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l'emploi - Page 42

  • Alstom du chantage américain à la trahison des élites françaises

    Frédéric Pierucci a été emprisonné pendant deux ans par la justice américaine, pour que Général Electric puisse s’emparer de la parie nucléaire du groupe français Alsthom. Retour sur une affaire illustrant l’impérialisme américain et la trahison des élites françaises. 

    Il se présente lui-même comme « l'otage de la plus grande entreprise de déstabilisation économique ». C'est en tout cas une victime d'un type de conflit souvent mal connu du grand public, mais impitoyable la guerre économique. Frédéric Pierucci a été emprisonné pendant plus de deux ans aux États-Unis - dont quatorze mois dans des conditions abominables dans une prison de très haute sécurité -, élément d'un enjeu qui le dépassait infiniment la captation par l'entreprise General Electric d'un fleuron de l'industrie française, Alstom - et, en conséquence, la perte de l'indépendance nationale en matière d'énergie nucléaire. La parution de son livre, Le Piège américain(1) fournit l’occasion de revenir sur cette affaire, dans laquelle Emmanuel Macron a agi contre les intérêts de la France.

    Comme notre confrère Jean-Louis Morée a également rappelé, dans un article de Minute publié le 29 novembre 2017 les difficultés d'Alstom commencèrent à la fin des années 1990 et allèrent croissant jusqu’en 2003, année au cours de laquelle le gouvernement français, sous la présidence de Sarkozy, résolut de soutenir le groupe en participant à deux augmentations de capital. Mais en contrepartie de cette aide, la Commission européenne imposa alors au groupe français de vendre deux de ses activités à ses concurrents étrangers les turbines industrielles à l'Allemand Siemens et sa filiale spécialisée dans la conversion d'électricité à la banque Barclays, qui le revendit à l’Américain General Electric - déjà !

    Malgré une chute sensible du chiffre d'affaires entre 2002 et 2005 consécutive à ces cessions, le groupe avait retrouvé tout son dynamisme en 2007 sous la direction de son nouveau PDG Patrick Kron, un X-Mines, membre de l’« oligarchie républicaine qui, depuis deux siècles tient les rênes des plus grandes entreprises et de l'économie française », écrit Pierucci dans son livre. En 2003, l'État français revendit les parts qu'il avait acquises au capital du groupe, ce qui devait avoir par la suite de fâcheuses conséquences. Alstom possédait alors deux cœurs d'activité le programme thermo nucléaire et le transport (avec notamment le TGV).

    Les Américains imposent leur droit

    Le 14 avril 2013, tout va donc bien pour Alstom lorsque le patron d'une de ses filiales, Frédéric Pierucci, est arrêté par le FBI à l'aéroport de New-York et incarcéré. La justice américaine soupçonne en effet le groupe français d'avoir usé de la corruption depuis une dizaine d'années pour remporter des contrats en Indonésie, à Taïwan, en Arabie Saoudite, en Egypte et aux Bahamas. Pierucci admet d'ailleurs avoir été informé de ces pratiques, partagées par de nombreuses multinationales, y compris américaines. Le Département de la justice américain l'accuse d'avoir été impliqué dans le versement de pots de vin à des dirigeants indonésiens, pour gagner un marché sur la construction d'une centrale électrique. Des faits pour lesquels il encourt une condamnation à 125 ans de prison !

    Comme l'explique l'essayiste Hervé Juvin dans une enquête réalisée par David Gendreau et Alexandre Leraître, diffusée par la chaîne parlementaire le 25 septembre 2017 sous le titre « Guerre fantôme, la vente d'Alstom à General Electric » (2) les poursuites contre Pierucci posent la question de l'extra-territorialité du droit américain : la justice américaine considère qu'à partir du moment où une entreprise a une filiale importante ou dés activités significatives aux États-Unis, elle est soumise aux lois américaines. Et cette conception est large : il suffit d'utiliser le dollar dans une transaction commerciale, ou un système de communication dont l'hébergeur bu les serveurs sont américains, voire simplement des outils un smartphone, par exemple comportant certains éléments américains, pour tomber sous le coup de la loi des États-Unis.

    Le pays de l'Oncle Sam utilise au mieux de ses propres intérêts ces règles qu’il a lui-même édictées. Le message adressé au PDG Patrick Kron à travers l'incarcération de Pierucci est clair : s’il ne passe pas sous les fourches caudines des Américains, il ne pourra plus quitter la France, sauf à courir le risque d'être rattrapé par Interpol et de passer le reste de son existence dans une prison des États-Unis. Les autres dirigeants d'Alstom pourraient eux aussi être arrêtés. En outre, le groupe français est menacé de se voir infliger par la justice américaine une amende de 1 à 1,5 milliard de dollars.

    Le 24 avril 2014, un journal américain révèle qu Alstom vend sa branche énergie au géant américain General Electric pour 13 milliards de dollars un prix très au-dessous de la valeur du groupe français, leader mondial en matière de turbines nucléaires. Faut-il reprocher au patron d'Alstom d'avoir fait bon marché des intérêts français ? Sans doute mais pour tenir tête aux États-Unis, sans doute aurait-il fallu qu'il se sente soutenu par le gouvernement français.

    Macron pousse à la vente sans condition

    Le ministre de l’économie Arnaud Montebourg tente pourtant de résister, en s'appuyant sur un décret autorisant l'État à s'opposer au rachat d'une entreprise française lorsque des raisons d'ordre stratégiques y sont liées, ce qui est le cas jusqu'à présent, la France disposait d'une filière nucléaire complète, dont elle contrôlait tous les éléments. Mais, en acquérant Alstom, les Américains mettent la main sur les turbines Arabelle qui équipent les 58 réacteurs produisant les trois quarts de la production d'électricité française, et ils prennent le contrôle de la maintenance des îlots nucléaires de nos centrales. En outre, le groupe français produit et entretient des pièces importantes pour les bâtiments de la Marine nationale. Le vendre à Général Electric, c'est s'exposer à ce que les Américains puissent bloquer la livraison des pièces de rechange de nos sous-marins nucléaires ou de notre porte-avions.

    La solution imaginée par Montebourg prévoit la création de trois co-entreprises (réseaux, énergies renouvelables et nucléaire) détenues à égalité par Alstom et General Electric, et au sein desquelles l'État français restera présent avec un droit de veto sur le nucléaire. Mais le ministre de l'Économie n’est pas soutenu : François Hollande accepte la proposition américaine, poussé dans ce sens par le secrétaire général-adjoint de l'Elysée, un certain Emmanuel Macron, qui a préparé l'opération dans son dos dès 2013 et lui conseille de céder Alstom à General Electric sans condition. Succédant à Montebourg au ministère de l'Économie en août 2014, Macron lève tous les obstacles à cette opération. Finalement, les co-entreprises ne sont pas dirigées à parts égales, General Electric contrôlant même à 80 % celle qui concerne le nucléaire, sans garantie de maintien des centres de décision du groupe en France au-delà de dix ans, ni des sites industriels au-delà de trois ans. Les Américains nomment les présidents, les directeurs financiers et gèrent la trésorerie, ne laissant aux Français que la direction technique - pour exploiter aux mieux leur savoir-faire.

