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lobby - Page 1019

  • La Russie déclare que l’évacuation des casques blancs révèle la «vraie nature» de l’organisation

    Une chance, les provocations d’attaques chimique dans le sud-ouest de la Syrie, par les Casques blancs vont certainement diminuer? – Ambassade de Russie en Israel

    By Sputnik News

    MOSCOU, Sputnik – Pendant le conflit syrien, les activistes de l’organisation non gouvernementale White Helmets ont été impliqués dans « les provocations les plus odieuses » et leur évacuation du pays du Moyen-Orient a révélé leur vraie nature et leur hypocrisie, a annoncé lundi le ministère russe des Affaires étrangères.

    « Il est bien connu que les Casques blancs ont été impliqués dans les provocations les plus odieuses pendant le conflit syrien. Il menait des activités uniquement sur les territoires contrôlés par les radicaux islamiques. Il fabriquait des mensonges flagrants, qui ont ensuite servi de prétexte pour lancer des accusations contre les autorités syriennes », a déclaré le ministère dans un commentaire.

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  • Tout est à vendre… car tout s’achète !

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    L’Aquarius : pour les passeurs, un chiffre d’affaires de plusieurs millions d’euros. Pour les « humanitaires » aussi, un marché lucratif. 

    La société issue des principes de la Révolution touche aujourd’hui à son terme. La seule valeur qui reste est « l’argent ». Balzac l’avait bien vu. Même les bons sentiments se monnaient à prix d’or. Le bétail humain fait partie du marché ! 

    Dans la société d’aujourd’hui où les quatre libertés fondamentales sont la libre circulation des biens, des services, des hommes et des capitaux, seul compte désormais le prix à payer. Et, sous l’impulsion de l’Union européenne, l’État se voit réduit au rôle de simple agent économique qui doit privilégier soit le « moins disant » quand il s’agit d’acheter quelque chose, soit celui qui propose le prix le plus fort quand il s’agit de vendre les « bijoux de famille ». Dans ce contexte, les missions d’ordre public, l’unité nationale et la dignité des personnes ne pèsent pas lourd. Il est vrai qu’aucun système matérialiste et individualiste n’est propice à la solidarité qui doit caractériser la vie en société.

    La loi Pacte

    Comme toutes les lois depuis une trentaine d’années, il s’agit d’une loi fourre-tout dans laquelle, sous prétexte de réformer, on vient agiter dans tous les sens l’organisation du cadre économique du pays au point que plus personne n’est capable de mener une politique à long terme. Constatons que cette loi de 74 articles – l’un d’eux ayant pour but de ratifier 23 ordonnances différentes – est soumise à la procédure d’urgence. Or, le projet de loi présenté aux députés et sénateurs s’étend sur 962 pages ! On se demande quel parlementaire est capable d’avoir en aussi peu de temps un avis valable sur tous les articles du texte, encore moins sur son intérêt général.

    Parmi les multiples mesures-phares que contient ce texte indigeste, il est question de « privatiser » : privatiser les ex-Aéroports de Paris, devenus le groupe ADP et dont une partie du capital se trouve déjà entre des mains étrangères, la Française des jeux et le groupe énergétique aujourd’hui baptisé Engie. En soi, une telle mesure n’est pas choquante, car ce n’est pas le rôle de l’État que de gérer des aéroports – y compris à l’étranger – ou de se conduire en tenancier de machines à sous. Quant à l’accès à l’énergie, l’État doit plus veiller à ce que l’énergie en question soit disponible toujours et partout au moindre coût plutôt que de gérer directement la société qui la distribue. Mais le motif pour lequel ces mesures sont prises est d’obtenir – dans le respect des règles imposées par l’Union européenne – le bénéfice le plus important possible, pour « financer l’innovation de rupture ».

    L’accord sur les « prêts non performants »

    Le président Macron et la chancelière Merkel se sont mis d’accord pour relancer l’intégration bancaire européenne en limitant les « prêts non performants » à 5 % de l’encours de crédit global des banques. Cela tombe bien puisque les banques françaises et allemandes ont réussi à brader auprès de fonds de pension américains la plupart de leurs créances douteuses, se déchargeant en fait sur ces fonds du soin de les recouvrer à l’échéance. Grâce à ce subterfuge, leur ratio est ainsi passé à moins de 4 % ; les pertes générées par l’opération ayant été masquées par la spéculation financière. Mais les banques italiennes, irlandaises, portugaises, chypriotes, espagnoles et grecques ne peuvent respecter cette nouvelle obligation, compte tenu de l’état de délabrement de leur système économique. Si le projet franco-allemand est adopté, ces banques n’auront qu’à vendre – au rabais – les créances qu’elles détiennent sur leurs entreprises nationales à des fonds de pension étrangers qui, eux, ne manqueront pas de faire jouer les privilèges attachés à ces créances au moment de l’échéance finale. Et nombre d’entreprises endettées passeront ainsi sous contrôle étranger sans que personne ne s’en offusque.

