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lobby - Page 2401

  • Obama élu des minorités ethniques et de l'oligarchie financière

    Carl Hubert a réalisé une fine analyse des élections américaines pour le Bulletin de réinformation de Radio Courtoisie. Nous en donnons connaissance ici à nos lecteurs. Les grandes tendances apparues en 2008 sont confirmées sinon amplifiées. La classe moyenne blanche est prise en tenaille. Polemia

    Premier enseignement : Obama élu par les minorités ethniques

    Les derniers sondages donnaient les deux candidats à l’élection présidentielle américaine au coude à coude, certains envisageant même le scénario de l’égalité quasi parfaite de score entre Barack Obama et Mitt Romney. Ce dernier scénario n’a pas eu lieu. A ce stade du décompte, Obama emporte 303 grands électeurs contre 206 à Mitt Romney. Il est vrai qu’en termes de voix populaires, c’est-à-dire le premier degré électif dans un tel système de suffrage indirect, Romney semble devancer le vainqueur. Qu’est-ce qui a donc permis la victoire d’Obama ?

    Le taux d’abstention est resté modéré et les minorités ethniques ont voté à nouveau massivement en faveur d’Obama. Les non-Blancs, qui constituaient 24% du corps électoral en 2008, représentent désormais 26%. Cette augmentation, qui s’explique par l’immigration et par une croissance naturelle plus forte, a clairement avantagé Obama.

    Dans le détail, selon des sondages commandés par CNN et le New-York Times, 93% des Noirs ont voté Obama, de même que 71% des Hispaniques et 70% des Juifs. De leur côté, les Blancs ont voté à 59% pour Romney.

    Ces valeurs sont proches de celles de 2008 mais montrent quand même un renforcement de la ségrégation électorale : les Hispaniques et les Asiatiques ont été plus nombreux qu’en 2008 à voter démocrate. Ce n’est toutefois pas le cas des Noirs et des Juifs, sans doute déçus par la présidence Obama. De même, les Blancs sont de plus en plus nombreux à voter républicain.

    La fracture raciale et ethnique n’est pas la seule clé du scrutin mais reste la principale. Il faut en effet tenir compte du vote religieux : les catholiques conservent une certaine tradition démocrate, même quand ils sont blancs ! Cette tradition semble toutefois en voie de s‘estomper : cette année, presque la moitié des catholiques ont voté républicain. Le facteur ethno-racial semble donc être plus que jamais un élément de poids dans la sociologie américaine.

    Deuxième enseignement : les élections aux Etats-Unis consacrent la victoire de l’oligarchie américaine

    L’élection présidentielle américaine fut la plus chère de l’histoire du pays. On estime le coût total de cette campagne de 2012 à 5,8 milliards de dollars (*), soit 10% de plus qu’en 2008. Plus d’un million d’écrans publicitaires ont été diffusés à la télévision américaine, une hausse de 40% par rapport à celle de 2008.

    Le poids de l’argent dans le système électoral américain s’explique par le fait que les Etats-Unis font reposer massivement le financement des campagnes électorales sur les dons privés. L’oligarchie américaine tient donc les rênes du jeu politique, comme l’illustrent les ingérences du financier Warren Buffet au sein des démocrates, et des pétroliers Koch ou du casinotier Adelson chez les républicains. Depuis janvier 2012 et le vote par le Congrès d’une loi réformant le financement de la campagne, les candidats ont la possibilité d’avoir recours de manière illimitée aux dons des entreprises privées.

    Des entreprises prennent position ouvertement mais, à vrai dire, ce sont souvent les mêmes qui furent successivement les financeurs de Barack Obama et de Mitt Romney. La banque d’investissements Goldman Sachs, traditionnel soutien des démocrates, qui avait versé plus de 1 million de dollars pour la campagne d’Obama en 2008, a également déboursé 1,8 million de dollars pour Mitt Romney. Le candidat républicain a reçu des fonds de la part des établissements Bank of America et Morgan Stanley, tandis que Obama était financé par l’Université de Californie, Microsoft et Google.

    Quoi qu’il en soit, être élu sans le soutien des donateurs privés est mission impossible.

    Perspectives du retour à la réalité : les Etats-Unis se rapprochent du fond de l’impasse financière

    Les intérêts financiers à l’œuvre dans l’élection présidentielle américaine avaient une préoccupation commune. Ils l’ont fait partager aux deux candidats, à Obama au premier chef. Il s’agit d’éviter l’effondrement de l’empire monétaire et financier américain. Un des premiers mots de Mitt Romney, après avoir reconnu sa défaite, a d’ailleurs été de plaider pour une entente entre démocrates et républicains, sur la « falaise budgétaire » qui attend les Etats-Unis.

    Bien que les Etats-Unis semblent en meilleur point que les Européens, comme ils ont réussi à le faire croire aux opinions publiques occidentales, ils sont à la merci d’une menace budgétaire et financière. Il est vrai que la croissance américaine est supérieure à la croissance européenne – du moins selon les statistiques officielles, contestées par le site internet shadowstats.com ; ces contre-experts estiment en effet que le produit intérieur brut américain est surestimé de 30%.

    Incontestés sont en revanche les chiffres du déficit budgétaire – 7% en 2012 – et de la dette publique. Cette dette dépasse 100% du PIB et va bientôt atteindre le plafond qui a été fixé par la loi en 2011. Or, que se passera-t-il lorsque ce plafond sera atteint, en février prochain ?

    Démocrates et républicains devront trouver un accord, associant économies budgétaires et hausses d’impôts, pour accompagner la seule solution vraiment envisagée : la hausse du plafond d’endettement, pour permettre aux Américains de s’endetter encore plus !

    Dans son livre intitulée La Fin du dollar, Myret Zaki dénonce la bulle spéculative qu’est devenu le dollar : la monnaie américaine est dopée à la planche à billets, aux statistiques biaisées et à la spéculation du secteur financier anglo-saxon. Obama et ses alliés de circonstance auront clairement pour mission d’éviter que cette bulle spéculative n’éclate, quitte à allumer de nouveaux contre-feux en relançant les attaques spéculatives contre l’euro.

    Carl Hubert, Pierre Montcalm et Noël Petit
    Bulletin de réinformation
    Radio Courtoisie
    8/11/2012  polemia

    Note :

    (*) D’après Eric Chavrou, de France Culture

  • La réforme constitutionnelle est enterrée

    Faute de majorité, le chef de l'État ne convoquera pas le Congrès à Versailles.

