Le 18 septembre 2008, à l'Ecole polytechnique. Sarkozy a prononcé un discours parmi les plus importants et les plus funestes de son quinquennat (pour l'instant au moins). Le nouveau combat qu'il assigne à la République consiste à lutter contre les inégalités sociales. Cette seule étiquette n'évoque rien de nouveau, ni a fortiori d'effrayant. Dans le passé, c'est toujours l'Eglise qui a eu le souci des pauvres et des souffrants. D'un autre côté, cette lutte a toujours fait l'essence du programme socialiste, officiellement au moins. Plus récemment, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les hommes engagés dans la doctrine sociale de l'Eglise ont rédigé des propositions et réalisé des actions pour tenter d'améliorer la condition d'un prolétariat industriel en plein développement. Car, si leur dessein d'établir le royaume de Jésus-Christ sur cette terre était premier, l'amélioration des conditions de vie des classes laborieuses figurait évidemment au programme. Mais heureusement. au-delà de l'étiquette banale, le contenu du discours, les intentions idéologiques, les mesures annoncées sont infiniment moins rassurantes.
De l'égalité
Lutter contre les inégalités, c'est évidemment rechercher l'égalité. Disons donc quelques mots de ce dernier concept. Stricto sensu l'égalité rigoureuse et véritable ne peut être que de nature mathématique : 2 = 2, 2 + 2 = 4. Mais dire que ce mouton est égal à cet autre mouton n'a de sens que si l'on en est à dénombrer le troupeau. Ontologiquement, cela n'a aucune signification. L'un peut être fort et plein de santé, l'autre chétif et malingre, etc. Métaphysiquement, l'égalité des hommes émanait de l'Evangile même. Cet être qui avait été créé à la ressemblance de Dieu, avait hérité d'une dignité partagée par tous les individus, compte tenu du péché originel et à condition toutefois de ne pas souiller ce don par le péché. Les mobiles des révolutionnaires de 1789 s'avéraient plus terre à terre. Depuis le Moyen Age, la société française était scindée en trois corps : le clergé, la noblesse et le tiers-état. Dans la nuit du 4 août 1789, fut décidée l'abolition des privilèges - votée d'ailleurs par les représentants des trois ordres - qui plaçait désormais tous les Français dans l'égalité juridique. Sans compter l'égalité devant la Terreur : dans les charrettes de la guillotine, des représentants des trois anciens Ordres se trouvaient entassés côte à côte vers leur destin macabre. Comment aller plus loin dans cet impératif catégorique de l'égalité entre les hommes !
Comment des idéologues comme Rousseau, le type même de l'intellectuel dont la raison raisonnante tournait dans le vide, ont-ils pu voir dans l'égalité l'idéal indépassable des sociétés humaines ? Rousseau n'avait fait couler que l'encre de sa plume. Mais il allait donner des idées à des monstres comme Robespierre qui devait faire couler le sang, et en quelle abondance ! Pourquoi ? Pour ravaler les hommes au même niveau, nécessairement le plus bas, alors qu'ils sont naturellement ennoblis par la richesse des différences de talents et d'aptitudes, et de ce fait, complémentaires dans une communauté, à l'instar des organes dans un être biologique ! Dans la sinistre apothéose actuelle de la révolution, n'en est-on pas arrivé à l'identité « homme-femme », concept contre nature et suicidaire pour l'espèce ?
L'égalité - sinon l'identité - n'est pas facteur de cohésion mais de dispersion, en un mot, d'individualisme. Au contraire, les différences toujours interprétables en terme d'inégalité - sont complémentaires : elles seules sous-tendent des entités fondamentales telles que la famille, les sociétés depuis les communautés les plus petites jusqu'à la nation. L'inégalité fut de tous les temps. Mais, les hommes l'ont supportée tant qu'ils y ont vu une fatalité imposée par le destin, à l'instar des souffrances, des accidents, de la pertes d'êtres chers, etc. Au contraire, à notre époque où tout se voit, tout se sait, tout se diffuse, tout se compare, l'inégalité pèse plus lourd. Actuellement, pétri de mentalité révolutionnaire, de l'esprit des Droits de l'homme, de ferments d'envie, de jalousie et de haine, l'homme ne supporte plus l'inévitable inégalité. D'autre part - et là encore, Rousseau ne l'avait pas compris - de façon très générale, l'inégalité est source de développement, de richesse et de progrès.
Les hiérarchies
L'abolition des privilèges a eu au moins un effet bénéfique. Elle a contribué à mettre en route le principe de la méritocratie et le fonctionnement de l'ascenseur social. Après elle, le fils d'un roturier, d'un paysan ou d'un forgeron pouvait devenir maréchal de France. Le développement de l'école et sa généralisation, avec les efforts de Guizot et plus tard de Jules Ferry, ont contribué à donner une chance à tous, en particulier aux pauvres. Jusqu'à la folie de l'idéologie de l'antidiscrimination, l'Etat n'a pas cherché à faire disparaître l'ordre hiérarchisé, mais son devoir était de permettre et de favoriser l'accès de tous à la couche supérieure de cette hiérarchie sociale. Alain disait à peu près : « Tous ceux qui ont voulu s'enrichir y sont parvenus. » Et évoquant les autres, dans une parabole superbement elliptique : « Ils ont regardé la montagne mais elle les attendait. » Certes, cet optimisme doit être tempéré. Il est vrai que le système avait un faible débit. En font foi ces statistiques que l'on rabâche pour nous prouver que parmi les polytechniciens ou les médecins, les fils d'ouvriers ou de paysans demeuraient en très faible proportion.
Je dirai ici quelques mots de ce que je connais par l'expérience de ma jeunesse. Tout au long de mes études scolaires, j'ai constaté avec une certaine surprise que les fils de familles aisées, à qui les parents offraient le bénéfice de cours particuliers, ne brillaient pas particulièrement. Sans pouvoir établir de généralité, ils se plaçaient souvent dans un rang moyen ou médiocre. Et ce sont fréquemment les fils de pauvres - et je peux en parler : j'en étais - qui raflaient les meilleures places. Ils n'étaient pas plus intelligents que les autres. Mais ils travaillaient plus car ils avaient la volonté et la détermination « de s'en sortir ». J'observerai en outre, qu'à capacité d'analyse et d'observation égale, le fils de pauvre peut être mieux situé que le fils de riche pour comprendre la structure et les ressorts d'une société. Pour filer la métaphore de la montagne : d'en bas, on voit mieux la pente à gravir que l'observateur directement installé au sommet des surplombs. Parvenu maintenant au crépuscule de ma vie, je n'hésite pas à dire, sans provocation et sans masochisme, qu'à la limite, être de famille pauvre était, à certains égards, une chance.
