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l'emploi - Page 45

  • Le nécessaire droit de grève.

    Je n'ai jamais beaucoup aimé les grèves, je l'avoue, même s'il m'est arrivé, à deux reprises dans ma carrière de professeur (carrière débutée en 1991), de la pratiquer, la première fois pour protester contre l'agression d'une collègue au collège Jean-Vilar des Mureaux, en juin 1996, et la deuxième fois pour manifester contre le ministre socialiste Claude Allègre, sous le gouvernement Jospin. A chaque fois, la grève me semblait justifiée et, au-delà de sa légitimité, utile. Mais, depuis une quinzaine d'années, je n'ai plus jamais réutilisé ce moyen d'action, même si les raisons de mécontentement n'ont pas manqué depuis le début des années 2000. En fait, l'attitude trop souvent hypocrite des syndicats et la très nette et forte impression que la grève était devenue pour eux une facilité plutôt qu'une stratégie mûrement réfléchie m'ont préservé de cette tentation.

    Pour autant, je suis attaché à l'existence et à la possibilité d'exercer ce droit, restauré dans le Droit français sous Napoléon III, même s'il me semble qu'il devrait être un « dernier recours » après un temps de discussion et de négociation entre partenaires sociaux : le droit de grève serait d'autant plus légitime s'il s'accompagnait d'un devoir de responsabilité. J'ai d'ailleurs pu constater que c'est son usage mesuré et presque solennel quand elle est rare qui fait sa reconnaissance dans l'opinion publique et son efficacité face à l'adversité, qu'elle soit gouvernementale ou patronale. L'exemple qui me vient à l'esprit est celui des professeurs de classes préparatoires, généralement peu enclins à de telles « extrémités », qui, par le déclenchement d'un vaste mouvement de grève contre les projets néfastes de M. Peillon, en 2013, ont fait reculer le gouvernement Ayrault en quelques jours... Tandis, qu'à l'inverse, la répétition presque rituelle de grèves de fonctionnaires ces dernières années (voire décennies), n'ont abouti qu'à desservir la cause de ceux-ci et accroître leur impopularité parmi les contribuables-électeurs.

    Or, si le droit de grève n'est pas remis en cause en France, du moins pas explicitement, Le Figaro économie du samedi 13-dimanche 14 janvier 2018 nous apprend que le gouvernement grec s'apprête à franchir le pas, ce qui peut paraître surprenant pour des ministres qui se réclamaient (ou étaient présentés par les médias européens), il y a peu encore (du moins avant juillet 2015), de la « gauche radicale » et qui sont soutenus par... L'Humanité ! Ainsi, « la Vouli, le Parlement, s'apprête à adopter une réforme du droit de grève, imposée explicitement par les bailleurs de fonds du pays. » Mais qui sont ces bailleurs de fonds de la Grèce, si ce ne sont les États de l'Union européenne et leurs institutions financières et bancaires ? Les mêmes qui, depuis plusieurs années, ont épuisé les Grecs de leurs oukases et de ce libéralisme qui oublie les hommes pour ne penser qu'en termes d'économies et de compétitivité... Ceux qui ont pris en otage un pays entier au nom de dettes que, jamais, les générations grecques contemporaines ne pourront rembourser malgré tous leurs efforts et sacrifices. Des bailleurs qui exigent cette réforme avant d'accepter le versement de quelques milliards à la Grèce, non pour les Grecs eux-mêmes, mais pour leurs créanciers... Ah, que n'y a-t-il eu un « Solon » pour appliquer une nouvelle Seisachtheia (littéralement la remise du fardeau, c'est-à-dire l'abolition des dettes) et permettre la remise à flot du pays sur de nouvelles bases, moins « consommatoristes » et plus solidaires ! Le courage a manqué à M. Tsipras, devenu désormais, selon ses adversaires, le « valet des créanciers » et le « commis de Bruxelles », celui qui, désormais, doit faire « le sale boulot », sans que l'histoire lui en soit, demain, redevable : il est Créon alors qu'il aurait pu être Antigone, et il est le meilleur argument des libéraux et des européistes qui reprennent en chœur la sinistre formule de Margaret Thatcher : « There is no alternative » (Il n'y a pas d'alternative, sous entendu : à la politique libérale et à ses conséquences sociales...).

    « Désormais, une grève, pour pouvoir se tenir, devra être votée par 50 % de personnes membres d'un syndicat et à jour de leurs cotisations, contre 20 % actuellement. « C'est une atteinte à la liberté d'expression, à un droit acquis pour lequel nos parents se sont battus », protestent les manifestants en colère. (…) « C'est un droit inaliénable, c'est la seule arme de l'employé face à l'injustice », avance Théodore Fortsakis, député conservateur de Nouvelle Démocratie. » Il est bien certain que si de telles conditions étaient édictées en France, il n'y aurait plus aucune grève qui puisse être considérée comme légale, ni aucune grève possible, tout simplement... C'est sans doute le rêve de certains libéraux qui regrettent, sans le savoir, la loi révolutionnaire du député rennais (hélas !) Isaac Le Chapelier, loi de juin 1791 qui, au nom de « la Liberté du travail », interdisait toute association ouvrière et toute grève, criminalisées l'une et l'autre par principe : triomphe des « capitalistes » (le terme existait-il à l'époque ?) contre lequel les royalistes sociaux du XIXe siècle ne cessèrent de combattre, souvent et longtemps en vain. 