    Claude Bartolone l'affirme: «Nous n'avons pas la majorité des trois cinquièmes pour faire adopter une réforme de la Constitution, car les groupes UMP et UDI sont contre.» Le président de l'Assemblée nationale confie au Figaro qu'il n'y aura donc pas de réunion du Congrès à Versailles d'ici à l'été, comme l'avait évoqué le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies. Aucun des projets de révision constitutionnelle évoqués en début d'année par François Hollande ne verra le jour: qu'il s'agisse de la réforme du statut pénal du chef de l'État, du Conseil supérieur de la magistrature, de la suppression de la Cour de justice de la République, de la remise en cause du statut de membres de droit du Conseil Constitutionnel accordé aux anciens chefs de l'État, ou encore de l'inscription de la démocratie sociale dans la Constitution. 

    Jacob: «La Constitution, moins on y touche, mieux on se porte» 

    Le chef de l'État ne dispose pas non plus de la majorité des trois cinquièmes au Congrès pour faire adopter le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales. Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui a consulté tous les présidents des groupes parlementaires, s'est heurté à un mur. «La Constitution, moins on y touche, mieux on se porte», rappelle Christian Jacob, le président du groupe UMP. Son homologue du groupe UDI, Jean-Louis Borloo, confie pour sa part qu'il «n'a pas trouvé le premier ministre particulièrement enthousiaste pour convoquer un Congrès». «En réalité, la majorité est assez peu unie sur tous ces sujets. Et le gouvernement essaie de revenir sur ses engagements en en faisant porter la responsabilité à l'opposition», estime l'ancien ministre. Le président de l'UDI, qui, «par principe, n'est pas favorable à ce que l'on touche à la Constitution», ajoute que le gouvernement a d'autres outils à sa disposition: les lois organiques, ou le référendum «sur les grands sujets». Les radicaux de gauche, eux, sont hostiles à deux pans de la révision constitutionnelle: la réforme du statut pénal du chef de l'État, («on ne va pas envoyer le président de la République devant le tribunal correctionnel», dénonce Alain Tourret) et la suppression de la Cour de justice de la République, «qui a prouvé son utilité, notamment lors de l'affaire du sang contaminé», ajoute le député du Calvados. 

    Source  http://www.oragesdacier.info/

  • Jean-Marc Jancovici sur le changement climatique

    La commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, présidée par M. Jean-Paul Chanteguet (SRC, Indre), a procédé, le mercredi 6 février, à l’audition de M. Jean-Marc Jancovici sur le changement climatique.

    Outre le fait qu’il maîtrise parfaitement son sujet, Jean-Claude Jancovici met un terme brutal au mythe “croissantiste” et au progressisme qui l’accompagne inéluctablement en montrant pourquoi et comment la croissance colossale que nous avons connu depuis deux siècles fut liée à la seule énergie disponible.

    Cette énergie voyant son flux se tarir irrémédiablement depuis une vingtaine d’années tandis que la population mondiale augmente, le PIB per capita est inéluctablement appelé à s’abaisser quels que soient les prodiges de la volonté.

    À partir de la cinquantième minute, une fois son exposé terminé, la parole est aux députés, qui pour la plupart révèlent la médiocrité de leur préoccupations au regard des évolutions objectives qui viennent de leur être soumises…

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Bon pour la casse. Les déraisons de l’obsolescence programmée (Serge Latouche)

    Complément utile à l’excellent documentaire de Cosima Dannoritzer (1), le nouvel essai du non moins excellent Serge Latouche, théoricien de la décroissance, s’attaque à l’obsolescence programmée. Cette arnaque programme à l’avance la durée de vie des objets. La raison ? Simple, toujours la même : le pognon, faire un billet. Surtout dans les sociétés de croissance et son indicateur grotesque le PIB (plus il y a de catastrophes naturelles – HAARP inclus – et de soins liés à la violence, de pollution et de déchets, plus il y a de croissance et donc d’augmentation du même PIB). Dans Consciences sous influence, Stuart Ewen exposait la nécessité pour les industriels de trouver de nouveaux marchés afin de créer une demande à la hauteur de leur offre. L’obsolescence programmée (OP) répond à la même logique : si un objet est de bonne qualité, solide, bref durable, l’entreprise court à sa perte, crise et chômage s’y adjoignant. Il convient donc de s’organiser en cartels pour développer une industrie de la camelote dans une société de consommation pleine de sujets toxicos de ce système – ce qui n’empêche pas, pose Latouche, une crise industrielle de surproduction tous les dix ans environ (qui nécessite l’intervention des ordures du marketing). De préférence, de manière monopolistique pour que les concurrents n’aient pas la mauvaise idée de proposer des produits durables. Mais il importe quand même de maintenir la demande, en articulant l’escroquerie selon trois axes : la publicité, deuxième budget mondial (après l’armement) pour créer le désir de consommer, le crédit qui en donne les moyens, et l’OP qui renouvelle le besoin d’achat, surtout si réparer coûte plus cher que racheter.

    Latouche donne une définition triple de l’obsolescence : technique (dépassement par un produit de meilleure qualité), la seule à ne pas être fabriquée, psychologique (la « persuasion clandestine » via la pub et la mode), et planifiée / programmée (détérioration voulue dès la conception), spécifiquement états-unienne. Celle-ci ravivant la seconde et la frénésie ostentatoire. Et avec la manipulation de l’opinion, les trois formes d’obsolescence s’interpénètrent. La dimension psychologique est d’ailleurs prépondérante, car sans elle, l’opposition à l’OP serait probablement bien plus vivace. Autrefois, la consommation ostentatoire (type snob effect) était réservée à une élite (donc impactant peu sur la vie économique), comportement généralisé aujourd’hui avec le consommatisme. Les sociétés traditionnelles ont toujours fait obstacle à la dérive que nous connaissons. En outre, les objets manufacturés n’y étaient pas jetés mais réparés et transmis à travers les générations – ce que l’on ne fera pas avec la daube en bois aggloméré de chez Ikea. Jusqu’au milieu du 20ème siècle encore, cet esprit perdura : « Se perpétuait dans la vieille Europe une tradition de la qualité et du durable qui remontait aux corporations et aux guildes médiévales. Cette éthique survivait encore dans le premier capitalisme, celui des manufactures, qui précéda la révolution industrielle et se prolongea même au-delà. »

    Quand bien même l’Europe connut l’ancêtre de l’OP, on parlait alors d’adultération des produits, pour faire baisser les coûts et stimuler la demande. La défaillance volontaire des produits a toujours existé, explique Latouche, mais la rupture s’est produite au 19ème siècle, âge dit de l’ersatz (William Morris), pour connaître un véritable essor grâce aux découvertes scientifiques. La généralisation de l’esprit de commerce (ce fameux « doux commerce ») a entraîné une falsification massive des produits, notamment alimentaires, pour aboutir aujourd’hui à des dérives bien plus macabres : sang contaminé, prothèses mammaires défectueuses, armes foireuses, médicaments mortels.

