Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

magouille et compagnie - Page 1941

  • Déficit de l’État : la Cour des comptes pointe un dérapage de 10 milliards en 2014

     (NOVOpress avec le bulletin de réinformation)
    Le gouvernement se félicitait récemment d’avoir maîtrisé sa gestion budgétaire en 2014. C’était avant que la Cour des comptes ne publie son rapport annuel du budget de l’État, venant contredire les prévisions optimistes de l’Exécutif.

    Selon ce rapport, avec 85 milliards d’euros de déficit, le budget de l’État est « deux fois supérieur à celui d’avant la crise » (38 milliards en 2007). Un déficit qui a augmenté de 10 milliards par rapport à 2013, alors qu’il diminuait depuis 2010. Ce n’est pas tout, les recettes fiscales sont inférieures de 9 milliards aux prévisions initiales
    Cela s’explique en partie par une croissance plus faible que prévu. Mais aussi par les hausses de fiscalité que les contribuables ont notamment dû subir : 2 milliards pour la baisse du plafonnement du quotient familial ou la hausse de TVA, par exemple.

    Avec 1528 milliards d’euros, la dette atteint un record 
    Elle a continué de croître de 71 milliards entre 2013 et 2014. Grâce aux faibles taux d’intérêt, la charge de la dette a toutefois baissé par rapport à celle de 2013. La Cour estime que pour stabiliser le poids de la dette dans le PIB, le déficit budgétaire aurait dû être limité à 11 milliards, soit 7 fois moins que celui constaté.

    Stabilisation des dépenses
    Les dépenses ont continué à être stabilisées, comme en 2013. Ce qui constitue un progrès selon Didier Migaud, président de la Cour des comptes. Cependant, ces dépenses ont été contenues par des annulations de crédits en cours des années (des coups de rabot) davantage que par des économies pérennes et structurelles, a déploré l’institution.

    Quelques dérapages non contrôlés 
    Les opérations extérieures de l’armée ont coûté plus cher que prévu : 1,2 milliard, alors que le budget initial tablait sur 450 millions. Certains dispositifs ont par ailleurs été sous évalués, principalement en matière d’aides sociales, comme l’hébergement d’urgence, les aides personnelles au logement, l’allocation aux adultes handicapés, l’allocation temporaire d’attente, l’aide médicale d’État et le RSA.

    http://fr.novopress.info/

  • La purge continue au FN : Bruno Gollnisch viré de la Commission des conflits

    Lu sur Marianne :

    « Marie-Christine Arnautu a été débarquée de la Commission d’investiture du parti et Bruno Gollnisch, ancien rival de la présidente du FN, de celle des conflits. Des sanctions qui font suite au limogeage de plusieurs secrétairesdépartementaux. Quant à Jean-Marie Le Pen, on vient de lui retirer l’usage personnel d’une carte bancaire du parti…

     

    Puuuurge
    Bruno Gollnisch a été viré à la veille d’une réunion de l’instance destinée à faire le ménage parmi les candidats aux élections départementales qui s’étaient distingués par leurs proposantisémites ou homophobes.

    Michel Janva  dans Le Salon Beige

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/la-purge-continue-au-fn-bruno-gollnisch-vire-de-la-commission-des-conflits_135607.html#more-135607

  • Pierre BEDIER : malaise sur les Yvelines. Sylvain GRISON interpelle Michel LAUGIER

  • Blanchiment, racket, pots de vin : ce que la justice reproche à la Fifa

    Blanchiment, comptes cachés, millions de dollars de pots-de-vin: la justice américaine a dressé mercredi un état des lieux accablant d'une corruption selon elle «endémique» au sein de la Fifa, en annonçant 14 inculpations à New York.

    Les 47 chefs d'inculpation retenus contre neuf responsables de la Fifa, dont deux vice-présidents, et contre cinq partenaires, les accusent notamment de complot de «racket, fraude et blanchiment», sur une période de 25 ans, durant laquelle ces responsables du football mondial sont accusés «d'avoir sollicité et reçu plus de 150 millions de dollars en pots-de-vin et rétrocommissions» en échange «des lucratifs droits médiatiques et marketing pour les tournois internationaux de football».