Il faut dire qu'à l'époque l'école jouait admirablement de ce ressort irremplaçable qu'est l'émulation. Comment est-il possible que les crétins de pédagogues en chambre aient pu déployer autant d'énergie pour mettre à bas cette saine émulation : suppression des notations, des classements, des prix de fin d'année ; et encore, passage quasiment automatique d'une classe à la classe supérieure, même pour des élèves n'étant manifestement pas au niveau ! C'est une des raisons de la faillite actuelle de notre système scolaire qui affecte irrémédiablement une partie importante de générations de jeunes. Dans la vie active qui succédait à l'école, notre système hiérarchisé ouvert à tous entretenait l'esprit de compétition, poussant au travail, à l'efficacité, à des relations professionnelles conviviales, à l'exercice intelligent de l'autorité. Chez un certain nombre, c'était une ambition dévorante qui devenait le moteur du comportement. Et l'on était alors au bord des excès d'un système où, pour parvenir au sommet de la hiérarchie, ont été parfois oubliés aussi bien les principes de l'éthique professionnelle que la richesse de la vie extra-professionnelle. Une chose est certaine, c'est que ce système, ouvert, où la course se gagnait par le talent et le travail, entretenait le dynamisme d'une société. Il favorisait l'émergence et le renouvellement d'une élite sans laquelle tout groupe humain s'étiole et périclite. Les principes du système hiérarchisé ne sauraient trouver de plus terrible antagoniste que nos lois antidiscriminatoires, c'est-à-dire ce que nous propose l'antidiscrimination avec des quotas ethniques, des passe-droits racistes.
Depuis des décennies, la redistribution de l'idéologie socialiste, largement pratiquée par la «droite» de l'établissement, une assistance publique généralisée et insuffisamment sélective, les dépenses extravagantes d'un Etat gangrené par la bureaucratie et la corruption, ont entraîné une politique et en particulier une pression fiscale dissuasive à l'égard d'une bonne partie de nos entreprises et de nos élites. Il ne faut pas chercher plus loin la raison du départ à l'étranger de dizaines de milliers de nos jeunes (ou de moins jeunes), soit dans d'autres pays européens soit en Amérique du Nord. Le découragement que traduit ces départs va se trouver amplifié par cette prétendue lutte contre les inégalités sociales. Tout peut se résumer en très peu de mots : une politique antifrançaise menée par le gouvernement français !
GEORGES DILLINGER Présent du 21 avril 2009
lobby - Page 2453
-
Des intolérables inégalités à la vertueuse égalité
-
Jean-François Mattéi, "un texte étonnant de Marguerite Duras sur l'homosexualité"
Quand Marguerite Duras s’exprimait sur l’homosexualité
ETIENNE DE MONTETY (Le Figaro du 8 janvier 2013)
Dans La Passion suspendue, livre posthume d’entretiens avec une journaliste italienne qui paraît ces jours-ci aux Éditions du Seuil, l’écrivain Duras, décédée en 1996, tient des propos très tranchés sur l’homosexualité. Ils font l’effet d’un pavé dans la mare au milieu des débats en cours. « Il manque, affirme-t-elle, à l’amour entre semblables cette dimension mythique et universelle qui n’appartient qu’aux sexes opposés. (…) Je l’ai déjà dit, c’est la raison pour laquelle je ne peux considérer Roland Barthes comme un grand écrivain : quelque chose l’a toujours limité, comme si lui avait manqué l’expérience la plus antique de la vie, la connaissance sexuelle d’une femme. » Et l’auteur de L’Amant (prix Goncourt 1984) de conclure : « L’impossibilité de la procréation même, du reste, rapproche beaucoup l’homosexualité de la mort. »
Merci à Jean-François Mattéi, pour cet envoi !
http://lafautearousseau.hautetfort.com/
-
Le RSA va t-il remplacer le SMIC ?
Nous allons commencer cette nouvelle année par une mauvaise nouvelle. Non, vous ne rêvez pas. Il ne s’agit pas d’une blague ou d’une grosse fatigue après les fêtes. Ce que vous allez lire ci-dessous est une réalité. Le gouvernement envisage sérieusement de supprimer le smic. De ce fait, le RSA deviendra de facto le seul “salaire” de référence.
Cette montée en puissance programmée du RSA au détriment du SMIC est un projet fou qui va modifier radicalement toute la politique sociale française.
Tout commence en 2011, le PS a préparé un programme politique qui a consigné noir sur blanc l’impérieuse nécessité de revaloriser très sérieusement le SMIC dès l’élection du candidat socialiste. Il se trouve que le même candidat socialiste, durant toute la campagne n’a cessé de prendre ses distances avec une grande partie du programme. Mais le plus marquant fut le refus de François Hollande de prendre à son compte l’augmentation importante du SMIC prônée par son parti.
Arrivé au pouvoir, tout le monde se souvient encore des quelques centimes d’augmentation accordés comme une faveur par le gouvernement au 1er juillet 2012.
En fait, pour ceux qui connaissent le nouveau président, son opposition au SMIC n’est pas nouvelle. Depuis longtemps, François Hollande est un adepte de la pensée (très discutable) de Alain Minc. Ce dernier a toujours soutenu la disparition du SMIC au prétexte que des salaires trop élevés faisaient le lit du chômage en France.
Faire disparaître le salaire minimum de référence est donc une bonne façon de baisser l’ensemble de la grille salariale afin de permettre aux entreprise d’embaucher enfin à des conditions acceptables…
Dès son arrivée au pouvoir, Hollande demande à une commission d’experts de plancher sur les réformes possibles du SMIC. Deux des conclusions du rapport ont été immédiatement suivie : depuis le 1er janvier 2013, plus de coup de pouce et majoration indexée sur l’inflation.
Les autres mesures officielles préconisées par le rapport sont :
- Créer des SMIC selon l’âge des bénéficiaires,
- Créer des SMIC selon les régions (ce que le patronat réclame depuis des lustres),
- Abandonner tout principe de revalorisation (art de laisser couler une référence).
