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lobby - Page 2180

  • Zone euro : le piège fédéraliste ! (arch 2011)

    L'accélération des dettes souveraines nous précipite chaque jour un peu plus vers l'éclatement de la zone euro. La plupart des dirigeants européens en sont aujourd'hui intimement persuadés, bien qu'ils continuent de nous affirmer le contraire. Certains experts parlent de plus en plus ouvertement « d'acharnement thérapeutique » sur une monnaie que les grands argentiers qui veillent à son chevet savent condamnée. Même un taliban du fédéralisme européen comme le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker est paraît-il très pessimiste sur les chances de sauver la zone euro.
    Sortir de l'euro ne sera évidemment pas indolore. Quand on a commis une erreur il faut toujours en payer le prix. Et plus le temps passe, plus celui-ci sera élevé et sans doute douloureux. Alors autant en finir le plus vite possible avec cette opération chirurgicale, certes à risques, mais devenue inévitable et dont le report ne fait qu'aggraver l'état du malade. Pourquoi attendre l'explosion maintenant annoncée de la zone euro ? Sortons de cette tourmente le plus vite possible. Le rétablissement sera forcément pénible, mais, pour permettre à notre économie de retrouver sa liberté et de repartir du bon pied, il faut en passer par là.
    Toutefois, nous affirment les jusqu'au-boutistes de l'euro : « Celui-ci n'est pour rien dans l'état désastreux des finances publiques grecques, dans l'endettement bancaire irlandais, ni dans celui des comptes publics au Portugal. » Selon l'économiste pro euro Alain Frachon, cette crise de l'euro ne serait même pas financière, mais politique. Il écrit : « Elle ne témoigne pas de la cupidité des marchés ; elle reflète l'irresponsabilité de la zone euro. Elle est moins une affaire de technicité financière que le symbole du malaise européen en général. » Si l'euro n'est pas à l'origine de la crise, il l'aggrave néanmoins d'une façon mortelle. Pour les économistes allemands, « le développement de la Grèce est massivement handicapé par l'euro ». Donc, s'il n'est pas totalement responsable de l'endettement de ce pays - il en porte toutefois une grande part de responsabilité -, l'euro contribue à lui maintenir la tête sous l'eau. « Pour faire disparaître le déficit, la Grèce doit réduire ses prix de 20 % à 30 %. Une telle baisse des prix n'est pas possible à court terme à l'intérieur de la zone euro. » Une zone où nos économies s'asphyxient et où certaines d'entre elles sont en train de suffoquer.
    Le constat que dressent les eurocrates - ce n'est pas la faute à l'euro mais aux dirigeants politiques - réserve un piège tendu aux peuples européens par les fédéralistes. L'euro pose un problème par manque de coordination des politiques budgétaires ? Il faut donc « aller plus avant dans l'harmonisation de politiques budgétaires ». En d'autres termes, pour que les choses marchent correctement, il faut créer un ministère des Finances européen supra-national et que les pays de la zone euro renoncent à leur souveraineté monétaire. C'est-à-dire qu'elles se départissent des derniers attributs de souveraineté qu'il leur reste. On entrevoit le chantage... L'euro-zone en accélérant la disparition des États-Nations sauvera la monnaie commune et intégrera d'une façon décisive les Européens dans le carcan bruxellois. C'est la dernière entourloupe qu'essaient de nous faire avaler les promoteurs anti-nationaux d'une Europe fédéraliste. Si le choix est entre sortir de l'euro ou se fondre dans un fédéralisme nébuleux, la question ne devrait même pas se poser : sortons !
    Le « malaise européen » dont parle Alain Frachon, n'est-ce pas la démonstration que l'idée de « souveraineté partagée », sur laquelle prétend se fonder la construction européenne, ne marche pas ? Qu'elle ne peut pas marcher ? Ce « malaise » c'est celui des peuples de plus en plus réticents à suivre la direction que leurs responsables politiques leur avaient tracée... en toute « irresponsabilité » ! Au fait, cette propension à « l'irresponsabilité » dont ont fait preuve, du propre aveu de leurs commensaux, les dirigeants des pays occidentaux, en s'endettant jusqu'à l'addiction et à l'aliénation, ne serait-elle pas inhérente au système de la démocratie libérale et à ses mécanismes démagogiques ? Ceux-ci entraînent les politiciens, toujours dépendants d'une élection, à satisfaire leurs clientèles électorales, même si c'est au détriment du bien public. En ce sens, effectivement, cette crise de la dette n'est pas seulement une crise de l'euro. Pas seulement non plus celle des responsables politiques. C'est aussi, beaucoup plus largement, la crise du système libéral tout entier.
    Jean Cochet PRESENT — Mardi 19 juillet 2011

