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lobby - Page 1929

  • « La main de Soros & Co. dans le désordre ukrainien », par Laurent Glauzy

     

    « Dans son article George Soros’ Giant Globalist Footprint in Ukraine’s Turmoil (La trace du géant mondialiste Soros dans le désordre ukrainien), publié dans le journal The New American, William F. Jasper développe les vraies raisons de la révolte de la place Maïdan qui a fait plus de quatre-vingt-dix morts. Cet écrivain analyse avec une clarté et une profondeur peu communes les véritables causes qui ont mis Kiev à feu et à sang du 29 novembre 2013 au 21 février 2014.

    William F. Jasper expose que, de Gazprom aux siloviki [composés des responsables des ministères et des services chargés de la défense et de la protection de l’ordre public : le ministère des Affaires intérieures (MVD), le ministère de la Défense (MO), le Service fédéral de Sécurité (FSB)], dans la Russie de Poutine, les grandes entreprises sont tenues par d’anciens hauts responsables du KGB[1]. Les anciens apparatchiki constituent les sphères supérieures du pouvoir russe.

    À Kiev, cette réalité est représentée, dans l’ombre, par George Soros. Ces dix dernières années, comme dans des dizaines d’autres nations, le milliardaire a versé des millions de dollars à des organisations non-gouvernementales (ONG) ukrainiennes, dans le but de transformer ce pays en une société « plus ouverte et démocratique ».

    Soros derrière l’ONU

     

    De fait, les manifestants de la place Maïdan étaient instrumentalisés par Soros et ses associations, à l’instar de l’International Renaissance Foundation (IRF) et de l’Open Society.

    L’IRF, fondée par Soros, a contribué à la « transformation démocratique » de l’Ukraine. Le rapport annuel de 2012, mentionne que « l’IRF a versé plus de 6,7 millions de dollars, par le biais d’organisations actives en Ukraine ». Dans un pays affamé, les dollars sont un argument plus persuasif que les apparentes oppositions politiques. Selon le site de l’IRF, sur plusieurs années, Soros a arrosé les ONG ukrainiennes jusqu’à 100 millions de dollars.

    Cependant, l’influence de Soros dépasse ces financements, qu’il a également octroyés à des activistes et au monde académique. Elle s’exerce aussi sur l’opinion publique mondiale, à travers son réseau de propagande, qui inclut Project Syndicate[2], une des structures de l’Open Society Foundation, regroupant des présidents, des Premiers ministres, des parlementaires, des banquiers, des directeurs de presse et des géants de Wall Street.

    Dans un article du Project Syndicate du 26 février 2014, relayé par des centaines de quotidiens et de sites web, Soros soutient que l’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) doivent envisager un nouveau plan Marshall pour l’Ukraine, ce qui conduira à un transfert inéluctable de capitaux des contribuables de l’UE et des États-Unis vers les mains de politiciens, d’organisations et d’institutions véreux approuvés par les mondialistes, socialistes et corporatistes qui contrôlent les instances supra-gouvernementales.

    Dans l’article du Guardian du 27/2/14, Sustaining Ukraine’s Breakthrough(Soutenons le renouveau de l’Ukraine), Soros mentionne : « L’Ukraine nécessite une assistance extérieure dont seule l’UE peut être garante ». Cette aide conduira à une gestion dirigée par des experts à la solde de Soros, à savoir la planification centralisée qui est la marque de tous les régimes socialistes ou communistes. Quoi de plus normal pour ce financier qui est le premier soutien d’une planification conduite par l’ONU, le FMI et la Banque mondiale ? Ces entités visent un contrôle global de la population par l’intervention, notamment, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Cette réalisation fut déjà avancée dans Le Nouveau testament de Satan, en 1770, par Adam Weishaupt, le fondateur de l’Ordre des Illuminati, à la solde de Rothschild. La stratégie de Weishaupt s’articule autour de la suppression des nations et de la concentration du pouvoir au sein d’organisations supranationales et « humanistes » : la démocratie est un moyen et non une fin en soi. Les événements ukrainiens obéissent bien à un scénario établi de longue date.

    L’attachement morbide de Soros au mondialisme prévoit, en particulier, l’élargissement de l’UE, au centre de ses prises de position. Ce moyen est une étape pour parvenir au transfert de tous les pouvoirs législatifs, juridiques et exécutifs vers les sphères politiques européennes de Bruxelles.

    L’UE, vers une Europe soviétique

    Ces dernières années, Soros a œuvré à la création d’un Trésor unique de l’Union européenne ou d’une Autorité fiscale européenne (EFA, en anglais). Ce serait, selon le financier, l’ingrédient nécessaire pour que l’euro devienne une véritable devise, avec un prêteur authentique. La Banque centrale européenne soutient donc Soros, dans ce projet. Quand Mario Draghi, l’actuel président de la BCE, vice-président pour l’Europe de Goldman Sachs entre 2002 et 2005, gouverneur de la Banque d’Italie entre 2006 et 2011, a annoncé le 1er août 2012 que la BCE aurait « fait le nécessaire pour maintenir l’euro en état de stabilité », Jens Weidmann, président de la Bundesbank, objecta que, par ses statuts, la BCE a des pouvoirs limités.

    Néanmoins, Draghi a confirmé que la BCE a effectué des acquisitions massives d’obligations d’État des nations européennes endettées, afin que ces dernières se placent sous le contrôle de la Troïka (la Commission européenne, la BCE et le FMI). Il s’agit de la même Troïka qui, en 2013, a ruiné les Chypriotes, en confisquant leurs dépôts bancaires, afin de rembourser les obligations gérées par la Goldman Sachs. Toutefois, Soros, qui affirme la légalité et la transparence de son travail, soutient que cette Troïka - qui agit sans légalité et sans rendre de compte à aucune autorité - n’ayant pas suffisamment de pouvoir, devrait être établie par une Autorité fiscale européenne.

    À travers ce processus se dessinent les contours du gouvernement fédéral européen. La forte présence du FMI prouve que le projet de l’UE n’a rien de strictement européen. Les mondialistes ruinent les nations, les mettent sous tutelle… et appliquent ensuite les mêmes « solutions mondialistes » qui ont provoqué leur ruine. Quant au passif de la BCE, il est depuis des années rempli de bons du trésor pourris. Il en est de même pour la FED. Ces agissements conduiront inéluctablement à une nouvelle crise, ce qui permettra aux mondialistes de réclamer encore davantage d’intégration européenne et mondiale. Dans ce jeu particulièrement machiavélique, il faut préciser que la Troïka constitue l’embryon d’un exécutif budgétaire européen (gouvernement européen), avec la BCE comme bras monétaire.

    Les Ukrainiens contre l’UE

    Christine Lagarde, directrice du FMI, et l’« ancien » communiste maoïste José Manuel Barroso, président de la Commission de l’UE, ont déjà préparé une série d’aides de plusieurs milliards pour l’Ukraine. De nombreux Ukrainiens craignent que leur pays ne soit mis sous le contrôle de la Troïka. Ils ne veulent pas passer de Viktor Ianoukovytch (président destitué par le nouveau parlement ukrainien, le 22 février 2014) à un gouvernement sous le joug de l’UE et du FMI. Un sondage demandé par le département d’Etat américain révèle que seulement 37 % des Ukrainiens sont favorables à l’adhésion de leur pays à l’UE.

