Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lobby - Page 1698

  • Pendant les élections, les libertés continuent de disparaître

    Un billet d'humeur lu sur Contrepoints, qui revient sur la restriction des libertés que notre gouvernement met en place au titre fallacieux de la lutte contre le terrorisme :

    "Vous n’avez rien compris aux élections départementales 2015 ? Vous n’êtes pas seul ! Chacun s’est revendiqué vainqueur d’un scrutin à forte abstention, grâce à des chiffres pleins d’amalgames pour masquer le fait que le Front National est bien le premier parti de France. Et surtout, les candidats se sont donc présentés à un scrutin devant déboucher sur des assemblées départementales dont on ne connaît rien des futures attributions, puisque la création des grandes régions devrait aboutir à une réorganisation de la répartition des missions publiques !

    Enfin, peu importe. Ils appelleront ici ou là au Front Républicain, à la mobilisation générale,la vérité c’est que les électeurs voteront pour des partis qui proposeront soit encore plus de dépense publique départementale, soit  encore plus de dépense publique départementale.[...]

    Le second point d’accord entre tous ces partis politiques soi disant en concurrence, c’estsur la lutte anti-terrorisme et la supposée nécessité de réduire nos libertés au profit de la sécurité.

    Loi_cazeneuve_terrorisme

    Cliquer pour agrandir

    Sur ce point, il n’y a pas de débat, puisque « l’opposition » UMP-UDI a décidé de voter, à l’Assemblée Nationale, la loi sur le renseignement portée et défendue par Manuel Valls et son ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve. Sarkozy a affirmé que l’UMP voterait la loi sur le Renseignement si elle « n’est pas dénaturée dans le cadre du débat parlementaire » (vive l’autonomie et la liberté de vote des députés …!). Quand à l’opinion de l’UDI, elle est à ce jour inconnue. La seule opposition politique au projet de loi renseignement semble émaner du Parti Libéral Démocrate (ainsi que quelques courageux députés isolés comme Laure de la Raudière, UMP), qui dénonce la violation des libertés ainsi que la fin de la protection de la vie privée des Français.[...]

    On nous rétorque « les gens honnêtes n’ont rien à cacher ».Si de tels propos émanaient de Vladimir Poutine, de Robert Mugabe ou de Kim Jong-Il, ne hurlerait-on pas ? Ne dirait-on pas que ces propos sont dignes de ceux de la RDA ou de l’URSS ?[...]

    Quant aux Français qui adhèrent à ce genre de déclarations, pourquoi ne vont-ils pas jusqu’au bout de la logique de transparence en publiant sur leur mur Facebook leur numéro de carte bleue, un extrait de casier judiciaire, leur feuille d’impôts ou le montant et les motifs de leurs dernières amendes ?

    Même les politiciens refusent de publier leurs avis d’imposition, c’est dire![...]

    Et même si vous pensez que vous êtes une personne normale, ne vous y méprenez pas : vous ne savez absolument pas ce qui sera interdit ou considéré comme déviant dans le futur.Qui, par exemple, aurait pu penser que manifester contre le mariage pour tous puisse être considéré par le pouvoir comme étant le signe d’une proximité avec des mouvements « réac », « facho » et donc digne d’une répression policière violente, pour ne prendre que cet exemple?[...]

    Sans même évoquer la théorie des 6 degrés (nous sommes tous reliés à 5 maillons relationnels les uns des autres),pensez-vous que surveiller l’ensemble des Français aurait pu éviter l’attentat de l’Hyper Casher et la tuerie de Charlie Hebdo?[...]

    Enfin, puisque son objet est la lutte contre le terrorisme, voyons les choses au moins sur le plan factuel : que recherchent les terroristes ? Certainement pas des victoires militaires contre un pays comme la France, cela parait difficile. Ce qu’ils recherchent, outre le fait de convaincre des nouveaux soutiens, ce sont des victoires symboliques, telles que l’altération de notre mode de vie. Restreindre les libertés civiles en Occident est un objectif des terroristes. Ne leur offrons pas cette victoire."

    Marie Bethanie  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Le mensonge de masse de l’Éducation nationale

    Condamnée à accueillir et enseigner à la grande masse de la médiocrité, l’université sélectionne naturellement par l’exigence que n’a plus le lycée : en deuxième, puis en troisième année, il ne reste à peu près que des étudiants qui sont à leur place.

    Il s’appelle Ayoub, Adrian ou Kenny. Mais ce pourrait tout aussi bien être Lætitia ou Héloïse. Il a décroché un bac au rabais après un parcours moyen dans un système scolaire médiocre qui n’est plus capable de transmettre les bases de la pensée, du raisonnement et du français.

    Ce bac est son premier diplôme universitaire. Il ne sanctionne pas un parcours scolaire mais constitue, théoriquement, un examen de sélection à l’entrée de l’université (c’est pourquoi les jurys de bac sont, normalement, présidés par un universitaire qui doit attester, par sa présence, que le bachelier fraîchement diplômé a les compétences requises). Il est donné à plus de 85 % des lycéens après que les correcteurs ont reçu la consigne de bien réfléchir avant de mettre une note inférieure à 8/20 (même si elle vaut allègrement 2/20). C’est ainsi que l’Éducation nationale ment à ces jeunes et leur fait croire qu’ils ont le niveau pour poursuivre des études « supérieures ».

    Arrivé sans but en fac, Kenny est très vite largué. Immature, il ne comprend pas que son cours en amphi n’est que 50 % des connaissances à acquérir et qu’il a beaucoup de travail personnel à fournir. Ses copies sont bourrées de fautes d’orthographe, de conjugaison et de contresens. Son raisonnement est quasi inexistant et son écriture déplorable. Il confond souvent causes et conséquences. Est incapable de bâtir un raisonnement structuré et argumenté. Sa capacité d’expression orale est d’une médiocrité désespérante. Son vocabulaire se limite à 150 mots.

    Lire la suite

  • L’armée israélienne reconnait appuyer Al-Qaïda en Syrie

    Un article publié la semaine dernière et qui n’a pourtant pas reçu tout l’intérêt qu’il suscitait a confirmé les soupçons soulevés auparavant et les fortes implications des troupes israéliennes dans l’aide et l’assistance au Front al-Nosra, l’affilié officiel d’Al-Qaeda en Syrie.

    Dans son entretien avec les troupes de l’occupation israélienne la semaine écoulée, un journaliste du Wall Street Journal présent sur le Mont Bental (une partie du Plateau du Golan occupé) a constaté que les troupes israéliennes accueillaient les combattants blessés d’Al-Qaeda et les soignaient dans les hôpitaux israéliens. Une fois guéris, ils sont renvoyés sur la frontière pour poursuivre leurs combats contre le gouvernement syrien.