    Égal à lui-même, François Hollande y voit pourtant « un progrès pour la France » et se félicite d'« une négociation qui a été particulièrement bien conduite, sous [son] autorité, par le gouvernement et par les ministres concernés et particulièrement Arnaud Montebourg »

    Le bilan a pourtant de quoi mettre un bémol à ce morceau d'autosatisfaction : les actionnaires d Alstom ont empoché 4 milliards d'euros après avoir voté à 99 % la cession du groupe aux Américains. Patrick Kron a perçu une prime de 4,1millions d’euros en décembre 2014 et une « retraite-chapeau » de près de 10,5 millions d’euros supplémentaires, fin 2015. Emmanuel Macron a été élu président de la République en 2017. Du côté des perdants, 800 emplois en France ont été supprimés par General Electric et notre pays n’a plus son indépendance énergétique. Alstom a cédé sa place de leader mondial des turbines nucléaires à l’Américain. Et d’autres groupes français sont aujourd’hui menacés par la justice américaine de subir le sort d'Alstom.

    Frédéric Pierucci, quant à lui, a fini par être libéré. Tout est bien qui finit bien ?

    1_Frédéric Pierucci, Le Piège américain, éd. JC Lattes, 22 €

    2_Ce documentaire passionnant est disponible sur Internet sous le titre « Alstom une affaire d'État ? »

    Eric Letty monde&vie 28 février 2019

  • Immigration. Quel impact sur le marché du travail ?

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    L’immigration que la France connait de façon croissante n’a pas que des conséquences sur son peuplement et sa composition culturelle. Elle a des impacts concrets sur le marché du travail.

    Alors que l’économie du pays stagne depuis plusieurs années, le recours massif aux travailleurs étrangers, qu’ils soient issus de l’Union européenne ou de pays tiers, aboutit à restreindre le nombre de postes accessibles aux autochtones et tire à la baisse les rémunérations. L’augmentation du nombre d’expatriations de français pourrait bien être le symptôme de la substitution d’une partie croissante de travailleurs français par des travailleurs étrangers.
    Le travail détaché : le dumping social organisé

    Le principe de libre circulation des biens et des personnes dans les pays de l’union européenne concerne aussi le monde du travail. Il trouve une traduction dans la possibilité pour les entreprises de détacher temporairement des salariés pour travailler dans un autre pays européen que celui où elles sont basées. Destiné à faciliter la mobilité des travailleurs, le détachement est devenu une véritable aubaine dans certains pays.

    Un des intérêts du recours au travail détaché – outre des formalités allégées par rapport à l’expatriation – vient du fait que les cotisations sociales continuent à être payées dans le pays d’origine. Un récent rapport parlementaire parlait pudiquement à ce sujet d’un « avantage économique réel » (1). La France figurant parmi les pays ayant les cotisations sociales les plus élevées en Europe (2), le travail détaché y est en plein essor. La Cour des comptes constatait en 2016 (3) que « la France apparaît comme le deuxième pays d’accueil de travailleurs détachés (..), largement après l’Allemagne ». L’augmentation du nombre de travailleurs détachés en France est vertigineuse : de 7 500 en 2000, ils sont passés à 517 000 en 2017 (chiffres 2018 non connus à ce jour) (4).

    Outre le manque à gagner en termes de cotisations sociales, c’est tout un tissu de petites et moyennes entreprises qui est menacé, en particulier dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (5). Ce sont autant d’emplois qui ne pourront pas être pourvus par des artisans et des salariés français.

    Le phénomène a pris une telle ampleur qu’en 2016, le gouvernement Valls a menacé de ne plus appliquer la directive sur les travailleurs détachés (6). Le Premier ministre de l’époque n’avait pas de mots assez durs pour fustiger le dumping social « insupportable » et le fait que les cotisations sociales des travailleurs détachés n’abondaient pas les caisses de la sécurité sociale.

    Résultat d’un compromis entre pays européens, une nouvelle directive sur le travail détaché a été adoptée en juin 2018. Elle vient d’être transposée en France par ordonnance (7). La « victoire » du président Macron dans la négociation de cette directive, annoncée par certains organes de presse à l’époque (8), a un goût amer : les mesures concernant la rémunération versée aux salariés et la limitation de la durée du détachement devraient avoir peu d’impact. D’une part, car elles ne correspondent pas à la réalité du travail détaché (en terme de salaire versé et de durée moyenne des prestations)(9). D’autre part car elles ne mettront pas un terme à l’intérêt économique de recourir à ce type d’emplois.

    Pire, sous la pression de pays d’où sont issus de nombreux travailleurs détachés exerçant en France, le projet de taxe que devaient payer les entreprises ayant recours à ce type de prestation a été abandonné en rase campagne (10). Le dumping social a encore de beaux jours en France, avec son corollaire, la destruction d’emplois…
    L’immigration de travail extra-européenne : braconnage de compétences et rémunération en berne

    En dépit du chômage de masse que connait la France, de plus en plus de travailleurs extra européens viennent travailler en France. Le nombre de premiers titres de séjour délivrés pour le travail a en effet triplé depuis 2007 (11). De 11 000 nouveaux titres de travail délivrés cette année-là, on passe à 32 800 en 2018. Le gouvernement Philippe accompagne, voire accélère, la tendance à la hausse que l’on observe depuis plusieurs années.

    La Loi asile et immigration adoptée en 2018 par les députés En marche en est un exemple. Elle élargit de façon significative les critères d’accès au marché du travail français aux extra-européens(12). Des titres de travail peuvent notamment être octroyés aux étrangers « participant au développement économique, à l’aménagement du territoire et au rayonnement de la France » et aux demandeurs d’asile.

    Le marché du travail des cadres est particulièrement concerné par la concurrence entre salariés nationaux et étrangers. Si une tension sur ce marché a été observée ces derniers temps (13), la volonté « d’attirer des talents étrangers en France » pour y faire face n’est pas sans conséquence. Elle se traduit par :

    – La chasse aux compétences à l’étranger, notamment au Maghreb. Cette pratique amène un journaliste marocain à parler de braconnage (14). L’afflux d’ingénieurs maghrébins, en particulier dans le secteur informatique, pourrait bien être la conséquence de la politique salariale des entreprises françaises, qui s’adaptent aux nouvelles « règles du jeux » posées par les pouvoirs publics.

    Face à des rémunérations peu attractives, on trouve d’un côté des cadres et des jeunes diplômés français qui ne veulent pas dévaloriser leurs qualifications, et de l’autre, des jeunes étrangers, moins regardants sur le salaire, dont le travail en France est autorisé pour certains métiers. On vous laisse deviner l’issue de cette concurrence. Les conséquences sont tangibles au Maghreb, avec une fuite des cerveaux vers l’Europe, qui ruine l’effort de formation fait par ces pays.

