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lobby - Page 2397

  • Le gaz de schiste : bulle spéculative ou solution miracle ?

    Un peu partout dans le monde, des voix s’élèvent pour dénoncer le mythe du gaz de schiste. Outre la bulle spéculative qu’elle est en train de produire, cette escroquerie ne sera pas sans lourdes conséquences pour les États-Unis. En effet, l’Administration Obama s’est auto-persuadée que le pays se dirigeait vers une indépendance énergétique durable.

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    Avec un beau graphique, c’est très convaincant

    Il n’y a pas de débat sur le gaz de schiste ; s’agit-il d’un miracle de la technologie US, comme nous le crient sur tous les toits les médias anglo-saxons, ce qui relèverait d’un exploit prométhéen, ou bien d’une vulgaire bulle spéculative gonflée par les tenants de la gouvernance financière, thèse défendue par le centre de réflexion géostratégique DeDefensa.org, qui a son siège à Bruxelles [1] ?

    Or ce débat a tout lieu d’être, puisque c’est de sa conclusion que dépend la nouvelle place imprenable à laquelle aspirent les USA : puissance énergétique globale capable de rivaliser avec la Russie et l’OPEP, si la manne gazière se confirme, ou tentative publicitaire piteuse pour retarder la décadence de la jadis superpuissance unipolaire ?

    Un ami banquier haut placé qui demande à garder l’anonymat est d’avis que le fracking (la fracturation de la roche à 4 000 m de profondeur, grâce à une énorme quantité d’eau) est une autre opération d’intox, car ce n’est absolument pas viable. Il ajoute que les investissements en fracking sont un gouffre, et que les liquidités générées par la vente de pétrole ne suffisent pas à financer la croissance nécessaire à cette nouvelle industrie, parce que les puits ouverts par fracking s’épuisent très vite ; pour une production soutenue à un certain niveau, il faut ouvrir constamment de nouveaux puits. C’est indispensable et ne suffira guère qu’à maintenir un niveau de production donné.

    « Ce procédé n’offre pas les avantages de la production traditionnelle de pétrole, qui a été source prodigue de liquidités nettes, servant à l’expansion de la production ou à l’investissement dans d’autres secteurs. Non, le fracking dévore toutes les ressources ; il lui faut des emprunts gargantuesques, et un jour, cela provoquera une crise. Au final, cela s’avèrera être tout juste une nouvelle manœuvre de Wall Street pour attirer les petits investisseurs, qui cherchent désespérément des placements rentables, et se jetteront sur le miroir aux alouettes. »

    Le raisonnement est fort convaincant, d’autant plus qu’Aubrey McClendon, fondateur de Chesapeake Energy, le plus grand producteur de gaz naturel aux US, vient de se voir obligé de démissionner, par ses investisseurs, faute de produire des bénéfices, tandis que l’entreprise s’est gravement endettée ; c’est un effondrement financier qui découle de la chute des prix du gaz naturel, et du manque de liquidités [2].

    De son côté, le site DeDefensa.org annonce la fin du mythe de la révolution par le gaz de schiste d’ici à 18 ou 24 mois au grand maximum. Il a déjà créé une rubrique « shalegas-gate » et considère la production de puits comme « l’arme de destruction massive » [qui viendra à bout des USA], en revenant sur le retentissant échec de Chesapeaky Energy. Bref, les EUR (estimated ultimate recovery), dividendes finaux estimés, ont été très surestimés [3].

    Les pétrogéologues et géophysiciens indépendants qui ont dénoncé le mirage des EUR ont bien entendu été évacués des grandes conférences internationales sur le thème Pétrole et Gaz. Mais la chasse aux sorcières n’a pas suffi à faire taire les sceptiques, et le New York Times a été contraint d’avancer l’idée que peut-être les chiffres de l’industrie gazière étaient manipulés [4].

    On a assisté à une énorme production de gaz naturel aux États-Unis ces dernières années, ce qui a rendu possible une analyse affinée de la production des puits perforés, et l’on découvre que la production a été bien inférieure aux pronostics.

    Le géologue Arthur Berman, qui a travaillé pour Amoco (société pétrolière de Chicago, l’ex-Standard Oil) pendant 25 ans, a analysé trois domaines historiques : Barnett, Fayetteville et Haynesville ; il dévoile l’hyperinflation que connaissent les EUR, et que l’on cache aux investisseurs éblouis à souhait par les banquiers, et qui ne connaissent rien aux subtilités du gaz de schiste.

    Aux antipodes, on a un rapport de l’Agence Internationale pour l’Énergie — qui a été plusieurs fois surprise à mener des opérations de désinformation — qui annonce tout de go que les grandes exploitations de gaz associée au pétrole à Eagle Ford, Utica, Marcellous et Bakken doivent permettre aux USA de devenir le premier producteur de pétrole en 2017, avant l’Arabie saoudite [5].

    Mais DeDefensa cite à son tour l’ingénieur géologue texan Gary Swindell, qui divise par deux la production des fabuleux puits d’Eagle Ford [6].

    Et l’agence britannique Reuters quant à elle émet des doutes sur le fabuleux secret de l’Utah, les champs miraculeux d’Utica [7].

    Quoi qu’il en soit, et malgré les faits probants, l’industrie gazière dédaigne les experts isolés qui osent s’en prendre à l’infaillibilité de l’AIE.

    Pourtant, comme le souligne DeDefensa l’agence gouvernementale US Geological Survey a publié en août 2012 un rapport qui corrobore les découvertes des sceptiques, qui accèdent désormais au rang de réalistes [8]. En fait, DeDefensa, fort pessimiste, doute des capacités techniques à l’œuvre, et non plus seulement des chiffres allègrement empilés par le chef de l’AIE, Fath Birol, l’économiste discutable qui a annoncé le 12 novembre 2012 qu’en 2017 les US seraient le premier producteur mondial de pétrole.

    Le gaz de schiste fera donc sans doute partie du panier énergétique états-unien, mais ce ne sera pas un perturbateur du jeu géopolitique, car les USA n’exporteront pas de GNL (gaz naturel liquéfié). La Russie ne va pas se voir menacée sur le marché européen, et les projets australiens de gaz naturel liquéfié pourront être menés à leur terme.

    Qui plus est, le gaz de schiste ne sera pas bon marché, de sorte que ses prétentions à révolutionner la donne stratégique vont peut-être faire du Mexique néolibéral (représenté par un gouvernement incapable de recul) le dindon de la farce.

    Alfredo Jalife-Rahme http://www.egaliteetreconciliation.fr

    Traduction : Maria Poumier

    Source : La Jornada (Mexique)

    Notes

    [1] DeDefensa.org est le site internet de la revue DDE Crisis, disponible sur abonnement 22, rue du Centenaire, B-4624 Fléron, Belgique. Tél. : + 32 4 355 05 50, Fax : + 32 4 355 08 35.

    [2] « Breakingviews : SEC goes where Chesapeake board feared to tread », par Christopher Swann, Reuters, 1er mars 2013. « La SEC a assigné à comparaître l’ex-patron de Chesapeake », AFP, 1er mars 2013.

    [3] « Gaz de schiste : à la “bulle” nul n’échappera... », I, II, III, DeDefensa.org, 16 novembre 2012, 11 et 16 janvier 2013.

    [4] Le 26 juin 2011, le New York Times a mis en ligne quantité de documents officiels posant de sérieux doutes sur les espoirs mis dans le gaz de schiste.

    [5] World Energy Outlook 2012, Agence Internationale pour l’Énergie, 12 novembre 2012.

    [6] Cité in « $8 Natural Gas : We’re Right On Schedule », par Richard Finger, Forbes, 14 octobre 2012.