    Ce qui peut paraître surprenant aussi dans cette affaire, c'est le lourd silence des sociaux-démocrates européens qui, ainsi, semblent approuver cette limitation du droit de grève. Mais, est-ce si étonnant, en définitive ? Ce sont souvent les progressistes, ou déclarés tels, qui ont détruit les traditions et les protections corporatives et ouvrières, au nom même, disaient-ils, de « l'intérêt bien compris » des classes populaires.

    Bien sûr, les grèves sont parfois, en Grèce comme ailleurs, un moyen pour les partis d'agitation de faire parler d'eux, au risque de desservir l'économie du pays et d'affaiblir ses forces vives, et il ne s'agit pas, encore une fois, de vanter les mérites de la grève, ce dont je serai bien incapable et qui ne me semble pas forcément souhaitable comme je l'ai dit plus haut, sauf en des cas de nécessité sociale et de dénonciation d'une injustice flagrante dont la définition et la délimitation peuvent varier selon les circonstances. Mais ôter aux salariés la possibilité de cesser temporairement et librement le travail, ce moyen de faire entendre leur désarroi ou leur colère, ne me semble ni juste ni souhaitable, que cela soit en Grèce ou ailleurs.

    Jean-Philippe CHAUVIN

    https://nouvelle-chouannerie.com/

  • JEUDI 18 JANVIER, L'ÉMISSION "SYNTHÈSE" SUR RADIO LIBERTÉS CONSACRÉE À L'ARTISANAT

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  • S’adapter ou périr : l’alternative du travailleur français actuel

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    Bernard Plouvier

    Les innombrables blogs du Net et les rares journaux-papiers qui réussissent encore à paraître se font l’écho des cris et de la fureur de salariés menacés de licenciements et de fonctionnaires qui réclament davantage de considération et une meilleure rétribution.

    Et ceci est plutôt étonnant dans la conjoncture, inchangée depuis les années 1980 : celle d’un marché de l’emploi peu vivace, sauf en secteurs industriels de pointe et dans les services très demandés par le public.

    On a l’impression que les travailleurs français – du moins, ceux qui s’expriment et qui ne sont pas forcément les plus laborieux – en sont demeurés aux slogans des années 1970-80, ceux où l’on glorifiait les « droits » et les « avantages acquis », ceux où l’on beuglait la nécessité d’investir les fonds publics dans les entreprises menacées de banqueroute.  

    Or, le monde a bien changé. L’Occident est envahi de produits fabriqués hors d’Europe : même les vins du Chili, de Californie ou d’Afrique du Sud se sont introduits en force dans un marché classiquement dominé par l’Europe occidentale et danubienne. La Chine et l’Inde, la Corée du Sud et la péninsule malaise nous inondent de produits, certes souvent de médiocre qualité et peu durables, mais de très bas coût de fabrication, ce qui laisse un beau bénéfice aux intermédiaires de tous poils.

    Le travail à médiocre valeur intellectuelle ajoutée, à médiocre savoir-faire s’est délocalisé, de façon irréversible dans le contexte globalo-mondialiste actuel. Il faut s’y résoudre et abandonner les vieilleries ressassées par des permanents syndicaux affolés par la perte prévisible de leurs sinécures. Il est urgent de penser autrement.

    Le travail restera toujours la noblesse du chef de famille, lui permettant de nourrir les siens. Le travail restera toujours la meilleure façon de s’épanouir pour l’être de talent, ou de servir la collectivité pour l’idéaliste. Encore faut-il s’adapter au milieu ambiant, tout en exigeant de l’État qu’il remplisse son rôle véritable.

    S’adapter, cela signifie comprendre que le travail n’est plus un droit sans contrepartie de devoirs et qu’il est devenu impératif d’abandonner les stupidités démagogiques d’un autre âge. Il faut être un zombie déconnecté de son époque pour croire encore à la semaine de travail de 35 heures.

    Pour redevenir compétitif, le travailleur français doit travailler plus et surtout mieux que les concurrents extra-européens. Pour cela, il faut se perfectionner régulièrement, apporter son enthousiasme, ne rechigner ni sur la qualité ni sur la quantité de travail utile.

    Il est évident qu’il faut impérativement former la jeunesse aux plans technique et moral. Les petits princes et les jolies princesses d’aujourd’hui seront les raté(e)s de demain, les chômeurs ou les clochards, si on ne leur apprend la nécessité absolue de travailler beaucoup en classe, puis d’apprendre un métier productif, utile à la collectivité.

    L’État n’est pas une pompe à fric destinée à renflouer les entreprises au bord de la faillite, parce que la faible productivité s’est associée à une mauvaise gestion, le tout favorisé par la démagogie syndicalo-politique.

    En revanche, les patrons temporaires de l’État, nos brillants élus du peuple, ont de nombreux devoirs :

    • celui de s’occuper activement de réindustrialiser intelligemment le pays,
    • celui de chasser les enseignants incompétents et politisés, de promouvoir un enseignement secondaire adapté au monde actuel (sciences et techniques, langues modernes), un enseignement technique de grande qualité intégrant des stages réellement formateurs au programme théorique,
    • celui de renvoyer massivement vers leurs continents d’origine les extra-européens,
    • celui d’interdire les exportations de capitaux à visée spéculative,
    • celui de déconnecter l’économie française des vautours mondialo-globalistes, et de l’intégrer aux économies des grands pays d’Europe.