    Les tribulations migratoires

    Au début de l’été, divers bateaux de « migrants » ont occupé les titres des journaux. Dans quel port allaient-ils pouvoir débarquer les passagers recueillis au milieu de la mer Méditerranée, sur de frêles esquifs où ils avaient été entassés par des passeurs sans scrupules ? On a dit à ce propos qu’un bateau comme l’Aquarius – celui qui a fini à Valence – représentait pour les passeurs qui lui avaient confié ces clandestins, un chiffre d’affaires de plusieurs millions d’euros. Mais il faut voir que ce bateau qui a ainsi pris le relais des passeurs, appartient à une société qui ne vit pas que de l’air du temps, qu’il avait été affrété pour l’occasion par des associations sans lien avec la première – il faut bien diviser les risques –, pour lesquelles cette opération est onéreuse, que le personnel à bord ne se nourrit pas uniquement du poisson pêché en mer pendant son temps libre. Or comme le nombre des bateaux qui remplissent ce type de missions « humanitaires » ne fait qu’augmenter, c’est bien qu’il y a là un nouveau marché lucratif. On constate d’ailleurs que ces bateaux savent très exactement où aller récupérer ces « migrants » ; c’est d’ailleurs la raison qui a conduit ledit Aquarius à faire une « escale technique » à Marseille fin juin : « l’escale doit être faite le plus près possible de la zone de sauvetage », comme l’a précisé son capitaine.

    Les réformes sociétales

    Dans la logique des « réformes sociétales » imposées en France, sous l’égide de l’ONU et avec le soutien de la Cour européenne des droits de l’homme (sic), après le « mariage » homosexuel (lui-même préparé par le PACS), la France se dirige vers l’adoption de ce que l’on appelle pudiquement la PMA et la GPA et qui constituent, faut-il le préciser, le pendant obligatoire de ce que l’on appelle hypocritement l’IVG. Désormais tout le monde aura le droit de « supprimer un fœtus », d’acheter un enfant ou de louer un ventre. Mais si l’enfant acquis dans le cadre de ce nouveau « droit » ne répond pas aux attentes (au cahier des charges initial) ou s’il cesse de plaire à l’acquéreur, il faudra bien organiser un « marché de l’occasion »… sinon ces « déchets » humains, pour reprendre l’expression mise en avant par le pape François mais déjà utilisée par son prédécesseur, seront abandonnés.

    Les élections présidentielles

    Le 17 juin, le journal italien Il Populista a annoncé que, pour son élection, le président Macron aurait bénéficié de divers prêts venus de la part de personnes qui ne sont pas réputées pour leur désintéressement le plus total (Crédit Agricole, David de Rothschild, George Soros et Goldman-Sachs). Au moment où ces lignes sont écrites, l’information n’est encore pas vérifiée. Mais, une plainte a été déposée contre l’ancien maire de Lyon pour avoir fait bénéficier le candidat Macron de finances obtenues auprès des citoyens pour un tout autre objectif. Et cela vient après la révélation des rabais obtenus par le même candidat pour la location de certaines salles de réunion. Quoi qu’il en soit de la réalité profonde de ces accusations, le fait même qu’il y soit fait référence et que les médias officiels y donnent un certain écho, montre bien que les démocrates français vivent avec l’idée que leurs voix peuvent être vendues et donc achetées.

    Une société de spéculation

    Ces quelques exemples, mais la liste est loin d’être exhaustive, montrent qu’aujourd’hui tout se vend car tout s’achète. Hélas, là où un gouvernement devrait exercer ses fonctions régaliennes pour protéger l’ordre public et promouvoir le bien commun, où il devrait respecter les difficultés de ses partenaires européens et s’en montrer solidaire, où il devrait, avec prudence, aider ceux qui en ont besoin et dont le premier droit est celui de pouvoir vivre dignement chez eux, où il devrait se préoccuper du droit des enfants à vivre normalement et être éduqués et aimés par un père et une mère, on constate qu’il introduit partout la spéculation. On spécule sur l’économie du pays, sur les créances internationales, sur la misère des peuples, sur la détresse affective des populations, sur les résultats des élections. Les marchandises d’aujourd’hui ne sont plus des biens de première nécessité que recherchaient les Anciens mais des personnes morales ou, pire, des personnes physiques. Les réfugiés, les enfants, les femmes sont les nouveaux produits que l’on trouve sur ces marchés « réformés » par ceux que saint Augustin désignaient comme appartenant à une « bande de brigands ».  

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    Tout se vend et s’achète, même les gosses. Ô démocratie !

    François Reloujac
    http://lafautearousseau.hautetfort.com/
  • La France au travail ?

    Le billet de Patrick Parment

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    Une récente étude de BPIFrance (Banque publique d’investissement) montre que 41% des entreprises françaises de moins de 250 salariés rencontrent d’importantes difficultés de recrutement. Et cela est particulièrement vrai pour les secteurs de la réparation automobile, de la fabrication de biens intermédiaires et des transports. Cri d’alarme du président de la Capeb (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment), « on ne trouve plus personne pour aller travailler ». Et ce malgré un taux de chômage élevé. Pôle emploi estime ce déficit dans une fourchette de 220 000 à 330 000 emplois non pourvus. A titre d’exemple, trois métiers sont déclarés quasi sinistrés : les couvreurs et plombiers-zingueurs, les chaudronniers et les carrossiers automobile. On notera que le salaire n’est pas en cause car ces métiers, comme bien d’autres d’ailleurs, sont plutôt bien rémunérés, largement au-delà du Smic.

    Comme le souligne Patrick Liebus, patron de la Capeb, « on a plus de 3,5 millions de chômeurs dans ce pays et on n’arrive pas à pourvoir ces postes ». Il y a plusieurs raisons à cela. On peut citer l’Education nationale évidemment qui peine à revaloriser les filières professionnelles mais, plus vrai encore, qui a bradé un baccalauréat qui génère au final plus de chômeurs que de diplômés. Mais elle n’est pas la seule en cause. Il y a ce climat délétère dans lequel la gauche comme la droite réunies nous font baigner depuis des décennies qui amène les jeunes à imaginer un avenir en forme de « Stars Académy » plutôt que d’aller au charbon comme nos pères qui ont forgé ce pays à force de sueur et de sang.  Le paradoxe ne manque pas de sel quand on sait que c’est la gauche qui a dévalorisé le travail et encensé l’actionnaire boursier. Merci monsieur Fabius.