    [7] « Insight : Is Ohio’s "secret" energy boom going bust ? », par Edward McAllister et Selam Gebrekidan, Reuters, 22 octobre 2012.

    [8] Variability of Distributions of Well Scale Estimated Ultimate Recovery for Continuous (Unconventional) Oil and Gas Resources in the United States, U.S. Geological Survey Oil and Gas Assessment Team. Document téléchargeable.

  • RECONQUISTA OU MORT DE L’EUROPE, de René Marchand

    UN LIVRE INDISPENSABLE – L’alternative est claire. René Marchand, dans la conclusion de son dernier livre édité par Riposte Laïque, Reconquista ou Mort de l’Europe, pose les véritables enjeux : « Aux Européens de prendre les dispositions au plus tôt pour éviter que la tragédie ne se déclenche ou, si elle survenait, qu’elle ne se conclue pas à leur détriment ».

     

     

    Nous osons dire que ce double drame que connaît notre pays, ensauvagement et islamisation, n’est possible qu’à cause des traitres, de droite et surtout de gauche, islamo-collabos et immigrationnistes fous qui, en trente ans, ont, par une implantation massive d’une nouvelle population sans intégration, en période de chômage de masse, gravement menacé la vie quotidienne de millions de nos compatriotes, dans un pays où il y avait tout pour être heureux. Nous osons dire de ces traitres qu’ils sont les héritiers de ceux qui, il y a soixante-dix ans, ont livré la France à un autre type d’occupant, comme le rappellent férocement Éric Zemmour ou Michel Onfray, et ont collaboré avec lui sans vergogne, avant de jouer ensuite les grands résistants.

     

    Dans le dernier chapitre, René propose, concernant ceux-ci : « Les collabos de l’islam pendant la guerre par la taqiyya où à l’occasion d’actions violentes auront à rendre des comptes devant la justice. La suppression des droits civiques, la déchéance de la nationalité, la saisie des biens, figureront au nombre des sanctions prévues par la loi. »

     

     
    Concernant les nés-musulmans, là aussi, le discours est très clair : « Les biens acquis avec le concours de fonds étrangers pendant la période de guerre seront nationalisés ». Eh oui, il n’y a pas que Montebourg qui parle de nationalisation, un terme que l’islamo-collabo européiste Mélenchon n’ose même plus utiliser !

     

     

     

    POUR COMMANDER RECONQUISTA OU MORT DE L’EUROPE

     

    Vous pouvez adresser un chèque de 24 euros, frais de port compris, (promotion de lancement jusqu’au 10 mars) à l’ordre de Riposte Laïque, à l’adresse suivante : Riposte Laïque, BP 10001, 78570 Chanteloup-les-Vignes.

    Vous pouvez également le commander par Paypal, en cliquant ICI 

    http://www.francepresseinfos.com/

  • Pour en finir avec les Femen

    Fortes d’une notoriété croissante, les activistes du mouvement Femen prétendent incarner un féminisme d’un nouveau genre. Mais en dépit du bruit médiatique, des constantes demeurent...

    A l’approche de la journée de la femme, qui sera célébrée vendredi prochain (le 8 mars 2013), les activistes féministes du mouvement Femen bénéficient d’une exposition médiatique inédite. France 2 vient de diffuser un film qui leur était consacré, la veille du jour où devait paraître le livre signé de leurs fondatrices ukrainiennes. D’aucuns jugeront leur notoriété inespérée : dans l’Hexagone, elles ne compteraient qu’une quinzaine de militantes, si l’on en croit Menly.

    Complaisances Civitas n’a pas manqué de dénoncer la « collusion » que nos confrères entretiendraient avec cette « milice antichrétienne ». Il la dénonce sans relâche, depuis le jour où ses militants s’y sont heurtés. C’était le 18 novembre dernier, à l’occasion d’une manifestation organisée contre le "mariage homo". Très complaisante à l’époque, la classe politique s’est montrée plus réservée après que les "sextrémistes" se furent données en spectacle le 12 février dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. « Les Femen ont probablement perdu leur aura dans cette provocation de trop », a commenté l’abbé Guillaume de Tanoüarn. Seuls 14 % des Français déclareraient approuver leur initiative, « tant sur le mode d’action choisi que sur les idées qu’elles y ont défendues », selon une étude Harris Interactive pour VSD. À l’inverse, 44 % s’y montreraient hostiles à tous points de vue. Confrontées à ce relatif désaveu, les Femen pointent les réactions schizophrènes de nos compatriotes : « Quand les Pussy Riot font un happening dans une église moscovite ou quand Inna coupe une croix orthodoxe à la tronçonneuse à Kiev, ça passe parce que c’est à l’étranger », a déclaré Éloïse Bouton, l’une de leurs militantes, citée par le quotidien Métro. « Ça choque parce qu’on touche à quelque chose qui pose problème », a-t-elle expliqué. Et d’affirmer que « la France n’est pas aussi laïque qu’elle le croit ». « Nous ne nous attaquons pas particulièrement à l’Église », nuance Elvire Duvelle-Charles, dans un entretien accordé à Menly. « Mais on a forcément une réticence envers l’Église parce qu’elle est sexiste, rétrograde, misogyne, en retard sur beaucoup de sujets comme le Pacs ou l’avortement. » De son point de vue, c’est la survivance d’un certain patriarcat qu’il s’agirait d’abattre.

    La suite sur le blog du Journal d’un Eurosceptique Désabusé

    Article publié dans L’Action Française 2000 n° 2858 du 07 mars 2013

    http://www.actionfrancaise.net

  • L’expérience politique africaine de Barack Obama

    À l’occasion de l’élection du président Kenyatta, nous publions la version française d’un article de Thierry Meyssan, paru il y a cinq ans dans des revues de sciences politiques en Russie et en Italie, sur le rôle du sénateur Obama en Afrique. Cette étude est particulièrement importante pour comprendre le trucage par les États-Unis de l’élection kenyane de 2006, et la signification pour Washington de la défaite d’Odinga.

    En août 2006, la presse états-unienne accordait un traitement de faveur à la tournée africaine d’un sénateur des États-Unis. L’événement aurait pu passer inaperçu, mais il contenait tous les ingrédients d’une « good story », telle que les affectionne la presse anglo-saxonne. Le jeune sénateur, étoile montante du Parti démocrate depuis qu’il a prononcé un discours à la Convention de 2004, est un brillant avocat diplômé d’Harvard. Il est noir —pas afro-américain, c’est-à-dire descendant d’esclaves—, mais immigrant kenyan de la seconde génération. Il a entrepris ce voyage à la fois pour visiter des œuvres sociales (lutte contre le sida et micro-crédit) et pour marcher sur la trace de ses ancêtres.

    C’était, pensez-vous, un événement sans grande importance, juste une occasion de célébrer les relations américano-africaines sans paraître condescendant. Nous avons pourtant deux bonnes raisons d’y revenir : d’abord, ce jeune sénateur a été élu deux ans plus tard président des États-Unis, mais surtout, il s’avère que son voyage parlementaire était une couverture pour conduire une opération de déstabilisation du Kenya. Dès lors, nous avons beaucoup à apprendre sur la politique africaine du président Barack Obama en nous remémorant cet épisode.

    Couverture

    Officiellement, le sénateur Obama est envoyé en mission par la Commission des Affaires étrangères dont il est membre. À ce titre, tous ses frais et ceux de son équipe sont pris en charge par le Congrès des États-Unis. Le politicien est accompagné de son épouse, de ses deux filles, de son attaché de presse Robert Gibbs et d’un conseiller politique Mark Lippert. Un avion spécial est mis à leur disposition pour se rendre dans le continent noir et pour le traverser.