    «C'est la Coupe du monde de la fraude. Aujourd'hui, nous avons sorti le carton rouge», a déclaré un responsable du fisc américain Charles Weber.

    La ministre de la Justice des Etats-Unis, Loretta Lynch, a accusé en conférence de presse les personnes poursuivies d'avoir «corrompu les affaires du football mondial pour servir leurs intérêts et pour s'enrichir personnellement».Et elle a lâché une bombe, concernant le Mondial-2010 en Afrique du Sud: «Même pour cet événement historique, des dirigeants de la Fifa et d'autres ont corrompu le processus en utilisant des pots-de-vin pour influencer la décision d'attribution» à un pays africain pour la première fois, a-t-elle dit.

    Enveloppes de cash 

    L'acte d'accusation contre les 14 inculpés, dont sept ont été arrêtés mercredi à l'aube à Zurich, la ville où se trouve le siège de la Fifa, fait 164 pages. Il évoque une corruption devenue «endémique». Il raconte des entreprises écrans, des paradis fiscaux, des comptes cachés à l'étranger, des enveloppes de cash, l'achat de propriétés et l'utilisation aussi «d'accords de services de consultants et autres types de contrats pour créer une apparence de légitimité pour des paiements illicites».

    Des dizaines de millions de dollars ont été retrouvés dans des comptes à Hong Kong, aux îles Caïman ou en Suisse, a précisé Charles Weber.

    Le FBI a aussi perquisitionné mercredi le siège de la Confédération d'Amérique du nord, centrale et Caraïbes (Concacaf) à Miami.

    Les inculpations de mercredi «ne sont que le début, pas la fin de notre effort», a déclaré le procureur de Brooklyn par intérim Kelly Currie.

    Les autorités américaines n'ont pas voulu dire si d'autres inculpations étaient à attendre. Elles ont également refusé de répondre à toutes les questions sur le président de la Fifa Sepp Blatter, qui doit briguer vendredi un cinquième mandat à la tête de la surpuissante et richissime institution.

    Pour l'édition 2016 du centenaire de la Copa America, prévue aux Etats-Unis, «notre enquête a montré que ce qui aurait dû être l'expression de l'esprit sportif international a servi à remplir les poches des responsables, pour un total de 110 millions de dollars. Presque un tiers du coût légitime des droits des tournois concernés», a aussi déclaré Loretta Lynch.

    Plusieurs années d'enquête 

    Elle a ajouté que la prochaine étape était une demande d'extradition des accusés arrêtés en Suisse vers les Etats-Unis pour qu'ils y soient jugés. Six des sept ont déjà fait savoir qu'ils s'y opposaient. «Tous ces accusés ont abusé du système financier américain et violé la loi américaine, et nous avons l'intention de les tenir pour responsables», a ajouté la ministre.

    L'enquête a duré plusieurs années. Selon Mme Lynch, la corruption et les pots-de vin se sont également étendus à l'élection présidentielle de la Fifa en 2011, et à «des accords concernant le parrainage de l'équipe nationale de football du Brésil par une grande entreprise d'équipement sportif américaine». Dix autre personnes avaient plaidé coupable dans ce dossier entre juillet 2013 et mai 2015, dont Charles Blazer, ancien secrétaire général de la Concacaf et ancien membre du comité exécutif de la Fifa, et deux fils de Jack Warner, selon les autorités américaines. Charles Blazer avait en 19 ans accumulé plus de 11 millions de dollars qu'il n'avait pas déclarés au fisc, selon Charles Weber.

    Le Parisien :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dep_mondialisme/EuFkZlAFZVRdpoKYhg.shtml

  • La hantise des tenants du « pédagogisme » ?

    Le roman national !

    Alain de Benoist

    La dernière réforme scolaire, associée à un énième projet de refonte des programmes, vaut en ce moment à Najat Vallaud-Belkacem une volée de bois vert. Outre l’abandon programmé du grec et du latin, la grande victime est l’enseignement de l’histoire. Il fut pourtant un temps où la gauche aimait l’histoire ; la sienne, tout au moins…

    « Occulter la continuité permet de gommer la nécessité de transmettre. »


    De quoi l’histoire est-elle le nom ?