  • Une gauche qui tourne le dos au peuple

    Les grands partis ont perdu le sens du peuple. Mais plus encore la gauche qui s’en est longtemps réclamé. L’affaire Strauss-Kahn l’a montré. Les élites de gauche ont pu un temps soutenir un homme à mille lieux du peuple à tous points de vue. Les aléas électoraux n’y changent rien : entre le monde du travail et la gauche la méfiance reste de mise. Pourquoi et comment la gauche en est-elle arrivée là ?  C’est à cette question qu’a voulu répondre Laurent Bouvet. En constatant que la gauche républicaine n’a jamais voulu voir le travailleur là où elle voulait seulement voir le citoyen. « Dans la doctrine républicaine, rousseauiste et jacobine à la fois, les individus ne peuvent être que des citoyens, la citoyenneté étant le seul vecteur possible non seulement de la liberté, mais encore, et surtout ici, de l’égalité. Et il en va ainsi de la loi Le Chapelier en 1791 jusqu’à la loi Waldeck-Rousseau de 1884. Pendant près d’un siècle, les ouvriers sont exclus de la définition de l’égalité autrement que comme citoyens. » En se plaçant sur le terrain de la république libérale, individualiste, héritière des Lumières, la gauche jouait perdant dès l’origine. Le divorce entre le peuple et la gauche s’est accentué quand la gauche est devenue libertaire au plan sociétal : défendant toutes les minorités bruyantes, tous les affichages symboliques insolites, et oubliant la transformation sociale dont elle avait longtemps fait son drapeau. Toutes les identités minoritaires, tels les sans-papiers (les illégaux en fait) ont été valorisées par la gauche. La gauche a abandonné la laïcité, trop incompatible avec sa défense forcenée de l’immigration, puis la patrie, laissée à « l’extrême droite », et a vidé la république de tout contenu. Si la France est un hôtel, la république, qui fut une mystique, n’est plus qu’un règlement intérieur. D’où un départ des classes populaires vers le populisme « de droite » des Le Pen, père et maintenant fille, d’ailleurs, quant à la fille,  surfant sur le « ni droite ni gauche ». Évolution logique : un peuple à qui la gauche tournait le dos a fini par tourner le dos à la gauche. Que toutes les forces politiques du système se soient trouvées d’accord à partir de 2008 pour socialiser les pertes des banques alors que leurs profits avaient été privatisés a accru le divorce entre élites culturellement « de gauche » et peuple. Au nom du libéralisme des mœurs la gauche était évidemment mal placée pour critiquer l’arraisonnement marchand du monde, le goût de l’argent faisant somme toute partir des mœurs. « Comment justifier le contrôle des marchandises et des capitaux mais pas celui des personnes ? »,  s’interroge Laurent Bouvet.

    Pierre Le Vigan http://www.europemaxima.com/

    • Laurent Bouvet, Le sens du peuple. La gauche, la démocratie, le populisme, Gallimard, coll. « Le Débat », 2012, 296 p., 18,50 €.

  • L'homosexualisme : cousin du féminisme radical et petit-enfant du marxisme

     

    Jeanne Smits a traduit un article sur les racines marxistes de l'homosexualisme. Extraits :

     

    "[...] C’est cette idéologie politique, volontiers appelée la « théorie queer » par ses partisans dans le monde universitaire, qui est promue, désormais de manière assez ouverte, par le mouvement pour les « droits gays ». Elle vise à réécrire les concepts fondateurs de notre société tout entière. Je prédis qu’il ne faudra plus beaucoup de temps avant que la prétendue lutte pour l’« égalité » soit abandonnée : elle aura atteint son but.

    Bien des gens se grattent la tête en se demandant comment nous avons tout d’un coup pu en arriver au point où deux hommes peuvent être « mariés », où une femme peut être appelée « mari » et un homme, « épouse », où les enfants ne sont plus qu’une monnaie d’échange politique dans les guerres d’adoption, alors qu’il nous semble qu’hier encore on ne parlait que d’égalité de droits. Depuis quand l’« égalité des droits » signifie-t-elle la déconstruction, le démantèlement de ces concepts sociaux fondateurs ?

    Si nous les écoutons attentivement, cependant, les activistes eux-mêmes ont commencé à fournir eux-mêmes une explication en termes suffisamment clairs. Il n’a jamais été question pour eux d’obtenir « l’égalité de droits » mais la réécriture de l’ensemble de notre ordre social. Le mouvement pour les « droits gays » a toujours été, Peter Tatchell le dit lui-même, « révolutionnaire et non réformiste ».

    D’autres ont mis en évidence les origines marxistes de la révolution sexuelle dans son ensemble, et il est clair que l’explosion subite de l’homosexualisme n’est que l’étape suivante logique d’un programme systématique. Proche cousin du féminisme radical, petit-enfant du marxisme, l’homosexualisme s’est développé sur le terreau du pseudo-champ politico-académique des « études du genre » – gender studies et a été imposé depuis 30 ou 40 ans à un public qui dans l’ensemble n’en voulait pas, à travers des lois anti-discrimination ou égalitaires, grâce à une coalition de lobbyistes, d’ONG et d’hommes politiques à l’extrême gauche, et dans des cercles internationaux de plus en plus puissants.

    Peter Tatchell est un homosexualiste britannique de premier plan : cela signifie qu’il est un promoteur une idéologie politique et sociale spécifique qu’il veut voir adoptée en Grande-Bretagne et ailleurs. Il est également un homme homosexuel : cela veut dire qu’il ressent une attraction sexuelle vis-à-vis d’autres hommes, une condition dont l’origine fait encore débat parmi les médecins, les psychiatres et les généticiens. Les deux choses ne sont pas identiques. C’est un fait qui tend à échapper à bien des gens qui lisent ou qui écrivent à propos des guerres culturelles, spécialement dans leur manifestation actuelle qui semble s’être focalisée totalement sur l’homosexualité. Tous les homosexuels ne sont pas des homosexualistes, et tous les homosexualistes ne sont pas des homosexuels.

    L’article de Tatchell dans le Guardian rendait hommage à un document bâti en 1971 par ce qu’il décrit comme un collectif d’« anarchistes, de hippies, de gauchistes, féministes, libéraux et tenants de la contre-culture », afin de faire surgir une « révolution de l’état de conscience ». Il qualifiait le Manifeste du Gay Liberation Front de « programme pionnier en vue de la transformation sociale et personnelle » dont la première proposition affirmait que « subvertir la suprématie de la masculinité hétérosexuelle était la clef de la véritable libération ». Tatchell raconte que ce livre-là a changé sa vie.

    Le Manifeste résume tout, explique-t-il, en « remettant en question (…) l’homophobie, le sexisme, le mariage, la famille nucléaire, la monogamie, le culte de la jeunesse et de la beauté, le patriarcat, le ghetto gay et les rôles de genre féminins et masculins rigides »… tout ce que charrie la révolution sexuelle.