Bref, les experts proposent de “casser” le SMIC en petits morceaux afin de mieux l’enterrer…
Mais, il existe aussi une mesure non officielle dans ce rapport dont le gouvernement s’est bien gardé de parler. Sous le prétexte qui reste à démontrer que : “Le SMIC n’est pas un instrument efficace de lutte contre la pauvreté et les bas revenus“, le rapport préconise de ne plus revaloriser que le RSA. Ce point est extrêmement important.
Le SMIC est un salaire qui pèse sur les entreprises. Le RSA est à la charge de l’État. Comme le même rapport demande au gouvernement de ne plus légiférer en matière de droit du travail, on imagine facilement la suite : laissons les entreprises payer et gérer les salariés comme elles le souhaitent et l’État aidera les plus pauvres.
Voilà en résumé le nec plus ultra du libéralisme à la sauce Hollande : un marché du travail totalement déréglementé dont la suppression du SMIC sera le fer de lance et des bonnes œuvres étatiques bien organisées… et revalorisées.
C’est rétrograde, stupide et suicidaire.
Source: Loi 1901 via l’excellent blog Au Bout De La Route (qui, pour l’occasion reprend une illustration du talentueux dessinateur Konk.)
-
Mgr Cattenoz : « Je ne vois pas comment un Gouvernement de gauche et franc-maçon pourrait nous être favorable » .
Choqué par les récentes déclarations de Vincent Peillon, Monseigneur Cattenoz, l’archevêque d’Avignon, s’insurge en exclusivité sur Nouvelles de France contre « les attaques tous azimut » du ministre de l’Éducation nationale.
Quelle est votre réaction suite à la polémique provoquée par les propos de Vincent Peillon sur l’enseignement privé ?
Monsieur Peillon outrepasse ses droits. L’enseignement libre a parfaitement le droit d’organiser des débats. Et plus précisément, je tiens à faire remarquer que l’enseignement catholique a un « caractère propre » qui lui permet de dispenser une heure d’enseignement supplémentaire dans laquelle l’enseignement de l’Eglise peut être entendu.
Vincent Peillon, à l’instar du Président dont il dépend, attaque tous azimut. C’est vraiment le comble quand on songe qu’il reproche à l’enseignement privé de pouvoir réaliser des débats sur le « mariage » homosexuel alors même que Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du Gouvernement, vient faire la promotion du projet de loi et du mariage entre gays et lesbiennes dans les collèges public, ce qu’elle n’a pas le droit de faire. Il y a clairement deux poids, deux mesures. Par ailleurs, j’ai entendu dire que François Hollande désirerait un vote bloqué sur le projet de loi. Si la liberté des députés était bridée à ce point, cela poserait de vraies questions sur notre démocratie.
Après les dérapages de Vincent Peillon, Cécile Duflot, Michèle Delaunay… certains parlent de « cathophobie » du Gouvernement… [...]
La suite sur NdF
-
L'idéologie cosmopolite à l'origine de la crise économique
La crise économique et financière a fait l’objet de beaucoup d’analyses superficielles. A contrario, Polémia s’efforce de s’attacher au fond des choses. Ainsi, sur le plan strictement économique, Henry de Lesquen, s’inscrivant dans le prolongement de l’école autrichienne, a bien montré le rôle causal, dans la crise, de l’excès de crédit et de la politique monétaire irresponsable de la banque fédérale de réserve américaine. Marc Rousset et Gérard Dussouy ont, eux, insisté sur les coûts économiques et sociaux du libre-échange, dans le prolongement des travaux du prix Nobel Maurice Allais. Jean Persevay revient ici sur l’ouvrage de Pierre Milloz, Le cosmopolitisme ou la France, qui conduit à s’interroger aux causes idéologiques des troubles économiques et financiers actuels.
Polémia
Pour Pierre Milloz, dans Le cosmopolitisme ou la France, la crise économique contemporaine trouve son origine dans des décisions anciennes d'inspiration politique, tendant à la mondialisation. Ont joué notamment en faveur du libre-échange mondial, l'idéologie cosmopolite étendant à la sphère économique sa vision d'une humanité sans frontières et les intérêts des Etats-Unis promoteurs inlassables de toutes les négociations tarifaires depuis les années 1960.
La théorie libre-échangiste : un univers de Bisounours !
Sur le plan de la pure technique économique, il s'agissait de mettre en place un monde économique apaisé, où les nations, renonçant à des pratiques protectionnistes présentées non seulement comme nocives mais même comme immorales, s'ouvriraient les unes aux autres dans un univers marqué par la liberté des échanges. Alors elles agiraient dans le cadre d'une concurrence libérée et loyale, elles cesseraient de manipuler restrictions quantitatives, droits de douane, taux de change, entraves aux mouvements de capitaux et elles traiteraient sur leur propre territoire les entreprises et produits étrangers comme les entreprises et produits nationaux.
Ce système permettrait à chaque pays d'exploiter au mieux ses avantages comparatifs, assurerait une spécialisation optimum de chacun et apporterait le plein emploi et la prospérité générale.
Le résultat n'a pas été à la hauteur de ces espérances. En France en particulier.
Lorsque l'on examine en effet les grandes lignes de l'histoire économique de la France depuis la guerre, il est facile de constater que l'activité et la prospérité économiques, en ascension constante depuis 1945, diminuèrent dès le début des années 1970 pour s'installer durablement jusqu'à nos jours à un niveau très médiocre. Or le début des années 1970, c'est précisément l'aurore du cosmopolitisme économique. Il est intéressant de voir cette évolution de plus près.
1949 /1968-1972 : protectionnisme et prospérité française
De 1949 à 1968-1972, l'économie française connaît une période de prospérité remarquable, que nombre d'économistes et de journalistes célèbrent à l'envi sous le nom de « Trente glorieuses » : le taux de croissance annuel se tient entre 5 et 5,5% et le taux de chômage qui tournait autour de 1,2% sous la IVe République croît ensuite un peu mais ne dépasse pas 2,2% en 1967.
Certes on n'a pas mené les mêmes politiques économique et monétaire sous la IVe République et sous les présidences De Gaulle : le livre de Pierre Milloz en rend compte.
Mais ces époques ont un caractère commun : la France vit alors sous un régime protectionniste. Sous la IVe République la protection douanière moyenne dont bénéficie l'industrie française est de l'ordre de 20%. S'y ajoutent des contingentements et le franc est inconvertible.
