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islamisme - Page 426

  • Pierre Manent : La République, l’islam et la laïcité (article paru dans L’Action Française n°2917, 01 octobre 2015)

    Apologie du blasphème, hantise des amalgames, malaise identitaire... Les attentats de janvier dernier n’ont pas manqué d’agiter les consciences. C’est aujourd’hui un philosophe, ancien directeur d’études à l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales), qui nous livre sa réflexion.

     

    Le mot « adéquat à la réalité nouvelle est le mot de guerre » : « L’islam fait pression sur l’Europe [...] et il s’avance en Europe par l’installation de populations musulmanes nombreuses dans des pays comme la France. Il fait pression sur l’Europe par l’influence croissante des pays du Golfe aux capitaux illimités. […] La situation comporte un troisième élément […] le terrorisme islamique. [...] Nous devons donc nous défendre. » Pierre Manent n’y va pas par quatre chemins dans son dernier opus, Situation de la France, où il dresse un bilan sans complaisance de notre état moral au lendemain des « actes de guerre » de janvier dernier, lesquels « n’ont pour ainsi dire rien changé aux dispositions ni aux délibérations ni aux actions de notre pays » – il n’a même pas un mot pour la guignolade du 11 janvier qui a pourtant transformé notre Premier ministre en adepte du spiritisme. Mais il ose faire plus : contester à la racine les principes sur lesquels un État, qui a perdu toute autorité, entend régler ce qui lui paraît à peine comme un problème, puisqu’il fait tout, notamment en matière d’instruction, pour cultiver chez les Français ce qui les éloigne les uns des autres, et non ce qui les rassemble. « La citoyenneté comprise comme “arrachement aux appartenances” ne tend-elle pas à détruire la citoyenneté ? » Et d’ajouter : « Qui ne sait parler que le langage des droits individuels ne traitera jamais de manière pertinente un problème social ou politique », en l’occurrence l’islam. Car la situation dans laquelle nous nous trouvons est au confluent d’une double problématique. D’une part, un double « processus de dépolitisation » : l’Europe a délégitimé les frontières, et la fonction politique « tend à s’épuiser dans la protection des droits individuels, eux-mêmes obéissant à un principe d’indétermination et d’illimitation », face à un islam qui, lui non plus, n’a pas de frontières et n’obéit pas à une « approche politique de la vie commune », mais est fondé sur un principe « impérial » reposant sur « le pouvoir illimité de la Loi divine », que Pierre Manent mettra plus de cent cinquante pages à appeler de son vrai nom, l’oumma. D’autre part, une laïcité française d’autant plus inopérante que nous sommes « d’ores et déjà sortis du règne spirituel de l’État, ou de la République ».

    Le projet laïque est contradictoire

    Car c’est au moment où la République a perdu toute légitimité politique qu’elle s’institue dans un projet que « l’État de la IIIe République n’aurait jamais osé envisager, à savoir la neutralisation religieuse de la société », alors que celle-ci « ne saurait être “neutre” ». Paradoxe apparent, si l’on comprend – mais Manent ne va pas jusque-là – que l’expérience d’une laïcité comme neutralité religieuse de l’État n’a pu qu’aboutir à cette tentative à la fois ubuesque et totalitaire de neutralisation religieuse de la société, une fois que la laïcité a atteint son objectif, à savoir éradiquer l’identité catholique de la France, sur laquelle, pourtant, cette même laïcité reposait. En ce sens le projet laïque est contradictoire : sa réussite est sa propre dissolution une fois son œuvre achevée, puisqu’il a consisté à scier la branche sur laquelle il était assis. La nature ayant horreur du vide, ce qui nous guette est une « islamisation par défaut ».

    Le verdict de Manent est sans appel : « La laïcité est un dispositif de gouvernement qui n’épuise pas le sens de la vie commune, et qui d’ailleurs en donne une représentation abstraite et fort pauvre. On n’habite pas une séparation. » Aussi est-ce une erreur de croire qu’« enseigner la laïcité » – « formule [...] vide de sens » car visant « un enseignement sans contenu » – permettra de « transformer l’islam des mœurs en islam des droits individuels », et donc de le neutraliser comme la République a cru neutraliser le catholicisme. « Lorsqu’on nous demande d’adhérer aux valeurs de la République, on ne nous demande rien ou on ne nous demande que des abstentions. » Pour Manent, la République née à la Révolution française, devenue « une cité imaginaire, cette “République laïque” », ne correspond plus à la définition de la république comme partage d’une « chose commune ». Elle est devenue obsolète. [....]