    Michael Roberts, qui se définit comme un économiste marxiste, affirme dans un article du 27 février, Ukraine : Hobson’s choice (Ukraine : le choix d’Hobson), posté sur son site : « Aux Ukrainiens, il est donné le choix illusoire d’opter pour le capitalisme des anciens pontes du KGB ou de s’engager avec les corrompus de l’Union européenne. » Il avertit que la dette extérieure de l’Ukraine doublera rapidement si elle accepte le prêt du FMI. La population sera oppressée par une dette insoutenable. « L’Ukraine est devant un écroulement financier et une faillite bancaire. Dans les prochains mois, le nouveau gouvernement sera aidé par des emprunts dans l’attente de la signature de l’accord avec le FMI. Des temps difficiles commenceront. Dès l’acceptation du nouvel endettement par le FMI, la dette doublera d’un seul coup. Il s’ensuivra une dévaluation par rapport au dollar et à l’euro. Cet endettement pourrait encore doubler et peser pendant plus d’une génération sur les Ukrainiens, asservis par un endettement perpétuel. »

    L’écrivain bosniaque Andrej Nikolaidis, qui partage cette analyse, pense que, sous la Troïka, l’Ukraine enregistrera un endettement abyssal et un accroissement massif de la pauvreté. Il rappelle qu’« au début de la dissolution de l’ancienne Yougoslavie, la dette extérieure était de 9,5 milliards de livres. Actuellement, après l’aide reçue par la Troïka, celle-ci est supérieure à 107 milliards de livres. La Bosnie est devenue un pays plus pauvre et plus divisé qu’en 1992. Des soldats affamés et malades, qui s’étaient rassemblés pour protester, expliquaient : « Pendant que nous versons notre sang, ils sont en train de nous voler… ». Certains Bosniaques imaginaient alors l’avenir de leur pays sous la bannière de l’UE, de la Croatie ou sous celle de la Grande Serbie : plusieurs bannières, mais une pauvreté unique pour tous ».

    N’y a-t-il donc pas d’autres possibilités pour l’Ukraine que d’entrer dans l’UE ou dans l’union douanière du Kremlin ? Ne pourrait-elle pas adopter une position pacifique, indépendante et neutre, tout en respectant ces deux entités supranationales ? Dans ce schéma, les Russes et l’Union européenne bénéficieraient tous d’une Ukraine pacifique. À l’inverse des oligarques russes, de ceux de l’Union européenne et de leurs homologues mondialistes atlantistes, les Ukrainiens n’ont par conséquent aucun avantage à choisir l’une ou l’autre des deux formations. Pour quelle raison les Américains et les Européens devraient-ils opter pour la propagande pro-européenne de Soros, d’Obama, de Kerry, de Clinton, de John McCain ou d’autres mondialistes ?

    Les arcanes du mondialisme

    Soros et son grand troupeau d’intellectuels du Project Syndicate travaillent dans ce sens. En novembre 2010, il a reçu du Canadian International Council (CIC) le Globalist of the Year Award. Le Project Syndicate comprend 500 journaux, dans plus de 150 pays, avec un tirage mondial de 70 millions d’exemplaires. La vraie force de Soros ne provient pas de sa mainmise sur la presse, mais avant tout de son appartenance à une élite défendant la gouvernance mondiale. D’ailleurs, il est un des principaux financiers du Council on Foreign Relations (CFR), le think tank le plus influent de la politique étrangère américaine[3]. Il s’agit d’une force qui, depuis le milieu du XXe siècle, dirige le gouvernement américain, la Réserve Fédérale, ainsi que les partis Démocrate et Républicain. Soros en a été le directeur, de 1995 à 2004. À ce poste, il a présidé, en 2000, la conférence Latin America : Sustaining Economic & Political Reform (Amérique latine : soutien économique et réforme politique), promouvant la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA). Par ailleurs, Soros a été un activiste au sein d’importantes organisations mondialistes, dont certaines fondées par lui-même, comme Brookings InstitutionCarnegie Endowment for International PeaceWorld Policy ConferenceWorld Economic ForumInternational Crisis GroupClinton Global InitiativeBilderberg GroupU.S. State Department,Gorbachev FoundationThe Good Club (un club exclusif de milliardaires fréquenté par Bill Gates, Warren Buffett, David Rockefeller, Ted Turner, Michael Bloomberg et Oprah Winfrey).

    Ce club prône le contrôle de la population. Soros fait partie de nombreux groupes de consultation - sous l’égide de l’ONU – projetant l’instauration d’une Tobin Tax, pour limiter la volatilité du taux de change en taxant les transactions monétaires internationales, mais aussi pour permettre le contrôle mondial sur les émanations de CO2 soi-disant liées à un pseudo-réchauffement climatique. Ce mensonge a permis à son auteur, Edmund de Rothschild, en 1991, de recevoir de la part de 179 États membres de l’ONU 30 % des terres riches en minerais, en garantie des prêts contractés pour les réformes écologiques. Pour étendre de manière indicible son pouvoir et l’action du FMI, sous prétexte d’une lutte contre l’extrême pauvreté, la mortalité infantile ou le Sida, Soros a aussi fait adopter, en 2000, les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

    Beaucoup de détracteurs de Soros, aussi bien à droite qu’à gauche, ignorent ces faits et voient seulement le milliardaire comme un agitateur indépendant agissant pour son propre compte.

    Les oligarques dirigent Kiev

    Le 10 décembre 1995, Ukrainian Weekly écrivait : « L’American-Ukrainian Advisory Committee (AUAC), qui s’est réuni à New York les 17 et 18 novembre [1995], a confirmé qu’une Ukraine ouverte et dynamique irait dans les intérêts de la stabilité de l’Europe et de la sécurité des États-Unis ». L’AUAC avait alors demandé l’intervention du Congrès américain, de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), du FMI, de la Banque mondiale et de l’UE, pour faire pression sur l’Ukraine et son président d’alors, Leonid Kouchma. Sur les doléances des États-Unis et du reste de l’Occident, cet ancien communiste engagea son pays dans une vague de privatisations, en bradant aux investisseurs privés des paquets entiers d’actions et en consolidant les avoirs des nouveaux oligarques, lesquels devinrent les vrais maîtres de l’Ukraine. En outre, au sein de l’UAUC, siègent aux côtés de Soros, des membres du CFR, comme Zbigniew Brzezinski, Henry Kissinger, Frank Carlucci et Richard Burt. Ce sont les mêmes qui, aujourd’hui, forcent l’Ukraine à entrer dans l’Europe.

    Victor Pintchouk est un des oligarques qui a bénéficié du programme frauduleux des privatisations ukrainiennes. Soros et la Victor Pintchouk Foundation collaborent dans le financement de plusieurs ONG et de projets en Ukraine. Soros participe aux conférences du Yalta european Strategy (Yes), think tank de Pintchouk, qui se trouve en Crimée, au palais de Livadia. Comme pour le groupe Bilderberg, dont David Rockefeller est un des fondateurs, les réunions du Yes se déroulent à huis clos. Elles accueillent des présidents, des Premiers ministres, des magnats de l’industrie et de la finance, ainsi que des dirigeants de multinationales. Les participants américains qui y adhèrent, outre Soros, sont notamment Bill Clinton, William Daley (chef de l’équipe Obama), Robert Zoellick (représentant de Bush pour le commerce et président de la Banque mondiale de 2007 à 2012), aussi bien que Newt Gingrich, président de la Chambre des représentants des États-Unis et Condoleezza Rice.