    Notre continent, étendu de l’Atlantique au Pacifique, de l’Islande à Vladivostok, est assez riche en humains de grande qualité et en ressources matérielles pour que l’économie française y trouve ses débouchés et ses zones de coopération... ce qui rendra au travailleur français, sinon le mythique « bonheur », du moins la possibilité de s’épanouir et la certitude que ses enfants auront, eux aussi, du travail.      

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  • Loi Travail : une plaisanterie macronesque

    Marine Le Pen, comme Mélenchon et Martine Aubry, trouvent scandaleuse la nouvelle loi par ordonnances du gouvernement de simplification du Code du Travail pour essayer  –un petit peu – d’inverser la courbe du chômage. On parle de « casse » ou de « régression » sociale, de « salariés jetables » (Marine Le Pen) selon un raisonnement paléo–marxiste infantile qu’on ne trouve que dans cette « France qui tombe » selon le titre d’un livre de Nicolas Baverez.  

    En réalité cette loi Travail est timide et insuffisante pour résorber le chômage endémique français – malgré une ”com” prétentieuse et vantarde. Elle ne résoudra que peu de choses.

    Vive la réformette !

     Le projet des Républicains et de Fillon, avant leur déculottée à la présidentielle, était nettement plus ambitieux que les ordonnances macroniennes. Il prévoyait la primauté de l’accord d’entreprise sur l’accord de branche et la suppression des seuils sociaux, qui dissuadent les TPE et les PME d’embaucher. Or, la Loi Travail du gouvernement est d’une très grande frilosité dans ce domaine, reprenant les premières propositions de la loi El Khomri  – quand Hollande était encore président et Macron son ministre – retirées dans la panique après quelques manifs violentes. 

    Les ordonnances Pénicaud, en faisant la part trop belle aux accords de branche (on a cédé, une fois de plus, devant les syndicats) et en vidant de leur substance les accords d’entreprises, contrairement aux promesses d’Emmanuel Macron, n’auront pratiquement pas d’effets sur l’emploi. L’économiste Pierre Cahuc, professeur à Polytechnique, estime que la Loi travail « verrouille le dialogue social au niveau de la branche » et ne l’ouvre pas dans l’entreprise (in revue Challenges), rigidité qui dissuadera encore et encore les chefs d’entreprises (ETI, PME et TPE notamment) d’embaucher.

    Certes, cette loi Travail supprime un certain nombre de contraintes pour les entreprises mais, à cause des pressions syndicales, elle renforce le rôle des branches au détriment des PME, ce qui conforte le corporatisme. Cette loi détruit souvent de la main gauche les avantages qu’elle concède de la main droite. Elle n’entre pas dans le cadre d’une réforme, franche et massive, comme le pays en aurait besoin d’urgence, mais d’un simulacre de réforme, une réformette. Spécialité des gouvernements français depuis plus de 30 ans.

    D’ailleurs, comme ses prédécesseurs, forts en gueule mais mous du genou, Macron, ce Jupiter de bande dessinée, a cédé à la première menace de blocage des routiers, les exonérant des faibles dispositions de la loi et confortant leurs privilèges. 

    Pas un remède, un placebo

    La direction de l’entreprise n’a pas la possibilité de consulter en direct les salariés, même  avec majorité des deux tiers. Ce ne sera possible que dans les entreprises jusqu’à 20 salariés … à condition qu’il n’y ait pas de délégué du personnel. Entre 20 et 50 salariés, la direction devra négocier avec un salarié mandaté. Et contrairement au programme de Macron qui prévoyait le référendum dans toutes les entreprises, dans les grandes, il est totalement exclu. Encore une promesse en l’air. Le monopole –antidémocratique – des corporations syndicales minoritaires est maintenu. La loi Travail ne touche donc pas aux rigidités qui ligotent les entreprises et sont une des causes du chômage de masse comme des délocalisations et de la frilosité des investisseurs étrangers en France.     

    Comme le fait remarquer  Agnès Verdier – Molinié, directrice de la Fondation Ifrap : « En matière de seuils sociaux, on peut regretter que les ordonnances renforcent encore le caractère repoussoir du seuil de 50 salariés. Ce dernier est déjà une cause de l’absence de développement des PME. Or, en lieu et place de la réforme des seuils sociaux, le gouvernement engage la fusion des instances représentatives (trois) dans un comité social et économique (CSE) » Bien que positive et de bon sens, cette mesure est pourtant insignifiante. Toujours des accouchements de souris. Des médicaments bidons.

    Seules les entreprises de moins de 50 salariés pourront, en l’absence de délégué syndical, négocier des accords avec un élu du personnel qui ne soit pas mandaté des syndicats. Seules celles de moins de 20 salariés pourront facilement recourir au référendum. Ainsi les seuils de 20 et 50 salariés, qui découragent les embauches même quand la situation économique s’améliore, sont maintenus. Les syndicats, corporations non–démocratiques qui veulent maintenir leur monopole et leur fromage, ont fait reculer le gouvernement qui avait pourtant promis la levée des seuils.  

    L’embauche toujours découragée

    Rien n’est prévu dans cette loi Travail pour modifier les règles drastiques et paralysantes limitant l’embauche en CDD : dans le privé le CDD ne peut être utilisé pour un emploi lié à l’activité normale de l’entreprise, il ne peut être renouvelé que 2 fois, pour une durée maximale de 2 ans et sous certaines conditions contraignantes. Ce, selon une vision infantile du fonctionnement des entreprises, afin de pousser les méchants patrons à embaucher en CDI. Résultat : ils préfèrent ne pas embaucher du tout puisque les contraintes du CDI sont trop fortes.