    Mais surtout, cela met à mal cette idée issue du pur gauchisme socialisant que face à une population française vieillissante, l’immigration extra-européenne était une chance pour la France. La démonstration se fait de jour en jour que l’immigration loin d’être une chance pèse, entre autres, d’un poids majeur sur nos finances publiques notamment en matière d’allocations, d’aides diverses et variées et surtout d’insécurité. On ne manquera pas non plus de remercier le Medef, ce patronat avide de travailleurs bons marché et principal pousse au crime dans cette affaire.  Car, il s’agit bien de ces 10 millions d’individus issus du Maghreb, d’Afrique subsaharienne ou du sous-continent indien dont on parle et qui handicapent ce pays au détriment des vrais travailleurs - et pour combien de temps encore ? - Gaulois. Entendez par là tous les dolichocéphales qui vont de Brest à l’Oural, de Gibraltar à Narvik !

    Allez, bonnes vacances quand même. Profitez-en, les "emmerdes" reprennent en septembre.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Si Emmanuel Macron compte mettre la PMA sans père sur la table, LMPT s'engage à des mobilisations immenses

    6a00d83451619c69e2022ad3a34d79200b-800wi.jpgLudovine de la Rochère revient dans Atlantico sur la proposition de loi du député Chiche pour accélérer l'extension de la PMA :

    "Cette précipitation donne en effet l’impression que les militants pro-PMA sont inquiets. Et de fait, je les comprends : le président de la République, chaque fois qu’il a évoqué cette question, a toujours souligné que l’une des conditions sine qua non pour avancer était « l’existence d’un large consensus » et qu’il « ne passerait pas en force ». Or, en l’occurrence, les Etats généraux de la bioéthique, consultation préalable à la révision de la loi de bioéthique prévue par la loi, ont clairement montré l’absence de consensus : aussi bien dans les réunions publiques partout en France que sur le site internet, lequel a tout de même recensé plus de 800.000 votes !

    Quant aux organismes qui ont exprimé leur opposition à la PMA sans père6a00d83451619c69e2022ad35d7288200c-800wi.jpg dans ce cadre, ils sont très largement représentatifs de la société française, beaucoup plus que les organismes ayant au contraire validé cette idée. L’UNAF, par exemple, qui représente 700.000 familles adhérentes et plus de 7000 associations familiales, s’y est déclaré opposée, à l’inverse de « Ici Mama Solo », qui n’est même pas une association, mais seulement une page FaceBook ayant 242 abonnés !

    Il est aussi de notoriété publique que les intellectuels, les médecins, les scientifiques, les juristes, les professionnels de l’enfance, tout comme les politiques, sont très divisés sur cette question. L’Académie de médecine a d’ailleurs pris position contre la légalisation de la PMA sans père.

    La majorité présidentielle avance-t-elle unie dans cette nouvelle bataille sociétale ?

    Les députés de la majorité étant issus de la société civile pour beaucoup, il a fallu du temps pour les découvrir – et donc connaître leurs positions -. Et eux-mêmes, il leur a fallu aussi du temps pour oser s’exprimer et, éventuellement, se démarquer. Quelques dizaines, en revanche, sont issues des rangs de la gauche et leurs positions sont connues de longue date. Or il s’avère, et l’épisode de cette proposition de loi PMA l’a fait sortir au grand jour, que toutes les positions existent chez les LREM sur cette question. Ce n’est pas étonnant puisqu’il n’y avait pas de « doctrine » en la matière à En Marche ! Les candidats à la candidature aux législatives n’avaient donc pas eu à faire part de leur adhésion à cette idée. Et il leur avait bien été dit, en outre, qu’ils seraient libres de leur vote sur les sujets de société. Nous avons constaté, d’ailleurs, au moment des législatives en juin 2017, que les candidates LREM ne connaissaient même pas la position personnelle d’Emmanuel Macron sur le sujet. Autrement dit, on est loin, très loin d’une promesse de campagne : ses propres candidats n’étaient eux-mêmes pas au fait !

    Et du côté du gouvernement, les ministres sont eux-mêmes divisés sur ce sujet, nombre d’entre eux y étant opposés comme leurs réactions l’avaient montré après la déclaration de Marlène Schiappa en septembre dernier sur la PMA. La PMA fracture donc la majorité présidentielle, et sans doute profondément puisque (seulement) 47 députés LREM (sur 309) ont signé dans Libération il y a quelques semaines une tribune pour la PMA sans père, tandis que d’autres n’en veulent pas. Cela explique bien-sûr aussi la fébrilité des militants du « droit à l’enfant », souvent issus des rangs du parti socialiste du reste. Tout cela fait de la PMA un sujet très dangereux pour Emmanuel Macron : avancer vers sa légalisation pourrait être un piège politique lourd de conséquences.

    La PMA était-elle, oui ou non, une promesse de campagne d'Emmanuel Macron ?

    Non, l’ouverture de la PMA aux femmes seules et au couples de femmes n’étaient pas une promesse de campagne du candidat à la présidentielle Emmanuel Macron, contrairement à ce qu’on entend souvent. En fait, suivant des échanges de mails de ses proches collaborateurs sortis par Wikileaks, Emmanuel Macron semblait y être plutôt opposé fin 2016 [...]