    Pintchouk, ami et financier de Bill Clinton et de Hillary Clinton, n’a pas seulement financé la Clinton Global Initiative, il a aussi versé 13 millions de dollars à la Bill, Hillary and Chelsea Clinton Foundation. Douglas E. Schoen (CFR), conseiller des Clinton, a été embauché, en 2000, par Pintchouk, avec des émoluments à hauteur de 40 000 dollars par mois.

    Une des initiatives communes de Soros et Pintchouk est le financement de l’Ukraine Crisis Media Center (CMC). Ce groupe, qui propose une collaboration entre des entreprises ukrainiennes évoluant dans le secteur des relations publiques et des journalistes, a ses quartiers généraux dans l’Hotel Ucraina de Kiev. Le CMC a été officiellement créé pour se distinguer de la propagande émanant des médias russes, en produisant soi-disant une information indépendante, avec l’imprimatur du couple Pintchouk/Soros.

    Dans le champ politique, le nouveau gouvernement de Kiev n’est rien d’autre qu’une représentation oligarchique, composée d’anciens communistes amis de Pintchouk. Ce dernier est membre du Peterson Institute for International Economicsthink tank atlantiste basé à Washington D.C. Il siège avec Soros au Brookings Institution, un autre think tank, dont le siège est aussi à Washington D.C.

    L’Ukraine et la Rothschild Connexion

    Soros et Pintchouk ont également des connexions avec la dynastie des Rothschild. En 2011, George C. Karlweis, conseiller du baron Edmond de Rothschild, révélait que Rothschild avait fourni à Soros des capitaux pour fonder la banque d’investissement Quantum group of Funds.

    L’étendue des liens entre Pintchouk et l’empire des Rothschild se vérifie également par le rôle de Jean-Pierre Saltiel, qui a travaillé au ministère des Affaires étrangères, à Paris. Il siège au conseil du Yalta European Strategy de Pintchouk et au conglomérat ukrainien du secteur mondial de l’acier et de la métallurgie, Interpipe group. Saltiel est depuis longtemps consultant des Rothschild. De 1999 à 2004, il a d’ailleurs été président du Rothschild Conseil International, une des branches principales qui gèrent les affaires de la famille. Saltiel siège aussi au conseil du Pik group, la plus grande entreprise de bâtiment russe, fondée en 1994 par les oligarques Yuri Zhukov et Kirill Pisaerev.

    Comme Soros et Rothschild, l’oligarque ukrainien Pintchouk travaille avec plusieurs oligarques russes. Les réunions du Yes accueillent régulièrement de nombreux oligarques de l’entourage de Poutine : des politiciens et des cadres nommés par ses soins.

    Alfa Bank, la plus grande banque privée russe, est un sponsor du Yes. Son président, Michael Fridman, est un allié de Poutine. Cet oligarque « russe », qui siège à l’International Advisory Board du CFR, a subventionné la création du Russia and Russian-American Relations Lecture, programme du CFR pour le développement des relations entre les États-Unis et la Russie. Qui plus est, Rinat Akhmetov, le plus riche oligarque ukrainien, à présent membre du nouveau gouvernement, est un allié de Poutine et de Ianoukovytch.

    Poutine, le pion dans l’échiquier mondialiste

    Comme Fridman et Soros, Rinat Akhmetov, chargé des affaires avec la Russie, l’UE et les États-Unis, est un financier du Yes. Malgré les apparences, la Russie est devenue une alliée des affaires de Soros, pendant qu’Angela Merkel (ancienne communiste de l’Allemagne de l’Est, qui dirige maintenant l’Allemagne unifiée) sert de médiatrice avec la Russie.

    Dans l’article déjà cité de Project Syndicate, Soros avance : « L’Allemagne doit prendre la situation en main. La chancelière Angela Merkel doit rencontrer le président Poutine et garantir que la Russie est une partenaire, et non une adversaire, du processus de renaissance de l’Ukraine ». William F. Jasper pense que la politique de Poutine a pour objectif de jeter l’Ukraine dans les bras des Occidentaux. Dans ses livres New Lies for Old et The Perestroika Deception, Anatoliy Mikhaïlovitch Golitsyne, ancien espion du KGB passé à l’Ouest en 1961, affirme que la Russie a toujours entrepris une stratégie de convergence avec les États-Unis. (en 1967, le KGB tenta de l’assassiner). Ensuite, quand tout se sera calmé, Poutine et ses oligarques feront des affaires, comme d’habitude, avec le nouveau gouvernement ukrainien et ses oligarques.

    Un plan Marshall pour Kiev

    Dans The Wise Men (les hommes sages), les auteurs Walter Isaacson (CFR) et Evan Thomas rapportent une conversation où John J. McCloy - important membre du CFR et architecte du plan Marshall - explique comment il a fait croire au peuple américain qu’il était nécessaire de combattre le communisme et de développer le plan Marshall. Dean Acheson, secrétaire d’État américain de 1949 à 1953, un autre soi-disant sage du CFR, concluait « que la rhétorique anticommuniste est nécessaire pour gagner l’appui de la politique britannique. » Acheson et les membres du CFR n’avaient aucune intention de combattre le communisme et savaient pertinemment que le Plan Marshall n’était pas un programme anti-communiste, mais un procédé utile pour établir les prémices de l’Europe à travers la Communauté européenne du Charbon et de l’Acier, premier germe de la future UE, au prix, bien entendu, de milliards de dollars provenant des contribuables américains. En fait, bien loin d’être anti-communistes, McCloy, Acheson, Averill Harriman, Charles Bohlen, Robert Lovett, étaient d’ardents anti-anti-communistes.

    En outre, pendant que McCloy et ses alliés promouvaient le plan Marshall, officiellement pour combattre le communisme, sous l’influence du CFR, l’Occident fournissait à l’Union soviétique des aides colossales, financières ou technologiques, comme l’expose en détail le Pr Antony Sutton, dans The best enemy money can buy (le meilleur ennemi que l’argent peut acheter),National Suicide, et Western Technology and Soviet Economic Development. Dans Russia from the American Embassy (la Russie vue de l’ambassade américaine) (1921), l’ambassadeur américain à Moscou, David Francis, affirme que la révolution bolchévique a été soutenue par les Rockefeller et les financiers américains, par l’intermédiaire de la Fabian Society. Dans Les sacrifiés du Danube (1957), Virghil Gheorghiu, prêtre, puis évêque orthodoxe roumain ayant officié à Paris, écrit que, dans les années 1950 les Américains finançaient l’édification de prisons en Bulgarie. DansL’holocauste des âmes (1997), Grégoire Dumitrescu, rescapé de la prison communiste de Pitesti (Bucarest), qui avait pour but de rééduquer les esprits par la torture, sous la direction d’Ana Pauker (fille de rabbin, élue modèle de la femme communiste par Staline), affirmait que Radio Free Europe servait à entretenir une opposition stérile contre le bloc de l’Est.