La Ve République, après une dévaluation réussie en 1958, continue à bénéficier d'une très grande partie de cette protection. Signé en 1957, le traité de Rome conduit certes à supprimer progressivement droits de douane et contingents dans nos relations avec nos cinq partenaires de l'époque et à ramener de 20 à 14,8% les droits de douane vis à vis des pays tiers. Mais cette double évolution ne sera achevée qu'en fin des années 60. Dans le même temps, la négociation Kennedy aboutit à ramener le tarif communautaire de 14,8% vis à vis des pays tiers à 8,5% mais elle ne le fait que progressivement de 1968 à 1973.
A partir des années 1970 : triomphe du libre échangisme mondial et montée du chômage
On va voir alors triompher le libre échangisme mondial, qui sera parachevé par diverses négociations internationales. Les protections tarifaires disparaissent quasi complètement et il ne restera rien des protections quantitatives. Dans le même temps la France consent à renoncer progressivement à sa souveraineté monétaire. Les circonstances (crise de 1973) ne permettent pas la mise en place du Plan Werner mais la création du système monétaire européen implique une monnaie de compte européenne l'Ecu (1972) qui préfigure l'euro qui verra le jour en 1992.
Or la concomitance est frappante. Dès la décennie 1970 (pleine application du traité de Rome et de la négociation Kennedy), le taux de croissance tombe à 3,3% pour descendre la décennie suivante à 1,9% (moyenne annuelle 1980-1992) puis à 1,2 (1990-2008) niveau auquel il semble s'être approximativement fixé. Parallèlement le taux de chômage s'accroît rapidement, se trouve à 5,4% en 1980, 9% en 1992 et 9,1% en 2008, niveau qui devrait être ressenti comme intolérable.
Même si la libération totale des échanges n'est pas seule responsable, il est difficile de lui refuser un rôle primordial dans la dégradation économique de la France.
La théorie des avantages comparatifs, une théorie partielle
En vérité l'idée théorique selon laquelle la liberté complète des échanges amènera chaque pays à exploiter au mieux ses avantages comparatifs et amènera le monde à la prospérité générale et au plein emploi présente les dangers de bien des modèles théoriques. Elle suppose d'abord que les Etats, devenus vertueux et désintéressés appliqueront les règles d'un concurrence loyale, s'abstenant de toute manipulation fiscale, réglementaire, monétaire ou autre propre à les favoriser. Elle fait abstraction en outre du temps qui serait éventuellement nécessaire pour parvenir au résultat idéal imprudemment promis pour une échéance lointaine et indéterminée : elle ne tient compte ni des souffrances infligées dans l'intervalle à l'humanité ni des réactions que ces souffrances et le scepticisme peuvent inspirer.
A cette toile de fond s'est ajouté un accroissement exagéré de la masse monétaire imputable entre autres à l'activité bancaire privée et à un certain laxisme de la Banque centrale européenne (en dépit de l'image qu'elle a pu se forger sous la direction de M. Trichet). Il en est résulté la crise de 2008 qu'Henry de Lesquen a analysée chez Polémia le 2 mars dernier, concluant à l'intérêt pour la France de « recouvrer » une monnaie nationale.
1958 : une dévaluation de 17%
L'expérience des années 1958 et suivantes peut, dans une telle perspective fournir d'intéressants enseignements. Finissante, la IVe République qui avait largement financé les investissements par la création monétaire était minée par l'inflation (aujourd'hui tel n'est que partiellement le cas de l'euro, pour les raisons évoquées par l'article d’Henry de Lesquen précité). Le pouvoir qui lui succéda régularisa la situation par une dévaluation de 17%. Et contrairement à la présentation qui en est habituellement donnée, si la Ve République s'ouvrit bien en principe à l'extérieur, une période transitoire lui permit de bénéficier jusqu'aux dernières années de la présidence De Gaulle (soit pendant une décennie) d'une protection non négligeable, comme exposé ci-dessus.
Recouvrer notre monnaie nationale ?
Il y a là les deux éléments essentiels qui devraient accompagner le recouvrement de notre monnaie nationale : reconstitution d'une certaine protection et dévaluation de la monnaie nationale.
Sur ce dernier point, doit-on craindre qu'une dette française (85% du PIB) libellée en euros n'accable notre économie ? Sans doute pas. Il faut en effet distinguer entre les créanciers. Selon les chiffres du 3e trimestre 2011, la dette est détenue par des non-résidents à hauteur d'environ les deux tiers, l'autre tiers est entre les mains de résidents. Si l'on considère que ces derniers peuvent être remboursés en francs au taux de sortie avant dévaluation (ce qui est logique puisque celle-ci ne lèse pas leur pouvoir d'achat), on voit que l'effet réel de la dévaluation sur le poids relatif de la dette n'est que des deux tiers de son effet nominal.
C'est un inconvénient qui n'est pas à la mesure des gains à attendre d'une sortie de l'euro.
Jean Persevay http://www.polemia.com
10/04/2012
-
Derrière la crise grecque, la fin de l'euro
La crise grecque annonce celle du capitalisme financier, induite par la chute programmée du dollar et l'implosion de l'euro.
La Grèce n'en finit plus de s'enfoncer dans la crise. La semaine dernière, le pays a franchi un nouveau cran dans sa descente aux enfers. La note des banques grecques a été encore abaissée d'un cran tandis que les taux sur les bonds du Trésor à 10 ans atteignaient 16,81 %. et ceux sur les bonds du Trésor à deux ans 26,1 %. Pressé de toutes parts, le premier ministre Georges Papandréou a cherché à gagner du temps sans parvenir à rassurer les marchés ni sa population, qui n'en finit plus de manifester sa colère et son désarroi. Après des semaines de manifestations pacifiques, ce sont désormais des scènes de violence qui marquent le quotidien d'Athènes, témoignage de la désespérance de tout un peuple. Semaine après semaine, ce pays emblématique de l'Europe et où se constituèrent les valeurs fondatrices de la civilisation semble s'enfoncer dans le chaos.
On ne peut rien comprendre à la crise grecque si l'on n'inscrit pas le problème dans la perspective plus globale de la crise de l'euro. Le problème de la Grèce est, certes, d'abord lié à sa dette. Comme tous les pays européens, mais plus encore que les autres, elle a contracté depuis son entrée dans l'euro une dette pharaonique. Celle-ci, qui atteignait déjà au 31 décembre 2009 le chiffre de 703 milliards d'Euros (soit 296 % du PIB), dont 293 milliards pour la dette publique, 120 milliards de dettes des entreprises financières, 165 milliards des entreprises non financières et 123 milliards pour les ménages, a bondi depuis lors - et malgré deux plans de sauvetage européens et l'injection massive de fonds - à près de 780 milliards d'euros, soit une augmentation de plus de 10 % en à peine plus d'un an.