    Axel Tisserand

    Pierre Manent, Situation de la France, éditions Desclée de Brouwer, 2015, 173 pages, 15,90 euros.

    Vous pouvez lire la suite, en achetant le dernier numéro de l’Action Française 2000

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Pierre-Manent-La-Republique-l

  • Sarko sacrifie Morano

     

    « Ils veulent sa peau », disions-nous hier, à propos de Nadine Morano, « coupable » d’avoir dit que « la France est un pays majoritairement de race blanche ». « Ils » vont l’avoir ! Mais ce n’est pas la gauche, les mouvements « antiracistes » ou la justice, « ils », ce sont ses amis politiques. Au premier chef Nicolas Sarkozy qui a convoqué les instances du parti afin qu’elles lui retirent l’investiture pour les élections régionales.
    D’ordinaire, quand, à droite, il y a un « dérapage », selon la métaphore routière désormais consacrée, les responsables de la formation à laquelle appartient le fautif l’abandonnent rapidement après l’avoir soutenu un instant du bout des lèvres. Là, rien de tel ! La gauche politico-médiatique n’a même pas eu le temps de demander la tête de l’élue européenne que le parti l’a déjà décapitée.

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    On se dit que son propos doit être abominable pour justifier un traitement aussi expéditif, or, elle n’a que repris une phrase du général de Gaulle, rapportée par Peyrefitte dans C’était de Gaulle : « Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. » Rien n’y fait ! Tête de liste LR en Alsace, Philippe Richert ne veut plus d’elle : « Nos valeurs constituent un socle qui rassemble les membres de la liste de la droite et du centre sur lequel nous ne souhaitons pas transiger. Les positions de Nadine Morano ne sont pas compatibles avec cette approche. » Sa position étant donc que la France n’est pas un pays majoritairement de race blanche, affirmation qui constitue le socle des valeurs de la droite et du centre alsaciens !

    À l’initiative de Yazid Knibiehly, lycéen en classe de première à Strasbourg et bien connu de sa concierge, une pétition circule demandant son exclusion du parti. Yazid – signifiant « le meilleur » en arabe – Knibiehly n’avait pas besoin de se dévouer, NKM l’avait précédé, bientôt rejointe par des élus européens pour exiger son exclusion. Nadine Morano n’est pas de nos amis politiques, mais nous espérons que cette amère expérience l’empêchera désormais de prendre part au procès en sorcellerie dont sont régulièrement victimes des personnalités du Front national.

    Sarkozy et les autres avaient espéré qu’elle se désavouerait elle-même en expliquant qu’on l’avait mal comprise, qu’elle n’avait pas dit cela et qu’elle pensait même le contraire. C’est ce que ses homologues font d’ordinaire. Mais, non ! Elle persiste : « Évidemment que je maintiens mes propos, je n’ai rien dit de répréhensible. » Sarkozy aurait voulu quoi ? Qu’elle dise : « La France n’est pas majoritairement de race blanche, d’ailleurs vous n’avez qu’à regarder dans le métro il y a plus de Noirs et d’Arabes que de Blancs » ? À notre avis, ce démenti aurait aggravé son cas…

    Disons-le en terminant : nous sommes inquiets pour Anne Hidalgo qui, samedi, organise, avec la RATP, une « nuit blanche » à Paris. Cette persistance à appeler « blanche » une nuit noire depuis toujours, ne dissimulerait-elle pas un racisme latent ? Nous laissons cela à l’appréciation du tribunal médiatique…

    Guy Rouvrais

    http://fr.novopress.info/

  • 10.000 personnes manifestent à Dresde avec Pegida contre l’immigration – Pas un mot dans les médias français…

    Lundi, le mouvement Pegida manifestait à nouveau à Dresde. Plus de 10.000 personnes avaient répondu à l’appel.
     Devant l’opéra de Dresde, la foule a écouté les discours dénonçant l’invasion migratoire, ainsi que la complicité des politiciens et des journalistes.

    Bien entendu, pas un mot dans les médias français. Pas plus que pour les gigantesques manifestations contre l’immigration en Pologne.

