magouille et compagnie - Page 1945
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Jean-Pierre Le Goff : "Cette réforme du collège signe la mise à mort de l’école républicaine"
Marianne : La réforme du collège portée par Najat Vallaud-Belkacem n'en finit pas de susciter la polémique. Les cours de latin, de grec et les classes bilangues vont être supprimés. Dans les nouveaux programmes d'histoire, la chronologie est abandonnée, l'enseignement de l'islam devient obligatoire tandis que le christianisme médiéval et les Lumières sont optionnelles. Que vous inspirent ces réformes très critiquées parmi les professeurs, dans les milieux intellectuels, mais qui semblent également susciter la méfiance chez les parents ?Jean-Pierre Le Goff : Je suis pour la défense de ces langues car l’héritage grec et romain est essentiel à la connaissance de notre civilisation européenne, il en va de même pour l’héritage chrétien et les Lumières. En histoire, l’effacement de la chronologie au profit des thèmes relève d’une démarche semblable : l’inscription dans une temporalité historique, dans un temps long, s’efface au profit d’approches thématiques et transversales à plusieurs entrées qui rabattent tout sur le même plan. Le récit historique global tend à s’effacer au profit de récits pluriels et discontinus. La thématique de la « transversalité » et de la « pluridisciplinarité », alors que les connaissances de base des jeunes élèves font souvent défaut, me paraît une aberration. Elle ne peut que renforcer la confusion et la superficialité ambiantes. Tout cela ne date pas d’aujourd’hui, mais cette réforme du collège m’apparaît comme une sorte de paroxysme d’un processus de déculturation dont on a encore du mal à prendre la mesure.C’est-à-dire ?Le mouvement que je décrivais dans La Barbarie douce est en train d’aboutir.Cette réforme du collège s’inscrit dans un processus de déconstruction de l’école républicaine et signe sa mise à mort avec le développement du pédagogisme et de la psychologisation dans l’enseignement qui s’est institutionnalisée depuis les années 1980 où il fallait déjà « mettre l’élève au centre » et « apprendre à apprendre ». Et encore, Claude Allègre et ceux qui le soutenaient – que j’ai beaucoup critiqués à l’époque –, n’avaient pas grand-chose à voir avec les « petits idéologues » incultes, moralistes et bien-pensants qui gravitent autour de Najat Vallaud-Belkacem et se servent de l’école pour tenter d’instaurer un « meilleur des mondes » à leur mesure. Une des clés pour comprendre ce qui se passe depuis trente ans réside dans le croisement entre une culture post-soixante-huitarde abâtardie et une « modernisation » qui consiste à adapter l’école à la mondialisation. D’où ce mélange curieux de thèmes soixante-huitards d’origine libertaire avec un langage managérial et ses multiples méthodologies et boîtes à outils. Cette sous-culture s’est développée et s’est reproduite par le biais de multiples stages de formation avec sa nouvelle langue de bois ou plus précisément « de caoutchouc » ; elle a envahi l’école comme l’ensemble des sphères d’activité. Impossible désormais d’échapper à l’« évaluation des compétences » au « contrat d’objectif », au « contrat partagé » au « parcours personnalisé »... L’« autonomie », la « responsabilité », le « savoir-être » sont devenus des leitmotivs d’un nouveau modèle de bon comportement, auxquels s’ajoutent désormais la « citoyenneté », le « vivre-ensemble », la « chasse aux stéréotypes », le « développement durable » et une kyrielle de bons sentiments qui couvrent les pratiques les plus diverses et servent d’argument d’autorité dans les débats. C’est le règne de la confusion et de l’inculture qui s’affirme comme tel au plus haut sommet de l’État.Cela vous étonne-t-il de voir la gauche achever ce processus ?La gauche a joué depuis les années 1980, il faut le dire, un rôle d’avant-garde dans la déstructuration culturelle. N’ayant plus de projet ni de vision de l’avenir, elle a surfé sur les évolutions problématiques de la société et du monde, tout en affirmant qu’elle n’avait pas changé. Une partie des parents d’élèves et des syndicats, avec le ministère, a appuyé et suivi ce mouvement avec l’idée du « droit à la réussite pour tous » qui remplace l’effort et le mérite, la nouvelle pédagogie tenant lieu d’« outil-miracle ». On a reporté sur l’école un ensemble de problèmes que les politiques et la société se sont montrés incapables de résoudre : emploi, socialisation, lutte contre les incivilités et les violences… Les réformes, les décrets, les circulaires se sont empilés au fil du temps, faisant de l’enseignement une mission et un métier impossibles. La finalité essentielle de l’école s’est érodée, les exigences et la qualité du contenu de l’enseignement ont été de fait « secondarisées » et revues à la baisse. Il existe encore de beaux restes ici ou là qui dépendent de la