    D’autre part, rien n’était dit sur la PMA dans le programme officiel d’Emmanuel Macron, que l’on peut encore retrouver ici et il ne l’avait pas non plus évoquée lors de la présentation publique de son programme, à visionner ici

    Très tardivement dans sa campagne, il s’est déclaré« personnellement » favorable à la PMA sans père, ce qu’il a exprimé dans deux interviews et un meeting. Il l’a indiqué aussi dans « une lettre aux LGBTI », autrement dit une lettre qui ne s’adressait pas à l’ensemble des électeurs pour le leur faire savoir, mais à un public ciblé. Sa motivation était manifestement électoraliste. Ainsi, l’évolution de la PMA n’était pas une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, et ce point est très important parce qu’il n’est donc pas possible de prétendre que les Français l’ont élu en connaissance de cause et en acceptant cette idée.

    J’ajoute qu’Emmanuel Macron, avant comme après son élection, a toujours précisé qu’il s’agissait de son opinion « personnelle » et, comme je le disais à l’instant, qu’il conditionnait impérativement une éventuelle avancée en ce sens à « l’existence d’un large consensus ».

    Le gouvernement a annoncé que la PMA serait dans la prochaine loi de bioéthique. A-t-il tenu compte des avis exprimés lors des états généraux de la bioéthique ?

    Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, a plus précisément indiqué que la PMA serait « débattue » dans le cadre de la révision de la loi de bioéthique. Mais en effet, s’il n’a pas dit « inclue » dans la révision de la loi de bioéthique, il va déjà trop loin et ce, pour plusieurs raisons : d’abord parce que lors des états généraux de la bioéthique, processus de consultation publique organisée par le gouvernement lui-même, une opposition massive – de plus de 80% des participants – s’est exprimée ; ensuite parce que le gouvernement, par la voix de la Ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, a déclaré qu’il attendait plusieurs avis, dont celui de l’Office parlementaire de l’évaluation des choix scientifiques et techniques (OPECST). Et du côté parlementaire, une mission d’information bioéthique vient à peine de commencer son travail, lequel devrait s’achever fin 2017. Dans ce contexte, il est particulièrement mal venu de décréter que la PMA serait débattue : à ce jour, rien n’y oblige, bien au contraire !

    Et de fait, le rapport du Conseil d’Etat publié ce 11 juillet, dit certes que, juridiquement, rien n’empêche la PMA sans père, mais il souligne aussi que rien n’oblige à aller dans ce sens. Il développe en outre les implications et risques inhérents à la PMA sans père. J’ajoute qu’un gouvernement qui cèderait à un lobby ultra-minoritaire – ce qu’ont amplement montré les Etats généraux de la bioéthique -,ferait preuve d’une grande faiblesse.

    La société est-elle mobilisée sur ce sujet ? Faut-il s'attendre à une fronde comparable à celle de 2013 contre le mariage pour tous ?

    Les Etats généraux de la bioéthique ont permis de prendre le pouls sur ce sujet et ce, sur l’ensemble du territoire français. Or il est clairement apparu une opposition massive, réfléchie, argumentée, diversifiée et, j’allais dire, déterminée, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, et dans les grandes villes comme les petites.

    Si je ne pense que l’on puisse dire que la société, dans son ensemble, est « mobilisée » sur le sujet, il est donc clair, en revanche, qu’un nombre immense de Français l’est vraiment : consacrer des soirées entières à des réunions publiques, souvent loin de chez soi, ou passer des heures sur le site de la consultation en ligne en dit long sur le niveau d’inquiétude des participants aux états généraux de la bioéthique.

    Quant aux autres, s’ils ne sont pas « mobilisés » sur le sujet, ils n’en sont pas moins opposés à la PMA sans père. En effet, quand on analyse réellement les sondages, on constate que seuls 1 à 3% considèrent que c’est une réforme nécessaire, que pour 65% d’entre eux « l’Etat doit garantir à l’enfant né par PMA le droit d’avoir un père et une mère » et pour 95%, que le père a un rôle essentiel auprès de l’enfant. La réalité de l’opinion publique française se mesure ici, et non dans les quelques sondages dont la question induit littéralement une réponse positive, celle-ci étant à peu près : « êtes-vous pour un nouveau droit ? »

    Un sujet comme la PMA peut-il selon vous rassembler un grand nombre de Français dans un mouvement uni ? L'immense majorité d'entre eux n'est-elle pas indifférente à ce débat ?

    Je pense que nombre de Français, en effet, sont trop pris dans leurs difficultés personnelles, professionnelles et autres pour s’investir véritablement sur des questions d’avenir, lesquelles sont complexes et demandent de prendre du temps. Pour beaucoup d’entre eux, d’ailleurs, une idée telle que la PMA sans père est vraiment une histoire de « bobos déconnectés de la vraie vie » : je cite là une personne de Nîmes à laquelle j’ai remis un tract il y a quelques semaines.

    Mais cela n’empêche pas un nombre immense de Français, qui ont pris conscience des enjeux avant 2012 ou en 2012-2013, d’être prêt à se rassembler très largement pour intervenir. Et l’on sait que l’opposition à la PMA va bien au-delà de l’opposition à la loi Taubira : nombre de Français étaient favorables au mariage gay mais opposés à la PMA sans père et à la GPA. Si l’on peut regretter qu’ils n’aient pas compris le lien entre le mariage et la filiation, on sait en tout cas que l’idée de la PMA sans père est inacceptable pour eux. [...]

    La Manif Pour Tous a-t-elle encore les moyens et les réseaux suffisants pour revenir sur le devant de la scène et mener une confrontation longue de plusieurs mois ?