    Mais l’OP sur les objets, telle que développée par Cosima Danoritzer, n’est pas l’achèvement de l’entourloupe. Latouche identifie cinq phases distinctes dans la poussée du jetable : « l’apparition du premier jetable dans le domaine des produits d’usage intime, la naissance du « modèle de Detroit » [le sloanisme de General Motors], le développement de l’obsolescence programmée proprement dite, l’avènement de la date de péremption ou le triomphe du nouveau jetable, et enfin l’obsolescence alimentaire. » Le nouveau jetable explose aujourd’hui, à l’heure de l’épuisement des ressources naturelles. Quant à l’obsolescence alimentaire, la surproduction de l’agriculture productiviste entraîne le gâchis d’un tiers à la moitié des denrées alimentaires, jetées avant même leur mise en rayon. Les responsables ? Industrie agro-alimentaire et chimique ainsi que les réglementations sanitaires bureaucratiques. Ceci, en dépit du fait que les produits périmés n’ont pas été démontrés comme toxiques ou nocifs, mais peu importe puisque le système des dates de péremption bénéficie avant tout au commerce. Peu importe que chaque jour en France, selon les chiffres avancés par Latouche, 50 000 tonnes de bouffe soient gâchées. Une fièvre du jetable qui ne s’arrêtera pas là, d’après le penseur de la décroissance, car après l’extension à des domaines comme les films et les livres, l’alimentaire, etc., c’est l’homme qui sera pensé comme jetable, ainsi que ses principes et institutions. Le tout-liquide.

    Cela n’empêche pas pour autant les collabos du turbocapitalisme de tapiner pour l’OP, présentée comme un moyen de réduire le chômage et donc d’assurer le bien-être social. L’OP est systémiquement cohérente avec la société consommatiste. Tout n’est certes pas à rejeter, nuance Latouche. En son avers, l’obsolescence programmée a permis des découvertes techniques et abaissé les coûts de production et facilité par là l’accès à de nombreux produits, mais en son envers elle a détruit de nombreux petits métiers. Par ailleurs, les nouveaux produits à racheter ne présentent pas toujours d’amélioration. Mais progressisme et fuite en avant obligent, la remise en cause, la proposition d’un autre paradigme n’ont pas droit de cité, bien au contraire au regard de domaines comme l’informatique : « Avec la loi de Moore, qui prévoit un doublement des capacités de traitement et de mémoire des ordinateurs tous les dix-huit mois et qui se vérifie depuis maintenant trente ans, l’obsolescence s’accélère. »

    Au bout du compte, nous sommes vraiment mal barrés, d’autant que l’OP est partie pour ne connaître de limites que celles de notre écosystème, tant pour les ressources naturelles que dans le recyclage des objets. Le constat résultant d’une économie de croissance, fondée sur la production-consommation, est accablant. Elle accélère l’épuisement de stocks de minerais non renouvelables et la quantité d’énergie supplémentaire utilisée. Nous n’arrivons plus à faire face à la quantité de déchets à traiter dans les décharges. Les portables sont jetés en moyenne tous les dix-huit mois et contiennent de fortes toxines biologiques permanentes rejetés dans l’atmosphère par leur combustion. En 2002 aux Etats-Unis, plus de 130 millions de portables ont été jetés. (2) Pourtant, de nombreuses possibilités alternatives existent. Par exemple, récupérer systématiquement les métaux précieux, privilégier la location de biens sur l’achat, penser les produits afin qu’au moment du recyclage, une grande partie de leurs composants puisse être à nouveau utilisée, etc.

    Dans d’autres secteurs, malgré l’échec du projet de maison jetable et la quenelle glissée aux Américains par les Soviétiques (du moins un temps), forte puissance sans OP, les résultats de la lutte contre l’obsolescence programmée restent faibles. Le consommateur qui veut faire l’OP buissonnière est victime du « colonialisme du pas de vis » : « la forme la plus banale et la plus fruste de la dépendance imposée étant l’incompatibilité d’une vis et d’un écrou de même calibre du fait d’une différence de pas… » Dans l’informatique par exemple, l’incompatibilité d’anciennes machines avec de nouveaux logiciels. Quant à une initiative comme la slow food, qui tente de sauver la production traditionnelle, elle subit l’hégémonie du lobby agroalimentaire qui utilise le codex alimentarius pour imposer ses normes. Enfin, en dernier lieu, lorsque la crise des ressources adviendra, Latouche prévoit que nous passerons sous contrôle ultra-étatisé, totalitaire.

    En conclusion, quel paradigme alternatif proposer ? Sans surprise (et tant mieux), Latouche préconise la décroissance. Il s’agit ici de revenir à un principe de bon sens tel qu’autrefois, avant le cancer sloaniste et l’OP : remplacer l’obsolescence par la durabilité, la réparabilité et le recyclage programmé des produits pour réduire notre empreinte écologique et revenir à un niveau raisonnable d’utilisation des ressources naturelles ; s’inspirer de la descente productive sur le modèle des villes en transition, à savoir autosuffisance énergétique et résilience. (3) Latouche précise, pour éviter toute caricature de sa position, que la décroissance n’implique pas de renoncer à des apports ou à la technologie. Il est question de redonner priorité aux besoins sur les désirs, ou encore d’opérer une gestion économe des biens non renouvelables. Un apport typique à conserver est pour lui la machine à laver. Mais il pourrait être judicieux, ajoute-t-il, de réfléchir sur son mode d’utilisation. Par exemple, des machines à laver à usage communautaire aux sous-sols des immeubles et sous surveillance, et plus largement partager l’usage des biens durables – ce qui permettrait de plus, complète Latouche, de renouer les liens collectifs. Et en dernier lieu, si l’on peut être plus que sceptique devant le souhait de Latouche de confier la gestion des ressources naturelles non renouvelables à une autorité planétaire (puis au FMI ou à la Banque mondiale tant qu’on y est), on pourra se montrer davantage enthousiaste à l’égard de son idée d’encoder une nouvelle « anthropo-cosmologie » : sortir de l’économie, réenchanter le monde, se réenraciner.

    http://www.scriptoblog.com

     

    Notes

    (1) Prêt à jeter, http://www.youtube.com/watch?v=J-XGn32vYQU .