façon dont des responsables et des enseignants conçoivent leur mission et leur métier. Mais le modèle d’ensemble de l’école républicaine est en train de partir en morceaux. L’enseignement structurant et de qualité est et sera de plus en plus réservé à une élite qui abandonne déjà l’école publique. La gauche n’a cessé de dénier le problème au nom d’une lutte contre les inégalités qui a versé dans la démagogie et l’égalitarisme. Elle renforce au contraire les inégalités et délaisse la formation des élites issues du peuple, qui est une des missions essentielles de l’école républicaine.La ministre de l’Éducation justifie régulièrement sa réforme par la nécessité de développer chez les enfants les « compétences du monde actuel ». Vous n’êtes pas sensible à ce type d'arguments ?Au nom d’« ouverture » et de « modernité », on entend tout simplement adapter l’école à la « mondialisation » actuelle, c’est-à-dire à un monde des plus chaotiques et à une période critique de notre histoire. Désormais, le souci est que les élèves ne « s’ennuient pas à l’école » et les nouvelles technologies de l’information et de la communication exercent une véritable fascination, au détriment des fondamentaux que sont l’écriture, la lecture et le calcul. On met à bas les missions fondamentales de l’école républicaine que sont l’enseignement d’un contenu structuré de connaissances, le recul réflexif, la formation de l’autonomie de jugement qui renvoient à une certaine conception de l’homme et du citoyen et qui sont essentiels pour faire face aux nouveaux défis du présent.On est en train de préparer des générations de bavards, capables de parler superficiellement de beaucoup de choses, tout en n’étant plus structurés de l’intérieur par une culture humaniste qu’on a mis en morceaux et que l'on a recomposée en compétences étroitement adaptatives. Les études que j’ai menées sur le management montrent, au contraire, que la différence en matière d’excellence dans ce domaine renvoie précisément à une éducation première structurante et à une solide culture générale. C’est sur cette base que l’acquisition de compétences directement opérationnelles et d’outils peut ensuite se faire et produire des effets. On fait tout l’inverse. On « fétichise » les méthodologies et les « boîtes à outils » les plus divers et on dénature la culture générale.Avant les attentats de Charlie Hebdo, le débat sur l’école portait sur la question assez superficielle des ABCD de l’égalité, mais après les attentats, on a cru brièvement que l’école pourrait redevenir un enjeu politique majeur. Or la question n’est en rien le rôle de l’école mais une énième refonte des programmes au nom de la pédagogie…Il faut prendre la mesure du décalage des idéologues et des responsables de l’Éducation nationale avec la réalité. Avant les attentats de janvier, la lutte contre les « stéréotypes sexués ancrés dans l’inconscient collectif » et la suppression des notes pour les remplacer par des couleurs occupaient leur esprit… Une morale de bons sentiments liée à une vision angélique des droits de l’homme, le féminisme et l’écologie transformées en nouveau moralisme tiennent de plus en plus lieu d’instruction morale et civique. Pendant un court moment, on a pu effectivement croire que l’Éducation nationale allait changer de discours et de pratiques. Les grandes déclarations générales et généreuses sur la République, le discours incantatoire sur l’« esprit du 11 janvier » ne peuvent masquer la réalité d’une déstructuration de l’école et du terreau éducatif qui ne date pas d’aujourd’hui. La « refonte des programmes » est un pis-aller, en même temps qu’il prolonge ce processus de déstructuration. Nous sommes arrivés à un point limite où le discours sur la modernisation et les réformes qui s’entassent ne sont plus crédibles et audibles par une bonne partie de la population, ce qui n’empêche pas les responsables de faire comme s’il n’en était rien. On ne s’en sortira pas par une « énième réforme » en continuant à charger l’école de multiples objectifs. C’est l’ensemble du système éducatif et de l’enseignement qui est à reconstruire, comme cela s’est fait au lendemain de la guerre, autour de grands axes que sont la socialisation, le développement de l’apprentissage et de l’enseignement professionnel, la culture générale qui allie les connaissances scientifiques et techniques avec une claire définition de l’enseignement des « humanités » aujourd’hui, en redonnant toute sa place à la littérature, à l’histoire, à la philosophie... C’est cet ensemble qu’il s’agit de rendre clair et cohérent, ce dont se montrent incapables les nouveaux idéologues de l’Éducation nationale. -
La trahison de la gauche française
Le Parti socialiste existe toujours… sur le papier, titrait récemment Slate alors que la direction du parti socialiste venait de rappeler «qu'aucun débat médiatique ne se fera durant cette campagne».