    Au mois d’août dernier, le Front al-Nosra a pris le contrôle du point de passage de Quneitra, un check point situé entre les parties du Plateau du Golan occupées par Israël et contrôlées par la Syrie. Pour rappel, c’est en 1967 qu’Israël avait envahi cette région du sud-ouest de la Syrie et a, depuis cette date, illégalement occupé la majeure partie du Plateau du Golan.

    Et comme je l’ai souligné dans un précédent article, les rapports des forces de maintien de la paix de l’ONU étaient très révélateurs sur la présence de liens et contacts et même l’aide militaire israélienne aux rebelles d’Al-Qaeda depuis la prise de contrôle de Quneitra par Al-Nosra. Cette fois-ci, l’article du Wall Street Journal confirme la thèse.

    A ce titre, un responsable militaire israélien, resté anonyme, a précisé au sujet de la prise en charge médicale des combattants d’Al-Qaeda : «Nous ne les contrôlons pas ni leur demandons qui ils sont. Une fois le traitement terminé, nous les reconduisons à la frontière [sic – la ligne de cessez-le-feu] et ils continuent leur chemin [en Syrie]. »

    Un autre responsable militaire, lui aussi resté anonyme, a ajouté au journal qu’il y a un « accord » entre les forces israéliennes et les combattants d’Al-Qaeda là-bas, ainsi qu’une « familiarité des forces d’Al-Qaeda sur le terrain. »

    Selon les populaires théories du complot, Al-Qaeda et l’État Islamique (aussi connu comme ISIS ou EI) ont été créés par les services de renseignements israéliens et/ou américains. Bien qu’aucune preuve n’étaye cette hypothèse, il est sans doute vrai que l’invasion de l’Irak conduite par les USA et la Grande-Bretagne en 2003 et le régime d’occupation volontairement sectaire qui s’en est suivi ont créé les conditions optimales dans lesquelles Al-Qaeda en Irak (devenue plus tard EI) s’est formée et a bien prospéré.

    Et c’est justement dans cette optique que j’avais précédemment loué le travail du journaliste chevronné Patrick Cockburn qui a su démontrer cela de la manière la plus convaincante dans son nouveau livre The Rise of Islamic State [L’essor de l’État Islamique : ISIS et la nouvelle révolution sunnite.]

    Et maintenant, il semble qu’Israël soit un allié direct d’Al-Qaeda en Syrie. C’est une alliance tactique destinée principalement et surtout à laisser le pays saigner jusqu’à sa dernière goutte et perpétuer la guerre civile.

    Pour prendre conscience de cela, il suffit juste de lire les déclarations de responsables militaires israéliens au fil des derniers mois au sujet du front Nosra. Vous serez étrangement surpris en constatant une façon de vouloir amoindrir et atténuer les activités du groupe, en leur attribuant le titre d’ « Al-Qaeda modérée » si on veut.

    « Al-Nosra est une version unique d’Al-Qaeda. Ils parviennent à coopérer avec les organisations non-islamistes et non-jihadistes dans une même coalition, » confie Michael Herzog, Brigadier Général à la retraite, lors de son interview avec The Wall Street Journal. Herzog a été chef d’État-major du Ministre Israélien de la Défense et est également membre de l’Institut de Washington pour la Politique au Proche-Orient [the Washington Institute for Near East Policy – WINEP], un groupe de réflexion de l’AIPAC, le Comité Israélo-Américain des Affaires Publiques considéré comme le premier groupe de lobby israélien aux États-Unis.

    Le Front Nosra « est totalement concentré sur la guerre en Syrie et ne nous voit pas, » a-t-il prétendu, « Mais lorsque le Hezbollah et l’Iran et les autres avancent vers le sud, c’est là où le front porte toute son attention sur nous. »

    Le Hezbollah et l’Iran, alliés du régime Bachar al-Assad, par voie de conséquence soutiennent le gouvernement Syrien. Ils combattent sur le terrain, côte à côte avec les troupes de l’armée syrienne pour anéantir Al-Qaeda, l’ « État Islamique » et les autres groupes de rebelles sunnites.

    Et il convient de signaler que bien avant que le check point de Quneitra ne tombe entre les mains d’al-Nosra, c’est-à-dire avant août 2014, des rapports indiquaient qu’Israël semblait plutôt entretenir des relations amicales avec les affiliés d’Al-Qaeda.

    En juin dernier, le porte-parole de l’armée, le Lieutenant-colonel Peter Lerner avait, dans un entretien téléphonique, confié à Foreign Policy que le gouvernement israélien avait fourni une assistance médicale à plus de 1.000 Syriens au cours des quatorze derniers mois. « Nous procurons une aide médicale aux personnes nécessitant des soins en urgence. » Tout en reprenant ses déclarations faites la semaine passée au Wall Street Journal, il a précisé : « Nous ne faisons aucun contrôle ou examen pour savoir si ces personnes sont civiles ou non, ni d’où elles viennent ou bien dans quel groupe elles combattent.

    Ehud Yaari, un ancien membre israélien de WINEP, a reconnu que les combattants ont bénéficié de l’aide israélienne : « Les blessés sont à la fois des civils et des combattants, mais il faut dire qu’il ne reste pas beaucoup de civils dans cette région à cause des combats qui y sévissent…Près de 900 Syriens ont été soignés en Israël. »

    Foreign Policy indique que bien avant juin 2014, plus précisément en mars 2013 : « Quelques 400 combattants armés de l’opposition, soutenus par des tirs d’artillerie de trois chars, s’étaient emparés de l’avant-poste de l’armée syrienne situé au sommet de la colline de Tal al-Garbi, et ont planté quatre drapeaux noirs, suscitant des inquiétudes quant à l’avancement des groupes extrémistes dans la région. »

    « Plus de deux semaines plus tard, les combattants de l’opposition ont capturé deux autres avant-postes militaires stratégiques situés aux sommets de Tal al-Jabiya et Tal al-Sharqi. »

    « D’après un rapport de l’ONU, dans l’après-midi du 24 avril, deux membres de l’opposition armée avaient, en traversant un avant-poste de l’ONU, exposé la tête coupée d’un présumé officier des forces armées syriennes. Vers la fin du mois d’avril 2013, les observateurs de l’ONU avaient détecté des drapeaux noirs qui flottaient et qui étaient apparemment associés aux groupes militants disséminés dans les parties centre et sud de la zone de séparation, y compris trois positions des forces armées syriennes capturées par des membres armés de l’opposition. »

    Tout porte donc à croire que l’aide israélienne à al-Qaeda en Syrie s’est poursuivie deux ans durant. Mais une chose est sûre, l’aide israélienne àal-Qaeda en Syrie a fini par être confirmée.