    Selon le règlement du Congrès, des missions peuvent être décidées par le bureau de chaque Commission. Dans ce cas, elles sont composées à parité de démocrates et de républicains. Ils voyagent généralement ensemble, parfois séparément au risque d’étaler à l’étranger des divisions nationales. Or, ici, pas de républicain. La mission ne concerne que le démocrate Obama, qui n’en a pas rendu compte à ses pairs.

    Cependant, il arrive parfois que les services de renseignement requièrent l’aide d’un sénateur pour une mission à l’étranger. Le Congrès accepte souvent de leur fournir une couverture et organise alors un voyage parlementaire. Parfois, les élus du peuple n’apprécient pas le rôle qu’on leur demande de jouer, notamment lorsqu’ils subodorent des liens trop étroits entre un de leurs pairs et la CIA. Dans ce cas, un compromis bancal fait envoyer un sénateur sans son homologue du parti rival. Ce fut le cas du déplacement africain du sénateur Obama.

    Cette couverture étant assurée, les services de renseignement déployèrent une seconde équipe pour les besoins de l’opération. Avec la discrétion de l’éléphant dans le magasin de porcelaine, l’avion sénatorial fut suivi d’un autre avion spécial, cette fois affrété par l’US Army. À son bord, toute une équipe spécialisée dans les « révolutions colorées », sous la direction du général à la retraite J. Scott Gration. L’homme est un bon connaisseur de l’Afrique. Ses parents, missionnaires protestants, l’ont élevé au Congo où il a appris le swahili (langue nationale au Kenya, en Tanzanie et au Congo). Surtout, il a été directeur de la planification à l’US European Command en 2004-05, c’est-à-dire pendant la phase de gestation de l’Africa Command.

    Le convoi aérien doit arriver par l’Afrique du Sud, passer en RDC, au Kenya et au Tchad. Mais le programme sera allégé pour cause de troubles au Congo. Dommage, car avant de partir, le sénateur Obama a eu le temps de présenter un amendement budgétaire accordant une subvention de 52 millions de dollars à la RDC.

    Le sida en Afrique du Sud

    Le sénateur Obama arrive avec son escorte officielle et son escorte officieuse en Afrique du Sud, le 21 août 2006. Il visite le Treatment Action Campaign, une association de lutte contre le sida subventionnée par le CDC (l’agence fédérale US de Santé publique), connue pour entretenir une polémique avec le gouvernement. Là, il reprend à son compte les déclarations incendiaires tenues quelques jours plus tôt à Ottawa par l’ambassadeur Sephen Lewis, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour la lutte contre le sida en Afrique (et par ailleurs beau-père de la journaliste Naomi Klein). Il dénonce les théories « conspirationnistes » du président Thabo Mbeki, selon lequel le sida aurait été créé dans les laboratoires US de guerre biologique. Il déplore les traitements traditionnels préconisés par le ministre de la Santé, Manto Tshabalala-Msimang. Pédagogue, il explique qu’il ne choisit pas les remèdes des blancs contre ceux des noirs, mais que la science nous apprend l’utilité des traitements anti-rétroviraux.

    En bon communiquant, le sénateur Obama apparaît comme un homme moderne et rationnel face à un ministre de la santé obscurantiste qui prétend soigner le sida avec de la betterave, de l’ail et du citron. Les choses sont un peu plus compliquées. Madame Tshabalala-Msimang est elle-même médecin, obstétricienne et gynécologue. Elle n’a jamais prétendu que la médecine traditionnelle pouvait guérir le sida, mais elle a expliqué que les laboratoires occidentaux pratiquant des prix prohibitifs, les Sud-Africains devaient apprendre à se soigner autrement qu’en attendant de coûteux anti-viraux. Après avoir échoué à l’Organisation mondiale du Commerce à modifier les règles de la propriété intellectuelle sur les médicaments, l’Afrique du Sud a tenté de développer la médecine traditionnelle. Dans ce cadre, la ministre a proposé des traitements nutritionnels pour renforcer le système immunitaire. C’est évidemment moins efficace, mais c’est à la portée de tous. Elle s’appuie sur un groupe de conseillers scientifiques incluant le professeur Luc Montagnier, lauréat du Prix Nobel de Médecine pour ses travaux sur le sida.

    Quoi qu’il en soit, le débat sud-africain portait sur l’accès des pays pauvres à la pharmacie. Barack Obama n’y a pas répondu et l’a transformé en une lutte de la science contre la sorcellerie. Ce glissement n’améliorera pas la santé des Africains, mais celle des multinationales de la pharmacie.

    Alors que la presse sud-africaine commente avec colère ces déclarations, le sénateur Obama rencontre les États-uniens expatriés lors d’un cocktail à l’ambassade US. Puis, il apaise la tension en visitant de musée de Soweto et en embrassant le prix Nobel de la paix Desmond Tutu.

    La révolution colorée au Kenya

    Les avions spéciaux conduisent le sénateur et ses accompagnateurs au Kenya, pays d’origine des Obama. Le pays est gouverné depuis 2003 par le président Mwai Kibaki. L’homme est brillant, un tantinet dilettante, souvent autocrate. Il est issu de la minorité Kikuyu, le plus important groupe ethnique du pays (22 % de la population). Il a été élu pour lutter contre la corruption, mais n’a pas entrepris grand chose dans ce domaine. Il a par contre obtenu des résultats économiques remarquables : la croissance annuelle est passée de 3,9 % à 7,1 % du PIB. La pauvreté a reculé de 56 à 46 %. C’est que Kibaki a trouvé un nouveau partenaire pour le développement : la Chine. Il a effectué, en 2005, une visite d’État à Pékin et Shanghai et a reçu, en avril 2006, le président Hu Jintao à Nairobi. Le Kenya achète des biens de consommations (notamment de l’électroménager) et des équipements publics (principalement des routes) en échange de matières premières (au premier rang desquelles des métaux récupérés).

    Londres et Washington, qui ne supportent pas cette intrusion chinoise en zone d’influence anglo-saxonne, se sont découvert une affection grandissante pour l’opposition kenyane.

    Celle-ci est conduite par Raila Odinga. Cet opportuniste a changé plusieurs fois de parti au gré de ses intérêts personnels. Il dispose d’un atout important : il est le fils de Jaramogi Oginga Odinga, le leader historique de la gauche (dont Barack Obama Père était conseiller), et en l’absence de successeur au leader pro-US Tom Mboya, il est le chef naturel des Luos (13 % de la population, mais formant une élite). Lors de la campagne présidentielle de 2002, il a soutenu Mwai Kibaki et l’a même remplacé dans des meetings lorsque celui-ci, accidenté, fut hospitalisé à Londres. Mais il est passé dans l’opposition lorsque Kibaki élu a refusé de le nommer Premier ministre. Avec le soutien financier de la National Endowment for Democracy (NED), il a formé une nouvelle coalition, le « Mouvement orange ». Excusez la dénomination qui marque un manque bureaucratique d’imagination.

    Lorsque Barack Obama Fils arrive à Nairobi, la campagne électorale pour les élections législatives et présidentielle de décembre a commencé. Contrairement à tous les usages diplomatiques, le sénateur ne se contente pas d’apporter par sa présence son soutien au candidat Odinga, il l’accompagne dans sa tournée électorale et prononce des discours à ses côtés. Le pays assure-t-il a besoin d’une révolution démocratique. La presse nationale assure, sans en apporter la preuve, que le général Gration qui l’accompagne a remis au passage une mallette contenant 1 million de dollars à Raila Odinga.