On voit mal comment il pourrait en être autrement alors que les contradictions systémiques qui frappent le parti socialiste sont dues aux mêmes contraintes que celles qui frappent la « droite » française ou du moins ses plateformes de gouvernance, RPR autrefois et maintenant l'UMP.
Les partis de la gouvernance française, à droite et à gauche, ont peu à peu perdu leurs fonds idéologiques, tout a été dissous au cours des quinze dernières années dans deux objectifs qui sont devenus des obsessions pour la droite et la gauche traditionnelles: les processus autoritaires d'intégration européenne et d'implémentation de la monnaie unique.
Dans cette grande soumission au « système » de Bruxelles, qui s'est donc historiquement couplée avec une « libéralisation » du marché du travail et une plus grande concurrence (intra-européenne mais aussi à l'échelle mondiale) la gauche française a fini de trahir son héritage politique historique.
En abandonnant les travailleurs face à la dérèglementation transnationale, en contribuant activement à la destruction de l'état français, en oubliant tout patriotisme économique, le parti socialiste prend sans doute une trajectoire historique similaire à celle du parti communiste. C'est à partir des années 70 que le PCF, (parti communiste français) en reniant ses racines staliniennes, a fini par disparaitre idéologiquement mais aussi électoralement.
Il semble probable qu'un destin électoral similaire attende le parti socialiste. Ses leaders actuels semblent manquer d'idées et leur obsession de conquête électorale du centre a totalement vidé le parti de tous ses principes. Il n'a plus d'ambition idéologique en faveur du peuple français, ni la volonté de constituer un authentique projet pour défendre les travailleurs. C'est cette situation qui a provoqué récemment une révolte molle dans la gauche de la gauche.
Cette situation est l'aboutissement d'une longue évolution qui a commencé quand la nouvelle gauche sociétale a pris le pouvoir dans les esprits, après mai 68. Depuis, deux facteurs sociologiques et économiques lourds ont fini par détruire les ambitions anciennes de la gauche française, et l'électeur de gauche n'est plus ce qu'il était.
D'abord il y a eu la disparition du « populo » français dans l'esprit de nombreux nouveaux électeurs et dirigeants de la nouvelle gauche: les bourgeois-bohème avec leurs attentes sociétales libertaires. Ces habitants du centre des villes qui dirigent le parti ne ressemblent plus beaucoup aux ouvriers, paysans et employés qui historiquement constituent le socle du « peuple » français. C'est tellement vrai que pour l'élite socialiste des beaux quartiers, le mot "populisme" est devenu une grossièreté, voire une injure. On est loin du populisme social du 19° siècle aux USA ou des « Narodniki » russes de l'époque tsariste.
Ensuite, il y a eu la forte immigration que le pays a connue sur les dernières décennies, qui a entrainé la disparition des périphéries urbaines pauvres, les fameuses banlieues rouges, qui constituaient les socles de l'électorat ouvrier de gauche. Si les nouveaux français, issus de l'immigration, votent jusqu'à maintenant plus à gauche qu'à droite, c'est bien souvent par crainte de dérives stigmatisantes et sécuritaires. Cependant nombre de ces nouveaux français (musulmans ou pas) ont des traditions culturelles plutôt conservatrices, et voient d'un œil méfiant les dérives sociétales mises en avant par une partie de la nouvelle gauche.