L'évolution de la seule dette publique est à l'avenant : alors qu'elle s'élevait déjà à 122 % du PIB fin 2009 elle s'est encore accrue pour atteindre 142,5 % du PIB à la fin du premier trimestre 2011. Plus contenu suite aux effroyables mesures d'austérité prises par le gouvernement grec depuis deux ans en échange du vote des plans de sauvetage des pays européens, le déficit budgétaire n'en demeure pas moins important, qui oscille entre 9 % et 10 %.
Ces chiffres ne peuvent en aucun cas permettre à la Grèce de s'en sortir seule. Même si le taux d'intérêt moyen sur la dette publique était ramené à 3,5 % par an, la charge des intérêts représenterait 5,15 % à la fin de 2011. Bien trop pour ce que les finances grecques peuvent actuellement assumer.
Dans le contexte actuel, il ne reste aux Grecs que trois options : premièrement, jouer sur une baisse durable de l'euro qui faciliterait la reprise des exportations et donnerait à l'économie grecque une bouffée d'oxygène. Deuxièmement, appliquer une politique d'hyper austérité, à l'image de ce que fit l'Allemagne au début des années 2000, en s'imposant des réformes visant à accroître la productivité et à contenir la hausse des salaires. Troisièmement, sortir de l'euro et rétablir une monnaie nationale.
Une monnaie piège
La première de ces trois solutions apparaît largement hypothétique, compte tenu de la santé de l'économie allemande - gage d'une appréciation à terme de l'euro - et de l'effondrement programmé du dollar, qui fera fatalement de l'euro une monnaie de réserve sur-appréciée.
La seconde solution est moins probable encore, compte tenu de l'état de l'économie grecque, de la faiblesse chronique de son industrie, du laps de temps incompressible que prendrait une telle politique avant de porter ses premiers fruits et de la différence fondamentale de mentalité qui existe entre Grecs et Allemands.
Reste la troisième solution : la sortie de l'euro, qui apparaît comme la seule raisonnable à l'heure qu'il est. Elle signifiera, pour la Grèce, rétablir sa banque centrale, restaurer sa monnaie nationale - le drachme - et procéder à une dévaluation massive, seul moyen de relancer son économie et de mettre la valeur faciale de sa monnaie en phase avec l'état réel de son économie.
Le problème est qu'une telle décision engagerait un mécanisme en chaîne d'attaque en règle des marchés contre les monnaies des autres pays fragiles de la zone euro - Portugal, Italie, Espagne, Irlande - et enclencherait la réaction enchaîne d'implosion de la zone euro, signant la mort programmée de l'euro et, dans la foulée de l'Union européenne - ce dont ne veulent à aucun prix les dirigeants de l'UE, qui s'échine à vouloir à tout prix maintenir en vie ce mort en sursis qu'est l'euro. Quitte, pour ce faire, à sacrifier et la Grèce, et l'ensemble du peuple grec !
La situation on le voit est beaucoup plus grave qu'on ne veut bien le dire. À l'évidence les Grecs ont mal géré leurs finances publiques. Le fait était connu de tous, même si tous ont fermé les yeux sur ces manquements de plus en plus manifestes au pacte de stabilité et de croissance, voté précisément pour éviter la trop grande divergence des économies européennes et l'éclatement la zone euro.
Mais le problème est ailleurs : dans la structure de l'euro, qui constitue désormais une monnaie piège pour la plupart des pays européens. Une monnaie qui écrase littéralement les peuples sous le poids d'une dette de plus en plus folle, mais que les dirigeants de l'instance supranationale se refusent obstinément à voir sombrer conscients qu'elle les entraînerait dans sa chute.
Cette implosion programmée de l'euro n'est à son tour elle-même qu'une conséquence de chute programmée du dollar, signe du déclin l'empire américain et d'une économie américaine de plus en plus droguée à la dette et incapable désormais d'équilibrer ses comptes en relançant ses exportations.
La crise de l'euro et du dollar signalent enfin la crise générale du capitalisme financier. Il serait vain en effet de voir dans la crise grecque un artefact isolé, sorte de simple hoquet dans une économie par ailleurs saine. Contrairement aux crises antérieures, la crise actuelle est une crise totale, parce que mondiale, générale, systémique et interconnectée.
Daniel Aman monde & vie . 25 juin 2011 -
Union européenne, « la nef des fous »
Quoi qu'ait pu en dire Hollande, l'avenir de l'euro n'est pas encore assuré dans le moyen terme. L'état économique et social de nombre d'Etats membres, dont la France, est plus que préoccupant. L'instabilité politique de l'Italie inquiète. La Grèce vient d'obtenir un nouveau sursis grâce à un improbable bricolage financier mais est loin d'être sortie d'affaire. Les États membres sont incapables de s'accorder sur les perspectives financières de l'Union européenne. L'incertaine union bancaire est accouchée dans la douleur. Un chômage durable frappe de façon dramatique nombre d'Européens et l'arrivée des grands froids hivernaux a révélé la dégradation de la situation sociale et l'augmentation inquiétante de la pauvreté.
En pareilles circonstances, de quoi donc se préoccupent la Commission et quatre États membres qui ont préféré garder l'anonymat ? De la présence d'auréoles autour du chef des saints Cyrille et Méthode sur les euros frappés par la Slovaquie à l'occasion de l'anniversaire de la venue des évangélisateurs en Grande Moravie et en Pannonie, il y a plus de mille ans !
Apparemment frappés d'une crise de laïcisme aiguë les gouvernements de quatre États membres ont actionné la Commission afin qu'elle enjoigne au Gouvernement slovaque de faire disparaître auréoles et croix de la pièce de monnaie. Cachez cette auréole que je ne saurais voir !
La Bulgarie a aussitôt rappelé que cette injonction correspondait exactement à la pratique du feu régime communiste. Belle performance démocratique pour l'Union européenne, qui adopte les postures du totalitarisme marxiste-léniniste.
Fort heureusement le Gouvernement slovaque, un moment troublé, a finalement décidé de de modifier en rien sa pièce de monnaie. Toute-fois, cette péripétie grotesque est révélatrice d'un phénomène inquiétant : une volonté acharnée de négationnisme culturel fondé sur une christianophobie frénétique de la part de sociétés de pensée » et de groupes de pression puissamment installés dans les rouages des États, de l’administration européenne et des médias.