    Asa Winstanley

    Source : Memo Middle East monitor ; traduit par Info-Palestine.eu

    Al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EukZEEAulVJeaYQvbR.shtml

  • Tentative d’incendie criminel à la Traboule : Impunité totale pour l’extrême gauche à Lyon ?

    Dans la nuit de vendredi à samedi, aux environs de 3h30 du matin, trois personnes cagoulées ont tenté d’incendier la Traboule, la maison de l’identité lyonnaise, en plaçant une poubelle incendiée devant l’entrée. Cette tentative intervient après une longue série de dégradations auxquelles nous avons dû faire face ces derniers mois.

    Cette tentative d’incendie, revendiquée par le groupe GALE (Groupe Antifasciste Lyon et ses Environs), montre le vrai visage de l’extrême gauche, prête à éliminer ses opposants politiques par tous les moyens afin de les faire taire. Il est important de rappeler que plusieurs familles, qui n’ont pas de lien avec notre mouvement, habitent au-dessus de notre maison de l’identité et auraient pu être tuées dans cet incendie criminel.

    Dans un communiqué de presse, Génération identitaire appelle à la dissolution du groupe GALE :

    Suite à la plainte que nous avons déposée, nous demandons au préfet de prendre ses responsabilités et de dissoudre ce groupe extrémiste qui appelle publiquement au meurtre de policiers et qui a tenté cette nuit de commettre l’irréparable. Notons que cela intervient à la veille des élections départementales, et que de plus, ce samedi 21 mars, ce groupe défile aux côtés de l’UOIF (Union des Organisations Islamiques de France), proche des Frères Musulmans, classée comme organisation terroriste par certains pays comme par exemple les Émirats Arabes Unis.

    Face à l’union des islamistes et des milices d’extrême gauche, Génération Identitaire ne recule pas et ne se taira pas.

    http://fr.novopress.info/184516/tentative-dincendie-criminel-traboule-impunite-totale-lextreme-gauche-lyon/

     

  • Le Grand Orient reçu au Sénat pour définir l’éducation de nos enfants

    La commission sénatoriale chargée du thème « Service public de l’éducation, repères républicains [sic] et difficultés des enseignants » a invité Daniel Keller en sa « qualité de Grand Maître du Grand Orient de France ».

    La tête de file de la plus importante obédience maçonnique de France était reçue avec tous les égards pour livrer sa vision de l’éducation laïque, ce qui démontre une fois de plus à quel point cette République est animée par la pensée maçonnique.

    Daniel Keller a donc estimé que « le Temple du Savoir » ne peut pas faire bon ménage avec les croyances religieuses. Il s’est d’ailleurs offusqué que l’Espagne vienne de rétablir des cours sur le Créationnisme.

    Source

    http://www.contre-info.com/

  • La « droite républicaine » : une droite de gauche

    Les barons de la « droite républicaine », sans idées, sans programme, sans vision politique, n’ont plus pour convictions qu’un fatras de subterfuges.

    Dimanche 22 mars au soir, après l’annonce des résultats du premier tour des élections départementales, Nicolas Sarkozy, chef victorieux d’une coalition de circonstance, a plusieurs fois parlé de la « droite républicaine ». L’expression est devenue le point de ralliement de ceux qui veulent continuer à se dire de droite sans risquer qu’on les assimile au Front national.

    Le Front national qui, dans l’énoncé, occupe par déduction le rôle de la droite non républicaine. La droite française se trouve depuis des années dans la délicate situation de devoir composer avec un appareil médiatique tout à fait acquis aux idéaux de gauche portés par des journalistes militants. Et puisqu’on ne mène une carrière politique qu’à la condition d’avoir les faveurs des médias, il faut, tout en voulant être de droite, montrer régulièrement son allégeance aux idéaux traditionnellement de gauche. C’est ainsi, par exemple, qu’un Alain Juppé a renoncé, en direct à la télévision il y a quelques mois chez David Pujadas, à tout ce qui aurait pu donner à son parti une sève de droite.

    Lire la suite

  • Le formatage idéologique et la production des élites: la matrice Sciences-Po Paris