Beaucoup d' ouvriers, paysans, employés et beaucoup de chômeurs ont déjà quitté la nouvelle gauche pour voter FN ou à droite tandis que la « nouvelle gauche » semble vouloir se focaliser sur une lutte à mort avec ce qui reste de la droite traditionnelle pour gagner la guerre du centre. Autour de ce grand centre, sur sa droite comme sur sa gauche, l'espace est donc de plus en plus occupé par un parti qui devient de plus en plus un authentique parti de gauche: le Front National qui tend même à laisser l'initiative sécuritaire à une aile de la droite de gouvernance.
Si les dynamiques actuelles devaient se confirmer, le fossé devait s'accroitre au sein de la gauche, au sein d'une élite partagée entre des centristes-sociaux et des ayatollahs de la théorie du genre. Dans ce cas, nul doute que cette nouvelle gauche pourrait perdre le soutien d'une bonne partie des français d'origine immigrée, qui l'ont pourtant massivement soutenue lors des précédentes échéances électorales.
Cette tendance lourde pourrait, pourquoi-pas, entrainer une recomposition bien inattendue de la vie politique française qui verrait un Front National s'ancrer de plus en plus à gauche, des blocs centristes sociaux-libéraux et européistes se coaliser pour avoir accès a la gouvernance et un mouvement souverainiste, protectionniste et étatiste faire son apparition.
En 2022?
Alexandre Latsa
http://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20150514/1016076807.html
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Les retournements de veste du Conseil de l'Ordre
Du Dr Dickès dans Présent :
"Le Conseil de l’Ordre (CNO) caméléon.
Acte I : il s’oppose à la loi Léonetti 2005, dénoncée comme une forme voilée d’euthanasie, notamment par la suppression de l’hydratation et de l’alimentation aux agonisants.
Acte II : la loi est votée. Le CNO en prend acte. La loi écartait « l’acharnement thérapeutique » – fait rarissime par ailleurs – mais proposait le développement des soins palliatifs et l’arrêt des soins ; ceux-ci comprenant la privation d’hydratation et d’alimentation.
Acte III : la menace d’un vote permettant l’euthanasie se précise : le CNO se positionne contre la « sédation terminale », considérée comme une forme d’euthanasie. Il dénonce, lors des discussions sur la nouvelle loi lancée par Touraine, la possibilité de profiter de ce mode d’action pour accélérer la mort à coup de calmants.
Acte IV : la loi Léonetti-Claeys est votée. Nouveau retournement de veste : le bulletin du Conseil de l’Ordre d’avril titre en première page : « Etre en phase avec le nouveau texte ». Le président, le Dr Faroudja, explique qu’on n’y trouve aucune volonté de mettre fin à la vie des malades. Ce qui est un mensonge manifeste. De fait quand, délibérément, on laisse mourir de faim et de soif un malade (mots que le Conseil de l’Ordre se garde bien d’écrire), n’est-ce pas une forme d’euthanasie (mot de même non-mentionné), ayant comme effet de tuer les gens à petit feu ?"
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Tour de France pour la famille : le 20 mai à Bordeaux
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La loi protège mieux les squatteurs que les propriétaires
Suite à l'affaire Maryvonne, cette octogénaire à la rue suite au squat de sa propriété, Marion Maréchal-Le Pen attire l’attention du ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur l’occupation illégale d’une propriété :
"La loi n°2007-290 du 5 mars 2007, « instituant le droit au logement opposable et portant diverses mesures en faveur de la cohésion sociale », s’avère porter de graves préjudices pour le droit du propriétaire d’un domicile. En effet, lorsqu’un propriétaire n’a pas entrepris de démarches dans les 48 heures suivant l’installation de squatteurs, ces derniers peuvent invoquer la loi DALO.
