Il y a un paradoxe au fond de toute pratique écologique : la cause, celle de l'environnement, celle de la propreté de notre planète, est la plus universelle qui soit. Mais elle est récupérée depuis un demi-siècle (la candidature Dumont à la Présidentielle de 1974), par toutes sortes d'agités du bocal et autres prêcheurs d'apocalypse.
« Vous allez casser le cycle de l'eau » crient les écologistes aux paysans. L’expression, mille fois reprise à propos de la fameuse Bassine de Sainte-Soline, ce réservoir d'eau creusé par les paysans poitevin, est très vague personne ne semble tellement désireux d'en préciser les contours. On sent que le choix de Sainte-Soline comme casus belli entre écolos et paysans relève du prétexte plus que d'un argument. C’est que l’écologie, comme Parti politique, se laisse aujourd’hui instrumentaliser par tous les nostalgiques de la Révolution. Je pense à ces jeunes bourgeois oisifs qui marchent dans leur tête, orphelins du grand Soir, ou à ces « petits blancs », qui, ayant abandonné jusqu’à l'idée d'une vie sociale normale, forment aujourd’hui les gros bataillons d’une future zad, alors que la zad de Notre-Dame des Landes, magnifique point de comparaison pour tous ces déclassés, a finalement remporté un succès politique, empêchant la construction d'un nouvel aéroport « européen », trop proche de l’aéroport de Nantes, ce qui, pour ces jeunes gens représentaient des kilomètres carrés de destruction de l’environnement, sauvés par les zadistes bretons.