    Les élites nationales sont largement constituées d’entrepreneurs politiques professionnels. La professionnalisation de l’univers politique induit des contraintes électorales majeures qui touchent à la reproduction du pouvoir politique. Cette dernière s’effectue à travers un processus électoral dont le caractère aléatoire demande à être maîtrisé par les différents acteurs. Dans ce contexte, la production et la reproduction de l’idéologie dominante constitue ainsi une garantie de conformité aux différents entrepreneurs à même de faciliter leur maintien au pouvoir. Le conformisme politique à la doxa dominante et la capacité à se situer à l’intérieur du consensus médiatique dominant sur les sujets économiques et sociétaux ont jusqu’à présent donné les meilleures garanties d’adhésion électorale. Les élites politico-médiatiques produisent et reproduisent ainsi un discours ordo-libéral qui se veut consensuel et qui se base sur une expertise mondialisée. Les lieux de production de cette idéologie sont constitués au niveau international par les structures du Nouvel Ordre Mondial telles que le FMI, l’OCDE, l’OSCE ou encore l’Union Européenne. Au niveau national, les institutions assurant la formation des élites participent également à la production de cette doxa à la prétention universelle.
    Les deux hauts lieux de la production et du formatage des élites au niveau national sont Sciences-po Paris et l’Ecole Nationale d’Administration, qui fournissent les plus gros contingents des cadres politiques et médiatiques. Penchons-nous sur la première.
    Sciences-po Paris : la matrice de l’oligarchie
    Sciences-po Paris demeure à ce jour l’école diplômante de référence concernant les cadres du secteur politique et administratif mais également du milieu médiatique. L’école se présente comme une passerelle entre « savoir académique et professionnalisation, entre culture générale et sens de l’action. » et se veut généraliste. Son objectif est ainsi de former des cadres dans un « large éventail de métiers » correspondants à ses différentes spécialisations au niveau du Master qui se déclinent en plusieurs grands domaines :
    - La presse, les médias et l’édition, soit la production et la mise en circulation du savoir et de l’information.
    - Les ressources humaines et les relations sociales, soit les structures du management et de la communication.
    - Les carrières juridiques, qui visent les services juridiques des grandes entreprises et des institutions nationales et internationales
    - La finance, qui vise les cabinets de conseils et d’audits des secteurs bancaires et financiers, mais aussi les « organismes de régulation financière ». On voit donc ici que les régulateurs comme les lobbyistes sont issus du même parcours de formation…
    - L’administration publique et politique, avec notamment la préparation aux concours de cadres supérieurs de la fonction publique.
    - La coopération internationale et le développement, qui ouvre l’accès aux postes à responsabilité dans le secteur des ONG et des structures du nouvel ordre mondial comme l’OMC ou le FMI…
    - Enfin, le secteur de la recherche et des think-tanks, qui sont indifférenciés dans le parcours de formation de Sciences-po, ce qui signifie donc une articulation pratique entre les activités de recherche et de lobbying, c’est à dire d’influence idéologique.
    La simple énonciation des formations dispensées par Sciences-Po Paris révèle une imbrication des secteurs publics et privés, des activités de recherche et de lobbying, des activités de régulation et de communication, des activités politiques et médiatiques, qui souligne déjà la collusion existant dans la formation des élites entre les intérêts privés et publics, et qui renvoie plus généralement l’image d’une matrice de production et de reproduction de l’oligarchie dominante, quel que soit son secteur d’activité. Ce que produit donc avant toute autre chose Sciences-po Paris, c’est une collusion d’intérêts et leur reproduction.
    L’école a également développé la co-pénétration des sphères publiques et privées, et érigé le conflit d’intérêt comme mode de formation privilégié. Elle annonce ainsi sur son site Internet que : « Les élèves sont orientés vers la prise de responsabilités, grâce aux enseignements de plus de 4000 praticiens venus du monde professionnel ».
    Autre point essentiel de la production de l’idéologie du Nouvel Ordre Mondial visant à détruire les souverainetés et les appartenances nationales, l’école développe également une « culture de l’international ». La subtilité sémantique est ici intéressante à souligner : il ne s’agit pas d’une « culture internationale » qui viserait avant tout à découvrir la richesse et la diversité culturelle d’autres nations mais de développer à l’inverse, une « culture internationale », c’est à dire une culture de la mondialisation qui consiste précisément à nier et à dépasser les différences et les spécificités interculturelles. Il s’agira précisément pour l’étudiant d’aborder « tous les sujets à l’échelle de l’Europe et du monde »…
    Cette dimension mondialiste se retrouve sans surprise dans le recrutement de l’école qui ambitionne de former l’élite mondiale sans distinction de nationalité. Ainsi, 46% des étudiants sont étrangers et proviennent de 150 pays. L’école est également insérée dans un réseau de formation de l’élite internationale par son appartenance à plusieurs réseaux universitaires comme l’Association of Professional Schools of International Affairs, ou le Global Public Policy Network.
    L’école ne cache pas sa prétention à constituer un réseau oligarchique mondial totalitaire, c’est à dire recouvrant tous les champs du pouvoir, médiatique, politique, et économique. Elle se vante sur son site Internet d’avoir constitué « […] une communauté de plus de 65 000 anciens élèves qui, pour nombre d’entre eux, occupent des postes à responsabilité dans des secteurs aussi variés que l’audit, la diplomatie, la presse et les médias, le secteur social, le développement durable, la finance, la fonction publique, la culture… en France comme à l’international. »
    On voit donc le but opérationnel de l’éventail des formations proposées par l’institution et touchant tous les domaines du pouvoir : la constitution d’un vaste réseau élitiste, que l’on peut qualifier d’oligarchie mondiale. L’école invite d’ailleurs explicitement ses anciens élèves à « rester connectés à leur alma mater au-delà de leur passage rue Saint-Guillaume, à former un réseau professionnel solidaire. » On ne saurait être plus explicite…
    L’association des anciens élèves de Sciences-po Paris anime à cet effet un ensemble de clubs, de cercles et de groupes, afin de renforcer le réseau relationnel de ses membres et favoriser les passerelles entre les différents diplômes, dans un souci de promotion du conflit d’intérêt.
    Le cercle Sciences-po HEC se donne ainsi pour but « de renforcer les liens entre les diplômés passés par les deux écoles, tout en affermissant leurs liens avec Sciences Po et l’association des anciens. Il a également vocation à servir de lieu d’échange et de solidarité entre les différentes promotions du double diplôme. » Quoi de plus naturel en effet que de développer la solidarité entre le monde économique et la haute administration ?
    Les différents clubs disponibles sur le réseau des anciens élèves de Sciences-Po Paris constituent une bonne photographie des loisirs et pratiques culturelles de la classe supérieure et ne laissent aucun doute sur l’origine sociale de ses membres.
    On trouve entre autres un club Golf (409 membres), un club Opéra (l’un des plus largement représenté avec 1576 membres), un club Polo (160 membres), un club Sciences-po Millésimes, dédié à la dégustation des grands crus (1416 membres) ou encore un club Sciences-po de la mer, dédié aux sports maritimes et au nautisme (471 membres).
    A ces cercles, et ses clubs, qui favorisent le développement d’un réseau d’affaire professionnel de type oligarchique ainsi que les conflits d’intérêts, il faut ajouter les groupes professionnels.
    Comme les structures relationnelles précédentes, les groupes professionnels ont pour objectif de favoriser la « culture du réseau » et la mise en relation des diplômés de l’école, ainsi que de créer des passerelles d’intérêts entre les différents secteurs professionnels, c’est à dire de développer une fois encore une « culture du conflit d’intérêts ». Le groupe le plus populaire est sans surprise le groupe Finance, qui compte 5019 membres. Il propose une série de 8 rencontres annuelles baptisées « les jeudis financiers de Sciences-po ». Ces rencontres permettent des échanges « sans langue de bois » avec des personnalités du monde de la finance. Il propose également, les deuxièmes jeudis de chaque mois, un « afterwork », c’est à dire une rencontre informelle autour d’un verre… Voilà donc un des lieux où se tissent les liens de collusion entre le pouvoir politique et le lobby financier.
    Il faut noter que tous les secteurs du pouvoir sont concernés par ces structures semi-informelles dont le but est de créer un vaste réseau d’influence et de collusion basé sur l’appartenance à Sciences-po Paris. Les secteurs de la communication et des médias sont également largement représentés. Le groupe spécifiquement dédié au secteur « Presse /Médias » compte 2617 membres, mais il existe aussi un groupe « communication » qui comprend 2254 membres ainsi qu’un groupe « Culture et management » fort de 3100 membres et qui « affirme la pertinence du management dans le secteur culturel et en structure la réflexion. » On voit bien ici de quels genres de monstres hybrides néo-libéraux accouche le réseau d’influence relationnel de Sciences-po Paris.
    Le programme idéologique