L’article 38 de la loi suscitée est censé faciliter l’expulsion des squatteurs. Or il est matériellement très difficile pour le propriétaire de réunir toutes les conditions inscrites dans l’article sous 48 heures pour mettre fin à l’intrusion illicite. Passé ce délai, le flagrant délit ne peut plus être caractérisé et la police ne peut plus procéder à l’expulsion immédiate des squatteurs. Dès lors, les occupants illégaux ne peuvent être contraints de libérer les lieux, selon l’article 61 de la loi du 9 juillet 1991, uniquement via une décision de justice. Les délais de décision de justice, le recours des squatteurs et l’application de la décision par le préfet engagent le propriétaire spolié de son bien dans un marathon judiciaire d’une à deux années. Ainsi, ces derniers jours une retraitée âgée de 83 ans n’a pas pu rentrer chez elle après que des individus aient dégradé sa demeure en abattant des cloisons, en taguant les murs, en érigeant des barbelés grâce à un scandale juridique leur permettant de se déclarer occupants légaux. Si la propriétaire avait pénétrer dans sa propre maison, cela lui aurait valu d’enfreindre la loi en commettant une violation de domicile.
Le propriétaire se retrouve à la rue, le plus souvent sans proposition d’hébergement d’urgence et sans aide juridictionnelle, pourtant nécessaire au regard de la longueur et de la complexité de la procédure. Les squatteurs étant insolvables, il revient à la victime du préjudice de financer le coût des réparations. Au combat juridique, s’ajoutent des préjudices moraux et financiers dévastateurs.
C’est pourquoi elle demande s’il est prévu de revenir sur le délai de flagrant délit d’occupation sans titre d’un logement afin de faciliter l’expulsion des squatteurs. De même, elle demande s’il est envisagé de revoir la politique du logement afin que les individus entrés par effraction ne puissent plus se targuer d’être dans la légalité."
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La gauche française et le logement : retour sur 25 ans d’imposture (2/2, suite et fin)
Julius Muzart, essayiste
♦ La loi de 2000 « SRU » : le communiste Gayssot à la manœuvre.
L’Etat commande, les communes paient !
En 2000, le ministre communiste du Logement est M. Gayssot, qui laissera son nom dans la législation française à un autre titre : il a, en effet, été porteur d’une loi qui interdit aux historiens de dire la vérité sur certaines réalités scientifiques si elles ne sont pas conformes aux normes du politiquement correct. On ne s’étonnera donc pas de voir la loi Gayssot sur le logement se situer dans le droit fil de l’idéologie de la contrainte.
Il faut mentionner, presque à titre anecdotique, qu’après deux ans de pratique on profite de la loi de 2000 pour corriger les principales sottises de la précédente. (Il est vrai qu’en 2014 on fera mieux : les sottises de la loi de mars ne vivront que jusqu’en août.)
Mais le principal titre de gloire de la loi SRU-Gayssot reste attaché à son article 55.
L’Etat veut créer des logements sociaux, mais il ne peut pas y mettre les moyens. Alors il va faire payer les autres, les collectivités locales en l’occurrence.
Le dispositif est aussi simple qu’arbitraire : on décide (sur quelle base ?) que les communes situées dans des zones urbaines denses doivent comporter au moins 20% de logements sociaux ; et que par conséquent les communes qui n’ont pas atteint ce chiffre à la date de promulgation de la loi sont en déficit ou, mieux encore, en dette de logement social.
La loi définit soigneusement ce qu’elle entend par « logement social », et cette définition comporte des aspects curieux : les logements propriétés des houillères de bassin sont inclus globalement dans la notion de logement social, y compris les « maisons d’ingénieurs » qui sont tout sauf du social, alors que le parc des logements dits « ILM 28 » – qui ont une vocation, des loyers et un peuplement de logements sociaux – ne le sont pas.
Ce paradoxe n’en est pas un : les logements propriétés des houillères du bassin Nord-Pas-de-Calais sont situés, pour leur immense majorité, en terre socialiste ou communiste, alors que les ILM 28 sont essentiellement situés à Paris. La loi permet ainsi d’épargner M. Mauroy et de matraquer M. Tibéri. Tout bénéfice.