    L’information officielle doit uniquement vous apitoyer sur le sort de malheureux « réfugiés » et vous faire perdre toute envie de résister à ce torrent migratoire.

    http://www.medias-presse.info/10-000-personnes-manifestent-a-dresde-avec-pegida-contre-limmigration-pas-un-mot-dans-les-medias-francais/39884

  • Des centaines d'immigrants se convertissent au christianisme en Allemagne

    Lu ici, cette oeuvre du pasteur cité dans mon précédent post : 

    "Le pasteur Gottfried Martens de l'église de la Sainte Trinité à Berlin a vu sa paroisse évangélique luthérienne sous le feu des projecteurs. Il s'apprête à célébrer une cinquantaine de baptêmes pour le seul mois de novembre, et a déjà fait entrer dans le giron de l'Église près de 600 musulmans depuis 2008. Il les accueille dans sa paroisse, et leur donne des cours de catéchisme «Je veux les baptiser, mais je dois tous les connaître personnellement pour être sûr que leur conversion est vraiment sincère», témoigne-t-il sur France 2. «Je suis loin de donner un certificat de baptême à tout le monde», se défend le pasteur. A Hanovre, un autre pasteur, le père Oboski revendique 2000 baptêmes depuis 2008. Une autre petite paroisse de Berlin affirme avoir converti 120 nouveaux paroissiens en trois ans.

    Parmi eux, des Afghans, quelques Syriens, mais surtout une majorité d'Iraniens. Il existe en effet une proximité théologique plus importante entre chiisme et christianisme, qui facilite les conversions.

    «Ma mère est musulmane mais moi, j'ai décidé de me convertir. En Grèce et en Italie, j'ai eu le temps de voir ce qu'est le christianisme. C'est la meilleure religion que je connaisse.» témoigne, Asma, une Afghane de 17 ans, dans La Croix.

    «J'ai vu de mauvaises choses dans ma religion, l'islam. Il y a le groupe État islamique, dans mon pays il y a une dictature islamique mais en arrivant dans cette église, j'ai vu les bonnes choses qu'il y a dans le christianisme» explique ainsi un réfugié iranien.

    Lahire

  • La vraie guerre que l'Etat Islamique entend porter sur notre sol n'a pas encore commencé

    Ancien responsable du Pôle judiciaire antiterroriste, le juge Marc Trévidic, vice-Président du tribunal de grande instance de Lille, livre une analyse inquiétantede la situation. Nos responsables politiques n'en sortent pas grandis :

    "La menace est à un niveau maximal, jamais atteint jusqu'alors. D'abord, nous sommes devenus pour l'Etat islamique [EI] l'ennemi numéro un. La France est la cible principale d'une armée de terroristes aux moyens illimités. Ensuite, il est clair que nous sommes particulièrement vulnérables du fait de notre position géographique, de la facilité d'entrer sur notre territoire pour tous les djihadistes d'origine européenne, ­Français ou non, et du fait de la volonté clairement et sans cesse exprimée par les hommes de l'EI de nous frapper. Et puis, il faut le dire : devant l'ampleur de la menace et la diversité des formes qu'elle peut prendre, notre dispositif de lutte antiterroriste est devenu perméable, faillible, et n'a plus l'efficacité qu'il avait auparavant.

    Enfin, j'ai acquis la conviction que les hommes de Daech ont l'ambition et les moyens de nous atteindre beaucoup plus durement en organisant des actions d'ampleur, incomparables à celles menées jusqu'ici. Je le dis en tant que technicien : les jours les plus sombres sont devant nous. La vraie guerre que l'EI entend porter sur notre sol n'a pas encore commencé.Nous avons en face de nous un groupe ­terroriste plus puissant que jamais. Bien plus puissant qu'Al-Qaïda à sa grande époque (...)

    La France est, de fait, confrontée à une double menaceCelle du déferlement de ce que j'appelle les “scuds” humains du djihad individuel, ces hommes qui passent à l'action sans grande formation ni préparation, agissant seuls, avec plus ou moins de réussite, comme on a pu le voir ces derniers temps. Et celle, sans commune mesure, que je redoute : des actions d'envergure que prépare sans aucun doute l'EI, comme celles menées par Al-Qaïda, qui se sont soldées parfois par des carnages effroyables (...) Les hommes de Daech ont les moyens, l'argent et la faculté d'acquérir facilement autant d'armes qu'ils veulent et d'organiser des attaques de masse. Le terrorisme est une surenchère ; il faut toujours aller plus loin, frapper plus fort (...) Ils sont en train de penser à quelque chose de bien plus large, visant en tout premier lieu l'Hexagone (...)

