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De Toulon à Paris, mobilisation
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La fin de la mondialisation ? Partie 1 : un modèle occidental qui n'est plus reconnu comme universel.
En est-ce fini de la mondialisation ? On pourrait le croire en lisant le dernier entretien (1) de l’ancien ministre socialiste Arnaud Montebourg, grand promoteur du « Fabriqué en France », et en se rappelant du titre prophétique du livre de François Lenglet paru il y a déjà quelques années et qui annonçait cette fin de la mondialisation contemporaine. Dans le même moment, Georges-Henri Soutou publie lui aussi un article dans la revue royaliste Politique Magazine de septembre, sous le titre explicite « Le fiasco de la mondialisation ». Tout cela n’est-il qu’une mode éditoriale ou est-ce annonciateur d’un véritable mouvement, non plus de défiance, mais de constat et de distanciation, voire de séparation, à l’égard d’une mondialisation jadis vantée comme une véritable « fin de l’histoire » ?
Pendant longtemps, la mondialisation m’a semblé un fait mais non forcément un bienfait avant que je la considère définitivement comme un méfait, autant politique, social qu’environnemental, et cela malgré les discours altermondialistes qui laissaient croire en une possible « autre mondialisation » qui jamais n’advint, discours auxquels j’avoue avoir été en partie sensible, par illusion sans doute plus que par discernement : après tout, le monde n’était-il pas « un », puisque, désormais, la planète apparaissait « sous contrôle » de la Technique et de la Communication, sous cet œil gigantesque que l’on nomme « internet » et auquel rien ne semblait devoir échapper ni être impossible ? En fait, s’il y a une seule planète terrestre, il y a bien « plusieurs mondes » différents, ce que l’on nommait jadis « aires de civilisation » et de plus en plus d’obstacles à la fusion de ceux-ci dans un creuset commun : il est d’ailleurs aussi significatif, pour évoquer les plus extrêmes de ces obstacles, que nombre de pays jadis fort accueillants aux voyageurs soient devenus des « terres maudites », ce que tend à prouver la « délocalisation » du célèbre rallye Paris-Dakar en… Amérique du sud ! Sans oublier la fermeture de l’Afghanistan qui était, à la fin des années 1960 (2), une destination fort prisée de quelques hippies qui ne risquaient pas alors de finir otages de cette guerre commencée il y a quarante ans et qui semble ne jamais vouloir finir… En somme, la mondialisation n’a été qu’un « moment » de l’histoire du monde, un moment désormais en passe d’être dépassé.
Est-ce si étonnant, en fait ? A lire M. Soutou, pas vraiment, et cela tient au projet initial même de la mondialisation : la mondialisation n’est pas une création spontanée et internationale (ce dernier mot n’oubliant pas ce qui, aujourd’hui, caractérise et compose le monde - en tant que planète géopolitique-, c’est-à-dire les nations, ni égales entre elles, ni réductibles à un seul modèle d’être ou de fonctionnement), mais bien un projet né aux Etats-Unis à l’occasion de la Première Guerre mondiale et qui change le sens même des relations et des échanges internationaux. La mondialisation n’est rien d’autre, dans son acception contemporaine, que « le projet de mondialisation libérale lancé par Woodrow Wilson par ses Quatorze Points de 1918, et qui reposait sur la SDN et la fin des discriminations commerciales, ainsi que sur le Gold Exchange Standard adopté à Gênes en 1922 et sur la collaboration des banques centrales ». Un « projet repris après 1945 (ONU, GATT pour le commerce, FMI pour les finances). Mais il était occidental, non pas mondial, et ne comprenait pas le monde soviétique ni le Tiers Monde. (…) Cela dit, la bonne conscience des Occidentaux était totale : ce système avait pour eux une valeur universelle, et les Américains, en particulier, furent dès le départ convaincus que les modèles alternatifs échoueraient. Et en 1990, quand le président Bush annonça l’arrivée d’un « nouvel ordre mondial », et Francis Fukuyama la fin de l’Histoire, ils étaient convaincus que la démocratie libérale et l’économie de marché n’avaient plus d’adversaires et permettraient la mise en place d’une globalisation heureuse. » Celle-ci devenait envahissante, et sa langue de communication majeure et d’imposition aux autres, l’anglais ou plutôt le « globish », firent craindre à quelques royalistes le triomphe de ce que nous nommâmes alors « le globalitarisme » : c’était un terme qui rappelait, dans sa terminaison, le totalitarisme mais s’en distinguait en même temps qu’il spécifiait la particularité de l’époque et du processus d’uniformisation du monde et d’imposition d’un modèle qui apparaissait alors (et d’abord gentiment, avec le sourire…) « obligatoire », dans la ligne du propos de Jean-Jacques Rousseau, propos annonciateur (malgré lui ?) des horreurs de la Terreur : « Nous les forcerons à être libres » (3). La société de consommation et de distraction, ce que Philippe Muray qualifiait habilement de « société distractionnaire », donnait à la mondialisation ce visage souriant que semblait alors incarner le clown de McDonald’s avant qu’il ne se transforme en sinistre « Joker » aux yeux d’une partie de la population non-consentante à la globalisation triomphante…
Le grand malentendu entre la mondialisation et les nations est qu’elle souhaitait faire accepter à tous les peuples comme universelles des lois ou des idées qui n’étaient qu’occidentales, voire simplement « états-uniennes », celles que Benjamin Franklin et Henry Ford (suivis en cela par Wilson et Truman) incarnaient pour les avoir théorisées et ordonnées. Or, « les valeurs occidentales ne sont plus admises comme universelles. La Chine estime avoir son propre modèle à diffuser (…). Moscou et Pékin sont d’accord pour remettre en cause le modèle international occidental (droits de l’homme et mondialisation sous toutes ses formes primant sur les souverainetés nationales) et pour penser que le développement économique dépend plus du renforcement de la puissance nationale que de l’adoption du modèle démocratique libéral. Et ils font largement école. » En fait, le président de Gaulle, entre 1958 et 1969, avait mis en avant la particularité française (formule plus appropriée que celle d’exception, plus « isolationniste » dans son acception géopolitique) et démontré par avance l’imposture de la mondialisation que portaient et vantaient les Etats-Unis de Kennedy et de Johnson et « l’Europe » de Jean Monnet, ce dernier plus mondialiste qu’européen contrairement à ce qu’en disent les discours officiels de l’Union européenne. En ce sens, de Gaulle avait retenu la leçon des Capétiens qui se méfiaient de « l’Empire » parce qu’il n’est souvent rien d’autre que « la puissance de l’Autre » sur les nations qui se veulent indépendantes et souveraines sur leurs territoires respectifs.