    L’orientation idéologique de l’apprentissage délivré à Sciences-po Paris est d’abord visible, comme nous l’avons-vu dans les intitulés des diplômes préparés, notamment au niveau des Master.
    Pour cerner plus précisément la nature et l’orientation idéologique des enseignements dispensés on peut se pencher plus précisément sur le contenu de la formation commune, dispensée à tous les étudiants de Sciences-po Paris, quel que soit le Master préparé.
    Cette formation, selon la communication de l’école est « Située au cœur du projet éducatif de Sciences Po, la formation commune de master vise à transmettre des connaissances et des compétences qui permettront aux diplômés de faire face à un monde en mouvement et d’être les acteurs du changement. » Nul doute que le contenu des cours délivrés nous éclairera sur ce que signifie pour la direction de Sciences-po l’expression « être les acteurs du changement » et sur la nature de ce dernier. Il s’agit là, n’en doutons pas, du cœur idéologique de l’institution.
    D’autant plus que cette formation commune constitue pour l’école une « Occasion unique de brassage des populations étudiantes de Sciences Po, ces cours contribuent à la cohésion et au sentiment d’appartenance de nos étudiants. » 
    Pour des raisons pratiques nous allons nous intéresser plus spécifiquement au cours intitulé Philosophie des relations internationales sous la direction de Frédéric Ramel, d’un volume horaire de 24h, qui représente le nœud stratégique de la théorie politique..
    Sans surprise, Frédéric Ramel fait du mondialisme l’unique objet de son étude des relations internationales. Ce dernier est en effet l’auteur d’un essai intitulé L’attraction mondiale, paru aux presses de Sciences-po en 2012, qui présentait le Nouvel Ordre Mondial comme un aboutissement logique de l’histoire universelle… Plus que les contenus, auxquels nous n’avons pas accès, c’est le choix des objets d’étude et du plan du cours qui procèdent d’une vision idéologique biaisée.
    La première partie du cours s’intéresse ainsi à « l’Architecture mondiale » et est sous-titrée : « des cosmopolitismes controversés ». Elle présente d’abord « Le cosmopolitisme kantien et ses prolongements actuels ». Le cours s’appuie notamment sur un essai de Jürgen Habermas : Après l’Etat-nation, une nouvelle constellation du politique et l’ouvrage de David Held : Un nouveau contrat mondial. Pour une gouvernance social-démocrate. Ces deux ouvrages s’interrogent essentiellement sur la manière d’organiser la « gouvernance mondiale », et bien qu’ils formulent certaines critiques au sujet de la mondialisation, essentiellement sur son aspect non-démocratique, ils se concentrent sur la problématique de son organisation politique. Ainsi, l’ouvrage de David Held appelle à la mise en place d’instruments de gouvernance mondiaux dits « démocratiques ». Habermas milite également pour la constitution d’une « démocratie cosmopolite » internationale censée combler le déficit démocratique du Nouvel Ordre Mondial. Nous nous situons donc là sans surprise dans une vision régulatrice du mondialisme qui constitue le ressort psychologique de son acceptation pour la gauche sociale-démocrate européenne et dont sont issus ses sempiternels discours inopérants sur une « autre Europe » ou une « autre mondialisation ».
    Les chapitres du cours de Frédéric Ramel consacrés à l’anti-cosmopolitisme font une place centrale au philosophe anti-libéral allemand Carl Schmitt, qui fut un membre du parti nazi et considéré comme le juriste et le théoricien politique du 3ème Reich. On saisit ici toute la grossièreté du procédé qui consiste à présenter l’antilibéralisme à travers la pensée d’un philosophe nazi. Il s’agit ni plus ni moins que d’une réduction ad-hitlerum de l’antilibéralisme. Signalons donc à Frédéric Ravel que ses étudiants auraient pu avec profit bénéficier d’une introduction à l’œuvre de Karl Marx et à sa critique toujours actuelle du capitalisme qui permet d’expliquer avec pertinence le processus de la mondialisation…
    Mais Frédéric Ravel va plus loin le cours suivant, et après l’assimilation de l’antilibéralisme au nazisme, il expose un autre « foyer anti-cosmopolite : le communautarisme ». Après la réduction ad-hitlerum vient donc le spectre communautariste, qui a pour tâche d’attacher définitivement toute critique de la mondialisation et du Nouvel Ordre Mondial à la barbarie et à l’archaïsme communautaire. Pour faire bonne mesure le cours se conclu sur la « recherche de voies médianes » censées donner un vernis de débat et d’ouverture intellectuelle à un sujet déjà balisé et encadré puisque toute contestation radicale a été précédemment discréditée. La liberté de pensée ainsi étroitement balisée, la deuxième partie de l’enseignement peut tranquillement s’attacher aux grands problèmes éthiques contemporains soulevés par le Nouvel Ordre Mondial, et en particulier l’ingérence dite « humanitaire ». Il s’interroge ainsi sur les nouveaux critères de l’impérialisme visant à définir une « guerre juste » et à cet effet s’appuie encore une fois sur Carl Schmitt et son essai : La guerre civile mondiale, qui critiquait justement le néo-absolutisme des institutions internationales et leur discours sur les droits de l’homme constituant une rhétorique universaliste au service de l’impérialisme. Là encore, faire endosser la critique de l’impérialisme humanitaire à un penseur nazi, constitue un procédé de dé légitimation grossier et une nouvelle réduction ad-hitlerum de l’anti-impérialisme et de la critique du Nouvel Ordre Mondial.
    Le cours se conclue ainsi logiquement sur Le droit des gens de John Rawls. L’auteur américain voit dans la démocratie libérale la meilleure expression de gouvernement et le régime le plus juste, c’est à dire conciliant le mieux les principes d’égalité et de liberté individuelle. Il fait ainsi du « minimum démocratique » la condition de l’acceptation d’une société donnée par la communauté internationale. Selon lui, c’est la justice, comme régulatrice des rapports entre liberté et égalité dans les sociétés démocratiques, qui s’impose ainsi comme principe universel. Il justifie ainsi les inégalités sociales, comme variable naturelle de l’expression de la liberté et de l’entrepreneuriat individuel. On le voit, il s’agit ici d’une justification éthique du système économique capitaliste dont la démocratie libérale constitue l’organisation politique la plus consensuelle. Rawls en conclu que les droits de l’homme possèdent ainsi un caractère universel en tant qu’expression des rapports de justice existant dans les sociétés démocrates-libérales, et qu’ils doivent être étendus aux sociétés « hiérarchisées », la guerre constituant selon lui l’ultime recours.
    On constate donc que sous couvert d’un discours éthique s’attachant à déterminer les principes de la justice et des droits humains, John Rawls tient en réalité un discours militant universaliste basé sur les droits de l’homme et la conception de la démocratie héritée du social-libéralisme qui porte la justification de l’interventionnisme « humanitaire », autre nom de l’impérialisme ou du néo-colonialisme.
    On peut ainsi résumer le formatage des élites tel qu’il est entrepris dans la formation commune dispensée à Sciences-po Paris, tout d’abord comme une forme d’amnésie sélective ayant pour cible l’analyse marxiste de la mondialisation comme phénomène économique, ainsi que ses implications dans les relations internationales, puis comme une réduction ad-hitlerum de la contestation du Nouvel Ordre Mondial et du totalitarisme des « droits de l’homme ». Le mondialisme y est ainsi présenté comme la principale force en mouvement de l’histoire portée par des valeurs positives basées sur les « droits de l’homme » et l’idéal de la « justice » inégalitaire de société libérales-démocrates indépassables comme forme de régulation des rapports antagonistes entre les affects de liberté et d’égalité. A cet égard, le « cosmopolitisme » promu sur toutes les pages du site Internet de Sciences-po Paris apparaît comme le signe évident de l’appartenance à la modernité politique.
    Ce véritable bourrage de crâne idéologique qui vise à formater les élites mondiales de l’oligarchie, associé à la volonté de créer un vaste réseau d’influence et de gouvernance touchant tous les domaines du pouvoir, explique en grande partie le monolithisme intellectuel qui touche les cadres du pouvoir, incapables de penser hors du logiciel démocratique-libéral universaliste. Cette déformation idéologique des élites s’effectue naturellement sous l’influence des intérêts du capital financier et économique, qui a établi de solides rapports de proximité et de collusion d’intérêts à l’intérieur du système de formation, comme nous l’avons vu, par l’entremise des clubs, cercles, et autres groupes de réflexion…