    Les Américains sont plus difficiles à atteindre. La France, elle, est facile à toucher. Il y a la proximité géographique, il y a des relais partout en Europe, il y a la facilité opérationnelle de renvoyer de Syrie en France des volontaires aguerris, des Européens, membres de ­l'organisation, qui peuvent revenir légalement dans l'espace Schengen­ et s'y fondre avant de passer à l'action (...)"

    Nous ne sommes plus en mesure de prévenir les attentats comme par le passé. On ne peut plus les empêcher. Il y a là quelque chose d'inéluctable. Bien sûr, on arrête des gens, on démantèle des cellules, on a de la chance aussi, comme on a pu le voir avec certaines affaires récentes, mais la chance ou le fait que les terroristes se plantent dans leur mode opérationnel, ou encore que des citoyens fassent preuve de grande bravoure, ça ne peut pas durer éternellement. Quant aux moyens affectés à la lutte antiterroriste, ils sont clairement devenus très insuffisants, et je pèse mes mots. On frise l'indigence à l'heure où la menace n'a jamais été aussi forte (...)

    Les politiques prennent des postures martiales, mais ils n'ont pas de vision à long terme. Nous, les juges, les policiers de la DGSI, les hommes de terrain, nous sommes complètement débordés. Nous risquons d'“aller dans le mur”."

    Philippe Carhon

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  • Immigrants : les musulmans soumettent et menacent les chrétiens dans les centres d'accueil allemands

    Lu ici : 

    Les chrétiens qui fuient la guerre dans leurs pays doivent aussi craindre pour leur vie dans des centres d'accueil en Allemagne. Ils sont insultés, maltraités, agressés et menacés de mort par des musulmans radicaux. Le journal réputé Die Welt a compilé certains témoignages dans son édition du week-end "Welt am Sonntag".

    Said est un chrétien qui a fui l'Iran après l'arrestation de son frère dans une église. Il a traversé la Turquie à pied. Il n'aurait jamais pensé connaître de tels soucis en Allemagne. 

    "Je pensais que je pouvais vivre librement ma religion ici. Mais si je dis que je suis un chrétien dans un centre d'accueil, je suis menacé de mort."

    Said occupe une place au beau milieu des sunnites syriens dans un  centre d'accueil à Brandenburg (près de Berlin).

    "Durant le ramadan, ils me réveillaient à l'aube pour m'obliger à manger et à boire avant le lever du soleil. Si je refusais, on me traitait de mécréant, d'infidèle. On me crachait dessus et on me traitait comme un animal. Ils menaçaient de me tuer."  

    Le pasteur Gottfried Berlin Martens, qui s'occupe du sort des chrétiens venus de Syrie, d'Irak et d'Afghanistan, confirme ces problèmes dans les centres d'accueil. 

    "Les musulmans radicaux font la loi", précise-t-il. "Ils martèlent : là où nous sommes, c'est d'abord la sharia. Les chrétiens n'osent même plus préparer leurs repas dans les cuisines communes. Celui qui ne prie pas cinq fois par jour en direction de La Mecque est maltraité. Les croix portées autour du cou sont interdites. Les chrétiens se demandent quand ces musulmans radicaux vont quitter les centres d'accueil. Les chrétiens devront-ils se cacher à l'avenir ?"

    Lahire

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  • Bouleversement géopolitique : Obama prêt à travailler avec la Russie et l’Iran pour combattre l’État Islamique

    Avec une certaine réticence, Barack Obama a accepté à la tribune des Nations Unies l’idée de travailler avec l’Iran, la Russie – et donc Bachar El-Assad — pour lutter contre Daesh. Le résultat d’un bouleversement des équilibres géostratégiques majeur… et lourd de menaces. Par Charles Dewotine

    C’est un revirement qui laisse – une fois de plus — la diplomatie française sur le carreau.
    Obama a admis l’idée de travailler avec la Russie et l’Iran et donc avec leur allié Bachar El-Assad, contre l’État Islamique en Syrie. Bien sûr, le président américain a dénoncé le président syrien, traité de « tyran » et accusé de « massacrer des enfants innocents », mais le Département d’État a déjà accepté de revoir « le calendrier de son départ ». En clair, le renversement d’Assad n’est plus à l’ordre du jour… Sauf pour Hollande, ce dont tout le monde se moque.