La nation française doit-elle s’extraire de la mondialisation dans laquelle elle s’est, depuis une bonne trentaine d’années, imprudemment aventurée ? Sans doute, et sans doute le plus rapidement possible, pour éviter d’être entrainée par la chute du système tout entier, une chute qui ne se fera pas d’un seul tenant mais plutôt par pans entiers, l’un après l’autre. Il ne s’agit pas de se fermer au monde mais de mieux s’en distinguer pour mieux en apprécier les différents aspects et promouvoir des relations internationales, d’échanges et de concertations, et « être soi-même » et « faire de la force » pour pouvoir peser sur la scène internationale, non comme un poids mort mais comme une puissance active et médiatrice, ce qui est la vocation profonde de notre pays.
(à suivre)
Notes : (1) : entretien paru dans Le Monde, dimanche 8-lundi 9 septembre 2019.
(2) : Avant 1973, surtout : avec la chute de la monarchie de Zaher Chah, renversée par le prince Daoud qui établit alors une République tombée entre les mains des communistes en 1979, date de l’intervention soviétique et de la naissance des courants sunnites islamistes, l’Afghanistan devient une « terre hostile »…
(3) : le terme de globalitarisme, apparu en 1990 dans notre petit cercle d’études royaliste de Rennes et diffusé à partir de celui-ci, a été jusque là plutôt sommairement défini, en quelques dizaines de lignes et quelques articles presque confidentiels : il mériterait pourtant approfondissement et ouvrages d’explication, et il serait légitime, au regard de sa naissance, que les intellectuels royalistes s’en emparent vraiment…
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La Rackete contre Lois Démocratiques
Carola Rackete, c’est le nom de cette gauchiste allemande, intrônisée capitaine du bateau Sea watch.Adepte du forcing sur les ports européens, elle s’est distinguée à Lampédusa pour imposer sa cargaison banboulesque à une Italie, qui n’en voulait pas.
Jusque là, on savait qu’en Allemagne elle avait été reçue comme une héroïne, parce qu’elle aurait sauvé de la noyade un nombre important de candidats à l’immigration.En la circonstance, le terme « sauver » n’est pas approprié, car personne n’a obligé ces individus à se jeter à l’eau avec un canot en caoutchouc, pour traverser la Méditerranée.
On sait quel est le rôle néfaste de ces ONG gauchisantes, lesquelles, sous couvert « humanitaire » se livrent à un trafic éhonté d’êtres humains, en s’association avec la maffia de passeurs sans foi ni loi.
En Allemagne, comme en France, cette femme, d’ailleurs masculine dans son genre, est considérée comme un héroïne, une sorte d’Antigone ou de Jeanne d’Arc, par les immigrationistes.Le pape Bergoglio (alias François) doit être fier d’elle, alors qu’elle ne prend aucun risque.Elle bénéficie au contraire de l’approbation et du soutien des médias, de la Justice et des Etats soumis à Bruxelles.Car elle reste dans la droite ligne de la bien pensance et du Traité de Marrakech.
Mais nous n’avons pas encore tout vu de cette énorme tromperie.Dernièrement, elle a été invitée, parmi des experts sur les migrations, le 3 octobre, à Bruxelles pour une conférence sur le sauvetage des « migrants ».Et récemment encore, le Parlement catalan, a remis un prix à cette passeuse qui crache allègrement sur la législation des pays, dits d’accueil.Félicitée et récompensée pour « ses actions humanitaires ».
Comme quoi, il suffit maintenant de frauder les lois, en faisant entrer de gré ou de force, des indésirables pour être considéré comme quelqu’un de bien, et un parfait citoyen.Pour que l’action, autrefois punissable soit vue comme un fait héroïque.
Les jeunes Identitaires, en voulant candidement faire respecter, sans violence, le non franchissement de la frontière franco italienne.Une action purement symbolique, devront pour cela faire de la prison avec une amende destinée à les anéantir.
On croit rêver …En même temps que Rackete, le directeur de l’ONG Open Arm, a été aussi récompensé.
Un doigt d’honneur (ou plutôt pour lui, de déshonneur) à toutes les victimes, passées et à venir de la délinquance de ces chances pour la France.
Activité anti-nationale et frauduleuse de ces ONG que contredisent pourtant les paroles faussement rassurantes de Macron: « Les français et les françaises, qui se sentent oubliés, dans ce vaste mouvement du monde, devraient se voir mieux protégés. Tout ce qui forge notre solidarité nationale, sera refondé, réinventé, fortifié. »
Justement monsieur Macron, 70 à 8O% des français attendent des actes et pas des paroles.
Ils veulent l’arrêt de l’immigration.
Ils ne veulent plus de ces bateaux transporteurs de clandestins.
Mais on ne peut être un mondialiste sans frontièriste et en même temps assurer la protection des frontières.
Cette submersion migratoire remonte à plusieurs décennies et le visage de notre pays s’en trouve déformé.
Paris ne sait plus où mettre ces nouveaux arrivants et ne pense pas à remercier Rackete pour ses bons offices.
Voilà le commentaire d’un blogueur sur le Net : « Paris est sale, Paris est dangereux, Paris craint… En 10 ans cette ville est devenue un cloaque.
Des bobos, le nez dans leur smartphone, des roms voleurs, des pickpockets dans les gares, des frotteurs et des obsédés sexuels sans complexe, des clandos qui trainent partout, des racailles en recherche d’un mauvais coup, des vendeurs africains qui se précipitent sur le touriste, des escrocs en costard, des dealers et des toxicos, des rats énormes en plein jour, des poubelles qui débordent, des rues sales avec des détritus en décomposition. Bref, une ville de merde. Je suis mieux dans ma cambrousse ! »
Serait-ce là, l’avenir environnemental des villes françaises ?