    Le Manifeste lui-même est sans ambages lorsqu’il s’agit d’identifier les principaux ennemis à abattre : « L’oppression des gens gays commence dans l’élément le plus basique de la société, la famille. »

    « Elle consiste en l’homme qui la dirige, d’une esclave qui lui sert de femme, et de leurs enfants auxquels ils imposent de force leur propre image en tant que modèles idéaux. La forme même de la famille travaille contre l’homosexualité. »

    De la manière la plus révélatrice, le Manifeste affirme que la « réforme », à savoir l’« égalité », ne suffira jamais ; ce qu’il faut, c’est une révolution sociale totale, un réordonnancement complet de la civilisation. La réforme, dit-il, « ne peut pas modifier l’attitude profondément ancrée chez les hétéros pour qui l’homosexualité reste au mieux inférieure à leur propre style de vie, et constitue au pire une perversion répugnante. Il faudra davantage que des réformes pour changer cette attitude, car elle est enracinée dans l’institution la plus basique de notre société : la Famille Patriarcale. »

    Loin d’être « la source de notre bonheur et de notre bien-être », poursuit-il, la famille est l’« élément » oppresseur où l’« homme dominant et la femme soumise » enseignent aux enfants de « fausses croyances » sur les « rôles de genre » traditionnels « presque avant de savoir parler ». [Lire la suite]"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • L’immigration et la destruction de l’Angleterre : la prise de conscience du Guardian

    Le métissage de la planète ne pourrait plus que nous divertir.
    Nous n’avons plus de maison, nous n’avons plus de ville,
    nous n’avons plus de patrie, nous n’avons plus de race.
    Mieux encore : nous n’avons plus de contemporains.

    Lucien Rebatet ("Dialogues de vaincus")

    Comme je l’ai indiqué, on assiste à un timide réveil de la conscience anglo-saxonne devant l’immigration qui rapidement nous fait oublier tous les Crocodile Dundee et John Wayne de l’univers. Kevin McDonald officie en Amérique ainsi que d’autres, M. Salter en Australie, qui a refusé de s’asseoir sur l’invasion de son pays et surtout la déformation de sa profession, la biologie, devenue à se tordre de rire. C’est comme la conquête spatiale ou les feuilletons télé...

    En Angleterre, j’ai déjà rappelé la vision prophétique d’Enoch Powell (un homme qui refusait aussi la guerre contre les Russes, mais est-ce un hasard ?), souligné la révolte récente du Monty Python John Cleese, et même celle de la presse tory (le Daily Mail), si différente de notre Figaro pas trop bien-pensant mais bien trop engraissé de subventions, et qui nous informe que les Anglais - les britons - fuient Londres où ils ne se sentent plus chez eux, chassés par la hausse des prix et leur timidité d’autochtone envahi.

    Nous sommes maintenant à la place des Indiens d’Amérique et ce dans toutes les capitales blanches. La débandade est généralisée, à Berlin ou Stockholm y compris, villes occupées par des hordes globales. On est revenus au temps des Tartares, dit-on, mais c’est tout bon. On nous avait dit que nous avions besoin d’immigrés, nous avons refusé ceux de l’Europe de l’Est, jugés trop blancs et trop chrétiens pour notre goût, et nous leur avons préféré ceux d’Afrique et d’Asie, et nous avons pourtant vingt millions de chômeurs. C’est drôle tout de même.

    Les cons, dirait Audiard, ne s’arrêteront pas en route, et ils revoteront à gauche en 2017 en hurlant à la mort de la liberté si le FN de Marine Le Pen, pourtant bien timide maintenant, ombre de ce qu’il fut pour mieux dire, fait les 30 % attendus au premier tour.

    Il n’y a pas de victimes, disait-on dans Deux flics à Miami, il n’y a que des volontaires.

    Icône de la gauche humaniste britannique, David Goodhart fait amende honorable dans un récent article du Guardian. Il publie aussi un livre sur le sujet, "the British Dream", dans lequel il explique astucieusement que l’immigration c’est mauvais... pour le pays de l’émigration. Le Malawi n’aurait plus que 336 infirmières, ayant exporté les autres comme des ananas et la Sierra Leone a 90 % de ses diplômés à l’étranger (comme la France !), se demandant ce qu’elle peut faire de tous les milliards que nos démocraties exsangues lui envoient une fois que l’on a racketté l’été le contribuable et siphonné les consciences avec les résultats sportifs.

    David Goodhart a beau expliquer que l’immigration n’est pas trop bonne pour eux, il en oublie de dire qu’elle n’est pas très bonne pour nous. Et il ajoute quand même que les dépenses de la sécurité sociale britannique, au pays de Tony Blair si fêté par Alain Madelin et tous nos libéraux, et aujourd’hui milliardaire du pétrole kazakh, que les dépenses de la sécurité sociale british donc ont augmenté de 40 % depuis l’élection, en 1997, du si libéral et si belliciste PM travailliste. Et la population du grand Londres (ou ce qu’il en restait...) a été remplacée ou déportée. On avait le new labour, on a le new coloured !

    C’est dommage parce que comme beaucoup de gens de droite j’aimais bien l’Angleterre.

    Mais si c’est pour y revoir Belleville ou Barbès... je me contenterai de relire Tolkien, de revoir la très belle bio filmée de CS Lewis en attendant de me relouer en rêve un cottage paumé dans le district des lacs.

    Goodhart reproche à la gauche d’avoir trop prolongé la panique des années 50, notamment concernant les réfugiés. En cela il est proche aussi de Kevin McDonald lorsque ce dernier explique les modifications pour des raisons humanitaires des lois sur l’immigration dans les années 60 aux Etats-Unis : les réfugiés, les immigrés, c’est-à-dire deux milliards de personnes, sont chez nous chez eux. Les pas contents peuvent partir.