Les artisans du mémoricide
Ces idéologues acharnés veulent commettre un véritable mémoricide. L'Europe doit nier, et mieux encore, oublier ce qui est le fondement de sa civilisation. Jetons donc le christianisme dans les poubelles de l'Histoire. La philosophie grecque suivra vite car elle a fécondé la pensée théologique chrétienne et découvert le droit naturel avant elle.
Pour pousser cette logique jusqu'au bout, il conviendrait sans doute de brûler les partitions religieuses de Bach, de Monteverdi, de Mozart, de Vivaldi, de Verdi, de Berlioz, de Fauré, de Messiaen ou de Pärt ! Il faudrait honorer le dément qui avait voulu défigurer la pietà de Michel Ange et badigeonner les fresques de la chapelle Sixtine, sans omettre de brûler les vierges de Léonard, de Raphaël, de Van der Meulen et de Quentin Metsys, de Mignard et de Lebrun et de tant d'autres. Pour faire bon poids, il y aurait urgence à organiser un gigantesque autodafé où se consumeraient les œuvres de saint Augustin, de sainte Thérèse d'Avila, de Pascal, de Chateaubriand, de Chesterton, de Péguy, de Bernanos et de Mauriac...
Quelle démesure, s'exclameront certains. Rappelez-vous pourtant du vandalisme révolutionnaire en France, en Russie, en Asie. Des centaines d'églises, de monastères rasés, des bibliothèques dispersées, des milliers d'œuvres d'art détruites tandis que l'on massacrait prêtres, religieuses et croyants. Aujourd'hui encore, 75 % des persécutions religieuses dans le monde visent les chrétiens.
La stupidité et le déchaînement idéologique peuvent aisément entraîner une nation, voire un continent dans le chaos. L'Europe n'a d'autre définition que sa civilisation et non ses incertaines limites géographiques. Ainsi ces laïcistes forcenés sont les fossoyeurs de l'Union européenne. Celle-ci ne peut être fondée seulement sur l'économie, qui est compétition et concurrence et non pas facteur d'unité. Pas plus que sur des droits de l'Homme réduits à la sacralisation des désirs individuels et qui, par là même, ruinent toute idée de Bien commun.
Proclamer la mort de Dieu entraîne la mort des hommes
Les idéologues de la christianophobie qui veulent détruire la mémoire religieuse de l'Europe, détruisent du même coup les fondements de sa civilisation et de ses cultures.
Ceux qui ont proclamé la mort de Dieu onttoujours entraîné la mort des hommes. Par millions. Souvenons-nous en. Et en cette période où l'on nous rappelle qu'il y a des siècles un prophète de Judée annonçait qu'une grande lumière se lèverait sur le peuple qui marche dans l'ombre, gardons l'espoir. Mieux l'Espérance. Car l'avenir nous appartient.
Stéphane Buffetaut monde & vie 26 décembre 2012
Ier vice président du CNIP Ancien député européen -
Lettre de Philippe Bouvard à François Hollande :
Je ne suis pas un héritier. Je n’ai jamais disposé d’un franc, puis d’un euro que je n’aie gagné à la salive de ma langue ou à l’encre de mon stylo. Je profite d’une aisance qu’il ne m’est possible de sauvegarder qu’en continuant à travailler – à 82 ans – dix heures par jour et 365 jours par an. J’ai élevé de mon mieux mes enfants. J’aide mes petits-enfants à poursuivre les études qui n’ont pas été à ma portée. J’ai toujours payé mes impôts sans un seul jour de retard et sans un mot de remerciement. J’ai financé des porte-avions que l’on ne m’a pas admis à visiter, des bâtiments officiels à l’inauguration desquels on a omis de me convier. Et ne voilà-t-il pas qu’un énarque, entretenu depuis sa majorité par les contribuables voudrait me faire honte de ce que je gagne avant de me déposséder de ce qui a échappé à la triple érosion du fisc, de l’inflation et des emplettes inutiles ! Je suis un créateur et un mainteneur d’emplois.
Je fais vivre des proches dont certains m’accompagnent depuis plus de trente ans et que le candidat socialiste (puisque c’est de lui qu’il s’agit) projette implicitement de diriger vers les Assedic. Or, en quoi ai-je démérité ? Ai-je volé quelque chose à quelqu’un ? N’ai-je pas donné au fur et à mesure que je recevais, persuadé que la dépense constituait le plus efficace acte social ? J’ai perçu quelques heures supplémentaires, mais aucune subvention. Je n’ai touché d’autre argent public que la maigre solde d’un sous-officier durant mes quinze mois de service militaire. Je n’ai jamais bamboché aux frais d’une république qui examine à la loupe les additions de restaurants de ses dignitaires mais qui continue à régler. Je n’ai jamais fréquenté de paradis fiscaux. On chercherait en vain la plus petite niche chez moi depuis que j’ai cessé d’avoir des chiens ! Une seule fois, je me suis délocalisé dans le cadre de la loi Pons à la coûteuse faveur d’un investissement hôtelier dans les DOM-TOM qui m’a fait perdre 100% de ma mise.
A la distribution des bonus, des stocks options et des dividendes, j’ai toujours été oublié. Mon casier judiciaire est vierge. Mon courage est intact. Je ne suis pas un damné de la terre. Mais je ne suis pas non plus un profiteur ou un esclavagiste. Je ne suis protégé de personne, sauf du public auquel je dois la longueur de mon parcours. J’ai mes opinions mais je n’ai jamais adhéré qu’au parti des amoureux de la France. J’ai versé à la collectivité davantage que je n’en ai reçue : pas un jour de chômage et une seule nuit d’hospitalisation en six décennies.
Je me situe sans honte mais sans fierté excessive dans cette classe moyenne qu’on souhaite faire disparaître en nivelant notre société par le bas. Je refuse autant d’être culpabilisé par un politicien (qui voudrait que l’on prenne son inexpérience pour de la normalité) que la France accorde sa confiance à un homme que l’Europe prive de la sienne et qui, bien qu’ambitionnant de devenir le gardien de la constitution ne paraît pas s’être préoccupé de la constitutionnalité de ses propositions. Quant à moi, j’aurais nourri mes enfants, bâti des maisons, planté des arbres. Mission accomplie.Et vous MR HOLLANDE qu’avez-vous fait ? Sinon d’augmenter les impôts d’une classe moyenne pour favoriser les fainéants et les assistés de notre pays.