Onyxhttp://by-jipp.blogspot.com/2019/09/la-rackete-contre-lois-democratiques.html#more
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La culture de mort se porte bien
À l’époque du stalinisme à balles réelles, on appelait progressistes les gens qui, sans adhérer officiellement au PCF, sans s'inscrire dans la lutte des classes marxistes, cheminaient avec lui en compagnons de route. Leur cheminement, désormais, se veut résolument culturel. Métapolitique, on le dit aujourd'hui "sociétal". On emploie ce charmant néologisme pour recouvrir toutes les subversions et toutes les inversions qui ne coûtent pas un centime d'impôts aux couches les plus riches de la société, attachées à une prospérité purement économique et matérialiste.
On peut dès lors dater de ce 26 juin, une nouvelle forme de basculement ouvertement progressiste du parti macronien, marqué par l'exclusion d'Agnès Thill, députée de l’Oise. Les 9/10e des cadres du mouvement dit de La République en Marche sont issus, en effet, du parti socialiste. Ils ne l'ont abandonné, sans changer d'idéologie en profondeur, qu'en raison de la nullité des dirigeants de la rue de Solférino. Peut-être même bientôt, poseront-ils un problème au président qui les a fait élire. Un certain Emmanuel Macron, dans un livre manifeste publié en 2016[1], leur a d'avance donné raison, théorisant ainsi : "Le clivage aujourd’hui est entre les conservateurs passéistes qui proposent aux Français de revenir à un ordre ancien, et les progressistes réformateurs qui croient que le destin français est d’embrasser la modernité. Non pour faire table rase, ou pour s’adapter servilement au monde, mais pour le conquérir en le regardant bien en face."
Ces gens se veulent donc "progressistes".
Quelle est la marche de leur prétendu progrès ? quel est le but de cette intimidation idéologique ?
Ce sont quand même des assemblées, élues par des majorités de citoyens croyant voter pour la droite, qui ont adopté, en 1967, la loi Neuwirth autorisant la contraception chimique et la loi Veil de 1975 autorisant l'avortement chirurgical, renommé plus techniquement interruption volontaire de grossesse.
La loi de 1999 organisant le PACS, signée de Jospin, Aubry et Guigou fut adoptée après de chaudes contradictions pendant l'automne de l'année précédente. "Le Pacs sera le Vietnam de Lionel Jospin", pronostiquait, le 6 octobre 1998, le député RPR de Paris Pierre Lellouche qui s'est si souvent trompé." Petite victoire des opposants quelques jours plus tard. Mais, en dépit d'une mobilisation attisée par Christine Boutin, le texte fut voté.
Chantal Delsol peut écrire ainsi : "du PACS à la PMA et demain la GPA, le supposé progrès est comme une roue crantée qui jamais ne retourne en arrière. On a l’impression d’un énorme rouleau compresseur.[2]" Car, à chaque étape, nous avons entendu cette affirmation des politiciens : “il n'est pas question de" passer à la suivante. Garde des Sceaux, Jacques Toubon, déclare par exemple, fièrement : "il n'est pas question de créer le contrat d'union civile, il est au contraire question de favoriser dans le pays les mariages et les naissances".
Et puis, la république adopte un nouveau texte aggravant la destruction de l'ordre naturel et traditionnel.
En 2013, la garde des Sceaux du gouvernement de Lionel Jospin, avait déclaré : "un couple, qu'il soit hétérosexuel ou homosexuel, n'a pas de droit à avoir un enfant, en dehors de la procréation naturelle, bien entendu, qui, elle, implique nécessairement un homme et une femme".
En 2019 nous en sommes à un projet de PMA sans père, en attendant pire bien entendu. Présidente de la Manif pour Tous, Ludovine de La Rochère considère à cet égard que cette notion, en elle-même, "ouvre une pointe de Pandore". Et elle décrit son audition au Palais-Bourbon : "la majorité des députés nous écoutaient avec de nombreux a priori. Lorsque nous parlions, certains râlaient, d’autres contestaient. C’était très désagréable. Ceux qui nous ont posé des questions nous étaient tous opposés. Certains avaient préparé un petit discours, nous faisant quasiment la leçon. Ce que nous allions dire, ils le savaient d’avance, pensaient-ils. Jean-Louis Touraine[3], par exemple, a cru bon de nous dire quelle était selon lui, notre image du père : celle d’un père fouettard, autoritaire, patriarcal. C’était stupéfiant de sottises.[4]"
La philosophe Juliette Abécassis, ancienne militante socialiste, s’interroge : "Que nous arrive-t-il ? Symptôme d’une époque ou racine d’un malaise profond ? Celui d’une perte de sens, d’une errance morale et spirituelle, d’une société qui se désagrège, qui ne sait plus distinguer le bien du mal, qui joue avec tout. Indéniablement les valeurs sont bousculées et nous aussi. La discussion autour de la GPA en est le témoin. Faut-il vraiment lancer un débat sur la transaction des bébés et la location des utérus ? On en est arrivés à un tel point de déchéance morale que l’on se pose la question suivante : peut-on vendre des êtres humains ? J’ai moi-même été une cible privilégiée des partisans de la GPA, abasourdie par la nature du débat, et j’en viens à me demander si penser autrement est possible.[5]"
Le fonctionnement du progressisme a été étudié par Pierre-André Taguieff. C'est selon lui "aujourd’hui un terme attrape-tout qui fonctionne encore comme un terme d’éloge : présupposant un attachement à l’héritage des Lumières, son emploi comme mode d’autoqualification inscrit son énonciateur dans le bon camp[6]".
Sous la coupe des bobos, comme il l'avait été autrefois sous la Terreur des sans-culottes, Paris ne réagit guère. La meilleure réponse que j'aie lue jusqu'ici vient de notre chère, blonde et conservatrice, dans le journal catholique "L'Ami Hebdo", à la date anticipée du 15 septembre, sous la plume de Charles Haegen dont j'ai honteusement pillé la documentation et la conclusion.