Du jour au lendemain, des communes qui n’avaient rien vu venir et n’avaient rien fait pour cela se trouvent frappées d’opprobre et d’amendes. Le cœur du dispositif consiste en effet à taxer chaque année les communes « déficitaires » en logements sociaux d’un montant calculé sur la base de leur «déficit » par rapport aux 20%.
Les communes ont la possibilité d’échapper à cette taxation en « créant » des logements sociaux sur leur territoire. La loi ne se préoccupe pas de savoir si des raisons objectives expliquent le déficit ou empêchent de le combler ; elle dit aux communes : « Débrouillez-vous, sinon je vous taxe ».
Or, une commune peut être dans l’incapacité financière, technique (absence de services compétents) ou foncières (manque de terrain libre) d’effectuer ce comblement. En outre, une commune ne dispose d’aucun pouvoir pour contraindre les organismes constructeurs (sociétés d’HLM ou sociétés d’économie mixte) à venir édifier sur son territoire.
Il s’agit d’un système injuste, marqué par l’arbitraire et le copinage et économiquement invalide. Le résultat de cette loi 15 ans plus tard est sans surprise : certaines communes refusent de se laisser imposer les 20%. D’autres se trouvent dans la stricte incapacité de s’acquitter de leur dette.
Plusieurs politiciens de gauche, au premier rang desquels José Bové, soucieux sans doute de perpétuer la grande tradition des purges et des pelotons d’exécution, proposeront de sanctionner les maires des communes coupables en les rendant inéligibles. On attend avec impatience qu’il propose de les déporter aux Kerguelen.
Paris, qui était sans aucun doute la principale cible de l’article 55, est entretemps passé à gauche et le maire socialiste de la capitale a hérité du « déficit » imputé à son prédécesseur. Il va donc administrer la plus belle démonstration qu’on puisse imaginer de l’absurdité et de l’inapplicabilité de cette machine de guerre inventée par son parti.
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La gauche française et le logement : retour sur 25 ans d’imposture (1/2)
Julius Muzart, essayiste, contributeur de Polémia.
♦ Cette étude pertinente sur la politique du logement, menée par la gauche en France, se décompose en deux dossiers indissociables que le lecteur trouvera à la suite:
La gauche française et le logement : retour sur 25 ans d’imposture (1/2)
La gauche française et le logement : retour sur 25 ans d’imposture (2/2).
La gauche a-t-elle une « politique du logement » ?
Elle devrait. N’est-elle pas le porte-flambeau autoproclamé du « social » ?
Elle le dit : à toutes les tribunes et sur tous les tons, y compris sur celui de l’injure à tout ce qui ne pense pas bien.
Pour un observateur « technicien », la réponse passe par un détour sémantique. Par exception à la précision habituelle de notre langue, nous disposons du seul vocable « Politique » pour désigner deux réalités bien différentes. Les Anglais, moins idéalistes peut-être, en utilisent deux :
Policy, qui désigne un projet politique d’ensemble censé avoir une cohérence et se situer dans la durée ;
Politics: c’est ce que nous appellerions la politique politicienne, l’électoralisme.
On pourrait dire que, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la gauche française fait beaucoup de « politics » sur le thème du logement. En revanche, lorsqu’elle est aux commandes, on ne voit pas vraiment en quoi elle aurait une « policy ».
Le spectacle qu’elle offre aux yeux effarés des citoyens ressemble à celui d’un acteur en panique, qui s’agite dans tous les sens avec une égale inefficacité, faute de savoir que faire et pris dans d’insurmontables contradictions.
Il en résulte, lorsqu’il est question de mise en œuvre concrète (de passer du dire au faire, exercice où la gauche perd en général ses moyens), une politique du logement tenant en une formule algébrique très particulière : 3i + 2a = di.
Définissons, à titre introductif, les termes de l’équation. Nos développements viseront à en démontrer l’exactitude.
Les 3 i : Idéologie, incompétence, irresponsabilité
L’idéologie : « ça DOIT être comme ça, donc ne me dites pas que C’EST autrement ». Et dans les équipes d’élaborateurs de textes, c’est l’ultra-gauche qui régnait.
L’incompétence : des dispositifs soit inutiles, soit inapplicables, soit dispendieux, soit les trois à la fois. La question de la compétence réelle ou de l’aveuglement des créateurs de textes se pose sérieusement.