    Elle est le nom du monde d’avant. Ceux qui veulent faire du passé table rase, ceux qui prétendent faire apparaître un « homme nouveau » n’aiment pas le monde d’avant. Pourquoi ? Parce qu’il témoigne d’un autre système de pensée, d’un autre modèle d’organisation politique, d’autres valeurs que celles dont ils se réclament.

    Aux premiers siècles de notre ère, les moines chrétiens battaient les campagnes pour abattre et mutiler les statues païennes, scier les colonnades, détruire et incendier les temples, pour la même raison que les djihadistes s’en prennent aujourd’hui aux chefs-d’œuvre de la culture pré-islamique : faire disparaître les témoignages du monde d’avant. Cet iconoclasme n’épargne pas l’Histoire.

    Ceux qui se réclament aujourd’hui de la « République » ont apparemment oublié que les auteurs de la Révolution française avaient constamment à l’esprit l’exemple de Sparte et de Rome. Relisons Rousseau :

    « Quand on lit l’histoire ancienne, on se croit transporté dans un autre univers et parmi d’autres êtres. Qu’ont de commun les Français, les Anglais, les Russes avec les Romains et les Grecs ? […] Les fortes âmes de ceux-ci paraissent aux autres des exagérations de l’Histoire. Comment eux qui se sentent si petits penseraient-ils qu’il y ait eu de si grands hommes ? Ils existèrent pourtant » (Considérations sur le gouvernement de Pologne).

    Comme Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem est, de toute évidence, une idéologue. Mais ramener la réforme à sa personne ne mène pas loin, sinon à des invectives, c’est-à-dire à rien du tout. Elle inscrit en fait ses pas dans le sillage de ceux qui l’ont précédée, à commencer par les gouvernements de droite, du « collège unique » de René Haby (1975) à la suppression de la formation des maîtres (2008). Sa réforme est d’ailleurs clairement d’inspiration libérale, car il n’y a rien de plus conforme à l’idéologie libérale que de considérer l’élève comme un individu appelé à « construire lui-même ses savoirs ». Il ne faut par ailleurs pas s’y tromper : les parents sont très souvent complices d’une conception économiste et utilitariste de l’école. Najat Vallaud-Belkacem a beau répéter pieusement que le goût du grec et du latin est le fait d’une « élite », les élites bourgeoises ne jurent aujourd’hui que par la langue anglaise et par l’économie.

    Plus inquiétant encore, à en croire Eric Zemmour, l’enseignement de l’histoire pourrait bientôt se résumer à celui du « bien » contre le « mal ». A quand l’overdose ?

    La hantise des tenants du « pédagogisme », ils le disent eux-mêmes, c’est le « roman national ». Certes, l’histoire et la mémoire sont deux choses bien distinctes. Mais dans l’enseignement scolaire, les deux se confondent inévitablement : pour un jeune Français, apprendre l’histoire de France, c’est apprendre qu’il n’est pas seulement le fils de son temps, mais l’héritier d’une longue lignée d’hommes et de femmes qui se référaient à d’autres valeurs que celles qu’on lui enseigne aujourd’hui. Il risque alors de les comparer, et peut-être de finir par penser que « c’était mieux avant ». Voilà ce que l’on veut éviter. Occulter la continuité permet de gommer la nécessité de transmettre.

    Il y a pour cela trois moyens : ne plus enseigner l’histoire, la démanteler ou la noyer dans le flou de « l’interdisciplinaire », n’en retenir que les événements dévalorisants. L’esclavage, la traite négrière, la colonisation, les persécutions antijuives (« Shoah ») sont désormais prétextes à d’incessantes repentances par lesquelles les pouvoirs publics veulent suggérer à quel point nous sommes coupables (on remarquera au passage que, parmi les pages noires, on n’évoque ni la dévastation du Palatinat par les troupes de Louis XIV ni le génocide vendéen).

    La transformation des programmes d’histoire en cours de morale, oblative et lacrymale, développe ainsi une « forme de culpabilité nationale », révélatrice d’une France ouverte à tout sauf à elle-même, d’un pays « qui ne sait pas trop où il va et ne sait donc pas dire d’où il vient » (Pierre Nora).