    Je note que vous parlez de « revenir sur le devant de la scène »… alors que les médias comme les politiques parlent de La Manif Pour Tous absolument tous les jours ! Soit parce qu’ils évoquent l’opposition aux transgressions anthropologiques et éthiques qui sont envisagés, opposition qui est largement incarnée par La Manif Pour Tous, soit parce qu’ils nous invitent à débattre, répondre à des interviews, etc.

    En ce qui concerne les réseaux, autant vous dire que ceux de La Manif Pour Tous n’ont cessé de se développer et de se solidifier depuis maintenant 5 ans ! Quant aux moyens, du point de vue organisationnel, La Manif a largement fait la preuve de ses capacités et de son professionnalisme…

    Quant à mobiliser, cela dépend en fait avant tout de la gravité de la menace : si la PMA sans père devenait un péril imminent, je suis convaincue que des mobilisations immenses auraient lieu.Et bien-sûr, je ne parle pas là d’un sentiment personnel : mon analyse repose sur de très nombreux éléments qui vont dans ce sens, à commencer par les demandes de plus en plus nombreuses et pressantes de lancer de nouvelles mobilisations ! [...]"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2018/07/si-emmanuel-macron-compte-mettre-la-pma-sans-p%C3%A8re-sur-la-table-lmpt-sengage-%C3%A0-des-mobilisations-imme.html

  • L'immigration au scanner

    Jean-Paul Gourévitch est consultant international sur 'Afrique, les migrations et   islamisme radical, spécialiste renommé des questions migratoires, sur lesquelles    s'exprime volontiers même si le débat autour de celles-ci est confisqué par une politique plus soucieuse de l'idéologie que du bien commun.

    ENTRETIEN par Hugues Dalric

    Selon les chiffres de la Direction générale des étrangers en France, la France a délivré quelque 262 000 titres de séjours l'an dernier. D'aucuns estiment que l'entrée d'étrangers dans notre pays tournerait autour de 400 000 (ce qui ne serait pas si loin des chiffres allemands). Ces chiffres sont-ils vérifiables ? Ou au moins crédibles ?

    Je ne vois aucune raison de mettre en cause le chiffre de 262 000 titres. Auquel il faut ajouter les migrants irréguliers entrants. L'analyse conjuguée des statistiques des demandes d'asile, de l'AME et des « étrangers malades » qui ne concernent d'ailleurs pas la totalité de ces migrants, les situerait en 2017 autour de 120 000. Mais il faut en retrancher les décès et les sortants sur lesquels nos outils de mesure sont indigents et peu fiables puisqu'il n'y a pas de registre local de population et une liberté de circulation dans l'espace Schengen. L'Insee affichait un solde migratoire de 174 000 immigrés en 2015 (chiffre provisoire et non justifié) et le Ministère de l'Intérieur de 27 000 migrants irréguliers renvoyés en 2017 sans compter ceux repartis d’eux-mêmes. L'augmentation annuelle de la population venue de l’étranger se situe vraisemblablement dans la fourchette 180000/ 280000.

    On estime en général que la population immigrée (légale) représente plus de 10 % de la population, en France comme dans le reste de l'Union européenne. Sans évoquer l'idée d'un « grand remplacement », mais alors que ces entrées ne cessent de continuer, peut-on envisager, du point de vue du démographe, une assimilation ? Quelle serait sinon la perspective ?

    Selon nos travaux les plus récents(1) l'ensemble des immigrés légaux et irréguliers représente 7,15 M de personnes soit 10,7 % de la population française. Quand on parle du « grand remplacement » on doit d'une part cumuler le solde migratoire des immigrés (minimum 180 000) et celui des expatriés (minimum 80 000) qui sont qualitativement différents dans leur très grande majorité, et le solde naturel des naissances d'origine étrangère (minimum 150 000). Soit un total d'au moins 310 000 personnes (0,46 % de la population française Le grand remplacement n'est pas pour demain mais la population résidant en France se transforme. Quant au problème d'assimilation que vous évoquez, il est politique avec un choix entre le « vivre ensemble », le « vivre côte à côte » et le « vivre face à face ».

    Vous avez participé à la rédaction de quelques-uns des amendements dans l'actuel débat sur l'asile et l'immigration. Pensez-vous que ce projet de loi comporte des solutions réalistes aux problèmes objectifs, économiques notamment, que pose l'arrivée continue d'étrangers en France ?

    J'y ai participé sur le plan technique et non politique à partir de la plaquette sur la loi Macron réalisée pour Contribuables Associés fin mars 2018 et envoyée à tous les parlementaires dont certains m ont contacté. Je ne nourris aucune illusion sur leur adoption. Il y a dans cette loi des idées louables comme l’encadrement de la demande d'asile et des reconduites, mais sans les mesures techniques qui permettraient d'y parvenir des hypothèses généreuses comme la possibilité pour les demandeurs d'asile de travailler dès 6 mois mais qui supposent que leur demande d'asile trouvera une réponse dans le même délai, et des bombes à retardement comme le problème des mineurs isolés qui peuvent faire venir leurs ascendants et leur fratrie ce qui va déclencher, dès qu'il sera connu, un flot d'arrivées africaines non maîtrisable. Il y a surtout une inversion des priorités. On s’est centré pour des raisons humanitaires sur l'accueil et non sur ce que deviennent ceux qui sont accueillis. Les études de l'OCDE montrent que 5 ans après leur arrivée, 33 % seulement des immigrés ont trouvé du travail dans l’économie formelle. Même en ajoutant ceux qui travaillent au noir, plus de la moitié restent donc à la charge de l'État c'est-à-dire des contribuables. Un sujet sulfureux occulté par les grands médias. Un pays qui ne se demande pas s'il aura la capacité de fournir du travail à tous ceux qu'il accueille ne fait que renforcer leur précarisation.