    On trouve là une illustration de ce que développe Paul Collier, un universitaire anglais (15) dans un ouvrage récemment traduit en France : l’immigration, « loin d’être une chance, (…) fragilise l’Europe et appauvrit l’Afrique ».

    – Une tension à la baisse sur les salaires. La possibilité de recruter des salariés peu exigeants en termes de rémunération a un impact sur les salaires « proposés » en France. Des baisses des rémunérations des postes les plus qualifiés sont même observées depuis plusieurs années (16). Les postes moins qualifiés ne sont pas en reste.

    Cette situation aboutit à ce que de plus en plus de français s’expatrient, attirés par un meilleur salaire à l’étranger. Selon les dernières estimations, ils seraient 2,5 millions à vivre en dehors de nos frontières. Un chiffre en augmentation de 5% par an(17).

    Sous la pression à la baisse du coût du travail, c’est une substitution partielle de salariés sur le marché du travail qui a lieu sous nos yeux, accompagnée, voire promue, par les politiques libérales et « progressistes ». C’est aussi un changement de population et de culture.

    Le travail clandestin : des régularisations facilitées

    Une autre forme de concurrence avec les travailleurs français vient du travail non déclaré réalisé par des étrangers. Les effets sur le marché du travail sont là encore négatifs : les entreprises françaises employant régulièrement leurs salariés et payant leurs cotisations sociales subissent une concurrence déloyale. C’est également un manque à gagner en termes de recettes fiscales, sociales, etc.

    Si le travail réalisé par les étrangers sans titre organise une concurrence déloyale, c’est aussi un moyen pour les étrangers en situation irrégulière… d’être régularisés ! « L’admission exceptionnelle au séjour » est ainsi accordée chaque année à plusieurs milliers d’étrangers sur la base d’une activité professionnelle réelle mais non déclarée (18). Ce type de mesure, comme le travail détaché et l’ouverture toujours plus grande du marché du travail aux étrangers, est prise sous la pression des institutions européennes (19).

    Pendant ce temps, le chômage en France reste à un niveau très élevé(20). Le nombre de chômeurs de longue durée continue sa progression. Comme si ceux-ci étaient désormais considérés comme un stock incompressible composé d’individus inemployables. La population jeune n’est pas en reste : l’OCDE estime à 2,8 millions le nombre de jeunes en France qui ne sont ni en emploi, ni en formation. Parmi eux, 40% seraient issus de l’immigration (21). Dans ces conditions, l’ouverture toujours plus grande du marché du travail français et la pression à la baisse sur les rémunérations ne sont pas sans risque. La révolte des gilets jaunes et la montée des partis dits populistes pourraient bien en être une illustration.

    Paul Tormenen

    Texte repris du site Polémia

    (1) « Rapport d’information sur le détachement des travailleurs au sein de l’Union européenne ». Assemblée nationale. 19 octobre 2017.

    (2) « Salaires et coût du travail en Europe ». Insee. 2017.

    (3) « La lutte contre la fraude au travail détaché ». Cour des comptes. 2019.

    (4) « Travailleurs détachés, combien sont-ils ?». Le Figaro, 12 février 2017.

    (5) « Rapport d’information sur la proposition de directive relative à l’exécution de la directive sur le détachement des travailleurs ». Assemblée nationale. 29 mai 2013.

    (6) « La France menace de plus appliquer la directive sur le travail détachés ». Challenge. 4 juillet 2016.

    (7) Ordonnance 2019-116 du 20 février 2019 concernant le détachement de travailleurs effectué dans le cadre d’une prestation de services.

    (8) « Travailleurs détachés, la victoire de Macron ». Libération. 24 octobre 2017.

    (9) « Ordonnance Travail de transposition de la directive du 28 juin 2018 sur le détachement du salarié ». Hervé Guichaoua. 23 février 2019.

    (10) « Le gouvernement abandonne la taxe sur le travail détaché ». BFM TV. 20 décembre 2017.

    (11) « L’admission au séjour. Les titres de séjour ». Ministère de l’intérieur. 15 janvier 2019.

    (12) « Etude d’impact de la loi asile et immigration ». Assemblée nationale. 20 février 2018.

    (13) « 2019, vers un nouveau record pour l’emploi des cadres ». La Tribune. 20 février 2019.

    (14) « Pénurie d’informaticiens en France : la chasse aux compétences maghrébines tourne au braconnage ».Chankou.overblog. 22 février 2019.

    (15) « ‘L’émigration permanente vers l’Europe prive l’Afrique de ses jeunes les plus brillants’. » Le Figaro. 15 février 2019. Voir également l’article sur le livre « Exodus » sur le site de Michèle Tribalat.

    (16) « Emplois, rémunérations, les diplômés des grandes écoles moins bien lotis qu’on le croit ». Capital. 16 juin 2015.

    (17) « L’expatriation des ingénieurs, un phénomène croissant ». Jobingénieur.« Hausse du nombre d’expatriés français ». RFI. 10 mars 2017.

    (18) « Plan caché de régularisation de sans-papiers : de quoi s’agit-il ? ». Le Figaro. 19 avril 2018.

    (19) « Le recrutement des travailleurs immigrés. France 2017 ». Page 300. OCDE.

    (20) « Chômage: Le nombre de demandeurs d’emploi a baissé de 1,1% au quatrième trimestre ». 20 minutes. 25 janvier 2019.

    (21) « En France, 40% des jeunes sans emploi sont issus de l’immigration ». Valeurs actuelles. 21 janvier 2019.

    https://fr.novopress.info/213878/immigration-quel-impact-sur-le-marche-du-travail/

  • Alstom. L’incroyable trahison des « élites » françaises face au chantage américain

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    Par Frédéric Eparvier, cadre dirigeant d’un grande entreprise française à caractère stratégique ♦ La vente d’Alstom a été une véritable trahison des prétendues « élites » contre le pays qu’elles prétendaient servir. Polémia a largement traité de cette honteuse affaire en de multiples articles. Nous avions notamment publié un rapport émis par le Centre Français de Recherche sur le Renseignement (Cf2R) qui pointait du doigt la soumission de la France dans une sordide affaire de pressions américaines. Un rapport qui – comme le note très justement Frédéric Eparvier dans le texte ci-dessous – était passé complètement inaperçu… excepté pour les lecteurs de Polémia !
    Un nouvel ouvrage vient de paraître sur cette sombre affaire. Un livre qui lève le voile sur le moteur profond de cette trahison et qui met en exergue la guerre économique sans scrupule que nous mènent les États-Unis d’Amérique, la trahison de nos « élites », et les dangers qui nous guettent.