    Le résultat a bien été décrit par l’écrivain tchèque Milan Hübl, mort en 1989 :

    « Pour liquider les peuples, on commence par leur enlever leur mémoire. On détruit leurs livres, leur culture, leur histoire. Puis quelqu’un d’autre écrit d’autres livres, leur donne une autre culture, leur invente une autre histoire. Ensuite, le peuple commence lentement à oublier ce qu’il est et ce qu’il était. Et le monde autour de lui l’oublie encore plus vite. »

    Autrefois, une réforme scolaire de gauche se voyait contrer par des trublions de droite, et une réforme de droite par des opposants de gauche. Mais là, l’opposition semble unanime. Qu’est-ce qui est en train de changer ?

    Le fait nouveau, c’est le grand divorce de la « gauche » et des intellectuels. La droite, qui n’a jamais beaucoup aimé les intellectuels, a longtemps cru que « intellectuel de gauche » était un pléonasme. Aujourd’hui, nous avons un premier ministre, Manuel Valls, qui s’en prend publiquement à Michel Onfray et à Emmanuel Todd. Le premier riposte en le traitant de « crétin », le second en se demandant s’il est « vraiment bête ». Najat Vallaud-Belkacem traite de « pseudo-intellectuels » tous ceux qui ont dénoncé son projet de réforme : Pascal Bruckner, Pierre Nora, Jacques Julliard, Régis Debray, Danièle Sallenave et tant d’autres. Au même moment, dans Libération, un collectif d’intellectuels de gauche, et non des moindres (José Bové, Sylviane Agacinski, Yvette Roudy, Martine Segalen, Nathalie Heinich, Marie-Josèphe Bonnet, etc.), publie un manifeste « Pour l’arrêt immédiat de la gestation pour autrui ». Le divorce, décidément, est consommé.