    Il n’est pas mal tout de même qu’un homme de gauche en Allemagne (Thilo Sarrazin) ou en Angleterre se réveille sur ce qui se passe. Cela ne se passera pas en France, terre des droits des l’Homme etc., mais comme on disait plus haut il n’y a pas de victimes, il n’y a que des volontaires. On verra où nos enfants pourront se réfugier (82 % de l’élite des diplômés s’en vont chaque année maintenant) ; quant aux Anglais, ils vont devoir abandonner leur île (12 % sont déjà partis en une génération, les blancs n’y sont plus que 83 %) après avoir abandonné leur prestigieuse capitale qui avait résisté aux bombes nazies.

    Car ce que ni Philippe II, ni Napoléon ni Hitler n’avaient réussi à faire, occuper l’Angleterre, l’humanitarisme l’aura fait sans un coup de feu en cinquante ans : Charles Clarke, le responsable de l’immigration du parti travailliste parle de 300 millions à un milliard de venues futures parce que, dit-il, on ne s’entend pas sur la définition de réfugié.

    Qui a dit que l’enfer est pavé de bonnes intentions ?

    Nicolas Bonnal

    http://www.france-courtoise.info/?p=1488#suite

  • L’idéologie du genre, une dérive du féminisme

    Quelle est donc cette idéologie que la Manif pour Tous entend contrer dès la rentrée ? L’idéologie du genre. Comment est-elle parvenue en France ? Quel est son but ? Ses conséquences sur l’éducation des enfants ?

    Dans son livre, Le féminisme et ses dérives, rendre un père à l’enfant-roi, le professeur d’histoire-géographie et ancien féministe Jean Gabard nous explique comment et pourquoi notre société en est arrivée là. Il ne nous donne pas de recette miracle mais il nous explique que deux idéologies s’affrontent et s’entretiennent mutuellement. L’une, visant à nier toute différence entre l’homme et la femme. L’autre voulant au contraire ramener l’homme à son autorité pour faire tenir à carreaux les enfants qui sont mal élevés. Dans une première partie, nous verrons les rapports entre l’homme et la femme tout au long de l’histoire. Dans une seconde partie, nous verrons les conséquences de l’idéologie du genre dans notre société.

    Au cours de l’histoire, les rapports entre l’homme et la femme se sont modifiés. Durant la préhistoire, la femme était sacralisée parce que l’homme s’était rendu compte qu’elle pouvait donner la vie. Dans l’Antiquité, la femme avait un rôle ambigu. Elle avait moins de droits que les hommes mais pouvait prendre des initiatives dans la maisonnée. En outre, certains cultes étaient rendus à des déesses. Certaines fêtes étaient même réservées aux femmes et l’homme qui osait s’y introduire était puni, la sentence allant jusqu’à la mort.

    La femme avait un statut entre valorisation et dévalorisation. Il faut bien comprendre que la femme s’occupait du domaine privé et que l’homme s’occupait du domaine public. La seule personne qui est venue mettre le bazar dans ce monde est le Christ. Il est le seul à parler d’égalité entre l’homme et la femme. Petit à petit, au Moyen Âge, les rapports entre l’homme et la femme se sont modifiés. Certes, la femme restait à la maison pendant que l’homme allait travailler à la ferme. Mais dans les seigneuries, elle les accompagnait et pouvait même prendre des initiatives dans le château. Exemple, à partir de 987, les privilèges étaient devenus héréditaires par la volonté d’Hugues Capet.

    Aussi, lorsque le seigneur décidait de donner, de louer ou de vendre son bien, la famille était donc conviée à donner son avis sur le sujet. La femme était présente. Toutefois, malgré ce rôle et ce statut,  une contestation intellectuelle se mis en place lors du siècle des Lumières. Pourtant, on peut remarquer que ce n’est pas dans un cadre trop flatteur. La contestation est surtout venue de mai 1968. Cette contestation s’inspire des études sur le genre qui sont publiées pour la première fois aux États-Unis. La polémique arrive en France en 2011, lorsque le ministre de l’éducation national, Luc Châtel demande à faire la distinction entre l’identité sexuelle et l’orientation sexuelle dans les programmes de SVT.

    Les conséquences de cette idéologie sont doubles. Soyons clairs : les études sur le genre sont nécessaires pour comprendre les rapports entre l’homme et la femme et démonter certains préjugés. Le problème est la théorisation de ces études par certains chercheurs. Ils sont ensuite passés dans les institutions internationales pour les imposer (ONU, UE). La conséquence est d’abord juridique. Dans la loi, il n’y a plus de distinction entre l’homme et la femme. La seule exception est le sous-marin : la femme n’a pas le droit d’y aller.

    Ensuite sur l’éducation des enfants : l’enfant ne connait plus de limite, il a beaucoup de mal avec les règles de disciplines, de grammaire, de calculs, de conjugaison d’orthographes. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a plus de père et de mère. Le rôle de la mère est affectif auprès de l’enfant puisque c’est elle qui l’a porté jusqu’à sa naissance. Le rôle du père est de casser cette affection pour mettre des limites aux désirs de l’enfant.

    L’exemple de l’interrupteur : vous avez souvent vu un enfant s’amuser avec un interrupteur pour allumer et éteindre la lumière. Normalement, le père doit intervenir pour demander à l’enfant d’arrêter de jouer avec la lumière. Mais si c’est la mère, alors l’enfant le prendra comme un chantage affectif : « j’obéis parce que sinon maman ne m’aimera plus ». Le temps que les parents se mettent d’accord sur le moment de l’intervention, l’enfant ne va pas s’arrêter.