    Si les Kenyans voient l’ingérence politique, la presse états-unienne ne retient que les « grands moments d’émotion » du voyage. Le sénateur Obama est accueilli triomphalement dans le village de sa famille. Il embrasse sa grand-mère (la vieille dame qui révélera sans penser à mal qu’Obama est né au Kenya et non à Hawaï). Le sénateur et Madame se rendent dans un centre de prévention du sida pour subir un test de dépistage afin de montrer qu’il n’est pas stigmatisant.

    Le sénateur ne manque jamais un prix Nobel. Au Kenya, il y a l’environnementaliste Wangari Maathai. Le sénateur évite de lui parler de ses thèses « conspirationnistes » sur le sida (elle aussi, comme la plupart des leaders africains !) et lui propose de planter un arbre à Uhuru Park en mémoire des victimes de l’attentat de 1998. À cette occasion, il prononce un beau discours sur la liberté de la presse qui doit être entretenue tous les jours comme on cultive un jardin.

    L’attentat du 7 août 1998 a été perpétré en même temps qu’un autre à Dar es Salaam, Tanzanie. Dans les deux cas, une voiture piégée avait été lancée contre l’ambassade des États-Unis. Ces opérations avaient été revendiquées par une mystérieuse Armée islamique de libération des lieux saints, qui semblait ignorer où se trouvent La Mecque et Jérusalem, et ne savait pas viser. L’attentat de Nairobi coûta la vie à 12 États-uniens. Par erreur, il tua aussi 201 Kenyans et en blessa plus de 5 000. Il fut attribué par les autorités US à un de leurs agents qui se serait retourné contre eux, Oussama Ben Laden. Pour venger ses morts, le président Bill Clinton lança l’opération « Portée infinie » (Infinite Reach). Sur les conseils de son expert anti-terroriste Richard Clarke (celui du 11-Septembre), il fit tirer 75 missiles de croisière sur le territoire afghan, détruisant un camp d’entrainement des indépendantistes kashmiris et tuant leurs instructeurs pakistanais. Il fit également bombarder une usine à Al-Shifa (Soudan) en déclarant qu’elle servait au terroriste islamiste Ben Laden à fabriquer du gaz inervant pour le compte du dictateur laïque Saddam Hussein. L’usine appartenait au financier Salah Idriss, lequel n’est pas spécialement un terroriste : ses sociétés de vidéo-surveillance assurent la sécurité de nombreux bâtiments officiels britanniques, y compris le Parlement. Pour son malheur, Oussama Ben Laden venait d’acheter quelques actions dans son laboratoire. Une enquête ultérieure des Nations Unies montra qu’il s’agissait en fait d’une usine fabriquant de l’aspirine et des médicaments génériques contre la malaria. Elle produisait aussi des anti-rétroviraux pour lutter contre le sida, sans payer de royalties au laboratoire Gilead Science dirigé par l’ancien (et futur) secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld.

    Durant cette étape, le sénateur Obama multiplie les déclarations pour appeler les Africains à prendre leur destin en main. La pauvreté, leur a t-il dit, n’est pas une fatalité et les États-Unis seront à vos côtés pour accompagner vos efforts.

    La lutte contre le « génocide » au Soudan

    Sur ce, le convoi aérien du sénateur Obama le conduisit vers des camps de réfugiés du Darfour. Le but de la visite n’était pas de se rendre au Soudan et d’y rencontrer les protagonistes du conflit, mais de mesurer la détresse des réfugiés dans les pays riverains, au Tchad et en Éthiopie.

    Depuis 2003, un conflit déchire le Darfour. Selon Washington, il s’agirait d’une guerre d’extermination entreprise par le gouvernement arabe musulman de Khartoum contre les populations noires animistes du Darfour. Elle aurait déjà fait plus de 300 000 morts. En réalité, la plupart des Soudanais sont à la fois noirs (de peau) et arabes (de langue), le gouvernement de Khartoum est pluri-confessionnel et soutenu par l’Église catholique. Le conflit prolonge une guerre civile de 20 ans. Il n’oppose pas deux populations, mais porte sur l’exploitation du pétrole et son transit. Il a coûté la vie à 10 000 à 30 000 personnes et provoqué le déplacement de 250 000 autres. Loin de favoriser une solution pacifique, la multinationale Chevron-Texaco et le gouvernement US font tout ce qui est en leur pouvoir pour faire tomber le gouvernement de Khartoum et expulser la compagnie chinoise CNPC. Celle-ci a expatrié 20 000 Chinois (souvent des prisonniers de droit commun exemptés de peine) pour exploiter le pétrole au moyen de techniques rudimentaires et avec l’aide de la compagnie indienne ONGC Videsh. Alors que la communauté internationale feint d’ignorer toute ingérence étrangère et accuse le gouvernement d’Omar el-Béchir des pires exactions, l’armée états-unienne privée Dyncorp se vante auprès de ses actionnaires d’avoir réalisé de juteux contrats dans cette région en se déguisant en miliciens Jinjawid.

    Prolongeant l’action du secrétaire d’État afro-américain Colin Powell, le sénateur d’origine kenyanne Obama s’est épanché devant les caméras de télévision sur le « génocide » des populations noires et la nécessité d’intervenir pour les protéger afin que ne se reproduise la même tragédie qu’au Rwanda. Il avait été un fervent partisan du Darfur Accountability Act et du Darfur Genocide Accountability Act. Ces textes donnent carte blanche au président des États-Unis pour financer une force de maintien de la paix sous l’égide de l’Union africaine et pour traduire en justice les responsables du « génocide ».

    Le Obama Tour ainsi achevé, le sénateur et ses accompagnateurs firent un crochet à Camp Lemonier, la base états-unienne (et israélienne) de Djibouti, avant de rejoindre la méga-base militaire de Stuttgart (Allemagne) pour un débriefing avec le général James L. Jones (patron de l’European Command et commandeur de l’OTAN) et les officiers responsables de la création de l’Africa Command.

    Service après-vente

    Le sénateur Obama ne saurait être rendu responsable des événements qui ont surgi dans le sillage de sa caravane. Ceux-ci n’en sont pas moins le fruit issu de la semence qu’il a planté.

    Trois mois plus tard, en novembre 2006, l’ancienne secrétaire d’État Madeleine Albright se rend au Kenya en qualité de présidente du National Democratic Institute (le pseudopode de la National Endowment for Democracy chargé de la corruption des partis de gauche). Elle vient apporter une aide technique au parti frère, le Mouvement orange de Raila Odinga. Au passage, le chef de l’opposition donne un entretien à la BBC où il révèle qu’il est cousin du sénateur Obama, un secret bien caché jusque-là, ou plutôt une invention bien récente.

    Juste avant le vote du 27 décembre, un sondage aimablement financé par l’USAID donne Odinga vainqueur contre Kubaki. Un ami personnel du sénateur Obama, le sénateur John McCain, se rend à son tour à Nairobi, en qualité de président de l’International Republican Institute (le pseudopode de la National Endowment for Democracy chargé de la corruption des partis de droite). Il constate sans difficulté de nombreuses irrégularités électorales. Alors que d’autres observateurs estiment difficile d’en mesurer l’impact car elles ont été commises selon les régions par des partis différents, McCain déclare que les partisans du président Kibaki ont faussé les résultats pour le maintenir au pouvoir, mais que les électeurs ont choisi Odinga.

    Le 1er janvier, les Kenyans reçoivent anonymement des SMS sur leurs téléphones portables. Dans les districts où habitent des Luos, les messages indiquent « Chers Kenyans, les Kikuyus ont volé l’avenir de nos enfants… Nous devons les traiter de la seule manière qu’ils comprennent… la violence  ». Dans les districts à majorité Kikuyu, les messages indiquent « Le sang d’aucun Kikuyu innocent ne sera versé. Nous les massacrerons jusqu’au cœur de la capitale. Pour la Justice, établissez une liste de Luos que vous connaissez. Nous vous enverrons les numéros de téléphone où transmettre ces informations ».
    À ce jour, on ignore qui a envoyé ces SMS, bien que peu d’opérateurs aient les moyens d’une telle campagne.
    Le résultat ne se fait pas attendre. De vieux conflits ressurgissent. Le Kenya qui était cité comme exemple de stabilité en Afrique sombre soudainement dans la violence. En un mois, les émeutes inter-ethniques font plus de 1 000 morts et 300 000 déplacés. 500 000 emplois sont détruits.