    Plusieurs ouvrages déjà publiés sur le sujet Alstom

    Le 19 décembre 2014, les actionnaires d’Alstom approuvaient la vente de la branche énergie du groupe éponyme à son concurrent américain : General Electric. Le journaliste Jean-Michel Quatrepoint s’était fendu à l’époque d’un petit livre[1] qui dénonçait l’abandon de la filière nucléaire française… Et la responsabilité de nos dirigeants qui avaient été incapables de protéger un pan entier de notre industrie et de nos intérêts stratégiques par nullité (les politiques) et par appât du gain (les nouveaux dirigeants de nos grandes entreprises). Ce livre se fondait essentiellement sur un rapport du Centre Français de Recherche sur le Renseignement qui était passé totalement inaperçu.[2] Ces deux ouvrages démontraient l’immense gâchis industriel qu’avait été ce bradage, et les mensonges du PDG d’Alstom de l’époque: Patrick Kron. Peut-être peut-on faire le reproche à Jean-Michel Quatrepoint d’avoir feint d’ignorer que les politiques et les nouveaux dirigeants, sont en fait un seul et même groupe.

    Un troisième ouvrage vient de paraître[3], qui lève le voile sur le moteur profond de cette triste affaire et met en exergue la guerre économique sans scrupule que nous mènent les États-Unis d’Amérique, la trahison de nos élites, et les dangers qui nous guettent.

    Une histoire incohérente

    Mais revenons un peu en arrière.
    En mars 2014, Patrick Kron, brillant X-Mines et PDG du groupe Alstom depuis dix ans, annonçait rentrer en négociations exclusives avec le groupe américain General Electric pour lui céder sa branche « Power » suite à une fuite du site de Business News Bloomberg.

    Son argumentation était que cette branche n’avait ni la taille critique ni la profitabilité pour se développer dans le monde moderne et qu’il fallait l’appuyer sur un acteur majeur du domaine (la vendre…). Cela était faux, car la branche « Power » d’Alstom pesait 70 % de l’activité du groupe, avait un carnet de commandes de près de trois années (le fameux book to bill ratio) et une profitabilité de près de 9% (à comparer aux 6 % de la branche « Transport »).

    « Prétendre devoir vendre parce qu’on n’est pas assez fort, pour devenir, après la cession encore plus faible, est complètement absurde ».[4] En École de Management, on aurait appris qu’en période de difficulté une entreprise doit se recentrer sur son cœur de métier ou, en tout cas, sur ses domaines à plus forte profitabilité pour assurer son avenir. C’est d’ailleurs ce que font les entreprises qui réussissent ou redécollent. Et dans la déclaration de Patrick Kron, pas un mot sur le futur de la branche « Transport », dont on a découvert depuis qu’elle ne pouvait plus qu’être vendue à Siemens ou un autre.
    Après le refus de la Commission européenne d’accepter cette vente, il y a fort à parier que ce qui reste d’Alstom sera un jour vendu à un groupe chinois, après une énième tentative de sauvetage par un gouvernement français de passage qui promettra d’autant plus fort qu’il sera incapable de faire quoi que ce soit.
    On se demande vraiment où les X et les énarques apprennent l’économie pour recommencer les mêmes erreurs depuis cinquante ans…

    Alstom, victime de la guerre économique menée par les États-Unis ?

    Pourtant, à la lecture et à la relecture de ce livre[5] pour les besoins de cet article, on garde l’impression gênante qu’il manquait un élément pour expliquer une telle débandade.
    Cette clef vient sans doute d’être donnée par le livre de Frédéric Pierucci qui explique comment GE a utilisé le Departement of Justice américain (DOJ) pour forcer Patrick Kron à vendre la meilleure partie du groupe qui lui avait été confié par l’État (c’est à dire par les contribuables et les citoyens) en échange de son immunité pénale dans les poursuites pour corruption qui étaient intentées contre son groupe.

    L’histoire est simplissime. Menacé de poursuites par le DOJ pour 1,78 % de commission en Indonésie (moins qu’un agent immobilier), Patrick Kron aurait d’abord finassé pendant quelques années avant de baisser sa culotte, après que cinq de ses cadres dirigeants furent arrêtés aux États-Unis et en Angleterre puis mis en prison sous des accusations de corruption.
    On apprend au hasard du livre de Frédéric Pierucci que GE est un habitué de ce genre de manœuvres et que Alstom ne fut que la cinquième société à être rachetée par GE après avoir été déstabilisée par une mise en accusation du DOJ.

    L’incroyable trahison des « élites » françaises sur le dossier Alstom

    Logiquement, les politiques et les hauts fonctionnaires français auraient dû s’élever contre ce scandale. Que nenni, la collusion était totale.
    On apprendra d’ailleurs dans le livre de Pierucci qu’Alstom dépensera 262 M d’€[6] – oui, vous avez bien lu ! – en frais de communication et de lobbying pour réussir cette opération. Quant à GE, le chiffe est secret.

    Si certains, bien peu, ont essayé de lutter contre ce bradage, ils n’y pouvaient rien, car le système était bien verrouillé.
    Jugez plutôt :

    • GE était conseillé par cinq banques : Lazard (dont le Directeur Général est Mathieu Pigasse qui est propriétaire du Monde), Rothschild (où avait travaillé celui qui était le conseiller économique du Président François Hollande) et dont le Vice Président Europe : Klaus Mangold, était administrateur chez Alstom, Bank of America-Merril Lynch, HSBC et Crédit Suisse-First Boston, dirigé par François Roussely ex EDF.
      GE était également conseillé par le groupe Havas, dont le Vice-Président, Stéphane Fouks, est un ami personnel du Premier ministre Emmanuel Valls (lire le pacte de Tolbiac dans Faits et Documents). Pour ce dossier, Havas mobilisera Anton Molina, ancien du Medef, Stéphanie Elbaz de Publicis consultants, et Michel Bettam ex Directeur de cabinet de Xavier Bertrand. Et pour les cabinets d’avocats ce fut Bredin et Pratt (Bredin dont la fille Frédérique fut Ministre de François Mitterrand).
    • Alstom, de son côté, s’était attaché les services d’une ou plusieurs banques (non citées), de Frank Louvrier, ancien communicant de Nicolas Sarkozy et Maurice Levy de Publicis.
      Alstom a également travaillé avec les cabinets d’avocats « Claude et Sarkozy » et « HoganLovells »dont le PDG, Steve Immelt n’est autre que… le propre frère de Jeff Immelt , PDG de GE[7] ! Mais ils avaient dû signer un NDA (Accord de Confidentialité)….
    • Quant à l’APE (Agence des Participations de l’État, gardienne des intérêts patrimoniaux des contribuables – NOTRE argent -, elle était dirigé par David Azema – brillant énarque – qui choisit d’aller pantoufler chez Merill Lynch/Bank of America pour gagner de l’argent…[8] Si sa candidature chez Bank of America fut retoquée par la commission de déontologie de l’administration au titre de son rôle dans l’absorption d’Alstom, elle ne trouva rien à redire à son départ chez Merill Lynch, alors que les deux banques avaient fusionnées six mois auparavant…. De qui se moque-t-on ?