    En conclusion, pendant longtemps, on a utilisé les différences pour dire que l’homme domine la femme mais aujourd’hui on affirme que ces différences sont sexistes et discriminatoires. Par ailleurs tous les programmes de lutte contre la discrimination mis en place par les gouvernements ont échoué puisque les différences ressortent plus violemment au moment de la puberté. La question est de savoir si nous serons capables de construire une société à même d’accepter les différences et de se tenir à notre place.

    Antoine Billot

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Syrie : le lobby israélien et la politique étrangère américaine

    Sous l’intertitre « l’influence d’Israël » Le Monde daté du 3 septembre écrit « John Kerry a indiqué ne pas pouvoir envisager que le Congrès vote contre [le bombardement de la Syrie]. Laissant préfigurer l’argumentation de l’administration, il a mis en avant Israël, dont le réseau d’influence est connu pour son efficacité au Capitole ». Selon le Washington Post du 4 septembre : « les groupes pro-israélien et juifs soutiennent fermement l’option d’un raid militaire contre la Syrie  et demandent un consensus bipartisan autour de l’usage de la force américaine ». (Pro-Israel and Jewish groups strongly back military strike against Syria). Pour éclairer cette situation Polémia rediffuse l’analyse que nous avions publiée en 2007 du livre de John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt, professeurs émérites à Chicago et Harvard sur « Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine ». Un livre essentiel pour comprendre la succession des guerres de « l’empire du bien » au Proche-Orient. Polémia.
    « Depuis ces dernières décennies, et en particulier depuis la Guerre des Six Jours en 1967, la pièce maîtresse de la politique moyenne-orientale des « États-Unis a été sa relation avec Israël. La combinaison du soutien constant à Israël et de l’effort lié pour répandre la “démocratie” dans toute la région a enflammé l’opinion arabe et islamique et a compromis non seulement la sécurité des États-Unis mais celle d’une grande partie du reste du monde.
    « Cette situation n’a pas d’égale dans l’histoire politique américaine.
    « Pourquoi les États-Unis ont-ils été prêts à mettre de côté leur propre sécurité et celle de plusieurs de leurs alliés pour soutenir les intérêts d’un autre État ? »
    Telles sont les premières lignes d’un article, publié dans le numéro du 23 mars 2006 de la « London Review of Books » (LRB), sous le titre « The Israel Lobby », avec pour auteurs John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt, l’un et l’autre professeurs émérites, le premier à l’Université de Chicago, le second à la Kennedy School of Government de Harvard. En fait, cet article avait été commandé dès 2002 par le mensuel « The Atlantic Monthly » qui, après avoir pris connaissance du travail des deux universitaires, avait renoncé à le publier. Les auteurs ont pensé le soumettre à d’autres revues mais ils se sont vite rendu compte qu’ils n’arriveraient pas à leur fin. Aussi décidèrent-ils de renoncer et de laisser leur texte de côté.
    Bien leur en a pris, puisque c’est alors que la rédactrice en chef de la LBR les a sollicités et que le manuscrit a été publié.
    « [La thèse] que nous avancions dans l’article était simple et directe. Après avoir fait état du soutien matériel et diplomatique considérable que les États-Unis fournissent à Israël, nous soutenions que des motifs d’ordre stratégique ou moral ne suffisaient pas à l’expliquer complètement. À nos yeux, ce soutien était en grande partie dû à l’influence politique du lobby pro-israélien, un ensemble d’individus et d’organisations travaillant activement à l’orientation de la politique étrangère américaine dans un sens pro-israélien. » Forts des expériences comme celles du conflit israélo-palestinien, de la guerre en Irak et des tensions avec la Syrie et l’Iran, « nous suggérions que cette politique était contraire aux intérêts des États-Unis et qu’elle était même nuisible aux intérêts à long terme d’Israël. »
    Les réactions furent aussi immédiates que violentes. Après un foisonnement de critiques venant du lobby dénoncé par les auteurs et de ses membres, ce fut l’Anti-Defamation League (ADL) accompagnée des chroniqueurs du « Jerusalem Post » et des grands journaux américains qui brandirent la bannière de l’antisémitisme. Or les auteurs, qui exercent depuis de nombreuses années dans leur université respective, ne sont pas considérés comme des anticonformistes. Ils se placent constamment du point de vue de ce qu’ils appellent « l’intérêt national des États-Unis » pour exposer leurs critiques. En revanche, à l’étranger, l’article a généralement été bien perçu, avec même certains échos positifs en Israël. La controverse a donc fait l’objet d’une assez grande couverture médiatique, même si, en France, nos médias, très introvertis, ont été d’une discrétion exemplaire, comme ils savent si bien le faire sur les sujets qui fâchent.
    La diatribe a débloqué la situation et « il semble que de plus en plus de monde ait compris qu’il fallait mettre ce sujet sur la table, et de plus en plus de gens n’ont pas demandé mieux que de pouvoir parler ».
    C’est tout naturellement que John Mearsheimer et Stephen Walt ont pensé que, même s’ils avaient déjà dit l’essentiel, un livre ferait progresser le débat. L’ouvrage a donc été publié aux États-Unis en septembre 2007 et son jeune frère en français, avec un titre traduit littéralement « Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine », a vu le jour en octobre dernier ; chef-d’œuvre d’érudition et de documentation, il consacre aux notes 23% des pages.
    « Mearsheimer et Walt réussissent facilement à construire leurs arguments qui démontrent que le soutien des USA à Israël ne peut s’expliquer par des raisons ni stratégiques ni morales. Seul le pouvoir du lobby d’Israël peut expliquer l’amenuisement des causes morales et stratégiques qui ne cesse de s’amplifier avec le soutien d’Israël par les États-Unis, même au détriment de leurs intérêts stratégiques et nationaux. En fait, le pouvoir exécutif et législatif sont si totalement compromis par le lobby que les différents éléments de la politique US sur le Moyen-Orient « ont été conçus entièrement ou en partie au profit d’Israël, contre ses divers rivaux » », écrit, le 14 novembre 2007, Paul Craig Roberts (*).
    Trois grandes parties :
    - Le lobby et la politique américaine au Moyen-Orient ;
    - Le mode opératoire du lobby ;
    - Pourquoi est-il si difficile d’évoquer le lobby pro-israélien ?
    « Nous avons trois devoirs à remplir », écrivent les auteurs, « nous devons convaincre les lecteurs :
    - que les États-Unis fournissent à Israël un soutien matériel et diplomatique hors du commun ;
    - que l’influence du lobby en est la raison principale ;
    - que le soutien inconditionnel va à l’encontre de l’intérêt des États-Unis. »
    Le développement des arguments se fera au cours de 11 chapitres dont le dernier explore divers moyens d’améliorer la situation.
    La conclusion du livre pose sans ambage la question : Que faire ?
    J. Mearsheimer et S. Walt apportent des solutions précises qui peuvent paraître trop générales au lecteur européen non familiarisé avec les véritables enjeux. Mais la force de conviction des auteurs incite à poursuivre la lecture jusqu’à la dernière ligne de la 390e page, les 110 dernières étant réservées aux notes.
    Nous demanderons à nouveau à Paul Craig Roberts de conclure : « Il n’y a rien d’antisémite à propos de ce livre. Mearsheimer et Walt ne remettent pas en cause le droit d’Israël à exister ni la légitimité de l’État israélien. Ils estiment que les États-Unis doivent défendre Israël contre les menaces à sa survie. Ils ont même de la considération pour l’AIPAC, l’American Israel Public Affairs Committee, à titre de lobby américain légitime et non pas en tant qu’agent d’un Etat étranger. »
    René Schleiter
    © Polémia
    27/11/07
    (*) Paul Craig Roberts est économiste, ancien secrétaire adjoint au Trésor dans l’administration Reagan.
    Information Clearing House, 14/11/07 :
    http://www.informationclearinghouse.info/article18714.htm
    http://www.polemia.com/contenu.php?iddoc=1194&cat_id=32
    http://www.polemia.com/syrie-le-lobby-israelien-et-la-politique-etrangere-americaine/