     

    Obama, en avalant des couleuvres de la taille d’un boa constrictor – collaborer avec la Russie, Grand méchant devant l’éternel et l’Iran, naguère encore sur la liste des États-voyous — répondait ainsi au vœu de Poutine, formulé le jour même, à la même tribune des Nations Unies.
    Le président russe plaidait la nécessité de former une vaste coalition anti-djihadiste qui serait « semblable à celle contre Hitler » dans laquelle Russie, Iran, États-Unis, mais aussi pays arabes et le gouvernement légal syrien auraient tous un rôle à jouer. Il a insisté sur le fait que refuser de coopérer avec le gouvernement syrien et son armée dans cette lutte serait « une énorme erreur » et a sévèrement taclé -sans les nommer bien sûr- les USA, leurs alliés et leur politique de «révolutions démocratiques» dont on subit les conséquences :

    Sous la forme de vagues de migrants fuyant les régions ravagées par la guerre et cherchant une vie meilleure en Europe.
    […]
    Est-ce que vous comprenez ce que vous avez fait ? Personne n’y répondra. Au lieu du triomphe de la démocratie, nous voyons la violence et le désastre social, personne ne pense aux droits de l’Homme et aux droits à la vie.

    Au vu des résultats bien minces de l’US Air Force dans la lutte contre l’État islamique… et des preuves du soutien yankeeturc et saoudien – au grand minimum passif ou involontaire — à ce même « Califat » qui s’accumulent, Obama n’avait d’autre choix que de manger son chapeau. Il ne peut en effet laisser la situation pourrir ou lui échapper totalement alors que l’opinion américaine pense à près de 70 % que l’EI est la principale menace pour leur pays et que les élections présidentielles approchent. Même s’il ne sera pas candidat, Obama doigt en tenir compte.

    Pourtant, les enjeux de ce spectaculaire rebondissement vont toutefois bien au delà du sort de Daesh ou d’Assad. Il suffit pour s’en convaincre de regarder de plus près les acteurs en scène.

    La Russie s’est spectaculairement remise au centre du jeu en intensifiant récemment son aide à son allié Bachar El-Assad, par l’envoi d’éléments aériens et maintenant terrestres, appuyant sa position par le déploiement en Méditerranée du plus grand sous-marin nucléaire du monde, le Dimitri Donskoï (TK-208, classe Typhoon). Le message est clair : Moscou ne laissera pas les États-Unis entraver son intervention militaire.

    L’Iran est de son côté sorti de son isolement diplomatique grâce aux accords sur son programme nucléaire et joue à nouveau son rôle de puissance régionale, tenant par tous les moyens – notamment la projection de troupes plus ou moins régulières de contrer l’encerclement fondamentaliste sunnite dont il fait l’objet de la part des USA et des pétromonarchies du golfe persique.

    Même la Chine, dont des rumeurs persistantes – quoiqu’officiellement démenties — se joindrait à la coalition anti-État islamique. Les motifs ? La Chine pourrait souhaiter ainsi faire pièce aux manœuvres américaines et affirmer son rôle de grande puissance diplomatique et militaire, et pas uniquement « d’atelier du monde ».
    Elle pourrait aussi tenter de limiter la contagion fondamentaliste à ses propres régions musulmanes, en neutralisant sur site les volontaires islamistes ouïghours, originaires de la province chinoise du Xinjiang à majorité musulmane. C’est un cas de figure similaire à celui des Russes, qui ne veulent à aucun prix que les djihadistes originaires de Tchétchénie et du Caucase reviennent chez eux porter la « bonne parole » du califat.

    Bref, deux pays leader de l’Organisation de coopération de Shanghai, la Russie et la Chine – puissances nucléaires de surcroît — et l’Iran, pays observateur (donc potentiellement bientôt membre) de cette organisation iraient coopérer militairement avec Assad contre l’État Islamique. Ce qui n’était au départ qu’un organe de collaboration économique et politique a mué en organe de coopération militaire et sans doute bientôt en alliance stratégique de facto entre puissances continentales, en concurrence géopolitique naturelle avec la puissance maritime par excellence, les États-Unis.
    Nous sommes proches du scénario-catastrophe pour les stratèges américains, comme le relevait dès 1997 dans son ouvrage « Le Grand échiquier » Zbigniew Brzezinski, futur conseiller de Barack Obama :

    L’Amérique est aujourd’hui la seule superpuissance, et l’Eurasie constitue le centre de ce monde. Les glissements de pouvoir sur le continent eurasiatique seront d’une importance décisive pour l’hégémonie américaine… Une grande coalition entre Chine, Russie et peut-être Iran serait le scénario le plus dangereux.

