Quelques tracteurs s’approchent de Rungis, et c’est Paris qui s’inquiète, du moins le pays légal : si l’heure n’est pas aux violences, la crainte d’un siège de Paris et de troubles aux portes des villes est bien là, prégnante, entêtante même, et les agriculteurs semblent se préparer à un long bras de fer avec le gouvernement mais, plus encore, avec Bruxelles et ses dogmes libre-échangistes et mondialistes. L’un des points de tension est le fameux accord Mercosur, défendu par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et par nombre des pays de l’UE, aussi peu soucieux de la préservation de l’Amazonie qu’ils le sont de l’agriculture française : malgré le souhait fortement exprimé du président Emmanuel Macron de ne pas donner suite, aujourd’hui, au projet de traité, les négociateurs européens n’ont pas vraiment interrompu les discussions avec le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay), certains eurocrates de l’UE expliquant même qu’ils espéraient que l’accord serait signé avant les prochaines élections européennes du mois de juin.
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