Son article cite in fine Edmund Burke (1729-1797) : "Les Français se sont fait connaître comme les plus habiles architectes de destruction qui aient jusqu’à présent existé dans le monde. Dans un court espace de temps, ils ont complètement détruit jusqu’aux fondements de leur Monarchie, leur Église, leur noblesse, leurs lois, leurs revenus publics, leur armée, leur marine, leur commerce, leurs arts et leurs manufactures."[7]
JG Malliarakis
Une réunion des Amis de l'Insolent
Mercredi 18 septembre JG Malliarakis donnera une conférence suivie d'un débat sur le thème"Le Moment conservateur"
de 18 h à 20 h Brasserie du Pont Neuf 14 quai du Louvre Paris 1er M° Louvre/Pont Neuf/Châtelet Parking : St Germain l'Auxerrois [consommation de la brasserie : 6 euros, participation libre aux frais]Apostilles
[1] Révolution, XO Editions, Paris, 2016.
[2] In "Le progrès comme une fatalité" L'Enfant oublié, Cerf 2016.
[3] Député du Rhône, partisan de l’euthanasie et de la PMA pour toutes.
[4] in Famille chrétienne 30 août 2019
[5] in "L’Envie d’y croire. Journal d’une époque sans foi", 2019, ed. Albin Michel.
[6] in Macron : miracle ou mirage, 2017, ed. de l’Observatoire.
[7] Discours prononcé devant la Chambre des communes. -
Quand dix milliardaires détiennent et contrôlent les médias français
Par Michel Garroté : Cela ne dérange apparemment personne que dix milliardaires détiennent – et donc contrôlent – les médias français, ou tout au moins une très grande partie de ces médias. Et cela ne dérange apparemment personne que la très grande majorité de ces médias racontent tous la même chose ; y compris, sur leurs sites Internet, où l’on trouve, jour après jour, les mêmes salades à propos des mêmes personnalités et des mêmes sujets.
Les folies de Mister Trump ; la malédiction du Brexit ; le merveilleux look de Madame Macron (et la méchanceté des Brésiliens qui osent faire de l’humour à son égard) ; la mort lente, mais définitive (définitive, bien évidemment) de l’Amazonie, patrimoine universel de la verte humanité (patrimoine détruit au lance-flamme par de méchants Brésiliens, encore eux) ; les exploits de Super-Greta ; le racisme de vilains blancs contre d’innocentes victimes non-blanches ; le populisme qui va finir par plonger la planète entière dans une effroyable guerre (mondiale, bien évidemment).
A ce propos, l’essayiste français Arnaud Raffard de Brienne écrit notamment [extraits adaptés ; cf. source en bas de page] : Même si l’on peut légitimement s’interroger sur le bienfondé de telles fortunes aussi rapidement acquises, forcément au détriment des salariés de ces groupes industriels et financiers mais aussi de leurs fournisseurs trop chichement rémunérés et de leurs clients auxquels il est sans doute vendu trop cher, on ne peut que s’interroger sur l’engouement de ces milliardaires pour les entreprises de presse dont la rentabilité s’avère pourtant de plus en plus problématique.
Qu’une dizaine parmi ceux-ci, Bouygues, Xavier Niel, Dassault, Bernard Arnault, Bolloré, feu-Pierre Bergé, Patrick Drahi, François Pinault, Matthieu Pigasse et Lagardère détiennent la quasi-totalité des médias devrait quand même éveiller les soupçons des plus placides de nos contemporains. En effet, selon l’adage connu, “qui tient la presse tient l’opinion”, et, dans ces circonstances, comment oser évoquer encore une liberté de presse et d’opinion lorsque l’ensemble des titres appartiennent à une caste microcosmique et pour le moins endogamique ?
Bernard Arnault, propriétaire, entre autres, des titres Les Échos, Le Parisien et Aujourd’hui en France, s’était fait la main, avec La Tribune, Investir, l’Expansion. Sa fille, Delphine Arnault, partage la vie de Xavier Niel, l’un des propriétaires du quotidien de gauche Le Monde, accessoirement milliardaire lui aussi et 18ème fortune française.
Daniel Kretinsky, quant à lui, est entré au capital du Monde en octobre 2018 à la faveur d’une alliance avec Matthieu Pigasse ; Kretinsky a investi dans plusieurs médias français l’an dernier : les magazines Marianne, Elle, Version Femina, Art & Décoration, Télé 7 Jours, France Dimanche, Ici Paris et Public.
Avant de créer Free, Xavier Niel, géant d’Internet, avait bâti sa fortune dans la pornographie, notamment le Minitel rose, et, la création, de peep-shows et de sex-shops. Digne fille de son père, sa moitié, Delphine Arnault, cumule les fonctions les plus valorisantes au sein du groupe, dont celle de membre du conseil d’administration de LVMH. Cerise sur le gâteau, elle appartient aussi au puissant club Le Siècle, créé en 1944 par Georges Bérard-Quélin, membre du Grand Orient de France.
Pour mieux appréhender l’idée que se font ces milliardaires de la liberté de la presse, il suffit juste de citer Xavier Niel, co-propriétaire du Monde, qui avait publiquement avoué que « quand les journalistes m’emmerdent, je prends une participation dans leur canard et après ils me foutent la paix ». Un style mais aussi tout un programme.
Quant à son beau-père, Bernard Arnault, il avait, fin 2017, retiré toute publicité au Monde dont un article le concernant lui avait déplu, soit un manque à gagner de 600’000 euros pour le quotidien dit « de référence ». On imagine l’ambiance des fêtes de famille qui s’ensuivirent.
On imagine surtout les enjeux d’influence et de formatage des esprits des citoyens-consommateurs que permet pareille concentration de la presse dans les mains des magnats de l’économie et de la finance, ajoute Arnaud Raffard de Brienne [fin des extraits adaptés ; cf. source en bas de page].
Adaptation de Michel Garroté pour LesObservateurs.ch, 12.9.2019
Cet article est initialement paru sur le site Présent dans la rubrique réservée aux abonnés.
