la politique de containment à rencontre de la Russie. Une politique extrêmement dangereuse qui aura pour conséquence de faire du territoire européen un champ de bataille dans une guerre opposant l'OTAN et l'Armée russe.

    De même, la création de l'Euro avait pour but et effet d'affaiblir, voire de détruire économiquement l'Europe, en favorisant l'économie allemande - augmentation spectaculaire des exportations allemandes dès l'instauration de l'Euro en 2002, du fait que l'Euro est une monnaie à la taille de l'économie allemande et la zone euro, de fait, un marché libre à concurrence déloyale où l'industrie allemande, surajoutée au système de libre-échange global, a accéléré la destruction des industries européennes, en particulier celles de la France et de l'Italie, et ruiné économiquement ses voisins (la courbe des exportations françaises chute vertigineusement à partir de 2002)(4).

    Les preuves et les éléments mettant en évidence l'application de cette vaste stratégie américaine de domination de l'Europe ne manquent pas. En 1997, dans son livre Le grand échiquier - où il traçait avec précision les lignes de la stratégie de domination américaine -, le très influent géopolitologue américain Zbigniew Brzezinski, écrivait :

    « Le problème central pour l'Amérique est de bâtir une Europe fondée sur les relations franco-allemandes, viable, liée aux États-Unis et qui élargisse le système international de coopération démocratique dont dépend l'exercice de l'hégémonie globale de l'Amérique. On le voit, la question ne saurait se résumer à choisir la France et l'Allemagne. Sans l'un ou l'autre de ces deux acteurs, l'Europe n'existera pas.

    Trois grandes conclusions émergent de ce qui précède.

    Le soutien américain au projet européen est nécessaire (ce qui explique le déplacement de Barack Obama en Grande-Bretagne durant la campagne sur le Brexit. À cette occasion le président des États-Unis a menacé le Royaume-Unis de représailles commerciales en cas de sortie de l'Union européenne, remettant en question le partenariat du Royaume-Unis dans le système de libre-échange entre les États-Unis et l'Union européenne dans le cadre du traité transatlantique(5).

    À court terme, il est justifié de s'opposer tactiquement aux positions françaises et de soutenir le "leadership" allemand.

    Indépendamment l'une de l'autre, la France et l'Allemagne ne sont assez fortes ni pour construire l'Europe selon leurs vues propres, ni peur lever les ambiguïtés inhérentes à la définition des limites de l'Europe, cause de tensions avec la Russie. Cela exige une implication énergétique et déterminée de l'Amérique pour aider à m définition de ces limites, en particulier avec les Allemands, et pour régler des problèmes sensibles, surtout pour la Russie, tels que le statut souhaitable dans le système européen des républiques baltes et de l'Ukraine »(6)

    La position agressive des dirigeants européens contre la Russie dans l'affaire ukrainienne est révélatrice de la stratégie géopolitique américaine et de l'instrumentalisation de l'Union européenne et de l'OTAN pour étendre son hégémonie ; ce que Brzezinski ne cachait pas lorsqu'il préconisait de sortir l'Ukraine de la sphère d'influence géopolitique russe afin de l'affaiblir : « L'indépendance de l'Ukraine modifie la nature même de l’État russe. De ce seul fait, cette nouvelle case importante sur l'échiquier eurasien devient un pivot géopolitique. Sans l'Ukraine, la Russie cesse d'être un empire en Eurasie. »(7)

    Est-il étonnant d'entendre Emmanuel Macron affirmer qu'il faut mener une politique ferme contre la Russie ?

    Le chaos économique et social, une stratégie européiste ?

    La brutalité de la politique économique et sociale pourrait entraîner une cassure du tissu social français, amener au point de rupture ce que le géographe Christophe Guilluy appelle « la France périphérique », celle qui subit de plein fouet la globalisation économique et qui représente 60 % de la population française. Guilluy lui-même parle d'une future explosion de cette France périphérique mais majoritaire.

    Le chaos économique et social qu 'entraîneront les réformes brutales de Macron pourrait précipiter la fin de son mandat, un affaiblissement ou un effondrement du régime et par suite mettre un ternie au projet de l'Union européenne. Mais ce chaos pourrait tout aussi bien être le moyen pour l'oligarchie d'opérer le transfert total et définitif de la souveraineté de la France vers le politbureau de Bruxelles ; il s'agit là du fameux concept de Karl Marx, le « saut qualitatif » menant à un « changement qualitatif », une redéfinition matérialiste d'une conception historique qu'il a empruntée, consciemment ou non, au messianisme juif, et qui a été actualisée dans les années 2000 par le néoconservateur juif américain Michael Ledeen sous la forme de ce qu'il appelle le « chaos constructif ».

    Une opportunité historique va donc très certainement se présenter, mais au regard de la vacuité idéologique et programmatique, de la division et du noyautage des mouvements souverainistes en Europe (qui existent à droite mais aussi à gauche), il est à parier qu'ils se laisseront dépasser par les événements.

    Dans ce contexte, l'espoir ne pourrait venir que d'un deus ex machina...

    Jean TERRIEN. Rivarol du 18 mai 2017

    1) < https://www.youtube£om/watch?v=//YVDV8_WBo >.

    2) Leur site internet : < http://french-american.org/ >.

    3) The Telegraph, Euro-federalists financed by US spychiefs, 19/09/2000, traduit en français par l'Union Populaire Républicaine le 18 novembre 2011.

    4)Voir les courbes statistiques des balances commerciales française et allemande sur le site de Perspective Monde : < http://perspective.usherbrooke.cal >.

    5) Le Hunfington Post, Barak Obama menace le Royaume-Uni de conséquences commerciales en cas de Brexit, 23/04/2016.

    6) Zbigniew Brzezinski, Le grand échiquier, L'Amérique et le reste du monde, 1997, Bayard Editions, pp. 103-104.

    7) Zbigniew Brzegnski, op. cit., p. 74.