    Madame Albright est de retour. Elle propose une médiation par un organisme indépendant, l’Oslo Center for Peace and Human Rights. Celui-ci délègue deux de ses administrateurs : l’ancien Premier ministre norvégien Kjell Magne Bondevik et l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan (le Ghanéen est très présent dans les États scandinaves depuis qu’il a épousé la petite nièce de Raoul Wallenberg). En fait l’Oslo Center est une organisation jumelle du Carter Center et les frais des médiateurs sont tous pris en charge par l’Institut de Madeleine Albright.
    Pris en tenaille, le président Kibaki accepte de créer un poste de Premier ministre et de le confier à son rival Raila Odinga. Oduru Odinga, frère du précédent, est nommé ministre des Finances du gouvernement de coalition.

    Épilogue

    Le sénateur Obama a été élu président des États-Unis. Pour fêter sa victoire, son « cousin », le Premier ministre Odinga a proclamé trois jours de fête nationale au Kenya. En juillet 2009, le président Obama a tendu la main aux Africains à l’occasion d’un discours solennel prononcé devant le Parlement du Ghana. Il a développé le discours qu’il avait testé au Kenya : les Africains doivent cesser de se lamenter sur les malheurs du passé ; ils doivent se prendre en charge eux-mêmes et Washington les y aidera. Quelques esprits chagrins lui ont répondu que s’ils devaient tourner la page de l’esclavage et de la décolonisation, il appartenait aux Occidentaux de tourner celle de la dette qui est une conséquence des crimes passés. Mais le président ne les a pas entendu, son avion s’était déjà envolé.

    Robert Gibbs a suivi Barack Obama à la Maison-Blanche où il continue à être son attaché de presse.

    Après avoir siégé au conseil d’administration de Chevron, le général James L. Jones est devenu conseiller de sécurité nationale.

    Le conseiller stratégique Mark Lippert a d’abord rejoint les Navy Seals en Irak comme officier de renseignement. Il est aujourd’hui chef de cabinet du général James L. Jones, et suit particulièrement les dossiers afghan et irakien.

    Le général Scott Gration n’est plus à la retraite. Il a été nommé adjoint du général James L. Jones et envoyé spécial pour le Darfour. Il préconise de cesser de déstabiliser le Soudan pour obtenir la confiance des Africains et déployer l’Africa Command sur le continent. En distribuant des mallettes de dollars, il négocie l’unification des mouvements rebelles du Soudan, d’Éthiopie et d’Érythrée, de manière à les contrôler.

  • Soutien armé aux islamistes syriens : les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite au cœur d’un vaste trafic

    Le journal croate Jutarnji (photo du site internet) vient de consacrer une enquête sur le financement des rebelles syriens. Selon notre confrère, Zagreb a été utilisée entre novembre et février comme « point de transit » pour le transport d’armes et de munitions destinées aux rebelles syriens, dans le cadre d’une opération organisée par les Etats-Unis. Ainsi, 75 avions de transports civils, turcs et jordaniens, ont décollé durant cette période de l’aéroport de la capitale croate. « On estime que quelque 3 000 tonnes d’armes et de munitions ont été transportées à bord de ces 75 vols », révèle le journal.

    Selon ce média, il s’agit d’armes vendues par la Croatie, mais aussi d’autres en provenance de plusieurs pays européens, dont la Grande-Bretagne, qui réclame une levée de l’embargo européen sur les armes à destinations des rebelles syriens. Jutarnji place l’administration Obama en chef d’orchestre de l’opération : « Des responsables américains ont engagé des partenaires – la Croatie, l’Arabie saoudite, la Jordanie et la Turquie dans cette opération d’armement des opposants du régime syrien », explique le journal. « Les Etats-Unis ont organisé la collecte des armes, l’Arabie saoudite les payait, alors que la Jordanie et la Turquie ont transporté ces armes, qui sont entrées en Syrie depuis le territoire jordanien », selon la même source.

    http://fr.novopress.info

  • PRIVATISER L'ECOLE

    Le titre de ce flash n'est ni un gros mot ni une galéjade et en évoquant l'école nous couvrons évidemment tout l'ensemble éducatif français, l'équivalent d'une armée soviétique d’après les connaisseurs. Il rassemble environ 15 millions d'élèves et étudiants ainsi que 1 million d'enseignants. Un objectif raisonnable pour un gouvernement soucieux du bien commun serait de privatiser ce Mammouth. A se limiter aux aspects économiques qui ne sont pas et de loin les seuls, les avantages seraient immenses. Les économistes savent que toute privatisation diminue les dépenses de moitié grâce à l’amélioration de la qualité des services rendus. Plus la fonction à privatiser est importante plus il s'impose de la faire.
    Le budget de l'Education Nationale est grosso modo de 60 milliards d'euros, l'importance de l'enjeu est donc immense. Vu l'énormité du Mammouth des étapes seraient nécessaires, les bienfaits suivant chaque étape.

    UN SUPPOSE MINISTRE
    L’événement nouveau depuis quelques jours est que Vincent Peillon, le supposé ministre de l'Education Nationale, a mal à la tête, se prenant régulièrement les pieds dans le tapis et jetant dans la rue des quantités d'enseignants. Il n'est qu'un supposé ministre ; à lire la liste des membres du gouvernement il est accompagné et surveillé par plusieurs collègues ayant leur mot à dire. Cette pyramide incertaine reflète tout bêtement l'avidité financière des politiques et l'absurde règle de la parité ; le résultat est évidemment pour chaque mouvement les ridicules réunions interministérielles avec leurs cacophonies habituelles. Nous avons même vu dans le passé de grandissimes parlottes organisées dans la France entière pour brasser du vent sans aucun résultat.
    Plus grave, il s'ajoute derrière cette façade l'ombre portée des syndicats seuls et largement maîtres de la manœuvre avec à leur tête le FSU. Plusieurs des prédécesseurs de Vincent Peillon s'étaient plaints de ce que les syndicats étaient informés avant eux des événements.
    Comme tous les Mammouths qui rongent la France, l'Education Nationale s'efforce d'agrandir son territoire. Elle tente de capter la formation professionnelle des adultes et, depuis peu, la petite enfance avec pour objectif final de la faire échapper à l'influence légitime des parents.

    LES CONSEQUENCES
    Les résultats, indépendamment de l'effet de ruine évoqué plus haut, sont fortement négatifs. Sur le plan de la réussite scolaire et de l'apprentissage des fondamentaux, la France n'est pas dans les meilleurs. Parallèlement la qualité s’est écroulée non seulement par développement de l’illettrisme mais aussi par baisse générale de tous les niveaux. En première année d’Université, certains présumés étudiants ne savent pas vraiment lire.
    Ayant véhiculé l'idée du bac pour tous, le Mammouth a déprécié l'importance du bac en laissant entrer à l'Université de faux étudiants. La fausse idéologie du « bac plus  tant» joue un rôle formidablement destructeur dans tout le corps social. Pourquoi ne pas aller à un bac plus vingt pour ensuite faire valoir des droits acquis à une pré-retraite ?
    Etre étudiant devient un métier. Mieux vaut gagner sa vie en faisant de fausses études que de s’escrimer à aller dans un marché du travail incertain et, en cas de succès dans la recherche du boulot, de devoir se lever tôt le matin pour aller en fait payer des impôts. La création d’une catégorie administrative spéciale de logements,  le logement étudiant, que l’on veut, bien à tort, encourager est un fait. C’est d’autant plus facile que ces étudiants, certains ne sachant presque pas vraiment lire, ont retenu au moins de leurs premières études que le droit au logement ferait partie des droits de l’homme, seul horizon qui leur est proposé.
    Une obligation scolaire prolongée abusivement après treize ans décourage des élèves imperméables aux études abstraites d'aller vers les enseignements professionnels où ils auraient trouver leur avenir.
    Force est enfin de constater que sous l'influence de gauchistes et même sous des gouvernements de la prétendue droite, les manipulateurs du Mammouth ont diffusé des idéologies délétères comme la théorie du genre, nouvelle fausse idole du monde contemporain.