    Guillaume Borel

    Sourcehttp://arretsurinfo.ch/le-formatage-ideologique-et-la-production-des-elites-la-matrice-sciences-po-paris-23/

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2015/03/17/le-formatage-ideologique-et-la-production-des-elites-la-matr-5584821.html

  • Le droit d’asile : une organisation légale de l’immigration illégale

     Où en est-on de la réforme législative sur le droit d’asile ?

    Le 16 décembre 2014, les députés ont approuvé en première lecture un projet de loi de réforme du droit d’asile dont le système est à bout de souffle : délais trop longs pour statuer sur les dossiers (un an et demi en moyenne), saturation des dispositifs d’hébergement, coût exponentiel des aides aux requérants en attente de jugement.

    Comme l’a dit Eric Ciotti, ce système est en réalité une machine légale à régulariser les clandestins. C’est une organisation légale de l’immigration illégale… Quant à « Manuel Valls, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, [il] avait reconnu que “ le droit d’asile est dévoyé et détourné ” par des migrants économiques venus chercher du travail ».

    Le gouvernement a entendu réformer en profondeur le droit de l’asile selon deux axes :réguler le droit d’asile et écarter les demandes infondées. En réalité, en commission des lois, la majorité socialiste, grâce à l’adoption de 140 amendements, n’a visé qu’à augmenter les droits de ces demandeurs.

    Ainsi l’inquiétude que l’on pouvait ressentir face à une telle démarche de la part d’un gouvernement déterminé à promouvoir le « Grand Remplacement » des Français de souche se révèle justifiée. Contrairement aux objectifs affichés par le gouvernement et du fait de ses concessions idéologiques à sa majorité, le projet de loi renforce les droits et les garanties accordées aux demandeurs d’asile. Il allonge les délais bien au-delà de celui fixé par le président de la République et qui apparaît hors d’atteinte. C’est la logique constante des projets sur l’immigration : on affiche de bonnes intentions et une grande fermeté devant l’opinion et on cède devant le lobby immigrationniste.

    Le caractère de gravité de la question du droit d’asile en France doit nous conduire à manifester la plus grande attention à la suite des débats, notamment devant le Sénat. C’est ce que ne manquera pas de faire Polémia dans les semaines qui viennent.

    Où en est-on de la réforme législative sur le droit d’asile ?

    En septembre 2014, Polémia a publié un article (*) sur le projet du gouvernement de réforme du droit d’asile. Nous en présentions les grandes lignes et faisions part de l’inquiétude que l’on pouvait ressentir face à une telle démarche de la part d’un gouvernement déterminé à promouvoir le « Grand Remplacement » des Français de souche.

    Les députés ont approuvé, en première lecture et à une très large majorité, ce projet de réforme du droit d’asile le 16 décembre 2014. Les sénateurs sont appelés prochainement à être saisis de ce texte.

    Au cours de la discussion du projet de loi devant les députés, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a rappelé que celui-ci transposait deux directives européennesUne fois de plus les pouvoirs publics se soumettent aux diktats de Bruxelles sur une question particulièrement sensible. En effet, il est notoire, comme Polémia le soulignait dans son précédent article, que le système est à bout de souffle : délais trop longs pour statuer sur les dossiers (un an et demi en moyenne), saturation des dispositifs d’hébergement, coût exponentiel des aides aux requérants en attente de jugement. Manuel Valls, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, avait reconnu que « le droit d’asile est dévoyé et détourné » par des migrants économiques venus chercher du travail.

    Au-delà du pathos gauchiste habituel, le gouvernement entend réformer en profondeur le droit d’asile selon deux axes : améliorer la protection des personnes demandant une protection internationale et l’application du droit d’asile ; permettre plus facilement au dispositif d’écarter rapidement les demandes d’asile infondées, tout en renforçant l’équité et la transparence des procédures.

    La réforme du droit d’asile devait être couplée avec une réforme du droit des étrangers qui a été repoussée au printemps 2015.

    La présentation par les médias.

    Le délai de traitement des dossiers doit être ramené de deux ans à neuf mois en 2017 grâce à une simplification des procédures et un renforcement des moyens de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) et de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA).

    Ce délai pourrait même être raccourci à trois mois pour certains cas (si l’étranger vient d’un pays sûr, s’il a menti ou proposé un dossier vide). A ce titre, les préfectures pourront par exemple avoir un rôle d’aiguillage dans la procédure de demande d’asile et juger un dossier irrecevable avant même que le demandeur n’ait rencontré l’Ofpra.

    Les moyens de l’Ofpra sont renforcés par ce texte : il obtiendra cinquante agents de plus et son indépendance est consacrée.

    Un autre objectif du texte est l’amélioration des conditions d’accueil. Malgré l’ouverture de nouvelles places en centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), passées de 5.200 places en 2001 à près de 25.000 en 2014, les infrastructures demeurent insuffisantes. Aujourd’hui, un tiers des demandeurs se retrouvent logés dans des structures d’hébergement d’urgence et un autre tiers doit se loger par ses propres moyens.