    En France, pays de la « préférence pour le chômage » (Denis Olivennes), être au chômage est implicitement une meilleure solution que travailler en CDD.  Les Italiens ont eu le courage et l’intelligence de modifier leur Code du travail – qui ressemblait au nôtre –pour permettre aux entreprises d’embaucher en CDD sans avoir  à  motiver cette décision auprès de l’administration.

    Parasitisme et assistanat préservés

    La nouvelle loi ne touche pas à la catastrophique et injuste ”garantie jeune ” : ce dispositif, entré en vigueur le 1erjanvier dernier, que Macron n’a pas osé abolir, permet à des jeunes qui n’ont jamais travaillé, jamais cotisé, d’encaisser 545 euros par mois, soit 75% de ce que touchent comme retraite de petits agriculteurs qui ont travaillé toute leur vie depuis l’âge de 13 ans. En France, 2 millions ( !) de ”décrocheurs” de 18 à 25 ans qui n’étudient pas, ne travaillent pas et ne sont pas en formation bénéficient, sans rien faire, de ce chèque payé par un État surendetté. C’est pour eux que cette assistance est destinée. Inutile de préciser qu’une majorité conséquente est d’origine immigrée…C’est un boulet pour la nation, au coût exorbitant, qui nous mènera au désastre.

    On n’a pas non plus osé abolir la durée du travail à 35 h., contrainte catastrophique et unique au monde. Ni touché au smic, le salaire minimum trop élevé, qui exclut de l’emploi les jeunes non qualifiés. Ni supprimé cette disposition idéologique d’une stupidité sans non qui interdit l’emploi partiel en dessous d’un certain seuil horaire, facteur, là encore de non–embauche et de chômage.

    Les déclarations musclées et lucides de Macron contre le parasitisme et l’assistanat  social qui minent la France étaient des paroles en l’air. Comme ses prédécesseurs – et comme c’eût été probablement le cas si Fillon avait été élu – il est incapable de passer des paroles aux actes.    

    Et la Suisse dans tout ça ?

    Le secrétariat suisse à l’Économie note, sur sa fiche ”France” : « la rigidité du marché du travail est relevée par la plupart des investisseurs comme le principal obstacle des investissements étrangers en France. »

    En Suisse, la loi sur le travail comporte 74 articles regroupés sur 32 pages, complétés par des ordonnances sur la sécurité et les normes, représentant 130 pages. À comparer à l’ubuesque usine à gaz du code du Travail français avec ses 3.448 pages. La Suisse a le code du Travail le plus simple, le plus clair et le plus mince de tous les pays développés, le taux de chômage le plus bas, le niveau de vie le plus élevé, le nombre de pauvres le plus faible. La France à le Code du travail le plus massif de tous les pays développés, le taux de chômage parmi les trois plus forts – chômage de masse –, un niveau de vie général en baisse depuis dix ans, plus de 20% inférieur à celui de la Suisse, et le nombre de pauvres (9 millions) et de sans abris le plus élevé. Cherchez l’erreur.

    Le fait que Jean–Claude Mailly, le dirigeant de FO, trouve de grandes vertus à la loi présentée  par Muriel Pénicaud – avec qui il a longuement négocié – est le signe de la vacuité de cette loi Travail qui ne marque nullement une révolution libérale, anti – technocratique et anti–fiscaliste, seule susceptible de relancer l’emploi marchand, mais une imposture de plus.  Les économistes et dirigeants suisses ont certainement dû remarquer que la France qui représente 1% à peine de la population mondiale, versait  15% des toutes les prestations sociales de tous les pays du monde. Qui les paye ? Les classes moyennes et le secteur économique privé. 

    Chômage de masse et pénurie de main d’œuvre employable

    Le paradoxe français, c’est que (droite et gauche confondues puisque tout le monde est imprégné de vulgate marxiste) la redistribution sociale est préférée au travail ; mais, cercle vicieux, cette redistribution ne s’appuyant pas sur le travail, du fait du chômage de masse, elle se nourrit de l’emprunt et de la dette, chaque année plus abyssaux.

    La cause principale du chômage de masse en France – cas unique dans l’OCDE – est due, non pas seulement au Code du travail ubuesque et répressif qui dissuade d’embaucher, mais aussi aux charges sociales et fiscales massives (les plus fortes du monde) sur les entreprises, à la rémunération longue, généreuse et sans surveillance des chômeurs qui les dissuade de chercher sérieusement un emploi. Le chômage est dû aussi à la dégradation de l’enseignement primaire et secondaire terminé par un baccalauréat pour tous dévalorisé ; ce qui, conjugué à l’insuffisance de la formation professionnelle et à l’échec massif des étudiants en faculté, produit des bataillons de jeunes non–qualifiés, inemployables par les entreprises. Ils sont condamnés au non–emploi ou aux ”emplois aidés” artificiels et peu durables.  Et les entreprises françaises sont confrontées à une pénurie dramatique de jeunes qualifiés et compétents et ce, dans tous les métiers. Fait aggravé par l’expatriation d’une forte proportion de jeunes élites.  Remplacés par des ”migrants” inutilisables sur un marché du travail sophistiqué.