    SE LIBERER DU MAMMOUTH
    Quel serait le chemin  pour nous libérer du Mammouth par étapes ? La privatisation pourrait commencer par le bon scolaire qui permettrait aux parents de s’adresser à l’école de leur choix ceci dans une saine concurrence. L'absence du bon scolaire est une véritable punition infligée aux parents qui choisissent l'éducation de leurs enfants et qui doivent payer deux fois. L’observation d’exemples positifs à l’étranger ferait gagner du temps dans la mise au point des détails. La population serait, à coup sûr, favorable ainsi qu’on avait pu le voir lors de la célèbre manifestation nationale pour la liberté de l’enseignement après l’arrivée au pouvoir de Mitterrand.
    La mise en vente des universités serait relativement facile à faire. L'incroyable prospérité des universités américaines indépendantes avec la grande qualité de leur formation est bien connue. La vente de certains lycées célèbres pourrait suivre.
    Si ce rêve ne se réalise pas le Mammouth risque de mourir à petit feu dans sa mauvaise graisse, pour le plus grand dommage des moins favorisés qui ne savent pas ou ne peuvent pas échapper à son emprise.
    Michel de Poncins http://libeco.net

  • Endiguer la délinquance serait pourtant très simple…

     

    Tribune libre de Paysan Savoyard

    Le livre de Laurent Obertone vient de mettre en avant l’ampleur du phénomène : la délinquance s’accroît continûment ; elle s’étend progressivement à tout le territoire ou presque ; elle devient de plus en plus spectaculaire et violente.

    Il existe pourtant des solutions très simples pour réduire fortement la délinquance, et ce en quelques mois.

     

    • Arrêter l’immigration et reconduire les clandestins et les délinquants

    Première chose à faire : arrêter l’immigration ; reconduire les clandestins ; expulser les étrangers condamnés (y compris les naturalisés, qu’il faut au préalable déchoir de la nationalité française).

    Les personnes d’origine immigrée sont responsables des trois-quarts de la délinquance. L’arrêt de l’immigration et le renvoi des délinquants auront donc un effet positif considérable sur le niveau de l’insécurité.

    A titre d’illustration, on peut consulter le site suivant :
    http://www.avisderecherches.interieur.gouv.fr/personnes1.asp?T=R&P=0 

    • Renforcer les forces de l’ordre et changer leurs consignes

    Deuxième chose à faire : renforcer significativement les effectifs de police. Et changer les consignes qui leur sont données.

    Aujourd’hui les instructions de la hiérarchie sont des consignes d’abstention : ne pas pénétrer dans les cités pour ne pas provoquer d’émeutes ; ne pas riposter même en cas d’agression, de guet-apens ou de tirs à balles.

    Dans ces conditions les forces de l’ordre sont aujourd’hui profondément démoralisées.

    Il faut changer cela. C’est simple: lorsque la police est agressée, elle doit recevoir la consigne de tirer. Il ne sera pas nécessaire de faire un carnage. Quelques victimes à deux ou trois reprises suffiront. Ensuite il n’y aura plus d’émeutes. 

    • Mettre à l’écart les récidivistes en changeant le code pénal

    Troisième chose à faire : il faut mettre à l’écart les récidivistes, et pour cela changer le code pénal.

    Résumons ce que nous avons détaillé dans une précédente tribune. La justice est actuellement spectaculairement laxiste :

    - Il y a officiellement 3,5 millions de délits et crimes par an. Selon les enquêtes de « victimation », le nombre réel est trois fois supérieur (en effet la plupart des victimes de faits de délinquance, tels que les petits vols et dégradations, les injures, les menaces et les coups, ne portent pas plainte).

    - Les deux-tiers des délits enregistrés ne sont pas élucidés (c’est-à-dire que le coupable n’est pas identifié). N’étant pas identifiés, les coupables par définition ne sont pas arrêtés et encore moins condamnés. Par exemple 90 % des cambriolages ne sont pas élucidés.

    - En dépit du faible taux d’élucidation, l’énormité de la délinquance fait que les délinquants identifiés sont tout de même très nombreux : 1 million de personnes sont mises en cause chaque année pour avoir commis un délit ou un crime (précisons qu’il s’agit bien d’1 million de personnes différentes ; et qu’une partie sont des récidivistes déjà mis en cause les années précédentes).

    - Parmi le million de délinquants identifiés chaque année, très peu sont condamnés à la prison. Certains ne sont jamais arrêtés. Pour d’autres, la justice décide de classer ou de ne pas engager de poursuites pénales. D’autres sont jugés non coupables ou relaxés au bénéfice du doute. Parmi les condamnés (376.000 par an), la plupart échappent à la prison et se voient infliger une peine alternative (amende, travaux d’intérêt général…).

    - Parmi les condamnés à la prison, beaucoup le sont avec sursis. Il y a chaque année environ 120.000 condamnations à de la prison ferme.

    - Lorsqu’ils sont condamnés à la prison ferme, ce n’est que pour une durée réduite (la durée moyenne des condamnations à la prison ferme est de 7 mois pour les délits et de 5 ans pour les crimes).

    - Parmi les condamnés à la prison ferme, une partie ne sont pas effectivement incarcérés. En effet lorsque la condamnation à la prison ferme n’excède pas deux ans, la loi permet au juge d’application des peines (JAP) de ne pas incarcérer le condamné et de transformer la peine de prison en une autre peine (port d’un bracelet électronique par exemple).

    La plupart des JAP profitent de cette possibilité et « aménagent » les peines inférieures à deux ans. Notons que c’est M. Sarkozy, le président de la fermeté verbale, qui a fait passer de un à deux ans la durée permettant la non incarcération, afin de réduire le nombre des détenus.

    Dans ces conditions, parmi les condamnés à la prison ferme, seuls 80.000 entrent en incarcération chaque année.

    - Les personnes incarcérées n’effectuent en pratique que les deux-tiers de leur peine (et même seulement la moitié pour certains), grâce à divers mécanismes d’amnistie, de libération conditionnelle et de remises de peine automatiques. De ce fait le séjour effectif en prison est en moyenne de 5 mois pour un délit (la faible durée du séjour effectif en prison explique que le nombre de détenus, environ 65 000, soit inférieur au nombre annuel des personnes entrant en incarcération).

    - Résumons. Il y a officiellement 3,5 millions de crimes et délits par an (en réalité trois fois plus). Aux termes du code pénal, les délits et crimes sont punissables de prison. Or seulement 80.000 délinquants sont incarcérés. Et ils n’effectuent en prison qu’un séjour de quelques mois. Disons les choses autrement : la quasi-totalité des délinquants sont… en liberté.

    Pour mettre fin à ce laxisme la solution est très simple : il faut changer le code pénal pour mettre à l’écart les récidivistes.