    Le CFR savait qu’il serait plus facile de faire adopter ses programmes mondialistes dans un imbroglio anti-communiste. Le fait que, aujourd’hui, George Soros & Co. envisagent un nouveau plan Marshall et utilisent une rhétorique typique de la Guerre froide, n’est pas une banale coïncidence. Il s’agit d’une manœuvre ayant pour but ultime de réaliser la convergence UE-FMI. Ce procédé usé jusqu’à la corde est encore utilisé pour vendre l’Ukraine aux charognards que sont Manuel Barroso, Mario Draghi et Christine Lagarde… et pour faire payer l’addition de cet effort aux contribuables américains, européens et ukrainiens.  

    Laurent Glauzy 

    http://www.contre-info.com/la-main-de-soros-co-dans-le-desordre-ukrainien-par-laurent-glauzy#more-32322

    [1] L. Glauzy, Atlas de géopolitique révisée, t. I, art. Gazprom, de l’or bleu pour un État rouge, Paris, Éd. des Cimes, 2011.

    [2] Cette syndication publie des analyses de scientifiques, de militants, d’économistes, de personnalités du monde de la politique, des affaires et de la culture « susceptibles d’engendrer le débat au sein d’une opinion informée ». Plus de 430 titres de presse, basés dans 150 pays, y adhèrent.

    [3] Les 19 et 20 février 1987, Jean-Marie Le Pen et le député Charles de Chambrun ont été reçus à New-York par le Council on Foreign Relations (CFR) (Cf. : La Vie Française du 2 au 8/3/87), dont David Rockefeller, président de la Chase Manhattan Bank, est le fondateur.

     

  • Front national : vers les grandes turbulences ?

    UMP et PS sont les faces d’une m^me médaille démonétisée

    Électoralement le Front national apparaît dès lors comme la seule alternative réelle au Système. Va-t-il et peut-il se normaliser ? En se ralliant à l’Union européenne, l’OTAN, le libre-échange mondial, la poursuite de l’immigration et des réformes sociétales ? Un prix exorbitant pour tenter de se faire accepter par le Système oligarchique dominant. Et sinon comment et à quelles conditions peut-il gagner en 2017 ou avant ? Et les forces dominantes, intérieures et étrangères, respecteront-elles le processus démocratique ? L’auteur de cet article, long et important, discutable évidemment, ne le croit pas. Il évoque les scénarios possibles d’une perturbation du processus démocratique par les structures de l’État profond ou des services étrangers. Il ouvre aussi des voies pour préparer la riposte populaire et la mobilisation du pays réel. Rester près de vingt ans au service de l’État, cet auteur a rejoint le secteur privé et il est maintenant consultant dans le domaine de la sécurité et de l’intéligence économique.

    Polemia 

    L’année 2014, tous les observateurs politiques l’ont compris, s’annonce cruciale pour Marine Le Pen. Trois ans après son arrivée à la présidence du FN, deux ans après ses résultats prometteurs lors de l’élection présidentielle, elle va, à l’occasion des deux premiers rendez-vous électoraux du quinquennat, mettre à l’épreuve la nouvelle ligne politique, à la fois sociale, populaire et souverainiste, qu’elle a fait adopter au parti, en bousculant l’appareil hérité du long règne de son père.

    D’évidence, les résultats aux élections municipales montrent que le parti de Marine Le Pen a réussi à restaurer son implantation locale. Cependant, même si le Front a obtenu la victoire dans douze communes, ce scrutin, dont les enjeux restent essentiellement locaux, n’apportera rien de décisif. Il confirme simplement, comme l’indiquent régulièrement les sondages, que les Français sont désormais moins sensibles à l’entreprise de diabolisation de ce parti.

    L’épreuve du feu, ce sera donc l’élection des députés au Parlement européen. C’est le premier scrutin qui va permettre aux Français de sanctionner la politique désastreuse du gouvernement, mais également celle de l’eurocratie bruxelloise (1), dont le rôle néfaste paraît maintenant bien compris. C’est donc une élection stratégique pour la formation politique qui se présente comme le seul véritable adversaire du pouvoir actuel et comme l’opposant le plus résolu à la commission de Bruxelles et à son président, José Manuel Barroso.

    Les objectifs affichés par Marine Le Pen et par le vice-président du parti Florian Philippot sont légitimement ambitieux : devenir le premier parti de France, devant l’UMP et le PS, et dépasser la barre des 30 %.

    Ces objectifs, s’ils étaient atteints, provoqueraient sans doute le choc politique le plus violent de ces 40 dernières années.

    Les élections européennes : Une élection, cette fois cruciale

    Depuis le début des années 1980, le FN a été, de facto, un instrument politique de régulation du système que la gauche a su utiliser avec brio pour empêcher la droite de revenir au pouvoir ou pour peser sur ses choix politiques en lui interdisant d’aborder certains sujets sensibles comme l’immigration.

    En brisant la progression de son parti en 1988 avec un jeu de mot stupide, qui valut à celui-ci d’être la cible d’une campagne de diabolisation d’une violence et d’une intensité rares, Jean-Marie Le Pen perdait toute possibilité de sortir du rôle d’épouvantail que lui avait assigné la gauche et s’interdisait ainsi de peser positivement sur la situation politique.

    Parti repoussoir et réceptacle d’un vote protestataire par nature volatil, oscillant entre 10 et 20 % de l’électorat, le Front se montrait incapable de devenir le parti fédérateur des déçus de la « mondialisation heureuse » et de la « France Black Blanc Beur ». L’arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2002 permit simplement d’élire pour la deuxième fois président de la République un Jacques Chirac « fatigué, vieilli, usé », sans programme et prêt à tous les compromis…

    L’espace du gaulo-bonapartisme

    L’arrivée, en 2011, de Marine Le Pen à la tête du parti, après une campagne « à  la régulière » contre Bruno Gollnisch, change évidemment radicalement la donne. Marine Le Pen n’est pas que la « fille de »… C’est une femme politique charismatique et percutante dans les médias, à laquelle la campagne présidentielle de 2012 a donné une stature et une légitimité. Son choix de nettoyer le parti de ses éléments figés dans un extrémisme nostalgique et caricatural et de lui donner une ligne politique claire, anti-système et qui vient bousculer le pseudo-clivage droite/gauche, lui offre la possibilité de venir occuper l’espace du gaullo-bonapartisme abandonné depuis longtemps par les formations politiques. La seule faiblesse du dispositif reste pour l’heure le manque de cadres en mesure d’accompagner et de soutenir leur présidente dans sa marche vers le pouvoir et, en cas de succès, de prendre en main les organes politiques de décision.

    Faire exploser le fameux « plafond de verre »

    C’est donc bien là qu’apparaît le caractère crucial des prochaines élections européennes. Si elle atteint les objectifs qu’elle s’est fixés, Marine Le Pen fait exploser le fameux « plafond de verre » et prouve qu’elle est en mesure, le moment venu, de sortir en tête du premier tour de l’élection présidentielle, et également de disposer d’une formation capable de former le noyau d’un rassemblement majoritaire à l’Assemblée nationale. L’accession au pouvoir n’est plus alors un rêve chimérique mais devient une possibilité crédible.

    Un tel succès changerait évidemment le statut du Front national. De parti protestataire, voué à l’opposition et à la déploration, il deviendrait un parti d’action et de projet, un parti qui réussit et suscite le dévouement, qui mobilise les talents et aiguise les ambitions. Il deviendrait un parti séduisant, offrant des perspectives de pouvoir et d’influence – bref, un parti susceptible d’attirer des décideurs et des cadres potentiels (2).