    Le projet de loi prévoit donc la création de nouvelles places, 4.000 supplémentaires dès 2015, et 5.000 ensuite.

    Enfin, pour répondre au déséquilibre géographique des dossiers (plus de 50% sont déposés en Ile-de-France et en Rhône-Alpes où l’hébergement est saturé), le projet de loi prévoit la possibilité de répartir les demandeurs sur l’ensemble du territoire et de supprimer les allocations aux étrangers qui refuseraient de se rendre dans un lieu donné. Cet hébergement sera désormais directif et réparti sur tout le territoire.

    Finalement, cette réforme devrait se faire à coût constant, les investissements réalisés à l’Ofpra et dans l’offre d’accueil étant compensés par les économies réalisées dans les traitements des dossiers. En effet, plus ils sont traités vite, moins cela coûte cher. Le système français du droit d’asile devrait donc coûter en principe autant après qu’avant la réforme : environ 600 millions d’euros par an.

    Ce que les médias n’ont pas fait ressortir.

    Les garanties des demandeurs d’asile sont renforcées à tous les stades de la procédure :

    -enregistrement plus rapide des demandes d’asile ;

    -présence d’un conseil lors de l’entretien avec un officier de protection ;

    -présence obligatoire d’un interprète ;

    -meilleure prise en compte des vulnérabilités.

    Le texte généralise également l’effet suspensif des recours contre les décisions refusant l’asile.

    Les procédures contentieuses sont également revues, notamment par la création d’une procédure de recours suspensif, procédure accélérée devant un juge unique de la CNDA en cinq semaines. Le délai de jugement en procédure normale imparti à la CNDA, qui voit réaffirmé son rôle de juge de l’asile, est fixé à cinq mois.

    Le dispositif d’hébergement fera l’objet d’une montée en charge progressive pour généraliser le modèle du centre d’accueil de demandeurs d’asile ; les allocations perçues seront unifiées et tiendront compte de la composition familiale.

    Le projet de loi tend enfin à mieux définir et à renforcer les droits du bénéficiaire de la protection en matière d’accès aux droits, de réunification familiale et de documents de voyage, « éléments essentiels de l’intégration à la société française ».

    Ainsi, la discrétion des médias sur les « garanties », en fait sur les avantages et les facilités accordés aux demandeurs d’asile, fait ressortir le grand écart entre les objectifs du projet de loi : le gouvernement a souhaité réguler le droit d’asile et écarter les demandes infondées ; la majorité socialiste a voulu augmenter les droits de ces demandeurs.

    Les commentaires des associations.

    Si les associations reconnaissent que ce texte va dans leur sens, elles manifestent leur inquiétude sur un certain nombre de points.

    En particulier le montant inchangé de 600 millions d’euros suscite leurs réticences comme l’indique le directeur général de France Terre d’Asile :

    « Pour accueillir dignement, il faut des moyens. Et ils n’y sont pas. En réalité, le budget baisse sur l’hébergement, la mise à l’abri et l’accompagnement. Je ne doute pas que le gouvernement et le ministre de l’Intérieur aient des principes, mais faire de la politique, c’est à la fois avoir des principes et donner des moyens pour mettre en œuvre ces principes, et il manque une large partie de ce deuxième volet. »

    Comme d’habitude, les immigrationnistes ne lésinent pas en matière d’argent public lorsqu’il s’agit de financer le « Grand Remplacement ».

    Les critiques de l’opposition.

    Des critiques très vives à l’égard du projet de loi ont été prononcées par Eric Ciotti, député UMP et président du Conseil général des Alpes-maritimes, à la tribune de l’Assemblée nationale le 9 décembre 2014 lors de l’examen par celle-ci de ce projet.

    Eric Ciotti a rappelé plusieurs vérités :

    -le système du droit d’asile français est à la dérive ;

    -il est l’un des plus généreux d’Europe et est trop attractif ;

    -il est détourné de manière abusive par des filières organisées qui font déferler des demandes d’asile opportunistes qui cachent en réalité une immigration économique. Ces demandes non fondées ont explosé depuis trois ans ;

    -80% environ des demandeurs d’asile n’obtiennent pas le statut de réfugiés, que ce soit devant l’Ofpra ou l’instance d’appel qui est la CNDA. Or, parmi ces 80% de déboutés, seuls 5% seront reconduits vers leur pays d’origine ; les raisons en sont un allongement de la durée d’examen de la demande d’asile et le manque de volonté politique ;

    -les circuits sont complètement engorgés : 30.000 demandes sont en attente ;

    -ce système est en réalité une machine légale à régulariser les clandestins. C’est une organisation légale de l’immigration illégale.

    Aux dérives du droit d’asile s’ajoutent les décisions incompréhensibles du Conseil d’Etat qui a exclu récemment le Kosovo, plateforme des filières criminelles, des pays d’origine sûrs, ce qui contribuera à augmenter les flux de demandeurs d’asile dès 2015.

    A la tribune, Eric Ciotti l’a déclaré à Bernard Cazeneuve : malgré quelques avancées comme l’élargissement des critères de placement en procédure accélérée, le projet de loi ne prend pas la mesure de la gravité de la situation et ne répond pas à ses propres objectifs. La première des raisons provient des 140 amendements adoptés en commission des lois par la majorité socialiste dont le rapporteur est Sandrine Mazetier, grâce à la faiblesse ou la complicité du ministre de l’Intérieur. Ces amendements ne pourront qu’aggraver mécaniquement la situation.

    Le recours suspensif devant la CNDA est appelé à être généralisé.

    Le projet de loi introduit l’obligation de faire assister le demandeur par un interprète. A titre d’exemple il existe en France 2 interprètes de dialectes érythréens.

    Les délais, malgré les objectifs affirmés par le gouvernement, seront allongés, ce qui constituera un effet d’aubaine.

    Le caractère protecteur des droits des demandeurs, déjà très marqué puisqu’il permet à de nombreuses familles de se maintenir sur le territoire français pendant 5 ans grâce à l’utilisation de tous les moyens juridiques de recours, sera renforcé par le projet de loi. A ce stade de son intervention l’orateur a décrit avec conviction la logique du système qui confine à l’absurde.

    Eric Ciotti a mis en cause la réelle volonté du gouvernement en soulignant qu’à aucun moment de son intervention le ministre de l’Intérieur n’a prononcé le mot « éloignement ».

    En définitive.

    Contrairement aux objectifs affichés par le gouvernement et du fait de ses concessions idéologiques à sa majorité, le projet de loi renforce les droits des demandeurs d’asile. Il allongera les délais bien au-delà de celui des six mois fixé par le président de la République et qui apparaît hors d’atteinte.