    (2) Sur le sujet, voir l’essai Le téléphone portable, gadget de destruction massive, de l’excellent collectif anti-industriel grenoblois Pièces et main d’œuvre.

    (3) « Ce concept, emprunté à la physique en passant par l’écologie scientifique, peut être défini comme la permanence qualitative du réseau d’interactions d’un écosystème, ou plus généralement, comme la capacité d’un système à absorber les perturbations et à se réorganiser en conservant essentiellement ses fonctions, sa structure, son identité et ses rétroactions. »
  • Philippe Isnard : « Seul le lobby pro-avortement peut s'exprimer dans l'Éducation nationale »

    Professeur d'histoire à Manosque, Philippe Isnard a été suspendu par l'Éducation nationale pour quatre mois après avoir diffusé un film provie dans le cadre d'un débat sur l'avortement organisé en cours d'éducation civique. Monde et Vie l'a rencontré.
    Monde et Vie : Dans quel contexte et pour quelles raisons avez-vous fait l'objet d'une mesure de suspension de la part de l'Éducation nationale ?
    Philippe Isnard : Ce contexte est celui d'un lynchage médiatique. Mon fils ayant été victime d'un grave accident de la circulation le vendredi 19 novembre, je me trouvais à l'hôpital jour et nuit. C'est là que j'ai appris le lynchage médiatique dont j'ai été l'objet. Aucun média étatique n'a accepté de diffuser mon droit de réponse. Le ministre m'a suspendu, sans aucun égard pour ma situation et l'accident de mon fils, dont j'avais pourtant informé ma hiérarchie, et sans même attendre de m'avoir entendu.
    On nous demande, en éducation civique, juridique et sociale, d'organiser des débats contradictoires sur des sujets de société, notamment sur le droit de la famille. Pourtant, ma hiérarchie tente de m'empêcher depuis des années d'introduire un débat sur l'avortement, en arguant que cette pratique est légale : je dois donc laisser les officines de mort, Planning familial en tête, en assurer la propagande au lycée. Je rappelle qu'aux États-Unis - et au Royaume-Uni, me semble-t-il -, les associations pro-vie interviennent parfois dans les établissements scolaires, comme le Planning familial d'ailleurs. En France, le ministère de l'Éducation nationale distribue des millions de brochures aux lycéens pour faire l'apologie de l'avortement, dogme repris dans les manuels scolaires où cet acte de mort est présenté uniquement comme un droit et un progrès.
    Je précise que les instructions en ECJS demandent que le débat ait lieu entre les élèves, mais aussi entre le professeur et les élèves. Tous mes élèves ont pu s'exprimer librement. D'ailleurs, je ne leur donne pas de note en ECJS, car cela reviendrait à noter les opinions politiques, religieuses ou philosophiques des élèves, ce qui est la marque d'un État totalitaire désireux d'imposer la culture de mort à l'ensemble de la population. J'appelle donc le ministre, au nom de la liberté d'expression et des droits de l'homme, à cesser de faire noter les professeurs et les élèves dans le cadre de cet enseignement. J'ai été inspecté en ECJS, de façon non réglementaire, car ni mes élèves, ni moi n'avions été prévenus.
    J'attends ma note avec impatience ...
    En somme, le débat est permis à condition qu'on n'y entende qu'une voix ?
    Oui, seul le lobby pro-avortement peut s'exprimer dans l'Éducation nationale, c'est ce que le ministre appelle la « neutralité » ! Ainsi, le Planning familial, qui fait la promotion de l'avortement sous toutes ses formes, est seul habilité à matraquer les esprits des jeunes dans les établissements scolaires. Il est intervenu dans mes classes massivement. Les élèves ont aussi eu droit aux cours d'éducation sexuelle de l'infirmière, ou encore de la cellule de « soutien psychologique », le tout pour nier la réalité de l'avortement.
    En effet, une cellule de soutien psychologique a été mise en place pour les élèves. Il a été dit que le film que vous avez diffusé était violent ; qu'en est-il ?
    D'abord, j'ai utilisé aussi d'autres documents : le discours prononcé par Mme Veil à l'époque du vote de la loi légalisant l'avortement, le texte de la loi Veil, deux clips vidéo, SOS maman en détresse et Sois un homme, pris sur dailymotion... et une image d'un foetus de 12 semaines. Concernant No need to argue, ce n'est pas le film qui est violent, mais les avortements qui y sont décrits, y sont présentées les différentes procédures d'avortement en usage en France et à l'étranger, dont la méthode dite par « aspiration », la plus utilisée dans notre pays. Je rappelle qu'à 12 semaines, le foetus, qui mesure près de 10 centimètres, a une activité cérébrale, un cœur qui bat, ressent la douleur et des émotions et cherche à échapper au danger. Bref, il est notre prochain, à qui nous devons protection et respect. Il n' est pas étonnant que les élèves aient pu être choqués qu'un État massacre des millions d'innocents, et cela sans anesthésie ; j'en suis, moi aussi, horrifié.
    Moi aussi, je préférerais ne pas voir ces images, ni les montrer. Mais, puisque les élèves sont considérés comme majeurs sexuellement au lycée - et que les jeunes filles peuvent avorter, sans l'accord des parents -, il est normal qu'ils sachent ce qu'est un avortement. Le film primé par l'Éducation nationale en 2009 en montre d'ailleurs un. Et l'on montre à tous les élèves de troisième, plus jeunes que les miens, les images, tout aussi insoutenables, d'un autre massacre de masse, celui des camps d'extermination nazis.
    De toute façon, il s'est révélé difficile d'utiliser la vidéo, car le vidéo-projecteur réservé à l'enseignement de l'histoire a mystérieusement disparu du lycée avant ces débats. Et je remercie l'évêché de Digne d'avoir mis en ligne sur son site L'Odyssée de la vie, que je n'ai malheureusement pas eu le temps d'utiliser, ma hiérarchie m'ayant interdit de poursuivre ces débats.
    Quelles ont été les réactions de vos élèves et des autres professeurs ?
    Dans leur majorité, les élèves ont été heureux que le débat existe. Je suis admiratif devant le courage d'une classe qui a signé une pétition unanime en ma faveur. J'ai respecté tous mes élèves, y compris celui dont les deux parents professeurs m'ont dénoncé par haine anti-catholique, intolérance et fanatisme. Ce qui ne les a pas empêchés d'utiliser les services de l'Église pour inscrire leur fils au collège catholique local !... Je reçois par Internet des témoignages de soutien de mes élèves, que je n'utiliserai pas, sauf en les rendant anonymes, afin de ne pas nuire à leur scolarité. Mieux vaut qu'il n'y ait qu'une seule victime.
    Comment va votre fils ? Et comment votre situation va-t-elle maintenant évoluer ?
    Mon fils va mieux, il remarche. Je me languis de pouvoir refaire un sommet avec lui, car nous aimons faire de l'alpinisme ensemble. Il a été très courageux à l'hôpital, mais il faut maintenant être patient.
    Bien sûr, je souhaite rester professeur, mais si mon sacrifice permet de contraindre enfin l'État à venir en aide aux mamans en difficulté au lieu d'imposer à toutes un avortement traumatisant, j'en serai heureux. J'aimerais créer une structure (provie Alpes) pour aider les mamans enceintes en difficulté et lutter ainsi pour la vie. Le premier des droits, inaliénable, de tout être humain, de la conception à la mort naturelle, c'est le droit à la vie. Il faut l'inscrire dans notre Constitution.
    Propos recueillis par Eric Letty Monde et Vie décembre 2010
    Ses anciens élèves peuvent écrire à Philippe Isnard à l'adresse suivante : alienor30@gmail.com