    Et c’est en Syrie, pays pivot du Moyen-Orient tant sur les plans géographique que culturel ou religieux, que ledit scénario-catastrophe serait en train de se concrétiser. Un théâtre d’opérations syrien, sur lequel les USA et leurs alliés turcs et saoudiens étaient jusqu’à présent seuls maîtres – du chaos — à bord.
    Pourtant, face à la convergence de forces en présence, Obama n’avait guère le choix que d’assouplir sa position… D’autant que l’objectif affiché des russes, iraniens et – officieusement — chinois coïncide avec buts de guerre officiels américains : lutter contre le terrorisme islamique.

    Pourtant, ce rééquilibrage militaro-diplomatique n’est pas le seul point à considérer. Si l’on agrandit la focale, on s’aperçoit que les forces en présence regroupent les deux puissances dominantes des BRICS, ce groupe de pays qui cherche à contrer la domination économique américaine et qui rassemble le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Ces mêmes BRICS, qui, sous l’impulsion de la Russie et de la Chine, contestent la domination du dollar, mettent en place des réseaux de transactions financières et de carte de crédit rivaux de systèmes américains existants ou créent un concurrent au FMI.

    Ce qui se joue sous nos yeux, c’est une tentative globale de rééquilibrage des rapports de force dans le monde, le passage d’un monde unipolaire à un monde réellement multipolaire, sur les plans économique, diplomatique et militaire.

    Naturellement, les États-Unis ne sont pas décidés à laisser contester leur domination globale.

    La Chine est un trop gros morceau à avaler militairement et surtout économiquement. Que ce soit par le nombre d’entreprises yankees qui y fabriquent leurs produits ou le volume de Bons du Trésor et autres avoirs financiers détenus par l’Empire du Milieu, ce dernier tient l’Amérique par les… cordons de la bourse.
    C’est donc sur la Russie que Washington a mis une pression maximale et tous azimuts pour disloquer l’ensemble des « non-alignés ». La pression militaire avec le déploiement de matériels lourds de l’OTAN dans les pays de l’Est et le renforcement des capacités nucléaires tactiques et stratégiques en Europe. Elle est aussi économique avec les sanctions déclenchées à l’occasion de la crise ukrainienne ou avec le maintien au plus bas des prix du pétrole par l’OPEP et les USA, qui conservent leur production au plus haut malgré la surproduction de brut généralisée et des stocks de produits finis à un niveau jamais enregistré depuis 1930.

    En bon judoka, Poutine déplace le centre de gravité de son adversaire pour le déséquilibrer. Trop de pression en Europe ? On s’efface, offrant le moins de prise possible sur ce point sensible et on appuie au Moyen-Orient, abcès purulent de la politique étrangère Yankee. Obama parle droits de l’homme ? Poutine réplique lutte contre le terrorisme. Les USA ont l’Europe dans leur poche ? Poutine active ses alliés régionaux (Syrie, Iran) et va chercher plus loin d’autres soutiens (Chine). Gageons que le prochain mouvement sera sur le plan économique.

    Une chose est sûre : si les Américains ont dû lâcher du lest sur le dossier syrien, leur volonté de conserver leur suprématie globale est intacte et ils sont prêts à tout pour y parvenir, d’autant que le rapprochement de puissances continentales est, nous l’avons évoqué, un cauchemar géopolitique pour eux.
    Pour réjouissante que soit la nouvelle de ce rééquilibrage des forces, elle n’augure que d’une nouvelle crise, modus operandi habituel de Washington.

    L’Europe étant durablement – et opportunément — hors-jeu du fait de la crise migratoire, le Moyen-Orient et une bonne partie de l’Afrique déjà plongés dans le chaos, l’Asie constituera-t-elle le prochain terrain de déstabilisation pour Washington?

    Charles Dewotine

    http://fr.novopress.info/192926/bouleversement-geopolitique-obama-pret-a-travailler-avec-la-russie-et-liran-pour-combattre-letat-islamique/#more-192926

  • La Chine en guerre contre l’État islamique ?