    L’imposture macronienne

    Macron, homme d’image, superficiel, sans socle, n’a rien de nouveau et ressemble à ses prédécesseurs : céder à l’idéologie de gauche redistributive et pseudo – sociale, à la moindre averse. Parce que, après la publication des ordonnances de la timide Loi Travail et des propos sur les assistés et autres « fainéants », il a été traité par les saintes Voix de Gauche d’ « homme de droite », parce qu’après le non moins timide budget 2018 qui réduit l’ISF, baisse (à peine) charges et impôts – sauf pour les classes moyennes aisées –  Sa Majesté Le Monde l’a qualifié de« président des riches ». M. Macron et ses troupes de LREM, effrayés, ont fait machine arrière toute : on rétablit l’ISF sur les abominables ”produits de luxe ostentatoires”, gros voiliers, belles voitures, etc. et surtout, bêtise et scandale, on envisage de réduire ou de supprimer les allocations familiales pour les classes moyennes aisées, au nom d’une conception dévoyée de la justice sociale. L’universalité et l’égalité des allocations familiales quel que soit le revenu étaient une spécificité française qui nous épargnait le plongeon démographique de nos voisins. Pour obéir à la gauche, Macron – qui n’a pas d’enfants et n’en aura jamais – et sa majorité s’apprêtent à parachever l’œuvre commencée sous Hollande de destruction de la politique familiale française. Ces classes moyennes ”riches” sont la colonne vertébrale du pays. Leur supprimer les prestations familiales, c’est les décourager, les inciter à ne plus faire d’enfants et à partir. Catastrophique pour la natalité autochtone. En revanche, cela permettra d’augmenter les allocations pour des catégories – d’origine immigrée– déjà en surnatalité et abreuvées d’aides en tout genre. 

    La réforme de l’assurance chômage et de la formation professionnelle prévues par Macron vont dans le même sens : faire plaisir à la gauche.  Ce seront des coquilles vides. De ces calculs politiciens, il ne sort rien, que du caramel mou contre le chômage de masse, l’assistanat inefficace, le collectivisme appauvrissant et l’endettement croissant. 

    https://www.gfaye.com/loi-travail-une-plaisanterie-macronesque/

  • Politique / Légère baisse du chômage et polémique - Journal du Jeudi 28 Décembre 2017

  • La France a-t-elle définitivement perdu le contrôle de son industrie ?

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    Alstom, un cas exemplaire de la guerre industrielle. AFP 

    ANALYSE - Le gouvernement a annoncé vouloir céder pour dix milliards d'euros de participations de l'Etat, y compris dans des entreprises stratégiques. Ludovic Greiling analyse les facteurs de la désindustrialisation de la France [Figarovox, 14.12]. Les lecteurs de Lafautearousseau connaissent bien Ludovic Greiling dont nous avons publié différents articles en tant que collaborateur de Politique Magazine ainsi qu'un entretien donné sur TV Libertés.   LFAR  

    « Mauvaise gestion », « charges trop élevées », « concurrence internationale »… Il est commun d'invoquer ces facteurs pour expliquer la désindustrialisation brutale que le pays a connue ces quarante dernières années. En revanche, la guerre industrielle féroce à laquelle se livrent les puissances pour contrôler le capital des entreprises concurrentes n'est jamais évoquée. Cette guerre explique pourtant les difficultés de nos compagnies de pointe et la perte progressive de savoirs-faire pratiqués sur le territoire français. 

    Le gouvernement l'a annoncé : il veut céder pour dix milliards d'euros de participations de l'Etat, y compris dans des entreprises stratégiques. Par exemple, des discussions sont en cours pour fusionner certaines activités entre l'italien Fincantieri - en voie de privatisation - et le bijou qu'est la Direction des constructions navales (renommé Naval group) - qui vient de remporter un contrat géant en Australie pour la construction de sous-marins. La conséquence à long terme de ce genre d'opérations ? Rien de moins qu'une perte de contrôle de l'entité, suivi du transfert de brevets, de bureaux d'étude et de chaînes de montage.

    Alstom est un cas exemplaire de la guerre industrielle. Le site historique de fabrication des trains et des équipements énergétiques du groupe, à Belfort, pourrait fermer dans les prochaines années. Ces chaines de production employaient 8500 salariés au pic des années 70, contre 500 personnes aujourd'hui. « On perd tout ici, petit à petit, la recherche d'Alstom s'est envolée depuis longtemps, la technique s'en va par petits bouts…» expliquait un habitant dans la presse nationale lors de manifestations tenues l'an dernier.

    Un événement anodin dans un « monde globalisé » ? Non. Car Alstom n'est pas n'importe qui. Ses turbines thermiques équipent la moitié des centrales nucléaires de la planète et un quart des barrages hydroélectriques. La compagnie est également capable de fournir l'ensemble des équipements électriques d'une usine à charbon, ou de fabriquer les trains les plus rapides au monde. Un avantage stratégique majeur qui a aiguisé des appétits.

    Attaques au capital, changement des conseils d'administration

    Fusions, scissions, ventes d'actifs : à partir de la privatisation progressive entreprise il y a vingt-cinq ans, Alstom a souffert des mouvements incessants des fonds étrangers à son capital. Par la suite, le groupe a été visé par la Commission européenne : en contrepartie d'une aide de l'Etat français en 2003, Bruxelles imposait la cession de deux de ses fleurons au bénéfice de la concurrence, les activités de turbines industrielles (à l'allemand Siemens) et la filiale spécialisée dans la conversion d'électricité (à la banque britannique Barclays, qui la vendra ensuite à l'américain General Electric). Entre 2002 et 2005, le chiffre d'affaires d'Alstom a été divisé par deux.