  • Leurs obsessions contre nos libertés

    Le député FN Marion Maréchal-Le Pen a dénoncé hier  les profanations  perpétrées   dans la nuit de dimanche à lundi dans les  cimetières de Valréas et de  Courthézon. «  Le Front National a-t-elle déclaré, condamne très fermement ces actes et demande des sanctions exemplaires à l’encontre des profanateurs lorsqu’ils auront été identifiés, quelles que soient leurs motivations. Le Front National condamne également le mutisme complaisant de la caste politique en place qui aurait sans doute été beaucoup plus prolixe s’il s’était agi de sépultures autres que chrétiennes. » C’est en effet totalement exact. Selon les dernières statistiques en date, celles publiées par  Le groupe d’études sur la politique de prévention et de lutte contre les profanations des lieux de culte et des cimetières, présidé par le député UMP  Claude Bodin, le nombre de celles-ci  est passé de 304 en 2008 à 621 en 2010. Les faits concernent très majoritairement des lieux chrétiens (308 églises et 214 cimetières en 2010, des chiffres en augmentation de 33 % par rapport à 2009) puis les lieux musulmans (50 mosquées et 7 cimetières, +216%) et les lieux juifs (30 synagogues et 12 cimetières, -36%). Les chiffres pour 2011 font état de 434 actes de dégradation dans les sites chrétiens, 41 sur les sites musulmans et 34 sur les sites juifs. Pour prévenir ce type d’exactions, le rapport de M. Bodin,  proposait notamment  d’inclure dans les cours d’instruction civique un module abordant la thématique du respect dû aux morts…Ce respect qui paraît si évident, que l’on retrouve  dans toutes les civilisations ne serait donc plus « enseigné » et transmis par les parents ?

    Mais  il est vrai que dans notre Occident progressiste, les priorités sont désormais les « luttes contre les discriminations ». Le  site Correspondance européenne, donnait ainsi quelques exemples du combat  contre le sexisme, sur fond de théorie du genre, dans un pays comme la Suède, « une nation qui en 2010 a été reconnue par le Forum Économique Mondial comme le pays où l’égalité des sexes est la  mieux garantie (…). Les Suédois aspirent maintenant à un autre record, en passant de la notion d’égalité à celle de la neutralité entre les sexes. Les distinctions entre les sexes ne doivent plus être tolérées. » A cette fin « les Suédois ont l’intention de manipuler la grammaire (…). En suédois les pronoms personnels masculins et féminins seront officiellement abolis, donc han (lui) et hon (elle) feront place à un hen indéfini. C’est l’influente et sérieuse Nationalencyklopedin qui l’a communiqué. »

    De même, « l’on est en train de procéder à l’uniformisation des noms propres (les noms unisexe légalement reconnus en Suède sont déjà 170), les magasins de vêtements pour enfants et adolescents ont depuis longtemps éliminé les rayons pour les garçons et les filles, en introduisant l’uniformisation des vêtements. Pour les jouets c’est la même chose : dans un des plus récents catalogues du secteur, il y a un garçon qui pousse un landau rose et une fille qui conduit un tracteur jaune. Dans le sport, c’est la Fédération suédoise de bowling qui a commencé à supprimer la distinction entre équipes masculines et féminines, afin de rendre la compétition plus neutre en termes de genre. Il parait aussi que la proposition avancée par les politiciens du Parti social-démocrate d’éliminer la toilette séparée  afin de ne pas forcer les gens à la distinction entre les hommes et les femmes  va probablement être approuvée (…). Il existe déjà un livre pour enfants appelé Kivi och Monsterhund, totalement inspiré par la grammaire neutre, dans lequel l’auteur Jesper Lundqvist a introduit parmi les nombreuses nouveautés celle de remplacer les mots par lesquels les enfants suédois ont depuis toujours appelé les parents (mammor et pappor), avec les termes mappor et pammor. Traduit en français ceci deviendrait mapa et paman. » 

    Le phénomène se propage. « Au début de cette année, Mr. Tam Baillie, Commissaire du Parlement écossais pour les Enfants et les Jeunes (…), a officiellement déclaré que les garçons devraient avoir le droit de porter l’uniforme des filles, afin d’éviter  une discrimination injuste à l’égard des étudiants possédant une orientation sexuelle variable. L’automne dernier, le gouvernement australien a annoncé la possibilité d’indiquer le sexe par un X, pour tous les citoyens qui ne souhaitent pas être classés dans les catégories d’hommes et femmes. Depuis le mois de décembre dernier au Royaume-Uni les passeports des citoyens britanniques n’indiquent plus la paternité et la maternité selon les régimes classiques (père et mère), mais à travers les mots Parent 1et Parent 2 afin d’éviter la discrimination des couples homosexuels ayant des enfants .En Allemagne, même le célèbre Ampelmännchen, le petit bonhomme du feu rouge, portant un chapeau d’homme, utilisé par les piétons dans les territoires de l’ex Allemagne de l’Est, a été remplacé par une figure neutre. »

    « Tous ces faits sembleraient drôlement ridicules, si cela ne comporterait le risque d’une dangereuse dérive éthique et anthropologique » est-il indiqué fort justement alors que « le  24 mai 2012, le Parlement européen a adopté une résolution contre l’homophobie et la transphobie en Europe (par 430 voix contre 105 et 59 abstentions). Le texte  condamne avec force toutes les discriminations basées sur l’orientation sexuelle et sur l’identité de genre  et exhorte les Etats membres à garantir la protection des lesbiennes, des homosexuels et des transgenres à l’encontre des discours homophobes d’incitation à la haine et de la violence. »