Philippe Bouvard
-
Manifestation à Paris le 13 janvier ! Mais pas n’importe où…
9 janvier 2013
Attention, ne vous trompez pas de lieu de rendez-vous.
Plusieurs cortèges partiront en effet cet après-midi du 13 et le gros des manifestants défilera plus ou moins sans le savoir « contre l’homophobie ».
En effet, la réaction populaire contre le projet de « mariage » entre invertis a été scandaleusement détournée par des agitateurs sans repères : une « Barjot » adepte des nuits « gays » parisiennes, une militante de gauche et un militant homosexuel, tous partisans de l’« amour (sic) homosexuel ».
Ce trio infernal a certes renoncé finalement a intégrer à la grande manifestation un « char dansant gay » (parce que ce serait trop « communautaire », en fait…), mais le discours des organisateurs reste en partie inacceptable, comme leur volonté d’empêcher les prières, de cacher les chapelets et les soutanes, de permettre qu’en fin de cortège les associations catholiques fassent un défilé… normal.Les catholiques sont encore les dindons de la farce, à la remorque de la gauche, et alors qu’ils constituent le gros des troupes, ils feront pour beaucoup, dimanche, semblant de ne pas être catholiques pour tenter de plaire aux médias et au lobby homosexuel… Croient-ils obtenir le secours de Dieu de cette façon ?
La manifestation qui débutera place Pinel sera, elle, une manifestation digne, avec des slogans normaux. Une démonstration de normalité, de catholicité, ouverte aux Français de bon sens.
Organisée par Civitas, elle est soutenue par diverses organisations : Renaissance catholique, SOS Touts-petits, Parti de la France, Renouveau français, etc.Contre-info invite ses lecteurs à y participer.
Par ailleurs, la paroisse St Nicolas du Chardonnet organise un rosaire qui sera récité près de l’Assemblée Nationale, square Edouard HERRIOT, le mardi 29 janvier de 20h00 à 22h00, pour demander l’échec du projet de loi.
Lien permanent Catégories : actualité, anti-national, France et politique française, lobby, tradition 0 commentaire -
Le droit aux armes
La fusillade de Newton dans le Connecticut aux États-Unis, le 14 décembre 2012, a montré, une nouvelle fois, que les distributeurs patentés de panurgisme hexagonal versent facilement dans l’indignation et l’émotion. Excellents perroquets de leurs confrères yankees, ces médiats-là n’ont pas cessé de critiquer la liberté étatsunienne de porter des armes. Cette garantie due au deuxième amendement de la Constitution mettrait la société en péril. Or nos étincelants folliculaires n’ont pas remarqué qu’une telle interdiction n’empêche pas des meurtres à moins que la ville de Marseille, plus connue maintenant pour son festival sanglant de tir permanent à l’AK47 que pour sa Canebière et sa Bonne Mère, ne soit devenue une city des States…
Les médiats veulent faire croire que la possession de fusils d’assaut, voire de canons ou de blindés, ferait de leurs détenteurs de très probables psychopathes – tueurs de masse. Une fois encore, le système médiatique témoigne de son ignorance. Un voisin de la France, la Suisse, permet à ses citoyens de garder chez l’armement nécessaire aux différentes périodes de service national actif. À notre connaissance, la Confédération n’a pas la réputation d’être l’endroit préféré des cinglés de la gâchette… Si l’on suivait le raisonnement médiatique ambiant, le moindre accident mortel de la route exigerait le retrait de tous les véhicules potentiellement meurtriers. Et puis une fourchette peut aussi tuer… Faut-il l’interdire ? « Les armes ne “ créent ” pas de crimes. Les pays dans lesquels circulent le plus d’armes à feu ne présentent pas de taux de criminalité particulièrement élevés, écrit Paul Lycurgues dans un sympathique opuscule intitulé Aux Armes Citoyens ! Plaidoyer pour l’autodéfense et publié par un éditeur proche de Robert Ménard, ce journaliste tombé au champ d’honneur de la liberté d’expression. Plus ennuyeux pour nous autres Français : le contrôle strict des armes à feu ne réduit pas la criminalité, pas plus qu’il n’empêche les criminels et psychopathes violents de se procurer les armes nécessaires à leurs forfaits (p. 20). » Iconoclaste et provocateur, le propos sonne juste.
Les médiats n’expliquent jamais que les fréquentes tueries qui ensanglantent les États-Unis seraient survenues quand bien même la détention de n’importe quelle arme aurait été proscrite. Le problème de ce pays n’est pas le nombre d’armes en circulation, mais leur usage qui témoigne de la profonde névrose de la société. Modèle planétaire de la modernité tardive, les États-Unis pressurent ses habitants au nom d’une quête à la rentabilité effrénée au point que certains voient leur psychisme flanché. La pratique dès le plus jeune âge de jeux vidéos ultra-violents, la sortie de milliers de films parsemés de scènes sanglantes et la consommation de plus en plus répandue de drogues et de produits pharmaceutiques éclairent le passage à l’acte. Entre aussi en ligne de compte la cohabitation toujours plus difficile d’une société en voie de métissage avancé fondée sur le génocide amérindien et les vagues successives d’immigration de peuplement. Enfin, le mode de vie totalitaire doux avec sa technolâtrie, son vide existentiel, son individualisme outrancier et sa compétition féroce de tous contre tous cher au libéralisme perturbe le cerveau de millions d’individus fragiles. Ce qui est arrivé, le 3 janvier 2013, à Daillon en Suisse dans le canton du Valais confirme le diagnostic : le tueur, un assisté social, alcoolique et fumeur de marijuana âgé de 33 ans, était suivi pour des troubles psychiatriques. En tant que société ouverte, la Suisse pâtit, elle aussi, de tels phénomènes qui seraient quasi-inexistants dans une société vraiment fermée.
À rebours du prêt-à-penser médiatique fallacieux, Paul Lycurgues soutient le droit des citoyens français à être armés. « Le peuple français […] doit exercer son droit, et assumer son devoir de peuple libre, à reconquérir les armes qui lui ont été dérobées, et à restaurer en France un ordre naturel fondé sur le respect que se doivent des citoyens libres et armés (p. 9). » Ce que Lycurgues oublie d’ajouter est que cette philia entre citoyens responsables n’est possible que dans un cadre communautaire ethniquement homogène comme le constatait déjà Aristote. L’hétérogénéité ethno-culturelle désordonnée n’engendre que de fortes tensions comme le prouvent les États-Unis (et le Brésil !).