    Dix ans plus tard, c'est un conseil d'administration remanié par le PDG Patrick Kron et désormais dominé par des intérêts anglo-saxons qui achevait l'ancien joyau de la période gaulliste. En 2014, il annonçait contre toute attente la vente des actifs et des brevets de la très stratégique division énergie d'Alstom. Le bénéficiaire ? Le concurrent américain General Electric, encore une fois. Deux mois après la reprise des activités françaises, le nouveau propriétaire annonçait la suppression de 800 emplois sur le territoire national et des rumeurs faisaient état du possible rapatriement des bureaux d'étude aux Etats-Unis.

    En ce mois d'octobre 2017, c'est la vente de la branche transports à Siemens qui est annoncée. Le démantèlement par les concurrents est presque achevé. Il aura pris vingt ans.

    Des technologies maitrisées par peu d'acteurs dans le monde

    On l'oublie trop souvent : les technologies qui permettent aujourd'hui de produire de l'électricité, d'utiliser des transports modernes ou encore de fabriquer des avions, sont maitrisées par un nombre très faible d'acteurs. La Chine et la Russie ont dû attendre la fin d'année 2016 pour annoncer le lancement prochain d'un avion civil longue ligne performant. D'ici à sa mise en exploitation, ces deux puissances seront dépendantes du bon vouloir d'Airbus et de Boeing pour réaliser l'espace eurasiatique de leurs rêves…

    La France a jadis su développer d'extraordinaires capacités techniques. Elles ont en partie donné au pays son indépendance diplomatique, économique et militaire. Elles lui ont ouvert la possibilité de discuter et d'échanger avec les pays de son choix, malgré le poids des empires soviétique et américain.

    Mais ces capacités ont aussi aiguisé les appétits des concurrents. Ces derniers ont profité d'un long passage à vide politique, et du dogme assez récent de la liberté totale de circulation des capitaux.

    Les fonds étrangers contrôlent aujourd'hui 50% du capital du CAC 40, selon la Banque de France, contre 25% il y a vingt ans. Ces derniers, le plus souvent américains (et non chinois), placent leurs hommes dans les conseils d'administration et les directions. Dans un contexte de vide politique, comment résister face à un fonds comme Blackrock, dont les encours sous gestion sont deux fois supérieurs à la capitalisation totale des quarante plus grandes valeurs françaises ?

    Alstom n'est pas un cas isolé. C'est par une attaque soudaine au capital, alliée à une intense opération de propagande et au soutien du premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker (futur président de la Commission européenne), que le sidérurgiste haut de gamme Arcelor a été avalé par un acteur indien inconnu en 2006. Le nouveau groupe, lourdement endetté auprès des banques américaines suite à l'OPA, a, depuis, fermé ou cédé une partie des ses meilleures usines européennes.

    C'est grâce à leur participation dans Airbus (ex EADS) que les Allemands ont rapatrié sur leur territoire la filiale militaire de la compagnie européenne. Pourtant, ces activités sont issues en majorité de l'entreprise française Matra-Aérospatiale et du savoir-faire de la Direction générale pour l'armement.

    Transfert des brevets et des usines

    C'est en entrant au capital de Safran que les fonds germano-américains y ont placé à sa tête leur propre représentant, tandis que la direction générale est désormais pénétrée par des représentants de l'Otan. Là encore, les principales mouvances au pouvoir en France ont favorisé la braderie du spécialiste de la défense et des moteurs d'avion : Safran est issu d'une fusion forcée par Nicolas Sarkozy entre la compagnie publique Snecma et la Sagem, et l'Etat a ensuite cédé, sous François Hollande, une grande partie du capital qu'il détenait encore. L'entreprise devrait faire partie des ventes de participations voulues par Emmanuel Macron.

    La liste est longue. Péchiney, Peugeot, Schneider Electric, Véolia ou Alcatel ont subi à des degrés divers la guerre industrielle par des prises d'intérêts dans leur capital. Et le phénomène touche aujourd'hui le secteur énergétique.

    A quelques millions d'euros près, l'ex ministre Michel Sapin avait discrètement fait passer l'Etat français sous le seuil qui lui assurait une minorité de blocage dans GDF Suez, le plus gros distributeur de gaz en Europe de l'Ouest. Et le gouvernement Philippe vient d'annoncer la cession supplémentaire de 4% du capital dans une procédure accélérée. EDF risque quant à lui une « faillite », selon les syndicats du groupe, qui dénoncent « les mauvais choix industriels et économiques mis en œuvre de façon zélée par le gouvernement sous le regard de l'Europe ». Spécialiste mondial incontesté de l'électricité nucléaire, un secteur maitrisé par de très rares acteurs dans le monde, EDF devrait prochainement ouvrir son capital aux fonds étrangers. Sous la pression de l'ancien banquier d'affaires Emmanuel Macron, l'ancien gouvernement avait en effet obligé la compagnie publique à accomplir un projet d'investissement de plus de 20 milliards de livres en Angleterre, un montant supérieur aux fonds propres du groupe… Pour préparer le terrain, il avait brutalement changé les statuts légaux d'EDF il y a deux ans et remanié le conseil d'administration. Cherche-t-il à lever des fonds facilement en vendant le capital d'EDF ? Pas sûr, car la compagnie publique rapporte à l'Etat deux milliards d'euros par an en dividendes. Dès lors, pourquoi céder EDF  ?

    Difficile, quand l'on parle de guerre industrielle, de ne pas évoquer le cas révélateur de Gemalto. Véritable « protecteur numérique des identités » (passeports biométriques, transactions bancaires, télécommunications 4G et 5G), l'entreprise cotée au CAC 40 capterait entre 60% et 80% du marché mondial de la carte à puces.