    Pour les récidivistes (et pour eux seulement), le code doit être substantiellement durci, sur deux plans :

    - Les règles de procédure pénales doivent être fortement allégées, afin d’empêcher les avocats de jouer sur les erreurs administratives (qui sont souvent liées à l’extrême complexité de la procédure, destinée à protéger les droits des mis en cause).

    - Les peines infligées aux récidivistes condamnés doivent être lourdes : elles doivent consister en une incarcération effective de longue durée. Et elles doivent être automatiques : les juges doivent être obligés par la loi de les appliquer.

    Tout cela est simple. Et d’exécution aisée. Faisons-le. En quelques mois la délinquance sera revenue à des niveaux tout à fait supportables.

    http://www.fdesouche.com

  • PMA : la politique de gribouille du gouvernement

    Une énième contradiction de notre gouvernement libéral-libertaire que personne n’a relevée mais qui n’a pas échappé à Cathy Cardaillac

    Notre gouvernement de bobos libéraux-libertaires n’en est pas à une contradiction près. On a certes relevé, de ci de là, la contradiction qu’il y avait à vouloir faire disparaître la prostitution, comme l’a claironné Najat Vallaud-Belkacem en juin 2012, tout en autorisant le recours aux mères porteuses, comme il en a été question cet hiver. C.C.

    Pourtant, il est une contradiction qui n’a pas été relevée.

    La circulaire Taubira du 25 janvier 2013, destinée à faciliter la reconnaissance en France des enfants nés de mères porteuses à l’étranger, vise à régler le problème de ceux que les médias appellent complaisamment les « fantômes de la République », ces enfants nés aux Etats-Unis, en Russie ou en Inde, et sans papiers français. La circulaire Taubira revient si ce n’est à légaliser la gestation pour autrui (GPA) en France, en tout cas à faciliter le tourisme procréatif en direction de ces pays où les services de mères porteuses sont légaux. Comment ? En épargnant les conséquences de leurs actes à ceux qui, en recourant à une mère porteuse, ont enfreint nos lois.

    Quelle surprise alors de voir, quelques jours plus tard, évoquer dans les médias un courrier émanant du ministère de la Santé et adressé à l’Ordre des médecins, tançant les gynécologues qui orienteraient leurs patientes vers une autre forme de tourisme procréatif, en direction des pays où le don d’ovule est courant. Le rappel est sévère : « Un praticien français risque cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende s’il transmet à ses patients des informations sur des cliniques ou des organismes étrangers ». Est visée donc la pratique qui consiste pour les gynécologues à orienter leurs patientes françaises vers l’étranger – le plus souvent l’Espagne – pour y bénéficier d’une FIV (fécondation in vitro) avec don d’ovule. Sauf que ce courrier est absurde car cette procédure de PMA est tout à fait légale en France et que les médecins n’incitent donc à rien d’illégal ! Ils ne font que répondre à l’absurdité de la situation française qui est que, en vertu du beau principe de gratuité du don, il n’y a pratiquement pas de donneuses d’ovules. Même le sperme, pourtant beaucoup moins difficile à recueillir, manque en France. Résultat : un an d’attente pour bénéficier d’un don de sperme, et deux à trois ans pour un don d’ovule. Pour des couples qui ne rajeunissent pas, de quoi prendre ses jambes à son cou et aller payer en Espagne ce à quoi ils ont théoriquement droit mais qui est de fait inaccessible en France.

    Donc, pour résumer, le recours à une pratique illégale (mères porteuses) est facilité, en donnant un état-civil français aux enfants qui en résultent, tandis que le recours à une pratique légale (don d’ovule) est, lui, stigmatisé, alors même que les Françaises qui vont à l’étranger pour ce faire le font parce que le système français aboutit à une impasse.

    Et le plus beau de tout ça, le bouquet final, c’est que, dans le but de distendre le lien de la mère porteuse à l’enfant qu’elle porte, les enfants nés par GPA sont souvent issus d’un don d’ovule ! Une contradiction que personne dans les médias bêlants n’a relevée et qui est passée par-dessus la tête de notre grande spécialiste, notre ministre du Droit des femmes Najat Vallaud-Belkacem.

    Cathy Cardaillac http://www.polemia.com
    8/03/2013

  • Stéphane Hessel et les vertus du Bien


    Que ceux qui sont pour le Bien et contre le Mal lèvent le doigt. Hormis quelques brebis noires au bêlement dissonant et particulièrement louche, vous aurez pour réponse une majorité écrasante d’assentiments très corrects. Il ne faut pas creuser plus loin pour expliquer le succès d’opinion d’un Stéphane Hessel, le triomphe commercial, en 2010, de son opuscule à trois sous « Indignez-vous ! », vendu à plus de 2 millions d'exemplaires en France, traduit dans une trentaine de langues. La France, lisant ce brûlot ampoulé, aurait dû mille fois se soulever, coiffée de ce bonnet phrygien dont le « Grand homme » s’était affublé un jour, comme une sorte de Stroumpf sans culotte. Mais rien ne se passa, sauf les éternels embouteillages du week end…

    Il y avait bien eu pourtant des attroupements, en Europe ou à Nouillorque … très peu en France… Indignados d'Espagne, indigneti d'Italie, indies d'Occupy Wall. Mais on s’époumone, on s’indigne véhémentement, et le monde tourne toujours en écrabouillant les innocents... Sale Monde immonde ! Méchants riches ! …

    Le vieillard très digne de 95 ans a bien eu, le cabotin, son enterrement de première classe dans la Cour d’honneur des Invalides, avec trompettes et drapeau, garde d’honneur et discours ronflants. Pourquoi, au juste ? Certes, il fut Résistant, comme d’autres, et déporté, comme d’autres. Il fut diplomate, comme certains. Et militant.

    Voilà… Il fut courageux, sans doute. Mais cela suffit-il, soixante ans plus tard, à forger un prophète ?

    Que reconnaissons-nous en lui ? Ecoutons le chef de l’Etat : c’était donc «un homme qui fut une conscience, un grand Français, un juste», « un homme libre : libre de ses choix, libre de ses engagements, libre de sa vie». «La liberté, c’était sa passion, son idéal», «c’est en son nom qu’il fut un Français libre». Soit, voilà qui est bien. Mais tous ces mots emphatiques, cette répétition insistante sur le terme « libre », la connotation qui s’attache au substantif « juste », la formule quelque peu publicitaire qui inclut le vocable très affecté « passion », tout cela sent un peu la rhétorique de classe d’instruction civique de collège, vague à souhait, déclamatoire, un brin pompeux. En somme, de l’huile de moteur pour République un peu poussive. Certes, c’est la loi du genre, mais on aurait aimé un peu plus de précision, plutôt que le rappel ridicule qu’ « il lança à la face des fatalistes, des résignés, des frileux son slogan "Indignez-vous !"». Et cette précision : ce fut une invitation «non à la révolte mais à la lucidité». On n’est jamais trop prudent !

    Et quelle action proposer ? François Hollande a rappelé son engagement auprès de Pierre Mendès France puis de Michel Rocard, «dont il partageait la conception de la gauche ». La gauche américaine, quoi… Le Victor Hugo à la sauce hollywoodienne mis en comédie musicale (pensez-vous, il était gaillard, pour son âge ! Et comme il sautait comme un cabri, en compagnie de cet autre cabotin hargneux, Cohn-Bendit !).

    Hollande n’a pas enterré un nom bien dangereux ! Etait-il, du reste, notre « président normal », the right man pour ce faire ? On en doute, et l’amitié qui le liait à l’Indigné professionnel a de quoi surprendre. On lui passera, si l’on veut, l’intervention en Libye, mais que dire de sa participation au terrorisme perpétré par les très sanguinaires djihadistes, qui mettent actuellement la Syrie à feu et à sang, sans d’ailleurs que le Vieillard sublime y ait vu autre chose que le flash des photographes ? Que dire aussi de la précarité, de la misère programmée par un libéralisme cyniquement assumé, bien qu’enfumé par des réformes sociétales dilatoires ? On aurait aimé plus de « lucidité » de la part du patriarche !