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Alain Souchon fait l’éloge d’Emmanuel Macron ! On aura tout vu…
Pour son grand retour après onze ans d’absence, Alain Souchon a dit tout le bien qu’il pensait d’Emmanuel Macron. Pourtant, sa « Foule sentimentale » annonçait les gilets jaunes !
https://www.bvoltaire.fr/alain-souchon-fait-leloge-demmanuel-macron-on-aura-tout-vu/
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82 migrants de l’Ocean Viking débarquent à Lampedusa. Pour Matteo Salvini, il s’agit de la reddition de l’Italie face à la volonté de l’Europe
L’Ocean-Viking, qui recherchait un port pour débarquer les 82 migrants qu’il transportait, a été autorisé par l’Italie à accoster sur l’île de Lampedusa ce samedi 14 septembre. L’ancien ministre de l’Intérieur Matteo Salvini n’approuve pas ce débarquement et parle d’une « reddition »:
« Manifestement, la promesse de Conte envers l’Europe était que l’Italie revienne dans le camp de réfugiés de l’Europe. Ils rouvrent les ports et pensent à taxer l’épargne de la banque, c’est de la folie. Renvoyons-les chez eux dès que possible. » Le chef de la Ligue ne se fait aucune illusion sur ce qui arrive: le débarquement à Lampedusa est « la reddition de l’Italie face à la volonté de l’Europe. Si la répartition d’immigrants doit se faire en Italie, où la Ligue gouverne, ce sera un « non ». Je dis aux maires de dire non: les réfugiés seront peut-être répartis en Italie, mais les administrateurs de la Ligue diront non.
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PMA & Gilets Jaunes
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Que sait-on des passeurs et des bateaux qui aident les migrants en Méditerranée?
Ocean Viking, Open Arms, Lifeline, Alan Kurdi, Mare Jonio, Sea Watch 3... À qui appartiennent ces navires humanitaires? Qui les finance? Où opèrent-ils et où en sont les poursuites judiciaires? Carte à l’appui, Le Figaro fait le point.
Depuis le début de l’été, sur les six principaux navires d’aide aux migrants qui sillonnent la Méditerranée, quatre ont fait l’objet de saisies judiciaires et sont contraints de rester à quai dans divers ports de Sicile.L’Ocean Viking de l’ONG SOS Mediterrannee et l’Alan Kurdi de l’ONG allemande Sea Eye sont les deux seuls bateaux actuellement libres d’exercer leurs missions de sauvetage.Ils devraient être bientôt rejoints par l’Open Arms, dont la saisie a été levée par un juge italien.L’Ocean Viking
L’Ocean Viking, le 4 août 2019 au port de Marseille. CLEMENT MAHOUDEAU/AFP ● Quelle ONG?L’Ocean Viking est un navire affrété (loué) depuis avril 2019 par l’ONG européenne SOS Méditerranée, basée à Marseille.Ce réseau européen est constitué de quatre associations, une en France, une en Allemagne, une en Italie et une en Suisse.L’association française Médecins sans frontières assure un partenariat médical et logistique.» LIRE AUSSI - Qui est SOS Méditerranée, cette ONG qui affrète l’Aquarius?● Quel pavillon?«SOS Méditerranée a signé un contrat auprès de l’armateur norvégien Hoyland», détaille au Figaro Sophie Beau, cofondatrice et directrice générale de l’ONG.Le navire bat pavillon norvégien.Cela signifie que la nationalité de rattachement du bateau est celle de son pavillon, et non de son propriétaire ou locataire.L’Ocean Viking est donc enregistré auprès des autorités norvégiennes et dépend de la réglementation de ce pays.Un choix stratégique pour l’ONG: «le pavillon norvégien est très réputé en termes de sécurité et de certification des navires.Et il dépend ainsi d’un État irréprochable dans la défense des droits maritimes et droits humains», estime Sophie Beau.«Vu les déboires avec notre précédent navire Aquarius, dont le pavillon nous a été retiré à deux reprises - par Gibraltar puis par le Panama -, confie-t-elle encore, il était important de trouver un navire avec un pavillon qui le mettrait à l’abri des pressions politiques».Contraint d’abandonner sa mission en décembre 2018, rendu depuis à son armateur, l’Aquarius était devenu le symbole des tensions entre pays de l’Union européenne face à la crise migratoire.Entre février 2016 et fin 2018, l’ONG revendique avoir secouru 29.523 personnes à bord de l’Aquarius.● Quels financements?Selon le rapport d’activité 2018 de SOS Méditerranée France, 98% des ressources de l’association sont issues de dons privés, principalement des particuliers (59%) mais aussi du mécénat - entreprises, fondations et associations - (39%).Parmi ces derniers, on peut citer Agnès B., Emmaüs, ou encore la Fondation Abbé Pierre.Enfin, il existe 2% de subventions publiques issues de collectivités territoriales, dont les régions Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, et la mairie de Paris.Selon l’ONG, l’affrètement de l’Ocean Viking coûte 14.000 euros ar jour.» LIRE AUSSI - Ce que révèle l’affaire de l’Aquarius● Ses missions les plus récentesSuccesseur de l’Aquarius, l’Ocean Viking a effectué une première mission en août dernier en Méditerranée centrale.Entre le 9 et le 12 août, le navire avait secouru plus de 350 migrants.Ces derniers avaient dû patienter 14 jours en mer entre Malte et l’île sicilienne de Lampedusa (Italie), dans l’attente de la désignation d’un port où débarquer.Un accord européen avait finalement été trouvé le 23 août et les migrants avaient été transférés sur des bateaux militaires maltais chargés de les emmener à terre.» LIRE AUSSI - La France va accueillir 150 migrants de l’Ocean VikingAprès sept jours de pause à Marseille et un ravitaillement en carburant, le navire est reparti pour la Méditerranée centrale le 2 septembre pour une nouvelle mission de sauvetage au large des côtes libyennes.Le 9 septembre, l’Ocean Viking a secouru 50 migrants à 14 milles nautiques des côtes libyennes. Dans la nuit du 9 au 10 septembre, le navire a embarqué 34 migrants supplémentaires, qui venaient d’être secourus par le Josefa, un voilier de 14 mètres appartenant à une petite ONG allemande, la Reqship.Les autorités maritimes ont proposé le débarquement des migrants en Libye, mais SOS Méditerranée refuse et réclame un «port sûr».Dans la soirée du mercredi 11 septembre, une Nigériane enceinte de neuf mois a été évacuée de l’Ocean Viking avec son époux, par un hélicoptère de l’armée maltaise, en raison de «sérieuses complications médicales».Trois jours plus tard, l’Ocean Viking était finalement autorisé à débarquer les 82 migrants sur l’île de Lampedusa.«L’Ocean Viking vient de recevoir l’instruction de la part du Centre de coordination de sauvetage maritime de Rome de nous diriger vers Lampedusa, en Italie, désigné comme un port sûr pour les 82 rescapés sauvés lors de deux opérations», a expliqué SOS Méditerranée sur son compte Twitter.Un premier débarquement sans bras-de-fer judiciaire, reflet du récent changement gouvernemental en Italie.L’Alan KurdiL’équipage du navire Alan Kurdi effectue un exercice dans la zone SAR (Search and Rescue, recherche et secours) au large des côtes nord africaines, en Méditerranée centrale, le 29 août 2019. DARRIN ZAMMIT LUPI/REUTERS ● Quelle ONG et quel pavillon?