    Problème : le groupe issu du français Gemplus n'a plus grand-chose de tricolore. En 1999, le fonds américain Texas Pacific Group (TPG) - d'apparence anodine - tentait une première approche. Refoulé deux fois par le directeur général de Gemplus, il décidait alors de mener des négociations discrètes avec l'actionnaire minoritaire Marc Lassus, lequel accepta qu'il prenne 26% du capital. En contrepartie de l'investissement, TPG obtenait de déplacer le siège social au Luxembourg et de nommer la moitié du conseil d'administration. Dès 2001, les fondateurs de Gemplus comprenaient que la volonté des Américains était de transférer aux Etats-Unis les précieux brevets déposés dans la sécurité numérique. Une guerre d'actionnaires s'ensuivit, qui se termina par l'éviction des dirigeants historiques de Gemplus du conseil d'administration! En 2002, TPG plaçait à la tête du groupe français Alex Mandl, un haut responsable du géant américain des télécommunications AT&T. L'homme était également administrateur de In-Q-Tel, le fond de capital-risque crée par la CIA dix ans plus tôt pour capter les technologies les plus avancées… Il est encore aujourd'hui à la tête de l'entreprise.

    La guerre industrielle est-elle perdue ? Non. Toutes les chaînes de production contenant du savoir-faire à haute valeur ajoutée n'ont pas été fermées, et le pays possède des écoles industrielles de pointe. « Les ingénieurs américains ne nous impressionnent pas du tout. Car nous avons en France les meilleurs ingénieurs du monde. Cela fait partie de notre culture », confiait récemment un cadre d'un important industriel de l'armement. Tout peut être construit en temps et en heure pour qui souhaite ne pas se placer dans la dépendance de l'ailleurs.   

    Ludovic Greiling est journaliste. Ancien collaborateur du Revenu français, spécialisé dans l'économie et les grandes entreprises, il travaille aujourd'hui pour différents journaux français et internationaux. Il est l'auteur de Monnaie et pouvoir (éd. Apopsix, 2015).

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • POUR UNE PROTECTION DOUANIÈRE ÉLEVÉE FACE À LA PIEUVRE CHINOISE ET AUX PAYS ÉMERGENTS

    3779246760.jpgMarc Rousset

    Renault, après le site de Pitești en Roumanie, a construit l’usine géante de Melloussa avec une capacité de production de 340.000 véhicules par an dans la zone franche du port marocain de Tanger. Pourquoi ? Pour bénéficier des exemptions fiscales, de la main-d’œuvre à 4,5 euros de l’heure, contre 30 euros en France, de droits de douane pratiquement inexistants en Europe, à deux jours de bateau des côtes françaises. Un investissement justifié seulement pour le marché marocain et africain, mais une catastrophe pour l’emploi en France et en Europe !

    Comme la soupe est bonne, rebelote avec le groupe chinois BYD qui vient de signer, le 9 décembre 2017, en présence du roi Mohammed VI, un accord pour la construction de quatre usines de voitures, batteries, bus, camions, trains électriques. Le président de BYD a pu déclarer : « Nous souhaitons bénéficier de la situation géographique du Maroc, en tant que porte d’entrée pour l’Europe et le marché africain. » À la catastrophe Renault pour l’emploi s’ajoutera, à terme, un tsunami chinois et maghrébin, tout comme le Mexique pour les États-Unis. Ces stratégies de zones franches aux portes de l’Europe ne fonctionnent que parce que l’Europe est incapable de se défendre avec des droits de douane suffisamment élevés.

    L’Europe naïve, pas défendue, perdra à terme tous ses emplois industriels face au coût de la main-d’œuvre des pays émergents et face à la stratégie de la pieuvre chinoise qui étend ses tentacules de par le monde. Trump a 100 % raison et il suffit d’écouter l’accent de tous nos interlocuteurs des opérateurs télécoms qui sont déjà tous installés en Tunisie ou au Maroc.

    Le grand avantage de la Chine, c’est que ses décisions politiques et économiques sont centralisées et dirigées par le pouvoir politique avec l’aide de l’État, des banques et des entreprises publiques ou privées. Les Européens font penser à de jeunes étourneaux imprévoyants, mal organisés, mal dirigés si ce n’est par le profit à court terme de l’entreprise, qui vont se faire dévorer dans la « volière Europe » !

    Au cours des dix prochaine années, la Chine dépensera entre 1.000 et 2.000 milliards de dollars pour mettre en place les infrastructures conquérantes « de la nouvelle route de la soie ». Ce seront de nouveaux tracés ferroviaires, routiers, de nouveaux gazoducs ou oléoducs dans de nombreux pays (Asie centrale, Pakistan, Iran, Turkménistan…), de nouvelles infrastructures militaires (Djibouti) ou portuaires comme l’achat du port du Pirée, en Grèce. Tout est bon pour que l’araignée géante chinoise tisse sa toile depuis Pékin, afin de pouvoir mieux croquer les moucherons européens et africains.
     
    La seule façon, pour les Européens, de survivre économiquement est de constituer, avec des barrières douanières infranchissables, un bloc économique auto-centré à l’ouest de l’Europe qui, par définition, comme l’a suggéré Maurice Allais, fabriquerait tous les biens économiques de tous les secteurs, sans exception autre que climatique ou naturelle (cacao, minerais inexistants en Europe). Afin d’être encore plus indépendant, ce bloc ouest-européen devrait se rapprocher de la Russie, riche en ressources naturelles.