L’irresponsabilité : un seul credo, un seul objectif : faire des voix. A tout prix. Et l’argent public ne coûte pas cher à ces gens-là. Donc si « ça ne marche pas », ce n’est pas grave, on essaie autre chose, c’est le même prix.
Les 2 a : Amnésie, autisme
Amnésie : les exemples d’échec abondent (loi de 1948, réquisitions) mais ils les ont oubliés. Même leurs propres échecs, récents et patents, même leurs propres reniements, ils les oublient au fur et à mesure, et recommencent.
Autisme : qu’ils ne disent pas « on ne savait pas » car, toutes les informations utiles, ils les ont eues. Mais ils n’en ont pas tenu compte ; ils n’entendent que ce qui les conforte dans leurs fantasmes.
Le rapport résultant (di) : Dispendieuse (et désastreuse) inefficacité
Il nous reste à présent à le prouver. C’est ce à quoi nous nous emploierons, sans trop de peine.
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Immigration clandestine – Bruxelles rassure l’ONU : « Aucun immigré ne sera renvoyé hors d’Europe »
Federica Mogherini discute actuellement avec l’ONU de la possibilité d’une intervention navale contre les passeurs d’immigrés de la Méditerranée. Double langage difficile à tenir pour celle qui plaide pour la manière forte mais qui assure en même temps que personne ne sera renvoyé à son point de départ.
La politicienne italienne Federica Mogherini, ancien ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de gauche de Matteo Renzi, est désormais le Haut Représentant de l’Union européenne « pour les affaires étrangères et la politique de sécurité ».
Lundi, à New York, Mme Mogherini a présenté au Conseil de sécurité les nouveaux plans de l’Union européenne sur « l’urgence migratoire », pour lesquels elle souhaite obtenir le soutien de l’ONU. Elle a tenu avant toute chose à « rassurer » ses auditeurs : « aucun réfugié ou migrant [sic] intercepté en mer ne sera renvoyé contre son gré. Notre première priorité est de sauver des vies et d’éviter de nouvelles pertes en mer ».
Comme aime à le faire la gauche italienne, Mme Mogherini a cité « le pape François, selon lequel “l’histoire des migrants nous fait pleurer et nous fait honte.” Je vous lance un appel pour que nous cessions de pleurer et d’avoir honte », a affirmé le chef de la diplomatie européenne.Ces démonstrations de bons sentiments sont vraisemblablement destinées à amadouer les représentants du Conseil de Sécurité, notamment la Russie et la Chine, par principes réticentes à toute ingérence extérieure dans les affaires des Etats, c’est aussi pourquoi Federica Mogherini a plaidé pour une opération uniquement navale qui permettrait d’arraisonner les bateaux de passeurs.
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Le mariage frauduleux, l’arme de naturalisation massive
Le Figaro titrait hier "Des élus en croisade contre les mariages frauduleux", un article repris et commenté par Gabrielle Cluzel sur Boulevard Voltaire, où elle montre que la marge de manœuvre des élus de bonne volonté pour lutter contre la fraude au mariage est plus qu'étroite :
[...]"Si ces élus partent « en croisade », c’est en caleçon et avec une passoire sur la tête : comment pourrait-il en être autrement quand toute la gauche réunie, celle qui tient au creux de sa main le gouvernement, encourage résolument le mariage pour tous, vraiment pour tous, y compris les fraudeurs ? Quand il n’y a presque jamais de poursuites pénales ? Quand, selon les mots de l’ancien maire socialiste de Toulouse Pierre Cohen, elle considère que tout cela, c’est « faire la chasse aux sans-papiers pour faire plaisir à un certain électorat de la droite dure » ?
La « chasse » aux sans-papiers, la droite « dure ». C’est la reductio ad mechantum. Quand les socialistes, eux, ne sont qu’amour, caresses et bisous. Un amour mortifère grâce auquel prolifèrent les filières véreuses rackettant toujours plus de candidats, le fonds de commerce étant inépuisable."[...]
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Pièces à conviction : les révélations posthumes de Kadhafi vs Sarkozy