    Ce sont donc bien ces élections européennes qui sont à même d’inscrire le Front et Marine Le Pen dans une dynamique victorieuse et d’être à l’origine de la lame de fond qui peut porter cette dernière au second tour de l’élection présidentielle de 2017.

    Une remise en cause radicale du système

    Cette analyse, Marine Le Pen et les responsables du Front ne sont, bien entendu, pas les seuls à l’avoir menée. Dans certains cercles de l’oligarchie, l’inquiétude sourd déjà. L’incurie de la faction Hollande et la naïveté avec laquelle elle croit pouvoir utiliser le FN à son profit pour reproduire contre la faction Sarkozy les manœuvres des années 1980-1990 laissent perplexe. Les cercles les mieux informés, ceux qui ne s’auto-intoxiquent pas avec les médias du système, qu’ils contrôlent, savent que la situation a changé et que le FN représente maintenant une menace et que cette menace deviendra un danger s’il triomphe au soir du 25 mai : un danger, car la seule formation à vouloir remettre en cause radicalement le système sur le plan économique (remise en cause de la libre circulation des personnes et des biens, protectionnisme, relocalisation de l’industrie), politique (dénonciation des Traités de Maastricht et de Lisbonne, utilisation du référendum), sociétal (promotion de l’identité française, lutte contre les extrémismes communautaristes) et diplomatico-stratégique (souverainisme, choix de l’Europe des nations, rapprochement avec la Russie), se verrait promue comme alternative principale au système. Or, pour les oligarques, il n’y a pas et il ne doit pas y avoir d’alternative.

    Fin de partie pour les joueurs de pipeau ?

    Face à ce danger, quelle pourrait être la réponse de l’oligarchie ? Certains groupes privilégieront probablement la méthode habituelle : le lapin blanc sorti du chapeau pour sauver le système et mis en scène par une intense propagande médiatique. En 2012, ce devait être Strauss-Kahn, mais, du fait du priapisme de l’intéressé et de ses aventures ancillaires dans une suite d’hôtel new-yorkaise, ce fut finalement « Pépère », que les communicants eurent bien du mal à transformer en sauveur suprême. En 2017, qui aura-t-on ? Sarkozy, le retour de l’homme mûri par la défaite et la traversée du désert (la blague !…) ? Valls, le nouveau Clemenceau, le réformateur, le Blair français ? Fillon, le charme discret de la bourgeoisie ? Borloo, l’homme du juste milieu, dont on ne sait s’il voit sa bouteille à moitié vide ou à moitié pleine, mais qui la termine… ? Un autre ectoplasme, encore ?

    Mais certains cercles de l’oligarchie devinent déjà que, cette fois-ci, un joueur de pipeau, même vêtu de lin blanc, même talentueux, même accompagné par les grandes orgues médiatiques, ne suffira pas face à l’exaspération du pays réel, et que des méthodes radicales s’imposeront.

    Entrée dans la zone de mort ou de grand danger ?

    On peut aisément imaginer trois méthodes, qui ne sont pas nécessairement exclusives l’une de l’autre :

    ⁃       la déstabilisation du Front national ;

    ⁃       l’élimination de Marine Le Pen ;

    ⁃       l’interruption ou la remise en cause du processus démocratique.

    La déstabilisation du Front, qui est la méthode la moins sale, ne paraît pas offrir beaucoup d’espoir de réussite. La majeure partie de ceux qui s’opposaient à Marine Le Pen ont quitté le parti et on n’imagine pas Bruno Gollnisch entamer demain une entreprise de scission. Assez jeunes, les principaux cadres du parti n’ont jamais eu de responsabilités dans des exécutifs locaux et n’ont jamais été confrontés aux tentations du pouvoir. Enfin, s’agissant de leur comportement personnel, les révélations faites sur l’homosexualité supposée d’un certain nombre de dirigeants du parti n’ont pas passionné les foules. Reste la déstabilisation par la base, avec, par exemple, des violences racistes, commises par ou à l’instigation d’éléments manipulés, infiltrés au sein du parti, et propres à jeter l’opprobre sur celui-ci. Bref, une manipulation du type Carpentras… Mais, là encore, la ligne définie et appliquée vis-à-vis des nostalgiques et autres éléments provocateurs ne pourrait pas laisser penser un instant que le parti cautionne des comportements de ce genre.

    Alors, la solution radicale et définitive d’une élimination physique de Marine Le Pen ne doit pas être exclue. L’assassinat politique a été pratiqué régulièrement en France jusque dans les années 1990 et les morts suspectes sous la Ve République sont nombreuses. On n’a pas oublié l’assassinat du prince de Broglie (1976), ni celle de Joseph Fontanet (1980), sans parler de l’étrange mort de Robert Boulin (1979). On rappellera aussi l’assassinat opportun de René Bousquet (3) par un exalté (1993) et l’étrange « suicide » de François de Grossouvre (4) à l’Elysée (1994), alors que les révélations de ces personnages étaient en mesure de déstabiliser François Mitterrand. L’assassinat d’un dirigeant politique ne ressortit donc pas au fantasme mais est bien un moyen que le système ne s’est jamais interdit d’utiliser en cas de besoin. L’efficacité du procédé serait évidente. Le parti serait décapité et incapable, à court terme, de trouver un chef aussi charismatique et apprécié, et, passée la période de deuil et d’unité, la guerre de succession amènerait probablement le parti au bord de l’explosion. Bien entendu, il faut faire confiance aux partisans de ce type de solutions radicales pour développer un scénario complet. Plaçons-nous, par exemple, en avril 2016, à deux mois de la Coupe d’Europe de football, qui doit se jouer en France. L’élection présidentielle est dans un an et les candidats putatifs s’échauffent…

    Les structures sécuritaires de l’État profond ou l’appui d’États étrangers ?

    Imaginons alors le déroulé de l’opération :

    1/ Assassinat de Marine Le Pen et revendication par un groupe antifa ou anarcho-autonome ;

    2/ Riposte sur une personnalité de gauche (politique ou médiatique) par un groupe télécommandé d’ultra-droite ;

    3/ Assassinats de militants de base du Front et de militants d’extrême gauche ; attentat sanglant contre une mosquée ;

    4/ Localisation et élimination sanglante des deux groupes par les unités antiterroristes ;

    5/ Appel à la concorde civile et au rejet des extrémismes par l’ « homme fort » du moment (ministre de l’Intérieur ou premier ministre) ;

    6/ Menaces d’annulation de la Coupe d’Europe par les autorités du football ; l’homme fort s’engage pour la France et garantit la sécurité de la manifestation ;

    7/ Un dispositif policier et militaire de grande ampleur est déployé ; les arrestations dans les milieux extrémistes de droite et de gauche se multiplient ;

    8/ La France… gagne la Coupe d’Europe ; liesse de la population et lyrisme des médias sur la France unie, au-delà des haines et des extrémismes, autour de son équipe ; l’homme fort est loué pour son action déterminée et résolue contre la violence politique ;

    9/ Après une période estivale apaisée, François Hollande annonce qu’il ne se représentera pas ; l’homme fort est placé sur orbite présidentielle, alors que le candidat péniblement désigné par le Front stagne à 15 % dans les sondages. Un nouveau lapin blanc est sorti du chapeau…

    La mise en œuvre d’un scénario de ce type nécessite l’engagement de moyens importants, l’appui de structures sécuritaires de l’ « Etat profond », voire l’appui de services étrangers (5). C’est donc une solution qui comporte une part de risque non négligeable.