  • Les nouveaux visages du mondialisme par Georges FELTIN-TRACOL

    Suite à ma brève étude consacrée à l’U.K.I.P. (Parti de l’Indépendance de la Grande-Bretagne) de Nigel Farage, « Poussée souverainiste outre-Manche » dans le mensuel en ligne Salut public, n° 16 de juin 2013, des lecteurs se sont étonnés que je qualifie ce mouvement souverainiste britannique de « national-mondialiste ». Il est vrai que le qualificatif paraît osé, mais cette provocation voulue entend signaler une tendance nouvelle qui témoigne de la mue du mondialisme afin de contourner et de neutraliser les réactions souvent défensives qu’il suscite.

    Le mondialisme « classique » se présente sous deux formes souvent antagonistes tant au sujet des moyens que des finalités dernières. Le premier mondialisme demeure le plus connu puisqu’il regroupe les cénacles de l’hyper-classe oligarchique planétaire et domine les médiats, la finance, la politique et les grands groupes transnationaux. Ces mondialistes-là se retrouvent régulièrement lors des réunions à Davos,  de la Commission Bilderberg ou de la Trilatérale, etc. Ces chantres de la mondialisation globale ne revendiquent pas publiquement, sauf exceptions notables, un État mondial. Ils préfèrent soutenir une « communauté internationale » régie par des normes occidentales, libérales et « démocratiques de marché » (en fait ploutocratiques et oligarchiques) qui écrase le politique au profit d’un économicisme. Pour eux, la paix universelle garantit le maximum d’affaires donc de profits. Le second mondialisme, bien plus récent, apparaît à la fin des années 1990. C’est l’« altermondialisme ». Prétextant des préoccupations sociales, environnementales et sociétales, les altermondialistes imaginent une structure politique inter-continentale dans laquelle les citoyens du monde sur-connectés exprimeraient leurs avis à des dirigeants révocables sur le champ grâce à la grande Toile numérique mondiale. Si les altermondialistes mènent souvent des combats sympathiques et nécessaires, leur dessein final d’évacuation définitive du politique et du conflit les dessert, d’où l’amenuisement perceptible depuis cinq – six ans de leur activisme.

    Ces deux versions mondialistes ne cachent pas leur objectif ultime, ce qui explique probablement la méfiance immédiate des peuples. Suite à cette défiance véritable, tel un organisme confronté à un problème de survie, l’idéologie mondialiste a commencé une entreprise de diversification morphologique, à un travestissement des idées, voire à une infiltration, avec le secret espoir de favoriser une large confusion. Le phénomène est particulièrement notable avec le régionalisme.

    En Bolivie, l’élection en 2006 de l’Amérindien révolutionnaire Evo Morales à la présidence de la République stimula le séparatisme de cinq départements amazoniens du pays. Il fallut toute l’autorité présidentielle d’Evo Morales pour éteindre ces velléités centrifuges. Ces séparatistes, souvent d’origine créole, proche des riches propriétaires des latifundia et financés par les États-Unis, défendaient-ils une culture particulière, une autonomie linguistique ou une spécificité historique ? Nullement ! Leurs motivations premières étaient la défense de leur fortune agrarienne et leur refus d’obéir à un président à la peau cuivrée. Il est intéressant de relever que certains de ces indépendantistes rêvaient que leur hypothétique État adhérât à l’A.L.E.N.A. …

    On retrouve cet exemple de « régional-mondialisme » d’une manière moins nette, plus diffuse, en Europe de l’Ouest. probable grand vainqueur aux élections législatives, régionales et communautaires l’année prochaine en Belgique, la Nouvelle Alliance flamande de Bart De Wever doit être désignée comme une formation « nationale-centriste ». Si son seul député européen siège dans le groupe commun des Verts – A.L.E. (Alliance libre européenne – régionaliste), son meneur principal et actuel maire d’Anvers ne cache pas son admiration pour le libéral-conservateur anglais Edmund Burke. Se focalisant sur la question linguistique qui exclut les minorités francophones albo-européennes et qui accepte des populations étrangères non européennes néerlandophones, la N.V.A. soutient un regrettable point de vue assimilationniste et réducteur.