    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier, 21/05/2015

    Source Metamag.fr

    http://www.polemia.com/la-hantise-des-tenants-du-pedagogisme/

  • Un dispositif de pouvoir foucaldien emblématique : le supermarché

    La notion de « dispositif de pouvoir » vient de Foucault. Il en dégage les traits généraux (que nous reprendrons ici) et explique pourquoi ils doivent être étudiés de près : ils ont une influence considérable sur ce que nous sommes, sur les choix que nous pouvons faire pour déterminer nos vies quotidiennes, sur les manières de vivre et les trajectoires que nous pouvons trouver. Ils sont tellement familiers et discrets que nous avons du mal à mesurer l’ampleur de leur influence. Nous allons montrer, schématiquement, en quoi les dispositifs déterminent largement nos vies, pour cela nous étudierons un dispositif paradigmatique, le supermarché. 
    Face aux dispositifs de pouvoir, nous intériorisons la contrainte 
    Il y a quelque chose de fondamentalement commun aujourd’hui entre les lieux d’enseignement, la prison, l’entreprise, l’hôpital, la caserne, la gare, le réseau routier, la salle de spectacle, le lieu de culte, certains sites Internet, etc. Dans tous ces lieux, les individus sont, à des degrés divers, soumis à une discipline, permise par diverses techniques communes qui relèvent principalement d’une maîtrise : 
    • de ce qui peut être vu : on surveille et on cache ; 
    • de ce qui peut être dit et entendu : des discours écrits ou oraux ; 
    • de l’aménagement architectural : on organise l’espace pour encourager ou dissuader des actions. 
    En croisant ces diverses techniques, et en les mettant au service d’un objectif disciplinaire, on parvient non seulement à faire faire aux individus ce que l’on attend d’eux, mais cela va plus loin, on les rendra auto-disciplinés. À force de fréquenter des dispositifs de pouvoir, nous intériorisons la contrainte diffuse, et nous finissons par en « prendre notre parti », par « nous y faire », par « faire de mauvaise fortune bon cœur », parce que nous ne voyons pas comment faire autrement. Nous nous ajustons aux dispositifs, tant bien que mal. 
    Donnons un exemple, celui du supermarché. En quoi me contraint-il, et en quoi me transforme-t-il ? L’influence des dispositifs est, explique Foucault, largement microphysique, c’est-à-dire qu’elle est permise par une accumulation de micro-influences, auxquelles nous ne prêtons pas attention, mais qui pourtant ont des effets d’ensemble considérables. Il s’agit d’un mécanisme similaire au « harcèlement moral », qui consiste à faire souffrir autrui par une accumulation de micro-violences, qui, considérées isolément, ne sont pas assez consistantes pour révéler la violence exercée. Le harceleur agit par petites touches, et tant que le harcelé ne fait pas une liste des micro-violences, il ne peut pas prendre conscience, et/ou faire prendre conscience à un tiers, de la violence d’ensemble qu’il subit. De la même façon, tout dispositif agit discrètement, par une accumulation d’incitations et d’interdictions qui semblent, si on les considère une à une, tout à fait anodines. Celui qui voudra prendre conscience de ce que les dispositifs font de lui et des autres, devra faire le même travail d’étude minutieuse, il lui faudra faire une liste afin de prendre une vue d’ensemble, permettant de rendre visible l’action globale des dispositifs. Esquissons cette liste pour le supermarché. 
    Le supermarché maîtrise le visible et l’invisible 
    Le supermarché est conçu pour me faire faire un long circuit, afin que je passe devant d’innombrables produits. Ainsi, avant de pouvoir entrer dans le magasin je devrai voir d’autres magasins (ceux d’une « zone commerciale », dont les terrains peuvent être loués par le supermarché à des enseignes choisies par lui ; mais aussi ceux d’une « galerie commerçante » par laquelle je devrai inévitablement passer). 
    Une fois dans le magasin, un grand nombre de stratagèmes sont en place, pour que je sois tenté d’acheter des produits, ou au moins que je me pose les questions « en ai-je besoin ? », « est-ce une bonne affaire ? », « peut-être que je pourrais essayer ce produit ? », etc. En voici quelques-uns. 
    On met à l’entrée du magasin, sur notre chemin, sur des palettes, des produits en grandes quantités, ce qui a pour effet de nous faire penser que ces produits sont sans doute bon marché, puisque le magasin en a commandé un gros stock, et qu’il ne va même pas prendre la peine de les mettre en rayon, anticipant peut-être sur le fait que ces produits vont être rapidement achetés. 
    Le supermarché met ainsi les produits sur lesquels il fait le plus de bénéfices dans des emplacements stratégiques, ces emplacements sont précisément ceux que nous voyons le plus et ceux que nous croyons être des lieux de « bonnes affaires ». Les « têtes de gondoles », sur le côté des rayons, sont ainsi particulièrement recherchées par les marques, à tel point qu’elles payent les magasins pour bénéficier des ces emplacements. Les spécialistes du marketing appellent ces lieux, que nous regardons plus que les autres ou avec plus d’attention que les autres, des « zones chaudes » (les autres zones étant « froides ») ; le magasin pourra placer dans les « zones chaudes » des produits que le client n’aurait pas forcément acheté spontanément, et il pourra placer en « zone froide », à l’inverse, des produits pour lesquels il sait que le client est prêt à passer du temps de recherche (qui peuvent être aussi parfois des produits à faible marge). Ainsi, lorsqu’on pénètre dans un rayonnage en tournant à gauche, le rayonnage de droite est une « zone chaude », alors que celui de gauche, qui se trouvera derrière nous sera une « zone froide », et dans le rayonnage qui nous fait ensuite face, on a à nouveau des zones plus « vendeuses » que les autres : celles sur lesquelles le regard accroche le plus souvent lorsqu’il « lit » le rayon, comme on lit un texte, de gauche à droite, et celles qui sont directement à hauteur du regard (et à portée de la main). 