    L’Ancien, on le sait maintenant, poussait l’amour de la gloriole jusqu’à mentir sur son pedigree, et il faut avouer que c’est là un bon lazzi dans cette Commedia ! Plusieurs fois, selon les mauvaises langues, il s’est vanté d’avoir « participé » « à la rédaction (…) de la charte des droits de l'homme ». Il aurait été « associé à la rédaction » de cette charte. Les médias, non démentis, se sont hâtés d’en faire un «  co-rédacteur ». Le gros mensonge ! Certes, en 2008, il a avoué à mi-mot la semi-supercherie. Mais en 2010, lors de la publication de « Indignez-vous », il a repris à son compte cette usurpation flatteuse.

    Mais que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ! A 95 ans, il est normal d’anticiper sur les délices du paradis, même si c’est contre la vérité ! Et puis l’ivresse des plateaux, des micros, des grelots de la renommée… Il faut bien que vieillesse passe !

    Il y a eu bien sûr les jérémiades acrimonieuses du venimeux Prasquier, président du Crif, qui a accusé le héros d’être antisémite, un peu comme on avait osé le reprocher au Juif Edgar Morin. Pour mériter l’apothéose, il faut, pour le lobby sioniste érigé en tribunal, se mettre au garde-à-vous devant l’Etat d’Israël, et se taire, comme le font la plupart des intellectuels français et des médias, complices ou terrorisés, devant les crimes de Tsahal. On peut alors bien reconnaître à Stéphane Hessel un certain courage, qui lui interdira sans doute le Panthéon. Pensez-vous, un antisémite à côté des plus grandes gloires de la France (à l’exception des autres…).

    Mais bon, les méfaits d’Israël sont tellement gros que, si l’on bénéficie d’un brin d’honnêteté, on ne peut qu’en dire du mal. Pas de quoi casser la patte à un canard. Le Crif aurait mieux fait de se taire, car voilà une publicité supplémentaire dont les criminels de guerre israéliens se seraient bien passés.

    C’est du reste la faute inexpiable que les organes de propagande sionistes, dont l’éventail est considérable, condamnaient avec virulence chez Hugo Chàvez. Le hasard a voulu en effet que L’Indigné et l’Homme d’Etat mourussent à peu près au même moment. Les deux aimaient les mots. Mais le second prenait les risques que l’autre avait abandonnés depuis belle lurette. Et il se coltinait avec de la chair et de l’âme humaines, non avec le souffle éthéré des mots (bien que le mot, bien sûr, puisse être une arme), mais avec de l’action.

    A propos d’arme, le mot hessellien fait penser à une carabines à air comprimé, qui ne fait pas bien mal.

    Seulement, la vie, le combat politique, ce n’est pas seulement la lutte entre le Bien et le Mal, comme voudrait nous le faire croire cet autre phénomène de foire qu’est BHL. Bien sûr, d’une certaine façon, les intellectuels de cour, qui hésitent entre rôle de bouffon ou de clown triste, ont toujours quelque part un peu de sang sur les mains. BHL, lui, en est imprégné, du sang des innocents. Une éponge. Stéphane Hessel, pour sa part, c’est un peu le Capitan de la Commedia dell Arte, un antique soldat, qui eut son heure de prestige, mais dont l’épée flageole, et le nez hume un peu trop au vent les vapeurs du songe.

    Qui seront donc les « indignés » de demain ? Ces bobos phraseurs qui se la jouent dans la rue en ne voilant le sein qu’ils ne veulent pas voir ? Foin de cette réalité scandaleuse de la vie telle qu’elle est ! Il faut se salir les mains, parfois, dirait Sartre. Eh oui ! Les Grillini, qui veulent refuser la nationalité italienne aux fils d’immigrés nés sur la botte, tout « indignés » qu’ils sont, auraient-ils reçu la bénédiction du pape de l’ « Indignation » ? On peut en douter. Seront-ce les ouvriers licenciés qui vont « tout casser » pour protester, et peut-être interdire aux travailleurs immigrés de briser leur grève, comme on l’a vu à Peugeot Citroën ? Des « indignés » peu recommandables, loin des romans à l'eau de rose...

    Claude Bourrinet http://www.voxnr.com

  • La traçabilité de l’enfant, sujet de divergence entre Sarkozy et les socialistes

    Le 7 mars dernier, l’hebdomadaire Valeurs actuelles rapportait les propos de Nicolas Sarkozy sur le « mariage » homo et la procréation médicalement assistée. L’ancien président a ainsi évoqué la « traçabilité des enfants« , faisant allusion à la « traçabilité du bifteck » sur laquelle il rebondissait justement. « Quand on pense que le sujet du moment, c’est la traçabilité du bifteck. Tout le monde veut savoir s’il y a du cheval dans ce qu’on mange. Mais la traçabilité des enfants, qu’est-ce qu’on en fait? C’est tout de même plus important. Avec leur mariage pour tous, la PMA, la GPA, bientôt ils vont se mettre à quatre pour avoir un enfant« , a déclaré en effet Nicolas Sarkozy.

    De quoi faire réagir le Parti socialiste : « Les propos de Nicolas Sarkozy rapportés par l’hebdomadaire Valeurs actuelles concernant ‘la traçabilité’ des enfants sont consternants de ridicule (…). En comparant des enfants issus de la procréation médicalement assistée à des morceaux de viande, Nicolas Sarkozy montre qu’il est toujours coutumier des excès les plus vulgaires« , a dénoncé Frédérique Espagnac, porte-parole du PS, dans un communiqué. « La ligne Buisson de flirt avec l’extrême droite et d’avilissement de la pensée politique n’était pas qu’une manoeuvre désespérée de campagne électorale. En somme, le plus inquiétant, c’est bien la traçabilité des idées de Nicolas Sarkozy« , a-t-elle conclu.

    Soyons clair : la droite parlementaire n’a jamais assumé de ligne claire sur cette question de société, les avis divergeant entre les élus et députés UMP. Nicolas Sarkozy lui-même, longtemps indécis, estimait que le PACS, pourtant combattu par la droite lors de sa sortie, n’allait pas assez loin. Car la reconnaissance des catégories est le premier pas vers la satisfaction des intérêts et des revendications catégoriels : or, ainsi que nous l’avons toujours exprimé sur ce site, l’humanité ne se divise pas en homo et en hétéro, selon les orientation sexuelles ; sexuée, elle se réalise dans la masculinité et la féminité, et jamais en dehors.

    Mais d’autre part, la réaction du PS est absurde. Car en bonne logique, l’analogie que fait Nicolas Sarkozy entre la traçabilité du bœuf et de l’enfant repose sur la notion commune de traçabilité. Elle ne confond pas le bœuf et l’enfant, ainsi que le suggèrent les socialistes : elle s’indigne au contraire de la hiérarchie qui est faite entre l’un et l’autre ; car l’on se préoccupe davantage de la traçabilité du bœuf que de celui de l’enfant. Et le problème soulevé paraît en l’occurrence complètement échapper aux socialistes qui cachent leur malaise derrière une indignation surfaite et parfaitement artificielle, afin de ne pas évoquer les problèmes de fond. Car ce sont eux qui ont bousculé les lois de la filiation, fragilisant ainsi l’équilibre humain et générationnel au nom de l’ intérêt consumériste d’une communauté proclamée, substituant alors au droit de l’enfant le droit à l’enfant…

    http://www.contre-info.com