    En Catalogne, l’année 2014 risque d’être décisive puisque le gouvernement autonome catalan démocrate-chrétien, encouragé par l’extrême gauche républicaine indépendantiste, prévoit un référendum d’auto-détermination par avance rejeté par le gouvernement conservateur de Madrid. Le chef de la Généralité catalane, Artùr Mas, développe une démagogie intense en faveur de l’indépendance alors que la région très autonome croule sous un endettement public faramineux. Indépendante, la Catalogne deviendrait une proie facile pour les jeunes requins friqués d’Asie et du Moyen-Orient. Comme pour les Flamands d’ailleurs, les indépendantistes catalans rêvent d’adhérer à l’Union européenne et de se maintenir dans l’Alliance Atlantique.

    Le phénomène est plus frappante en Écosse. En 2014 se tiendra un référendum sur l’indépendance validé par le Premier ministre conservateur britannique, David Cameron, et son homologue écossais, Alex Salmond, chef du S.N.P. (Parti nationaliste écossais) indépendantiste d’orientation sociale-démocrate. Dans le cas d’une Écosse libérée d e la tutelle londonienne, le nouvel État serait toujours une monarchie parlementaire avec pour reine Elisabeth II et ses successeurs. Quant à la monnaie, ce serait soit l’euro, soit la livre sterling.

    Il faut oublier les belles images du film de Mel Gibson Braveheart. Hormis une minorité indépendantiste identitaire réunie au sein d’un Front national écossais (1), les indépendantistes écossais – en tout cas leurs responsables – communient eux aussi dans le « multiculturalisme ». Dans la perspective de la consultation référendaire, le S.N.P. dispose du soutien de la communauté pakistanaise. D’ailleurs, le ministre écossais des Affaires étrangères et du Développement internationale, Humza Yousaf, est un Pakistano-Kényan. Alex Salmond déclare ainsi que « nous avons une identité attrayante, d’autant plus que nous ne mettons pas en avant un caractère exclusif. Les gens ont droit à la diversité et l’écossité en fera partie à coup sûr (2) ».

    À quoi bon dès lors une Écosse indépendante si la population n’est plus écossaise à moyen terme ? Un néo-mondialisme investit donc le champ régional sans trop de difficultés d’autant que maints régionalistes récusent toute connotation identitaire.

    Ce néo-mondialisme s’invite même chez les souverainistes anti-européens du Vieux Continent. Le cas du Parti pour la liberté (P.V.V.) néerlandais de Geert Wilders reste le plus exemplaire. Ce parti néo-conservateur et libéral défend les droits de la minorité homosexuelle face à l’affirmation d’un islam rigoriste assumé. Dans une logique de confrontation entre l’Occident, perçu comme la patrie universelle des droits de l’homme, et l’Islam, considéré comme une civilisation arriérée, le P.V.V. s’aligne sur des positions atlantistes et sionistes avec la secrète espérance de ne pas être diabolisé par les médiats. Cette démarche similaire se retrouve en Allemagne où règne depuis 1945 une incroyable terreur mémorielle. Des formations d’audience régionale comme Pro Köln (Pour Cologne) ou Pro N.R.W. (Pour la Rhénanie du Nord – Westphalie) tiennent un discours anti-musulman grossier qui confond Al-Qaïda et le Hezbollah libanais. On devine une argumentation néo-conservatrice et atlantiste du choc des civilisations…

    En France, le néo-mondialisme ne parie pas encore sur le F.N. dédiabolisé de Marine Le Pen. Outre le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, il encourage plutôt l’ancien Young Leader de la French American Foundation, Nicolas Dupont-Aignan de Debout la République. Comme d’ailleurs Mélenchon, le député-maire d’Yerre suggère comme alternative au projet européen une union méditerranéen France – Afrique du Nord ! Remarquons aussi qu’il envisagea de coopérer avec le F.N. à la condition que celui-ci abandonne son positionnement identitaire. Or c’est précisément ce choix fondamental qui permet au part frontiste d’être la troisième force politique de l’Hexagone.

    Le néo-mondialisme a enfin pris le visage du populisme en Italie avec Beppe Grillo et son Mouvement Cinq Étoiles. L’extraordinaire succès de cette force « anti-politique » aux législatives anticipées de février 2013 a mis en lumière le rôle de gourou de Gianroberto Casaleggio. Ce riche patron d’une entreprise d’informatique rêve d’un État mondial numérisé d’influence New AgeGaïa – dans lequel seraient proscrites les religions et les idéologies (3). Par certains égards, on peut considérer que Casaleggio représente le versant populiste d’un néo-mondialisme comme Wilders en incarne le versant néo-conservateur atlantiste. Dernièrement, Nigel Farage a considéré comme « épouvantable » une campagne du ministère britannique de l’Intérieur destinée à dégoûter les immigrés illégaux de venir en Grande-Bretagne (4). Farage précise même qu’il trouve cette opération publicitaire « très “ Big Brother ” […], très Allemagne de l’Est dans les années 1980, une horrible façon de lutter contre l’immigration (5) ».