    Le terme de terrorisme semble ne plus désigner aujourd'hui que la violence islamiste. Celle-ci, dénommée aussi radicalisation, a-t-elle cru en fonction de cette augmentation de la masse migratoire en provenance de pays à forte concentration musulmane ?

    Les rapports entre la progression de l'immigration et celle de l'islamisme radical sont trop complexes pour être réduits à un amalgame, à une corrélation ou à une déconnexion. D’autant plus qu'il faut tenir compte de la montée de la violence islamiste chez ceux qui sont nés en France et de l'autofinancement du terrorisme par l'islamo-business(2) Il y a sur cette question trop d'idées reçues et une méconnaissance du parcours économique et spirituel des apprentis djihadistes.

    Jean-Louis Borloo vient de remettre son rapport sur les banlieues, qui doit évoquer, d'après ce que l'on peut savoir, autant les questions d'immigration que de radicalisation. Si on ajoute cela à la loi évoquée ci-dessus, cela signifie-t-il que l'État a décidé d'écouter les spécialistes tels que vous, de prendre la mesure du problème, et - peut-être - d'en tirer les conséquences ?

    Je ne connais pas encore les détails des 9 chantiers du plan Borloo pour enrayer le nouvel apartheid qu'il redoute. Il a travaillé avec les responsables municipaux et associatifs ce qui est légitime en raison de leur connaissance du terrain mais assez peu avec les experts qui peuvent esquisser un horizon à cette recomposition. Je n'ai pas été consulté pas plus que par le Ministère de l'Intérieur pour sa loi et je ne m’en offusque pas. Mais quand on est immergé dans le quotidien, on parle emploi, alternance, discriminations, cité éducative, et on oublie un des maux majeurs qui explique l’échec de tous les plans banlieue précédents et la montée du communautarisme et de la revendication identitaire. Ce mal, c'est l’économie informelle qui représente aujourd'hui 20 % du PUB de la France nais qui surtout fait vivre les « quartiers sensibles » et face auxquels les gouvernements ont impuissants. Ils n'ont toujours pas choisi entre la combattre dès la première transgression (la fraude aux transports publics dans les banlieues), la laisser prospérer pour ure exploser le chaudron social, ou-essayer e la gérer au moins mal.

    Il y a d'autres chiffres importants sur la question de l'immigration : ceux de son coût..

    C'est une question qui divise les spécialistes et sur laquelle je travaille depuis plus de 10 ans, en actualisant à chaque fois les données. Pour résumer, aucun chercheur sérieux aujourd'hui ne peut prétendre que l'immigration rapporte à la France plus qu'elle ne coûte.

    Il y a toutefois une différence entre les chercheurs « de gauche » comme François Gemenne ou Jean-Christophe Dumont de l'OCDE qui estiment que le déficit annuel est minime (entre 5 et 10 milliards d'euros) et les chercheurs « de droite ou d'extrême droite » comme André Posokhow de Polemia, Yves-Marie Laulan ou Gérard Pince qui le situent entre 70 et 85 milliards.

    De mon côté j'ai explicité mes bases de données et ma démarche de calcul des coûts. Les résultats que j'ai publiés en 2017 aboutissent à un déficit annuel de l'immigration légale de 8,5 milliards d'euros, à un déficit de l'immigration irrégulière de 3,7 milliards et à des investissements de l'État de 8,2 milliards dont seulement une petite partie sera rentable quand les immigrés et leurs enfants pour lesquels ils sont consentis entreront sur le marché du travail et contribueront à l'augmentation du PIB du pays.

    Bref chaque année l'immigration coûte environ 20 milliards aux contribuables. Il est facile de comprendre qu'un immigré qui travaille rapporte plus qu'il ne coûte et que c'est le contraire pour un immigré qui ne travaille pas. Mais c'est cette catégorie qui est la plus nombreuse et aucun des scénarios que j'ai décrits (recrutement, régularisation, quotas, baisse du chômage, hausse du pouvoir d’achat, ne paraît susceptible d'inverser durablement la tendance.

    Depuis quelques temps, on a le sentiment que la France, dans les rapports de l'Insee notamment, ne ferme plus systématiquement les yeux sur certains chiffres, ethniques notamment. Cela vous a-t-il permis d'affiner votre travail ? Et est-ce le signe d'un retour au réalisme ?

    La France est un des seuls pays où les statistiques ethniques sont interdites ce qui est aberrant. Comment combattre les discriminations si on camoufle l'identité de ceux qui en sont victimes ? Il y a eu certes des avancées. Les chercheurs connaissent aujourd'hui le nombre des enfants d'origine étrangère, leur répartition en fonction des origines, de la structure familiale, de l’arrivée en France d'un ou des deux parents, mais ces chiffres ne sont pas médiatisés par peur de déclencher des réactions xénophobes. Sauf qu’à considérer les Français comme des citoyens qui ne seraient pas adultes, on favorise les rumeurs et les amalgames. Une fois de plus l'idéologie l'emporte sur l'information. Et la grande perdante de ce jeu de dupes, c'est en définitive la démocratie.