    C’est donc une question de survie pour l’Europe que d’abolir le libre-échange mondialiste suicidaire, ce que Macron n’a pas encore compris ! Les patrons du CAC 40, le MEDEF et les élites politiques au pouvoir diront non, mais la révolution et les populations à 40 % au chômage les obligeront d’en venir à cette mesure extrême. Le seul danger serait que chaque nation européenne, en voulant se sauver par elle-même, avec des débouchés insuffisants et des coûts de production trop élevés, empêche l’apparition de productions européennes à des coûts acceptables ou de secteurs technologiques nécessitant au moins 200 millions d’hommes (spatial, défense, etc.).

    La constitution de blocs économiques auto-centrés dans le monde entraînerait, de plus, une diminution drastique du transport maritime par conteneurs et, donc, de la pollution de la planète.

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  • TANDIS QUE MACRON RÊVE, L’INDUSTRIE FRANÇAISE CONTINUE DE « CREVER » !

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    Macron, ce technocrate rêveur de l’ENA, nous parle de l’Europe qui protège d’une façon abstraite avec des mots enchanteurs, mais la triste réalité, c’est que l’industrie européenne continue de « crever » sous les coups du libre-échange mondialiste.

    ArcelorMittal et les sidérurgistes européens sont montés tout dernièrement au créneau pour lutter contre le dumping chinois et ont obtenu, dans le cadre de l’Union européenne, des protections tarifaires ainsi qu’une réduction des surcapacités chinoises de production. Mais le festival continue dans d’autres secteurs industriels.

    Dans l’aluminium, la Chine connaît des surcapacités de production qu’elle subventionne, grâce à son emprise étatique, en vendant l’énergie chinoise à des prix ridicules, ce secteur étant un très gros consommateur d’électricité, ce qui est déterminant pour le prix de revient. Alors que les droits de douane américains sont très élevés et susceptibles encore d’augmenter, les droits de douane européens ne sont que de 7,5 %.

    50 % des bobines et profilés en aluminium sont aujourd’hui importés et le nombre de sociétés productrices en Europe est passé de 40, en 1990, à 15, en 2017. Ce secteur industriel va donc avoir à se battre tout comme celui de l’acier européen.

    Le secteur européen du silicium, qui sert à fabriquer les batteries de voiture électrique, doit faire face lui aussi à la surcapacité chinoise et au dumping chinois. Alors que la Chine produit 4,6 millions de tonnes par an, la consommation mondiale n’est que de 2,7 millions. Tandis que les États-Unis ont un droit de douane de 139 % et que le Canada l’a même porté à 235 %, les braves Européens en sont toujours à 16,8 % !

    Les règles de l’OMC et de Bruxelles pour contrôler et calculer le dumping chinois sont mises à mal en Chine, tant les intérêts de l’État, du parti et des entreprises privées chinoises sont étroits et interpénétrés. Là encore, tout comme pour le droit-de-l’hommisme en matière d’immigration, la naïveté technocratique européenne n’a pas de bornes.

    Et le bouquet, c’est que l’Union européenne vient de changer ses méthodes d’analyse du dumping, ce qui aura pour effet de diminuer encore davantage la protection douanière de « l’Europe qui protège » de monsieur Macron. Il suffirait donc que les prix baissent encore très légèrement pour que tous les emplois industriels dans le secteur du silicium en Allemagne, France (1.000 emplois) et Espagne soient perdus définitivement, avec en plus la perte définitive de technologie.

    Et, en même temps, l’Union européenne, dont c’est la seule raison d’exister semble-t-il, continue à passer des accords libre-échangistes avec le Canada et la Corée du Sud pour achever le patient industriel européen. La seule lueur d’espoir vient, paradoxalement, de Trump qui fait tout pour mettre à mort la machine infernale libre-échangiste de l’OMC à Genève. Trump, par exemple, se refuse à nommer des juges pour les organes d’appel des différends entre pays, afin de paralyser l’OMC.

    Pour nous sortir d’affaire avec un taux de chômage minimum réel en France de 20 %, Macron ne pense qu’en termes de jeunes pousses, alors qu’il faut penser bien évidemment aux emplois à venir des jeunes pousses, mais d’abord et aussi à préserver les emplois industriels ainsi que les technologies existantes.

    Il est peu probable que les emplois futuristes à venir des sciences de la vie et des technologies nouvelles comblent les trous béants de nos emplois industriels, de la disparition complète d’industries telles que l’industrie du textile. Le marché de dupes de la pensée unique, c’est que pour calmer les craintes des peuples, on nous avait assuré depuis le Kennedy Round en 1967, avec des menteurs bien rémunérés du style Pascal Lamy, que l’Europe aurait les emplois rémunérateurs d’avenir et que les pays émergents auraient seulement les emplois industriels mal payés, polluants du passé.

    La vérité, c’est que la Chine va mettre toute l’Europe au chômage en ayant même plus d’emplois d’avenir que l’Amérique des GAFA si les Européens ne réagissent pas avec des murs douaniers – ce qu’a très bien compris Trump -, d’autant plus qu’on ne compte plus la disparition des sièges sociaux et des groupes industriels en France (Alcatel, Pechiney, Lafarge, Sacilor, Alstom, Technip…).

    http://bvoltaire.com/macron-reve-lindustrie-francaise-continue-de-crever/

  • Guillaume Faye à propos du travail en France – Vidéo

    https://www.gfaye.com/guillaume-faye-a-propos-du-travail-en-france-video/