    Le magasin est agencé pour que notre circuit soit le plus long possible, afin que nous croisions du regard d’innombrables produits, et il exploite jusqu’au bout la possibilité qu’il a d’avoir le monopole de ce qui nous est donné à voir pendant toute la durée des courses, puisqu’il profite même du temps d’attente à la caisse pour mettre sous nos yeux certains produits. Pour résumer, le supermarché me fait voir : 
    • des magasins choisis à qui il loue des emplacements ; 
    • des produits choisis mis en scène pour me leurrer ; 
    • des produits choisis disposés intentionnellement dans les zones où mon regard se pose le plus fréquemment ou le plus longuement. 
    On peut dire que le magasin met en place une véritable économie du visible, dont il faut saisir qu’elle est efficace parce qu’elle est croisée avec les économies des discours et des corps, que nous allons évoquer à présent. 
    Le supermarché maîtrise les discours 
    Une véritable économie des discours est également mise en œuvre, en voici rapidement quelques exemples. On met en avant certains discours (« c’est l’anniversaire du magasin », « on a changé la recette de ce produit », « soyez malin, achetez le format familial », etc.), et on défavorise d’autres discours, en en rendant l’accès difficile ou impossible (petits caractères, liste pénible à lire, vocabulaire dont le sens peut nous échapper, absence de prix, etc.). Le lieu n’est pas du tout propice à des échanges sociaux (le magasin est conçu pour canaliser un flux ininterrompu, dès que l’on s’arrête on devient gênant pour les personnes qui sont derrière nous). Je ne peux pas trouver d’interlocuteur pouvant me conseiller objectivement, je ne peux me plaindre qu’à des personnes qui pourront toujours me comprendre mais n’auront aucune influence sur l’organisation générale du supermarché. Le personnel du magasin n’a pas le temps de discuter avec moi et n’a pas la possibilité de me dire certaines choses (le supermarché fait tout pour que le personnel ne soit employé qu’à des tâches directement rentables, il s’efforce notamment, à l’aide des statistiques, d’avoir toujours le minimum de caisses ouvertes, ce qui fait qu’elles sont toujours saturées et qu’une conversation est impossible avec le client, car un autre s’impatienterait ; en outre, le vendeur est formé pour me faire acheter les produits sur lesquels la marge est la plus forte, et non pour me conseiller selon mes intérêts). Ainsi on régule ce qu’il m’est dit et ce que je peux dire, grâce à une économie des discours. 
    Le supermarché maîtrise mon corps 
    Enfin, une économie des actes et des gestes corporels est aussi en place. On ne voit pas communément à quel point le supermarché a transféré de son personnel (payé par lui) au client, une foule d’actions. En voici quelques-unes : 
    • je me déplace à l’extérieur de la ville (le supermarché abaisse ses coûts de livraison, son prix d’achat de terrain et ses impôts) ; 
    • je m’occupe de trouver un chariot, que je devrai aussi ranger ; 
    • je me débrouille seul pour trouver les produits et les choisir ; 
    • je transporte moi-même jusqu’aux caisses les produits que je n’ai pas encore achetés ; 
    • je m’occupe de les sortir du chariot puis de les y remettre, afin qu’ils soient scannés (ou même je les scanne moi-même) ; 
    • j’insère ma carte bancaire dans la machine prévue à cet effet, je prévois de me munir d’une pièce d’identité si je paye par chèque, je m’applique à ne pas voir l’air suspect. 
    Le client est ainsi devenu un instrument du supermarché, un employé bénévole, d’autant plus consentant qu’il ne remarque même pas qu’il travaille pour le magasin. 
    Face au dispositif de pouvoir, l’aliénation de l’individu 
    Nous avons fait la liste de nombreuses micro-influences mises en œuvre par le supermarché à notre insu. On me fait voir et on me cache, on me regarde sans être vu, on régule les discours auxquels je puis avoir accès et que je pourrais tenir, et on met à contribution mon corps. Prenons bien ici conscience qu’un tel individu est aliéné par le dispositif de pouvoir qu’il fréquente. Enfin, remarquons ici très rapidement trois choses : 
    • l’action des dispositifs n’est pas intentionnelle, personne n’est en toute conscience au commande d’une telle machine d’aliénation (mais chacun d’entre-nous en est un rouage, et presque tous nous agissons pour que la machine fonctionne telle qu’elle fonctionne) ; 
    • il faut bien saisir aussi que nous passons une bonne part de nos vies dans les dispositifs, ainsi lorsque je sors du supermarché je ne suis pas libéré, puisqu’un autre dispositif prend le relais (le réseau routier, la voiture, l’ordinateur, le lieu de travail, etc.) ; 
    • tout dispositif de pouvoir n’est pas mauvais en soi, le projet de l’école par exemple est tout à fait louable, le problème apparaît lorsque le dispositif est orienté vers les intérêts de certains individus qui en instrumentalisent d’autres. Si la fin effective du dispositif est l’intérêt de tous (et des générations futures), alors son influence est tout à fait bienvenue. 
    Ainsi il est urgent de développer une science des dispositifs, dont l’objet ne serait pas d’optimiser l’aliénation des individus, mais bien de dévoiler cette aliénation et d’inventer de nouveaux dispositifs favorisant le développement de formes de vie autonomes et heureuses.