    «  Le principe est nouveau seulement en apparence. En réalité, il ne s’agit de rien d’autre que du vieux concept jacobin d’égalité absolue, proposée avec un nouveau langage et adapté à la sensibilité contemporaine. Il est en effet difficile de trouver un terme aussi ambigu que celui de discrimination. L’idée même de justice, qui, dans sa formulation traditionnelle, signifie attribuer ce qui lui est propre (suum cuique tribuere) implique en soi une certaine forme de discrimination. Toute loi est contrainte, en quelque sorte, à discriminer du fait même qu’elle établit ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, ce qui est permis ou défendu, favorisant les uns et gênant les autres. La prétention de ne pas discriminer les orientations sexuelles signifie appliquer un critère rigoureusement égalitaire à tous les choix, quels qu’ils puissent être, en matière de sexualité humaine. Un critère égalitaire cohérent portera à protéger juridiquement toute forme de désordre moral, allant des unions homosexuelles à la pédophilie et à l’inceste, au moins pour tous les sujets consentants, sauf bien sûr une violence explicite. »

    « En outre, toute critique publique d’un comportement considéré comme désordonné et immoral constitue une forme de  discrimination  (…). Le 9 novembre dernier, l’Observatoire sur l’intolérance et la discrimination contre les chrétiens en Europe a fait parvenir à l’OSCE (Organisation pour la Coopération et la Sécurité en Europe) un rapport sur la situation de la liberté religieuse dans le continent. L’Observatoire a enregistré au cours des six dernières années plus de 800 cas en Europe dans le cadre desquels la liberté des chrétiens d’exprimer publiquement leurs idées a été lourdement violée. Nombre de ces cas se réfèrent à l’interdiction de manifester publiquement leur contrariété à l’avortement ou au mariage homosexuel. »

    En septembre 2008 déjà,  Bruno Gollnisch  notait que le Parlement européen, au lieu de «  jouer à l’ONU et de prétendre  établir le règne des droits de l’homme partout dans le monde », « ferait mieux de balayer devant sa porte ». « En France, en Belgique, en Allemagne, en Autriche, des milliers de citoyens, y compris des universitaires, des publicistes, des élus mandatés par leurs compatriotes, sont poursuivis, condamnés, ruinés, privés de leur emploi, emprisonnés, accusés de racisme pour avoir critiqué l’immigration, de xénophobie pour avoir défendu la légitime préférence nationale, de négationnisme pour avoir critiqué les  vérités officielles  mais changeantes de l’histoire contemporaine, d’homophobie pour avoir exprimé une légitime préférence pour la famille naturelle, la seule à même de transmettre la vie. »

    Bruno Gollnisch s’inquiétait tout aussi officiellement, de «la multiplication et l’aggravation des législations françaises et des pratiques gouvernementales qui portent atteinte aux libertés publiques (qui) préoccupent de plus en plus de nombreux juristes français et européens. Il est vrai que sous le prétexte de policer le discours, s’instaure, dans notre pays, une véritable et implacable police de la pensée. La répression des libertés publiques, instaurée notamment par la loi Gayssot, vise dorénavant à priver de leurs biens, de leurs droits civiques, de leurs emplois et même de leurs droits familiaux, des personnes avec lesquelles on peut être en total désaccord, mais qui n’en sont pas moins des citoyens honnêtes ».

    Il appelait ainsi «  tous les Français à défendre simplement le principe de la liberté dans une société où elle ne cesse de se restreindre, sous prétexte de lutte contre le racisme, la xénophobie, le révisionnisme, l’homophobie etc… C’est par un combat de résistance aux pratiques répressives qui poussent à la criminalisation des personnes que nous ferons reculer l’obscurantisme et l’intolérance qui ont submergé la nation et l’Europe. Cette liberté qui, selon les propres termes de la Cour européenne des Droits de l’Homme (arrêt Hadyside du 7/12/1976), « vaut non seulement pour les informations ou  idées  accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent l’Etat ou une fraction quelconque de la population ». Nous en sommes loin !

    http://www.gollnisch.com

  • Qui croit se payer l'Ours ?

    L'affaire GoodYear reprend des tours avec la lettre ironique du patron de Titan Int'l Inc. à M. Montebourg, que personne ne lit dans le texte. Si ce courrier dénonce l'extravagance des positions de la CGT d'Amiens Nord, débinée maintenant par la CFDT, il se paie carrément la tête du ministre français - et ça nul ne le souligne - en faisant exploser la contradiction d'un libre-échange sans frein opposé à la légitime conservation de l'emploi industriel. Il y dit avoir claqué des millions en lobbying pour faire passer des lois anti-dumping aux Etats-Unis contre les fabricants de pneus chinois et se rit de proclamer qu'ayant réussi, c'est l'Etat américain qui en retour encaisse les droits de douane.
    Quand il se dit prêt à acheter une usine indienne ou chinoise où les ouvriers sont payés un dollar de l'heure, c'est une boutade qui passe inaperçue pour les abrutis. Il veut souligner d'abord que la politique de l'OMC conduite par les occidentaux mène à ce genre de stupidité qui finira par crever les propres usines nationales du premier manufacturier mondial, Michelin. M. Montebourg est donc invité à faire des représentations auprès de la Commission européenne pour que soient dressées sans retard des barrières tarifaires à l'invasion de pneus chinois subventionnés, avant de songer à "discuter" avec un repreneur qui sera submergé par les produits asiatiques.

    Nul doute que sa lettre a circulé dans les milieux d'affaires. C'est envoyé. Par une grande gueule certes ; mais pas si faux ! TITAN c'est aussi 1.486.998.000 dollars de ventes 2011 en pneus agricoles, miniers et tout-terrain, et un résultat d'exploitation de 132.173.000 dollars pour la même année (cf. comptes annuels). Nous aimerions avoir quelques grandes gueules dans son genre par chez nous. Voici la lettre originale selon le fac-simile des Echos.



    February 8, 2013


    Mr Arnaud Montebourg
    Ministere du Redressement Productif
    139 rue de Bercy
    Teledoc 136
    75572 Paris Cedes 12


    Dear Mr. Montebourg:

    I have just returned to the United States from Australia where I have been on the past few weeks on business; therefore, my apologies for not answering your letter dated 31st January 2013.

    I appreciate your thinking that your Ministry is protecting industrial activities and jobs in France. I and Titan have a 40-year history in buying closed factories and companies, losing millions of dollars and turning them around to create a good business, paying good wages. Goodyear tried for over four years to save part of the Amiens jobs that are some of the highest paid, but the French unions and French government did nothing but talk.