    Devant un tel rouleau compresseur, 139 haut fonctionnaires de Bercy avaient-ils vraiment besoin d’aller à la soupe dans une tribune libre publiée dans Les Echos[9] pour dénoncer « La xénophobie économique qui ne serait pas l’avenir de la France » ?

    La souveraineté technologique, industrielle et militaire de la France mise en pièces

    Aujourd’hui, le désastre est total.
    La France a perdu son autonomie pour l’entretien de son parc nucléaire civil et militaire puisque nos dix sous-marins nucléaires d’attaque et lanceur d’engins sont alimentés par les turbines produites par Alstom, pardon GE ex-Alstom.

    En passant, on découvre aussi qu’avec cette vente la France a perdu le contrôle de Satellite Tracking System, petite société marseillaise, qui contrôle les trajectoires de 900 satellites dans 70 pays sans que cela ait ému quiconque à la DGA ou à la DGSE…

    Et Monsieur Kron, qui a touché entre 4 et 12 millions d’euros pour cette liquidation, coule des jours heureux en Grèce dans sa maison de l’île de Paros.

    La seule question que l’on doit se poser est celle de la prochaine cible.
    L’énergie n’est plus autonome après la vente d’Alstom et de Technip, la banque est émasculée après les amendes contre BNP Paribas (9 Milliards d’€) et de la Société Générale (293 M€), l’aéronautique est sous surveillance avec l’enquête du SFO (Serious Fraud Office anglais) qui vise Airbus qui va sans doute devoir payer une amende de plusieurs milliards de dollars, les communications ont quasiment disparu avec la fin d’Alcatel (merci monsieur Tchuruk) vendu piteusement à Nokia…

    L’alerte de Frédéric Pierucci aura-t-elle été vaine ? On peut le penser.
    Le 2 janvier dernier, Jean Boustany, employé du groupe Privinvest qui possède les Constructions Mécaniques de Normandie (les fameuses vedettes de Cherbourg), a été arrêté aux Etats-Unis dans le cadre de la vente des patrouilleurs côtiers par CMN au Mozambique (contrat pourtant célébré en grandes pompes par François Hollande et Bernard Cazeneuve).

    Sans préjuger des responsabilités réelles dans cette dernière affaire, on ne peut que se demander pourquoi les États-Unis s’intéressent d’aussi près, et surtout maintenant, à cette affaire vieille de 6 ans…
    Le propriétaire de Privinvest, le millionnaire libanais Iskandar Safa, par ailleurs propriétaire de Valeurs Actuelles, mais aussi et surtout des chantiers Allemand Germand Navy Yards (ex Blum und Voss qui avaient construit le Bismarck et le Tirpitz en son temps) se faisait depuis quelques temps l’avocat d’un rapprochement franco-allemand dans le monde stratégique de la construction navale…
    Un début de réponse ?

    Frédéric Eparvier 05/03/2019

    [1] QUATREPOINT, Jean-Michel. Alstom, scandale d’état. Fayard 2015

    [2] Varenne, Leslie et Denécé, Eric. Racket Américain et Démission d’État.  Le dessous des cartes.Rapport de Recherche n° 13 du CF2R

    [3] PIERUCCI, Frédéric. Le piège américain. L’otage de la plus grande entreprise de déstabilisation économique témoigne. JC Lattès, 2019.

    [4] Ibidem, p.236

    [5] QUATREPOINT. Op. cit.,

    [6] PIERUCCI, p.358

    [7] Ibidem., p.232

    [8] P.241

    [9] 13 juin 2014

    Source : Correspondance Polémia

    Crédit photo : Montage réalisé par Polémia à partir du logo Alstom et d’une photo de la Défense / Steven Lek [CC BY-SA 4.0]

    https://www.polemia.com/alstom-incroyable-trahison-elites-francaises-chantage-americain/

  • Intégration ? Macron brade la France à l’Allemagne

    Intégration ? Macron brade la France à l’Allemagne

    De Paul-Marie Coûteaux dans La Nef, à propos du traité d’Aix-la-Chapelle, « Traité de coopération (formule habituelle) ET d’intégration ».

    […] L’intégration étant l’« incorporation d’un nouvel élément à un système », on voit mal le sens : qui intègre quoi ? S’il s’agit de coopération européenne, pourquoi ne pas le dire ? Sans doute l’Allemagne, qui refuse tout abandon de souveraineté, préféra-t-elle rester dans le vague… En son Préambule, il réaffirme l’attachement commun à « un marché mondial ouvert », puis viennent différents articles visant à l’établissement d’une politique étrangère commune. L’article 3 fixe des consultations « afin de définir des positions communes sur toute décision importante » – est-ce là subordonner les opérations extérieures de la France à des « décisions conjointes » ? L’Allemagne, qui n’en fait pas, a tout à gagner à ce droit de regard, tandis que l’article 4 entend étendre la coopération militaire en enjoignant les deux États à agir « conjointement en matière de sécurité » et créé un « Conseil franco-allemand de défense ». Ici encore, la France apporte beaucoup plus dans la corbeille « intégrée », notamment, si les mots ont un sens, son arme nucléaire et un effort militaire (60 milliards de dollars, en hausse, contre 40 milliards, en baisse, pour l’Allemagne). L’article 8 prévoit, comme nous l’annoncions voici six mois, des échanges de diplomates dans les instances multilatérales, notamment l’ONU, aux fins de parvenir à des « positions communes » (garantie de paralysies nombreuses, tant les positions sont éloignées sur la plupart des théâtres, en particulier au Proche-Orient), affirmant que « l’admission de la République Fédérale d’Allemagne en tant que membre permanent du Conseil de Sécurité est une priorité de la diplomatie “franco-allemande” ». Sic !

    À ceux qui se sont alarmés de tant de grâces, les thuriféraires de ce qui passe pour le couple franco-allemand répondent qu’il ne s’agit là que d’orientations destinées à renforcer le cœur d’une Europe unifiée. Passons sur le fait que ladite unification est sans cesse démentie alentours, de l’Angleterre à la Hongrie, de la Pologne à l’Italie, pour observer que, sous couvert d’unification européenne, les dividendes allemands viennent vite : dès mars, le siège français à l’ONU sera réputé occupé deux mois durant par l’Ambassadeur allemand aussi bien que le Français (étrange mélange de deux statuts différents, guère compatible avec l’actuelle Charte), tandis que se préparent l’ouverture d’ambassades franco-allemandes à Dacca, Khartoum et Lagos, ainsi que, pour 2020, de dix « centres culturels franco-allemands ».