    Il est intéressant de remarquer que ces partis dits « populistes » et « eurosceptiques » mésestiment, minorent ou ignorent délibérément – peut-être pour satisfaire le politiquement correct des gras médiats – la thématique identitaire. L’U.K.I.P. dénonce plus la présence de Polonais ou de Grecs que l’immigration venue du Commonwealth. Quant aux critiques du P.V.V., elles se focalisent sur l’islam et non sur l’immigration (6). Finalement, au jeu des comparaisons, l’Aube dorée grecque et le Jobbik hongrois témoignent d’un sens plus développé de l’identité ancestrale autochtone, ce qui par ces temps troublés n’est pas négligeable.

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com/

    Notes

    1 : Cette formation est évoquée par l’excellent blogue de Lionel Baland, le 21 juin 2013 : http://lionelbaland.hautetfort.com/

    2 : dans The Observer cité par Courrier International du 18 au 24 juillet 2013.

    3 : Lire l’excellente analyse de Patrick Parment, « Le présent italien annonce-t-il le futur italien ? », Synthèse nationale, n° 31, mars – avril 2013.

    4 : Julien Laurens, « Shocking, la pub anti-clandestins ! », Aujourd’hui en France, 1er août 2013.

    5 : dans Le Nouvel Observateur, 29 août 2013.

    6 : À la décharge de l’U.K.I.P. et du P.V.V., reconnaissons-leur qu’ils viennent de s’opposer officiellement – et avec raison – à toute intervention militaire occidentale en Syrie. Ils rejoignent de ce fait le B.N.P., l’Aube dorée, le F.N. et les Republikaner allemands.

  • 9 septembre : manifestation contre la guerre en Syrie

    Cette manifestation est organisée par le Collectif Non à la Guerre en Syrie. Elle est distincte et complémentaire de la manifestation du 7 septembre, et certains soutiens participeront aux deux manifestations afin de ne pas lâcher le gouvernement sur ce sujet.

    Avec le soutien de Roland Dumas, Robert Menard, Nicolas Dupont Aignan, Paul-Marie Couteaux, Daniel Hamiche, Béatrice Bourges, Dominique Jamet, Frédéric Pichon, Catherine Rouvier, Le Rouge et le Noir, Nouvel Arbitre, Jacques de Guillebon, Aymeric Chauprade, Marion Maréchal Le Pen.

    Collectif soutenu par : Le Rouge et le Noir, Nouvel Arbitre, Aymeric Chauprade, Jacques de Guillebon, Paul Marie Couteaux, M° Frédéric Pichon, Béatrice Bourges, Daniel Hamiche, Dominique Jamet, Le Salon Beige.

    9Parce que le prétexte avancé de l’utilisation des armes chimiques par le gouvernement syrien n’est pas encore prouvé Autour de cette guerre règne une désinformation constante, de la part d’acteurs (gouvernement américain, islamistes radicaux, Arabie Saoudite, Qatar et même France) dont on ne peut pas dire que la sincérité et la transparence soient la règle. Au contraire, plusieurs falsifications d’ampleur, dont au moins une a conduit à la guerre d’Irak, ont jalonné l’histoire américaine et française. Autant de forgeries révélées sur le tard, une fois le mal fait. Les déclarations des rebelles sont évidemment sujettes à caution, les révélations des gouvernements américains et français sont forcément suspectes, et il est nécessaire d’attendre les conclusions des enquêteurs indépendants (qui d’ailleurs faisaient déjà état de rumeurs sur l’utilisation de gaz par la rébellion dès mai 2013).

    Parce qu’il est hypocrite de prétendre qu’assassiner des civils avec du gaz serait plus condamnable qu’une autre forme d’assassinat Pourquoi mourir gazé serait-il plus effroyable que de mourir fusillé, égorgé, tailladé, brûlé ? En quoi cette dimension technique serait-elle suffisante pour franchir un seuil d’horreur ? Tout massacre est en soi horrible, et c’est mettre une indécente délicatesse de le juger supportable quand il est commis au fusil ou à l’arme blanche, et insupportable avec un autre agent. La France, l’Europe, les Nations Unies et l’Amérique ont laissé l’Algérie plonger dans une guerre civile atroce, ont laissé et laissent plusieurs pays africains être ravagés par des meurtres de masse. Ces dizaines de milliers de victimes n’ont pas eu droit à notre secours parce qu’on les massacrait de façon convenable ?

    Parce qu’on ne peut déclarer une guerre pour des motifs moraux qu’à condition d’être toujours moral Pourquoi la France serait-elle le juste bourreau de la Syrie ? Quelle est sa légitimité ? S’est-elle dressée à chaque injustice récemment commise par les gouvernements chinois, massacrant les Tibétains, russe, massacrant les Tchetchènes ? Hormis protester, juger et donner des leçons, quel a été son engagement constant sur le terrain, indépendamment de ses intérêts, qui justifierait qu’elle puisse aujourd’hui assumer ce rôle de fléau moral de la Syrie ? A ce compte, d’autres guerres sont à déclarer immédiatement, par le monde, y compris en Afrique, où nous avons prouvé notre capacité à agir. Aucune guerre d’ingérence des XXe et XXIe siècle n’a été une guerre juste, quelque pays qui l’ait menée, car les motifs affichés ont toujours recouverts des intérêts de puissance, une volonté hégémonique et le plus souvent des désirs commerciaux – de soutien de l’industrie nationale ou de conquête de marchés extérieurs. Les « dommages collatéraux » des « frappes chirurgicales » des USA ont faits des milliers de victimes civiles : était-ce moral ? Les USA tuent à distance avec leurs drones, dans des pays où ils ne sont pas autorisé à pénétrer : est-ce moral ? Avec la guerre en Syrie, on rétablit le droit du plus fort… Est-ce moral ?

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