    La quinzaine de la haine

    Les cercles de l’oligarchie opteront donc peut-être plus facilement pour un attentisme actif et pour une entrée en action au soir du premier tour de la présidentielle en cas de qualification de Marine Le Pen. La quinzaine de la haine qui a suivi la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le second tour de l’élection présidentielle, le 21 avril 2002, donne une bien faible idée de la riposte que serait en mesure de déclencher le système s’il était réellement en danger.

    On aurait évidemment droit à la mobilisation de l’ensemble de la classe politique (« Union nationale contre l’extrémisme »), mais également à celle des milieux économiques (« La victoire de Marine Le Pen, c’est la syncope économique garantie »), des syndicats (« Menaces de régression sociale ») et de l’Education nationale (professeurs et lycéens enrégimentés). L’eurocratie ne manquerait pas de faire part de sa grande préoccupation et la finance internationale orchestrerait une baisse progressive et spectaculaire de la Bourse de Paris. Les bandes ethniques des banlieues des principales métropoles françaises entreraient probablement dans la danse pour faire monter la pression, tout comme les milices antifas se chargeraient d’empêcher, dans les grandes villes, la campagne de se dérouler normalement (harcèlement des meetings du FN, attaque des militants, etc.). Quant aux médias, ils seraient chargés de donner aux événements leur intensité dramatique et de présenter la France comme un pays au bord du gouffre : l’Allemagne à la veille du 30 janvier 1933, en quelque sorte.

    Tout serait fait pour empêcher le processus démocratique de se dérouler normalement, pour faire peur à la population et lui faire prendre conscience des conséquences apocalyptiques d’un mauvais vote. Si, malgré quinze jours de tir de barrage ininterrompu, il se trouvait encore une majorité d’électeurs pour donner la victoire à Marine Le Pen, la contre-attaque de l’oligarchie serait immédiate et violente car, comme l’a dit Malekh Boutih, député PS : « Même si vous gagnez, vous aurez un problème de légitimité à notre égard, on ne se laissera pas faire » (6). La présidente du FN, élue par les Français, n’aurait pas le temps de savourer sa victoire. La dizaine de jours séparant l’élection de la prise de fonctions se déroulerait dans une ambiance quasi insurrectionnelle : effondrement de la Bourse, menaces de l’eurocratie, blocage de l’appareil d’Etat, émeutes dans les banlieues, grèves de la SNCF et du métro, constitution des exécutifs régionaux en contre-pouvoir avec la complicité des préfets, etc.

    Dans de telles conditions, si Marine Le Pen parvenait à entrer en fonction, serait-elle en mesure d’obtenir une majorité aux élections législatives lui permettant d’appliquer son programme ? On peut légitimement en douter.

    L’histoire est ouverte et pleine d’imprévus

    Faut-il, pour autant, en conclure que l’oligarchie est définitivement toute-puissante et que rien n’est possible ? Non, car, tout d’abord, comme n’a cessé de le rappeler Dominique Venner, l’histoire est ouverte et pleine d’imprévus (7). Et il n’est pas possible d’exclure dans les prochains mois une aggravation brutale de la crise qui fasse basculer la majorité de la population dans la révolte contre le système. Ensuite, parce que le but de cet article est de se livrer à un salutaire exercice d’anticipation (8) : oui, en cas de victoire au soir du 25 mai 2014, Marine Le Pen et le Front national entreront dans une zone de mort ; mais, oui, également, ils peuvent en sortir victorieux, et avec eux le peuple français. Il faut anticiper le pire (9) pour pouvoir se préparer et être en mesure de riposter.

    Préparer la riposte populaire

    Les événements de ces derniers mois ont offert quelques exemples intéressants à analyser et qui peuvent servir de sources d’inspiration. Ainsi, avec La Manif pour tous et Le Printemps français, le système a vu se dresser contre lui des réseaux (principalement associatifs et catholiques), extérieurs aux partis politiques, qui, au fil des mois et grâce, à la fois, à un travail de proximité et à une utilisation intensive d’Internet et de ses outils (sites de réinformation, blogs, Twitter, Facebook, …), ont réussi à mobiliser dans la rue des centaines de milliers de personnes et à mettre en œuvre des modes d’intervention originaux (Veilleurs, Homen, Veilleurs debout, …). Le plus efficace a probablement été celui du harcèlement démocratique, qui a consisté à perturber les déplacements des ministres et du président de la République, notamment par des actions coups de poing dans les gares, mais également à procéder à des réveils matinaux d’élus à leurs domiciles ou encore à se signaler symboliquement devant leurs résidences secondaires. Bref, ce harcèlement consistait à aller chercher les responsables ailleurs que là où ils se sentent protégés (ministères, Assemblée nationale ou Sénat, mairies, etc.) et à faire la publicité de ces actions par l’intermédiaire des différents réseaux sociaux.

    La mobilisation autour des commerçants, qui face à des agressions ont réagi en se défendant les armes à la main, est également intéressante à constater. Parfaitement virtuelle, contestée par certains commentateurs, elle n’a pourtant pas pu être tue et a amené certains politiques à réagir et à afficher des positions fermes sur la question de l’autodéfense.

    Enfin, le succès de la manifestation « Jour de colère » a prouvé qu’une agitation virtuelle par le biais d’Internet et des réseaux sociaux pouvait déboucher sur une mobilisation réelle et significative, sans l’appui d’aucun parti politique ou d’aucune association fortement structurée sur le plan national.

    Ne pas sous-estimer la capacité de mobilisation du pays réel

    Ainsi, il apparaît que le pays réel, qu’on pouvait croire anesthésié, dispose encore d’une forte capacité de mobilisation, et qu’un véritable réseau d’alerte et de vigilance s’est mis en place de façon souple et informelle.

    Alors, sur cette base, comment dissuader l’oligarchie d’entamer une épreuve de force pour empêcher le déroulement normal du processus démocratique ?

    Pour dissuader un adversaire, il faut, à la fois, lui faire comprendre que ses projets sont connus et lui prouver que l’on a les moyens de toucher ses points faibles.

    Face au système, il faut donc réinformer, notamment en divulguant et en dénonçant ses méthodes et ses objectifs. C’est ainsi que, grâce à la réactivité du réseau de réinformation, la tentative d’orchestration de la mort dans une bagarre du jeune Méric, militant d’extrême gauche, a été un échec retentissant.

    Mais il faut également analyser ses points faibles.

    L’oligarchie a mis en place un système de pouvoir qui ne dispose pas d’organes apparents mais qui contrôle, par l’intermédiaire de réseaux, des structures existantes, qu’elles soient étatiques, économiques ou associatives.