Aux belles âmes hexagonales qui crachent qu’un pareil projet ne correspond pas aux « valeurs républicaines », Paul Lycurgues leur rétorque qu’« en France, les armes furent consubstantielles à la conquête des libertés (p. 10) ». En 1885, la loi Farcy autorisait la libre détention d’une arme, voire de plusieurs, sinon comment Manufrance, premier vendeur de cycles et… d’armes, aurait-il connu une audience nationale, européenne et même internationale ? Rappelons que son catalogue annuel offrait une vaste gamme d’armes de point et de fusils de chasse. On a oublié qu’« au début du XXe siècle, […] tout Français avait le droit de porter des armes apparentes, s’il n’en avait pas été privé par jugement (p. 14) ». C’est par un décret-loi liberticide du 23 octobre 1935 signé par Pierre Laval qui commence le désarmement de la population. Cinq ans plus tard, l’État français et l’occupant allemand généralisent la procédure : posséder une simple arme vaut désormais à son propriétaire la peine capitale ! Depuis cette période, quelque soit le régime en place, de nouvelles lois restreignent cette liberté indispensable. Sous prétexte d’idéologie sécuritaire, les autorités hexagonales aux ordres de l’hyper-classe mondialiste et des banksters, cherchent à ôter leurs administrés toute envie de résistance. « Infantilisation, dévirilisation, passivité et conformisme : voilà les véritables raisons de la servitude volontaire dans laquelle vivent nos compatriotes (p. 29). » Et gare à l’honnête homme en état de légitime défense ! « Notre système judiciaire applique désormais une véritable présomption de culpabilité à ceux d’entre nous qui osent encore se défendre (p. 24). » La triste affaire en 2010 de « Papy » Galinier incarcéré tel un assassin par des juges qui préfèrent respecter le droit des voyous est encore dans les mémoires.
Paul Lycurgues est pessimiste parce que « les Français se retrouvent pris entre le marteau et l’enclume – c’est-à-dire entre une criminalité brutale et omniprésente et un État d’autant plus répressif qu’il est en situation de quasi-faillite -, [il] apparaît de plus en plus clairement ce risque terrible : n’avoir plus le choix entre le chaos criminel et l’état policier (pp. 8 – 9) ». Les lecteurs attentifs d’Éric Werner objecteront avec raison que ce choix est en fait impossible puisque la société ultra-moderne fracassée est dorénavant et sciemment chaotique et policière.
Cette situation étrange se vérifie par une incroyable inflation législative. Depuis 2002, le Parlement français a voté une quarantaine de lois sécuritaires pour des résultats quasi-nuls, mais qui renforcent le carcan étatique envers nos concitoyens. La République hexagonale ne privilégie pas la sûreté de ses membres, mais leur surveillance, si bien que les spécialistes évoquent sans fard « l’échec, incontestable […], de toutes les politiques publiques de sécurité menées depuis trente ans (p. 5) ». Loin d’être plus sûr, l’Hexagone tricolore l’est moins, en particulier pour les petites gens. En effet, outre les pertes financières considérables, « nos concitoyens en payent aussi le coût caché, celui de l’érosion de leurs libertés fondamentales face à l’appareil judiciaire et policier, ainsi que la systématisation d’une véritable culture de répression (pp. 6 – 7) ». Ainsi, est-il plus facile à une petite frappe des banlieues de l’immigration de vendre son shit ou de racketter des gamins qu’à un militant identitaire d’occuper le toit d’une mosquée en construction ou de réagir à l’agression de pétasses féministes à moitié dénudées…
Aux détracteurs qui citent constamment le contre-exemple d’outre-Atlantique pour maintenir le désarmement généralisé de la population, Paul Lycurgues commente la riche étude du professeur John Jr. Lott. Celui-ci a démontré que la criminalité est plus basse dans les États fédérés qui autorisent le port d’arme que dans les États plus restrictifs. Cette étude serait aussi intéressante à corréler avec l’application de la peine de mort qui démotive la racaille. Lycurgues estime par conséquent que « la sécurité de tous, en France, doit redevenir l’affaire de chacun (p. 30) ». Que veut-il dire ? L’auteur soutient l’autodéfense et la légitime défense. Pour lui, « chaque innocent qui prend les armes fait reculer le crime partout; ce n’est pas tant une balle que craint fondamentalement le criminel, mais plutôt la possibilité d’une balle. Le devoir de fuite imposé par la jurisprudence, quoique légal par définition, n’est donc pas seulement injuste : il est aussi immoral (p. 27) ». C’est sur cet immoralisme que s’appuie le Moloch étatique, broyeur des personnes et des peuples et nullement des malfrats.
Si les Français – et les Européens – ne veulent ni l’anarchie sociale, ni le désordre sécuritaire anxiogène, ils doivent renoncer à la religion délétère des droits de l’homme et accepter de se réarmer, ce qui suppose de leur part de ne plus tout attendre de l’État tutélaire. Le réarmement du peuple implique de manière inévitable la réduction inévitable des effectifs de policiers, de militaires et de magistrats. Ces professions sont pour l’heure gangrenées par l’humanitarisme dévot.
Il faut donc aller plus loin que le modèle helvétique du citoyen-soldat prêt à défendre sa commune, son canton et sa patrie. « Le XXIe siècle sera celui de la fin d’un monde : le consumérisme, le mondialisme économique, la dilapidation des ressources et la gabegie énergétique ne sont plus tenables. […] La perspective de troubles sociaux, politiques et économiques majeurs est devenue crédible, certains diraient même inévitable. Dans un tel contexte, un peuple désarmé sera plus vulnérable face au chaos, à la prédation et à la violence qu’un peuple en armes (pp. 30 – 31). » Déjà, en Corse, dans la Camargue gardoise ou dans certains coins reculés du Velay et de l’Aubrac, les populations locales conservent leurs armes et répliquent avec virilité aux intrus allochtones.
L’existence de milices populaires d’autodéfense locale, communale et régionale, ouvertes aux femmes, redonnerait à la France son sens originel de « Terre des Francs », c’est-à-dire de « pays des hommes libres » parce que nos lointains ancêtres avaient le droit et le devoir de porter l’épée !
Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com/
• Paul Lycurgues, Aux Armes Citoyens ! Plaidoyer pour l’autodéfense, Éditions Mordicus, coll. « Coups de colère », Paris, 2012, 32 p., 4,95 €.