    1 . J.P Gourévitch  Les véritables enjeux des migrations, Le Rocher, 2017

    2 . J.P Gourévitch  L'islamo-business, vivier du terrorisme, P.G. de Roux, 2016.

    monde&vie  10 mai 2018

  • Décryptons la novlangue : le sens des mots

    "62 400 répétitions font une vérité" Aldous Huxley
    C comme "consensus"
    signifie : pensée dominante, ou dogme
    Le consensus permet d'évacuer certains sujets du champ du débat démocratique. Il suffit de déclarer que tel ou tel sujet fait l'objet d'un "large consensus" pour qu'il ne soit plus nécessaire d'en débattre. Il a été, par exemple, décidé comme allant de soi que le Traité de Lisbonne faisait l'objet d'un consensus, et pour que la chose demeure incontestable, il ne sera procédé à aucune vérification populaire. Le Consensus désigne finalement l'équivalent communautaire de la "pensée unique". Ainsi peut-on affirmer que l'intégration européenne est la garantie de la paix sur le continent depuis 1945, que l'euro est une chance pour l'Europe, que l'Europe a besoin de davantage d'immigrés et de même, il est courant, par exemple, lors des travaux des commissions du Parlement européen qu'une décision, ou un texte soit adopté "par consensus", c'est-à-dire sans vote, sur le simple constat qu'il est approuvé par les trois principaux groupes de ce Parlement (socialistes, libéraux et populaires) sans même que soient mentionnés les quelques voix contraires réputées dissidentes.
    S comme "Société civile"
    signifie : le peuple européen
    Concept neuf, la "société civile" permet aux institutions européennes d'échapper à la double réalité : l'inexistence d'un peuple européen unique et le caractère profondément décevant des peuples quand ils sont d'aventure autorisés à s'exprimer (cf. référendum 2005, Danemark, Irlande, France). La société civile fait donc office de peuple de substitution, sorte de villages Potemkine des Commissaires. Pour s'assurer un interlocuteur, les institutions européennes financent ainsi une multitude de structures pan-européennes avec qui elles peuvent enfin avoir un dialogue constructif : lobby européen des femmes, Fondations Schuman, "Notre Europe", "Euronews", "Source d'Europe", etc... (la liste est fort longue). Ces associations dont la survie financière dépend pour l'essentiel de la Commission européenne ont pour caractéristique commune de toujours soutenir la main qui les nourrit dans sa quête de pouvoir et de systématiquement approuver les projets qui émanent d'elle au nom du "peuple européen". C'est cette "claque" qui a conduit par exemple à la claque de 2005, les autorités bruxelloises ayant commis l'erreur d'abandonner la méthode d'intégration européenne progressive et insidieuse pour se lancer dans la désastreuses opération constitutionnelle.
    P comme "Panne européenne
    signifie : fonctionnement de la machine bruxelloise à haut régime, mais à cadre institutionnel inchangé
    Depuis l'échec de la Constitution européenne, l'Europe serait en panne, panne dont il faudrait sortir à tout prix. Concept utilisé par ceux qui estiment qu'il n'existe qu'une seule manière d'organiser le continent européen, sa réduction à un seul rôle politique, estimant donc que toute opposition est un contretemps aux conséquences dramatiques. La panne européenne serait une pause dans l'évolution historique naturelle, puisque sens de l'histoire il y a, et qu'il mène inévitablement à la construction d'une Europe intégrée. Transposé dans l'univers franco-français, Ségolène Royal aurait pu déclarer au lendemain de l'élection de Nicolas Sarkozy que la France était en panne, puisqu'elle n'avait pas soutenu le projet qu'elle incarnait lors des présidentielles. Notons que, dans la pratique, la panne européenne est toute relative, puisque l'activisme réglementaire de la Commission européenne connaît un pic depuis 2005, à un niveau équivalent à celui de l'époque où Jacques Delors mettait en place le marché unique. Paul Thibaud écrit à ce sujet : "L'Europe n'est pas bloquée, elle tourne. Les services publics nationaux sont arasés comme prévu, la Commission morigène les gouvernements. Ces gouvernements acceptent les décisions de la Banque centrale, qu'ils ne peuvent critiquer sans encourir l'opprobre des commentateurs. (...) Ce qui inquiète, en effet, ce sont les résultats de ce fonctionnement qui avale si bien les obstacles." (Le Monde, 2 février 2007).
    Cahiers de l'indépendance n°4

  • Des mousquetaires du Roi aux barbouzes de la République

    C'est parfois à ce qui peut sembler dérisoire de prime abord que l'on reconnaît un homme ou un régime politique, et qu'on le juge : ce n'est pas forcément juste mais c'est ainsi, et la politique, tout comme l'exercice de l’État, n'est pas un chemin de roses, même si les épines sont souvent bien là...

    L'affaire Benalla nous rappelle ces quelques vérités simples, et fournit l'occasion d'en tirer quelques leçons que la République se chargera sans doute d'oublier au prochain locataire de l'Elysée, avant l'affaire suivante : l'histoire sert-elle vraiment à quelque chose dans ce régime d'amnistie (celle qui accompagne l'amnésie) quinquennale, qui, d'une élection à l'autre, croit repartir à zéro, dans une sorte de « tabula rasa » permanente ? 

    M. Benalla révèle, à son corps défendant (sans jeu de mots au regard de sa fonction près du président Emmanuel Macron), les vices d'une République qui croit, sous la cinquième du nom, imiter la Monarchie quand elle n'en est que la caricature, parfois réussie, souvent affligeante, voire odieuse en certaines occasions. Ainsi, si l'on s'intéresse au cas des gardes du corps (ce qu'est M. Benalla, malgré la titulature de « conseiller » ou de « collaborateur du président » que la presse lui attribue) ou des serviteurs de l’État incarné, il y a une grande distance entre les mousquetaires du Roi (ou les Gardes suisses) et les barbouzes de la République qui, depuis le SAC gaulliste aux officines privées dites de sécurité, arpentent les allées du Pouvoir, voire du Parlement : le « pays légal » (qui semble avoir mieux résisté au passage du temps que le « pays réel », souvent difficile à définir ou à délimiter, et source de tous les phantasmes, élitaires ou populistes) évoque souvent de grands principes mais pratique « la petite vertu »... 