Le bateau Alan Kurdi, du nom du petit garçon syrien d’origine kurde mort noyé le 2 septembre 2015 et dont la photographie du corps avait provoqué une vague d’émotion à travers le monde, est affrété par l’ONG allemande Sea Eye, dont le siège est à Ratisbonne.Construit en 1951, le navire Alan Kurdi a été racheté à l’automne 2018 par Sea Eye à l’entreprise Krebs, et bat pavillon allemand.L’ONG revendique avoir sauvé 14.621 vies depuis le début de ses missions.● Quels financements?L’ONG assure être «entièrement financée par des dons», auxquels elle fait appel sur son site web. Parmi ses sponsors publics, on trouve plusieurs communautés chrétiennes allemandes: l’Église luthérienne évangélique du nord de l’Allemagne, et son évêque de Hambourg Kirsten Fehrs ; l’église évangélique d’Allemagne ; le diocèse catholique allemand de Ratisbonne ; l’Église de Lippe (Église protestante régionale), et une ONG de la communauté protestante mennonite locale.Outre ces soutiens, on trouve également... le groupe de rock alternatif allemand Revolverheld. Interrogé par Le Figaro, Simon Pompé, porte-parole de Sea Eye, assure toutefois que l’ONG est «indépendante religieusement et politiquement».● Quelles missions récentes et quelles poursuites judiciaires?Le 31 août, l’Alan Kurdi a secouru 13 migrants en Méditerranée centrale affirmant être originaires de Tunisie.Après s’être fait notifier l’interdiction d’accoster en Italie, le bateau s’est dirigé vers Malte.Jusqu’au 10 septembre, un véritable bras de fer a opposé le navire humanitaire et les autorités maltaises, qui refusaient à l’Alan Kurdi de débarquer.Les conditions de vie des migrants à bord s’étant très dégradées depuis, les migrants ont été débarqués sur Malte au compte-gouttes jusqu’au 10 septembre.«Le sauvetage a eu lieu dans une zone maritime, où Malte était obligée légalement d’assumer la responsabilité de la coordination pour la répartition à venir des personnes secourues, assure au Figaro Simon Pompé, porte-parole de Sea Eye.
Toutefois, tandis que Malte admettait que l’incident avait eu lieu dans leur zone de responsabilité, ils niaient leur obligation d’assumer leur rôle de coordination».
Sea Eye avait déposé plainte devant une Cour maltaise, suite à quoi les autorités de l’île ont fini par proposer, avec l’appui de la Commission européenne, le débarquement des cinq migrants qui restaient à bord.
Sa mission terminée, l’Alan Kurdi est actuellement en route vers son port d’attache à Borriana en Espagne.
L’EleonoreLe navire Eleonore, amarré au port de Pozzallo (Sicile), en dépit de l’interdiction des autorités italiennes, le 2 septembre 2019. ANTONIO PARRINELLO/REUTERS ● Quelle ONG et quel pavillon?Le navire Eleonore est affrété par l’ONG allemande Mission Lifeline, fondée en 2016 et dont le siège est à Dresde. Il bat pavillon allemand.● Quels financements?L’ONG est financée exclusivement par des dons. Interrogé par Le Figaro, son cofondateur Axel Steier ne souhaite pas révéler le montant total mais assure qu’il s’agit «du budget le plus petit de toutes les organisations actives de sauvetage» et qu’un premier bilan sera rendu public à la fin de l’année 2019.«Nous pouvons dire que nous sommes financés à quasi 100% par des dons privés.Cela inclut des financements de l’Église et 28.000 euros de la German Fundraising Organisation - qui aide l’UNHCR, mais aussi de plus petits projets», détaille-t-il.«Une infime part de nos revenus provient d’amendes imposées par les juges sur des infractions criminelles», révèle-t-il encore.Enfin, particularité de l’ONG, il existe aussi des dons en provenance de «sources étatiques» qui ont généré «10.000 euros jusqu’à présent», confie Alex Steier.● Quelles missions récentes et quelles poursuites judiciaires?Bateau de pêche long de 20 mètres, construit en 1961 et transformé depuis en navire de sauvetage, l’Eleonore remplace le Lifeline, qui battait pavillon néerlandais, placé sous séquestre en juin 2018 par les autorités maltaises.L’ONG a fait appel de la décision de justice.Le capitaine de ce navire, Claus-Peter Reisch, avait été accusé par les autorités maltaises et italiennes d’avoir enfreint les règles en refusant de se plier aux ordres des gardes-côte libyens.Il a été condamné à une forte amende pour des irrégularités concernant l’immatriculation du bateau, mais a fait appel de la décision.Il est aussi aux commandes de l’Eleonore.Le 26 août, l’Eleonore a secouru en Méditerranée 104 migrants repérés sur un canot, tout en affirmant que son équipage avait été pris à partie par les gardes-côte libyens.Le 2 septembre, après huit jours en mer dans l’attente d’un port sûr pour accoster, le capitaine du navire a forcé l’interdiction italienne en accostant au port de Pozzalo (Sicile).Dans la foulée, l’embarcation a été saisie par les autorités du pays et une enquête a été ouverte contre le capitaine pour «soutien à l’immigration illégale».L’Italie a en outre imposé une amende de 300.000 euros à l’ONG.Dans un tweet, Claus-Peter Reisch a expliqué avoir été contraint de se diriger vers les côtes italiennes parce que la «situation à bord représentait un danger de mort» en raison d’une mauvaise météo. «Avec nos avocats, nous essayons de récupérer notre bateau et de contester l’amende de 300.000 euros, confie au Figaro Alex Steier, cofondateur de Sea Eye.