  • « Hollande et toute la classe politique dehors » : le camion de Thierry Borne fâche l’État socialiste


    "Hollande et toute la classe politique dehors… par ERTV

    Le 16 janvier 2014, Thierry Borne déversait 20 tonnes de fumier devant l’Assemblée nationale à Paris. Depuis, il sillonne les routes de France avec son camion, sur lequel figure une grande bannière à l’effigie du « Parti de rien », avec pour slogan : « Hollande et toute la classe politique dehors ! Place à la VIe République ! » Mais depuis un mois et demi, le camion de Thierry Borne est retenu par les autorités à Genay, dans la métropole de Lyon. Jeudi 21 mai, il est venu le récupérer. ERTV était sur place.

    Source: E&R

    http://www.altermedia.info/france-belgique/

  • Éric Zemmour Réforme du collège "Nous sommes au bord du précipice" Chronique du 19/05/2015

  • Réforme du collège : une prise de conscience comparable à La Manif Pour Tous

    Pierre Nora est interrogé dans Le Figarovox. Extrait :

    "Le débat sur la réforme du collège a été très tendu. Que révèle-t-il de notre société?

    Ce qui frappe, c'est l'emballement progressif à partir d'une mesure qui paraissait un simple ajustement à la société déjà décidé de longue date. En fait, cette réforme du collège a été une étincelle qui a mis le feu aux poudres. Un peu comme la décision du mariage pour tous (qui paraissait aussi une mesure «évidente») a réveillé un volcan dans les profondeurs de la société. Entre ces deux épisodes du quinquennat de François Hollande, il y a quelque chose de semblable. Le mariage pour tous concerne la famille, la réforme du collège a fait prendre conscience aux Français du naufrage où plongeaient l'école et l'enseignement depuis vingt ou trente ans. Or la famille et l'école sont ce qui reste quand il n'y a plus rien. Malgré la décision d'application destinée à couper court, le problème demeure. C'est la grande vertu de cette réforme du collège et de la polémique qu'elle a déclenchée: une prise de conscience collective."

    Pour tenter d'éviter une nouvelle flambée de manifestations, le gouvernement a donc essayé d'aller très vite en publiant rapidement le décret d'application de cette réforme, qui n'a pas été discutée à l'Assemblée.

    Michel Janva

  • Disparition de Robert Chardon : Francis Gruzelle saisit la justice

     

    Toujours sans nouvelles du maire de Venelles, notre confrère Francis Gruzelle, éditorialiste sur ripostelaique.com, a déposé un avis de signalement de disparition de personne.

    Injoignable à sa mairie ou son domicile, introuvable dans les hôpitaux de la région, comptes Facebook et Twitter fermés, Robert Chardon semble avoir été « rayé de la carte » depuis ses déclarations-choc sur la nécessite d’interdire le culte musulman en France. Aux dernières nouvelles, il avait été interné en hôpital psychiatrique après ses déclarations, mais nul ne sait dans quel établissement le maire a été placé.

    Devant l’impossibilité de joindre le maire de Venelles ou même de trouver trace de lui, Francis Gruzelle a déposé un signalement de disparition de personne à Madame le Procureur de la République Dominique Moyal près le Tribunal de Grande Instance d’Aix-en-Provence.
    Espérons que cette démarche officielle sera suivie d’effet.

    http://fr.novopress.info/