    I have visited the factory a couple of times. The French workforce gets paid high wages but works only three hours. They get one hour for breaks and lunch, talk for three, and work for three. I told this to the French union workers to their faces. They told me that's the French way!

    You are a politician so you don't want to rock the boat. The Chinese are shipping tires into France - really all over Europe - and yet you do nothing. the Chinese government subsidized all the tire companies. In five years, Michelin won't be able to produce tires in France. France will lose its industrial business because its government is more government.

    Sir, your letter states you want Titan to start a discussion. How stupid do you think we are? Titan is the one with money and talent to produce tires. What does the crazy union have ? It has the French government. The French farmer wants cheap tire. He does not care if the tires are from China or India and governments are subsidizing them. Your government doesn't care either. "We're French !"

    The U.S. government is not much better than the French. Titan had to pay millions to Washington lawyers to sue the Chinese tire companies because of their subsidizing. Titan won. The government collects the duties. We don't get the duties, the government does.

    Titan is going to buy a Chinese tire company or an Indian one, pay less than one Euro per hour and ship all the tires France needs. You can keep the so-called workers. Titan has no interest in the Amien North factory.

    Best regards,

    (signé)
    Maurice M. Taylor, Jr.
    Chairman and CEO

    MMT/jb

    TITAN INTERNATIONAL INCORPORATED
    2701 SPRUCE STREET * QUINCY, ILLINOIS 62301
    (217) 228-6011 * FAX (217) 228-3166

    Pour mémoire, Titan annonçait en 2009 l'ouverture de négociations avec Goodyear pour le rachat du site d'Amiens, après avoir racheté l'usine GY de Freeport (Ill.) en 2005 :

    September 23, 2009 11:21 AM Eastern Time
    Titan International Inc. Signs Letter of Intent with Goodyear Tire & Rubber Co.
    QUINCY, Ill.--(BUSINESS WIRE)--Titan International Inc. announces today that it has signed a letter of intent with The Goodyear Tire & Rubber Company to purchase certain farm tire assets, including the Goodyear Dunlop Tires France (GDTF) Amiens North factory. This agreement is non-binding and will be subject to GDTF’s satisfactory completion of a social plan related to consumer tire activity at the Amiens North facility, along with completion of due diligence, a definitive acquisition agreement and other standard acquisition approval requirements.

    “Titan maintains its focus and specialty in the farm and off-the-road wheel and tire business,” said Titan Chairman and CEO Maurice M. Taylor Jr. “We hope GDTF can come to an expedient arrangement with the Central Works Council in France. If this can be done, the process will move forward.”

    Titan fabrique déjà pour la marque Goodyear aux Etats Unis. La CGT Amiens (Michael Wamen) veut attaquer en justice au niveau mondial les accords passés entre ces deux manufacturiers. Qui va payer les avocats ?
    Fermez le ban.

    http://royalartillerie.blogspot.fr/

  • La république va-t-elle asphyxier l’armée française ?

    Défense : le livre blanc prépare un tsunami pour les armées

    Nouveau retard de quelques semaines du livre blanc qui est désormais attendu vers la fin mars, début avril. C’est en ce moment que les décisions sont prises sur l’avenir des armées. Mais les dépenses de défense vont passer sous la barre des 1,3 % du PIB, selon nos informations.

    En sport, quand on dit qu’on est dans le "money time", il s’agit en général des dernières minutes de jeu où chaque possession de ballon devient cruciale et où les joueurs clés sont censés s’exprimer. Aujourd’hui, on est exactement là pour le nouveau livre blanc sur la défense, qui devrait avoir un nouveau (léger ?) retard et est attendu désormais fin mars, début avril, selon des sources concordantes, en dépit du récent coup de gueule de François Hollande qui attend le plus rapidement possible cet ouvrage censé décaper toute la doctrine française en matière de défense... sous la contrainte financière. Car c’est le paramètre central de ce nouvel ouvrage, n’en déplaise à ceux qui disent le contraire. "Nous avons un outil opérationnel performant et jalousé même si nos armées ont bien sûr des lacunes, une industrie de l’armement parmi les meilleures au monde, qui emploie des salariés non délocalisables et nous allons vraisemblablement tout casser", regrette un général interrogé par "La Tribune".

    Un tsunami pour les militaires

    Le diplomate Jean-Marie Guéhenno, spécialiste des opérations de maintien de la paix à l’ONU jusqu’en 2008, est en train de terminer une deuxième version du livre blanc. Le conseiller spécial du ministre de la Défense, Jean-Claude Mallet, le rival de Jean-Marie Guéheno depuis le lancement de la rénovation de la doctrine française en matière de défense par François Hollande, va de son côté compléter la partie de Jean-Marie Guéhenno, qui s’est principalement intéressé à la partie générale, notamment tout ce qui concerne la géopolitique, explique-t-on à La Tribune. Jean-Claude Mallet, qui lui connait toutes les arcanes et les ficelles de ce grand ministère, s’attaquera aux contrats des armées. Le coeur du sujet pour les militaires, très inquiets sur leur avenir et sur leurs futures missions.

    C’est ce tandem (Guéhenno-Mallet), qui a été vendu à François Hollande. En tant que chef des armées, le validera-t-il ? Lui qui a connu son heure de gloire dans les rues de Tombouctou acclamé par des milliers de Maliens libérés du joug des islamistes. Car ce qui se prépare est un tsunami grandeur nature pour l’armée et, par ricochet, pour les industriels de la défense. Pourtant, "là où il y a une volonté, il y a un chemin" avait expliqué Lénine. Car comme le rappelle très justement l’ancien chef d’état-major des armées (2006-2010), le général Jean-Louis Georgelin : "la dépense publique, en France, représente 56 % du PIB. Quand on enlève 1,5 % pour la défense, il reste 54,5 %. Sans doute y a-t-il, dans cette masse, des marges de manoeuvre à explorer". Mais l’armée "n’est pas un enjeu électoral et n’apporte aucune voix lors des élections", regrette un autre général.

    La trajectoire Y, l’arme fatale ?