● Quels voiliers en soutien?L’ONG possède également deux voiliers, malicieusement baptisés «Matteo S.» et «Sebastian K.», en référence à l’ancien ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini et à l’ex-chancelier autrichien Sebastian Kurz, deux des ministres ayant constitué ce qu’ils appellent «un axe des volontaires dans la lutte contre l’immigration illégale».Ces voiliers sont un support pour d’autres ONG, précise Alex Steier, et peuvent accueillir une dizaine de naufragés maximum.Sea Eye a également l’intention d’«acheter un bateau plus gros», déclare Alex Seiter.«Nous avons récolté 200.000 euros, il nous manque encore la même somme».Le Mare JonioLe Mare Jonio, de l’ONG Mediterranea Saving Humans, au large de l’île de Lampedusa, le 31 août 2019. DARRIN ZAMMIT LUPI/REUTER ● Quelle ONG?Le Mare Jonio est affrété par l’ONG Mediterranea Saving Humans, qui se présente comme «une plateforme citoyenne» constituée au printemps 2018 pour résister à la politique anti-immigration du gouvernement Ligue-Cinq étoiles, raconte sa porte-parole Alessandra Sciurba au Figaro.Ce collectif de gauche et d’extrême gauche a vu le jour officiellement le 4 octobre 2018, lors du premier départ en mer du Mare Jonio.À l’origine, quatre associations italiennes, parfois proches de la gauche antifasciste ou du catholicisme progressiste, ainsi que l’ONG allemande Sea Watch qui organise des sauvetages en mer de migrants.Le député LeU (gauche) Erasmo Palazzoto et plusieurs autres personnalités de la gauche italienne se sont ensuite joints au collectif.● Quel pavillon?L’embarcation bat pavillon en Italie.Tout un symbole, explique Alessandra Sciurba: «Nous voulions sortir de la rhétorique de Salvini selon laquelle seuls d’autres pays européens viennent sauver des migrants.Ce bateau a été voulu par des Italiens!»Afin d’assurer la poursuite des missions du Mare Jonio, une campagne de crowdfunding a été lancée. Elle a récolté plus d’un million d’euros en moins d’une année, dont «100% des donations privées», selon la porte-parole de Mediterranea.● Quels financements?Pour se financer, Mediterranea a contracté un prêt de 465.000 euros auprès de Banca etica, coopérative sociale italienne de finance éthique.Plusieurs figures de la gauche italienne (LeU, Sinistra italiana) ont signé une garantie à ce prêt, ainsi que Sandro Metz, éducateur auprès de personnes handicapées.Une société armatoriale, dont Sandro Metz est le président, a été constituée afin d’acquérir, pour 360.000 euros, le Mare Jonio, navire de 37 mètres de long et 9 mètres de large, construit en 1972. «Le reste du prêt a été utilisé pour financer les travaux de remise en état du navire», détaille Sandro Metz, qui est donc juridiquement l’armateur et le propriétaire du Mare Jonio.Il revendique déjà «le sauvetage direct de 237 personnes», et indirect (en signalant des naufrages aux autorités italiennes et maltaises) «d’environ 600 personnes», selon Alessandra Sciurba.● Quelles missions récentes et quelles poursuites judiciaires?» LIRE AUSSI - Italie: les embûches s’amoncellent sur la route de SalviniLe navire a été mis sous séquestre à trois reprises lors d’opérations de sauvetage en mars, en mai, puis début septembre.Le 28 août dernier, le Mare Jonio avait annoncé avoir secouru 98 personnes.Le 2 septembre, le bateau forçait l’interdiction italienne en approchant le port de Lampedusa, afin de débarquer les derniers rescapés (femmes et enfants avaient été débarqués entre-temps). L’ONG assure avoir eu toutefois le feu vert des gardes-côte italiens.Mais «tard dans la nuit, notre capitaine et le propriétaire du bateau ont été notifiés de la saisie administrative du Mare Jonio, ainsi que d’une amende de 300.000 euros pour violation du décret sécurité Bis», déplorait Mediterranea dans un communiqué.Pour l’heure, le Mare Jonio est immobilisé dans le port de Licata, en Sicile méridionale. L’ONG a déposé plusieurs recours devant le procureur italien de la République.● Quel voilier en soutien?Mediterranea dispose aussi d’un voilier baptisé Alex.Ce navire de 18 mètres avait lui aussi accosté de force à Lampedusa le 7 juiller dernier, pour débarquer 41 migrants qu’il avait secourus au large de la Libye.Le voilier a été provisoirement saisi et son capitaine fait l’objet d’une enquête pour aide à l’immigration clandestine.Il est lui aussi immobilisé à Licata (Sicile).L’équipage a écopé de 65.000 euros d’amende.L’Open ArmsLe navire Open Arms, devant la «porte de l’Europe», un monument érigé sur la côte de l’île sicilienne Lampedusa (Italie), le 16 août 2010. Guglielmo Mangiapane/REUTER ● Quelle ONG et quel pavillon?L’Open Arms est affrété par l’ONG catalane Proactiva Open Arms, fondée en octobre et dont le siège est à Barcelone.Il bat pavillon en Espagne.● Quels financements?L’ONG est financée à 90% par des dons privés de plus de 51.000 particuliers, et à 10% de dons d’organismes officiels et d’administrations locales.Il remplace le Golfo Azzuro, qui a cessé sa mission en août 2017, après de sévères menaces des gardes-côte libyens.Le navire est issu d’une «donation qui remonte à 2016.Il s’agissait d’un vieux remorqueur daté de 1974 qui après une refonte complète», aux frais de l’ONG, «a finalement repris la navigation en juillet 2017», précise au Figaro Laura Lanuza, directrice de communication d’Open Arms.● Quelles missions récentes et quelles poursuites judiciaires?Après 19 jours d’attente, le procureur d’Agrigente (Sicile) avait finalement autorisé l’Open Arms à débarquer, le 20 août, les 87 migrants qui étaient à son bord sur l’île de Lampedusa.Mais le 22 août, le ministre des Transports italien a fait saisir le navire en évoquant «de graves problèmes de sécurité» constatés par les gardes-côte lors d’une vérification technique.Le 30 août, un juge d’instruction d’Agrigente a toutefois ordonné «le retour immédiat» de l’embarcation à son propriétaire, à savoir l’ONG.Le navire est pour l’heure encore immobilisé à Porto Empedocle, près d’Agrigente (Sicile) pour effectuer des «certifications et mises à jour mécaniques», précise Laura Lanuza.