    Il suffit de rappeler les partenariats franco-allemands en matière industrielle pour savoir ce que l’Allemagne entend par « partenariat » : il y a 60 ans, l’Allemagne n’avait plus d’industrie aéronautique ; la coopération franco-allemande se chargea de lui en donner avec Airbus, dont l’essentiel de l’activité fut longtemps à Toulouse, sous direction française et qui est désormais à Hambourg (notamment) sous direction allemande. On pourrait en dire autant de l’industrie pharmaceutique française, longtemps brillante, désormais partagée entre laboratoires américains et allemands, et regarder ce que faillit être, sans le véto de la commissaire européenne à la concurrence, la vente, tant voulue par M. Macron, de la branche Transports d’Alstom : sous couvert de « pôle européen », une fusion-acquisition au bénéfice de Siemens. C’est ainsi que la France distribue ses dernières cartes, glissant vers le déclassement politique, et donc économique, dont les actuels troubles sociaux typiques d’un pays qui s’appauvrit, ne sont que les prodromes.

    https://www.lesalonbeige.fr/integration-macron-brade-la-france-a-lallemagne/

  • Safran : l'histoire incroyable d'un industriel français qui veut créer deux usines en France mais n'y parvient pas

    Le groupe Safran éprouve des difficultés à trouver deux endroits en France où installer ses deux futures usines.
    Le groupe Safran éprouve des difficultés à trouver deux endroits en France où installer ses deux futures usines. (Crédits : Benoit Tessier)
     Par Fabrice Gliszczynski | 01/03/2019  
    Le groupe aéronautique français veut ouvrir deux usines dans l'Hexagone mais ne parvient pas à trouver de lieux favorables en raison notamment des difficultés administratives.  
    Son directeur général, Philippe Petitcolin, se demande même s'il n'y a pas plus d'appétit pour attirer les entreprises étrangères que françaises.
    L'histoire paraît invraisemblable.
    En plein débat sur l'emploi industriel en France avec la fermeture de l'usine de Ford à Bordeaux ou les menaces qui pèsent sur l'aciérie d'Ascoval, un groupe industriel français veut ouvrir deux usines dans l'Hexagone plutôt qu'à l'étranger, mais rencontre toutes les peines du monde pour y parvenir en raison des lourdeurs administratives françaises.
    C'est ce qui arrive aujourd'hui au groupe aéronautique Safran.
    Son directeur général, Philippe Petitcolin est prêt à investir près de 300 millions d'euros pour monter ces deux usines, l'une dans la fabrication de pièces en 3D, l'autre dans la fabrication de pièces en carbone.
    De tels sites permettraient de créer près de 300 emplois.
    Problème, Philippe Petitcolin ne peut confirmer aujourd'hui qu'elles verront bien le jour en France.
    "Ce n'est pas facile, il faut vraiment en avoir envie. Mais je veux aller jusqu'au bout pour réaliser ces deux implantations en France. La solution de simplicité serait de s'installer à l'étranger où des aides nous sont offertes à bras ouverts avec des gens qui souhaitent travailler avec nous. Ce n'est pas mon souhait mais il faut vraiment s'armer de beaucoup de patience et de travail, je reste confiant mais je ne peux pas confirmer que nous parviendrons à créer ces usines en France", a déclaré Philippe Petitcolin, jeudi 28 février, lors de la présentation des résultats financiers 2018 stratosphériques, marqués par une hausse de 32% de son chiffre d'affaires (21 milliards d'euros) et de 37,9 % de son résultat opérationnel courant, à 3 milliards d'euros.
    Pas d'alignement entre les différents étages administratifs
    Philippe Petitcolin a mis en lumière l'absence de politique coordonnée entre les différents centres les décisions, l'Etat, la Région, les communautés de communes, les communes.
    Lire aussi : Pourquoi l'Etat ne souhaite plus désinvestir dans Safran
    "Les gens sont de bonne volonté. Mais rien n'est organisé. Rien n'est fait pour aider l'industriel à décider en faveur de la France. Dans les ministères, les gens sont pleins de bonne volonté. Derrière, que se passe-t-il ? Vous vous retrouvez tout seul, vous allez dans une région, vous allez tomber sur la communauté de communes qui va vous dire que dans une commune nous avons droit à cela mais pas dans une autre, etc... On rentre dans un ensemble administratif extrêmement complexe dans lequel chacun a son domaine de responsabilité et ne va pas au-delà. Au final, cela ne donne rien. Il faut faire soi-même le liant et même avec cela, il n'a pas toujours l'appétit pour pouvoir attirer les entreprises. On a peut-être plus d'appétit pour les entreprises étrangères que pour les entreprises françaises même si elles sont les plus belles du monde". 
    Dans l'aéronautique, les cycles sont très longs et Safran se doit d'avoir les garanties de la compétitivité du site pendant près de 30 ans.
    "Je ne veux pas laisser aux générations suivantes des usines qui ne sont pas compétitives. Lorsque nous choisissons un site, ce n'est pas un choix politique mais un choix économique pour la pérennité de l'entreprise. Comme nous sommes dans un cycle long, nous devons nous s'assurer de la compétitivité du site sur le long terme. J'ai cette obligation morale pour le conseil d'administration et les collaborateurs de Safran», a expliqué Philippe Petitcolin. 
    La prise de décision ne doit pas traîner en longueur. 
    Safran a besoin de ces usines. L'investissement figure déjà dans les budgets.
    latribune.fr
    http://by-jipp.blogspot.com/2019/03/safran-lhistoire-incroyable-dun.html#more

  • Ascoval, Ford, Arjowiggins, Air France : chronique d’une industrie qui dégringole – Journal du jeudi 28 février 2019

     

    Ascoval, Ford, Arjowiggins, Air France : chronique d’une industrie qui dégringole

    Les usines ferment et se ressemblent. En une semaine, l’industrie française vient d’essuyer des pertes considérables avec son lot d’emplois perdus… Face à cela, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, brille par son incompétence et sa naïveté.

    Usage du LBD : Macron contre le Conseil de l’Europe

    Critiqué depuis de nombreuses semaines, le lanceur de balle de défense s’est attiré les foudres du Conseil de l’Europe. Malgré ses positions très européistes, Emmanuel Macron est allé à l’encontre des recommandations de l’instance européenne.

    Pakistan/Inde : crispation régionale dans le Cachemire

    Escalade de violence entre l’Inde et le Pakistan dans le Cachemire… des tensions qui ravivent une rivalité ancienne entre deux puissances possédant l’arme nucléaire et qui implique également le puissant voisin chinois.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/ascoval-ford-arjowiggins-air-france-chronique-dune-industrie-qui-degringole-journal-du-jeudi-28-fevrier-2019

  • Surveiller et punir

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    L’État français produit moins d’emplois, moins d’industrie, moins de richesses, moins de sécurité, moins de beauté mais toujours plus de rigueur morale.

    Comme le soulignait naguère Philippe Muray – en 1992, quand même… –, il y a une envie de pénal de plus en plus vive. Éliminons les discours de haine des réseaux sociaux ! réclame Mounir Mahjoubi, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances et du ministre de l’Action et des Comptes publics chargé du Numérique (et son titre seul fait reculer la haine), moins d’un an après qu’Édouard Philippe avait déclaré : « La France va “se battre” pour un projet législatif au niveau européen contraignant les opérateurs du Net, et notamment les réseaux sociaux, à retirer très rapidement le “torrent de boue” des contenus “haineux, racistes ou antisémites” ».