    Compositeurs, chefs d’orchestre et instrumentistes du grand opéra politiquement correct

    En s’appuyant sur une parabole musicale, on peut définir trois niveaux dans ces réseaux :

     ⁃       celui des compositeurs : ceux qui écrivent la musique ou participent à son écriture et qui évoluent au sein des réseaux les plus fermés, au niveau international (commission Trilatérale, Bilderberg, Forum de Davos, etc.) ou national (club du Siècle, etc.) ;

    ⁃        celui des chefs d’orchestre : ceux qui font en sorte que la musique écrite par les compositeurs soit jouée partout et qui appartiennent donc à la caste politico-médiatique ou au milieu économico-financier ;

    ⁃        celui des instrumentistes (réseaux maçonniques, politiques, associatifs, etc.) : ceux qui, avec leur instrument, dans leur secteur d’activité, jouent la partition qu’on attend d’eux (journalistes, magistrats, hauts fonctionnaires, responsables syndicaux, chefs d’entreprise, élus, etc.).

    Dans un tel système, il est illusoire de vouloir influencer les « compositeurs ». Ils appartiennent à ce que Jean-Pierre Chevènement nomme les « élites mondialisées » et que Jacques Attali appelle avec gourmandise les « hypernomades » (10), et n’ont plus véritablement d’attaches nationales. Par ailleurs, il est vide de sens de vouloir agir sur les « instrumentistes », qui sont à la fois trop nombreux, trop anonymes et aisément remplaçables en cas de défaillance. Ce sont donc bien les « chefs d’orchestre » qu’il convient de cibler et de dissuader.

    Cibler et dissuader les chefs d’orchestre de « l’empire du bien »

    Ces quelques centaines d’individus sont identifiés et localisés, et il est possible, sans difficulté majeure, de connaître et de faire connaître leurs activités et les lieux qu’ils fréquentent. A ces zélés représentants de l’empire du Bien, qui adorent dresser des listes de proscription, des listes de « méchants », de « réacs » ou de « fachos », il convient de faire savoir qu’ils peuvent être amenés à croiser des citoyens qui leur exprimeront courtoisement mais fermement leur mécontentement vis-à-vis de leurs agissements de serviteurs du système.

    Ainsi, si l’oligarchie prenait la décision de fausser le jeu normal de la démocratie, ces rouages du système seraient avertis qu’ils deviendraient, de fait, les premières cibles de la riposte populaire.

    Des individus qui savent qu’ils ne peuvent plus agir en toute impunité, à l’abri de leur statut, peuvent ainsi être amenés à réfléchir avant de s’engager en faveur de stratégies risquées. Risquer de croiser des quidams mécontents est une chose, mais recevoir la visite de citoyens rendus nerveux par le terrorisme de l’oligarchie en est une autre. Qui sème le vent…

     François Chardon, 15/04/2014

    Notes

    1)       Sur l’eurocratie, cette citation éclairante de l’essayiste Pierre-André Taguieff :« L’Europe est un empire gouverné par des super-oligarques, caste d’imposteurs suprêmes célébrant le culte de la démocratie après en avoir confisqué le nom et interdit la pratique » (« Les ravages de la mondialisation heureuse », in Peut-on encore débattre en France ? Plon – Le Figaro, 2001).

    2)       Au nombre desquels, bien sûr, des arrivistes, des carriéristes, des cyniques… C’est le lot de toute organisation qui connaît un développement rapide.

    3) Secrétaire général à la police du régime de Vichy du 18 avril 1942 au 31 décembre 1943 ; impliqué, à ce titre, dans l’organisation de la rafle du Vél’ d’Hiv’. Condamné à la Libération à 5 ans de dégradation nationale, il poursuit une belle carrière dans la banque. Dans les années 1960, il devient un des soutiens financiers de François Mitterrand et reste un de ses proches jusqu’au milieu des années 1980.

    4)       Industriel et ami politique de François Mitterrand, il joue un rôle clef dans le financement de ses campagnes présidentielles de 1974 et 1981. Il occupe, à partir de l’élection de celui-ci, un poste de conseiller à l’Elysée, en charge des affaires sensibles.

    5) L’infiltration, probablement au profit de la DCRI, du Groupe de Tarnac par un policier anglais de la National Public Order Intelligence Unit (NPIO), est désormais de notoriété publique (cf. l’article de Laurent Borredon dans le Monde du 12 mars 2014). On notera que les agents du NPIO, infiltrés sous couverture, sont autorisés à commettre des délits et à pratiquer la provocation.

    6)       Emission Mots croisés du 7 octobre 2013, sur France 2, présentée par Yves Calvi.

    7)       « Dans l’interprétation conventionnelle de l’Histoire, on décrit la succession des événements comme nécessaire ou évidente. Mais c’est faux. Il n’y a jamais rien de nécessaire ni d’évident. Tout est toujours suspendu à l’imprévu », Dominique Venner, entretien avec Louis Montarnal publié dans L’Action française 2000, n° 2827, du 3 au 16 novembre 2011.

    8)       Scénarios paranoïaques ? Ceux qui le pensent sont invités à s’intéresser à la période des « années de plomb » chez notre voisin italien, et à découvrir les méandres de l’affaire de l’assassinat d’Aldo Moro, et le rôle du réseau Gladio ou de la loge P2… Cf. Philippe Foro, Une longue saison de douleur et de mort / L’affaire Aldo Moro (Vendémiaire, 2011) ; Gabriele Adinolfi, Nos belles années de plomb (L’Æncre, 2008).

    9)       « La prophétie de malheur est faite pour éviter qu’elle ne se réalise », Hans Jonas (Le Principe de responsabilité, 1979). Sur ce sujet, cf. Jean-Pierre Dupuy, Pour un catastrophisme éclairé (Seuil, 2002).

    http://www.polemia.com/front-national-vers-les-grandes-turbulences/

    Voir aussi

    Les échéances électorales de 2014 : une épreuve à haut risque pour un système politique à bout de souffle

  • Nos dirigeants sont-ils des adeptes de la secte raëlienne ?

    Le doute s'instaure quand je lis le dernier communiqué du mouvement raëlien :

    "Dans une dépêche publiée aujourd'hui par le Mouvement Raëlien International, le leader spirituel Raël a fustigé une agence de voyage danoise qui exhorte les Danois à avoir davantage de relations sexuelles pour faire plus d'enfants et ainsi "sauver le pays" en augmentant le taux de natalité du Danemark. Raël a également tenu des propos sans équivoque contre les gouvernements qui favorisent la croissance de la population plutôt que le contrôle des naissances.

    « Il est stupide et même criminel que les gouvernements poussent les gens à avoir plus d'enfants. Ils devraient plutôt encourager les gens à cesser d'avoir des bébés! S'ils ont besoin d'augmenter leur main-d'œuvre, ils feraient mieux de favoriser l'immigration en provenance des pays les plus pauvres [comme alternative visant à augmenter leur population].»

    Raël a souligné que le plus grand problème, actuellement sur Terre, c'est la surpopulation.

    « Lorsque l'immigration des non-ressortissants est bloquée et que du même élan, les gens sont incités à avoir plus d'enfants, c'est offrir la parfaite illustration que le nationalisme est dangereux et raciste », dit-il. « Et pour quelle raison ? Uniquement pour protéger la "race" imaginaire de leurs citoyens : l'Amérique aux Américains, la France aux Français, le Japon aux Japonais, etc. »

    Selon Raël : « Ces politiques ne font que perpétuer le mythe de l'identité nationale, le pire aspect du nationalisme. » [...]

    C'est beau comme un communiqué d'EELV.

    Michel Janva

  • La famille, les retraites et le logement dans le viseur des «prestations» à raboter

    Certaines mesures du pacte de Manuel Valls devraient à nouveau mettre les classes moyennes à contribution.