«Dès qu’il sera prêt, il sera de retour en mer», ajoute-t-elle.Sea Watch 3Le Sea Watch 3, de pavillon néerlandais, près des côtes maltaises, le 4 janvier 2019, après avoir secouru 32 migrants le 22 décembre 2018. FEDERICO SCOPPA/AF ● Quelle ONG et quel pavillon?Le Sea Watch 3, long de 55 mètres, est affrété par l’ONG allemande Sea Watch, créée fin 2014, à l’initiative de quatre familles de la région de Berlin.Le navire bat pavillon néerlandais, principalement «parce qu’il n’y a pas de restriction de taille pour l’enregistrement d’un navire non commercial», affirme sur son site l’ONG.De décembre 2017 à janvier 2018, le Sea-Watch 3 revendique avoir contribué au sauvetage d’environ 1500 personnes.» LIRE AUSSI - Migrants: Salvini veut forcer l’UE à réagir● Quel financement?Les missions de Sea Watch «sont financées à 100% par des dons de particuliers et de petites entreprises.L’Église protestante d’Allemagne soutient notre projet de reconnaissance aérienne, l’opération #Moonbird.», peut-on lire sur son site Internet.Parmi les soutiens de l’ONG, on retrouve plusieurs personnalités de la gauche allemande et de l’Alliance 90/Les Verts (parti écologiste de centre gauche).● Quelles missions récentes et quelles poursuites judiciaires?Après une première saisie par la justice italienne en mai dernier, le navire était reparti en mission début juin.Le 12 juin, il a secouru 53 migrants au large de la Libye.Les gardes-côte libyens ont alors demandé de ramener les migrants à Tripoli, mais la capitaine a refusé en vertu du droit international de la mer, qui impose de débarquer des naufragés dans «un port sûr».Un nouveau bras-de-fer s’engage entre l’ONG et l’Italie, qui interdit une nouvelle fois au navire d’entrer dans les eaux territoriales italiennes.» LIRE AUSSI - Carola Rackete, la militante écolo qui défie l’EuropeLe 26 juin, après 14 jours de dérive dans le canal de Sicile, la capitaine allemande du navire Carola Rackete décide d’entrer de force dans le port de Lampedusa pour débarquer les 42 migrants restants (11 personnes vulnérables avaient été débarquées les jours précédents).Le 29 juin, Carola Rackete est arrêtée.Trois jours plus tard, une juge invalide l’arrestation, mais le parquet d’Agrigente se pourvoit en cassation contre cette décision.Libre de ses mouvements, Carola Rackete est toujours visée par deux enquêtes, pour résistance à un officier en pénétrant de force dans les eaux italiennes, et pour aide à l’immigration clandestine.La collecte de fonds lancée pour payer ses frais de justice et la poursuite des activités de son ONG a recueilli plus de 1,4 million d’euros en moins d’une semaine.Le Sea Watch 3, quant à lui, est toujours sous séquestre dans le port sicilien de Licata.http://by-jipp.blogspot.com/2019/09/que-sait-on-des-passeurs-et-des-bateaux.html
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Matteo Salvini : reculer pour mieux sauter ?
L’Italie est en fête ! Nous l’avons échappée belle ! On peut finalement souffler, la période de la haine est terminée.
Heureusement que cela n’a duré qu’un an, mais les dégâts ont été énormes ! Ports fermés aux clandestins, durcissement pénal pour les délinquants devenus tels à cause de cette société, renforcement de la légitime défense, lutte contre les mafias et leurs patrimoines, recrutement de policiers pour augmenter les effectifs afin de combattre des pauvres gens… mais quelle haine qu’il avait, ce Salvini… Enfin, nous sommes libres, la période noire est terminée !
Et cette libération est bien relayée par les médias principaux. Vous regardez le journal télévisé de Rai Uno à 20 heures et vous voyez la joie des dirigeants du Parti démocrate : eux le répètent, la période de la haine est finie ; et la joie des dirigeants du Mouvement 5 étoiles finalement libérés de Salvini qui les tenait en otages. Conte, le Premier ministre, l’a dit, que maintenant une nouvelle ère allait commencer, et cela, dans la gestion des migrants, pour la place de l’Italie en Europe… Oui, Conte ! Oui, c’est le même qu’avant. Non, non, ce n’est pas un cas d’homonymie !
Ces mêmes médias l’avaient massacré, il y a un peu plus d’un an, lorsqu’il devenait Premier ministre garant de l’alliance du M5E et de la Ligue de Salvini.
Inconnu, incompétent, imposteur, esclave de Salvini, inexistant sur la scène mondiale, magouilleur de CV : voilà ce qui lui était reproché.
Maintenant, il est porté en procession comme le Sauveur !
L’autre soir, lors d’une émission, le secrétaire du Parti démocrate n’arrivait même pas à parler, submergé par l’émotion, la joie d’avoir libéré le pays, il n’arrêtait pas de rire, il n’y croyait pas lui-même !
En effet, personne n’aurait cru les revoir au gouvernement, après la succession de faillites électorales de ces dernières années, c’est un vrai miracle.
En revanche, je ne comprends pas pourquoi la fête ne continue pas dans la rue, pourquoi les médias ne montrent pas les gens descendre de chez eux pour aller exprimer cette joie, klaxonner comme pour la victoire à la Coupe du monde. On voit plutôt, sur les réseaux sociaux (et pas sur Rai Uno), des dizaines de milliers d’Italiens remplir les places pour écouter les discours de haine de Salvini.
Franchement, je ne sais plus quoi penser… Salvini continue de répéter que, entre le Parti démocrate et le M5E, c’est le baiser mortel qui tuera les deux.
Et si, finalement, Salvini avait reculé pour mieux sauter ?