    Selon la trajectoire Y (nom de code du futur montant global des crédits ventilés lors de la prochaine loi de programmation militaire, qui va mettre en musique les orientations du Livre blanc), les dépenses de défense vont passer sous la barre des 1,3 % du PIB, selon une source proche du dossier. A l’origine, il y avait trois hypothèses de trajectoire et deux d’entre elles ont fusionné. D’où la trajectoire Y. La Loi de programmation militaire (LPM) extrêmement dure est bien pire que ce qu’avait imaginé cet automne le chef des armées, l’amiral Edouard Guillaud. "En 2012, il est de 1,55 %. A l’horizon de 2015, il dépassera à peine 1,3 %". la direction générale de l’armement (DGA) travaille elle aussi sur une trajectoire permettant de ne pas casser l’outil, explique-t-on à La Tribune. En utilisant les méthodes très classiques plutôt qu’une rupture : étalements des programmes et réduction des cibles, notamment. Pour les militaires, cela va être cataclysmique, estime-t-on dans les armées, qui se réjouissent de la démonstration du succès opérationnel de l’opération Serval au Mali, qui a mis end éroute les terroristes islamistes.

    Le Mali aura-t-il un impact sur le Livre blanc ?

    Une telle opération aura-t-elle un impact sur la rédaction du Livre blanc ? A la marge oui. Elle a notamment permis de faire taire (une bonne fois pour toute ?) les partisans de la suppression de tout ou partie de l’armée de terre (remplacée par des forces spéciales) et des forces prépositionnées, qui ont été lors de cette opération cruciales pour la réussite de Serval basée sur la rapidité d’intervention. "La manoeuvre aéroterrestre, dans un cadre d’une opération interarmée, est au coeur de la victoire, rappelle un collectif d’officiers à La Tribune. Cette victoire mérite d’autant plus d’être soulignée qu’à l’annonce du retrait d’Aghanistan, d’aucuns - entonnant les couplets éculés de la guerre à distance ou de la guerre zéro mort - chantaient un peu rapidement la fin des interventions terrestres". Et de préciser que Serval "ce sont des Rafale et plusieurs milliers de soldats engagés à terre à bord de plus de 200 engins de combat, de l’hélicoptère Tigre au char AMX 10 RC, en passant par toute la gamme des équipements blindés à roues".

    Serval a également permis de rappeler à certains que "l’opération au Sahel nous rappelle - s’il fallait - que l’espace méditerranéen reste dangereux : les explosions de violence s’y multiplient sans que leur caractère contagieux soit aisément prévisible". Enfin, l’opération au Mali sera-t-elle la dernière fois que les militaires français entrent en premier sur un théâtre d’opération ? Certains le souhaitaient. "Si d’aucuns, à l’occasion des travaux de préparation du nouveau livre blanc, n’hésitaient pas à s’interroger sur la nécessité de cosnerver les capacités d’entrée en premier et d’être nation cadre, les événements ont répondu à leurs questions", estiment ces officiers. Et de préciser que "l’opération Serval a confirmé l’aptitude à ouvrir un nouveau théâtre, dans l’urgence, avec une entrée en premier et dans unc adre pour l’instant presque strictement national. Condition de l’excellence, l’entrée en premier est un gage de crédibilité vis-à-vis de nos alliés, la reconnaissance explicite qu’il faut toujours compter avec la puissance française".

    Et maintenant ?

    Les quatre chefs d’état-major vont maintenant rapidement négocier les futurs contrats des armées. Ces derniers préciseront les missions qui seront affectées aux trois armées. Que vont-ils faire ? Faire une coalition pour ensemble gagner des marges de manoeuvres, comme le souhaitent les militaires, ou continuer à jouer "perso" pour favoriser leur arme. Que va faire l’amiral Guillaud, très fragilisé par le pouvoir en place (Elysée et Hôtel de Brienne) ? Mis à l’écart des briefings tenus à haut niveau pour l’opération Serval et exclu des travaux du Livre blanc, va-t-il être tenté par une sortie par le haut en ne souhaitant pas assumer la responsabilité d’une paupérisation des armées ? On est en plein dans le "money time"...

    La Tribune   http://www.actionfrancaise.net

  • Algérie : un musulman se convertit au christianisme et se retrouve devant les tribunaux

    Un jeune kabyle, I. Mohamed, est poursuivi par le tribunal de Bechar pour apostasie et incitation, avec pressions exercées sur des jeunes musulmans, à changer de religion. Ce jeune chrétien , originaire des At Wagnun (Ouaguenoun), et travaillant au sud de l’Algérie, vient ainsi d’être condamné par la justice algérienne à 100.000 DA d’amende et le payement de tous les frais générés par la procédure judiciaire.

    Ce n’est la première fois que des chrétiens sont condamnés par la justice algérienne : car cette dernière postule que les algériens ne peuvent être autre chose que musulmans. En réaction à cette condamnation, les responsables de l’EPA jugent que cette décision judiciaire est atteinte à la liberté de conscience et d’expression : l’injustice du verdict justifie donc, selon eux, leur décision de faire appel. Ils signalent que l’ordonnance régissant le culte autre que musulman n’est « qu’un instrument de pression sur les chrétiens ».

    A noté qu’en première instance, le jeune kabyle chrétien avait été condamné à une année de prison ferme assorti d’une amende de 50.000 DA.

    Curieusement, les élites françaises, si promptes habituellement à condamner l’intolérance qui sévit dans le monde entier, au point de na pas hésiter parfois à s’ingérer dans les politiques étrangères et à lancer leur troupes dans des guerres ou l’intérêt français n’est pourtant pas en jeu, restent étrangement silencieuses lorsque l’islam supprime, dans leurs anciennes colonies, le droit fondamental de croire, en l’occurrence dans la religion de leurs ancêtres. Le président français s’affiche volontiers avec le président algérien, le laisse facilement culpabiliser les français sur leur histoire coloniale, mais n’a jamais un mot sur le terrorisme que la justice exerce sur la conscience religieuse des algériens…

    http://www.contre-info.com/

  • Les Serbes sont persécutés ? On s’en fiche !

    C’est le genre d’info qui passe inaperçue. L’ambassadeur de Serbie en Russie s’exprimait à propos des négociations d’adhésion de son pays à l’Union européenne. Il a expliqué que Belgrade était disposée à accorder une plus large autonomie au Kosovo mais qu’il ne reconnaîtrait en aucun cas son indépendance.

    L’occasion de rappeler que le Kosovo n’est pas reconnu par l’ensemble de la communauté internationale et n’est toujours pas membre des Nations Unies. Bien au contraire, ce « pays », cet État tout à fait artificiel, reste une zone de très haute tension au cœur même de l’Europe. Une terre musulmane où la minorité serbe fait l’objet de discriminations, d’incessantes vexations, souvent violentes. De récentes profanations de tombes orthodoxes à l’explosif se sont déroulées dans l’indifférence générale de la communauté internationale. Comme si la barbarie devait toujours être mise sur le dos du même camp…

    Patrick Weber - La suite sur Boulevard Voltaire

    http://www.actionfrancaise.net