    Le caractère de gravité de la question du droit d’asile en France doit nous conduire à manifester la plus grande attention à la suite des débats, notamment devant le Sénat. C’est ce que ne manquera pas de faire Polémia dans les semaines qui viennent.

    André PosokhowConsultant pour Polémia, 19/03/2015

    Note de la rédaction :

    (*) Réforme du droit d’asile : une accélération du “Grand Remplacement” ?

    http://www.polemia.com/le-droit-dasile-une-organisation-legale-de-limmigration-illegale/

  • Aymeric Chauprade sur Nicolas Sarkozy : « Qui peut faire confiance désormais (…) à un homme qui a pensé installer le nucléaire dans un nid islamiste »

    21/03/2015 – BRUXELLES (NOVOpress) - Le géopoliticien Aymeric Chauprade, par ailleurs député européen du Front National, revient sur les récents attentats de Tunis et de Bamako, nouvelles conséquences selon lui de la “politique folle de l’OTAN contre la Libye de Kadhafi”. Il revient également sur l’intention de Nicolas Sarkozy, alors qu’il était encore président de la République, d’installer des centrales nucléaires dans la Libye de “l’après Kadhafi”. Une telle incapacité à prévoir, un tel manque de sens politique, lorsqu’on occupe la plus haute fonction de l’État, devrait suffire à ruiner le peu de crédit qu’il reste à Nicolas Sarkozy auprès du peuple français.

    On mesure aujourd’hui, partout dans le Maghreb et en Égypte, les conséquences terribles de l’attaque folle de l’OTAN contre la Libye de Kadhafi, attaque qui fut décidée, on ne le répètera jamais assez, par Nicolas Sarkozy.
    Car ce terrorisme qui dévaste la Libye, et qui a frappe aussi cruellement la Tunisie, ce terrorisme qui décapite des chrétiens coptes, qui assassine des touristes occidentaux, qui tue aveuglement des musulmans aussi, qui tente de détruire l’extraordinaire patrimoine pré-islamique de l’Afrique du Nord comme du Moyen-Orient, tout cela a des causes, et parmi ces causes, parmi les causes premières du terrorisme en Tunisie, pays voisin de la Libye, il y a les terribles erreurs de Nicolas Sarkozy et de Bernard-Henri Lévy !
    Ce même Nicolas Sarkozy qui était prêt à installer des centrales nucléaires dans la nouvelle Libye islamiste ! Rendez-vous compte ! Qui peut faire confiance désormais, pour veiller à la sécurité de la France, à un homme qui a pensé installer le nucléaire dans un nid islamiste ! On ne remerciera jamais assez les décideurs d’Areva de l’époque de s’être opposés à cette folie, sans doute motivée par d’inavouables raisons ! (…) Aymeric Chauprade, Bruxelles, 19/03/2015

    http://fr.novopress.info/184395/aymeric-chauprade-nicolas-sarkozy-faire-confiance-desormais-homme-pense-installer-nucleaire-nid-islamiste/

  • [Tribune] L’impossible langage – par Pierre Saint-Servant

    N’est-ce pas un formidable symbole de la modernité que de joindre, dans un temps extrêmement bref, l’appauvrissement d’une langue millénaire et belle comme aucune autre à l’obsession de tout ce que nous comptons d’élites de créer sans cesse de nouveaux langages compatibles avec leur quête illimitée du profit ?

    Expliquons-nous. Il était un temps, bien peu éloigné, où ces ouvrages que l’on qualifiait de romans “populaires” étaient construits à partir des solides matériaux de la langue française, en respectant les non moins solides règles de l’artisanat littéraire. Ces romans, nouvelles, feuilletons, étaient lus par le petit peuple français, quand celui-ci existait encore en chair et non seulement dans le verbiage politicien. Nous pouvions alors parler de culture populaire sans rougir, car il existait bel et bien une culture très largement partagée. La langue française était une matière inaltérée, simplement retravaillée et affinée par la succession de quelques génies et d’une myriade de serviteurs attentionnés. Matière inaltérée mais vivante, organique. Une langue mâchée, digérée, chantée et criée à chaque étage des corps sociaux, de ces corps intermédiaires qui n’avaient pas encore été broyés par le jacobinisme niveleur. Une langue accentuée, parfois malmenée, mais avec quelle tendresse, dans nos provinces les plus contrastées.

    Comme toute particularité, tout caractère trop fortement marqué, une telle langue, si exigeante et si jalouse, en somme si inégalitaire, devait disparaitre. De ce projet, nous pouvons constater l’indéniable succès. De haut en bas de la société, nous observons depuis les décennies 1950 et 1960 le profond déclin de notre langue. Au sommet de l’Etat, la richesse du champ lexical du président De Gaulle a laissé place à une affligeante pauvreté, tant dans les interventions de Nicolas Sarkozy que dans celles de François Hollande. Le dictionnaire Larousse se félicite d’ouvrir ses pages à “zénitude”, “candidater”, “vapoter” ou encore “iconique”.

     

    L’anglais envahit notre vie quotidienne, chacun devant se soumettre à sa si merveilleuse conquête, qui est celle de la science, du progrès, des “hautes” technologies et de la “turbo-finance” mondialiste. L’anglais ? Certainement pas la langue anglaise, si belle et riche, mais plutôt un mélange de vocabulaire réduit et de construction grammaticale simpliste. International, facilement exportable et permettant à un monde livré aux financiers, aux démiurges scientifiques et aux marchands, de fonctionner à moindre effort. Comme nous aurions tort de considérer les reculs de notre langue comme secondaires. Nous ne parlons pas de simples considérations d’esthètes mais bien de l’indispensable devoir de préserver l’une de ces solides murailles qui nous protègent encore du Grand Nivellement. Le combat patient mais acharné, mené – entre autres – par Radio Courtoisie, et dont les assauts répétés peuvent parfois nous faire sourire, est donc un combat de chaque jour. Il doit être nôtre.

    Il vous sera alors peut-être permis d’entendre, après les combats, ces quelques vers récités avec émotion par votre fils, petite-fille ou nièce, en amical hommage à une grande âme franque :

    O Seigneur, vous savez que couchés sur la paille
    Ou sur le dur ciment des prisons sans hublot,
    Nous avons su garder en nous, vaille que vaille,
    L’espoir sans défaillance envers des jours plus beaux.

    Psaume I, 28 octobre 1944, Robert Brasillach

    Le Français dans ce qu’il a de plus pur, de plus clair, de plus fin. Tout simplement.

    Pierre Saint-Servant

    http://fr.novopress.info/184388/tribune-limpossible-langage-pierre-saint-servant/