    Et comme Mounir, SEMEFMACPCN, est un homme méthodique, il a mis au point un plan inséré dans un canevas exhaustif, qui est en gros un instrument de torture sémantique, mais laissons-le en parler avec bonheur : « c’est pour cette raison que nous avons souhaité organiser le plan d’action au sein d’un canevas exhaustif de toutes les questions auxquelles nous devons apporter une solution ».

    Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes et à la lutte contre les discriminations (ou, plus familièrement, SEEEFHLCD), et Mounir Mahjoubi, SEMEFMACPCN, justes et justiciers s’il en fut, réclament surtout le concours actif des citoyens pour faire régner la vertu : justice par tous ! Mounir a planifié dans son canevas que « toutes les plateformes ou sites mettant à disposition des espaces de discussion ou de partage de contenu proposent des outils de signalement facilement identifiables et mobilisables en quelques secondes par un utilisateur », le ministère se proposant de tester l’ergonomie des outils de signalement. En 2019, Anastasie est fonctionnaire et ses ciseaux, certifiés par l’Afnor, sont en acier équitable.

    Quant à Marlène, elle est fière que la France réprime désormais le harcèlement en meute, voté en août dernier mais pousse un cri d’alarme : « C’est une loi très importante, mais pour qu’elle vive, il faut que chacun s’en saisisse, que des signalements soient faits, que des plaintes soient déposées… Il y en a encore trop peu. Et il faut que les services de police et de justice soient le plus réactifs possibles. » Dénoncez, les enfants ! comme dirait Macron. Soyez citoyens, surveillez-vous les uns les autres comme je vous surveille !

    Soyez vigilants, repoussez toujours plus loin les bornes de la vertu indignée et de l’amour blessé. Vous n’arrivez pas à faire condamner tous les antisémites ? Criminalisez l’antisionisme. La manœuvre paraît quand même un peu compliquée car cela ferait un délit d’opinion de plus (« L’antisionisme […] c’est autre chose [que l’antisémitisme] puisqu’il s’agit d’un positionnement politique consistant à critiquer la politique d’Israël », comme dit Laurent Nuñez) ?

    Laissez tomber l’antisionisme mais redéfinissez l’antisémitisme. Les députés du groupe d’étude sur l’antisémitisme soumettront donc à l’Assemblée nationale une résolution, à la portée non contraignante, déjà proclamée par Macron,  (un peu comme Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières), qui proposera une nouvelle définition de l’antisémitisme intégrant une forme d’antisionisme. « Il s’agit de faire avancer la reconnaissance de ce qu’est l’antisémitisme au XXIe siècle », explique Sylvain Maillard, député LREM et président du groupe.

    De redéfinition contextuelle en redéfinition contextuelle, on arrivera à faire rentrer toutes les opinions contraires dans le champ des expressions haineuses. Puis on expliquera que le fait de ne pas activement promouvoir les bonnes opinions est le signe d’une restriction mentale suspecte. On sommera les gens d’adhérer au nouveau catéchisme et on excommuniera séance tenante tous ceux qui témoigneront de la moindre réserve. Marlène Schiappa, SEEEFHLCD, souligne ainsi l’existence d’une « convergence idéologique » entre La Manif Pour Tous et « les terroristes islamistes ». Tel que. Les réservés seront réputés haineux. Et cette république vertueuse, où Mounir Mahjoubi, SEMEFMACPCN, veut faire régner l’amour, aura réussi à étendre si loin le champ de la haine que l’État aura le droit de fouiller nos consciences.

    En attendant, il tente péniblement de fouiller nos opinions avec le Grand Débat, qui ne pourra pas être représentatif, au vu de ses modalités et des taux de participation. Mais c’est sans importance : ceux qui ne participent pas sont sûrement des réfractaires, des séditieux, des haineux.  

    Philippe Mesnard

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Immigration : les conséquences de l’incertitude algérienne – Journal du mardi 26 février 2019

     

    Immigration : les conséquences de l’incertitude algérienne

    Alors que l’Algérie connaît une vague de manifestations depuis plusieurs jours, le pays est dans l’incertitude quant à la candidature du président sortant, Abdelaziz Bouteflika… une incertitude qui pourrait virer au chaos et menacer la France d’une déflagration migratoire sans précédent.

    Brexit : vers un déni de démocratie ?

    A un mois de la sortie officielle de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne, rien n’est prêt. Alors qu’aucun accord n’a été trouvé entre Bruxelles et le Parlement de Westminster, tous les cas de figure sont désormais envisagés, y compris de faire revoter les Britanniques sur le Brexit !

    Assurance-chômage : une réforme malus-malus ?

    Coup de rabot dans les allocations chômage et serrage de vis pour les entreprises, la réforme du ministre du travail Muriel Pénicaud a été présentée ce mardi malgré l’échec des négociations avec les partenaires sociaux. Une réforme qui devrait faire une quasi unanimité contre elle.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/immigration-les-consequences-de-lincertitude-algerienne-journal-du-mardi-26-fevrier-2019

  • Je dis ça, je dis rien

    agora.jpg27.300 entreprises industrielles ont disparu et 530 000 salariés entre 2006 et 2015  en France rapportait  l’Insee et la dégringolade se poursuit. «De la fusion ratée entre Alstom et Siemens aux reprises avortées d’Ascoval ou de l’usine Ford Blanquefort , les déconvenues industrielles s’accumulent pour le gouvernement » notait Le Figaro il ya quelques jours,  avant les regrets exprimés hier par  Bruno Le Maire.  Le ministre de l’Economiequi a fustigé le refus par Ford Aquitaine Industries (FAI) d’accepter l’offre de reprise du belge Punch. Les dirigeants du groupe américain ont fait leur compte et ont trouvé financièrement plus intéressant de licencier les 850 salariés du site girondin. Les supercapitalistes internationaux yankees ne font déjà pas de sentiments avec les ouvriers américains (sauf contraints et forcés par les menaces de Trump), ce n’est pas pour en faire avec des Français…

    Prisonnier de ses vieilles recettes et de ses vieux dogmes, le gouvernement qui crie aujourd’hui au scandale, à l’indignité de Ford,  savait  parfaitement à quoi s’en tenir, l’affaire était pliée. En décembre dernier déjà, nous rapportions les propos de M. Le Maire qui se disait « trahi » par la décision de Ford, alors qu’il s’était «personnellement engagé pour sauver le site. »  Trahi comme l’ont été aussi tout récemment par Bruno Le Maire les 240 salariés de l’imprimerie Arjowiggins de Jouy-sur-Morin. L’antenne de la CGT de Blanquefort a regretté dans un communiqué que « L’État semble en mal d’imagination ou sans volonté réelle de se confronter à la multinationale Ford ou sans moyen réel. »  Mais la CGT porte sa part de responsabilité dans cette situation,  elle qui n’hésite pas à chaque élection décisive à appeler à  faire barrage aux nationaux pour faire élire les partisans européistes de la mondialisation  inéluctable et obligatoire.