    Les oppositions à M. Macron, qui se gardent bien d'évoquer la nature même d'un État ou celle de l'esprit du temps qui autorisent un M. Bellana, oublient de préciser que ce n'est pas (ou pas seulement) l'actuel locataire de l'Elysée qui peut être considéré comme responsable d'une situation qu'il a mal gérée devant l'Opinion, prise à témoin par tous les Tartuffes d'un système dont ils ont, pour la plupart, largement profité lorsque leurs partis respectifs tenaient le Pouvoir : les précédents quinquennats ou septennats ont tous été émaillés de scandales qui, parfois, ont atteint jusqu'au sommet de l’État, et les histoires d'écoutes, de crocs-en-jambes et de règlements de comptes, de fausses factures et d'emplois fictifs, de passe-droits et de pots-de-vin, etc. emplissent les colonnes des collections du Canard enchaîné et les archives nationales. A croire que la République, née avec le très corrompu Danton, ne peut se défaire de cet héritage maudit et renouer avec l'honneur, apanage d'une Monarchie, ce que Montesquieu avait souligné en son temps... 

    Alexandre Dumas comme Paul Féval ont, en littérature, rappelé cette vérité simple d'une fidélité au Roi qui n'est pas une idolâtrie mais service d'un homme-institution, du Roi-État, qui, lui-même, se doit de respecter les règles d'un honneur qui peut l'amener jusqu'au sacrifice suprême : l'honneur de la Monarchie est aussi à ce prix, et le roi Louis XVI en a assumé toutes les conséquences, d'ailleurs. Les provinces de France elles-mêmes participaient à cette conception ancienne de l'honneur, comme la Bretagne nous le rappelle à travers sa devise latine « Potius Mori quam Foedari », c'est-à-dire « Plutôt la mort que la souillure ». 

    Quand M. d'Artagnan sortait l'épée du fourreau ou arrêtait l'homme le plus riche du royaume, Nicolas Fouquet ; quand il se lançait à la conquête des remparts de Maëstricht sous lesquels il laissera sa vie, il servait son roi et la France, et n'en profitait pas pour « se servir », ou n'agissait pas par orgueil ou individualisme : sa cause était celle de l’État et son service gratuit, non pas privé mais public au sens premier du terme. « Tant vaut l’État, tant vaut sa raison », écrivait Maurras. Mais c'est aussi valable pour les raisons d'être et d'agir des personnels de celui-ci, et la République, qui repose sur le « mérite », confond trop souvent ce dernier avec une « méritocratie » qui en oublie ses propres devoirs politiques et sociaux parce que ne voulant voir que les qualités individuelles sans les conjuguer au nécessaire service de tous. 

    M. Macron qui, depuis son élection et dans un réflexe monarchique qu'on peut lui reconnaître sans déchoir, a voulu restaurer de la verticalité dans l'exercice de la magistrature suprême de l’État, se retrouve piégé par une République qui, fondamentalement, ne sait plus où se trouvent les règles élémentaires de l'honneur parce qu'elle n'en a jamais vu autre chose, dès ses premiers pas des années 1790, qu'une valeur « d'Ancien régime » sans intérêt et que l'on devait même dénoncer comme vestige du monde d'avant-République... C'était la vertu (républicaine) contre l'honneur (monarchique). Dans l'affaire qui porte son nom, M. Benalla, faute de voir le Pouvoir autrement que comme une chasse gardée dont il tenait quelques clés (y compris celles de l'Assemblée nationale...), a nui aux deux principes, et la République se retrouve à découvert... 

    Il y a eu (et il y en a sans doute encore), en République, quelques politiques et hommes d’État persuadés que les valeurs anciennes de l'honneur et du service devaient retrouver leur place dans l'exercice de l’État, au bénéfice de la France et des Français, parfois « malgré eux ». Mais ils furent plus des exceptions que la règle, et la République, par essence, penche toujours du côté de la facilité quand la Monarchie, elle, se voulait plus exigeante et pouvait l'être, n'étant pas la proie des féodalités qui, trop souvent aujourd'hui, imposent leurs mauvaises habitudes et leur idéologie indexée sur le rapport à l'argent et à son pouvoir discrétionnaire. Quand la République, du coup, en devient arbitraire, la Monarchie, les mains déliées mais « captive » de son honneur qui est aussi l'un de ses éléments de légitimité, peut rester ce que l'autorité suprême doit être, c'est-à-dire arbitrale !      

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • LE VRAI JOURNALISME CENSURE PAR LA RIPOUBLIQUE - Vincent Lapierre

  • AFFAIRE BENALLA : EMBALLEMENT POLITIQUE OU "AFFAIRE D'ÉTAT" ?

  • Zoom – Marie Philippe : Le débat “tabou” est sur TV Libertés

    On sait le débat “tabou”, interdit de discussion. Les avis sont partagés sur la question de l’avortement et du droit à l’IVG. Marie Philippe est la fondatrice et l’animatrice du site d’écoute et d’accueil ivg.net. Elle a traité personnellement 8 560 appels téléphoniques en 10 ans, de femmes confrontées à l’avortement. Elle témoigne avec beaucoup d’humanité de son expérience et évoque le Syndrome Post-IVG, le S.P.I. Un sujet qui fait aussi débat.