    Selon des sources libanaises et l’agence de presse iranienne FARS News, la Chine rejoindrait la Russie dans son déploiement militaire en Syrie. Les sources militaires israéliennes de DEBKAfile indiquent de leur côté que le porte-avions chinois Liaoning-CV-16 et son équipage d’environ 2 500 personnels aurait fait escale dans le port syrien de Tartous, qui abrite une base militaire russe.
    Le navire chinois serait ensuite déployé au large de Lattaquié, qui abrite déjà une base militaire russe et servirait de base d’opérations à des hélicoptères, des chasseurs et des fusiliers marins qui seraient déployés en novembre après qu’ils aient transité par l’Iran.
    Cette opération militaire pourrait se faire sous le couvert de l’Organisation de coopération de Shanghai et ferait que la Syrie de Bachar Al-Assad serait soutenue par deux puissances nucléaires.

    Cependant, ce matin la Chine a démenti cette information : « Ce ne sont que des rumeurs erronées », a déclaré à ce sujet l’expert militaire et membre de la marine chinoise Zhang Junshe cité par la presse chinoise, qui explique que le porte-avions est en tournée de courtoisie.
    L’information et son démenti sont à manier avec prudence, car tous les deux aussi crédibles.

    http://fr.novopress.info/

  • Syrie : l’aviation française a frappé L’État Islamique

    Les Rafale de l’armée de l’Air française ont frappé des sanctuaires de Daesh, a annoncé un communiqué de l’Élysée. « Nous frapperons à chaque fois que notre sécurité nationale sera en jeu », ajoute la présidence.

    La France « a frappé en Syrie », a annoncé la présidence de la République ce dimanche dans un communiqué officiel. « Nos forces ont atteint leurs objectifs », a ajouté le chef de l’Etat, précisant que six avions avaient été utilisés, et assurant qu’il n’y avait pas eu de pertes civiles.

    Nous l’avons fait sur la base de renseignements collectés au cours des opérations aériennes engagées depuis plus de deux semaines, dans le respect de notre autonomie d’action, en coordination avec nos partenaires de la coalition.

    Décryptage : la France a demandé aux États-Unis la permission de lancer ses raids.
    Dans la matinée, Manuel Valls a précisé que ces frappes ont été menées contre « les sanctuaires de Daech où sont formés ceux qui s’en prennent à la France ».

    Nous frappons Daech en Syrie, car cette organisation terroriste prépare les attentats vers la France depuis ces sanctuaires, a poursuivi Manuel Valls. Nous agissons en légitime défense.

    Le Premier ministre ne précise pas comment les reconnaissances aériennes qui ont servi de « préalable » à ces frappes – selon la communication officielle — ont permis de déterminer que les terroristes formés dans ces camps d’entraînement visaient spécifiquement la France. Il s’agit donc soit de frappes décidées sur la foi de renseignement humain… soit d’une action décidée sur des motifs plus politiques que militaires.
    L’annonce intervient opportunément à la veille de l’ouverture officielle de l’Assemblée générale de l’ONU, où la Syrie va constituer un sujet majeur. Il s’agit de marquer des points et d’affirmer le rôle de la France alors que, sur le dossier syrien, celle-ci se trouve de plus en plus isolée sur le plan diplomatique.
    Angela Merkel a rejoint le camp de ceux qui prônent un dialogue avec Bachar el-Assad pour combattre Daesh, aux côtés de la Russie. Même les États-Unis semblent peu à peu accepter cette idée.
    François Hollande maintient de son côté le cap -pour une fois…- du ni-ni (ni l’État islamique, ni Assad)

    Plus que jamais, l’urgence est à la mise en place d’une transition politique, qui associe des éléments du régime et de l’opposition modérée, conformément au communiqué de Genève. La France y est engagée.

    explique le communiqué élyséen, se gardant bien de définir ce qu’est « l’opposition modérée » en Syrie, à peu près aussi facile à trouver que le dahu dans les Alpes ou le Yéti dans l’Himalaya. Pas très grave, car vu le climat entre la France et la Russie, il est peu probable que Poutine fasse rentrer Hollande dans le jeu d’une solution au conflit. Moscou a fait une croix sur Hollande, régulièrement humilié sur la scène internationale, trop souvent accusé d’être le toutou des Américains. Une opération de communication qui risque de se retourner contre la France ? Probablement…

    http://fr.novopress.info/