    Dans ce contexte de crise économique, affirme Bruno Gollnisch,  il est loisible de s’interroger également sur ce qui pousse ce gouvernement à ne pas faire des économies là où il serait très opportun et facile d’en faire, à savoir sur le coût de l’immigration. Ce sont des dizaines de milliards d’euros qui sont ponctionnés chaque année dans les poches des contribuables français. Une situation bien évidemment parfaitement connue et mesurée  par la caste technocratique au pouvoir. Elle   préfère mettre en avant sa lutte (?) contre l’évasion fiscale, mais  ment ou élude sur le sujet tabou de l’immigration-invasion, tant il semble admis que le grand remplacement est un fait acquis; parce quec’est notre projet comme disait l’autre…

    La classe politique minaude, finasse ou détourne le regard sur cette question, ou fait diversion comme Jean-Luc Mélenchon. Dans un tweet publié la semaine dernière, le dirigeant de LFI s’indignait de ce que 54 Français nonagénaires, centenaires (ou leurs ayants droit?) engagés dans des services administratifs ou dans l’armée allemande pendant la seconde guerre mondiale sur le front de l’Est contre le stalinisme,  «toucheraient des indemnités du gouvernement Merkel pour services rendus à l’occupant nazi. Je contacte tous les présidents des groupes parlementaires pour faire interdire cela et exiger la restitution des sommes et leur versement à la Fondation Charles de Gaulle. » Pour autant,  l’Allemagne ne pensionne pas les anciens SS ou les personnes convaincues de crimes de guerre précise Libération qui ajoute que  « depuis 2008, les Länder allemands peuvent choisir de suspendre le versement de ces retraites. Mais très peu y ont mis fin. En 2015 déjà, Angela Merkel avait reconnu que l’Allemagne versait plus de 100 000 euros par an à 41 vétérans espagnols (de la division Azul engagée sur le front de l’Est, NDLR) ayant combattu auprès des Nazis, ainsi qu’à huit veuves et un orphelin. » Dans l’autre sens, Jean-Marie Le Pen s’était lui étonné de la décision symbolique de Jacques Chirac, alors président de la République,  «d’attribuer des décorations françaises aux soldats staliniens » qui se sont battus pendant la guerre d’Espagne (1936-1939) dans les Brigades internationales, dont de nombreuses recrues se sont livrées  elles aussi à des  exactions.

    Tout cela pourrait paraître au mieux anecdotique, si nos compatriotes n’avaient pas des préoccupations autrement plus actuelles et pressantes dans leur vie quotidienne.Soumettons alors à M. Mélenchon une autre occasion d’indignation, à commencer, pourquoi pas, par ce que nous évoquions en janvier et que rappelait le magistrat Charles Prat, qui, officia au sein de la délégation nationale à la lutte contre la fraude (DNLF). Celui-ci estime à 1,8 million le nombre  de faux numéros de sécurité sociale,  à 80% d’origine algérienne, marocaine, congolaise, et malienne, pour un  préjudice total pour la France de  20 milliards d’euros (de 14 milliards selon la sénatrice centriste Nathalie Goulet). Voilà une escroquerie massive qui impacte directement le peuple des cotisants français.

    Un sujet qui aurait mérité un tweet d’un opposant au Système,  défenseur du peuple, d’un républicain respectueux  des institutions et des acquis du Conseil National de la Résistance. Mais apparemment il s’agit de ne pas stigmatiser, de ne pas se  fâcher  avec les électeurs des  banlieues plurielles. Bref   de ne  pas désespérer les quartiers nord de Marseille et la   Seine-Saint-Denis dont certains gamins bien éduqués disent que  «Marine Le Pen elle est méchante parce qu’elle est chrétienne.» Pas de quoi s’affoler, non?

    https://gollnisch.com/2019/02/26/je-dis-ca-je-dis-rien/

  • Usine Ascoval : l’incompétence au coeur du macronisme

    Ascoval.jpgLe mercredi 27 février 2019 pourrait marquer la disparition d’une des dernières oasis dans le désert de la sidérurgie française.
    Depuis des mois, les 281 salariés de l’usine de Saint-Saulve dans le valenciennois vivent dans l’angoisse, au gré des séances de la chambre commerciale du Tribunal de Grande Instance de Strasbourg, où ne se sont présentés que de rares repreneurs.
    Pour finir, les pouvoirs publics ont adoubé un acteur improbable : la société Altifort.
    Soutenue par le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, et davantage encore par le Président de Région Xavier Bertrand, cette solution s’est effondrée la semaine dernière avec le forfait du « repreneur » qui aurait « trompé tout le monde » selon les mots du ministre.
    En réalité, il n’y a pas eu tromperie mais de l’incompétence ou au mieux un incroyable amateurisme.
    Altifort est une entreprise moyenne de 4 ans d’existence (oui 4 ans seulement !) et dont le capital s’élève à 23 millions d’euros, avec en face des dettes non négligeables. Dans le cadre du projet de reprise et de redressement d’Ascoval, dont le coût financier s’élève à 150-200 millions d’euros, elle apportait uniquement 10 millions et disait pouvoir obtenir 25 millions d’un fonds spéculatif espagnol. Le reste devant venir de l’Etat, de la Région et des collectivités sous forme d’avances ainsi que des banques sous forme de prêts. Une goutte de capital et une montagne de dettes pour financer la reprise et le redressement d’une activité déjà fragilisée par la crise de l’acier.
    Tout cela est une gigantesque farce qui n’aurait pas même abusé un jeune diplômé d’école de commerce. Elle serait drôle si elle n’avait pas « trompé » un ministre issu de cette caste qui nous toise depuis des années du haut de sa « compétence ».
    La solution au drame d’Ascoval comme celui de Ford Blanquefort n’est pourtant pas très compliquée.
    Dans un cas comme dans l’autre il y a un bel outil industriel, des équipes de direction et de production compétentes et une clientèle nombreuse et fidèle ; le problème vient d’un capital privé rivé sur les « start-up » chères à Emmanuel Macron et qui ne s’intéresse guère à des activités qu’il préfère voir prospérer en dehors de France.
    C’est donc l’Etat stratège avec son bras financier qu’est la Banque Publique d’Investissement qui doit frapper fort au lieu de bricoler des schémas pour le moins acrobatiques. Reprendre le site, le moderniser avec du capital public, le redresser économiquement pour le céder enfin, au bout de quelques années, à des industriels fiables avec, potentiellement, une plus-value à la clé.
    Ce n’est que du bon sens, le nôtre, celui d’un parti, le Rassemblement National, qui sera prêt à consacrer de l’argent public pour que vive une industrie française pérenne, ainsi que les territoires et les hommes qui en dépendent. Bref, pour que vive la France !
    Communiqué de Jean Messiha
    Délégué National du Rassemblement National