    Au chapitre plan de rigueur, il y a les collectivités, l'État et ses agences, l'Assurance-maladie et… «le reste». Soit 11 milliards à trouver pour aboutir à l'objectif de 50 milliards d'euros d'économies d'ici à 2017. «Le reste viendra d'une plus grande justice, d'une mise en cohérence et d'une meilleure lisibilité de notre système de prestations», a ainsi déclaré Manuel Vallsmardi.

    Entrent dans ce «pot-pourri» plusieurs milliards de coupes décidées lors des réformes sociales de 2013. À savoir 1,3 milliard au chapitre de la réforme des retraites et plusieurs centaines de millions à celle de la famille. Sont aussi prises en compte les économies de gestion qui seront exigées auprès des caisses de retraite, de l'Assurance-maladie et des CAF. L'État en attend, de source gouvernementale, pas moins d'un milliard.

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  • Procès politiques : la police associative fait condamner Renaud Camus

    La police associative, en l’occurrence le MRAP, manifestement aussi efficace en France que l’est la police religieuse en Arabie Séoudite — elles sont du reste l’une comme l’autre grassement subventionnées par leur Etat respectif — a fait condamner ce 10 avril 2014 le grand écrivain Renaud Camus pour "provocation à la haine contre les musulmans". 

    Un professeur de philosophie a également été condamné pour les mêmes chefs.

    L’Action française, tout en refusant de se prononcer sur le fond des propos tenus, affirme et continuera d’affirmer sa solidarité pleine et entière avec toutes les victimes d’une censure visant à interdire les débats de société ou toute contestation des bienfaits de la politique immigrationniste imposée par Bruxelles.

    LA LIBERTÉ D’EXPRESSION NE PEUT SOUFFRIR AUCUNE ATTEINTE ! SEULS LES PAYS TOTALITAIRES DÉFINISSENT DES OPINIONS COMME DÉLITS ! EXIGEONS L’ABROGATION DES LOIS SCÉLÉRATES !

    LIRE le compte rendu paru dans Le Monde, ainsi que l’entretien paru sur Boulevard Voltaire avec Renaud Camus la veille du procès

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Proces-politiques-la-police

  • L'idéologie du genre aboutit à la mort du sexe

    Alain de Benoist est interrogé dans Présent à propos de l'idéologie du gender. Extraits :

    "[...] Les catholiques font, en général, une critique morale de la théorie du genre, alors que j’en fais une critique intellectuelle. J’examine la valeur de vérité de cette théorie, je constate qu’elle est nulle et je dis pourquoi. Certains théoriciens ne se cachent certes pas de vouloir « déconstruire » la norme hétérosexuelle. Eric Fassin, par exemple, dit textuellement que l’objet des études de genre est de « penser un monde où l’hétérosexuelle ne serait pas normale ». Mais ce n’est là qu’un aspect très partiel du problème. Ce que la théorie du genre soutient fondamentalement, c’est que la différence des sexes n’est pas une donnée de nature, c’est-à-dire que l’identité sexuelle n’a fondamentalement rien à voir avec le fait d’être né fille ou garçon. Il s’en déduit que le sexe biologique n’a aucune influence sur les comportements, les choix personnels, les jeux que l’on préfère, les métiers vers lesquels on se dirige, etc. L’idée qu’il existe du féminin et du masculin résulterait de l’intériorisation de « stéréotypes », dont on espère venir à bout en prônant systématiquement la « mixité des rôles ». La théorie du genre se dévoile par là pour ce qu’elle est en réalité : une théorie de l’indistinction, de l’indifférenciation qui, loin de favoriser la « liberté sexuelle », aboutit à la mort du sexe.

    Vous stigmatisez deux erreurs fondamentales dans la théorie du genre. Quelles sont-elles ?

    La première est de croire que la sexuation n’est qu’une affaire d’organes génitaux, alors qu’elle intéresse la totalité du corps (le cerveau lui-même est « sexué »), qu’elle façonne aussi les esprits et entraîne, dans tous les domaines de la vie, des comportements différents entre les sexes. La seconde est de s’imaginer que l’« identité de genre » résulte d’une « construction sociale » qui s’effectuerait à partir de rien. Or, s’il est bien évident qu’il y a une part de construction sociale dans toute identité, individuelle ou collective, cette construction sociale s’élabore toujours sur la base d’un déjà-là, en l’occurrence sur la base de la division de l’espèce humaine en deux sexes (car il n’y en a que deux !). A partir de là, la théorie du genre confond systématiquement le sexe, le genre, la préférence ou l’orientation sexuelle, et aussi le « sexe psychologique » (le fait que certains hommes sont plus virils que d’autres, certaines femmes plus féminines que d’autres), jusqu’à s’imaginer qu’il appartient aux pouvoirs publics de donner une traduction institutionnelle à n’importe quel sentiment, fantasme ou désir. [...]"

    Michel Janva

  • Un repris de justice en remplace un autre à la tête du PS

    Lu sur VA :

    "Harlem Désir a été condamné à 18 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d’amende pour « recel et abus de confiance ».Jean-Christophe Cambadélis, lui, a été condamné à six ans de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende, en plus d’une autre condamnation de cinq mois de prison avec sursis et 100 000 francs d’amende."

    Michel Janva

  • Quand les journalistes prennent les villes FN pour des zoos

    France Info diffusait le 8 avril un reportage titré "les premiers pas du FN". Celui-ci illustrait parfaitement la dérangeante façon dont les médias traitent ce parti et plus encore les Français qui ont osé l'élire.

    Atlantico : Suite à la victoire du Front national dans plusieurs mairies, plusieurs reportages ont commencé à émerger pour tenter de "décrypter" la vie quotidienne des citoyens de Béziers, Hénin-Beaumont ou Mantes-la-Ville, parfois avec beaucoup de distance. N'y a-t-il pas un syndrome de "safari médiatique" dans le traitement de ces localités par les chaînes d'information ?

    Arnaud Mercier : Il est certain que la tentation de tomber dans ce panneau est grande, et ce pour deux raisons. A la fois parce qu'on voit bien que chez un certain nombre de journalistes qui se livrent à ça, on constate une certaine forme d'incongruité idéologique comme sociologique à accepter l'idée que le Front national puisse remporter des villes. Chez certains journalistes, ça reste de l'ordre de l'incompréhensible, de l'inconcevable voire de l'intolérable. C'est, cependant, une problématique particulièrement habituelle du traitement médiatique réservé au Front national : on n'a pas attendu ces municipales-là. Il y a également un deuxième enjeu lié à cette incongruité, c'est qu'elle est tout de même partagée par une majorité de Français. Même si aujourd'hui on assiste à une dédiabolisation du Front national, qu'un certain nombre de nos concitoyens adhèrent en partie aux idées développées par le FN et que beaucoup d'entre eux n'estiment plus qu'il représente une menace pour la démocratie, et en dépit des indicateurs objectifs qui actent cette dédiabolisation, il n'en reste pas moins qu'une majorité de Français pense encore le contraire. C'est donc nécessairement un enjeu que de servir, avec ce regard-là, des reportages sur le Front national. Donner à voir le Front national comme une incongruité à un public qui le voit déjà comme une incongruité, que ce soit en tournant en ridicule certains électeurs ou certains policiers, n'est pas étonnant d'un point de vue de logique médiatique.

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